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 la réforme des retraites unit les masses

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Xuan
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   Posté le 11-02-2023 à 23:43:21   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La nouvelle réforme des retraites unit très largement les masses populaires contre la bourgeoisie.

Elle arrive après le covid et une insupportable hausse des prix, due essentiellement aux sanctions contre la Russie et à l'importation de gaz de schiste US.
Les artisans et PME qui avaient bénéficié de ristournes pour surmonter le covid doivent maintenant payer la note.
Mais la hausse des prix de l'énergie les met à la rue.
Pour la première fois des boulangers ont manifesté. C'est dire la gravité de la colère populaire.
D'autre part le narratif sur la guerre en Ukraine ne convainc pas. Dans le peuple les informations tv sont délaissées au profit de sources russes ou de leurs relais.
De fait les deux sujets sont reliés intimement, même s'ils ne sont pas formulés ouvertement dans les manifestations. Des slogans comme "les millions pour nos retraites, pas pour les canons" reçoivent un accueil favorable en dépit de toute la propagande belliciste.
Des salariés se syndiquent à la CGT.
Enfin l'arrivée de nouvelle générations dans cette lutte, dix ans après la première réforme, va renforcer l'attrait pour le socialisme, et continuer de laminer les positions réformistes, révisionnistes et liquidatrices.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
pzorba75
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   Posté le 12-02-2023 à 14:33:12   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Cette conclusion est très optimiste. L'attrait du socialisme chez les jeunes gavés de consommation et de réseaux sociaux (ou prétendus tels) reste à mesurer pour imaginer un effet révolutionnaire et faire table rase des idées dominantes, à commencer par le bourrage de cranes avec l'urgence climatique et l'écologie renouvelable. Sans oublier l'européisme aux 12 étoiles!

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Xuan
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   Posté le 13-02-2023 à 08:10:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les jeunes sont de moins en moins gavés.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
pzorba75
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   Posté le 13-02-2023 à 11:29:55   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

À chaque manifestation que j'ai l'occasion de suivre ou d'observer sur la voie publique dans Paris et aux différentes réunions ou colloques d'organisations se référant au marxisme auxquels j'assiste, ce sont souvent des personnes retraitées (c'est ma situation) et bien grisonnantes (c'est encore mon cas) qui forment l'essentiel des participants.
Rencontrer des personnes de moins de trente ans aussi bien dans l'auditoire ou parmi les orateurs est un événement que je qualifie d'exceptionnel. Le mouvement des Gilets Jaunes et des groupes violents qui ont tant fait peur aux classes dirigeantes et aux organisations syndicales est un contre exemple, qui a d'ailleurs été réprimé brutalement et sévèrement.
En revanche, l'Education Nationale accélère le bourrage de cranes avec le climat, l'Europe et la paix (mon oeil), la "crise" énergétique, dès les programmes du primaire avec l'apothéose européo-écologique dans toutes les disciplines des lycées. Comme gavage, c'est à plein temps et à plein régime.

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Xuan
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   Posté le 13-02-2023 à 12:01:06   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

C'est exact pour une certaine génération, je dirais entre 30 et 45 ans, et ce sont ceux qui ont subi le matraquage des années 80 et 90, ainsi que l'espoir de devenir des winners.
Seulement ils ne sont pas devenus des winners, juste des salariés qui voient leur petit pécule fondre comme un miko au soleil, et qui désertent leur boite en espérant trouver mieux ailleurs. C'est une question de temps, l'exploitation les rattrape et la désillusion est douloureuse. Mais de là à s'organiser il faut un temps d'adaptation, mais surtout une lumière d'espoir. Celle-ci ne peut venir que du mouvement des masses et de la radicalisation politique.
Les plus jeunes commencent à bouger alors qu'ils ne sont pas dans la vie active.
Et les étudiants deviennent nombreux à vivoter avec un revenu très faible.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
pzorba75
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   Posté le 13-02-2023 à 14:26:14   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

La lueur d'espoir reste bien pâle en ce moment, le modèle socialiste dérivé de l'URSS et des pays de l'Est est au mieux un repoussoir au pire une crainte de perte de "liberté", plutôt de consommer. Quant au modèle chinois, il est réduit à la qualité du 'Made in China", pas cher et jetable comme les téléphones et autres gadgets inondant les boutiques et magasins premiers prix, toutes les promotions faites pour éviter la moindre réflexion des consommateurs diplômés 'Bac+5' ou sans diplôme, plus "loosers" que "winners".
Sans formation politique basée sur l'analyse de la crise du système occidental et de l'impérialisme américain, l'avenir est bouché, et la sortie de cette crise ne sera pas affaire de climat ou d'énergies renouvelables, contrairement aux discours des dominants et autres pro-européens et écologistes réunis.

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Davidsword
Jeune Communiste
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   Posté le 14-02-2023 à 11:04:49   Voir le profil de Davidsword (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Davidsword   

Les masses ne se sont toujours pas débarrassées d'organisations parasites capables de mener le mouvement dans le mur à tout moment, et incapable de stratégie commune autre que faire mumuse dans la rue face à un gouvernement qui n'en a rien à carrer.
A voir si les syndicats arriveront à mener une grève générale le 7 Mars.

La lueur d'espoir reste bien pâle en ce moment, le modèle socialiste dérivé de l'URSS et des pays de l'Est est au mieux un repoussoir au pire une crainte de perte de "liberté"

Surtout que le modèle soviétique n'est nullement adapté à des pays capitaliste développé, on l'a vu avec la RDA? le soviétisme allégé était beaucoup trop barebare pour l'allemagne de l'Est.

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La droite et les rouges fleurissent sur les terrains délaissés pa rla gauche.
Xuan
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   Posté le 16-02-2023 à 12:34:52   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

pzorba75 a écrit :

La lueur d'espoir reste bien pâle en ce moment, le modèle socialiste dérivé de l'URSS et des pays de l'Est est au mieux un repoussoir au pire une crainte de perte de "liberté", plutôt de consommer. Quant au modèle chinois, il est réduit à la qualité du 'Made in China", pas cher et jetable comme les téléphones et autres gadgets inondant les boutiques et magasins premiers prix, toutes les promotions faites pour éviter la moindre réflexion des consommateurs diplômés 'Bac+5' ou sans diplôme, plus "loosers" que "winners".
Sans formation politique basée sur l'analyse de la crise du système occidental et de l'impérialisme américain, l'avenir est bouché, et la sortie de cette crise ne sera pas affaire de climat ou d'énergies renouvelables, contrairement aux discours des dominants et autres pro-européens et écologistes réunis.


Le modèle socialiste pour notre pays doit être défini en fonction de notre histoire et de note époque, ce qui ne dispense pas de revenir aux faits sur l'histoire des pays de l'est.
La qualité du Made in China dépend aussi du cahier des charges des entreprises donneuses d'ordre. Mais la Chine progresse aussi, sinon elle n'aurait jamais pu poser un rover sur mars.
Pour ce qui me concerne j'ai un téléphone chinois et je m'en porte bien. Il n'y a pas de honte à se servir dans le matériel recyclé non plus. Je vois que dans les rayons des supermarchés les étagères premier prix sont rapidement vidées, et que les bio ne font plus fortune, sauf dans les reportages TV, ça veut dire que la hausse des prix est une réalité pour les masses.

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pzorba75
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   Posté le 16-02-2023 à 14:47:26   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Bien d'accord avec toi, la qualité des produits chinois destinés à l'exportation dépend des cahiers des charges imposés par les entreprises clients de la Chine, et les chinois ont démontré depuis longtemps leur savoir faire industriel et technologique, y compris dans les domaines les plus avancés, comme les fusées et stations orbitales où leurs réalisations surpassent largement ce que font en piétinant, et sous tutelle américaine, les pays européens.
Les prochains avions chinois bousculeront Airbus et Boeing sur le marché chinois et se répandront dans bien d'autres pays, les écoles d'ingénieurs chinoises, les laboratoires de recherche n'ont rien à copier en Europe, ils avancent régulièrement confiants dans les objectifs et le système d'instruction que gère leur gouvernement.
Une réelle menace pour les classes dirigeantes européennes qui s'occuperont de la lutte contre le dérèglement climatique, un travail à temps plein au résultat improbable.


Edité le 16-02-2023 à 14:49:41 par pzorba75




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Xuan
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   Posté le 19-02-2023 à 18:20:46   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Jean Paul Legrand

RÉCUPÉRATION DU MOUVEMENT SOCIAL, OBSTRUCTION À L’ASSEMBLÉE NATIONALE

De nombreuses voix à gauche s’élèvent contre les actes hégémoniques irresponsables et populistes de la FI dans la NUPES notamment avec l’attitude de certains de ses députés, en agissant ainsi elle affaiblit la gauche et risque de discréditer le mouvement social. Car pour gagner il faut rassembler et les opérations politiciennes et gauchistes d’élus de la FI divisent offrant ainsi des opportunités à la droite et à l’extrême-droite pour saboter le débat parlementaire comme on l’a vu pour l’article 7 du projet de loi qui se prononce pour les 64 ans.

Comme nous l’avons toujours dit avec plusieurs camarades de la section du PCF d’Albi, il faut l’union mais sur des bases claires, franches et non hégémoniques et surtout pas limitées à la seule NUPES.

Nous ne cessons de le répéter : il est urgent de ne pas enfermer la lutte politique dans la seule NUPES mais développer cette lutte partout y compris pour rassembler les travailleurs, nombreux qui ne se reconnaissent pas dans la NUPES et l’hégémonie populiste de la France insoumise, au contraire il faut une union à l’image du mouvement social unitaire en cours.

Les faits démontrent que le combat que mènent un certain nombre de militants communistes albigeois dont je suis, qui ne partagent pas l’orientation choisie par certains dirigeants de notre section, mais au contraire qui soutiennent celle défendue et proposée par Fabien Roussel avec des milliers d’autres dans le pays est le combat d’une union qui ne mette pas le mouvement populaire à la remorque des partis politiques et de la NUPES comme certains le voudraient notamment tous ceux qui défendent les thèses réformistes proches du mélenchonisme et qui ont d’ailleurs dans le passé militer pour l’effacement du PCF aux élections.

On le voit dans les manifestations, les militants et les travailleurs dans leur grande masse ne veulent pas de cette récupération politicienne et sont très peu à défiler derrière la banderole de la NUPES où se retrouvent essentiellement quelques militants de la France insoumise.

Le mouvement social, les travailleurs montrent la voie : leur volonté d’unité sur le plan syndical mais ils savent que l’unité ce n’est pas de taire les différences, voire les divergences importantes au sein du mouvement.

L’unité se forgera au contraire par l’expression de ces différences notamment sur les questions de fond sur le financement de la sécurité sociale et la place du travail dans la société.

