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 rapprochement sino russe

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Xuan
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   Posté le 20-05-2014 à 13:38:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   


Sur CRI on line


Le président chinois Xi Jinping s'est entretenu mardi à Shanghai avec son homologue russe Vladimir Poutine.


Au début de la rencontre, M. Xi a chaleureusement souhaité la bienvenue à M. Poutine qui effectue sa première visite en Chine depuis la prise de fonctions du président chinois.

Evoquant leur dernière rencontre à Sotchi lors des Jeux olympiques d'hiver en février, le président chinois a indiqué que de nombreuses dispositions avaient été prises pour les relations sino-russes lors de cette rencontre qui a également marqué un bon début d'année pour les relations bilatérales.

M. Xi a fait savoir qu'il allait signer un communiqué conjoint "substantiel" avec son homologue russe visant à élargir la coopération tous azimuts et à coordonner leurs efforts diplomatiques pour consolider le partenariat stratégique global de coopération entre la Chine et la Russie.

Les deux chefs d'Etat assisteront également à la signature d'une série d'accords de coopération et de contrats importants, selon Xi Jinping, assurant que la visite de M. Poutine serait très fructueuse.

"Faciliter davantage le partenariat stratégique global de coopération sino-russe fondé sur les intérêts communs est une condition nécessaire à la promotion de l'équité et de la justice internationales, au maintien de la paix mondiale et à la réalisation de la prospérité dans les deux pays", a-t-il souligné, notant que ce partenariat était "un choix inévitable" pour le développement d'un monde multipolaire.

Qualifiant la Chine de premier partenaire commercial de la Russie, M. Poutine a indiqué que le volume du commerce bilatéral avait atteint 90 milliards de dollars l'année dernière.

Le président russe s'est dit convaincu que le volume du commerce bilatéral totaliserait 100 milliards de dollars d'ici 2015.

Vladimir Poutine a appelé également à renforcer la coopération dans les secteurs de l'aviation, de l'aérospatial, de la production industrielle, de l'énergie et de la culture.

Il a ajouté que la coopération sino-russe, y compris au sein de l'ONU, était devenue un important facteur de la paix et de la stabilité mondiales.

Le président russe est arrivé à Shanghai mardi matin pour effectuer une visite d'Etat en Chine et assister au 4e sommet de la Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) qui se tient les 20 et 21 mai à Shanghai.

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Xuan
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   Posté le 20-05-2014 à 13:42:59   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Russie et Chine coordonneront leurs actions sur la scène internationale (Poutine)



Président russe Vladimir Poutine et et président chinois Xi Jinping
© REUTERS/ Carlos Barria
12:28 20/05/2014
SHANGHAI, 20 mai - RIA Novosti


Moscou et Pékin ont convenu de coordonner de manière plus étroite leurs démarches au niveau international, a déclaré mardi le président russe Vladimir Poutine en visite en Chine.

"Nous nous sommes mis d'accord pour mieux coordonner nos démarches sur la scène internationale, notamment dans le cadre des Nations unies, des BRICS et de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC)" , a fait savoir le chef du Kremlin à l'issue d'entretiens avec son homologue chinois Xi Jinping.

Selon M.Poutine, les positions de Moscou et de Pékin sur plusieurs problèmes internationaux sont souvent identiques.
"Nous avons des priorités communes au niveau régional comme au niveau mondial" , a indiqué le dirigeant russe.

Il a également remercié le chef d'Etat chinois pour son invitation à se rendre au sommet de l'APEC, qui aura lieu à Pékin en novembre prochain.

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Xuan
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   Posté le 20-05-2014 à 13:49:08   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Russie et Chine lutteront contre les ingérences dans les affaires de pays tiers (déclaration)


SHANGHAI, 20 mai - RIA Novosti


Moscou et Pékin conjugueront leurs efforts pour lutter contre les tentatives de certains Etats et blocs de s'ingérer dans les affaires internes de pays tiers, stipule une déclaration conjointe adoptée à l'issue d'une rencontre à Shanghai entre les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping.

"Les parties soulignent l'importance de respecter l'héritage historique des pays, leurs traditions culturelles, l'ordre politico-social, le système de valeurs et les voies de développement. [Elles notent la nécessité] de tenir tête à l'ingérence dans les affaires internes des autres Etats, de renoncer aux sanctions unilatérales et à l'aide, au soutien ou au financement d'activités visant à modifier l'ordre constitutionnel d'un autre Etat ou à l'entraîner dans une alliance" , dit le document.

Les leaders appellent en outre à "garantir la stabilité des relations internationales, la paix et la sécurité tant au niveau régional que mondial, à régler les crises et les conflits, à lutter contre le terrorisme et contre les crimes transfrontaliers ainsi qu'à contrer la prolifération des armes de destruction massive" .

Le président russe Vladimir Poutine est en visite officielle en Chine. Lors de son déplacement, il prendra part le 21 mai au 4e Sommet de la Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA), assistera au lancement des exercices russo-chinois Coopération maritime -2014, et rencontrera des hommes d'affaires chinois.

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   Posté le 20-05-2014 à 13:54:34   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

A lire aussi sur Xinhua :

La visite de Poutine en Chine injectera une nouvelle vigueur aux échanges sino-russes de haut niveau


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marquetalia
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   Posté le 21-05-2014 à 21:35:12   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

http://www.globalresearch.ca/accords-strategiques-moscou-pekin-contre-offensive-sur-le-front-oriental/5382976
marquetalia
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   Posté le 21-05-2014 à 21:42:08   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

un refoulement de la russie d asie centrale et/ou la sécesson du turkestan oriental enverraient aux oubliettes les pipelines entre la russie et la chine.quant aux gazoducs en mandchourie,ils seront aussi fermés entre les deux pays quand la chine revendiquera les territopires annexés par la russie des tsars au XIXème siècle lors des traités inégaux.la russie sera dès lors en autarcie,à moins d un rapprochement avec l iran.
Xuan
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   Posté le 21-05-2014 à 22:46:25   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les questions frontalières passent au second plan par rapport aux intérêts communs puisque la superpuissance US s'en prend à la fois à la Russie, à la Chine .
C'est d'ailleurs un très mauvais calcul d'Obama mais il n'a pas le choix. L'ensemble des pays émergents s'oppose de fait à l'impérialisme US, qui fait l'unanimité contre lui.

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   Posté le 22-05-2014 à 09:56:30   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

les usa iront ils jusqu à jouer la carte des séparatistes mandchous et autres monarchistes Qing? http://www.sylmpedia.fr/index.php/Manchukuo_Temporary_Government
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   Posté le 22-05-2014 à 13:14:12   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

https://sites.google.com/site/monarchyrevival/Home/about-hih-lee
Xuan
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   Posté le 11-06-2014 à 23:22:45   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Dans le Monde économie :

La Russie et la Chine défient la domination du dollar


L E MONDE | 10.06.2014 à 11h17 |
Par Marie Charrel


VTB, la deuxième banque russe, a signé un accord avec Bank of China. Désormais, les deux établissements ne libelleront plus leurs échanges en dollar, mais en yuan ou en rouble.
La rumeur courait déjà depuis plusieurs semaines. Lundi 9 juin, le Financial Times l'a confirmée. Selon le quotidien financier, plusieurs entreprises russes envisagent d'utiliser non plus le dollar, mais le yuan chinois (ou Renminbi) pour réaliser leurs futures transactions commerciales. Cela, car elles redoutent que d'éventuelles sanctions occidentales ne les privent de l'accès au marché des financements en dollar.
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Une mesure de précaution qui fait suite au gigantesque contrat signé le 21 mai entre les deux puissances : Moscou fournira du gaz à Pékin ces trente prochaines années. Montant de l'opération : 400 milliards de dollars (294 milliards d'euros). Et la facture sera, naturellement, réglée en yuan.

TENDANCE DE FOND


La veille, encore, c'est la VTB, la deuxième banque russe, qui a signé un accord avec la Banque de Chine. Désormais, les deux établissements ne libelleront plus leurs échanges en dollar, mais en yuan ou en rouble. Le 3 juin, enfin, Moscou et Pékin se sont alliés pour créer une agence de notation commune, afin de faire contrepoids aux agences de culture anglo-saxonne : Moody's, Standard & Poor's et Fitch…

Ces annonces relèvent en partie, bien sûr, de la manoeuvre politique. Le président russe, Vladimir Poutine, veut démontrer aux Occidentaux qu'il dispose, avec la Chine, d'un allié de poids sur l'échiquier géopolitique. Il cherche aussi à compenser l'isolement dans lequel l'a plongé la crise ukrainienne en jouant le rapprochement économique avec l'empire du Milieu. « Mais pour l'instant, les liens entre les deux pays pèsent peu face à ceux avec l'Union européenne », souligne Bei Xu, économiste chez Natixis. 50 % des exportations russes sont en effet à destination du Vieux Continent, contre 7 % seulement vers la Chine.

Mais ces accords en série ne sont pas seulement opportunistes. « En vérité, la crise ukrainienne a accéléré une tendance de fond déjà à l'oeuvre », explique Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. Celle née pendant la crise financière de 2007, lorsque les pays émergents – Chine et Russie en tête – ont réalisé que leurs devises étaient bien trop exposées aux fluctuations de la politique monétaire américaine et du dollar. Depuis, tous cherchent à réduire leur dépendance au billet vert. Par exemple, en constituant une partie de leurs réserves de change en yuan.

A cela s'ajoute l'inexorable internationalisation du yuan, habilement pilotée par Pékin depuis le début des années 2000. Un mouvement au sein duquel le développement des échanges avec Moscou ne représente qu'une étape de plus.

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   Posté le 13-06-2014 à 13:58:55   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Dans Cameroon Voice :

Russie-Chine: La naissance d'un siècle eurasiatique




Poutine en Chine

Un fantôme hante Washington, la vision inquiétante d’une alliance sino-russe combinée avec une symbiose de commerce et d’échanges de biens en expansion à travers la majeure partie du continent eurasiatique aux dépens des Etats-Unis d’Amérique (US) .

Et ce n’est pas une surprise que Washington soit inquiet. Cette alliance existe déjà de diverses manières : à travers le groupe des BRICS de puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ; dans l’Organisation de Coopération de Shanghai, le contrepoids asiatique à l’OTAN ; au sein du G20 et les membres de 120 nations à travers le Mouvement de non Alignés (NAM).

Le commerce et l’échange de biens sont seulement une partie du pacte futur. Les synergies dans le développement de nouvelles technologies militaires retiennent aussi l’intérêt. A la vue du style Star wars du système ultrasophistiqué de défense aérienne antimissile russe prêt pour 2018, Pékin en veut une version. Pendant ce temps, la Russie est sur le point de vendre des douzaines de Sukhoi Su-35 de dernière génération aux chinois alors que Pékin et Moscou vont sceller une coopération dans le domaine de l’industrie aéronautique.

Cette semaine devrait voir les premiers vrais feux d’artifice de la célébration d’un nouveau siècle eurasiatique en gestation quand le président russe Vladimir Poutine rendra visite au président chinois Xi Jinping à Pékin.

