| | | | | all power to the people | Pionnier | | 39 messages postés |
| Posté le 27-11-2013 à 22:53:40
| Pourquoi la CNT de l’université de Nanterre publie-t-elle un texte aux relents racistes ? (Article en pièce jointe) Dans son nouveau journal local, la section de la CNT de l’université de Nanterre vient de publier un compte-rendu d’une lutte des sans-facs. Il s’agit d’un texte sur la situation étudiante et militante à l’université de Nanterre. A priori rien de particulier. Le ton est à une critique rituelle des « autres » syndicats et de leur façon de mener des luttes. Mais en réalité ce texte, sous un verbiage et une posture « radicale », s’embourbe progressivement dans des propos ahurissants qui s’éloignent sensiblement des idéaux anarchistes. Des propos qui pour être tout à fait clairs virent au racisme. Jugeons sur pièce. Contre toute attente, le rédacteur anonyme focalise sa « critique » sur « certains militants de l’AGEN, de l’UNEF » et des « sans facs » qui auraient des agissements« communautaires ». Le texte reproche aux syndicalistes et aux sans facs d’avoir salué des vigiles de la fac et d’être complaisants avec ces derniers. Le fait peut sembler insignifiant mais l’article insiste lourdement : la raison plausible de ces complaisances ou « affinités » avec ces vigiles c’est que les syndicalistes, les sans facs et les vigiles auraient les mêmes « origines ». Comprenez, dans les faits ils sont noirs ou arabes. Ils viennent du même monde social. Ils « échangent des bonjours dans une langue commune ». Et c’est ce qui gêne un militant « anarchiste » qui y voit la source d’un rapprochement coupable et « contre-nature ». L’article de la CNT enfonce le clou : « les amitiés auraient été plus contrariées si les appariteurs et les vigiles ressemblaient à des « blancs » de mauvaise fréquentation » [1]. On se pince mais on ne rêve pas. L’écriture est confuse. On relit. Non, c’est bien ça : l’article d’un journal étudiant anarchiste dénonce un comportement « communautaire », un racisme anti-blancs, de la part de militants et de sans facs en désignant leurs « origines » raciales comme étant la source du problème. C’est la cause première de leur prétendue complaisance envers le service de sécurité de la fac. Les vigiles, les militants et les sans facs sont « habitués » les uns aux autres car s’exercerait une sorte de fraternité noire ou arabe au-dessus des rôles assignés à chacun. On peut retourner les mots dans tous les sens mais force est de constater que la « démonstration » de l’article de la CNT est tout simplement raciste. C’est un fantasme explicatif qui prend comme critère la couleur de peau. L’anarchie se change en police, la subversion de l’Etat en fiche d’état civil. Tu salues qui ? Si c’est un vigile noir et que tu es noir, c’est que tu es « communautariste ». CQFD. Consternant. On touche le fond. Comment peut-on tomber si bas ? On peut d’ailleurs penser que ce texte, souvent illisible et particulièrement pédant, ne présente aucune espèce d’intérêt. Ce serait finalement une sale petite dérive individuelle. Mais c’est faux. Ce n’est pas une bévue. C’est plutôt une confession qui témoigne de l’abjection de tout un milieu. Un milieu « libertaire » lentement gangréné de l’intérieur, un milieu devenu incapable de recul sur ses propres préjugés. Un milieu devenu poreux aux conceptions phobiques et racialistes, celles qui ont le vent en poupe actuellement en France et en Europe. Le racisme respectable, celui qui s’obsède du "communautarisme" des quartiers populaires, n’est pas le monopole d’un "libertaire" du système comme Michel Onfray, le milieu militant est touché. Comment la section de la CNT Nanterre, fraîchement réinvestie par quelques militants (et si l’on a bien compris ils se réclament d’une des tendances de l’anarchisme) a-t-elle pu « valider » un tel texte pour user du jargon militant ? Un journal