Le mouvement populaire a besoin de ces débats et les communistes seront beaucoup plus utiles à l’union en affirmant leur identité avec leurs propositions qu’à les effacer et à ne pas contester une hégémonie populiste dangereuse et irresponsable qui est celle du mélenchonisme.

Le PCF est clair lui : il respecte l’autonomie du mouvement social et l’independance des syndicats. Tout autre attitude serait irresponsable et condamnable.

Je publie pour information les propos très interessants du secrétaire général de la CGT :

. "Je ne connais pas les détails de la composition du groupe LFI, mais on voit bien qu'il y avait une volonté de pas aller à l'article 7 [l'article clé sur le report de l'âge légal de départ à 64 ans, ndlr] pour des raisons de s'approprier le mouvement social et de faire passer les organisations syndicales au second plan"
Écrire à Jean Paul Legrand

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 17-03-2023 à 15:11:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Faire confiance à notre peuple, ouvrir le débat sur les freins à la mobilisation


Jeudi 16 mars 2023, par pam
https://lepcf.fr/Faire-confiance-a-notre-peuple-ouvrir-le-debat-sur-les-freins-a-la-mobilisation?id_article=5209&id_objet=5209&id_forum=0#forum6140

Cette journée du 15 mars est importante. La mobilisation se maintient dans la rue, mais les grèves ne s’étendent pas, et leur niveau n’est pas suffisant pour faire reculer le gouvernement. Certains cherchent une issue dans un évènement institutionnel, une pétition pour un référendum, des assemblées de circonscription ? Faut-il préparer déjà "l’après" en espérant un gain politique pour la Nupes ? Ce serait se laisser bercer d’illusions électorales, comme si la "gauche" savait comment retrouver ce qui l’a coupé du peuple depuis des décennies. La traduction électorale de ce rapport de forces qui creuse la fracture politique et le rejet des institutions peut au contraire être au bénéfice du RN...

Pourtant, la question fondamentale du rapport de forces est rarement posée. Combien de grévistes, dans quels secteurs ? pourquoi telle ou telle catégorie n’est pas en grève, pourquoi telle entreprise n’a pas de gréviste ? Si on fait un piquet de grève dans telle usine à quelques dizaines, est-ce qu’on peut tenir ou est-ce qu’on se fait virer par les salariés qui veulent travailler ?

De fait la France n’est pas « à l’arrêt ». Que veut dire d’ailleurs cette expression ? Pour tous ceux qui savent que le pouvoir en système capitaliste est toujours et d’abord le pouvoir du capital qui dirige l’état et les entreprises, il est clair que ce qu’il faut mettre à l’arrêt, c’est le capital, donc les profits, qui sont son moteur, et donc qu’il faut arrêter la production...

Mais on ne bloque pas le capital avec moins de 1 million de grévistes sur les 30 millions d’actifs dans notre pays ! D’autant plus que les grévistes du secteur public ne bloquent pas vraiment le capital. Les cadres supérieurs peuvent se déplacer sans transports publics, et bien évidemment, ils se passent facilement des services publics pour des semaines.

Le mouvement social a besoin d’un large débat sur la réalité du rapport de forces, les freins à la mobilisation, les conditions d’un élargissement. Ce n’est pas une affaire des seuls militants expérimentés, c’est une question politique pour la mobilisation elle-même, car ce qu’on entend massivement, c’est bien cette contradiction dans les têtes, 70% des Français sont contre la réforme, mais 70% pensent qu’elle va passer et beaucoup (se) disent « on ne peut pas l’empêcher »

Combien de grévistes ?
Il faut d’abord dire la vérité sur le niveau des grèves. Elles sont fortes dans les transports et l’énergie, certains services comme les éboueurs de Paris, sans être durablement majoritaires. Elles sont faibles dans la chimie, l’agroalimentaire, la métallurgie, très faibles dans la pharmacie, la distribution et dans les services publics... Beaucoup de grévistes sont occasionnels, une demi-journée pour la manifestation, une journée pour suivre l’appel national. Dans l’immense majorité des entreprises, pas d’organisation d’une grève dans la durée, pas d’assemblée de salariés pour en décider.

Pourquoi ce niveau de mobilisation insuffisant alors que la grande majorité des salariés dénoncent cette réforme ?

Quels freins matériels ?
Il faut discuter des freins à la mobilisation qui explique pourquoi le plus gros de 70% des français qui dénoncent la réforme ne sont pas en gréve...

Il y a bien sûr d’abord des freins matériels. Les conditions de vie de millions de travailleurs sont marquées par les bas salaires, l’endettement, les fin du mois difficiles. On entend beaucoup de salariés dirent « je suis à un euro près, je ne peux pas me permettre, un jour peut-être dans le mois, mais pas plus. ». Dans le contexte d’une inflation qui bouscule des milliers de familles, c’est un frein plus important qu’en 1995.

La précarité marque aussi durement les conditions de mobilisation. Comment faire quand on est auto-entrepreneur, uber ou équivalent ? Comment faire quand on saute de contrat court en contrat court et qu’on sait qu’une grève conduira à perdre les prochains contrats ?

Et beaucoup de salariés n’ont pas autour d’eux de militant syndical pour expliquer les modalités du droit de grève, aider à l’organiser...

Mais ces freins matériels ne suffisent pas à expliquer pourquoi le maximum de grévistes a été mobilisé le 19 janvier et que si les manifestations ont été plus importantes le 31 janvier, la grève ne s’est pas renforcée. Au contraire, elle ne fait depuis que se réduire.

Quels freins idéologiques ?
Une part importante du monde du travail est marquée par la progression des idées réactionnaires du chacun pour soi, de l’individualisme. On entend souvent les idées comme « celui qui veut s’en sortir le peut », ou « quand on cherche vraiment du boulot, on en trouve »... Quand Macron fait sa sortie « il suffit de traverser la rue », les militants réagissent fortement, mais est-ce le cas de tout le monde du travail ?

Il y a aussi la part du corporatisme dans le syndicalisme, qui peut être importante. On ne peut que constater, par exemple dans la fonction publique territoriale, que des catégories qui peuvent faire grève fortement pour des revendications locales, sont beaucoup moins mobilisées sur les batailles nationales.

L’affaiblissement syndical a laissé la place aux fractures sociales. Ce qui unissait largement le peuple il y a 50 ans est oublié, cela pèse au plan géographique, entre les vieilles régions ouvrières et les métropoles, mais aussi dans chaque entreprise. Dans beaucoup d’entreprises dans les années 60, quand le délégué syndical annoncait une grève, ceux qui ne la suivaient pas étaient isolés, aujourd’hui, ce sont souvent ceux qui sortent qui sont isolés. La représentation idéologique du "monde du travail" et de qui le représente est très floue ! N’oublions pas que la gauche fait beaucoup moins que l’abstention et l’extrême-droite dans le monde ouvrier. On peut être contre la réforme des retraites, mais ne pas se sentir représenté par "la gauche". Le RN lui, n’appelle pas à la grève !

Des freins politiques ?
Faire grève, c’est faire un pari sur les autres et sur l’avenir, et c’est toujours un pari politique. Pour décider de faire grève, il faut se dire « je suis prêt à perdre plusieurs jours de salaires pour gagner plus tard quelques années de retraite »


Mais le pari est de ne pas être isolé, que le mouvement de grève devienne massif, donc que ses collègues se mettent aussi en grève. D’ailleurs, beaucoup de non grévistes disent « il faudrait une vraie grève générale ! », Les militants répondent bien sûr, « on est d’accord, et c’est pour ça qu’il faut vous y mettre et vous organiser pour mobiliser vos collègues.. ». Mais pourquoi ça ne fait pas d’effet ?

En fait, notre peuple a fait l’expérience ancienne de l’échec politique et syndical. Et la gauche gouvernementale porte une terrible responsabilité. Certains l’ont appelé la "pédagogie du renoncement" de François Mitterrand. Et de Lionel Jospin à François Holllande, le parti socialiste a entrainé la gauche jusqu’au macronisme. En sommes-nous sorti ? C’est un débat politique fondamental etla réalité politique issue des deux dernières présidentielles oblige à dire clairement : non !

Il faut donc avoir le débat dans le peuple pour lever pas à pas tous les freins à la mobilisation.

Est-ce du défaitisme ?
Certains peuvent dire, « ce n’est pas le moment, on tirera les leçons plus tard, pour l’instant, il faut entrainer, répéter qu’il faut une grève générale, qu’on va faire tomber ce gouvernement... »

Mais les freins à la mobilisation sont bien réels et aucune stratégie de communication, aucune campagne de réseau social ne va les lever par miracle. Seul le travail militant direct sur le lieu de travail, dans le quartier, entre collègues et voisins, peut faire bouger les consciences et lever des freins. Il faut donc donner des arguments et des outils de mobilisation pour affronter ces "freins à la mobilisation".

Sinon, la colère s’exprime autrement, individuellement. Elle peut conduire à l’illusion de la violence « il faut casser pour qu’ils entendent », alors même que l’expérience du mouvement contre les lois travail montre à quel point la violence dans les manifestations a créé la division et constitué un frein puissant à la mobilisation.

Ne pas affronter ce débat peut au contraire être une école du défaitisme pour les militants eux-mêmes. On n’y arrive pas, les gens n’ont qu’à se bouger, on ne peut pas faire à leur place...

Dire la vérité, c’est la seule manière de faire confiance au peuple, de l’aider à trouver sa force !
Dire la vérité du rapport de forces c’est faire confiance au peuple, le seul acteur qui compte. Or la force populaire n’a pas de substitut dans les réseaux sociaux, ni dans les médias, ni dans les institutions. La seule force du peuple, c’est son nombre quand il s’engage, quand il s’organise, et quand il démontre lui-même sa force sur le lieu de travail en mettant en cause le profit, quand il commence à démontrer son rôle dirigeant en protégeant l’outil de travail, en organisant la solidarité à grande échelle, parce que les capitalistes voient leur intérêt direct mis en cause.

Ce n’est pas du défaitisme, au contraire. Personne ne décide du mouvement social, mais le mouvement social peut donner des forces au peuple, faire bouger les consciences et faire reculer les freins idéologiques et politiques à la mobilisation. Pour cela, il faut assumer le débat, répondre aux questions qui freinent dans les têtes.

Lénine disait, la révolution, c’est quand des millions sont en mouvement. Comment allons-nous passer des milliers aux millions ?

Une suggestion : que se passerait-il si les organisations syndicales unies appelaient à organiser, pour la prochaine journée d’action, au lieu de manifestations, des assemblées de personnel dans tous les services et entreprises, avec des outils communs à utiliser, des votes à organiser et une consolidation à l’échelle départementale et nationale pour suivre les décisions prises en bas et faire appel à la responsabilité de chaque salarié à s’engager contre cette réforme. Avec un suivi national et une bataille pour faire grandir le nombre de sites mobilisés et le nombre de grévistes possibles.