Vous vous souvenez du « Ductistan » : tous ces oléoducs et gazoducs clés qui croisent de droite à gauche l’Eurasie pour former le vrai système circulatoire de la vie de la région. Maintenant il semble que le dernier accord deDuctistan sera aussi signé pour un montant de 1 trillion [million de millions] de dollars et 10 ans de préparation. Dans cet accord le géant énergétique russe contrôlé par l’État, Gazprom, acceptera de fournir China National Petroleum Corporation (CNPC), le géant contrôlé par l’État, 3 750 milliards de pieds3 quotidiens de gaz naturel liquide pendant au moins par 30 ans, à partir de 2018. C’est l’équivalent d’un quart des exportations de gaz de la Russie vers toute Europe. L’actuelle demande quotidienne de gaz de la Chine est de près des 16 Millairds de pieds 3 quotidiens et l’importation couvre 31,6 % de la consommation totale.

Il est possible que Gazprom reçoive encore la principale partie de ses bénéfices de l’Europe, mais l’Asie pourrait être son Everest. La compagnie utilisera cette méga affaire pour augmenter les investissements en Sibérie orientale et toute la région sera aussi reconfigurée comme un centre privilégié de distribution de gaz pour le Japon et la Corée du Sud. Si vous voulez savoir pourquoi aucun pays clef de l’Asie n’a été disposé à « isoler » la Russie au milieu de la crise ukrainienne – et en défiant le gouvernement d’Obama – il ne faut pas chercher au-delà du Ductistan.

Exit le pétrodollar, le « gaz-o-yuan » arrive...

Et ensuite, en parlant d’inquiétude à Washington, il faut considérer le sort du pétrodollar, ou plutôt la possibilité « thermonucléaire » que Moscou et Pékin se mettent d’accord pour le paiement de l’accord Gazprom-CNPC non en pétrodollars mais en yuans chinois.

On peut difficilement imaginer un glissement plus tectonique, avec le croisement du Ductistan et une coopération croissante politico-économico-énergétique sino-russe. À côté, apparaît, la possibilité future d’une impulsion, dirigée de nouveau par la Chine et la Russie, vers une nouvelle monnaie de réserve internationale – en réalité un panier de monnaies – qui remplace le dollar (au moins dans les rêves optimistes de membres des BRICS).

Juste après le sommet décisif sino-russe viendra un sommet des BRICS au Brésil en juillet. Cela quand la banque de développement des BRICS de 100 milliards de dollars, annoncée en 2012, verra officiellement le jour comme alternative potentielle au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque Mondiale comme source de financement des projets pour le monde en développement.

Le « gaz-o-yuan » reflète plus qu’une coopération des BRICS pour esquiver le dollar, comme dans le cas du gaz naturel acheté et payé en devise chinoise. Gazprom envisage même d’émettre des titres en yuans comme moyen de planification financière de son expansion. Des titres en yuans sont déjà échangés à Hong Kong, à Singapour, à Londres et plus récemment Francfort.

Rien ne pourrait être plus sensé pour le nouvel accord de Ductistan que de le libeller en yuans. Pékin paieraitGazprom dans cette monnaie (convertissable en roubles) ; Gazprom accumulerait les yuans et la Russie achèterait alors la myriade de biens et de services faits en Chine en yuans convertissables en roubles.

C’est connu que les banques de Hong-Kong, de la Standard Chartered à la HSBC – ainsi que d’autres étroitement liées à la Chine par des accords commerciaux – se sont diversifiées en Yuans, ce qui implique qu’il pourrait devenir l’une des monnaies de réserve de facto avant d’être totalement convertible (Pékin travaille officieusement à un yuan totalement convertible en 2018).

L’accord sino-russe sur le gaz est lié de façon inextricable à la relation énergétique entre l’Union Européenne (UE) et la Russie. Après tout, la principale part du PIB russe provient des ventes de pétrole et de gaz, ainsi que son influence sur la crise de l’Ukraine. De son coté, l’Allemagne dépend de la Russie pour un lourd 30 % de son approvisionnement en gaz naturel. Cependant, les impératifs géopolitiques de Washington – nourris par l’hystérie polonaise – ont mené à pousser Bruxelles à trouver des façons de « punir » Moscou dans la future sphère énergétique (mais sans mettre en danger les relations actuelles dans le domaine de l’énergie).

Il y a des rumeurs persistantes à Bruxelles ces jours-ci sur l’annulation possible du gazoduc South Stream, projet de 16 milliards d’euros, dont la construction devrait commencer en juin. Une fois terminé, il devrait pomper encore plus de gaz naturel russe vers l’Europe, dans ce cas sous la mer Noire (en évitant l’Ukraine) par la Bulgarie, Hongrie, Slovénie, Serbie, Croatie, Grèce, en Italie et Autriche.

La Bulgarie, la Hongrie et la République Tchèque ont déjà fait comprendre qu’ils sont fermement opposés à toute annulation. Et probablement l’annulation n’est pas à l’ordre du jour. Après tout, l’alternative unique évidente est le gaz de la mer Caspienne de l’Azerbaidjan, et cela ne surviendra pas à moins que l’UE développe ses propres projets de construction.

En tous cas, l’Azerbaidjan n’a pas la capacité de fournir les besoins en gaz naturel et d’autres acteurs comme le Kazakhstan, marqué par des problèmes d’infrastructure, ou le Turkménistan peu fiable, qui préfère vendre son gaz à la Chine, sont déjà hors du tableau. Et il ne faut pas oublier que South Stream, combiné avec des projets énergétiques subsidiaires, va créer de nombreux emplois et investissements dans plusieurs pays de l’UE parmi plus dévastées économiquement.

Malgré tout, de telles menaces de l’UE, bien qu’irréalistes, servent seulement à accélérer la symbiose croissante de la Russie avec les marchés asiatiques. Pour Pékin en particulier, c’est une situation gagnant-gagnant. Après tout, il n’y a pas de comparaison entre une énergie fournie à travers des mers surveillées et contrôlées par la marine de guerre des Etats-Unis d’Amérique et des routes terrestres stables et permanentes depuis la Sibérie.

Choisis ta propre Route de la Soie


Poutine en Chine

Certes, le dollar US continue d’être la première monnaie de réserve, représentant 33 % des échanges mondiaux à la fin de 2013, selon le FMI. Cependant, le montant était de 55 % en 2000. Personne ne connaît le pourcentage en yuans (et Pékin ne communique pas), mais le FMI remarque que les réserves « d’autres monnaies » sur les marchés émergents ont augmenté de 400 % depuis 2003.

On peut dire que la Fed « monétise » 70 % de la dette du Gouvernement US afin d’essayer d’empêcher que les taux d’intérêt s’envolent. Le conseiller du Pentagone Jim Rickards, comme tout banquier basé à Hong Kong, tend à croire que la Fed est en faillite (bien qu’ils ne le diront pas officiellement). Personne ne peut arriver à imaginer la dimension du futur déluge possible dont le dollar pourrait souffrir au milieu d’un Mont Ararat de 1,4 trillions de dérivés financiers.

Il ne faut pas penser qu’il s’agirait de la fin du capitalisme occidental, néanmoins, seulement la décadence de la foi économique régnante, du néolibéralisme, qui est encore l’idéologie officielle des US, de la majorité écrasante de l’Union Européenne et de certaines parties de l’Asie et de l’Amérique du Sud.

En ce qui concerne ce que l’on pourrait appeler le « néolibéralisme autoritaire » de l’Empire du Milieu : qu’est-ce qui peut ne pas plaire pour le moment ? La Chine a démontré que c’est le résultat d’une alternative orientée du modèle capitaliste « démocratique » occidental pour des nations qui veulent réussir. C’est de construire pas une, mais une myriade de, nouvelles Routes de Soie, des connexions massives de chemins de fer à grande vitesse, de ports, et des réseaux de fibres optiques, de pipelines à travers des parties immenses de l’Eurasie. Celles-ci incluent une route du Sud-est Asiatique, une route de l’Asie centrale, une « route maritime » de l’océan indien et même un chemin de fer à travers de l’Iran et de la Turquie qui arrive à l’Allemagne.

En avril, quand le président Xi Jinping a s’est rendu à Duisburg au bord du Rhin, avec le plus grand port du monde dans les terres et directement au cœur de l’industrie de l’acier de la Ruhr en Allemagne, il a fait une proposition audacieuse : on devrait construire une nouvelle « une Route économique de la Soie » entre la Chine et l’Europe, sur la base du chemin de fer Chongqing-Xinjiang-Europe qui va déjà de la Chine au Kazakhstan, ensuite à travers de la Russie, la Biélorussie, la Pologne, et finalement l’Allemagne. C’est 15 jours en train, 20 jours de moins que les cargos naviguant depuis le littoral oriental de la Chine. Cela représenterait le dernier tremblement de terre décisif géopolitique en terme d’intégration de la croissance économique à travers de l’Eurasie.

Il faut rappeler que, s’il n’y a pas de changements radicaux, la Chine est sur le point de se convertir, et de se maintenir, comme puissance économique globale numéro un, une position dont elle a joui pendant 18 des 20 derniers siècles. Mais ne le dites pas aux hagiographes de Londres, ils croient encore que l’hégémonie US durera, bon, éternellement.

Le chemin vers la Guerre Froide 2.0

Malgré de graves problèmes financiers récents, les pays du BRICS ont délibérément travaillé à devenir une antithèse de l’original G8 – après avoir expulsé la Russie en mars – à nouveau un Groupe de 7 soit le G7. Ils sont impatients de créer une nouvelle architecture mondiale pour remplacer celle qui a été imposée après la Deuxième Guerre mondiale et se considèrent comme un défi potentiel au monde « exceptionaliste » et unipolaire que Washington imagine pour notre avenir (avec lui même comme robocop mondial et l’OTAN comme sa force robocop). L’historien et animateur impérialiste Ian Morris dans son livre « War ! What is it Good For » ?, a défini les USA comme le « globocop » [gendarme mondial] décisif et « le dernier meilleur espoir de la Terre » . Si ce globocop « se fatigue de son rôle » , écrit-il, « il n’existe pas de plan B » .

Eh bien, un plan BRICS existe, ou du moins c’est ce que les BRICS aimeraient croire. Et quand les BRICS agissent dans cet esprit sur la scène mondiale, ils évoquent rapidement un mélange curieux de crainte, hystérie et de combativité dans l’establishment de Washington.

Prenons Christopher Hill comme exemple. L’ex secrétaire d’État adjoint pour l’est de l’Asie et ambassadeur US en Irak est maintenant conseiller de l’Albright Stonebridge Group, une entreprise de consulting très liée à la Maison Blanche et au Département d’État. Quand la Russie était « à terre et hors jeu » , Hill avait l’habitude de rêver d’un « nouvel ordre mondial » sous hégémonie US. Maintenant, que ces russes peu reconnaissants ont méprisé ce que « l’Occident leur offrait » – c’est-à-dire « un statut social spécial avec l’OTAN, une relation privilégiée avec l’Union Européenne et une coopération internationale dans des efforts diplomatiques » – ils sont, à son avis , entrain d’essayer de ressusciter activement l’empire soviétique. Traduction : si vous n’êtes pas des vassaux, vous êtes contre nous. Bienvenus dans la Guerre Froide 2.0 .

Le Pentagone a sa propre version de cela, dirigée pas tant contre la Russie que contre la Chine qui, son think-tanksur les guerres futures l’affirme, est déjà en guerre avec Washington par de nombreuses façon. Par conséquent, si ce n’est pas l’Apocalypse maintenant, ce sera l’Armageddon demain. Et il va sans dire que pour toute chose qui va mal, tandis que le gouvernement d’Obama « pivote » de visu vers l’Asie et les médias US se gargarisent d’ une renaissance de la « politique de contention » de l’ère de la Guerre Froide dans le Pacifique, c’est la faute de la Chine.

