| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 16-02-2013 à 18:56:38
| Source : La Voix des Communistes n°8 Organe central du Rassemblement Organisé des Communistes Marxistes-Léninistes Pour la construction du Parti Communiste Révolutionnaire du Prolétariat de France A PROPOS DU MOT D’ORDRE DE NATIONALISATION La revendication des nationalisations est réapparue récemment comme une réponse économique et politique aux suppressions d’emplois dues aux fermetures d’entreprises et aux restructurations provoquées par la crise profonde et prolongée du système capitaliste de production. Réapparue , car cette question n’est pas nouvelle. Elle accompagne en effet tous les débats politiques au sein du mouvement ouvrier depuis le 19 ème siècle, dès lors que s’est posée la question : comment amener la masse des ouvriers à la nécessité de la révolution socialiste alors que leur conscience de classe n’est pas parvenue à ce stade. Aujourd’hui, comment amener les ouvriers à cette conscience, alors que leurs formes d’action et d’organisation sont encore au niveau de la lutte défensive pour garder leur emploi, sauver leur entreprise, c’est-à-dire leur statut de salariés exploités ? Autrement dit, par quel mot d’ordre (ou revendication) transitoire, réalisable sans remettre en cause le système bourgeois, la classe ouvrière pourra-t-elle prendre conscience de la nécessité du reversement révolutionnaire du capitalisme ? La nationalisation est la réponse que donnent certains syndicalistes, et certains courants ou organisations politiques qui se réclament du marxisme révolutionnaire voire du marxisme léninisme. Le ROCML n’est pas d’accord avec ce mot d’ordre. Pour des raisons théoriques, historiques, et fondées sur le caractère de la situation socio-politique actuelle. LA THEORIE Elle est connue de tous les marxistes qui ont lu les « classiques ». Aucun marxiste révolutionnaire ne les conteste, mais il n’est pas inutile de les rappeler. Analysant l’évolution du capitalisme de libre concurrence en capitalisme monopoliste, Engels envisage comme une nécessité le passage du monopole privé en propriété capitaliste d’Etat. « La nécessité de la transformation en propriété d’Etat apparaît d’abord dans les grands organismes de communication : postes, télégraphes, chemins de fer.(…) Mais ni la transformation en sociétés par actions, ni la propriété d’Etat ne supprime la qualité de capital des forces productives. Et l’Etat moderne n’est à son tour que l’organisation de la société bourgeoise se donne pour maintenir les conditions extérieures générales du mode de production capitaliste contre les empiètements venant des ouvriers comme des capitalistes isolés. .L’ Etat moderne, quel qu’en soit sa forme, est une machine capitaliste, : l’Etat des capitalistes, le capitaliste collectif en idée. Plus il fait passer les forces productives dans sa propriété, et plus il devient capitaliste collectif en fait, plus il exploite de citoyens. Les ouvriers restent des salariés, des prolétaires. Le rapport capitaliste n’est pas supprimé, il est au contraire poussé à son comble. Mais arrivé à ce comble, il se renverse. La propriété d’Etat sur les forces productives n’est pas la solution du conflit, mais elle renferme en elle le moyen formel, la façon d’accrocher la solution. Cette solution peut consister seulement dans le fait que la nature sociale des forces productives modernes est effectivement reconnue, que donc le mode de production, d’appropriation et d’échange est mis en harmonie avec le caractère social des moyens de production. Et cela ne peut se produire que si la société prend possession directement et sans détours des forces productives qui sont devenues trop grandes pour toute autre direction que la sienne.» (1) La nationalisation des monopoles n’est donc en rien en contradiction avec la société capitaliste et ses lois économiques. Elle en est au contraire l’aboutissement logique, la phase ultime. Dans L’IMPERIALISME STADE SUPREME, Lénine développe cette thèse en expliquant que le capitalisme monopoliste d’Etat est le stade suprême du capitalisme et constitue l’antichambre du socialisme, qu’aucune autre étape ne saurait séparer du socialisme. La solution du passage de l’un à l’autre étant la révolution prolétarienne, la conquête du pouvoir par le prolétariat. Cette thèse d’Engels et de Lénine fut continuellement dénaturée par les opportunistes qui se sont évertués à faire des nationalisations le moyen d’accéder au socialisme sans passer par la révolution. Voilà comment ce courant fut condamné par l’Internationale Communiste en 1921 : « Revendiquer la socialisation ou la nationalisation des plus importantes branches de l’industrie, comme le font les partis centristes , c’est encore tromper les masses populaires. Les centristes n’ont pas seulement induit les masses en erreur en cherchant à les persuader que la socialisation peut arracher des mains du capital les principales branches de l’industrie sans que la bourgeoisie soit vaincue , ils cherchent encore à détourner les ouvriers de la lutte vitale pour leurs besoins les plus immédiats, en leur faisant espérer une mainmise progressive sur les diverses industries les unes après les autres, après quoi commencera la construction « systématique » de l’édifice «économique. Ils reviennent ainsi au programme minimum de la social-démocratie, c’est-à-dire à la réforme du capitalisme, qui est aujourd’hui une véritable duperie contre-révolutionnaire. Si dans ce programme de nationalisation, par exemple de l’industrie du charbon, l’idée lassalienne joue encore un rôle pour fixer toutes les énergies du prolétariat sur une revendication unique, pour en faire un levier d’action révolutionnaire conduisant par son développement à la lutte pour le pouvoir, dans ce cas nous avons affaire à une rêverie de songe-creux : la classe ouvrière souffre aujourd’hui dans tous les Etats capitalistes de fléaux si nombreux et si effroyables qu’il est impossible de combattre toutes ces charges écrasantes et ces coups en poursuivant un objet si subtil tout à fait imaginaire. Il faut au contraire prendre chaque besoin des masses comme point de départ de luttes révolutionnaires qui dans leur ensemble, pourront constituer le courant puissant de la révolution sociale. » Quitte à être taxé de « prestidigitateurs contemporains qui se prononcent pour le socialisme « sans transition », le ROCML adhère totalement à cette position de l’Internationale Communiste. Les « centristes », eux, s’ils se reconnaissent, devraient y réfléchir sérieusement. L’EXPERIENCE CONCRETE DES NATIONALISATIONS « DEMOCRATIQUES » REALISEES PAR DES GOUVERNEMENTS A PARTICIPATION« COMMUNISTE » La ligne révisionniste de la possibilité du passage pacifique au socialisme, en niant la nécessité du renversement violent de l’Etat bourgeois comme condition première du développement socialiste de la société, développa dès après la seconde guerre mondiale ( interview de Maurice Thorez au TIMES ) la thèse selon laquelle le développement quantitatif du secteur nationalisé ( capitaliste d’Etat ) accompagné d’une « démocratisation » progressive des pouvoirs économiques et politiques permettrait un passage progressif, sans révolution, au socialisme. Le programme commun qui fut la base de la participation du PCF au gouvernement de F. Mitterrand en 1981 présentait les nationalisations comme la base d’une rupture avec le capitalisme. La réalité a montré que les nationalisations passées, réalisées dans le cadre de l’ Etat bourgeois, n’ont contribué en RIEN à rompre avec le capitalisme, ni à faire le moindre petit pas vers cette rupture. Après la seconde guerre mondiale, elles ont permis à l’Etat de reconstruire l’appareil de production capitaliste en prenant à sa charge, ou plutôt en mettant à la charge du prolétariat les secteurs industriels, énergétiques et des transports que le capital privé ne pouvait développer avec profit dans les circonstances de sortie de la guerre. Que des concessions sociales aient été acquises par le prolétariat en échange de l’acceptation de ce projet, cela ne change rien à la nature du secteur nationalisé à cette époque, ni à ses buts. La bourgeoisie restant aux commandes, ces acquis ont été progressivement dégradés, et il en reste peu un demi-siècle plus tard. Après 1981, elles ont servi aux restructurations nécessaires face aux premières conséquences de la crise naissante du système impérialiste. C’est l’Etat dirigé par les « socialistes » avec la participation de ministres « communistes » qui fut chargé de restructurer les entreprises nationalisées avant de les rendre au secteur privé dès qu’elles furent redevenues rentables. Devant l’évidence qui sautait aux yeux des travailleurs dupés, le PCF révisionniste fit une « autocritique » sur sa participation au gouvernement « d’union de la gauche » qui avait mené cette opération avec sa caution. Aujourd’hui, il semble avoir mis dans un tiroir cette stratégie des nationalisations comme une progression vers le socialisme et enfoui dans les archives la perspective elle-même du socialisme. En absence de ligne de rechange, il se contente désormais d’une stratégie d’inflexion démocratique des plans définis par les monopoles face à la crise. Un capitalisme « à visage humain » en quelque sorte. LES NATIONALISATIONS DANS LE CONTEXTE ACTUEL Ce mot d’ordre semblait avoir disparu ; Pourtant, depuis quelques mois, devant l’échec des luttes ouvrières contre les fermetures d’entreprises et l’absence de perspective, on a vu ressortir la nationalisation comme une solution au problème de l’emploi, comme une solution politique à la casse industrielle. Voire comme un mot d’ordre permettant de faire progresser la conscience politique de la classe ouvrière vers la révolution socialiste. Ce mot d’ordre de nationalisation comme solution au « maintien de l’emploi » est partagé par le leader CFDT d’Arcélor-Mittal de Florange, la plupart des organisations « à la gauche de la gauche », le Front de Gauche, des organisations se réclamant du marxisme léninisme, et même certains « socialistes » comme Arnaud Montebourg qui en a brandi la « menace » pour « faire pression » sur Mittal »…avant d’être lâché par « la droite du Parti »…sous la pression du MEDEF ! Nous comprenons bien les intentions des uns et des autres. Pour Montebourg, il s’agissait d’illusionner les travailleurs pour mieux les démobiliser. Pour les ouvriers et les organisations communistes il s’agit au contraire de définir des objectifs pour mobiliser les travailleurs et les faire sortir de leur impuissance actuelle à faire reculer la bourgeoisie dans ses plans économiques et antisociaux. Nous ne mettons pas en doute leur bonne foi et leur volonté de combattre les politiques du capital. Mais nous pensons que la bonne foi et la volonté anticapitaliste ne suffisent pas pour définir une ligne juste. Nous pensons au contraire que la nationalisation n’est pas un objectif juste. Elle n’est