Faire confiance au peuple, donner la parole aux salariés, sur le terrain, en travaillant pour combler les manques immenses de syndicalisation, en appelant les non syndiqués à prendre l’initiative pour organiser une assemblée dans son entreprise sans syndiqué, à demander au syndiqués de s’organiser pour distribuer devant d’autres entreprises, démultiplier les bases d’action...

Les syndicats ont une énorme responsabilité, donner les outils au peuple pour qu’il surmonte les freins à la mobilisation !


Edité le 17-03-2023 à 15:12:03 par Xuan




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   Posté le 17-03-2023 à 15:11:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Mon commentaire :

Je pense aussi qu’il faut faire confiance aux masses et partir de leurs besoins matériels.

L’usage du 49.3 traduit la dictature du capital, et dans la contradiction entre dictature et démocratie, la dictature l’emporte. Ce n’est pas encore une dictature terroriste ouverte mais il suffirait de peu de choses pour que l’Etat bourgeois se serve de son bras armé policier pour réprimer la colère populaire.

D’un autre côté le rejet de la réforme n’est qu’un aspect de la colère populaire.
La vie chère excède les masses et la majorité refuse la guerre aussi. D’ordinaire il n’est pas judicieux d’élargir un cahier de revendications, mais ces colères reposent sur des besoins réels et les communistes ne sont pas tenus de recopier les revendications syndicales. Ils peuvent aussi aller au-delà.

Il faut bien se rendre compte que l’opposition au gouvernement regroupe aussi dans le peuple des idées de toutes sortes, y compris réformistes, gauchistes, réactionnaires, anti-jeunes, voire racistes.
Il faudrait distinguer les divergences d’opinion dans les masses et les chefs réformistes, libéraux, gauchistes, et fascistes. Il ne s’agit pas d’agiter les bras comme un sémaphore pour alerter sur les dangers d’extrême droite ou d’extrême gauche. La meilleure façon de réaliser l’unité populaire et de décourager les dérives, c’est de désigner l’ennemi fondamental du peuple que sont les représentants actuels du grand capital.

Naturellement la violence de la bourgeoisie produit une violence opposée, et les manifestations non déclarées, les actions coup de poing des grévistes, etc. aussi « illégales » soient-elles, s’opposent au déni de démocratie de la bourgeoisie. Alors appelons la police à respecter la volonté populaire et à ne pas user de violence contre elle. Finalement notre objectif n’est pas de défendre bec et ongle ni ces institutions ni cette « démocratie » mais d’instaurer une démocratie et des institutions populaires.

A terme nous voulons le socialisme. Et rien ne nous interdit de le dire, et d’opposer à la dictature de la bourgeoisie la démocratie populaire, « la sociale ».
La colère et les actions des masses visent la peau de Macron mais elles n’ont pas d’objectif politique au delà de son éviction, et cet objectif ne peut être désigné que par un parti révolutionnaire. C’est le socialisme. Et personne ne peut le dire à notre place.

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   Posté le 17-03-2023 à 15:15:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ziouganov a expliqué comment l’Europe se fait hara-kiri et resserre la corde autour de son cou.

17 MARS 2023

https://histoireetsociete.com/2023/03/17/ziouganov-a-explique-comment-leurope-se-fait-hara-kiri-et-resserre-la-corde-autour-de-son-cou/#comment-8792

Macron, c’est le capital autosuicidaire, tel que Ziouganov le décrit, mais Macron ce n’est pas la France, quant à l’Europe elle n’existe pas tant les siens l’ont rendue impossible. Le capitalisme c’est “la bête sauvage” déchirée par les intérêts concurrentiels et ne surmontant leurs rivalités que pour chasser en bande. Il n’y a justement pas d’Europe, pas d’intérêt général… simplement l’autosuicide d’une classe condamnée… Les gouvernants occidentaux, ceux qui comme le grotesque Macron sont liés à l’hégémonie du capitalisme au stade suprême nous rejouent l’histoire de la grenouille. Ce batracien à qui le scorpion demande de faire passer le gué. Elle lui dit “tu vas me tuer“. Mais ce ne serait pas logique puisque tu me portes et que je me noie alors. Convaincue, elle le place sur son dos et au moment où elle saute, il l’a pique. Ils tombent tous les deux ensemble et la grenouille dit “logique? logique? où est ta logique? Que veux-tu répond le scorpion c’était dans ma nature… Quelle est “la nature” du capital qui produit les Macron qui pousse si loin la manière d’étrangler la France avec les boyaux de ses propres capitalistes en train de crever d’indigestion? la même que celle des gérants des intérêts du capital qui dirigent l’Europe au mépris des peuple? Quelle est la réalité du peuple français et comment elle ne se confond pas encore totalement avec cette classe mortifère ?

https://svpressa.ru/politic/news/365732/ (traduction de Marianne Dunlop)


L’Europe se fait hara-kiri en refusant de s’associer à la Russie. C’est ce qu’a déclaré Guennadi Ziouganov, le chef du parti communiste de la Fédération de Russie.

Il a souligné qu’il ne comprenait pas du tout l’UE. M. Ziouganov a souligné que, par exemple, sans les produits de base bon marché de la Chine et les ressources énergétiques de la Russie, l’industrie allemande deviendrait “non compétitive”.

Selon le dirigeant communiste, l’Europe doit mener sa propre politique. Il a également fait remarquer que l’UE avait été, il n’y a pas si longtemps, favorable à la Russie.

“Ils se font hara-kiri, ils se mettent la corde autour du cou et la resserrent de leurs propres mains”, a déclaré M. Ziouganov lors d’une conférence de presse.


OUi il a raison mais ce qui se passe est que cette classe est incapable d’autre chose et ce n’est pas un hasard si la France, ce vieux pays réagit à sa manière, celle que Marx disait être à la fois le pays de la lutte des classes et celui de l’incapacité à voir où tout cela le menait: cette nation d’émeutiers disait-il de nous . Et ce qui se passe aujourd’hui en France et qui couve dans tous les pays, c’est le sursaut de ce peuple face à la réforme des retraites et à l’application fin de règne des exigences des financiers.

Oui la France a beaucoup perdu en conscience internationaliste, le déclin du parti communiste qui a accompagné la desindustrialisation et le ralliment de Mitterrand au “néolibéralisme”, déclin en nombre mais aussi en formation, sa soumission à l’hypocrisie des pillages au nom des droits de l’homme, son antisoviétisme tout ce qui commence à peine à être un peu ébranlé ont beaucoup favorisé l’adhésion à cet “étranglement”… Beaucoup mais pas tout à fait… parce qu’il y a le bon sens français, la “clarté gauloise” dont parlait Marx qui fait que malgré tous les pilonnages de la propagande nous sommes un des peuples d’Europe qui refuse le plus l’enrôlement au nom de l’Ukraine. Cela va avec le refus de la réforme des retraites, même si pas grand monde en a conscience. La classe comme dirait Marx est “en-soi” il lui reste à être “pour soi”, c’est-à-dire avoir une perspective, une organisation politique… Ce qui est essentiel à un peuple aussi “politique” lié à l’Etat que le peuple français. Faute de quoi il retourne à ses démons décrits par Rosa Luxembourg: le syndicalisme révolutionnaire avec le mythe de la grève générale qui s’accommode très bien des compromis municipaux électoralistes, ce qu’elle reproche y compris à Jaurès.

Cette réforme qui n’a aucune autre raison d’être que de satisfaire les marchés financiers toujours plus se soumettre à leur gloutonnerie alors même qu’aux Etats-Unis et en Europe, ils vacillent sous le poids de leurs accumulations, vole la souveraineté du peuple et c’est ça que veut dire ce 49.3. Elle n’est qu’une des étapes de cette dépossession mortifère et il faut aller plus loin, percevoir son caractère global.

Quelquefois il y a des télescopages événementiels qui révèlent le structurel, le temps de l”événement coïncide avec celui de l’Histoire : cette “réforme” coïncide avec la crise bancaire qui débute aux USA et qui déjà se traduit par l’effondrement d’un des fonds de pension de la Suède qui jadis paradis de la social démocratie a choisi “la réforme” . Alecta, premier fonds de pension de Suède, devrait perdre 1,1 milliard de dollars (1,03 milliard d’euros) en raison de la chute de plusieurs banques américaines. Le géant suédois a investi, en 2017, quelque 21,8 milliards de couronnes (2,1 milliards de dollars) dans Signature Bank, First Republic Bank et Silicon Valley Bank (SVB), ce qui en fait l’un de leurs principaux actionnaires.Que les mêmes se battent pour adhérer à l’oTAN est-il un simple hasard? Nous sommes bien convaincus du contraire mais qui fait le lien ?

Peut être une image de une personne ou plus et texte qui dit ’cgt Hôpital BICHAT APHP 149.3 LA RÉFORME DES RETRAITES 49.3 OU PAS: ON N'EN VEUT PAS!’
C’est ce que sent confusément le peuple français avec cet instinct de classe mais aussi cette reconnaissance du droit à l’insurrection inscrit dans la Constitution de l’an II (1792), la plus juste de toutes les Constitutions.

Cette réforme est prise dans leurs pratiques inflationniste et il ne s’agit pas des mesures d’urgence, de la création d’argent pour les politiques anti-covid mais bien le fait que celle-ci n’ont in fine que ruisseler sur les mêmes accru les inégalités. Comme leur guerre du dernier recours est inflationniste et heurte de plein fouer une économie vivant depuis trop de temps sur l’illusion de son impunité. Le tout dans un fait monétaire majeur que nous étudions par ailleurs qui est la perte de puissance dollar dans les échange internationaux. Ce fait majeur auquel cette classe ne sait que répondre par la xénophobie ne peut que se traduire par des perturbations profondes du système financier états-uniens, en tant que mécanisme au coeur de la capacité de l’emprie à sucer la moëlle des pays du monde, alliés, dominés ou résistants.

Alors la France, vieux pays refuse cette impunité, cette injustice sans toujours bien mesurer ce qu’elle accomplit ce faisant, elle n’en est pas à voir que l’Europe pourrait aller jusqu’à l’Oural et au-delà pour d’autres coopérations. Mais elle sait que cela ne doit pas exister comme ça.

Peut-être cela aidera -t-il ce peuple à comprendre que la classe capitaliste devenue classe dominante sénile, n’accorde en matière d’institutions “démocratiques que ce qui l’aide à conserver le pouvoir, ce qui risque de menacer son arbitraire du profit elle l’abolit. C’est pour cela que Marx avait établi ce qu’il estimait sa seule découverte, la nécessité de la dictature du prolétariat pour abolir la dictature de la bourgeoisie… La dictature du prolétariat c’est celle qui imposera la nationalisation du secteur bancaire mais pas seulement, il faut encore qu’il y ait un pouvoir qui planifie et oblige à ce que les investissements soient dirigés vers le développement des êtres humains comme le respect de la nature… Un pouvoir qui soit celui de la démocratie poussée jusqu’au bout qu’il reste à inventer pour le peuple français qui a été historiquement capable d’inventer pas mal de choses y compris durant le bref temps de la Commune de Paris, comme chaque peuple devra l’inventer en fonction de ses défis et de son histoire, comme vous chers soviétiques avez ouvert la porte à l’humanité de ce possible là, qui a tellement créé et ce durat plus de 70 ans en manifestant une solidarité totale au plan international et demeure si vivant en vous communistes russes.