S’enfonçant dans une folle précipitation vers la Guerre Froide 2.0, quelques faits risibles se font jour sur le terrain : le gouvernement US, avec 17,5 milliards de dollars de dette, envisage un affrontement financier avec la Russie, le plus grand producteur mondial d’énergie et importante puissance nucléaire, de même qu’il promeut aussi un encerclement économique militairement insoutenable autour de son plus grand créancier : La Chin e.

La Russie affiche un important excédent commercial. Les gigantesques banques chinoises n’auront aucun problème pour aider les banques russes si les fonds occidentaux s’épuisent. En termes de coopération inter-BRICS, peu de projets dépassent l’oléoduc de 30 milliards de dollars qui est planifié et qui s’étendra de la Russie vers l’Inde à travers le nord-ouest de la Chine.

Les compagnies chinoises discutent déjà avec empressement de la possibilité de participer à la création d’un couloir de transport de la Russie vers la Crimée, ainsi que d’un aéroport, un chantier naval, et un terminal de distribution de gaz naturel liquide sur place. Et un autre gambit [sacrifice en échecs] « thermonucléaire » est en cours : la naissance d’un équivalent pour le gaz naturel de l’Organisation de Pays exportateurs de Pétrole qui inclurait la Russie, l’Iran, et comme on le dit le mécontent allié des US, le Qatar.

Le (tacite) plan à long terme des BRICS implique la création d’un système économique alternatif qui inclut une corbeille de monnaies adossés à l’or qui laisserait de côté l’actuel système financier mondial centré sur les USA (ce n’est pas une surprise que la Russie et la Chine accumulent tout l’or possible). L’euro – une monnaie saine adossée sur de grands marchés de titres liquides et d’immenses réserves d’or – serait aussi la bienvenue.

Ce n’est pas un secret à Hong Kong que la Bank of China a utilisé un réseau SWIFT parallèle pour réaliser toute sorte de commerce avec Téhéran, qui est placé sous un régime dur de sanctions de la part des États-Unis d’Amérique. Comme Washington manie Visa et Mastercard comme armes dans une campagne croissante dans le style Guerre Froide contre la Russie, Moscou se propose à mettre en œuvre un système alternatif de cartes de paiement et de crédit qui ne soit pas contrôlé par l’industrie financière occidentale. Un chemin plus facile encore serait d’adopter le système chinois d’Union de Paiements dont les opérations ont déjà dépassé American Expressen volume global.

Je pivote juste sur moi-même

Il est probable qu’aucun « des pivots » du gouvernement d’Obama vers l’Asie puissent contenir la Chine (et la menacer à travers le contrôle des voies maritimes de l’énergie par la Marine de guerre US) réussisse à ce que Pékin s’éloigne de sa stratégie dite de « développement pacifique », inspirée de Deng Xiaoping, ayant l’intention de devenir une puissance commerciale mondiale.

Pas plus que le déploiement avancé de troupes US ou de l’OTAN en Europe Orientale et d’autres actes de style Guerre Froide ne dissuaderont Moscou d’un soigneux jeu d’adresse : s’assurer que la sphère d’influence russe en Ukraine demeure forte sans compromettre le commerce et les échanges, ainsi que les liens politiques avec l’Union Européenne, surtout, avec l’associé stratégique, l’Allemagne. C’est le Saint Graal de Moscou : une zone de libre-échange de Lisbonne à Vladivostok qui se reflète, (pas par hasard), dans le rêve chinois d’une nouvelle Route de la Soie jusqu’à l’Allemagne.

Pour sa part, Berlin, de plus en plus vigilante au sujet de Washington, déteste l’idée que l’Europe soit attrapée dans les griffes d’une Guerre Froide 2.0. Les dirigeants allemands ont des problèmes plus importants, y compris la tentative de stabiliser une UE branlante tandis qu’il faille éviter une faillite économique en Europe méridionale et centrale et l’avancée des partis de droite de plus en plus extrémistes.

De l’autre côté de l’Atlantique, le président Obama et ses hauts fonctionnaires donnent vraiment l’impression à se trouver pris dans leurs propres pivots, vers l’Iran, vers la Chine, vers les zones frontalières orientales de la Russie, et (inaperçus) vers l’Afrique. L’ironie de toutes ces manœuvres –militaires pour commencer – est qu’en réalité elles aident à ce que Moscou, Téhéran et Pékin renforcent leur propre stratégie en Eurasie et dans d’autres lieux, comme cela se voit en Syrie ou, fondamentalement dans plus d’accords énergétiques. Ils aident à renforcer aussi la coopération croissante stratégique entre la Chine et l’Iran. L’incessant discours du « ministère de la vérité » de Washington sur tous ces événements ignore soigneusement maintenant le fait que sans Moscou, l’ « Occident » ne se serait jamais assis pour discuter un accord nucléaire définitif avec l’Iran ou n’aurait obtenu un accord de désarmement chimique de Damas.

Quand les disputes entre la Chine et ses voisins de la Mer du Sud de la Chine et entre ce pays et le Japon sur les îles Senkaku/Diaoyou s’ajouteront à la crise de l’Ukraine, la conclusion inévitable sera que la Russie et la Chine considèrent que leurs zones frontalières et voies de navigation maritime sont propriété privée et ne vont pas accepter tranquillement les défis – qu’ils soient liés à une expansion de l’OTAN, un encerclement militaire US, ou aux boucliers anti-missiles. Ni Pékin, ni Moscou, ont un penchant pour la forme usuelle d’expansion impérialiste, malgré la version des événements qui est actuellement donnée au public occidental. Leurs « lignes rouges » continuent d’être de nature essentiellement défensive, et peu importe les intimidations utilisées pour les protéger.

Quel que soit ce que Washington veut, craint ou essaie d’empêcher, les faits sur le terrain suggèrent que dans les prochaines années Pékin, Moscou, et Téhéran s’approcheront, lentement mais sûrement, créant un nouvel axe géopolitique en Eurasie. Pendant ce temps, les USA perplexes, semblent complices dans la déconstruction de leur propre ordre mondial unipolaire, tandis qu’ils offrent aux BRICS une véritable occasion d’essayer de changer les règles du jeu.

La Russie et la Chine en mode pivot

Dans le monde des think-tanks de Washington, a été renforcée la conviction de que le Gouvernement Obama devrait se focaliser dans une réédition de la Guerre Froide grâce à une nouvelle version de la politique de contention pour « limiter le développement de la Russie comme puissance hégémonique ». La recette : armer les voisins des États de la Mer Baltique pour « contenir » la Russie. La Guerre Froide 2.0 existe parce que du point de vue des élites de Washington la première n’a jamais réellement pris fin.

Cependant, tout autant que les USA peuvent lutter contre l’émergence d’un monde multipolaire, avec des puissances multiples, les faits économiques sur le terrain montrent régulièrement de telles tendances. La question demeure : le déclin de l’Hégémon sera-t-il lent et raisonnablement ou entraînera t-il avec lui le monde entier dans ce qui a été appelé l’option « Samson » ?

Tandis que nous contemplons le déroulement du spectacle, sans que le coup final soit en vue, il faut rappeler qu’une nouvelle force grandit en Eurasie et que l’alliance stratégique sino-russe menace de dominer sa région vitale loin de ses contours. Maintenant c’est un cauchemar aux proportions « Mackinderesques » du point de vue de Washington. Il faut penser, par exemple, à comment le verrait Zbigniew Brzezinski, l’ex- conseiller national à sécurité, devenue un mentor dans la politique mondiale du président Obama.

Dans son livre de 1997 « The Grand Chessboard » [le grand échiquier], Brzezinski argumente que « la lutte pour la primauté mondiale continuera à se jouer » sur l’ « échiquier » de l’Eurasie, dont « l’Ukraine était un pivot géopolitique ». « Si Moscou récupère le contrôle de l’Ukraine », a-t-il écrit alors, la Russie « récupérera automatiquement les moyens pour devenir le puissant État impérial, embrassant l’Europe et l’Asie ».

Ceci demeure le principal soutien rationnel à la politique impériale de contention US – des voisins européens de la Russie à la Mer du Sud de la Chine. Cependant, sans une fin de partie à l’horizon, il faut garder l’œil sur un virage de la Russie vers l’Asie, la Chine pivotant de par le monde et les BRICS travaillant intensément à la tentative de réaliser un nouveau Siècle Eurasiatique.

Pepe Escobar

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marquetalia
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   Posté le 18-06-2014 à 12:34:33   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

maintenant,ce n est plus BRICS mais BRIICS,l indonésie s est ralliée aux pays émergents unifiés.
marquetalia
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   Posté le 20-06-2014 à 18:04:28   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

l inde,gendarme régional des u.s.a,cherche à bloquer la volonté chinoise de libérer l Asie de l hégémonie u.s http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20140616-narendra-modi-veut-resserrer-liens-inde-bhoutan-commerce-echanges-diplomatie-chine-energie/
Xuan
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   Posté le 13-08-2014 à 22:41:04   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Russie-Chine: l'accord sur l'échange de devises menace le dollar


mis en ligne par PCF Bassin d'Arcachon

MOSCOU, 12 août - RIA Novosti


L'accord conçu par la Russie et la Chine prévoyant des échanges de devises nationales (swap) pourrait mettre un terme à l'hégémonie du dollar, estime le quotidien autrichien Die Presse.

Selon le journal, l'apparition de l'euro a quelque peu affaibli les positions du "billet vert", qui a cessé d'être l'unique monnaie de réserve. A l'heure actuelle, la part de l'euro constitue environ 25% des réserves de change et celle du dollar 60%.

D'après la Bank Standard Chartered britannique, le yuan chinois est également utilisé en qualité de monnaie de réserve par 40% des banques centrales du monde. Il est aussi à noter qu'au cours des dernières années, presque tous les pays asiatiques ont sensiblement augmenté leurs réserves d'or.

Les Etats-Unis sont en mesure de ralentir cette tendance, mais pas de l'arrêter, constate le quotidien, soulignant que l'activation de l'accord entre la Russie et la Chine n'est qu'une question de temps.

Le journal rapporte également que la France a récemment soutenu l'idée d'en finir avec l'hégémonie du dollar.

La Banque de Russie et la Banque nationale de Chine ont mis au point samedi un accord d'échange de devises nationales (swap). Ce document ne tardera pas à renforcer le rôle du rouble et du yuan dans le commerce international.

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   Posté le 13-08-2014 à 22:43:43   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pékin ouvre un nouveau terminal pour envoyer des fruits et légumes en Russie


sur Histoire et société


La Chine ouvrira une nouvelle zone de contrôle douanier avec une procédure accélérée de vérification des produits passant la frontière russe, a annoncé l’Association régionale des affaires de Dongning, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Ce terminal est destiné avant tout aux exportations de fruits et légumes. Hormis la Chine, le ministère russe de l’Agriculture compte remplacer les fournitures alimentaires européennes grâce aux livraisons d’Amérique Latine, d’Egypte, de Turquie et du Maroc.

La création d’une zone commerciale transfrontalière pour les fruits et légumes dans le district de Dongning (province de Heilongjiang) à la frontière sino-russe a été rapportée par Interfax. Selon la présidente de l’Association de l’économie appliquée de Heilongjiang, Zhang Chunjiao, il est prévu d’ouvrir une zone de contrôle douanier de la compagnie Baojun pour mettre en place des exportations directes de fruits et légumes en Russie. "Il s’agit d’un marché de gros d’une superficie de 70 000 m² doté d’un entrepôt de 30 000 m², d’un entrepôt réfrigéré et d’autres structures" , a expliqué Zhang Chunjiao.