ni efficace dans l’immédiat, ni porteuse d’une possibilité d’avancée politique des travailleurs vers la perspective de la révolution socialiste. Posons la question : Pourquoi, la nationalisation d’une entreprise comme celle de Florange, voire d’Arcélor-Mittal, voire de toute la sidérurgie et même d’autres secteurs économiques clés, aboutirait-elle à d’autres résultats que ceux des nationalisations antérieures ? Il n’y a aucune raison de le croire. Tous les communistes s’accordent pour dire qu’il s’agirait toujours d’entreprises capitalistes. Donc capitalistes d’Etat. Comme toutes les entreprises nationalisées au vingtième siècle en 1945 et en 1981. Ces entreprises, comme toutes les autres, seraient soumises à l’environnement économique national et international, soumises aux mêmes lois économiques, les lois économiques du capitalisme. L’une des composantes de la crise qui conduit un monopole comme Arcélor-Mittal à fermer ses hauts fourneaux c’est la baisse de rentabilité du capital investi (baisse du taux de profit), dans cette branche de la sidérurgie. La seconde, c’est la surproduction mondiale d’acier et la concurrence implacable qui en résulte sur les marchés. Devenu propriétaire d’Arcélor–Mittal, l’Etat échapperait-il à ces deux réalités ? Va-t-il produire de l’acier alors qu’il y en a trop ? Va-t-il investir à perte (du point de vue du capital) pour produire de l’acier qu’il ne saura pas vendre ? Et pour « maintenir l’emploi » ? Comment un Etat qui supprime des emplois dans la fonction publique pourrait-il financer le maintien de l’emploi d’ouvriers du privé en prenant la relève des entreprises privées défaillantes ? Franchement, c’est prendre ses désirs pour la réalité. Et même en supposant qu’il s’agit de la seule possibilité pour résoudre la casse de l’économie et de l’emploi, il faudrait un puissant rapport de force favorable à la classe ouvrière, pour faire pression sur un Etat bourgeois, pour le contraindre à tourner le dos aux lois du capital. Cela ne s’est jamais vu, même quand ce rapport de force existait, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Ainsi, toutes les nationalisations se sont faites dans le cadre des besoins du capital et ont fonctionné selon ses lois. Et il ne peut en être autrement. A moins d’oublier (ou de les mettre entre parenthèses tout en les reconnaissant) la nature de classe et la fonction de cet Etat. Malgré les objections théoriques et malgré les confirmations de l’histoire, des organisations qui se réclament du marxisme-léninisme (2) avancent pourtant ce mot d’ordre de nationalisation. Parmi ces organisations, l’URCF a le mérite d’avoir édité un argumentaire intitulé : Les communistes révolutionnaires et la question de la nationalisation où elle s’efforce de justifier sa mobilisation autour de ce mot d’ordre. C’est pourquoi nous examinerons ce document sans volonté particulière de notre part de viser cette organisation. Quels sont ces « arguments » et quelles sont nos critiques (Les extraits du texte de l’URCF sont en italique. Nos commentaires sont en écriture droite). 1) Les communistes ne sont pas opposés à toute nationalisation. Pourquoi y serions-nous opposés en effet ? Nous ne défendons pas l’entreprise capitaliste privée ! Nous pensons simplement que l’entreprise nationalisée reste un espace d’exploitation du travail salarié et que les communistes n’ont donc pas à choisir l’une plutôt que l’autre. C’est pourquoi nous nous opposons non aux nationalisations, mais au mot d’ordre de nationalisation avancé par des communistes car il diffuse l’illusion que l’entreprise nationalisée pourrait être autre chose qu’une entreprise capitaliste comme toute autre entreprise capitaliste. En s’appuyant sur le rejet par l’internationale communiste du mot d’ordre de nationalisation de certains monopoles avec indemnisation avancé par la social-démocratie dans les années 30, l’URCF laisse entendre que l’internationale aurait simplement rejeté l’indemnisation, insinuant ainsi qu’elle aurait préconisé des nationalisations sans indemnisation. De même, cette critique de l’Internationale aurait visé surtout « la voie britannique » de nationalisation qui servait d’alibi au concept de « socialisme démocratique » C’est réduire le sens et la portée des critiques de l’internationale contre les nationalisations « à l’anglaise ». Nous reviendrons plus loin sur les recommandations de Lénine et de l’Internationale Communiste sur l’usage des mots d’ordre transitoires de nationalisation et de contrôle ouvrier. Au demeurant, nous ne sommes pas nous non plus dogmatiquement opposés en toute circonstance au mot d’ordre de nationalisation. Ainsi, nous sommes d’accord avec l’URCF pour soutenir la nationalisation des richesses naturelles et des entreprises monopolistes étrangères dans les pays engagés dans un processus de libération nationale et de rupture avec l’impérialisme. Mais, dans un pays impérialiste et dans les conditions actuelles, c’est différent. 2) La nationalisation Montebourg était une nationalisation bourgeoise. « A Arcélor-Mittal (mais pas encore à PSA), la social-démocratie, par la voix de Montebourg, a annoncé l’idée d’une « nationalisation temporaire d’Arcélor-Mittal dans l’attente d’un repreneur », proposition relayée par des élus régionaux UMP, PS inquiets d’une nouvelle désertification économique de leur région. » Bref, il y aurait pu y avoir une bonne nationalisation. Il aurait fallu pour cela qu’elle ne soit pas temporaire dans l’attente d’une bonne reprise, mais qu’elle soit définitive , sans indemnité et avec contrôle ouvrier « - Finalement le gouvernement social-démocrate a capitulé devant les vociférations de la patronne du MEDEF… » L’URCF affirme paradoxalement qu’il aurait pu y avoir une grosse contradiction entre le MEDEF et Montebourg ? C’est une première erreur, camarades. Ensuite, et c’est la deuxième erreur, vous laissez penser que le gouvernement et Montebourg n’ont « fauté » que par faiblesse ? C’est se tromper sur la nature de classe de la social-démocratie. La social-démocratie ne pêche pas par sa faiblesse mais par son rôle politique de défense des intérêts de la classe bourgeoise. Les gesticulations populistes de l’aile gauche de la social-démocratie ne furent qu’une apparence trompeuse destinée à dissimuler son essence bourgeoise. Quant aux vociférations de la patronne du MEDEF elles n’ont eu d’autre but que de conforter l’image d’un Montebourg prêt à en découdre avec le patronat ! Bien joué ! On attend le prochain épisode… 3) la nationalisation sans indemnisation et sous contrôle ouvrier serait une nationalisation à contenu prolétarien : « Ce mot d’ordre oppose clairement la classe ouvrière à la bourgeoisie monopoliste et à la différence d’autres comme l’interdiction des licenciements ne se situe pas uniquement dans le cadre des rapports de production capitalistes mais subvertit ces mêmes rapports. Les marxistes léninistes accordent toujours le primat au contenu de classe sur la forme. Le mot d’ordre de nationalisation présente un contenu de classe différent et forcément antagonique selon la classe qui le porte. » Mais qu’est-ce qui permet d’affirmer que la nationalisation est un mot d’ordre revendiqué par la « classe ouvrière » ? Peut-on identifier un groupe de militants à la classe ? Et même si c’était le cas, qu’est-ce qui permet d’affirmer que ce mot d’ordre est forcément juste ? N’a-t-on pas vu ici et là des ouvriers, face aux mêmes réalités, revendiquer la création de scops ? Cela suffit-il à donner aux scops le label « classe ouvrière » ? Les idées réformistes n’existeraient-elles pas chez les travailleurs ? Est-ce la classe qui le revendique qui donne à un mot d’ordre son contenu de classe, ou la classe qui l’applique, parce qu’elle est la classe dominante et qu’elle dirige l’Etat ? Admettons que sous la pression des luttes des entreprises soient nationalisées par expropriation, cela changerait-il leur nature capitaliste si l’Etat est capitaliste ? Les rapports de production capitalistes en seraient-ils subvertis . Et le contrôle ouvrier (sur quoi et par qui ?) y changerait-il quelque chose ? Ce contrôle ne s’exercerait-il pas dans le cadre de l’application des lois du capital ? 4) La question de la transition (des voies transitoires) à la révolution est donc décisive… La nationalisation sans indemnisation et avec contrôle ouvrier est l’un de ces axes transitoires à l’expropriation finale des expropriateurs. Ici, nous ne sommes plus dans le cadre d’une revendication immédiate destinée à répondre au problème des licenciements mais dans celui de la théorie de la révolution. Et bien que le document de l’URCF insiste toujours, d’un côté, pour dire que « les marxistes révolutionnaires, tout en gardant comme cap la perspective stratégique de lutte pour le socialisme, (ils) doivent faire la clarté sur la nature de classe des nouvelles entreprises nationalisées, qu’elles ne constitueront pas des îlots de socialisme et relèveront du capitalisme d’Etat puisque l’Etat et les autres entreprises restent aux mains de la classe capitaliste… Cela n’empêche pas de poursuivre de l’autre côté que « Toutefois , ces entreprises nationalisées où les emplois sont sauvés, l’activité productrice relancée, les besoins en partie satisfaits pourront servir d’exemple pour conscientiser l’ensemble du monde du travail sur la compréhension que l’avenir et le salut ne se situent pas dans un « bon repreneur » ou dans de « bonnes indemnités » mais dans le combat permanent contre la propriété socialiste des moyens de production, par le processus qui en posant en dernière instance et en solutionnant les questions de l’Etat conduira des nationalisations de certaines entreprises à l’exigence de socialisation de l’ensemble de l’économie, liquidant ainsi le capitalisme. » Arrêtons-nous là. Nous sommes en plein dans le « rêve-creux » lassallien fustigé par le IIIème Congrès de l’Internationale Communiste. Car enfin, Pourquoi toutes les nationalisations antérieures dites « démocratiques » n’ont-elles pas engendré cette conscientisation de l’ensemble du monde du travail ? Pourquoi n’ont-elles pas entraîné l’exigence de la socialisation de l’économie, liquidant ainsi le capitalisme ? L’opportunisme, conscient ou pas, utilise toujours la même rhétorique : On affirme la théorie et l’objectif révolutionnaire ( tout en gardant …) Puis on prend ses distances au nom de la « situation concrète » ou de « possibilités nouvelles » (toutefois…) et on finit par une nouvelle théorie qui contredit la première. Le mouvement ouvrier communiste marxiste révolutionnaire est habitué à ces prétentions de développement créateur de la théorie marxiste au nom de son adaptation à la réalité. Elles ont toutes abouti à lui tourner le dos. Nous terminerons sur la question de l’Etat L’URCF assure adhérer bien sûr à la théorie marxiste-léniniste de l’Etat. Elle assure que l’Etat capitaliste doit être remplacé par un Etat ouvrier