Danielle Bleitrach

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Comment. Xuan :

“logique? logique? où est ta logique? Que veux-tu répond le scorpion c’était dans ma nature… »
Les faits montrent encore une fois qu’il n’y a pas de « logique libérale » qui pourrait être convaincue par des débats parlementaires ou sénatoriaux, voire par un vote majoritaire.

Et face à la nature dictatoriale du capitalisme, la colère éclate, poussée à la fois par le 49.3, la réforme des retraites, la vie chère et la menace de la guerre.

Qu’elle ait des excès, sans doute, et c’est aussi dans sa nature, dans la nature de toutes les révoltes d’aller au-delà du débat et de la légalité définis par les institutions de nos exploiteurs, mais parfois aussi contre de simples boutiquiers.
C’est regrettable mais les responsables doivent être désignés au sommet de l’Etat.

Nous savons qu’il y a dans ce peuple en colère des réformistes, des rêveurs, des anarchistes, des gauchistes, des réactionnaires, et même des racistes, mais l’ennemi doit encore être désigné au sommet de l’Etat.
Et c’est la condition même de l’unité, la condition qui permet aussi de résoudre les contradictions au sein du peuple et de s’écarter des voies sans issue.

On parle parfois du risque fasciste, qu’il faudrait s’en tenir à la retraite, ne pas sortir du cadre de ces négociations, mais la colère des masses dépasse largement la question des retraites. Et si nous mettons des œillères, d’autres justement n’auront pas ce genre de scrupules.

Nous avons bien compris que l’objectif politique se réduit aujourd’hui à évincer Macron et sa clique, mais rien n’interdit aux communistes de montrer la nécessité du socialisme. Parce que c’est aussi dans la nature des communistes de le faire, et qu’à part eux personne n’en parlera.
On dira peut-être qu’il est trop tôt, que les conditions ne sont pas réunies, que le parti communiste n’est pas prêt, et que la conscience se fraie lentement un chemin vers la lumière…
mais à condition de rappeler que la lumière existe.

Contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit.


Edité le 17-03-2023 à 15:16:10 par Xuan




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   Posté le 20-03-2023 à 08:37:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

18 mars 2023 : Face au nouveau 49/3 antidémocratique de Macron voici la déclaration commune de l’Association Nationale des Communistes (A.N.C.), du Pôle de Renaissance Communiste en France (P.R.C.F.), du Rassemblement communiste (R.C.), et de la Jeunesse pour la Renaissance Communiste en France (J.R.C.F.)



https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/18-mars-2023-face-au-nouveau-49-3-antidemocratique-de-macron-declaration-commune-de-lanc-du-prcf-du-rc-et-de-la-jrcf/

Si Macron s’imaginait mettre fin à la mobilisation populaire en affichant son mépris pour les opposants à sa contre-réforme, il est en échec total.

Le recours banalisé d’E. Borne au 49/3 montre que ce gouvernement n’a même plus de majorité parlementaire, y compris avec le ralliement à sa cause des dirigeants prétendument « républicains ». L’illégitimité démocratique du régime macroniste est désormais flagrante, si bien que l’actuelle crise politique peut déboucher sur une crise de régime, voire sur une crise plus profonde encore si l’on se souvient du mot de Lénine : « Une crise révolutionnaire surgit quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant et quand ceux d’en bas ne veulent plus être dirigés comme avant ».

Dans les manifestations populaires sont du reste frappantes les références, non seulement à Décembre 1995, à Mai 1968, mais aussi à 1789 et à la prise de la Bastille. Notre pays qui a connu de grandes révoltes et des moments de grands progrès sociaux comme 1945 où fut justement gagnée la Sécurité sociale, a bien besoin d’une nouvelle accélération de l’histoire… Notre époque devrait mettre à l’ordre du jour une authentique révolution populaire et socialiste mettant enfin « le monde du travail au centre de la vie nationale« , comme y invitait déjà le Conseil National de la Résistance.

Dans ces conditions, l’A.N.C., le R.C., le P.R.C.F. et la J.R.C.F. appellent ensemble à amplifier les mobilisations sous toutes leurs formes, notamment en soutenant de toutes les façons possibles les grèves et les blocages courageux des électriciens-gaziers, des travailleurs portuaires, des raffineurs, des cheminots, des éboueurs, de toutes celles et de tous ceux qui s’engagent fortement contre le déni de démocratie du régime: oui, il est possible de gagner le bras de fer en cours en obtenant, non seulement le retrait de la contre-réforme, mais en suscitant une contre-offensive générale des travailleurs et des travailleuses, des précaires et de la jeunesse, sur la retraite à 60 ans comme cela apparait dans nombre de défilés syndicaux, mais aussi sur les salaires, l’emploi, le gel et déconstruction des autres contre-réformes d’inspiration maastrichtienne en cours (SNCF, EDF), la reconstruction de l’Education nationale, l’interdiction des délocalisations et la sauvegarde du produire en France, le logement social, l’indemnisation du chômage, etc

Dans ce bras de fer, il est de la responsabilité de nos organisations communistes d’accuser frontalement, non seulement Macron et le MEDEF, mais aussi l’Union européenne, qui orchestre la casse sociale à l’échelle du continent depuis des décennies, le dispositif austéritaire étouffant que constitue l’euro, sans oublier l’OTAN qui, en étroite alliance avec l’UE, et avec le soutien servile de Macron, crée jour après jour les conditions d’une conflagration mondiale potentiellement exterminatrice avec la Russie, voire avec la Chine populaire. Alors, plus que jamais,

«L’argent pour les salaires, pas pour la guerre !»

«L’argent pour nos pensions, pas pour les marchands de canons»

« lIs cassent nos acquis, bloquons leurs profits!»

Plus que jamais, face au capitalisme dévastateur et à ses tendances de plus en plus réactionnaires et fascisantes, le Pôle de Renaissance Communiste en France, le Rassemblement communiste et l’Association Nationale des Communistes réaffirment ensemble que l’avenir appartient aux révolutionnaires et à un socialisme-communisme de nouvelle génération.

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   Posté le 20-03-2023 à 08:40:34   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

NB le texte en bleu est de mon cru cf commentaire :
https://histoireetsociete.com/2023/03/19/un-phenomene-generationnel-le-role-de-la-perception-des-inegalites/#comment-8800


La jeunesse et la question du logement en France (débat)

20 MARS 2023

https://histoireetsociete.com/2023/03/20/la-jeunesse-et-la-question-du-logement-en-france-debat/


Un petit a parte économique sur la question du logement et ses conséquences matérielles pour les jeunes générations. J’ai lu il y a bien longtemps La Question du logement d’Engels, ce texte n’était pas fait pour répondre à la question du logement elle-même telle qu’elle se posait en France et il ne répond sans doute pas plus aux problèmes immédiats que décrit Xuan, mais il a l’avantage d’être un témoignage sur le cheminement du mouvement ouvrier international au cours du troisième quart du XIXe siècle. Cette analyse souligne les progrès et les succès remportés par le socialisme scientifique, battant en brèche notamment le proudhonisme et ses illusions réformistes. En ce sens, La Question du logement est un des classiques du marxisme et à sa manière il dit l’impossibilité pour le capitalisme de résoudre cette question qui fait partie de ce qui est vécu comme le plus insupportable par les exploités, les prolétaires. Que cette question concerne aujourd’hui en priorité la jeunesse des couches populaires mais va bien au-delà et touche de plus en plus y compris une jeunesse diplômée montre seulement qu’il n’y a pas pour la jeunesse simplement une paupérisation relative mais bien une paupérisation absolue, une prolétarisation massive de la jeunesse. (note de Danielle Bleitrach dans histoire et societe)

illustration : Jean Michel Daumen “lits d’infortune” à Marseille.

En France le marché de l‘immobilier est gravement menacé par plusieurs effets concourants.


D’une part la hausse des taux de crédit immobilier qui ont atteint 2,25 % fin novembre, mais qui tournent maintenant entre 2,61 % et 3,09% pour des emprunts de 7 à 25 ans en mars de cette année. Le système bancaire élimine alors les débiteurs les plus vulnérables, de sorte que l’espoir d’acheter un bien immobilier s’évapore pour la grande majorité de la population.

Ensuite les réglementations écologiques plus contraignantes réduisent la possibilité de vendre et de louer sans frais de mise à niveau, « La loi prévoit qu’au 1er janvier 2025, tous les logements classés G ne pourront plus être loués puis elle s’appliquera ensuite aux logements de classe F au 1er janvier 2028, et au logement de classe E le 1er janvier 2034 ».
Et ces frais dus à la « greenflation » se répercuteront sur le prix de vente ou de location.

Certains économistes parient sur « l’abondance des biens immobiliers » à la vente, entraînant une baisse des prix. Mais en réalité une maison qui n’est pas aux normes est invendable, et d’autre part les coûts de construction ont grimpé en flèche à cause de l’inflation sur l’énergie et les matériaux (ciment +35%, sable et gravier +21%, briques +20%, verre + 21 %, matériel électrique +10%. La raréfaction des biens s’est accélérée en France l’an dernier et la courbe n’est pas près de s’inverser.

Enfin les mairies refusent de nouveaux permis pour réduire « l’artificialisation des sols ».
Il vient que « le volume annuel d’annonce de biens proposé à la vente accuse un recul de 22 % », particulièrement dans les zones rurales, avec une hausse de 5,7 % au m2 sur un an en septembre 2022. Au 4e trimestre 2022 la vente des maisons neuves a chuté de -38 %, et de -22 % dans les lotissements.

En résumé une sévère crise du logement et notamment la fin du rêve de la maison individuelle pour beaucoup de jeunes ménages.
A plus ou moins long terme cette situation trouve un écho dans les mentalités.



Commentaire de Daniel Arias
Tu as raison de citer le logement qui représente pour les locataires (j’y ajoute les locataires de prêts immobiliers) une part importante du budget parfois plus du tiers des revenus.

Plusieurs problèmes d’ordre politique se posent sur le logement et rejoignent aussi les questions de protection de l’environnement.

Le logement est une nécessité fondamentale et en même temps une marchandise soumise à l’offre est la demande.