Le principal avantage de ce nouveau terminal sera le passage accéléré des procédures douanières grâce à l’absence d’une revérification des chargements dans l’entrepôt de contrôle. Les investissements dans ce projet s’élèvent à environ 9,7 millions de dollars. L’association a également annoncé qu’il était prévu d’ici la fin de l’année d’ouvrir un autre terminal pour exporter en Russie des produits agricoles – il est actuellement en cours de construction par la compagnie Dili.

La semaine dernière, le gouvernement russe a annoncé une liste noire de produits agricoles venant de l’UE, des USA, d’Australie et de Norvège interdits à l’importation en Russie. Cette liste inclut tous les fruits et légumes, le poisson, le lait et les produits laitiers, le porc, le bœuf et la viande de volaille.

Hormis la Chine, il est prévu de remplacer les fournitures des pays frappés par ces "contresanctions" grâce aux pays de la CEI et des partenaires commerciaux en Asie (Turquie, Iran), en Afrique du Nord (Egypte, Maroc) et en Amérique Latine (Chili, Argentine), a annoncé samedi le ministre russe de l’Agriculture Nikolaï Fedorov;

Jusqu’à l’arrivée des nouveaux fournisseurs sur le marché russe, le ministre compte sur la "compréhension" des réseaux commerciaux. "Nous nous entretenons tous les jours avec les représentants des réseaux commerciaux pour convenir des règles de conduite dans les circonstances actuelles" , a déclaré le ministre. Ce dernier a également reconnu que certains types de produits ne pourraient pas être remplacés: par exemple les fromages de France et d’Italie..

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   Posté le 13-08-2014 à 23:00:47   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur Histoire et Société :

Comment l’agressivité des Etats-Unis et de ses alliés a-t-elle réussi à réunir la Chine et la Russie? (Section 1)


13
AOÛT

1. L’interventionnisme américain a alerté les Chinois et les Russes




Au lendemain de l’effondrement de l’URSS, ce qui paraissait impensable la Russie et la Chine ont construit un partenariat stratégique qui visait à promouvoir toutes sortes de coopérations. Elles ont rassemblé leurs efforts pour lutter contre l’hégémonie américaine. Elles ont également développé leurs échanges économiques, en particulier dans les domaines militaro-techniques et énergétiques.

Une doctrine commune a été élaborée au niveau des relations internationales, la Russie et la Chine partagent une vision commune à propos de la nature des relations entre tous les pays du monde: le principe d’indépendance nationale, qui se caractérise par le droit à la souveraineté de chaque pays et l’intégrité territoriale sont considérés comme des conditions fondamentales pour l’équilibre international. Ils ont construit une sorte d’alliance défensive qui peu à peu est devenue une alternative à la vision hégémonique des Etats-Unis, afin de pouvoir contrer la stratégie d’influence américaine à travers le monde.

Beaucoup de commentateurs tablaient cependant sur la difficulté pour la Russie de concilier son envie de regagner sa place de premier rang avec des relations étroites avec un aussi puissant voisin susceptible de se poser en concurrent dans de nombreux domaines ? L’agressivité américaine a levé bien des obstacles entre la Russie et la Chine comme elle est en train d’en lever avec l’Inde, les pays d’Amérique latine et maintenant la Turquie.

Durant ces dernières années, les interventions militaires menées sous leadership américain au nom des droits de l’homme se sont multipliées. la Russie et la Chine se sont montrées très méfiantes, et ont adopté une position commune pour condamner de telles initiatives qui constituent, selon elles, autant de précédents fâcheux, mais c’est vraiment avec la Libye que ces deux pays ont fait front commun en particulier au Conseil de Sécurité. Il y a eu l’intervention de l’OTAN au Kosovo et en Serbie en 1999, et l’intervention de la coalition en Irak en 2003. Dans les deux cas, Moscou et Pékin ont estimé que ces opérations constituaient une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d’un Etat souverain, d’autant que celles-ci ont été initiées sans l’aval du Conseil de Sécurité de l’ONU. Ils se sont vivement insurgés contre la manière dont les Américains ont instrumentalisé les interventions de ce type, condamnant le bien fondé a priori des guerres déclenchées au nom de principes humanitaires, ou bien de la nécessité d’instaurer un régime démocratique.

On peut dire que la nécessité d’un monde multipolaire est née de ces deux expériences. En mai 2003, ils ont fait une déclaration commune pour condamner toute forme de politique fondée sur l’unilatéralisme. En juillet 2005, les présidents V. Poutine et Hu Jintao proposaient une déclaration conjointe sur l’ordre international au 21° siècle. Ils souhaitaient par ce biais rappeler à la communauté internationale l’importance d’un « ordre mondial juste et rationnel, reposant sur les principes et normes universellement reconnus du droit international » . Entre temps l’Amérique latine marquait son indépendance en refusant d’accepter un plan d’intégration comparable à celui qui existait déjà entre le Canada, les USA et le Mexique. Dans cet hémisphère débutait un processus de résistance que l’on a défini comme bolivarien , une union de résistance basée sur l’indépendance des républiques sud-américaines, les unes s’orientant vers plus de socialisme, mais toutes marquant leur volonté de souveraineté.

Un certain nombre de responsables russes et chinois ont considéré dès cette époque qu’il existait un risque potentiel d’assister à une intervention américaine directe ou indirecte sur leurs propres territoires, soit les zones d’influence situées à leurs frontières. Plus précisément, certaines régions soumises à des tensions séparatistes, telles que la Tchétchénie pour la Russie, ou bien Taïwan ou le Tibet pour la Chine. La situation actuelle de l’Ukraine a donné raison à ceux qui envisageaient un tel scénario.

Les événements de type « révolution de couleur » comme ce fut le cas en Géorgie et en Ukraine ont le signal de ce processus. Les trois révolutions – celle des ‘roses’ en Géorgie (novembre 2003 – janvier 2004), la ‘révolution orange’ en Ukraine (novembre-décembre 2004) et la ‘révolution des tulipes’ au Kirghizstan (avril 2005) – ont chacune suivi le même modèle : des groupes "révolutionnaires", soutenus par des ONGI (ONG internationales) américaines des droits de l’homme, se sont fermement opposés à l’influence politique russe dans leurs pays respectifs. Washington a subventionné un grand nombre de ces ONG.


_________________


La suite :

2- La stratégie commune de la Chine et de la Russie est née du rôle et de l’action de l’OTAN (suite II)


14
AOÛT


A- La manifestation du bellicisme des Etats-Unis: l’OTAN et la domination mondiale

l’OTAN a été créée à l’époque du monde bipolaire et Washington à cette époque a pris la tête d’une structure de défense regroupant d’autres pays occidentaux contre une attaque éventuelle de l’Union soviétique.
La fin du socialisme et surtout de l’URSS en bonne logique aurait dû signifier la fin de cette organisation militaire, il n’en a rien été au contraire, l’OTAN non seulement ne s’est pas dissoute mais elle a poursuivi une politique d’encerclement et elle s’est substituée de plus en plus souvent à des institutions internationales comme l’ONU, leur imposant ses vues, et court-circuitant le Conseil de sécurité de l’ONU.

Relayée par la supposée communauté internationale, en fait les pays de l’OTAN vassalisés qui adoptent sa doctrine et la relayent dans des médias aux ordres (1), l’OTAN prend en toute indépendance les décisions sur l’organisation de ses opérations, plus particulièrement en dehors de son territoire et avec l’utilisation des forces armées et brigue le contrôle mondial au bénéfice de l’impérialisme des Etats-Unis sous le terme de complexe militaro-industriel et qui depuis n’a cessé de croître en se financiarisant.
Je me permets de rappeler le discours de fin de mandat d’Eisenhower sur le sujet: A cause de la deuxième guerre mondiale explique-t-il "Nous avons été obligés de créer une industrie d’armement permanente de grande échelle. De plus, trois millions et demi d’hommes et de femmes sont directement impliqués dans la défense en tant qu’institution. Nous dépensons chaque année, rien que pour la sécurité militaire, une somme supérieure au revenu net de la totalité des sociétés US.

Cette conjonction d’une immense institution militaire et d’une grande industrie de l’armement est nouvelle dans l’expérience américaine. Son influence totale, économique, politique, spirituelle même, est ressentie dans chaque ville, dans chaque Parlement d’Etat, dans chaque bureau du Gouvernement fédéral. Nous reconnaissons le besoin impératif de ce développement. Mais nous ne devons pas manquer de comprendre ses graves implications. Notre labeur, nos ressources, nos gagne-pain… tous sont impliqués ; ainsi en va-t-il de la structure même de notre société.

Dans les assemblées du gouvernement, nous devons donc nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques. Nous ne devrions jamais rien prendre pour argent comptant. Seule une communauté de citoyens prompts à la réaction et bien informés pourra imposer un véritable entrelacement de l’énorme machinerie industrielle et militaire de la défense avec nos méthodes et nos buts pacifiques, de telle sorte que sécurité et liberté puissent prospérer ensemble."


L’alliance que l’on peut considérer comme le produit institutionnel de cette machine impérialiste brigue le contrôle mondial, pas seulement au niveau conscient de ses acteurs mais dans une logique qui est celle des intérêts généraux d’une classe dominante dont les Etats-Unis sont le bras armé et qui non contents d’avoir à eux seuls une puissance militaire supérieure à celle de tous les pays de la planète, se sont encore vassalisé des forces armées de pays comme la France, la Grande Bretagne, Israël et sont donc en mesure d’imposer leur logique stratégique à toutes les institutions internationales. Combiné avec la puissance du dollar et des institutions comme le FMI et la banque mondiale imposant des orientations au bénéfice des Etats-Unis et d’une classe impérialiste, un système de propagande qui fait que 90% des informations sont contrôlées par le même bloc, nous avons de fait tous les éléments d’une dictature mondiale à la recherche de la moindre dissidence réelle ou potentielle pour la briser dans des opérations de simple police tant la machine est lourde.

B- Les expéditions de Yougoslavie et d’Irak mais aussi la défense anti-missile

L’Otan, outre diverses expéditions dont le modèle post-union soviétique a été élaboré en Yousgoslavie, au coeur même de l’Europe dans une volonté de fragmenter un Etat à velléité socialiste mais surtout non directement assimilable par "l’allié" qu’est l’Union Européenne, a poursuivi selon les dirigeants russes et chinois une « stratégie d’encerclement » visant dans un premier temps à restreindre notablement leurs zones d’influence.
Un grand nombre de voix en Chine et en Russie notent que la logique veut qu’à terme leur soit appliqué la même stratégie de destruction et de fragmentation que celle inaugurée dans l’ex-Yougoslavie puis en Irak (2). de ce point de vue l’Ukraine a constitué un seuil qui témoigne de la véracité d’une telle vision.

Malgré les engagements pris avec Gorbatchev puis avec Eltsine, l’Otan continue à avancer vers les frontières de la Russie en avalant peu à peu les anciens pays socialistes.
Dès 1996, de nouveaux pays tels que la Pologne, la république tchèque, et la Hongrie ont été invités à rejoindre l’OTAN, ce qui a été suivi des faits en 1999.
Mais peu à peu sous l’impulsion de certains de ces pays dont la Pologne, c’est l’ancienne Union soviétique qui est visée comme dans le cas de la Géorgie en 2008, l’avancée est devenue encore plus manifeste avec l’Ukraine à partir de la Révolution orange.