par la révolution socialiste. C’est par rapport à cet objectif qu’elle justifie le mot d’ordre de nationalisation. Examinons donc comment l’URCF articule ces deux questions : « Pour l’URCF, le processus révolutionnaire peut coïncider avec une « guerre de position » de longue durée entre le capital et le travail jusqu’à l’offensive pour renverser le capitalisme. La nationalisation sans indemnisation et avec contrôle ouvrier indique toute une période historique où les travailleurs imposeront des reculs au capital, gagneront et exerceront de nouveaux droits, contrôleront et dénonceront la gestion capitaliste, période où la conscience de classe devra progresser pour se poser la question de l’Etat et renverser le système d’exploitation. Processus qui débouchera sur une rupture par la révolution socialiste, à la socialisation de tous les monopoles…La bataille continue des travailleurs visera l’élargissement des droits, l’exigence croissante au-delà du contrôle ouvrier de diriger l’entreprise à la place de la haute bureaucratie d’Etat quand cette dernière sera l’instrument pour affaiblir le contenu de la nationalisation et organiser la gestion capitalistique du capital. Cette lutte permanente inspirée et appuyée par les communistes aura pour objectif de satisfaire toujours plus les besoins vitaux et urgents des travailleurs, de populariser le combat afin d’étendre le champ des nationalisations à d’autres entreprises. » Si l’on a bien compris, nationalisons d’abord les hauts fourneaux d’Arcélor-Mittal de Florange, puis tout le groupe Arcélor-Mittal, puis toute la sidérurgie, puis ainsi de suite tous les monopoles… Quand la haute bureaucratie d’Etat organisera la gestion capitalistique de l’entreprise nationalisée en dépit du contrôle ouvrier, alors les travailleurs en exigeront la direction. Et ainsi la voie sera ouverte au renversement du capitalisme. CQFD ! Sauf que la question de l’Etat a été complètement occultée, détournée, rejetée à plus tard, à l’issue d’une guerre de position de longue durée . Le mouvement communiste international a pourtant largement traité au cours de son histoire du rapport entre les revendications ou les mots d’ordre transitoires et la conquête du pouvoir d’Etat par le prolétariat La volonté de l’URCF de faire de ces revendications et mots d’ordre des leviers de l’activité révolutionnaire n’est en effet pas nouvelle. Lénine, il faut le dire, avait lui-même impulsé ce type de revendications et de mots d’ordre entre Février et Octobre 1917 dans les Thèses d’avril et dans La catastrophe imminente et les moyens de la conjurer . Rappelons que cette période correspondait à une situation de double pouvoir, que la situation militaire et économique était désastreuse, que le rapport de force entre le gouvernement bourgeois issu de la révolution de février et les soviets était instable, et que les masses étaient en ébullition. Quels étaient ces mots d’ordre ? : La nationalisation de la terre, la nationalisation des banques, la nationalisation des syndicats capitalistes (trusts), le contrôle ouvrier… à côté des mots d’ordre du pouvoir aux soviets, de la conquête des soviets par les bolcheviks, de l’armement du prolétariat. Dans le livre JOSEPH STALINE, HISTOIRE DE LA REVOLUTION RUSSE, préparé par Maxime Gorki, V. Molotov, K. Vorochilov, Serge Kirov, A. Jdanov et supervisé par Joseph Staline lui-même, un chapitre est consacré à cette question des mots d’ordre à la veille de la révolution prolétarienne. Voilà comment était exprimé le lien dialectique intrinsèque entre ces mots d’ordre transitoires et la conquête nécessaire du pouvoir par le prolétariat : « La plateforme économique des bolchéviks traduisait les intérêts et les aspirations de la classe ouvrière et des masses paysannes travailleuses. Les bolchéviks appelaient les prolétaires et les paysans travailleurs à s’emparer immédiatement des terres des propriétaires fonciers, à nationaliser toute la terre, à nationaliser l’industrie trustifiée, à instaurer le contrôle ouvrier sur la production et la répartition. Chaque paragraphe de la plate-forme économique bolchévik : nationalisation de la terre, contrôle ouvrier ou nationalisation des banques et des trusts, était un mot d’ordre de combat autour duquel les bolchéviks rassemblaient les masses et formaient l’avant-garde politique, sans laquelle la conquête du pouvoir par la classe ouvrière et la paysannerie pauvre était impossible. Chaque revendication de la plate-forme bolchéviks touchait à des questions d’actualité brûlante… Chaque mot d’ordre, chaque proposition pratique n’était qu’une partie d’une plate-forme générale, d’un schéma complet et cohérent, dont toute la base, dont toute l’essence tendait à instaurer la dictature du prolétariat. Les revendications du programme du Parti ne pouvaient être réalisées que sur la base de la dictature du prolétariat, de la suppression du pouvoir des capitalistes et des propriétaires fonciers, sur la base de l’instauration du pouvoir des soviets… (souligné par nous) Le sixième congrès du Parti Bolchévik a indiqué nettement que ce n’était qu’à la suite d’une révolution, de la liquidation de la dictature de la bourgeoisie, quand le pouvoir serait passé au prolétariat, aux soviets bolchéviks, que la situation économique pouvait commencer à s’améliorer. » Sur le contrôle ouvrier : « De même que les autres mots d’ordre de la plate-forme économique, le « contrôle ouvrier » était un mot d’ordre de lutte pour le pouvoir. Les bolchéviks ne le concevaient nullement en dehors du mot d’ordre fondamental : la dictature du prolétariat. » Enfin sur la nationalisation des banques et de l’industrie trustifiée : « Seul l’Etat de la dictature prolétarienne pouvait réaliser la nationalisation. La nationalisation des banques et des entreprises sapait les fondements du capital. D’autre part,le passage aux mains de la dictature du prolétariat des entreprises bancaires,des plus grandes entreprises industrielles et des transports, créait la base qui allait permettre de passer à l’économie socialiste réglée par un plan. » Il est clair que pour Lénine et le Parti Bolchévik, Les mots d’ordre transitoires étaient le moyen de mener immédiatement les masses à la révolution et que la réalisation de ces mots d’ordre était conditionnée par la victoire de la révolution et l’instauration de la dictature du prolétariat. Les Congrès de l’internationale communiste, confrontés à des interprétations réformistes des mots d’ordre bolchéviks insistèrent constamment sur les conditions d’utilisation de ces mots d’ordre. Ainsi le projet de programme du VIème congrès précise clairement cette condition : « Lorsqu’une poussée révolutionnaire a lieu (souligné par nous), lorsque les classes dirigeantes sont désorganisées, les masses en état d’effervescence, les couches sociales intermédiaires disposées dans leurs hésitations à se joindre au prolétariat, lorsque les masses sont prêtes au combat et aux sacrifices, le parti du prolétariat a pour but de les mener directement à l’assaut de l’Etat bourgeois. Il le fait avec des mots d’ordre transitoires de plus en plus accentués (soviets, contrôle ouvrier de la production, comités paysans pour l’expropriation de la grande propriété foncière, désarmement de la bourgeoisie, armement du prolétariat, etc.). (…) Quand la poussée révolutionnaire fait défaut , les Partis communistes s’inspirant des besoins quotidiens des travailleurs doivent formuler des mots d’ordre et des revendications partielles en les rattachant aux objectifs fondamentaux de l’Internationale communiste. Ils se garderont cependant de donner des mots d’ordre transitoires spécialement appropriés à une situation révolutionnaire et qui, en l’absence de celle-ci, se transforment en des mots d’ordre d’intégration au système des organisations capitalistes (exemple : le contrôle ouvrier, etc. ) . Les mots d’ordre et les revendications partielles conditionnent absolument, de façon générale une bonne tactique. Les mots d’ordre transitoires sont inséparables d’une situation révolutionnaire. Est-il utile de préciser dans quelle situation nous nous trouvons aujourd’hui ? CONCLUSION En faisant du mot d’ordre de nationalisation et de la réalisation de ce mot d’ordre sous le pouvoir bourgeois, une étape transitoire entre le capitalisme monopoliste et le socialisme, l’URCF commet une faute théorique. Même accompagné de phrases révolutionnaires, ce mot d’ordre transitoire reste un mot d’ordre réformiste dès lors que la poussée révolutionnaire fait défaut et dès lors qu’il n’est pas associé à la nécessité de la dictature du prolétariat pour le mettre en œuvre. Il propage l’illusion que l’Etat bourgeois pourrait prendre le parti du travail contre celui du capital. Il n’est ni plus ni moins qu’ « un rêve-creux ». Février 2013 - ROCML Notes : (1) Extrait de l’Anti-Dühring, ENGELS, chapitre deuxième, QUESTIONS THEORIQUES, 1876, 77, 78. (2) URCF, PCOF, PRCF, CC 59/62 et nombre de groupes oppositionnels à l’intérieur ou à l’extérieur du PCF. [L'argumentaire de l'URCF à cette adresse - Xuan] Adresse électronique du ROCML Roc.ml@laposte.net Site du ROCML : http://www.Rocml.org Adresse électronique de la JCML : jcml.nationale@yahoo.fr Adresse postale ROCML et JCML : ASS. GRANDROC Villa OctoSun 3 clos de lutché – 31380 GARIDECH
Edité le 16-02-2013 à 20:07:41 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 16-02-2013 à 20:37:57
| Le ROCML fait un indispensable rappel historique et théorique, et pose quelques questios pratiques sur le passage au socialisme dans les conditions de notre pays . Le socialisme est lui-même une transition au communisme et peut comporter plusieurs phases ou se prolonger sur une longue période, mais la seule transition du capitalisme au socialisme ne peut être que la prise du pouvoir. Concernant la condition irréalisable, « il faudrait un puissant rapport de force favorable à la classe ouvrière, pour faire pression sur un Etat bourgeois, pour le contraindre à tourner le dos aux lois du capital » , il serait utile de préciser, mais l’URCF le fait elle-même, que ce rapport de force devrait être prolongé jusqu’à la prise du pouvoir. Pratiquement de quoi peut-il être question : une grève générale ou des manifestations ininterrompues plusieurs mois durant ? Concernant la nationalisation sans indemnité, il serait utile de rappeler que ceci fut appliqué aux usines Renault, dont la famille a été déboutée le 21 novembre 2012 de son action engagée contre l’Etat. Le « cadeau » insultant de Carlos Goshn rappelle à ceux qui en douteraient la nature de cette nationalisation qui ne subvertit absolument rien. Quant au contrôle ouvrier , s’il ne s’agit pas d’une dictature exercée sur les anciens exploiteurs, il n’a pas plus de sens ni de poids que le droit de regard dans les CE, les CHSCT, éventuellement les conseils d’administration, etc. et ne peut que retarder par des batailles de procédure les décisions des capitalistes.