Ce qui a pour effet magique d’enchérir des logements à l’achat comme à la location bâtis parfois il y a de très nombreuses dizaines d’années. Le comble étant de continuer à prélever des loyers sur des logements amortis depuis très longtemps, à cette table de la rente parasitaire se trouvent de petits propriétaires et des plus gros tous sans exception exploitant le travail des locataires et décidant de qui ils décident de loger en fixant les prix et en sélectionnant les candidats.

Un autre phénomène est l’achat de logements à vocation de loisirs ou touristiques y compris par des agents étrangers, tourisme dont l’exploitation des salariés rime avec précarité et bas salaires tout en dénaturant le tissus social et économique des villes et villages. Quoi de plus immonde que ces villages touristiques où les seules boutiques sont des vendeurs de souvenirs parfois hideux et de galeries “d’art” où la barbouillette du coin ou le bobo parisien tentera de survivre.

Le soucis des revenus des accédants aux logements se pose aussi de plein fouet, le choix d’une société de service ou plutôt de faire de la France un Disney Land géant comme le souhaitait l’ancien Président “Normal” fait que les emplois sont de plus en plus souvent précaires y compris pour les jeunes diplômés à bac+5 dans les filières non industrielles et pour les autres le recours à la sous-traitance propose des CDI aux conditions de travail par projets et précaires.

Dans mon agglomération, des Maires de droite ont privatisé des logements, parfois ceux de “gauche” (PS) proposent un accès à la propriété aux locataires entraînant de fait la marchandisation des logement sous une rhétorique faussement progressiste. Ma ville dirigées par le PS depuis la Libération avec des adjoints communistes sont en train de détruire des centaines de logements HLM, les logements étudiants pour la plupart sont privés et aux portes ouvertes des Universités, service public rappelons-le, des étudiants en petit job de merde distribuent des prospectus pour les grandes résidences de service pour étudiants.

Pour ceux qui sont un peu curieux les ménages disposant d’une épargne conséquente sont invités par les banquiers à prendre des parts réservées aux plus riches dans ces résidences étudiantes et dans les EPHAD, curieusement deux passages quasi obligés pour bizuter les jeunes et pour la fin de vie de leurs grands-parents. Ces parts sont celles d’entreprises de grande envergure comme la célèbre ORPEA dont les pratiques ont été dévoilées par un courageux et véritable journaliste et le personnel.

Les ZFE vont augmenter la côte de certains quartiers propres comme hier ceux des bourgeois à l’abri des vents dominants qui portaient les fumées toxiques des usines. Si vous vivez dans une des ces zones pour riches c’est aussi là où vous obtenez le plus de subvention pour acheter votre véhicule.

Les loyers à ne pas confondre avec les charges d’entretien devraient être tout simplement interdits. C’est du parasitisme pur qui n’a aucune fonction économique autre que de voler le revenu des travailleurs.

Les charges et les syndics de copropriétés sont aussi un autre problème à venir: certains immeubles ne seront tout simplement pas économiquement adaptables et même l’entretien devient un problème insoluble dans les copropriétés de prolétaires.

La jeunesse et les plus modestes sont les plus touchés, les prolétaires qui s’en tirent un peu vont acheter des logements loin des villes, loin des services et de la culture, des soins, de la civilisation… ; leur emploi lui continue a s’exercer dans les métropoles et les obligent à utiliser la coûteuse voiture.

Voiture qui va vite devenir un gros problème, la vente de véhicules neufs a chuté de plus de 20% l’an dernier, certains modèles d’occasion sont plus chers que le neuf et il n’est pas rare de devoir réserver un véhicule d’occasion, pendant ce temps les primes à la reconversion favorisent la destruction de véhicules encore roulants (ceux d’avant 2011) a condition d’acheter des véhicules avec le bon crit’air qui en 10 ans ont pris en moyenne 10 000€ de plus.

Nous avons dans le même temps l’expulsion des pauvres des villes, la destruction de leur moyens de transport personnel et l’absence d’organisation collective des transports et de réflexion sur la ville durable. À Moscou sous Khroutchev les nouveaux quartiers devaient permettre aux enfants d’accéder à tous les services nécessaire à moins de 7 minutes à pied et sans jamais traverser une route à grande circulation.

La France a détruit son réseau SNCF un des plus denses et modernes au monde début des années 80, avec le prix unique au kilomètre pour en faire une entreprise non plus de service public mais commerciale, laissant sur les routes des millions de véhicules personnels et professionnels, utilisant en priorité les infrastructures payées par tous les contribuables, le réseau routier public.

Ce résultat est celui des nombreux marchands de tapis qui nous ont servi de Présidents, de Ministres et Députés sans compter ceux des assemblées locales qui ne valent souvent pas mieux.

La fin de l’influence gaulliste à droite et communiste à gauche a marqué le début de la vente aux enchères de tout ce qui a été construit par les travailleurs en France. Le Gaullisme ayant pour base sociale essentiellement les bourgeois dont le mode de vie ne peut conduire qu’au désastre de tous il reste comme seule solution la marche vers le socialisme que seuls les communistes peuvent défendre de manière conséquente.


Edité le 20-03-2023 à 09:08:00 par Xuan




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   Posté le 20-03-2023 à 10:35:11   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

La dernière phrase de la conclusion "il reste comme seule solution la marche vers le socialisme que seuls les communistes peuvent défendre de manière conséquente" est surprenante.
Je ne vois pas de dirigeants ou de cadres du Parti Communiste Français mobilisant les militants pour établir le socialisme; au contraire, ces derniers jours encore, c'était MG. Buffet qui était nommée au sein du Comité (Théodule) d'éthique des sports sans compter le normalien Y. Brossat ferraillant contre AirBnb à Paris, avec les succès qu'on sait.

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Xuan
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   Posté le 20-03-2023 à 17:51:55   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Crise des retraites : la vraie question, pourquoi MACRON est-il “obligé” et par qui, vers quoi?

18 MARS 2023

https://histoireetsociete.com/2023/03/18/crise-des-retraites-la-vraie-question-pourquoi-macron-est-il-oblige-et-par-qui-vers-quoi/#comment-8814

Tandis que la volonté de répression du mouvement syndical, l’autoritarisme du pouvoir utilise “les casseurs” sciemment provoqués, invités pour susciter un réflexe de peur, nos médias s’interrogent sur les “scénarios” de Macron. La vraie question est de savoir ce qui oblige Macron à agir comme il le fait, à préparer sur tous les plans et dans tous les domaines une fascisation de la France. Qu’est-ce qui fait qu’il ne peut pas surseoir aux “réformes”, pourquoi s’obstine-t-il toujours plus à livrer la France à la finance ? A détruire son tissu industriel, à privatiser son système de santé, son éducation, sa recherche, il l’a dit lui-même, il doit cela aux marchés financiers et ce au moment même où ceux-ci sont menacés d’effondrement. Il doit non seulement faire cette réforme mais ce n’est que le début d’un train qui détruira les conquis sociaux. Les scénarios n’ont pas pour but l’apaisement, au contraire il faut faire monter la peur pour que le chaos financier et belliciste s’impose.
Article de AFP • Hier à 17:12

Peut être une image de type animation de texte qui dit ’Les 49.3 Nuances de... Ax’
Remaniement, dissolution, promesse de jours meilleurs : Emmanuel Macron, qui va devoir s’adresser aux Français après le fiasco des retraites, n’a que des “mauvaises solutions à sa disposition”, estiment des experts. Cela paraît assez logique si l’on considère qu’effectivement la cause qu’il embrasse, celle des marchés financiers, celle du bellicisme étasunien, de la vassalité française est globalement catastrophique.

Il se retrouve confronté à une crise politique et sociale, avec une marge de rebond plus limitée que lors des Gilets jaunes, faute de majorité et de capital de renouveau après six années d’exercice du pouvoir. Pour le moment les signes que donne le pouvoir sont plus qu’inquiétants, répression syndicale comme à Marseille où six militants de la CGT sont mis en examen sous prétexte de vandalisme et pillage, un prétexte pour commencer à s’attaquer au bastion de l’énergie. Les médias mettent en avant le désordre et s’adressent à la frange de la petite bourgeoisie qui a encore son content et estime avoir quelque chose à perdre, autant qu’à ceux qui isolés sont effrayés par ce monde chaotique et incompréhensible qu’offrent effectivement ceux qui nous gouvernent.

La proposition de Fabien Roussel reprise par l’ensemble de la gauche et par les syndicats d’un référendum sur les retraites a le mérite d’offrir une issue politique qui pour temporaire qu’elle soit s’inscrit dans le calme et une démocratie véritable a contrario de ce choix dramatique qui est celui du Président et des forces qui le manipulent. C’est ce qu’à sa manière Olivier Matheu de la CGT des Bouches du Rhône a proclamé, il a traité le président pour ce qu’il est, le mandataire du capital, il lui a dit : “Allez dire à ceux qui vous gouvernent, le patronat, la finance française et mondiale, que les Français n’en veulent pas et qu’il ne faut pas insister! Ils parlent tous les deux le langage le mieux compris, l’un de sa base du monde du travail, l’autre en tenant compte de ce qu’est le peuple français et le corps électoral et en préservant l’unité de ceux qui se sont rassemblés autour du refus des retraites.

Honnêtement c’est la meilleure surprise du moment, le degré de maturité de ce rassemblement autour de cette réforme. La maturité part d’une analyse juste de ce que représente Macron, de la pression financière et de jusqu’où les grands capitalistes sont prêts à aller, pour Olivier Matheu elle est politiquement dix pas en avant mais au niveau de la colère populaire. Fabien Roussel lui perçoit bien la nécessité du rassemblement et y compris la menace de dissolution de l’Assemblée nationale avec une gauche de plus en plus réduite à la portion congrue et une montée en force de l’abstention et de son corolaire la victoire du Rassemblement National.

– Motion de censure : votée ou rejetée ? –

En actionnant l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer en force la réforme des retraites, la Première ministre Élisabeth Borne a paru jouer quitte ou double : si les motions de censure déposées vendredi par l’opposition sont rejetées, la réforme sera considérée comme adoptée. Si l’une d’elles est votée, le gouvernement tombe. Au vu de l’arithmétique à l’Assemblée, le vote d’une motion de censure, qui requiert la majorité absolue des sièges, soit 287 voix, paraît improbable. Mais il y a le “travail” accompli par Macron – qui n’est que le produit que les marchés financiers ont lancé pour accroitre leur emprise – est là y compris à l’Assemblée Nationale. La droite est totalement détruite, Macron est venu au pouvoir en détruisant le PS, maintenant il mène une course de vitesse qui peut déboucher au sprint par une entente avec le Rassemblement National pour que chaque élu de droite fasse les comptes pour sa réélection: avec qui il a intérêt à s’associer. Il faudrait, outre les voix du Rassemblement national et de la Nupes, que 25 à 30 députés Républicains, soit près de la moitié du groupe, la votent, une barre qui semble bien haute même si ce groupe a privé l’exécutif de majorité sur le texte des retraites.