C’est pourquoi la volonté d’élargissement de l’OTAN a été considérée comme un danger important pour les intérêts directs de la Russie. Indirectement, la Chine a estimé que ce renforcement de l’Alliance augmentait inévitablement le poids et la puissance des Etats-Unis dans un monde où ils disposaient déjà d’une supériorité flagrante.
Et comme nous allons le voir en 1994, Chine et Russie signent un partenariat constructif qui va être suivi d’autres initiatives. Ils mettent en place également ce qui va devenir l’Organisation de Coopération de Shanghai.

Une autre initiative des Etats-Unis soulève la méfiance de la Russie et de la Chine: le projet américain de défense anti missiles national.
Ce projet a été perçu comme une menace directe des Etats-Unis sur les intérêts russes et chinois puisqu’il remettait directement en cause le traité ABM (ie. Anti Ballistic Missile) de 1972, considéré comme la pierre angulaire de la stabilité stratégique.
Dans les faits, les Américains ont progressivement cherché à déployer certains systèmes dans la zone Pacifique en s’appuyant sur les pays qui leur étaient acquis sur le plan politique. Il s’agit de Taïwan, de la Corée du Sud, et du Japon.
La Chine et la Russie se sont vivement opposées à ce projet.
La première y a vu une restriction probable de son influence sur Taïwan, avec un risque de voir ce qu’elle continue à considérer comme une province vouloir définitivement accéder à son indépendance.
La Russie elle s’est trouvée récemment confrontée à une action parallèle de déploiement des systèmes pour cette défense anti missile en Pologne et en république tchèque, ce qui a encore rapproché la Chine et la Russie dans leur inquiétude non seulement sur l’encerclement mais désormais avec l’Ukraine et les menaces de renucléarisation de ce pays une offensive sur leur propre territoire.

2- La réponse sino-russe à l’encerclement et au bellicisme des Etats-Unis


A- Une doctrine commune sur le respect des souverainetés et la paix

A la suite de l’affaire de la Yougoslavie, dans laquelle non seulement le droit international, le conseil de sécurité ont été bafoués, mais rappelons que les Russes considèrent les Serbes comme un peuple frère et dans le même temps l’ambassade de Chine avait été bombardée pour l’inciter à accepter l’intervention de fait, en 1994, ces deux pays signent « le partenariat constructif » qui vise à instaurer des relations de bon voisinage, développer une coopération pacifique, et revendiquer un statut commun de non alignés. Nous sommes pourtant sous la présidence de Eltsine qui est celle d’un véritable protectorat de la CIA sur la Russie en particulier dans l’organisation des privatisations en Russie et dans l’ex-Union soviétique en se constituant une caste d’oligarques complètement intégrées aux visées de l’empire étatsunien.

En 1996, pourtant les présidents Boris Eltsine et Jiang Zemin veulent aller plus loin dans leur rapprochement peut-être déjà sous l’influence de l’ex- KGB qui reste une des rares institutions encore cohérente dans l’ex-Union soviétique. Alors que l’ex-puissance paraît complètement en état d’asservissement, déchirée par des luttes de clan, il reste le KGB et la force de l’ancienne diplomatie soviétique et ses relais dans le monde. Les deux présidents russe et chinois définissent un « partenariat stratégique pour le 21° siècle ». Cette politique est en fait celle du ministre russe des affaires étrangères de l’époque, Evguéni Primakov(4), qui considérait avoir été trompé par les Etats-Unis. Ancien haut responsable du KGB à l’époque soviétique, il devient ministre des Affaires étrangères russe de janvier 1996 à septembre 1998, et président du gouvernement de cette date jusqu’au 12 mai 1999 et on peut considérer que malgré la déchéance de plus en plus manifeste d’Eltsine, le démantèlement du pouvoir russe, la crise sociétale, s’opère à travers une nouvelle politique vers le monde arabe et surtout la mise en place d’un partenariat stratégique sino-russe l’élaboration d’un doctrine : les deux pays partagent une vision commune sur des sujets tels que le contrôle des armements, le rôle de l’ONU, dont les deux Etats sont membres permanents au Conseil de sécurité, qui doit selon eux rester l’institution unique pour la gestion des relations internationales. Cette coopération renforcée illustre une volonté partagée de contrebalancer l’hyper puissance et l’unilatéralisme américain.

C’est la période aussi où commence l’irrésistible ascension de Poutine. En août 1996 il est nommé à Moscou adjoint au directeur des affaires de la Présidence. En mars 1997, il entre dans l’administration présidentielle pour en devenir vice-président moins d’un an plus tard, chargé du Département principal de contrôle doté de pouvoirs étendus. Il devient ensuite (à partir de mai 1998) vice-directeur de l’administration présidentielle chargé de la gestion des relations avec les régions, toujours avec une importante influence dans le milieu des pouvoirs. En juillet 1998, il est nommé directeur du FSB, le Service fédéral de sécurité ; un poste qu’il occupera un peu plus d’un an, jusqu’à sa nomination à la fonction de président du gouvernement, le 9 août 1999. Il occupe en parallèle, de mars à août 1999, un poste de secrétaire du Conseil de sécurité de la Russie. À partir du 31 décembre 1999, il assure les fonctions de président de la Fédération de Russie par intérim à la suite de la démission de Boris Eltsine. Il devient président de plein exercice le 7 mai 2000. Confortablement réélu en 2004, il mène une grande politique de réformes marquée par un redressement de l’économie nationale et une politique institutionnelle tournée vers une concentration des pouvoirs présidentiels.

Le rapprochement de ces deux pays connaît alors une avancée encore plus significative avec la signature du « Traité d’amitié et de coopération » en juillet 2001, ce sera sous l’impulsion de la Chine qui souhaitait raviver le partenariat politique avec son voisin russe devant les menaces sur Taiwan et d’autre pays comme la Corée et le Japon, les missiles dont nous avons parlé. En effet, Poutine au départ sympathise plutôt avec une vision d’un partenariat avec l’Europe et singulièrement avec l’Allemagne, comme il croit à un partenariat avec les Américains. En 2000, il déclarait qu’il n’excluait pas nécessairement l’adhésion de la Russie à l’OTAN. Les Chinois, étaient très préoccupés par de telles déclarations, ont souhaité vivement réactiver le rapprochement avec leur voisin russe.Opportunité qui leur a été fournie par le déploiement de l’agressivité américaine.

Ces deux pays en effet, éprouvent un besoin durable de paix, de sécurité et de stabilité, conditions jugées indispensables pour permettre un développement économique durable. Jiang Zemin,a accédé en 1993, au poste de chef de l’État . Deng Xiaoping étant toujours vivant, Jiang Zemin continue la politique d’ouverture et de réformes de son prédécesseur. Sous ses mandats, il assiste à la rétrocession de Hong Kong et de Macao. Son projet est de récupérer aussi Taïwan. Les deux pays l’un sous l’influence de Poutine, l’autre de Jiang Zemin poursuivent une même vision de développement et de défense de l’intégrité territoriale. Le traité couvre plusieurs domaines qui relèvent des relations bilatérales, mais également des relations de portée régionale et internationale. Ensemble, ils réaffirment les principes fondamentaux qui doivent régir, selon eux, les relations internationales. Ils mettent à nouveau l’accent sur les principes de souveraineté et d’intégrité nationale, et réaffirment le respect des affaires intérieures comme un des fondements des relations entre Etats. Ils renouvelleront avec la déclaration bilatérale sur l’ordre mondial au 21° siècle qui précise que « tous les pays doivent respecter strictement les principes de respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, de la non-agression, de la non-ingérence dans les affaires des Etats tiers, de l’égalité et de l’avantage mutuel, de la coexistence pacifique », ou bien encore « le droit de tous les pays à choisir leur type de développement conformément à leurs spécificités nationales doit être pleinement garanti, de même que leur participation à égalité de droits aux affaires internationales ». Ils rappellent également le rôle déterminant de l’Organisation des Nations Unies, et en particulier l’importance de respecter les décisions (ou les non décisions) du conseil de sécurité même si elles ne coïncident pas nécessairement avec les volontés nationales ou celles issues d’organisations régionales.

S’élabore donc une doctrine commune qui sans prétendre affronter les Etats-Unis pose face à l’agressivité de cet empire mondialisé les limites à ne pas franchir mais ce faisant élaborent la base d’une contre-doctrine sur le développement et sur la paix condition de ce développement, paix qui passe par le respect des souverainetés et des institutions internationales.

B. La naissance de l’organisation de Coopération de Shanghai

L’Organisation de Coopération de Shanghai : il s’agit d’une organisation que l’on présente souvent à tort comme comparable à l’OTAN ce qui est inexact, elle n’en a ni la puissance, ni le caractère contraignant mais elle monte peu à peu en puissance.

C’est la Chine et la Russie qui sont à l’origine de l’Organisation de Coopération de Shanghai. En 1996, est créé le « Forum des cinq ». Il s’agit d’un accord sur le renforcement des mesures de confiance en matière militaire dans les régions frontalières (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan). Etant donné le succès rencontré, les pays signataires décident de transformer le Forum en organisation en 2001. La nouvelle organisation se dénomme « Organisation de Coopération de Shanghai ». Elle est fondée sur le principe de l’égalité et de la confiance mutuelle entre les partenaires, son champ d’action s’élargit et traite de la démilitarisation des frontières, les mesures de confiance aux enjeux sécuritaires et économiques régionaux, le combat contre le terrorisme, le séparatisme, et l’extrémisme.

En plus des six membres permanents, elle inclut des observateurs tels que la Mongolie, l’Inde, le Pakistan, et l’Iran. C’est la Russie qui a tout fait pour attirer l’Inde et c’est une innovation importante vu les relations traditionnellement tendues entre la Chine et l’Inde. Un modèle d’équilibre des méfiances et des tensions qui s’efforce de promouvoir une attitude commune sur le triple plan sécuritaire, économique, et politique, vise à renforcer la sécurité et la stabilité régionale, ainsi que l’aide aux processus économiques et aux processus d’intégration, tout en maintenant l’identité nationale et culturelle de chaque Etat. Dans le même temps où les Etats-Unis non seulement imposent des choix politiques qui ne sont que le prélude à des pillages et au frein au développement, installent partout des organisations séparatistes qui utilisent le trafic d’armes et de drogue pour mener des actions déstabilisatrices, cette organisation relativement souple permet la rencontre d’intérêts et même des manœuvres communes. Depuis 2004, l’OCS a acquis le statut d’observateur auprès de l’ONU..

Notons que le « forum des cinq » base de l’OCS a vu le jour à un moment où la tension montait entre Moscou et Washington à propos de l’élargissement de l’OTAN, tandis que la Chine et les Etats-Unis connaissaient une crise importante à propos du détroit de Taïwan. Donc malgré son affirmation d’organisation souple à caractère régional, elle est devenu une institution politique, une sorte de contre-modèle pour exprimer l’opposition à la vision d’un ordre mondial unilatéral, unipolaire. C’est déjà l’alternative d’un monde multipolaire. Elle a effet attractif évident et ce d’autant plus que c’est une des rares structures internationales asiatiques sans participation américaine…

On peut noter le parallélisme de la constitution de cette organisation avec le processus qui va se mettre en place à la même époque en Amérique latine, puis avec la création des BRICS. Et donc poursuivre l’historique de ce que l’on peut considérer comme un des processus les plus importants du monde post-soviétique.