Edité le 16-02-2013 à 20:50:41 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| CMC | Grand classique (ou très bavard) | 171 messages postés |
| Posté le 21-02-2013 à 22:16:33
| Quelques éléments historiques supplémentaires sur l'évolution du PCF sur la question des nationalisations: Action du PCF pour réaliser le Front Populaire : Débat entre PCF et SFIO sur les nationalisations « Les socialistes, loin d’approuver les propositions faites par les communistes dans les comités de coordination, multiplièrent les critiques gauchisantes, accusant le Parti communiste d’abandonner ses objectifs révolutionnaires. Alors que le PCF esquissait ce qui pourrait être un programme limité susceptible de rassembler les différentes forces démocratiques dans la lutte antifasciste, la SFIO accordait la priorité aux discussions sur les réformes de structure [dans le cadre capitaliste…ndlr] : nationalisations, socialisations (…). Ce n’était d’ailleurs pas le moins réticent pour l’unité d’action avec les communistes, tels Faure et Lebas, qui recouraient à cette tactique. Pour déjouer ces manœuvres, le Parti engagea publiquement dans la presse un débat idéologique fondamental avec la SFIO. Il porta notamment sur la question des perspectives politiques et sur la possibilité ou non de réaliser des socialisations dans l’immédiat. Dénonçant les formules socialistes, les communistes, Frachon par exemple, expliquèrent qu’on ne pouvait pas confondre socialisation et nationalisation et qu’il convenait d’abord de s’entendre sur un programme précis et limité de mesures économiques et sociales apportant satisfaction aux revendications populaires les plus pressantes. Le Parti communiste, dans ce contexte réaffirma avec force la conception du socialisme et de la prise de pouvoir, telle que l’Internationale communiste l’avait définie lors du VIème Congrès de 1928. Le souci politique était clair : il s’agissait de bien distinguer lutte pour le Front Populaire et lutte pour le socialisme, afin que le débat politique se concentre sur l’objectif immédiat : le Front populaire. » Ouvrage collectif, Le PCF : étapes et problèmes : 1920-1972, Paris, Editions sociales, 1981, 640 p. Tiré de l’article de Wolikow S., « le PCF et le Front populaire », p.155. Ce n’est qu’au Printemps 1937, inséré dans une dérive opportuniste que « le PCF se prononce en faveur des nationalisations démocratiques. » Cela se poursuit jusqu’en 1939 et ces réflexions constituent « la référence essentielle du programme du Conseil national de la Résistance ». Cependant ces thèses du PCF « ont rompu avec les thèses encore en honneur au VIIème Congrès ». Les nationalisations ne sont pas reprises en 1936 malgré que Thorez dise à ce moment là : « nous avons élaboré certaines revendications, mais nous n’avons pas hésité à reprendre à notre compte celles qui avaient été lancées par d’autres organisations, même hostiles au Parti communiste, pourvu que ces revendications correspondent au désir de certaines catégories de travailleurs et ne soient pas en contradiction avec les intérêts de la classe ouvrière. » Tiré de Wolikow S., L’internationale communiste : Le Komintern ou le rêve déchu du Parti mondial de la révolution, Paris, Editions de l’Atelier, 2010, 288 p. |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 22-02-2013 à 18:18:01
| Petite observation sur le caractère pédagogique des nationalisations en régime capitaliste (pouvant légitimer dans l'opinion la collectivisation ultérieure des moyens de production) : Les nationalisations en régime capitaliste peuvent tout autant décourager les meilleures volontés. Outre le combat permanent qu'elles supposent, elles se traduisent aussi pour le public par des tarifs exorbitants, ex. les transports en TGV ou l' augmentation prévue de 30,1 % sur 5 ans de la facture EDF des particuliers, de 2013 à 2017. Selon la CRE (commission de régulation de l'énergie), l'augmentation serait de 25 %pour les clients au tarif bleu professionnel et de 23,7 et 16 % pour les tarifs jaune et vert réservés aux entreprises ... bonjour les hausses de prix derrière !
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 31-05-2013 à 14:52:04
| Le site solidarite-internationale-pcf publie un exemple de « nationalisation » en système capitaliste. Mais c’est pour en conclure aussitôt que des «nationalisations démocratiques» seraient réalisables dans la société capitaliste. Ce genre d’incohérence nous a déjà valu le même type de punition sous Mitterrand, mais la leçon n’a pas été retenue et on cherche encore à coller des rustines sur une roue en bois. Une nationalisation n'est jamais définitive dans la société capitaliste et un contrôle paritaire ne garantit absolument rien. __________________________ La privatisation de la Bank of Scotland à l'ordre du jour après les premiers profits depuis la « nationalisation » de 2008 Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ Au cœur de la crise financière de 2008, la « nationalisation » de la Royal Bank of Scotland avait constitué un passage obligé pour le gouvernement britannique contraint de renflouer un secteur bancaire privé au bord de la faillite. En 2008, trois des cinq principales banques britanniques, moteurs de la City, sont « nationalisées » : Northern Rock , la Llyods et la Bank of Scotland . Un paradoxe (apparent) au pays des privatisations intégrales, de la libéralisation à tout crin commandées par la City. La Bank of Scotland a engrangé pendant des décennies des centaines de milliards de profits, de connivence avec l’État britannique, finançant des investissements qui ont détruit l'industrie britannique et pillé les richesses des anciens pays colonisés. Elle a bâti à court-terme sa richesse sur la spoliation de ses clients, souvent les moins dotés en ressources financières : ventes forcées d'assurance aux clients, manipulation des taux d'intérêts à des fins spéculatives, produits toxiques refilés y compris à des collectivités territoriales françaises. Socialisation des pertes … En 2008, l'éclatement de la bulle financière, le réveil des contradictions du système conduisent aux premières pertes, colossales, de l'histoire du groupe : 30 milliards d'euros de pertes. La valeur de l'action du groupe dégringole, la banque est au bord de la faillite . Sur impulsion du gouvernement conservateur, l’État britannique « nationalise » alors le groupe : une injection de 55 milliards d'euros pour une prise de contrôle à 82% du capital . L’État achète alors à bon prix les actions du groupe en perdition : 5 £ par action, contre 3 £ aujourd'hui. Pendant trois ans, c'est l’État qui prend en charge les pertes massives du groupe. En 2009, les pertes s'élèvent à 4 milliards, 2 milliards d'euros en 2010 et encore 2 milliards en 2011. … plans sociaux massifs mais bonus pour les traders Le passage à la gestion publique fut l'opportunité non seulement d'un vaste mouvement de centralisation des capitaux mais aussi d'une restructuration du groupe, conduisant au plus important plan social de son histoire. En trois ans, 35 000 emplois sont supprimés à la Royal Bank of Scotland , alors que le secteur bancaire britannique a supprimé dans son ensemble 190 000 postes. Pourtant, dans le même temps, la rémunération des traders et des cadres dirigeants n'a pas fléchi. La part des rémunérations dans les revenus a même augmenté, tandis que la valeur des bonus dans la seule banque d'investissement s'est élevée à 1 milliard d'euros en 2010. Le PDG de la RBS, Stephen Hester, bénéficiait depuis la « nationalisation » de 2008, d'un bonus annuel de 1 milliard d'euros auquel il a renoncé, sous pression de l'opinion publique, ne gardant que son modeste salaire de … 17 millions d'euros annuels . Et bientôt privatisation des bénéfices ? Mais l'avenir s'annonce prometteur pour le géant bancaire britannique. Après la phase des pertes (socialisées), vient la promesse des profits (à privatiser). Sommé de venir à la rescousse du secteur bancaire en perdition, l’État est désormais encouragé à laisser la banque entre les mains d'actionnaires privés. En effet, la RBS vient d'annoncer ses premiers profits depuis 2008 : près d'1 milliard de profits bruts pour le premier trimestre 2012. Les déclarations se multiplient. Sir Philip Hampton, président de la RBS, a déclaré que la banque publique aurait « totalement récupéré » d'ici la mi-2014, et serait alors prête à revenir dans le giron du secteur privé. Le PDG de la Bank of Scotland, Stephen Hester a lui déclaré avec un enthousiasme que : « la privatisation serait quelque chose de formidable à la fois psychologiquement et aussi parce que cela dégagerait l'argent du contribuables pour d'autres missions. La mission de nettoyage financier est quasiment remplie » . Les déclarations du PDG du groupe sont un comble de cynisme. Le « nettoyage financier » ne sont rien de moins que les pertes essuyées par l'Etat , et désormais il encourage l'Etat à aller renflouer d'autres banques ou industries, et laisser les profits au privé ! A noter qu'avec le cours de l'action actuel, l’État essuierait une perte nette de 20 milliards d'euros sur son renflouement de 2008. Le cas de la Royal Bank of Scotland, ainsi que des autres banques renflouées par l'Etat en Grande-Bretagne constitue un avertissement face au dévoiement du mot d'ordre de nationalisation, pourtant mesure qui s'impose comme une évidence dans la crise actuelle du capitalisme. La nationalisation ne peut être une « mesure temporaire » visant à renflouer les banques, à socialiser les pertes. Il faut des nationalisations définitives, démocratiques, au service des besoins du peuple et non des profits passés et futurs des industriels et des banquiers.