Ce qui est le plus visible désormais c’est l’état réel du personnel politique et de ce que l’on peut attendre des institutions démocratiques : pas grand chose. Si les médias français insistent sur les désordres, l’impossibilité de s’entendre et d’entendre le premier ministre, s’ils vont jusqu’à voler au secours du 49.3, cela existe c’est donc démocratique disent-ils, la presse étrangère réserve tous ses coups au gouvernement et à Macron et voient bien que c’est eux qui ont fait le choix du chaos. Les “experts ” autorisés semblent malgré tout un peu déboussolés quant à l’immédiat.

“Le moins risqué pour le chef de l’Etat et le plus susceptible de lui donner une nouvelle impulsion, c’est le changement de Premier ministre”, avance Bruno Cautrès, tout en estimant que “ça ne peut pas se faire sous la pression”. Effectivement le premier ministre est dans les institutions de la Ve un fusible conçu comme tel, mais à quoi servirait de dégager Borne (une manifestation de faiblesse) alors que le fond est que Macron ne veut pas, ne peut pas changer de politique. Ceux qui sortent renforcés de cet épisode sont ceux qui sont décidés à appliquer cette ligne des marchés financiers quoiqu’il en coûte. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et celui de l’Économie Bruno Le Maire, au passage tous deux transfuges des LR.

S’il prend la décision d’opter pour la dissolution, les “bases nouvelles” ont toutes chances d’être pires et le président Macron n’agira ainsi que s’il veut aller au pire, ce qui malheureusement est logique face au choix de la guerre et à la crise financière avec les choix chaotiques de sauvetage du secteur bancaire et des mesures anti-inflationnistes contre le monde du travail.

C’est dans ce contexte qu’il a lui-même provoqué que Macron va devoir s’expliquer. Le vote de la motion de censure a lieu lundi, le sommet européen jeudi. Il doit parler mais que peut-il dire ? Lui qui s’est contenté de fuir y compris en Afrique où il a atteint des sommets du ridicule et de l’outrance et qui a laissé ses proches filtrer quelques phrases résumant sa pensée dont celle sur le contexte financier qui disait l’essentiel qu’il n’était plus maître du jeu et que la France avait perdu sa souveraineté.

Peut être une image de 2 personnes et plein air
L’avenir de la France ?
Et ce n’est qu’un début …
Et toujours selon le même système de communication, qui suppose quelques initiés et une immense majorité, voire la quasi totalité de dupes, celui des “conseillers” distillant à la presse quelques idées forces, il faut bien effectivement retenir que le président n’est plus le maitre de son calendrier:

Selon un des conseillers exécutifs cités, il va falloir “faire le dos rond, le temps que la mobilisation s’amenuise” – d’ici les vacances de printemps espère-t-il – puis ressortir avec “quelques priorités”.

Le chef de l’État se prépare déjà à d’autres sujets, la santé, l’éducation, l’immigration, plus susceptibles de convaincre les Français, ainsi qu’à une réforme des institutions ambitieuse.

Voilà qui promet, regardez bien les axes proposés et vous comprendrez aisément que la réforme des retraites n’est que la pièce d’un puzzle qui livre les clés de nos droits et de nos souverainetés à la finance, ceux-ci étant prêts à s’accommoder du régime qui leur assurera la survie quitte à ce que tout le reste en crève. Cela vous dira à quel point premièrement la lutte est essentielle mais aussi à quel point les “réformes des retraites” prennent corps dans un ensemble plus vaste dans un monde en changement profond.

Danielle Bleitrach

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La finance en embuscade

Capitalisation, l’autre nom de la réforme des retraites


https://www.monde-diplomatique.fr/2023/03/RZEPSKI/65594

Les plus grosses manifestations de l’histoire de Rodez. Records battus à Laval ou Clermont-Ferrand. Deux cent mille personnes à Marseille. Depuis des semaines, la mobilisation est puissante. Sans doute parce que l’enjeu excède l’âge de la retraite et le texte examiné au Parlement. Dans les rues de France, on rejette aussi une société du chacun pour soi, où l’accumulation spéculative l’emporte sur la solidarité.

par Grégory Rzepski

Tout le monde ou presque adore la répartition. Même M. Emmanuel Macron. Un système où « celui qui travaille paye pour celui ou celle qui est à la retraite, expliquait le président de la République en 2019 à Rodez, c’est notre force ». La première ministre, Mme Élisabeth Borne, déclare se battre pour éviter sa disparition « au profit de la retraite par capitalisation, qui incarne le règne du chacun pour soi (1) ». Seuls quelques forcenés se risquent encore à soutenir que chaque actif devrait financer l’essentiel de sa propre retraite par l’épargne et les revenus tirés de son placement. Ainsi, M. David Lisnard, maire Les Républicains (LR) de Cannes, où vivent 34 % de retraités selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), une des villes les plus chères du monde. Ou M. Philippe Juvin, député (LR) des Hauts-de-Seine, qui, en 2021, a retiré 209 455 euros de revenus net du cumul de ses mandats et de son activité de médecin (2). Ou encore quelques think tanks droits dans leurs bottes — la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (Ifrap) de Mme Agnès Verdier-Molinié, les Instituts Molinari et Sapiens — ainsi que leurs relais, le quotidien L’Opinion, Dominique Seux sur France Inter ou dans Les Échos.

Ces quelques rares voix exceptées, la répartition ne compterait guère d’ennemis. Et pourtant, comme le constatait récemment Le Monde, elle « cède peu à peu du terrain (3) ». Alors qu’en 2011 9,7 millions de personnes cotisaient à un régime facultatif par capitalisation d’entreprise ou à des produits d’épargne-retraite individuels, on en comptait 15,3 millions dix ans plus tard. Au cours de la décennie, le montant total des versements collectés par ces dispositifs a quasiment doublé, s’élevant désormais à près de 20 milliards d’euros par an. Dès lors, si les prestations servies en 2021 n’ont correspondu qu’à 2,3 % de toutes celles versées au titre de la retraite, cette proportion, en constante augmentation, devrait s’envoler à moyen terme. D’ailleurs, les assureurs l’anticipent : depuis dix ans, le montant de leurs provisions au titre des retraites supplémentaires — c’est-à-dire des réserves constituées afin de garantir le paiement de prestations à venir — a crû de plus de 70 %, pour dépasser les 250 milliards d’euros. Il excède ainsi très largement celui des réserves imposées par la loi au titre des régimes complémentaires obligatoires (Agirc-Arrco notamment), soit un peu moins de 150 milliards (4).

À quoi rêvent les sociaux-démocrates ?
Comment expliquer une évolution d’une telle importance pour une population qui n’avait rien demandé ? Comment ce projet a-t-il autant avancé en une décennie alors que ni la réforme de l’assurance-vieillesse de M. Nicolas Sarkozy en 2010, ni celle de M. François Hollande en 2013 ne prévoyaient l’extension du domaine de la finance aux retraites ?

Dans les années 1980, alors que surgit la crainte d’un déséquilibre entre actifs et retraités, un débat sur le recours à la capitalisation est lancé « avec le soutien des institutions financières et particulièrement du secteur des assurances qui y voit un nouveau marché (5) », comme l’expliquera M. Michel Laroque, ancien haut fonctionnaire au ministère des affaires sociales. Le krach boursier de 1987 modère provisoirement les ardeurs réformatrices. Mais, au cours des années suivantes, les rapports de la Banque mondiale ou le droit de l’Union européenne diffusent et imposent comme légitime une vision de la retraite en trois piliers — la répartition, la capitalisation et l’épargne individuelle. Ces organisations internationales contribuent ainsi à encourager la financiarisation des pensions là où prévalaient l’impôt ou la cotisation sociale (6). En 1991, dans L’Heure des choix (Odile Jacob), M. Hollande et son camarade socialiste Pierre Moscovici peuvent présenter le recours aux fonds de pension comme un « rêve à la fois capitaliste et social-démocrate [qui] fait pâlir le modèle français, où nos entreprises combinent trop souvent un endettement élevé, consenti à des taux d’intérêt prohibitifs, et des fonds propres insuffisants, sans association probante des salariés à la marche de l’entreprise ».


C’est le temps de la pédagogie ; le temps de la dépolitisation où l’empire des experts écrase les choix démocratiques. Le temps aussi de l’engouement médiatique pour les modèles étrangers dont la modernité supposée rendrait la Sociale archaïque ; le modèle néerlandais ; celui du Royaume-Uni de M. Anthony Blair où les fonds de pension détiennent des centaines de milliards d’euros d’actifs. Les publications s’enchaînent — universitaires, institutionnelles ou patronales, comme celles de France Pensions, une association présidée par le futur conseiller social de M. Sarkozy, M. Raymond Soubie, qui regroupe des dirigeants d’entreprise — et promeuvent la capitalisation sous ses différentes formes. Alors qu’en 1980 un rapport du Commissariat général du Plan la dénonçait comme « une régression sociale fondée sur des illusions économiques (7) », en 1999 le commissaire Jean-Michel Charpin lui-même la soutient dans « L’avenir de nos retraites », une réflexion menée à la demande du premier ministre, M. Lionel Jospin, et fondée sur des comparaisons aux modèles américain, canadien ou britannique : « La technique de capitalisation collective, résume M. Charpin, pourrait apporter un appui utile à la gestion en répartition du système français de retraite. » L’année précédente, dans une note pour le Conseil d’analyse économique (CAE), M. Olivier Davanne, ancien banquier d’affaires chez Goldman Sachs, avait, pour sa part, tiré argument de la flambée en cours des valeurs boursières pour critiquer le médiocre rendement de la répartition.

En pratique, cependant, malgré cette mobilisation des élites, la cause de la capitalisation progresse alors assez peu. Le mouvement contre le plan Juppé de 1995 a mis en évidence l’attachement de la population française à la répartition et à la Sécurité sociale… ainsi que sa détermination à les défendre. Les compagnies d’assurances redoutent quant à elles la concurrence de fonds de pension qui viendraient capter une part significative de l’épargne, au détriment notamment de l’assurance-vie. Au cours des années 1990, elles convainquent l’exécutif français de freiner l’adoption d’une directive européenne sur le cadre d’exercice de ces fonds qui n’interviendra qu’en 2003. Et si, en janvier 2008, le rapport de la commission pour la libération de la croissance — présidée par M. Jacques Attali et animée par M. Macron — propose l’affiliation automatique aux fonds de pension, le sort de ces derniers est scellé quelques mois plus tard par le krach financier, qui achève de discréditer leurs promoteurs français et les modèles donnés en exemple. Au dernier trimestre de la même année, 925 000 Américains âgés doivent reprendre le travail à la suite de l’écroulement de leurs systèmes de retraite. 104 000 ont plus de 75 ans (8).