Danielle Bleitrach


(1) Que l’on me permette de rappeler que ma rupture avec la direction actuelle du PCF date de 1996 et du refus de ce parti de donner toute sa puissance politique au grand mouvement qui secoue la France à l’époque et qui s’inscrit a contrario de la stratégie contrerévolutionnaire néolibérale post soviétique au profit de la préparation à la participation au gouvernement avec un PS qui a intégré l’Europe et la stratégie de l’OTAN.
Mais cette opposition devient publique avec la liste "Bouge l’Europe" et les contradictions devant l’intervention dans l’ex-Yougoslavie.
A cette époque j’écris pour la Pensée, un article intitulé "la troisième guerre mondiale a commencé à Sarajevo" .
J’y dénonce en particulier le fait que l’intervention au Kosovo a été initiée en contradiction avec les principes fondamentaux qui régissent la charte de l’ONU.
L’accord des membres du conseil de sécurité, en particulier de ses cinq membres permanents (France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Chine et Russie) était indispensable pour légitimer l’intervention de l’OTAN.

Etant donnée la position russe (et également chinoise) sur une action armée en Serbie, le veto était quasi certain.
L’OTAN l’a contourné en "omettant" de demander au conseil de sécurité l’autorisation de frapper.
Le secrétaire général de l’ONU a bien tenté de légitimer a posteriori l’action de l’OTAN, mais sa déclaration ne pouvait se substituer à une décision en bonne et due forme du conseil de sécurité. Ce qui s’est passé au Kosovo a été en quelque sorte l’acte de baptême de l’acceptation d’une dictature mondiale qui crée le chaos et rompt avec toute légalité internationale.

(2) En janvier 2003, la Russie s’est alignée sur la position franco allemande, et a annoncé son intention de formuler un véto au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies à propos de la résolution souhaitée par les américains qui avait pour but d’autoriser l’intervention en Irak.
Simultanément, la Russie et la Chine ont annoncé publiquement leur opposition à une toute intervention militaire en Irak.
Toujours en rappelant mon propre parcours politique c’est sur cette question que je suis désormais interdite de toute publication et référence à mon nom dans l’Humanité parce que je dénonce l’allégeance du responsable de l’époque aux questions internationales, Daniel Cereira qui écrit un article le 10 octobre 2012 sur le thème la guerre en Irak n’aura pas lieu, l’Europe l’empêchera.
Il faut noter que ces positions pro-européennes qui consistent dans le sillage du PS à ne pas se battre contre les expéditions de l’OTAN correspondent également à une sous-estimation de la nécessité des interventions dans les "réformes" en France, ainsi à cette sous-estimation du danger irakien correspond la non prise en compte de la réforme des retraites, caricaturalement M..Buffet envoie les militants nettoyer les plages de l’Atlantique sur lesquelles vient d’échouer un pétrolier.

(3) Primakov qui est le nouveau ministre des affaires étrangères en 1996 est non seulement un fin connaisseur du monde arabe mais les Chinois apprécient sa méfiance à l’égard de l’occident et sa vision orientaliste, eurasiatique de la destinée de la Russie.
Il s’agit là effectivement d’une très ancienne conception du rôle de la Russie qui à l’époque prend tout son sens comme une volonté de restaurer la dignité de la Russie. Quand il prend ses fonctions, il déclare : « La Russie doit marcher sur ses deux jambes, l’une orientée vers l’Occident, l’autre vers l’Occident » – Source : Interview d’E.Primakov à la Krasnaja Zvezda du 10 janvier 1997.


Edité le 01-09-2014 à 23:26:45 par Xuan




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Le corridor énergétique d'Asie centrale entre dans une nouvelle phase


MOSCOU/ACHGABAT, 28 août (Xinhua) -- En visite au Turkménistan, le vice-Premier ministre chinois Zhang Gaoli a appelé à intensifier la coopération énergétique, ce qui devrait faire entrer dans une nouvelle phase la construction du corridor énergétique d'Asie centrale.

CORRIDOR ENERGÉTIQUE

La coopération avec le Turkménistan fait partie intégrante de la coopération gagnant-gagnant de la Chine avec l'Asie centrale, représentée par le projet de gazoducs traversant les territoires du Turkménistan, du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan et de la Chine.

D'une longueur de 1830 km et parallèle aux lignes A et B, la ligne C a commencé à acheminer du gaz naturel vers la Chine en juin dernier. Ce tronçon traverse le centre de l'Ouzbékistan et le sud du Kazakhstan avant d'atteindre la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

La ligne A a été lancée en décembre 2009 et la ligne B en octobre 2010. Outre ces trois lignes, la ligne D devrait être lancée d'ici la fin de l'année et entrer en service en 2016. D'ici là, le transport de gaz combiné par gazoduc devrait atteindre l'objectif fixé de 65 milliards de mètres cubes par an.

Déterminés à développer un partenariat stratégique stable et mutuellement bénéfique en matière d'énergie sur le long terme, la Chine et le Kazakhstan ont convenu en mai d'accélérer la construction de nouveaux oléoducs et gazoducs transfrontaliers.

Le réseau d'oléoducs et de gazoducs a apporté des bénéfices considérables à tous les pays concernés.

Les gazoducs Chine-Turkménistan ont acheminé plus de 90 milliards de mètres cubes de gaz naturel au cours de ces dernières années. La Chine est devenue le premier partenaire commercial et le plus grand marché d'exportation du gaz naturel du Turkménistan ces trois dernières années.

En outre, la Chine et l'Ouzbékistan ont signé la semaine dernière des contrats d'une valeur de plus de six milliards de dollars, couvrant divers domaines tels que le commerce, le crédit pour la construction de gazoducs et les usines de traitement.

L'Asie centrale est considérée comme la deuxième source de pétrole et de gaz dans le monde après le golfe Persique, avec des réserves de plus de 30 milliards de tonnes de brut exploitable et de plus de 1000 milliards de mètres cubes de gaz naturel.

La coopération énergétique a dopé la croissance du volume des échanges entre la Chine et les quatre pays d'Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Kirghizistan), qui a atteint 40,2 milliards de dollars en 2013, soit une augmentation de 13% par rapport à l'année précédente, selon les statistiques du ministère chinois du Commerce.

CONCRETISATION DU CONSENSUS

La visite de M. Zhang au Turkménistan vise à concrétiser le consensus important obtenu par le président chinois Xi Jinping et son homologue turkmène Gourbangouly Berdymoukhamedov.

Dans la déclaration conjointe publiée au cours de la visite de M. Xi au Turkménistan en septembre dernier, les deux chefs d'Etat se sont engagés à prendre des mesures pour garantir le fonctionnement sûr et stable des lignes A et B de gazoducs entre le Turkménistan et la Chine ainsi que le bon déroulement du projet de gaz naturel sur la rive droite de l'Amou-Daria, un fleuve important d'Asie centrale.

Lors de la visite de M. Berdymoukhamedov en Chine en mai dernier, les deux pays ont paraphé une série d'accords de coopération dans divers domaines tels que l'énergie, l'agriculture, les transports, la finance et la culture.

Durant son séjour au Turkménistan, M. Zhang a fait remarquer que l'échange de visites par les présidents des deux pays en l'espace de moins d'un an avait élevé le partenariat stratégique Chine-Turkménistan à un nouveau palier et avait conduit à des accords stratégiques importants pour la coopération bilatérale dans tous les domaines.

Lors de la troisième réunion du Comité de coopération Chine-Turkménistan, M. Zhang a exhorté le comité à renforcer la coopération stratégique en matière d'énergie en assurant le fonctionnement sûr et stable des gazoducs.

Le Comité a été créé fin novembre 2010 avec pour objectif de promouvoir une coopération globale, pragmatique et à long terme entre les deux pays.


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La coopération énergétique sino-russe s'annonce prometteuse, selon l'ambassadeur de Chine
(INTERVIEW)

MOSCOU, 28 août (Xinhua) -- La coopération sino-russe dans le secteur de l'énergie a apporté des résultats concrets aux deux pays et devrait porter davantage de fruits, a déclaré l'ambassadeur de Chine en Russie, Li Hui.

"La coopération énergétique représente une part cruciale de la coopération pratique bilatérale et témoigne du haut niveau du partenariat stratégique de coopération globale sino-russe" , a indiqué M. Li à Xinhua en amont de la visite en Russie du vice-Premier ministre chinois, Zhang Gaoli.

M. Zhang, qui a terminé sa visite au Turkménistan, participera à la 11ème réunion du Comité de coopération énergétique sino-russe et à la cérémonie d'inauguration du projet du gazoduc sino-russe oriental.

M. Li a indiqué que les dix réunions auxquelles ont participé les deux vice-Premiers ministres ces six dernières années ont impulsé un vif élan à ce grand projet et que la coopération énergétique bilatérale est complémentaire et mutuellement bénéfique.

" La coopération énergétique est un sujet important de discussion à chaque rencontre des chefs d'Etat chinois et russe et il s'agit également d'un élément essentiel de tous les communiqués signés par les deux pays au cours des années ", a indiqué l'ambassadeur.

En 2013, la Chine a importé 24,35 millions de tonnes de pétrole brut, 27,28 millions de tonnes de charbon et 3,5 milliards de kilowatt-heures d'énergie de Russie, selon le diplomate.

M. Li a également fait savoir que les deux premiers réacteurs de la centrale nucléaire de Tianwan dans la province chinoise du Jiangsu (est), un projet conjoint sino-russe majeur, étaient entrés dans leur phase d'essai et que les deux autres étaient en construction.

Au cours de la visite du président russe Vladimir Poutine en Chine en mai, les deux parties avaient signé une série d'accords sur de grands projets, dont un contrat d'une valeur de 400 milliards de dollars sur la livraison de gaz et une livraison annuelle de 3 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié.

" Dans l'ensemble, la coopération énergétique est bonne, mais il y a des problèmes ", a noté l'ambassadeur.

Le principal problème relevé par M. Li est que les investissements directs des deux parties dans le secteur de l'énergie sont limités, ce qui est incompatible avec l'ampleur des échanges bilatéraux.

Beijing espère que Moscou améliorera son environnement d'investissement et attirera davantage de groupes énergétiques chinois en Russie, et la Chine est également prête à accueillir davantage d'investissements directs russes, a fait savoir le diplomate.

La structure de la coopération pratique bilatérale a évolué ces dernières années alors que les gouvernements chinois et russe travaillent en coopération étroite pour promouvoir des projets conjoints majeurs et renforcer la coopération dans des domaines tels que le pétrole, le gaz, l'énergie nucléaire et la protection de l'environnement, a indiqué M. Li.

Avec des efforts conjoints durables, la coopération énergétique sino-russe permettra à coup sûr d'obtenir davantage de résultats gagnants-gagnants et contribuera à porter le volume des échanges bilatéraux à 200 milliards de dollars, selon l'ambassadeur.