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| SMT2 | Jeune Communiste | 64 messages postés |
| Posté le 06-06-2013 à 22:44:23
| Dans la brochure de l'URCF extrait : "Ce mot d’ordre oppose clairement la classe ouvrière à la bourgeoisie monopoliste et à la différence d’autres comme l’interdiction des licenciements ne se situe pas uniquement dans le cadre des rapports de production capitalistes mais subvertit, nous verrons comment ces mêmes rapports. Les marxistes-léninistes accordent toujours le primat au contenu de classe sur la forme. Le mot d’ordre de nationalisation présente un contenu de classe différent et forcément antagonique selon la classe qui le revendique. Les campagnes massives de privatisations entreprises par l’Etat capitaliste et l’Union européenne ont fait oublier qu’ont existé des nationalisations de type bourgeois (c'est-à-dire dans l’intérêt du capital), dans les périodes où le Capital monopoliste avait intérêt à ce que les investissements soient assurés et garantis par l’État capitaliste...." ... "A Arcelor-Mittal (mais pas encore à PSA), la social-démocratie, par la voix de Montebourg, a annoncé l’idée d’une « nationalisation temporaire d’Arcelor-Mittal dans l’attente d’un repreneur », proposition relayée par des élus régionaux UMP, PS … inquiets d’une nouvelle désertification économique de leur région. Il s’agit là typiquement d’une « nationalisation de type bourgeois » dans la logique monopoliste puisqu’il s’agit après le groupe Mittal de trouver un autre groupe capitaliste repreneur, ce qui ne signifie pas d’ailleurs que même ce type de nationalisation ait l’aval du capital en toutes circonstances. Ayrault le dit, « il faut des circonstances exceptionnelles », traduisons, il faut que le capital lui-même appelle de ses voeux ces nationalisations de type bourgeois, notamment quand la faillite menace, dès lors l’argent public des travailleurs prend le relais pour permettre l’accumulation des capitaux. Finalement le gouvernement social-démocrate a capitulé devant les vociférations de la patronne du MEDEF qui parlait de « pur scandale » et « de vol de la propriété » et s’est rallié aux manoeuvres fuyantes de Mittal. Les travailleurs d’Arcelor-Mittal se retrouvent confrontés à une lutte qui ne peut avoir..." ... "Ensuite, les nationalisations bourgeoises peuvent revêtir différentes formes : simple capitalisation par l’État sur le modèle Obama pour General Motors ou rachat de l’entreprise par l’Etat, la classe capitaliste et le monopoleur est gagnant. C’est en cela que la classe capitaliste considère cette mesure de nationalisation comme envisageable dans des circonstances exceptionnelles, dans l’attente du jour où le Capital assuré de la rentabilité financière, la privatisation sera à nouveau à l’ordre du jour. La proposition du PCF « d’intervention publique » pour Arcelor-Mittal relève de la même démarche de CME...." ... "Dans l’histoire du mouvement ouvrier, la social-démocratie a avancé dans les années 30, le mot d’ordre de nationalisation de certains monopoles avec indemnisation de ces groupes. L’Internationale Communiste l’a condamné à juste titre comme nous condamnons comme leurre, la démarche de Montebourg et du PS. Dans cette démarche, il s’agit de voler au secours de la classe capitaliste quand elle est prête à transférer à l’Etat bourgeois, la charge des investissements qu’elle juge incompatible avec la réalisation du profit maximum de monopole. Les communistes ne sont pas opposés à toute nationalisation. Sur cette question comme sur d’autres, il n’est pas en soi de dogme, c’est l’analyse concrète d’une situation concrète qui fournit la réponse. Dans les pays libérés du colonialisme et de l’impérialisme, la nationalisation est un moyen d’assurer l’indépendance nationale et de prendre possession et contrôle d’entreprises aux mains du Capital international. Après la Seconde guerre mondiale,..." ... "Parmi les erreurs commises nous devons apprendre des points suivants afin de ne pas les reproduire. 1 - Dans le prolongement d’une tendance lourde du mouvement ouvrier révolutionnaire français, il y eut « oubli » ou sous-estimation de la nature de classe de l’État. « Rendre à la nation les trusts » omet de préciser qu’une nation bourgeoise sous le pouvoir (dictature de classe) de la bourgeoisie monopoliste est régie par l’antagonisme de classe entre Capital et Travail, bourgeoisie et prolétariat. La nation ne saurait constituer l’intérêt général commun à toutes les classes. Les nationalisations étaient donc l’objet..." ... "Dans les démocraties populaires, les insurrections libératrices du Peuple-Travailleur sous la direction du Parti Communiste bénéficiaient avec l’Armée Rouge soviétique d’un allié de classe révolutionnaire qui paralysa toute volonté du soulèvement de la part de la bourgeoisie, de ses alliés et de l’impérialisme. De fait, dans les pays de l’Est Européen, l’hégémonie du prolétariat contenait en germe l’exercice de la dictature du prolétariat, l’État capitaliste était brisé progressivement, ces appareils coercitifs (armée, sécurité, police, corps économiques) avaient été démocratisés et étaient dirigés par des militants communistes issus du prolétariat ou de l’intelligentsia révolutionnaire. Les nationalisations dans les démocraties populaires expropriaient le Capital et leur champ s’élargissait rendant possible un début de planification, en 1947 l’essentiel des entreprises appartenaient au secteur d‘Etat. Les erreurs du fameux économiste de l’Internationale Communiste Varga,..." ... "Avec une stratégie révolutionnaire, des luttes de classes continues, un haut degré de conscience révolutionnaire, l’histoire et les nationalisations auraient pu déboucher sur un tout autre résultat historique. Il n’y a jamais de fatalité de la défaite à condition de se doter des enseignements marxistes-léninistes, de développer une pratique de même nature qui rencontrera le succès si le rapport de forces est au rendez-vous. Dans les pays impérialistes, les Partis communistes se heurtent, depuis la fondation de l’Internationale communiste, à la tâche complexe de définir les voies de transition à la révolution socialiste. Passons sur les prestidigitateurs contemporains qui se prononcent pour le socialisme « sans transition », comment ? Nous ne le saurons pas pour cause! 5 Nous avons là, une confusion entre étape dite préalable et transition. L’opportunisme à partir des années 1960 a consisté entre autre à définir une étape préalable avec un stade intermédiaire : « Démocratie avancée », « démocratie antimonopoliste » etc. Etape qui « ouvrirait la voie au socialisme » selon la formule consacrée, sur la base d’une coalition avec la social-démocratie...." ... "Du point de vue stratégique, aujourd’hui, la question posée au mouvement ouvrier est double afin de solutionner les maux dont il souffre, de satisfaire durablement ses besoins fondamentaux. 1 – Remettre en cause la propriété des moyens de production et d’échange monopolisés qui appartiennent actuellement à une minorité, l’oligarchie financière, par un processus historique de luttes qui conduira à la Révolution socialiste et ensuite organiser le transfert de cette propriété capitalistique à l’ensemble des travailleurs par la socialisation des entreprises. 2 – Appréhender l’État comme le pouvoir exclusif (dictature au sens marxiste) de la fraction dirigeante de la classe dominante : la bourgeoisie monopoliste, s’engager dans le processus historique qui conduit au renversement du capitalisme et de son État, briser cet État de domination sur la majorité des travailleurs et citoyens, instaurer le pouvoir ouvrier et populaire (dictature du prolétariat, c'est-à-dire de la majorité laborieuse sur la minorité exploiteuse renversée). Pour résoudre cette double tâche historique dont les conditions objectives sont mûres depuis longtemps, le facteur subjectif (Parti communiste et masses conscientes) doit progresser qualitativement, un véritable parti communiste ouvrier et révolutionnaire doit être fondé. La question de la transition (des voies transitoires) à la Révolution est donc décisive. La transition n’est pas une étape préalable où les communistes dilueraient momentanément leur but final mais la découverte des moyens et voies qui font prendre conscience à la majorité des travailleurs (concept politique et non arithmétique) que le renversement du capitalisme est la solution pour se débarrasser des bas salaires ; du chômage ; de l’allongement du temps de travail et de carrière ; des restrictions de la démocratie, pour gagner une véritable démocratie populaire où les travailleurs seront maîtres de leur destinée. Renversement du capitalisme qui, au moyen de la Révolution prolétarienne et populaire assure le passage au mode de production communiste avec le socialisme comme première phase. La nationalisation sans indemnisation et avec contrôle ouvrier des monopoles casseurs d’emplois est l’un de ces axes transitoires à l’expropriation finale des expropriateurs. Dans cette exigence tous les termes sont importants et indissociables. « Sans indemnisations » car..." ... "La bataille continue des travailleurs visera l’élargissement des droits, l’exigence croissante au-delà du contrôle ouvrier de diriger l’entreprise à la place de la haute bureaucratie d’Etat, quand cette dernière sera l’instrument du Capital pour affaiblir le contenu de la nationalisation et organiser la gestion capitalistique de l’entreprise. Cette lutte permanente inspirée et appuyée par les communistes aura pour objectif de satisfaire toujours plus les besoins vitaux et urgents des travailleurs, de populariser le combat afin d’étendre le champ des nationalisations sans indemnisations à d’autres entreprises. Idéologique : toute pratique présente un danger d’opportunisme qui a sa source dans le système impérialiste lui-même. Si la revendication de nationalisations sans indemnisations n’est pas reliée à une stratégie anticapitaliste jusqu’au bout (la conquête du pouvoir d’Etat), les nationalisations échoueront dans l’objectif de transformation sociale, la guerre de positions sera gagnée par le Capital. Croire cependant que la seule propagande et l’étude des classiques du marxisme-léninisme suffiront à force de vérités répétées à préparer le passage à la révolution prolétarienne est naïf et révèle une véritable coupure avec les masses populaires. Lénine nous apprend que ces mêmes masses en défendant leurs aspirations, éduquées par une ligne communiste véritablement matérialiste scientifique, se fondant sur leurs propres expériences revivifiées dans l’action, devront se convaincre que le socialisme est la seule alternative au capitalisme ! C’est ainsi que s’opère la fusion entre mouvement ouvrier et communisme quand nous ferons renaître un Parti Communiste de type nouveau sur le modèle léniniste, quand les batailles revendicatives et partielles trouvent leur finalité et aboutissement dans la perspective de la révolution anticapitaliste. En ayant lancé la première, dès juillet le mot d’ordre de nationalisation sans indemnisations et avec contrôle ouvrier, l’URCF dans sa campagne dans les usines et entreprises appelle les travailleurs à mesurer l’importance décisive et à s’en saisir, à la fois de la question de la propriété capitaliste des moyens de production et d’échange ( c'est-à-dire ce qui constitue la source de l’exploitation dont ils sont victimes) et celle de la nature de classe de l’Etat au service des monopoles. L’URCF part de l’exigence de nationalisation sans indemnisation pour démontrer que la solution finale résidera dans le renversement du capitalisme par la révolution prolétarienne nationalement et internationalement." ... "L’URCF préconise au contraire une démarche de luttes partant de la base afin que les travailleurs des entreprises où sont programmés des licenciements massifs, des fermetures de sites ou d’entreprises s’emparent de cette exigence de nationalisation sans indemnisation et avec contrôle ouvrier. Ainsi, la défense de l’intérêt quotidien et immédiat porte en germe car il commence dès maintenant le combat stratégique pour le socialisme. C’est la voie pour que cette exigence de nationalisations sans indemnisations se fraye un chemin dans la réalité et qu’elle se traduise par un contenu nouveau anticapitaliste, par une bataille de longue durée qui conduira à s’émanciper totalement du capitalisme....é ... "Ce pourra être une longue bataille de classe (avec des avancées et des reculs, puis une nouvelle marche en avant) qui occupera toute une période historique s’appuyant tout d’abord sur la nécessité de sauver les emplois, l’industrie, le tissu économique régional, d’augmenter les salaires et donc d’ imposer des reculs au capital, à ses gouvernements et à l’UE. Puis qualitativement par effet de « contagion », cette exigence de nationalisation sans indemnisation s’élargira toujours plus dans la classe ouvrière jusqu’à poser dans tout le pays la question de la liquidation de la propriété monopoliste, la question du remplacement de l’Etat capitaliste à briser par le pouvoir ouvrier et populaire, la question du passage de la nationalisation à la socialisation. Double exigence qui sera satisfaite au bout de ce long processus de combat par la révolution socialiste, par la conquête du pouvoir d’Etat par le prolétariat et ses alliés, commencera alors l’édification du socialisme."