Mieux vivre votre argent
Et pourtant la capitalisation se relève une fois encore. Là où elle dominait comme là où elle émergeait. Aujourd’hui, deux fois plus de Français y recourent qu’avant la crise de 2008. Car, en réalité, sa montée en puissance procède surtout de la conjonction dans la durée du déséquilibre des comptes sociaux, de la détérioration du niveau de vie des retraités et de l’instauration des dispositifs de retraites supplémentaires. Bref, d’une mécanique qui consiste à dégrader ce qui fonctionne pour imposer comme une fatalité ce dont nul ne voulait. Il y a d’abord la réduction du « coût du travail ». Les exonérations de cotisations sociales ou les politiques de gel des salaires, dans la fonction publique en particulier, assèchent les recettes des régimes de retraite. Les discours de peur entretiennent le « mythe du trou de la Sécu » (9) et justifient la régression sociale. Il y a, ensuite, une dégradation du niveau des pensions, dès la première contre-réforme, en 1993, qui conduit à les calculer en fonction des vingt-cinq meilleurs salaires annuels, au lieu de dix, la tendance s’accentuant nettement au cours de la période récente. Il y a enfin l’anxiété qui grandit. L’inquiétude de la pérennité du système par répartition, l’inquiétude de ce qu’on percevra au terme de sa carrière. Et la tentation de se tourner vers les produits par capitalisation que le législateur a créés, avant de les rassembler en un produit unique en 2019, le plan d’épargne-retraite (PER).

En 2022, le nombre de nouveaux souscripteurs de ce plan a augmenté de 30 % par rapport à l’année 2021, déjà excellente. Et le « placement n’est pas le seul à profiter de l’anxiété des épargnants en matière de retraite, constatait Le Figaro le 3 février dernier. Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), qui investissent dans des immeubles (bureaux, commerces) et reversent un rendement régulier, ont aussi fait carton plein l’an passé ». Certaines des institutions financières qui commercialisent ces produits n’hésitent pas à profiter de ces craintes. En juillet 2019, AXA met en ligne une publicité. « L’équilibre financier du système de retraite est aujourd’hui remis en cause », peut-on lire sur cette infographie, et « la baisse programmée des futures pensions » devrait convaincre de l’« attractivité de l’épargne-retraite ». Le 5 décembre dernier, alors que le gouvernement Borne finalise son projet de réforme, c’est au tour de Crédit agricole assurances d’annoncer dans un communiqué de presse le lancement de son fonds de retraite professionnelle supplémentaire, « à l’heure où la préparation de la retraite apparaît comme une préoccupation majeure de nombreux Français ». Et, le 16 janvier 2023, dans un billet pour le site Boursorama, M. Philippe Trainar, chief risk officer chez le réassureur Scor, dramatise la situation du système par répartition (« massivement déficitaire » : « Pour les Français qui ne sont ni fonctionnaires ni éligibles au minimum vieillesse, il est encore plus impératif aujourd’hui qu’hier de se constituer une épargne-retraite qui leur permette de lisser un tant soit peu leur niveau de vie au cours du cycle de vie. »

Dans leurs réclames, les assureurs mettent aussi en avant l’importante défiscalisation que permet la souscription d’un PER. Ils relaient le discours à la profession de M. Bruno Le Maire, ministre de l’économie, qui se vantait le 25 octobre 2019 d’avoir offert un « considérable » avantage. Désormais, il est en effet possible de déduire de ses revenus d’activité les fonds ainsi placés, dans la limite de 32 419 euros. Mais cela ne suffit pas au lobby. Dans ses « propositions pour l’élection présidentielle » parues au début de l’année dernière, France assureurs a demandé le doublement de cette incitation.

À l’hiver 2019-2020, de très nombreux Français s’étaient pourtant mobilisés contre un projet de réforme dit « systémique » qui aurait dégagé des perspectives aux fonds de pension ou aux gestionnaires d’actifs comme BlackRock (10). La population n’a jamais voté pour cet essor de la capitalisation, pas plus que pour le démantèlement de La Poste, de l’université, des petites et moyennes lignes de trains. Dans tous ces cas, la dégradation de la qualité des prestations rendues a obligé les usagers à recourir à des services de substitution : le numérique, le covoiturage, l’enseignement supérieur privé. Ou l’épargne-retraite. Des offres auxquelles on s’habitue, ou du moins on se résigne. Même si, en octobre 2022, la Banque d’Angleterre a encore dû racheter des bons du Trésor pour plusieurs dizaines de milliards de livres afin de sauver de la débâcle spéculative les fonds qui gèrent les retraites de trente millions de Britanniques. Même si le système par répartition s’en trouvera encore davantage affaibli.

Les ménages aisés s’en arrangeront sans doute ; les autres difficilement. D’après l’Insee, le revenu des 20 % les plus riches est quatre fois supérieur à celui des 20 % les plus pauvres. Le taux d’épargne, dix fois. Cette capacité à mettre de l’argent de côté croît donc beaucoup plus vite que la faculté d’en gagner. Et aux personnes particulièrement modestes il ne reste presque rien chaque mois. Tout le monde adorera la capitalisation ?

Grégory Rzepski

(1) Entretien au Journal du dimanche, Paris, 5 février 2023.

(2) Déclaration d’intérêts et d’activités déposée à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) le 28 juillet 2022.

(3) Aurélie Blondel, « Retraites : la capitalisation s’installe à bas bruit chez les Français » et « Épargne-retraite : le PER, un “bulldozer” de la défiscalisation », Le Monde, 16 février 2023.

(4) Jeu de données mis en ligne le 7 février 2023, https://drees.solidarites-sante.gouv.fr

(5) Michel Laroque, « L’adaptation de la politique d’assurance vieillesse au vieillissement », Vie sociale, n° 15, Paris, 2016.

(6) Cf. Gaël Coron, « L’inscription des retraites dans la politique de l’Union européenne », dans Nicolas Castel et Bernard Friot (sous la dir. de), Retraites : généraliser le droit au salaire, Éditions du Croquant, Vulaines-sur-Seine, 2022.

(7) « Vieillir demain », rapport du groupe Prospective personnes âgées pour le VIIIe Plan, La Documentation française, Paris, 1980.

(8) Laurent Carroué, « La crise économique et financière états-unienne : enjeux géographiques et géopolitiques », Hérodote, n° 132, Paris, 2009.

(9) Julien Duval, Le Mythe du « trou de la Sécu », Raisons d’agir, Paris, 2008.

(10) Lire Sylvain Leder, « BlackRock, la finance au chevet des retraités français », Le Monde diplomatique, janvier 2020.


Edité le 27-03-2023 à 20:30:26 par Xuan




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Retraites et capitalisme : échange avec Antoine Vatan, économiste marxiste

https://www.youtube.com/watch?v=HWff7KlnBy8

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Communistes de Moscou : solidaires avec les travailleurs de France !

30 MARS 2023

https://histoireetsociete.com/2023/03/30/communistes-de-moscou-solidaires-avec-les-travailleurs-de-france/

Nos amis, en particulier Tatiana qui est bien souvent venue en France nous ont adressé cette motion de soutien des Communistes de Moscou à la lutte du peuple français. Voici ce texte qui aurait toute sa place dans l’Humanité quand des liens internationaux existeront à nouveau. Marianne et moi rêvons tous les jours où ce blog sera devenu inutile et parfois il nous arrive d’espérer que ce jour n’est pas loin. Vive la solidarité internationale avec nos compagnons de lutte et d’idéal. Merci camarades de Moscou. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

Déclaration du Bureau du Comité de Moscou du KPRF en soutien au peuple français qui proteste contre la “réforme” des retraites

Depuis quelques semaines, un mouvement de protestation de masse prend rapidement de l’ampleur en France. Les travailleurs, poussés à l’extrême, s’élèvent sous nos yeux contre le vol du peuple, la réduction des garanties sociales et, surtout, contre le relèvement de l’âge de la retraite. Les cercles dirigeants français, de connivence avec le grand capital, détruisant les acquis sociaux des dernières années, transférant le fardeau de la dislocation économique sur les épaules des gens ordinaires, provoquant une baisse du niveau de vie de la population en augmentant les coûts du soutien à la militarisation des nazis ukrainiens, n’ont laissé aux travailleurs d’autre choix que les manifestations de masse. À l’heure où le gouvernement relègue la majorité de ses citoyens au rôle dégradant de matériel consommable pour l’exploitation par les capitalistes locaux et les sociétés transnationales, seul le ralliement de tous les travailleurs, de tous les militants à la pensée progressiste dans la lutte contre la bourgeoisie arbitraire, peut ouvrir la voie à la victoire sur l’injustice. Nous, les communistes de Moscou et leurs sympathisants, saluons les soulèvements populaires qui ont éclaté en France. Nous sommes convaincus que seule la voie de la lutte contre le capitalisme, et non celle de la réconciliation avec lui, aidera les peuples à défendre leur droit à une vie décente et à se défaire du joug des oppresseurs.

Si nous soutenons sans réserve la lutte des travailleurs français et le mouvement de grève des syndicats de plus en plus militant contre la politique antisociale, contre le renforcement de l’oppression capitaliste et contre la réforme imposée des retraites, nous devons en même temps attirer l’attention sur la nécessité d’organiser les manifestations et de leur donner un but précis. L’histoire regorge d’exemples de la spontanéité des soulèvements populaires et de l’absence d’une force directrice capable de donner à l’indignation des travailleurs une forme suffisamment organisée et cohérente, ce qui a conduit aux résultats les moins enviables. Ce n’est qu’en donnant au mouvement de protestation un caractère de classe, en l’orientant vers la lutte pour l’élimination de la source du vol et de l’injustice – le système bourgeois, pour la transition vers le socialisme et pour l’établissement d’une dictature du prolétariat, que l’on peut créer les conditions pour mettre fin à l’écrasement de la société en faveur des “puissants” et pour l’amélioration constante du bien-être de la population.

L’action courageuse des travailleurs français peut inspirer tous les honnêtes gens des autres pays (y compris la Russie) à lutter et inspirer la détermination dans le cœur des masses encore hésitantes. Le moment est venu de s’inspirer de l’expérience courageuse des travailleurs français, qui ont dit résolument “NON” au génocide social et à l’appauvrissement du peuple. Les réactionnaires ont beau effrayer la société, lui parler de “grands bouleversements” imaginaires qui se produiraient en cas de lutte active contre les oppresseurs et les suceurs de sang, les faits démontrent le contraire. Ce n’est que dans l’unité du peuple et dans sa volonté d’aller jusqu’au bout de la confrontation avec les exploiteurs qu’il sera possible de réaliser l’abolition des initiatives socio-économiques cannibales du pouvoir du capital, de mettre fin à l’omnipotence de l’oligarchie et, à long terme, de réaliser la victoire du socialisme.

Aux travailleurs français en grève, nos salutations prolétariennes et nos paroles de solidarité !