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Lire également : Le Kazakhstan propose de construire le gazoduc sino-russe à travers son territoire


Edité le 28-08-2014 à 22:02:40 par Xuan




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Sur le blog de Danielle Bleitrach :

L’originalité du projet euroasiatique tel qu’il se développe concrètement et le rôle de la Chine *


28 AOÛT



Quand Vladimir Poutine, en plein drame ukrainien, propose à l’Europe un projet : un continent qui irait de Brest à Vladivostok, un lieu d’échange économique et culturel, sans OTAN et missiles du moins à la fin du processus, quid de la Chine ? Et comment voit-il cette construction, quel type de relations entre les nations? S’agit-il de reproduire l’Union Soviétique et son centralisme comme on l’en accuse? L’analyse de l’ex-Asie centrale, le rôle joué par la Chine, le projet d’une lutte contre le sous développement avec paix et intérêts réciproques doit être confronté au fait et à l’espace réel qui existe déjà dans la zone asiatique.

D’abord la présence de la Chine. C’est une dimension essentielle puisqu’il s’agit de construire cet espace comme un facteur d’indépendance par rapport au bellicisme des États-Unis, mais pas comme une espace fermé sur dieu sait quel mythe de l’Europe chrétienne mais bien dans une nouvelle configuration ouverte sur l’Asie, l’Afrique, sur de nouveaux rapports sud-sud.

Dans l’Asie centrale qui appartenait jadis à l’Union soviétique, la Chine n’était pas une voisin ou un partenaire des Républiques soviétiques. Même au temps des amours avec Mao, dans les années 50 tout passait par le centre puis quand ce fut la rupture et l’hostilité, je me souviens combien Cathay était une entité crainte. Aujourd’hui, le Chine s’est imposée comme un voisin présent, incontournable même dans les 5 états d’Asie centrale indépendants depuis 1991 qui ont suivi des trajectoires nationales propres.

Ces 5 Etats n’ont pas manifesté de vocation à l’unité. Au point qu’il a été impossible de créer des institutions qui regroupaient ces Etats et eux seuls. Les élites issus de l’ère soviétique se méfient de toute centralisation supranationales qui freineraient leur capacité de pillage, ici comme partout dans l’ex-espace soviétique on retrouve le même cas de figure, un peuple nostalgique et des élites pour qui l’Union soviétique est un repoussoir. Pourtant tous les pays limitrophes ont tenté de les pousser à cette union, l’Iran est arrivé à bâtir un modeste lien avec le Tadjikistan et l’Afghanistan, mais est incapable d’intégrer les Turcs. Même liens de la Turquie avec les Républiques turcophones, mais même incapacité à créer cette unite mythique.

La Russie avec le pragmatique Poutine est passé d’une tentative de réintégrer les Républiques perdues dans la Communauté des Etats Indépendants (CEI) à des logiques mieux ciblées sur des Etats frères qui laissent de côté les Etats hostiles. Le noyau de cette stratégie est constituée par les trois Etats que l’on a vu à l’oeuvre à Minsk, la Bielorussie, la Russie et le Kazakhstan, avec leur Union douanière devenu espace unifié en 2016 et l’Organisation du Traité de Sécurité collective (OTSC). Il ne s’agit plus d’intégrer de manière égale les 5 Etats d’Asie centrale mais en se concentrant sur des partenariat privilégiés avec le Kazakhstan de deux d’entre eux qui sont le Kirghizstan et le Tadjikistan. Mais il existe une autre logique d’intégration dans laquelle peut entrer le méfiant Ouzbékistan qui est justement eurasienne et hors espace anciennement soviétique dans laquelle la présence chinoise joue un rôle comme la Russie joue un rôle dans l’adhésion de l’Inde pour surmonter son hostilité à la Chine.

La Chine a fait une entrée en force dans cet espace centrasiatique d’identité régionale. L’organisation de Coopération de Shanghai (OCS), créé en 2001 sur la base du Groupe de Shanghai impulsé comme nous l’avons vu en 1996, inclut quatre des 5 Etats centrasiatiques, ainsi que la Russie et la Chine. Le Turkmenistan, qui s’est arrogé une "neutralité perpétuelle" n’en fait pas partie mais gravite autour et bénéficie d’une relation privilégiée avec la Chine.

L’OCS n’a rien à voir avec l’OTAN même si elle est construite sur les menaces sécuritaires que doivent affronter ensemble les Etats membres en particulier le terrorisme. En fait, le travail en commun se limite souvent à l’échange d’information sur les individus et les groupes qui menacent. Les trois "maux" (terrorisme, fondamentalisme et séparatisme) confrontent les partenaires à l’omniprésence des Etats-Unis et créent les conditions d’intérêts communs que chaque opération de ces derniers sur la scène mondiale renforce. L’OCS a une visibilité au plan international qui est bien supérieure à sa capacité d’action réelle. Par sa souplesse elle offre un cadre multilatéral à des actions qui sont avant tout bilatérales. Elle a fourni un cadre efficace aux discussions sur les tracés de frontière avec la Russie et la Chine pour le Kazakhstan, le Kirghiztan et le Tadjikistan, alors que tout a été négocié d’une manière bilatérale. La Chine a développé ses investissements, la Chine est devenu en dix ans le premier partenaire de toute l’Asie centrale avec des choix privilégiés en faveur du Kirghizstan et du Tadjikistan et une réussite éclatante, la construction par la Chine en un temps record su gazoduc sino-centrasiatique qui part du Turkménistan pour rejoindre le Xinjuang en transitant par l’Ouzbekistanet le Kazaskhstan: chaque tronçon a été négocié d’une manière bilatérale, mais les trois pays se sont retrouvés à la même table avec la Chine, le Kazaskhstan représentant aussi la CEI.

Cet espace souple non concurrent d’autres à l’inverse de l’OTAN mais aussi de l’UE a acquis une visibilité sur la scène internationale parce qu’il correspond à ce monde multipolaire qui tente d’émerger, un monde qui respecte les identités nationales et qui marche d’autant mieux que ni les Etats-Unis, ni l’Europe n’y sont représentés. C’est dire le pari tenté par Poutine et ses deux alliés de la CEI de s’adresser à Minsk à l’Europe pour leur propose non pas de rompre avec les Etats-Unis mais de manifester un indépendance comparable à celle de ce monde en train de naître. Sa principale cible sont l’Allemagne mais aussi la France. En gros il leur est proposé une espace de développement dans lequel chacun garde sa souveraineté et sa trajectoire nationale.

La Chine et particulièrement son nouveau président est particulièrement intéressé au projet tel qu’il a été esquissé à Minsk. Elle a non seulement noué d’efficaces partenariats économiques mais elle a proposé une symbolique, celle de la route de la soie qui n’est pas illusoire puisque dans le même temps les échanges sont réorientés vers l’est, vers l’Asie-pacifique mêlant les tigres et dragons d’Asie aux caravanes de l’Islam antique. Pour Pékin la référence explicite est celle de la dynastie Han (IIe siècle avant notre ère), l’Islam est contenu dans un espace préislamique qui donne de la profondeur historique à la présence chinoise. Le commerce, les échanges mutuellement avantageux, le respect des politiques nationales, qu’il s’agisse de la Chine ou de la Russie tendent à s’exercer dans une réflexion culturelle dans laquelle le travail des historiens, des archéologues est important…

La visibilité de la Chine sur le plan symbolique autant que sur celui du commerce et de la sécurité a été travaillé dans le bilatéralisme en prenant en compte les objectifs spécifiques des nations , les deux pays les plus marqués par l’empreinte chinoise sont le Kirghizstan et le Kazakhstan , suivis en ordre décroissant par le Tadjikistan, l’Ouzbekistan et enfin le Turkmenistan. Le Kirghiztan avec sa base de l’OTAN est le plus compliqué, la population est aisément soulevée par des "révolutions", celle des tulipes a justement pris comme prétexte l’invasion chinoise. Mais la Chine s’est imposée de manière unique dans l’économie kirghize, elle occupe les deux tiers de l’importation et a réorienté l’économie Kirghize en plateforme des produits commerciaux chinois dans toute l’Asie centrale. (les Etats Unis en avaient la plateforme de la drogue et des armes. Les bazars kirghizes ont crée une classe de commerçant qui a investi dans la politique en achetant des députés et en investissant dans les manifestations de masse (à la manière du bazar de Téhéran). C’est le pays le plus démocratique de l’Asie centrale avec une vie associative et politique, de grands débats publics qu’il faut bien mettre en relation avec ces caravansérails.

Au Kazakhstan, les relations avec la chine sont mieux contrôlées par les autorités dès l’indépendance. les questions territoriales réglées dès 1994-96 même si cela reste un thème sensible en particulier le pompage des fleuves par la Chine et le refus par la population de voir accorder des terres cultivables aux Chinois. Le Kazakhstan a un choix économique plus diversifié avec l’UE comme premier fournisseur l’UE, la Russie, puis la Chine. la balance commerciale plus équilibrée puisque le Kazakhstan fournit de l’uranium à la Chine. Mais comme le Kazakhstan partage le projet géostratégique de l’Eurasie de Moscou tout est fait pour créer les conditions de l’amitié avec la Chine mais d’une manière maîtrisée.

Ces quelques données nous permettent de mesurer la manière dont ce projet actuellement en pleine réalisation a joué dans les transformations sociales, politique et culturelles. la plupart des régions frontalières sont en pleine transformation. Pékin investit des sommes considérables dans les chemins transfrontalier, des milliers de kilomètres de routes asphaltées reliant les capitales entre elles ont donné vie à des régions autrefois sous développées avec des zones de libre échange avec des simplifications dans les procédures de visa. Notons que dès que la Russie a décidé en réponse aux sanctions un embargo sur l’agroalimentaire et les nourritures, Pékin a tout de suite mis en place une zone de libre échange pour y accueillir le transit de l’Amérique latine entre la Chine et la Russie sur le modèle existant entre la Chine et le Kazakhstan.

Il faudrait encore parler de l’utilisation des minorités dans ces échanges transfrontaliers, par exemples les Douganes qui étaient des chinois arrivés en Asie centrale au X e siècle, ils ont ramplacé les hommes d’affaire Ouïgours soupçonnés d’être les agents de la CIA et de financer partout les mouvements séparatistes et indépendantistes. Il s’agit d’un groupe qui favorise le commerce mais qui est aussi chargé de valoriser la présence culturelle.

Histoire et société

* Je ne signerai pas cet article car il s’agit pour l’essentiel du résumé de l’article paru dans un numéro spécial d’Herodote consacré à la Chine.: Marlène Laruelle et Sébastien Peyrouse, "Cune à tous les étages". L’impact du voisinage de la Chine sur les transformations spatiales et sociales centrasiatiques. Herodote. 3° trimestre 2013, N°150. Regards géopolitiques sur la Chine. je recommande également l’article sur la question de l’environnement en Chine.

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La Russie lance la construction d'un gazoduc géant vers la Chine


Le Monde.fr avec AFP | 01.09.2014


Le président russe, Vladimir Poutine, et le président chinois, Xi Jinping, à Shanghaï en mai.

En pleine guerre du gaz avec l'Ukraine et escalade des sanctions avec les Occidentaux, le symbole est fort. Vladimir Poutine a lancé, lundi 1er septembre, la construction du gazoduc par lequel la Russie va exporter massivement du gaz à la Chine et rééquilibrer ses échanges commerciaux vers l'Asie.
« Nous lançons le plus grand projet de construction au monde. Il n'y en aura pas de plus important dans un futur proche » , a souligné le président russe, lors d'une cérémonie en Iakoutie, en Sibérie orientale.