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| gorki | Les ouvriers n'ont pas de patrie | Grand classique (ou très bavard) | | 835 messages postés |
| Posté le 07-06-2013 à 00:07:00
| SMT2 a écrit :
Dans la brochure de l'URCF "L’URCF préconise au contraire une démarche de luttes partant de la base afin que les travailleurs des entreprises où sont programmés des licenciements massifs, des fermetures de sites ou d’entreprises s’emparent de cette exigence de nationalisation sans indemnisation et avec contrôle ouvrier. Ainsi, la défense de l’intérêt quotidien et immédiat porte en germe car il commence dès maintenant le combat stratégique pour le socialisme . |
Superbe formule du réformisme, qui ne vise qu'à cacher les difficultés qu'a L'urcf à se débarrasser de ses vieux oripeaux idéologiques révisionnistes. Les nationalisations en système capitaliste, quelles soient avec ou sans indemnisation, avec ou sans contrôle dit ouvrier , c'est encore et toujours une bouée de sauvetage lancée au système capitaliste. Un appel des plus flagrant à la collaboration de classe, ou le soit disant contrôle ouvrier ne servirait qu'a ce que la classe ouvrière s'impose elle même des sacrifices ( Genre un pelle de plus mon camarade faut redresser le France en gros ce qu'a été le programme du CNR à la sortie de la seconde guerre mondiale ) que de la vieille camelote idéologique révisionniste revisitée et nouvellement estampillée URCF. la révolution prolétarienne n'a pas besoin d'étape... seule veulent lui en imposer toute la représentation pseudo révolutionnaire petite bourgeoise de France masquant ses doutes et hésitations derrière de fringuantes idées de stratégie présentées comme autant d'étapes nécessaires pour soit disant faire évoluer la conscience de classe etc. etc. Guignol une fois tu l’as été, en SMT1... Guignol deux fois tu le demeures en SMT2... JL Sallé
Edité le 07-06-2013 à 00:09:39 par gorki
-------------------- L'émancipation des ouvriers sera l'œuvre des ouvriers eux-mêmes |
| SMT2 | Jeune Communiste | 64 messages postés |
| Posté le 07-06-2013 à 07:54:18
| un marxiste-léniniste qui ne sait pas ce qu'est une étape et ce qu'est une transition .... Le PCbUS, les camarades Lénine et Staline savaient faire la différence. Les prolétaires doivent faire leur propre expérience pour hair l'Etat bourgeois et se mettre en action pour le détruire, l'avant garde (le Parti) doit les aider à faire cette expérience. Que vient faire JlS là dedans ?
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 07-06-2013 à 14:10:07
| S'il faut faire et refaire l'expérience des socialos, des révisionnistes, des trotskistes, des scoops, des nationalisations de 81, des nationalisations sans indemnisation, des nationalisations avec contrôle ouvrier...et recommencer à chaque génération, nos arrières petits-enfants se poseront encore des questions sans avoir rien résolu. Quand Mitterrand s'est présenté les trotskistes de Krivine me racontaient déjà qu'il fallait faire l'expérience des socialos, les "soutenir comme la corde soutient le pendu" , je m'en souviens encore. Tu parles ! Quel contrôle pourrait exercer la classe ouvrière sous la dictature des capitalistes, ou bien à l'insu de leu plein gré ? On a vu le résultat du paritarisme dans la gestion de la sécu par exemple. Si on ne combat pas les idées fausses à l'origine, on peut toujours ramer ensuite. Les nationalisations ne sont ni une étape ni une transition aujourd'hui, et dans la société socialiste les conditions sont réunies pour réaliser des nationalisations.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| gorki | Les ouvriers n'ont pas de patrie | Grand classique (ou très bavard) | | 835 messages postés |
| Posté le 07-06-2013 à 22:02:25
| SMT2 a écrit :
Un marxiste-léniniste qui ne sait pas ce qu'est une étape et ce qu'est une transition .... Le PCbUS, les camarades Lénine et Staline savaient faire la différence. |
Tu fais dans la drôlerie maintenant ! Aussi il serait temps d’arrêter les affichages hasardeux d’appartenance politique, comme par ailleurs de chercher alibi auprès des grands théoriciens du socialisme scientifique en t’exonérant de les citer. « ML » du genre URCF, PRCF, etc. je ne me revendique pas de l’être. Les étapes et autres transitions je laisse cela aux trotskistes. Aussi comme te l’a très bien formulé Xuan, appartenir à une génération de militant sacrifier c’est déjà pénible à vivre, mais qu’en plus ont nous propose de nous faire les complices de méthodes politique douteuses au nom du ML, pour y amener celles qui suivent, faudrait pas trop pousser le bouchon.
SMT2 a écrit :
Les prolétaires doivent faire leur propre expérience pour haïr l'Etat bourgeois et se mettre en action pour le détruire, l'avant garde (le Parti) doit les aider à faire cette expérience. |
1° c’est du grand n’importe quoi, et 2° ça n’entre même pas dans les cases ba-ba de la formation du militant marxiste. La haine de classe, nécessairement des millions de prolétaires et de travailleurs l’on cultivés et continuent de la cultivé à chaque fois que le mauvais sort social s’acharne sur chacun d’entre eux. Par contre ce qui leur fait rendre raison, et ce depuis que la classes ouvrière et autres couches de travailleurs sont en mesure de s’organisés ce sont les marchands de sommeil idéologique qui leur conseillent la patience au nom de toutes sortes de savantes stratégies, et autre respect des nécessaires étapes et transitions… etc. Et tout cela pour te retrouver un matin à soutenir, soit le camarade député déposeur de projet de loi, spécialiste en amendements, soit le syndicaliste révolutionnaire (dit de lutte de classe) de ta boite respectueux du secret que l’on lui impose les patrons dans les CE. etc. Petite rectif : tu formules : l’avant-garde (le parti) cette formule et idéologiquement litigieuse… Un ML qui se respecte, parlera toujours lui du parti de l’avant-garde en désignant la classe qui la produit . Cela ne relève pas d’une simple question de nuance, mais bien d’une question fondamentale du socialisme. Ce qui me désole au plus haut point SMT 1-2-3-4- etc. c’est de devoir observer que la « renaissance du mouvement ML » en France après les années 80 a vu s’agiter des orgas comme la tienne, qui arriver en bout de course de ce quelle devait produire, ne trouve pas d’autres solution que de nous remâcher les thèses du révisionnisme sous prétexte de besoin de stratégie … ou comme celle du PRCF plus fervente patriote que communiste et dont le boniment ultra chauvin ne sert qu’a armer le cerveaux d’assassins d’anti-fasciste …
SMT2 a écrit :
Que vient faire JlS là dedans ?.... |
Jouer du clavier à quatre mains
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| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2653 messages postés |
| Posté le 14-06-2013 à 15:30:44
| Et bien voilà quelques jours d'absences et je retrouve Gorki sur le forum toujours aussi "sympa" comme d'habitude. Tu dois t'ennuyer quand tu ne publie pas des posts agressifs contre l'URCF ou d'autres... non ? Ceci dit, inutile de perdre ton temps à répondre je connais ton blabla.
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| gorki | Les ouvriers n'ont pas de patrie | Grand classique (ou très bavard) | | 835 messages postés |
| Posté le 23-06-2013 à 22:50:39
| Si tu voulais pas de réponse fallait pas y venir du con t'es juste un salopard Finimore! parce que tu sais parfaitement qu'avec le SMT à la con il existe une histoire sur ce forum et que mon accueil à sa version 2 ne pouvait pas être des plus tendre... et maintenant, c'est toi qui parle de Blabla! décidément pas fini de nous faire rire Finimore! Bon, coté argumentaire politique chacun fais ce qu'il peut, et personne ne peut t'en vouloir pour cela; seulement depuis le temps que tu archives l'histoire des "ML" tu devrais avoir acquis quelques connaissances théoriques. Alors va s’y fait un effort STP, et arrête de te contenter de faire dans le service minimum en passant ton temps, sous prétexte de volonté unitaire, (et ce, comme depuis toujours sur ce forum) à faire de la lèche à tout ce qui remue du derche, façon ML petit bourg... surtout ne te gène pas pour me répondre cela en fera mon instant comique de la journée....