est une expression militante collective. Pas un assemblage irresponsable de points de vue individualistes. Pourquoi des anarchistes (ou déclarés comme tels) reprennent-ils à leur compte les ritournelles sur le « danger du communautarisme » qui menacerait la bonne société française jusque dans son université ? Pourquoi ces militants appliquent-ils ce terme infâmant à l’AGEN, notre syndicat étudiant, jeté en pâture et souvent désigné par les pires réactionnaires comme un mouvement étudiant « communautaire » car défendant les enfants de l’immigration à l’université, défendant la solidarité avec la Palestine occupée et s’opposant aux guerres impérialistes. S’agit-il d’une hostilité de « chapelle » qui dérape, d’une hostilité mesquine et haineuse envers l’AGEN qui s’exprimerait avec une maladresse déplorable[2] ? Non, nous refusons les faux-fuyants et la banalisation : il s’agit d’une question politique. Il s’agit d’un ralliement réel mais honteux à une idéologie désormais dominante. Car les mots sont des armes. Depuis au moins 15 ans en France, le mot « communautarisme » est une arme de la domination et de la division sociale. Un mot-écran qui cache le racisme ouvert et répugnant. Mais dès qu’on gratte un peu, que met-on réellement derrière ce terme de « communautarisme » ? Il sert presque toujours, comme l’a très bien montré Pierre Lévy, à dénoncer les minorités vivant en France et issues des pays dominés. C’est un mot qui sert à leur clouer le bec quand elles demandent la pure et simple égalité. C’est un mot creux et trompeur issu du glossaire bourgeois. Car c’est toujours le prétendu « communautarisme » des dominés et des discriminés qui est pointé du doigt. Là-dessus il existe un accord unanime des bourgeois de gauche et de droite pour désigner les populations dangereuses potentiellement « ennemies de l’intérieur ». C’est un mot de la haine de classe. Mais c’est celui utilisé du mauvais côté de la barricade. C’est le mot utilisé par l’article de la CNT pour jeter le discrédit sur des militants et sur leur organisation. Les hypothèses et supputations sur les « origines » des syndicalistes et des sans facs en lien avec leur attitude sont effectivement répugnantes mais elles sont aussi hautement révélatrices. Elles en disent long sur la façon de penser, de trier et de censurer de certains « anarchistes » petits-bourgeois. De notre point de vue c’est la manifestation d’une peur, d’une incompréhension et d’une allergie face aux milieux populaires, c’est-à-dire face à un ensemble par définition multiculturel aujourd’hui en France. Cela en dit long sur les complexes de « petits blancs » faussement radicaux, pour qui ce sont toujours les autres qui ont des « origines » aliénantes. Cela en dit long sur leur rejet social des enfants du monde ouvrier. Nous avons vécu à plusieurs reprises ce rejet de classe insidieux mais épidermique, comme lorsqu’en 2010 les lycéens et les jeunes de Nanterre, tenant des piquets de grève devant le lycée Joliot-Curie face à une police hargneuse, étaient venus appeler à la solidarité les étudiants. Ils ont trouvé un campus finalement tétanisé par la peur de ces « casseurs » d’un autre monde. Ils ont trouvé des syndicats étudiants de « gauche » qui ne se reconnaissaient pas dans cette jeunesse populaire en révolte et qui lui tournaient le dos. Un spectre hante les petits bourgeois. C’est le spectre de cette jeunesse populaire. Une peur-panique à son égard s’est développée dans certains milieux de « gauche » qui se drapent toujours sous une pseudo-radicalité verbale. Ainsi, ces enfants gâtés du capitalisme évitent de se voir tels qu’ils sont : les enfants choyés d’une élite dont la partie inférieure vit un déclassement, réel ou imaginé, et se sent menacée par le début de concurrence scolaire de « ceux d’en bas ». Au final, quels que soient les raisons de ces propos « décomplexés », une chose est