Pas un pas en arrière dans la lutte pour les droits des travailleurs !

Le capitalisme à la poubelle de l’histoire !

Vive le socialisme !

Bureau du Comité de Moscou du CPRF

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   Posté le 15-04-2023 à 12:38:01   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L’avenir nous appartient, par Franck Marsal

15 AVRIL 2023

https://histoireetsociete.com/2023/04/15/lavenir-nous-appartient-par-franck-marsal/

Encore faut-il « voir la réalité en face » et bien mesurer le rapport des forces, nous dit Franck Marsal, en commentaire au texte d’hier La machine de guerre continue de tourner et en réaction au vote inique du Conseil constitutionnel (note de Marianne Dunlop pour Histoire et Société

Nous ne pouvons pas penser que des “changements comme il ne s’en est pas passé depuis cent ans” ne nous concerneront pas, ne nous bousculeront pas ou pourront simplement se dérouler à l’extérieur, se régler entre la Russie, la Chine et les USA. Non, nous aussi nous allons vivre, d’abord subir des changements et nous aussi nous devrons en être acteurs, les imposer. Surtout si l’on se veut communistes.

Au fond, ce qui nous est présenté comme “la décision du conseil constitutionnel” et ce que nous dit cette (pour l’instant) inexorable montée vers la guerre, c’est cette même chose. L’avenir nous appartient, mais on pourra nous le voler aussi longtemps que nous ne nous en saisirons pas. On nous volera notre retraite tout comme on volera les vies des jeunes, fauchés par la guerre.

Le premier changement est celui-là : la machine tourne, elle est en marche, elle ne se laisse pas arrêter par quelque sentiment, elle n’admet plus de faux-semblants. Elle s’expose et s’impose par la force. Elle fait même de son absence totale de pudeur et de sentiment son choix délibéré. Montrer que rien n’arrête la machine, voilà le premier objectif. Piétiner le parlement fût une démonstration. Soumettre le conseil constitutionnel est juste une formalité. Montrer qu’on est prêt à avoir des morts dans la répression des manifestations, ce fût fait à Sainte Soline. L’objectif de la manifestation n’était pas important. L’important, ce fut la démonstration, pas même de force, mais d’absence totale de scrupule.

Absence de scrupule, mensonge, volonté délibérée d’imposer, coûte que coûte. Au fond, n’est-ce pas simplement que ce qui se passait hier ailleurs, en Irak, en Afrique, dans le Donbass, est en train de se dérouler aussi ici ?

Il y a deux façons de voir ce qui se déroule, ici, comme là-bas. La première consiste à ne voir cela que comme des exceptions à la normalité, à les dénoncer, à s’offusquer. Appeler à la paix, au respect de la démocratie, au référendum … Peut-être que Macron est une erreur, que l’OTAN et sa politique belliciste sont aussi des erreurs à rectifier. Peut-être qu’en dénonçant ces erreurs, on pourra espérer revenir au monde d’avant. Dans ce vieux monde, les discussions diplomatiques réglaient en paix les questions internationales, et les discussions parlementaires et électorales réglaient les questions de politique nationale.

La seconde consiste au contraire à prendre ce qui se déroule comme quelque chose de sérieux, comme le signe d’une nouvelle “normalité” . A considérer que le monde d’avant ne reviendra pas. Que les classes sociales et les nations qu’elles dirigent sont engagées dans une lutte terrible pour leur existence et que seuls compteront les rapports de force.

Cela me mène à une phrase que j’ai entendu ces derniers temps, selon laquelle il faudrait trouver un “débouché politique” afin de “donner de l’espoir” . L’espoir fait vivre dit-on. Mais face aux dangers, la lucidité est meilleure conseillère que l’espoir. Est-ce le sens d’un appel au référendum d’initiative partagée, retoqué par le conseil, mais que l’on s’empresse de redéposer ? S’agit-il d’offrir un “débouché” , de ne pas “désespérer” ? Mais n’est-ce pas prendre surtout le risque d’une nouvelle déception ? N’est-il pas meilleur espoir que la lucidité ? Regarder la situation bien en face, mesurer le danger et les forces qui nous font face. Accepter la difficulté de la tâche afin de rassembler toutes nos forces pour les moments décisifs.

Je fais ce parallèle avec la guerre en me remémorant les phrases de ces combattants du Donbass, qui protestaient contre les marchands de bonnes nouvelles, contre ceux qui disaient que la victoire serait facile, qu’elle était inéluctable, que les armes de l’OTAN étaient de mauvaise qualité, les soldats d’en face mal formés, etc. Les combattants réclamaient la vérité et la lucidité, parce qu’elles sont des conditions nécessaires de la victoire. Parce qu’à sous-estimer l’adversaire, on ne se prépare que des réveils douloureux.

Nous en avons également besoin. Voir la réalité en face et ne compter que sur nos propres forces.

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pzorba75
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   Posté le 15-04-2023 à 16:14:48   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Voir la réalité en face et combattre l'ennemi intérieur. Pas sûr qu'à Ste-Solline les agités climatiques ne sont pas des agents au service de la grande bourgeoisie du Kapital euro-atlantique qui conduiront dans des impasses où seront laminés les vrais opposants à la politique libérale que mènent les dirigeants du pays depuis 1981, de quelque couleur politique qu'ils furent et restent.

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Xuan
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   Posté le 18-04-2023 à 15:47:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le mouvement de Ste Soline comprenait plusieurs mouvements y compris paysans.
Et la cause qu'ils défendent mérite d'être étudiée parce qu'il s'agit de l'appropriation privée de l'eau par quelques uns.

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   Posté le 03-05-2023 à 21:15:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur la manif du premier mai

Les médias ont peu parlé de l'agression du stand du PCF.

“Dans le cortège parisien qui s’est élancé vers 14 h 30 sous la pluie, des incidents ont eu lieu et des individus habillés en noir s’attaquent au mobilier urbain.

Habillés de noir, des dizaines de manifestants précédant la tête de cortège ont scandé des slogans hostiles à Fabien Roussel lors de leur passage devant le stand du PCF. “Non, Roussel n’est pas un camarade”, “Tout le monde déteste Fabien Roussel ”. Au moment de leur passage face aux forces de l’ordre, le stand du Parti communiste a été abîmé, selon notre journaliste Julie Carriat, et un engin explosif l’a touché, envoyant des éclats qui ont atteint des militants.
Un militant a été blessé aux deux jambes et rapidement emmené à l’hôpital Cochin. D’autres ont été blessés plus légèrement et pris en charge sur place par les street medics. L’ancien candidat à la présidentielle, Fabien Roussel, a pour sa part été exflitré. “Je n’avais jamais vu ça. Des éclats qui partaient de tous les cotés, la fumée qui nous empêchait de voir et les bruits sifflants, assourdissants… ” explique Richard, l’un des militants qui assurait la sécurité du stand, et légèrement blessé à la jambe. Pour Richard, comme pour ses camarades présents sur le stand, “les blacks blocks ont clairement voulu nous viser” .
Julie Carriat et Laura Motet - Journal Le Monde”


Il semble qu'un groupe facho soit à l'origine de l'agression :
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=2446545298885764&set=p.2446545298885764&type=3

Par contre les dizaines de manifestants précédant la tête de cortège n'étaient certainement pas des fascistes déclarés.
Plusieurs questions se posent :
Pourquoi avoir attaqué le PCF et non les socialos ou les verts ? Ou la CFDT ?
Les blacks blocks ou des blacks blocks virent-ils à l'extrême-droite ?

Le PCF dans l'Humanité de ce matin racontait encore que le référendum était un espoir. Il a été évidemment rejeté.
Cela signifie que les portes de la négociation, de la démocratie et de la concertation sont verrouillées.
Il semble que la bourgeoisie peut se permettre de jeter tout cela à la poubelle parce que la NUPES explose et que la gauche est laminée, d'une part.
Un an après, la Nupes s’interroge sur la suite à donner | L'Humanité

D'autre part la grève ne regroupe pas une majorité de salariés, même dans les services publics.
La pression sur les profits est insuffisante.

Enfin, et sauf une révolte des jeunes contre le 49.3, les manifestations ont surtout regroupé des retraités.
Dans le peuple certains en viennent même à espérer que les dégradations fassent reculer la bourgeoisie.

La gauche a peur de se présenter à un scrutin pour ne pas courir le risque de faire élire Le Pen. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de perspective politique de remplacement électoral.

Enfin la bourgeoisie soutient un régime fasciste pour s'opposer à la Russie.
S'il existe un danger fasciste il vient de ce côté-là.


Edité le 03-05-2023 à 21:31:53 par Xuan




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   Posté le 04-05-2023 à 11:23:51   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Communiqué du PCF

MOBILISATION RETRAITES (SUITES)



Quelques infos et réflexions sur la suite du mouvement :



1 - Communiqué des O S (appel au 6 juin en PJ)



2 - Une petite réflexion ci-dessous,



3 - Enfin un lien vers l'article du Journal Les Échos.



Fraternellement

Jean-Marc Durand.



2) Réflexions....



Alors que l’intersyndicale ne désarme pas, que le 1er mai a déjoué toutes les suites d’abandon voulues par le pouvoir, relayé en continu par les médias, ...

Alors que la mobilisation a été telle qu’elle a désarçonné certaines organisations syndicales prêtes à “tourner” la page comme à gauche aussi préférant leur agenda “personnel” du crétinisme électoraliste, ...

Les trois leaders du Medef, de la CPME et de l'U2P ont proposé à leurs homologues syndicaux une rencontre en urgence entre leurs numéros un. Ils écrivent aux syndicats de se réunir “dès que possible” pour “discuter de notre méthode et déterminer par nous-mêmes l'agenda de négociation”. L'inquiétude est telle que les trois signataires proposent que la rencontre se fasse “même brièvement par visioconférence”.

Pourquoi une telle précipitation ? Leur courrier dit : “Si nous voulons décider ensemble nos sujets de discussion – sans rien nous laisser imposer par le gouvernement -, nous devons décider rapidement des thématiques et du calendrier dans lequel nous souhaitons les aborder”.

Le patronat aurait-il peur ? Il sait évaluer la hauteur réelle du mécontentement chez les salariés ; il connaît les répercutions que pourrait avoir la crise systémique dont l’inflation frappe durement les salariés ; il sait aussi que s'il n'a rien cédé sur les retraites, le gouvernement en est ressorti très affaibli. Dans ces conditions les organisations syndicales, l’intersyndicale, a un avantage et ne va pas le gaspiller, elle va prendre son temps pour enfoncer le clou...

Mais personne ne connaît dans quel traquenard le patronat voudrait peut-être entraîner l’intersyndicale ? D’où l’importance d’être exigeant et à la hauteur des attentes en matières de salaires, de conditions de travail, d’égalité salariale entre femmes et hommes, et d’emploi ..

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