Edité le 23-06-2013 à 22:57:14 par gorki |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 24-06-2013 à 00:18:25
| "coté argumentaire politique chacun fais ce qu'il peut..." et avec tes guignol , tes salopard et tes du con ça ne pisse pas loin gorki. J'imagine qu'il s'agit là de ta manière "plus distinguée, ou d’en tous les cas moins vulgaire, parce que personne n’a jamais prouvé qu’un prolos devait l’être naturellement" (sic) L'unité se fera nécessairement au sein d'un nouveau parti communiste, y compris entre ceux qui ne partagent pas les mêmes positions aujourd'hui. Ce processus demande de considérer à la fois ce qui nous unit et ce qui nous oppose afin de progresser dans l'unité. Et lorsque ce parti sera constitué il y aura encore des positions différentes en son sein. Cela s’appelle la lutte de ligne au sein du parti communiste. Et lorsqu'elle prend fin c'est que le parti communiste est mort. Mais ça ne t'intéresse pas : de ton point de vue l'unité ne peut se faire qu'avec toi-même et le parti communiste ne peut se créer que sur tes positions faute de quoi il serait peuplé de guignols , de salopards et de ducons petit-bourgeois. Résultat tu passes ton temps à saouler les autres avec ton terrorisme verbal. Mais que tu aies tort ou raison sur le fond ces méthodes sont contre-productives et elles vont à l'encontre de tes propres démonstrations.
Edité le 24-06-2013 à 00:20:34 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2653 messages postés |
| Posté le 24-06-2013 à 07:20:25
| gorki a écrit :
Si tu voulais pas de réponse fallait pas y venir du con |
Les réponses oui, les insultes non !
gorki a écrit :
t'es juste un salopard Finimore ! |
Oui, même un salopard en casquette !!!
gorki a écrit :
parce que tu sais parfaitement qu'avec le SMT à la con il existe une histoire sur ce forum et que mon accueil à sa version 2 ne pouvait pas être des plus tendre... et maintenant, c'est toi qui parle de Blabla! décidément pas fini de nous faire rire Finimore! |
Tu nous a dèjà fait un caca nerveux avec tes délires à propos de SMT qui serait selon toi JLS (en fait ce n'est pas le problème) et continuellement tu ne fais que t'en prendre systématiquement aux autres organisations d'une façon sectaire et périodiquement tu menaces de partir ou de ne plus publier sur le forum, mais tu reviens et tu balances tes injures. Je pense que le débat ne t'intéresse pas et ton but c'est justement de l'empêcher en braquant tes interlocuteurs. En procédant ainsi tu évites que l'on se pose des questions sur tes conceptions ou ta pratique.
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| Komintern | C'est la lutte finale | Grand classique (ou très bavard) | | 501 messages postés |
| Posté le 26-06-2013 à 20:43:42
| Finimore a écrit :
Je pense que le débat ne t'intéresse pas et ton but c'est justement de l'empêcher en braquant tes interlocuteurs. En procédant ainsi tu évites que l'on se pose des questions sur tes conceptions ou ta pratique. |
Ca c'est quand même l'hosto qui se fout de la charité venant de toi! Parce que si mes souvenirs sont bons (et ils le sont) c'est bien toi qui remettait sur le tapis mon ancienne appartenance au pcf pour ne pas avoir à répondre sur le fond! D'ailleurs à part balancer des citations quand as tu réellement étayé une position? Jamais! Répéter des poncifs usés c'est ta seule manière de débattre! Mais je comprends ta frustration... Tu aurais tellement voulu être considéré comme une référence de la science marxiste pour pavaner devant une cours d'admirateurs distillant les bons et mauvais points que la réalité de ton ineptie politique doit te faire mal! Absence de pratique, pédantisme, opportunisme (les retraites tu vas nous refaire le coup des 37,5 pour tous?) prétention, dogmatisme... la liste de tes caractéristiques seraient encore longue mais ça suffit pour te dire qu'à la différence de l'autre administrateur de ce forum qui malgré toutes les divergences souvent très lourdes aura au moins assumé le débat, toi tu ne serais JAMAIS un camarade! Maintenant je te laisse continuer tes petits fantasmes de père Fouras perché au sommet de sa tour des ep...
-------------------- Vive le drapeau victorieux de Marx, Engels, Lénine et Staline. Vive le communisme |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 26-06-2013 à 22:47:07
| Finimore et moi disons la même chose Komintern.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2653 messages postés |
| Posté le 27-06-2013 à 08:25:07
| Komintern a écrit :
[citation=Finimore] Je pense que le débat ne t'intéresse pas et ton but c'est justement de l'empêcher en braquant tes interlocuteurs. En procédant ainsi tu évites que l'on se pose des questions sur tes conceptions ou ta pratique. |
Ca c'est quand même l'hosto qui se fout de la charité venant de toi! Parce que si mes souvenirs sont bons (et ils le sont) c'est bien toi qui remettait sur le tapis mon ancienne appartenance au pcf pour ne pas avoir à répondre sur le fond! D'ailleurs à part balancer des citations quand as tu réellement étayé une position? Jamais! Répéter des poncifs usés c'est ta seule manière de débattre! Mais je comprends ta frustration... Tu aurais tellement voulu être considéré comme une référence de la science marxiste pour pavaner devant une cours d'admirateurs distillant les bons et mauvais points que la réalité de ton ineptie politique doit te faire mal! Absence de pratique, pédantisme, opportunisme (les retraites tu vas nous refaire le coup des 37,5 pour tous?) prétention, dogmatisme... la liste de tes caractéristiques seraient encore longue mais ça suffit pour te dire qu'à la différence de l'autre administrateur de ce forum qui malgré toutes les divergences souvent très lourdes aura au moins assumé le débat, toi tu ne serais JAMAIS un camarade! Maintenant je te laisse continuer tes petits fantasmes de père Fouras perché au sommet de sa tour des ep...[/citation] A quoi peux te servir de dire des ce genre d'inepties ? Garde donc ton agressivité pour autre chose. En ce qui concerne le débat je ne l'ai jamais refusé. Seulement débattre avec des arguments oui, mais se faire insulter sans raisons ça c'est non !
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| gorki | Les ouvriers n'ont pas de patrie | Grand classique (ou très bavard) | | 835 messages postés |
| Posté le 27-06-2013 à 09:12:44
| Je disais quoi a propos de ce que sa réponse serait le moment comique de ma journée ? Mieux ils s’y sont mis à deux… Oleg Popov se serait-il trouvé des adeptes ?
Finimore a écrit :
Tu nous a dèjà fait un caca nerveux avec tes délires à propos de SMT qui serait selon toi JLS (en fait ce n'est pas le problème) et continuellement tu ne fais que t'en prendre systématiquement aux autres organisations d'une façon sectaire et périodiquement tu menaces de partir ou de ne plus publier sur le forum, mais tu reviens et tu balances tes injures. |
Alors là je persiste et signe, parce t’es effectivement un beau Salopard doublé d’être un manœuvrier. Aussi je te mets au défi de prouver cela 1° « l’affaire SMT Sallé » c’est pas moi qui l’ai initié, c’est juste un proche des JLS et tutti quanti qui est venu nous raconter sur ce forum comment ce JLS dirigeant de l'URCF revoyait les copies de SMT (version 1) avant qu’il ne vienne les poster ici. Aussi à l’époque tu t’es retourné contre lui, et ce, nous l’avions bien compris, pour rester dans les bonnes grâces du ROCML. Cela parce que de l’unité des ML tu en as une conception qui ne s’embarrasse pas de trop de principes… 2° montre nous ou régulièrement j’ai menacé de partir de ce forum ? T’inquiète je te ferai pas ce plaisir, avec le camarade Ossip, au titre de fondateur, j’y ai « « acquit » » des droits naturels d’intendance. Maintenant les autres organisations c’est qui ??? le CMC, l’URCF, le PRCF, VP, juste une même poignée de comiques pseudo ML identiques à ceux qui s'expriment ici pour les E"P". Pratiquement pas un prolo là-dedans, ou peut-être quelques faire valoir.
Finimore a écrit :
Je pense que le débat ne t'intéresse pas et ton but c'est justement de l'empêcher en braquant tes interlocuteurs. En procédant ainsi tu évites que l'on se pose des questions sur tes conceptions ou ta pratique. |
Je te le répete ! parle pas de débat, tu n'a même pas notions de ce que cela politiquement implique, Le camarade Komitern à raison quant-il t’écrit : « à part balancer des citations quand as tu réellement étayé une position? Jamais! ». Aussi ne parle pas non plus de pratique, car ce n’est pas moi qui ai choisi le confort de jouer aux archivistes du Mouvement ML tant il est vrai, que cela permet de ne pas trop à avoir à s’impliquer sur le terrain… Quant à mes conceptions et mes pratiques, tu n’à pas à en juger, t’es juste pas qualifier pour, moi je peux revendiquer (j’y ai souvent fait référence ici, normal revient à césar ce qui lui appartient, de « faits d’armes » de service de ma classe que je paie encore chèrement aujourd’hui… et j’en suis presque certain, pas toi… ou fait le maintenant sans te défausser. Maintenant je confirme ce qu’affirme le Camarade Komintern, t’es pas un camarade et moi j’ajouterai, ton adhésion au Marxisme-Léninisme c’est une usurpation d’identité politique, ta pratique dans la lutte de classe, celle de l’aristocratie ouvrière. rien d’autre, tous vos postes sur ce forum le refléte trop... car ça vaut pour ton pote… Tien à propos de lui
Xuan a écrit :
Finimore et moi disons la même chose Komintern. |
Effectivement et fondamentalement en fin de course vous faites la même chose… avec pour conclusion politique un débalage indécent de soutien à la dictature fasciste de chine c’est dire la tristesse !!!! Tu vois Finimore! ce qui ma toujours été insupportable, depuis des décennies de militantisme politique que j'ai à mon actif, c’est d’avoir eu à fréquenter toute une armada de petits bourg ML ou autres, donneurs de leçons, qui tous ont finis par se ranger, réapparaissant (cela, pour certains faisant déjà un petit moment) en retraités repus de vie, avec pour ambition de recoller à leurs fantasmes politiques de jeunesse, et qui plus est, en cherchant à se placer en leader du mouvement "ML". Mais pire encore c’est d’avoir à assister à la quasi même chose chez quelques prolos n’ayant jamais réussi à ce défaire de la tutelle politique des premiers, et qui du même coup se remettent à leur cirer les pompes… et de ceux là tu es un parfait exemple. Allez va te faire et cesse de te la jouer ML Mao machin etc. t’en est même pas un, juste un guignol qui se là raconte….