sûre, nous ne les acceptons pas. Nous disons avec sérénité mais nous disons avec toute notre haine du racisme que : Nous n’acceptons pas qu’une quelconque critique adressé à l’AGEN et aux sans facs soit axée sur la couleur de leur peau ou sur leur « origines ». Nous n’acceptons pas les procès en "communautarisme". Nous ne l’acceptons pas car ces positions sont indignes de l’anarchisme, avec lequel en tant que communistes nous avons des divergences évidentes mais à notre connaissance l’anarchisme ne fait pas partie de la gauche coloniale. Par définition, l’anarchisme entretient une haine salutaire du racisme ouvert ou voilé. Nous ne l’acceptons pas et sous une forme ou une autre les « militants » concernés par cet écrit doivent rendre compte de ce qu’ils ont écrit ou accepté. Ils doivent prendre leurs responsabilités. Sous une forme ou une autre il est temps d’éradiquer ce qui a permis à ce que de telles idées s’expriment dans un journal d’anticapitalistes qui prônent l’émancipation sociale. [1] Toutes les citations proviennent de l’article « Cet étudiant qui n’existe pas », Le Désautorisant, novembre-décembre 2013-numéro 0, journal de la CNT-Université de Nanterre. [2] L’article se veut une critique de la passivité des étudiants et du pacifisme des syndicats étudiants. Il débute par des considérations diverses sur la condition étudiante (c’est d’ailleurs une analyse absconse, très confuse, imitant à grand peine les textes situationnistes classiques sur la misère étudiante, bref, c’est truffé de remarques d’une vieille sociologie critique assez mal digérée). Mais le cœur du propos porte sur une critique « de gauche » de la lutte des sans-facs et de l’action des syndicats étudiants, de leur cogestion plus ou moins ouverte avec la direction, de leur gestion de la « paix sociale » avec le service de sécurité, etc. Quant à la lutte des sans-facs, elle concerne des dizaines d’étudiants qui sont recalés de l’université et que la direction refuse d’inscrire, foulant aux pieds le droit à l’éducation, selon une logique inégalitaire et discriminatoire. Les remarques qui critiquent la démarche de l’AGEN dans cette lutte sont franchement erronées (l’idée même d’une cogestion entre l’AGEN et la direction est une absurdité sans fondement). Mais c’est le droit des militants « anarchistes » de porter ces critiques. Le problème est que leur pratique consiste à rester spectateurs d’une lutte et à se positionner par la suite en surplomb, en donneurs de leçons impériaux avec la surenchère qui sied au maintien de leur posture. Nous sommes en désaccord total avec cette façon très aristocratique de considérer une lutte à caractère démocratique (dont la forme de lutte concerne aussi les premiers concernés, c’est-à-dire les sans facs aujourd’hui tous inscrits et dont la priorité n’était sûrement pas la lutte contre le bas de l’échelle sécuritaire, c’est-à-dire un affrontement stérile contre les vigiles de la fac). Mais le débat sur les formes de lutte est vraiment secondaire aujourd’hui devant ce qui ne peut pas faire débat : les propos les plus répugnants du texte public écrit par nos « critiques » nécessitent en fait une clarification publique sur une question précise à régler sans esquive. Le reste ce sont des questions tactiques qui se reposeront dans les luttes à venir. AGEN (Association Générale des Etudiants de Nanterre) Local F307 agen-nanterre.over-blog.com http://agen-nanterre.over-blog.com/... https://www.facebook.com/notes/agen... |
| Finimore | Grand classique (ou très bavard) | | 2655 messages postés |
| Posté le 28-11-2013 à 05:49:27
| marquetalia a écrit :
la cnt est très prisée par les anciens punks,eux memes proches des black metalleux,donc racistes. |
Tu fais des raccourcis absurdes et des conclusions rapides et fausses.
-------------------- Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO) |
| |
| | | | | | |
|