Edité le 27-06-2013 à 09:15:45 par gorki |
| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 27-06-2013 à 12:56:10
| En ce qui concerne ROCML, CMC, l’URCF, le PRCF, VP, et tu peux y ajouter d'autres groupes d'opposants dans le P"C"F, on ne cherche pas leurs "bonnes grâces" mais à débattre avec eux et sans les insulter. Si ça te fait rire grand bien te fasse. Profites-en pour péter un bon coup ça te soulagera. Maintenant je vais faire une petite pause dans ce "moment comique" pour revenir au sujet, si ce n'est pas trop te demander.
____________ Je reçois un article de Michel Peyret : NATIONALISATIONS, L'ETAT-PATRON « Aujourd’hui passées de mode, les nationalisations ont longtemps été un étendard de la gauche réformiste… mais pas seulement d’elle. Le plus souvent, elles ont servi au capital pour se moderniser, se restructurer et rétablir ses taux de profit. En France, celles de 1981-82 ont laissé aux travailleurs un goût amer. » Aujourd'hui, c'est Robert Pelletier qui nous le dit, à sa manière évidemment. Il faudra bien que, à un moment ou à un autre, ces vérités premières soient entendues. Sinon de nouvelles désillusions seront à craindre. Car, n'en doutons pas, nombreux sont ceux dans le personnel politique, de « droite » ou de « gauche », dont le souci principal est la perpétuation du capitalisme. L'histoire en apporte confirmation ! Aussi conviendrait-il dans le même temps de se souvenir de ceux qui ont dit : « L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes. » Michel Peyret Du 19ème siècle à 1981 : des nationalisations compatibles avec le capitalisme. Publié dans : Revue Tout est à nous ! 41 (mars 2013) Par Robert Pelletier. Si le droit à la propriété privée est un des principes fondateurs de la Révolution française, des exceptions y étaient envisagées. L’article 17 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (26 août 1789) énonce : « La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité ». Ces principes furent ensuite traduits dans le Code civil de 1804. Avant la Première Guerre mondiale, des objectifs d’efficacité industrielle au service des Etats amenèrent certains socialistes français à revendiquer la nationalisation des chemins de fer ou des assurances, et Bismarck à faire des chemins de fer une société d’Etat en Allemagne dès 1873. Mais c’est sous l’impact de la révolution russe et de la crise économique que la participation des Etats à l’appareil de production commença à se poser avec plus de force. En Allemagne, face à la montée révolutionnaire, le gouvernement mit en place des organismes de conciliation et de participation où les salariés disposaient d’un droit de regard sur l’administration de l’entreprise, les conditions de travail, d’embauche et de licenciement. En Belgique, en Grande-Bretagne et en France, syndicats et partis socialistes revendiquèrent des mesures similaires à celles mises en œuvre par Roosevelt aux Etats-Unis. Des impératifs économiques et industriels conduisirent le gouvernement de Front Populaire à nationaliser quelques usines d’armement et les chemins de fer en créant la SNCF. Durant la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement de Vichy nationalisa l’agence de presse Havas, qui devint l’AFP à la Libération. L’étape keynésienne Les besoins de la reconstruction et les rapports de forces issus la guerre amènent les gouvernements à mettre en place des politiques keynésiennes, reposant notamment sur la place déterminante de l’intervention de l’Etat dans la production. En France, le programme du Conseil national de Résistance prévoyait « le retour à la nation de tous les grands moyens de production monopolisée, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques » . C’est ainsi que furent nationalisées les houillères, les entreprises du gaz et de l’électricité, les banques de dépôt, une partie des compagnes d’assurances et la Régie Renault, la RATP, Air France. Ces mesures reposaient sur deux fondements. D’abord, des nécessités économiques et industrielles imposant, au sortir de la guerre, des moyens importants et centralisés pour la reconstruction de l’appareil productif, des réseaux de transport et de l’énergie. Ensuite, la recherche d’un consensus social afin d’assurer la remise en route de la production notamment dans les secteurs décisifs. Les contreparties en termes d’intervention des salariés dans la gestion furent alors l’occasion d’âpres discussions. Les réticences syndicales et politiques d’une part, les préventions patronales d’autre part, furent renforcées par la mise en place du plan Marshall et le développement de la guerre froide. Les intrusions dans le champ du pouvoir patronal se limitèrent aux obligations d’information et de consultation des comités d’entreprises dans le secteur privé et à une participation aux conseils d’administration dans le secteur public. La principale concession faite aux organisations syndicales, avant tout à la CGT, est le développement des œuvres sociales avec notamment des dotations importantes aux comités d’entreprise. Dans les secteurs stratégiques (mines, EDF-GDF, SNCF), des concessions sociales importantes furent également faites sur les retraites et les déroulements de carrière. Grâce aux indemnisations, les anciens actionnaires récupérèrent des capitaux immobilisés dans des industries détruites et purent les réinvestir dans des activités plus rentables. En 1981, un enjeu essentiel pour la gauche Ce partage, cette complémentarité entre un secteur public conséquent et le secteur privé ne furent pas remis en cause dans la période suivante, pas même en Mai 1968. C’est cependant dans la foulée de Mai 68 que la question des nationalisations revint sur le devant de la scène. En 1972, le PCF, le PS et les Radicaux de gauche signaient un programme commun de gouvernement qui prévoyait une large extension du secteur public. Les critères étaient très larges : « - Les entreprises qui répondent directement à des fonctions collectives ayant le caractère de services publics et donc à des besoins fondamentaux ; - Les sociétés vivant sur fonds publics, qu’il s’agisse de marchés publics, de subventions, de crédits de faveur, etc. ; - Les principaux centres d’accumulation capitaliste qui dominent la plus grande partie, voire la totalité de certaines productions réduisant la concurrence à celles de quelques firmes géantes ; - Les entreprises qui contrôlent des branches essentielles pour le développement de l’économie nationale (niveau technique, échanges internationaux, rôles régionaux, etc.) » Après des discussions laborieuses, qui débouchèrent sur une rupture de l’alliance PCF-PS-Radicaux de gauche, les champs de référence et d’application furent sérieusement réduits dans ce qui devint les « propositions» du candidat Mitterrand en 1981. La loi de nationalisation qui devint effective en 1982 concernait cependant de nombreuses entreprises dans l’industrie (Thomson, Saint-Gobain-Pont-à-Mousson, Rhône-Poulenc, Péchiney-Ugine-Kuhlmann, Sacilor, Usinor) comme dans le secteur financier (Paribas, Suez, CIC, Crédit du Nord, Crédit Commercial de France, Banque Rothschild, Banque Worms, Banque La Hénin...). Rationalisation capitaliste et désillusions ouvrières En 1983, un salarié sur quatre travaillait dans le secteur public. Les nationalisations avaient donné à l’Etat d’importants moyens économiques et industriels. Mais l’absence d’une politique industrielle démocratiquement débattue, faisant des choix prenant en compte l’intérêt collectif, ne permit pas de consolider l’appareil industriel et de peser sur la vie économique et sociale. Les 47 milliards de francs d’indemnités alors versés aux actionnaires leur permirent de se tourner vers des secteurs plus porteurs ou de se lancer sur les marchés financiers. Dans les années qui suivirent, la gestion du secteur nationalisé se différencia peu de celle des entreprises privées : internationalisation par une politique d’investissement à l’étranger tandis que le secteur bancaire se lançait dans des spéculations hasardeuses, qui imposèrent de coûteux sauvetages par l’Etat& : 100 milliards au Crédit lyonnais, 22 milliards pour le GAN, 6 milliards pour la Société marseillaise de crédit. Parallèlement, les conditions de travail et l’emploi dans ces groupes ne se distingua pas non plus fondamentalement de celles du privé. De 1981 à 1983, il y eut de nombreuses suppressions d’emplois : 10 000 dans la chimie, 33 000 dans la construction électrique et dans l’électronique, 12 000 dans la sidérurgie. La sidérurgie est le secteur emblématique des enjeux réels des nationalisations. Dès 1978, l’Etat prenait à sa charge 22 milliards de francs de dettes et devenait détenteur de 63, 8 % d’Usinor et de 76, 9 % de Sacilor. Cette quasi nationalisation n’empêcha pas alors la suppression de 22 000 emplois. En 1981, l’Etat ajouta encore 21 milliards dans la caisse. En 1984, il y eut à nouveau 30 milliards mis par l’Etat et 21 000 emplois supprimés. En 1986, l’Etat procéda à une ultime recapitalisation de la sidérurgie (Usinor et Sacilor) en injectant encore des milliards, pendant que 20 000 emplois s’évanouissaient. Grâce à ces aides et aux suppressions d’emplois, la sidérurgie put enfin, en 1989, renouer avec les bénéfices. Pour être ensuite privatisée en 1995, sous le gouvernement Juppé. En fait, à partir de la victoire de la droite aux élections législatives de mars 1986, la plupart des entreprises nationalisées furent privatisées. D’abord par la droite puis, après le « ni-ni » (ni privatisation, ni nationalisation) de Mitterrand en 1988, par les gouvernements de droite et de gauche qui se relayèrent pour aboutir à la disparition de quasiment tout le secteur public, avec la privatisation des entreprises les plus emblématiques qu’étaient EDF-GDF, France Telecom ou les sociétés d’autoroute. Au total, dans un contexte d’affaiblissement des repères collectifs, les nationalisations laissent au mieux un sentiment d’indifférence, au pire un goût amer. Les dizaines de milliers de suppressions d’emplois, l’absence d’amélioration voire l’aggravation des conditions de travail font que pour les salariés des ex-secteurs nationalisés, l’éventualité d’un retour à ce statut n’est en rien perçue comme une évolution favorable et souhaitable. L’Etat-patron n’a pas laissé un souvenir vraiment meilleur que les patrons privés.
Edité le 27-06-2013 à 13:14:49 par Xuan
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 27-06-2013 à 23:14:08
| Une observation sur ce texte, qu ia le mérite de rappeler les faits : La « politique industrielle démocratiquement débattue » serait-elle existante qu’il n’en serait pas autrement. On peut toujours débattre très librement de la politique industrielle. Ce qui compte c’est quelle classe la dirige.
Edité le 27-06-2013 à 23:14:32 par Xuan
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