Le gazoduc « Force de Sibérie » – qui sera long de 4 000 kilomètres pour une capacité de 61 milliards de mètres cubes – doit permettre de relier les gisements de Sibérie orientale au réseau gazier existant et de le prolonger vers le district d'Extrême-Orient, jusqu'à Khabarovsk et Vladivostok. Sa construction et celle des infrastructures liées est estimée à 55 milliards de dollars.

...

Il doit surtout permettre à Moscou d'honorer le mégacontrat qu'il a signé en mai avec Pékin, après dix ans de difficiles négociations. Au programme : des livraisons de 38 milliards de mètres cubes par an à partir de 2018, pour 400 milliards de dollars sur trente ans. La construction du tronçon chinois doit commencer début 2015, selon le vice-premier ministre Zhang Gaoli.

Les exportations de gaz russe se font actuellement vers les pays d'ex-URSS et l'Union européenne. L'accord gazier correspond à une volonté de Moscou de rééquilibrer son commerce extérieur, actuellement tourné vers l'UE, en faveur des pays asiatiques.

[...]

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La Russie et la Chine entament le plus grand projet au monde

© Photo: RIA Novosti/Aleksey Nikolskyi

Par La Voix de la Russie

Le gazoduc Sila Sibiri (Force de la Sibérie) n'aura pas d'égal au monde dans une perspective prévisible, a déclaré le président de Russie Vladimir Poutine. Lundi il a participé à la cérémonie du coup d'envoi de sa construction à Yakoutsk. Le nouveau système de transport de gaz dont la première soudure a été réalisée aujourd'hui fournira le gaz russe à la Chine. Selon Vladimir Poutine la Russie et la Chine entament le plus grand projet de construction dans le monde. Dans ce domaine rien de plus grand n'aura lieu au monde dans un proche avenir, a souligné le président russe.

Le coût approximatif de la construction s'élève à 21 milliards de dollars. Le gaz destiné à la livraison à la Chine sera extrait dans les gisements de Tchaïnda et de Kovykta en Sibérie orientale. Le gazoduc qui ralliera ces deux gisements sera long de près de 4 000 kilomètres. Le gisement de Tchaïanda en Yakoutie sera exploité le premier. Un tuyau sera posé entre Tchaïnda et Blagovechtchensk sur la frontière avec la Chine. Ce secteur doit être mis en exploitation en 2018. L'extraction dans le gisement de Tchaïna débutera la même année. Les fournitures directes vers la Chine sont prévues pour 2019.

Gazprom et CNPC ont signé un contrat de fourniture annuelle de 38 milliards de mètres cubes de gaz en mai dernier. Le montant de ce contrat de 30 ans est de 400 milliards de dollars. Aux termes du contrat CNPC payera à Gazprom une avance avoisinant la moitié de cette somme avant le début de la construction. Le projet d'un gazoduc entre deux plus grands gisements de la Sibérie orientale a été mis au point depuis le début de 2011 et dépendait directement de la signature du contrat avec la Chine, signale le directeur de l'Institut russe de l'énergie nationale Sergueï Pravossoudov :

« La Chine est un marché très important pour Gazprom. Les gisements de Sibérie orientale sont tellement grands que personne ne les exploitera uniquement pour le marché intérieur. Les investissements sont importants et les consommateurs peu nombreux. L'accord sur les fournitures du gaz russe à la Chine est le plus grand contrat de toute l'histoire de l'industrie gazière. Il est très important pour le développement de la Sibérie orientale et de l'Extrême-Orient » .

Le gazoduc servira à exporter le gaz vers la Chine et à le livrer sur le marché intérieur. Le président de Russie a noté lundi au cours de sa rencontre avec les étudiants de l'Université fédérale du Nord-Est que la construction du gazoduc Sila Sibiri permettrait dans l'avenir de connecter entre eux tous les réseaux gaziers de Russie et d'effectuer les livraisons des ressources énergétiques en fonction de la conjoncture mondiale.

Les experts signalent l'avantage du gazoduc pour la Russie et la Chine. La Chine a d'ores et déjà besoin d'environ 20 milliards de mètres cubes de gaz par an en sus de ses propres réserves. A présent 70 % des besoins chinois en énergie et chaleur sont assurés par le charbon. Soucieux des problèmes écologiques, les dirigeants chinois se fixent pour objectif d'augmenter la part du gaz de 18 % par an.
La Chine a quatre sources principales d'approvisionnement en gaz. Le sud du pays est ravitaillé par un gazoduc depuis la Birmanie qui fournit environ 10 milliards de m3 par an. A l'ouest, le gaz est reçu depuis le Turkménistan (environ 26 milliards de m3).
La Russie est prête à fournir à son voisin 68 milliards de mètres cubes par an.
Les provinces du nord-est de la Chine seront approvisionnées par Sila Sibiri. La construction d'un autre gazoduc, Altaï, d'une capacité approximative de 30 milliards de mètres cubes, est prévue pour ravitailler les provinces chinoises du nord-ouest.

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Le vice-PM chinois s'attend à une extension de la coopération entre les géants énergétiques chinois et russes



MOSCOU, 1er septembre (Xinhua) --

En s'appuyant sur les succès passés de la coopération énergétique entre la Russie et la Chine, le vice-Premier ministre chinois Zhang Gaoli, en visite en Russie, a exprimé samedi l'espoir que les géants énergétiques des deux pays développeront davantage leur coopération bilatérale pour parvenir à des succès encore plus importants.

M. Zhang a tenu ces propos lors de réunions distinctes avec le patron de Rosneft, Igor Setchine, et celui de Gazprom, Alexeï Miller. Rosneft et Gazprom sont les deux poids-lourds russes du pétrole et du gaz.

M. Zhang est actuellement à Iakoutsk, la capitale de la république fédérale de Sakha (Iakoutie) dans la région de l'Extrême-Orient russe, pour inaugurer la construction de la partie russe de la Route est du gazoduc entre la Chine et la Russie.

M. Zhang a également coprésidé samedi la 11e réunion du Comité de coopération énergétique sino-russe à Moscou avec le vice-Premier ministre russe, Arkadi Dvorkovitch.

M. Zhang doit également participer avec le président russe Vladimir Poutine à la cérémonie de lancement de la construction de la partie russe de la Route est du gazoduc sino-russe.

Lors de ses réunions distinctes avec MM. Setchine et Miller, M. Zhang a déclaré que sa visite actuelle en Russie reflète la grande importance accordée par la Chine à sa coopération énergétique avec la Russie.

Il a exprimé l'espoir que les compagnies pétrolières et gazières chinoises et russes continuent d'approfondir et d'étendre leur coopération bilatérale en s'appuyant sur les succès passés de cette coopération, et qu'en accord avec le consensus atteint entre les chefs d'Etat des deux pays, la coopération énergétique soit promue pour parvenir à des succès encore plus importants pour stimuler le développement économique des deux pays, dans l'intérêt des deux peuples.

Selon lui, la coopération énergétique entre les deux pays, en particulier dans les domaines du pétrole et du gaz, a été très fructueuse ces dernières années. Les deux parties ont construit des oléoducs reliant les deux pays, et l'approvisionnement en pétrole brut passe par les Routes est et ouest.

Lorsque les présidents des deux pays se sont rencontrés en mai dernier à Shanghai, les deux parties ont conclu un accord important sur la construction de la Route est du gazoduc sino-russe, ce qui a constitué une percée historique en matière de coopération dans le domaine du gaz naturel, selon M. Zhang.

M. Zhang a noté que les entreprises concernées dans les deux pays avaient mené une coopération étroite et contribué de façon importante au développement rapide de la coopération énergétique sino-russe.

Lors de leurs réunions distinctes avec M. Zhang, MM. Setchine et Miller ont souligné la grande importance de la coopération Russie-Chine dans les domaines du pétrole et du gaz, en indiquant que cette coopération est un facteur de croissance économique pour les deux pays.

Les deux hommes ont déclaré que Rosneft et Gazprom étaient prêts à se plier au consensus atteint entre les chefs d'Etat des deux pays, à coopérer étroitement avec les entreprises chinoises pour honorer sincèrement les accords signés et à assurer le développement fluide de la mise en oeuvre des projets conjoints.

Ils ont également exprimé l'espoir d'explorer de nouvelles aires de coopérations entre les géants de l'énergie russes et leurs partenaires chinois dans les domaines du pétrole et du gaz.

D'après les contrats signés entre la China National Petroleum Corporation (CNPC) et Gazprom, la partie russe doit lancer ce lundi la construction du tronçon russe de la Route est du gazoduc sino-russe. Sur une période de trente ans qui doit commencer en 2018, la Russie exportera chaque année 38 milliards de mètres cubes de gaz à la Chine par le biais de ce gazoduc.

En plus des accords sur les oléoducs, la CNPC et Rosneft travaillent également sur un projet de rafinerie de pétrole en joint-venture dans la ville chinoise de Tianjin (nord).

En 2013, la Chine a importé de la Russie 24,35 millions de tonnes de pétrole brut, 27,28 millions de tonnes de charbon et 3,5 milliards de kw/h d'électricité.


Edité le 01-09-2014 à 23:11:42 par Xuan




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source

La Russie et la Chine vont signer une quarantaine d'accords



Par AFP, publié le 13/10/2014 à 12:45


Moscou - La Russie et la Chine vont signer une quarantaine d'accords "importants" lors de la visite à Moscou du Premier ministre chinois Li Keqiang, a annoncé lundi le chef du gouvernement russe Dmitri Medvedev, alors que la Russie, engagée dans en bras de fer avec l'Occident, tente de resserrer ses liens avec Pékin.

"Nous avons un agenda très chargé (...). Nous allons participer à la signature d'un grand nombre de documents", a déclaré M. Medvedev, cité par l'agence officielle TASS, lors du début de la rencontre avec Li Kequiang. Il s'agit "d'environ 40 documents bilatéraux très importants", a-t-il souligné.

Parmi ces documents figure notamment un accord intergouvernemental, indispensable pour que la Russie puisse livrer pour la première fois du gaz à la Chine par gazoduc, dans le cadre d'un contrat signé en mai avec Pékin, après dix ans de difficiles négociations, a affirmé l'agence citant une source au sein du gouvernement russe.
Ce mégacontrat est estimé à 400 milliards de dollars sur 30 ans et prévoit des livraisons de 38 milliards de mètres cubes par an à partir de 2018, via le gazoduc "Force de Sibérie" dont la construction a été lancée début septembre en Iakoutie (Sibérie Orientale).

Il s'agit également d'accords sur le renforcement de la coopération entre le géant gazier russe Gazprom, le numéro un du pétrole russe Rosneft et le groupe chinois CNPC, selon la source gouvernementale citée par TASS.
Un accord de coopération entre de grandes banques russes et chinoises devrait aussi être signé lors de la rencontre entre M. Medvedev et Li Kequiang, selon la même source.

Le niveau des relations entre la Chine et la Russie "est très élevé et peut être caractérisé comme un partenariat stratégique" , a souligné M. Medvedev.
"La Chine est notre premier partenaire pour le commerce extérieur" , a-t-il précisé.
Au cours de six dernières années, "le montant du commerce bilatéral a plus que doublé, en passant de 40 à 90 milliards de dollars" , a indiqué M. Medvedev.
"Vous et moi, nous voulons donner une impulsion au développement de la coopération russo-chinoise dans tous les domaines" , a déclaré pour sa part Li Kequiang, saluant son homologue russe comme son "ancien ami".

Mardi, le Premier ministre chinois devrait également être accueilli par le président russe Vladimir Poutine.

La visite de Li Kequiang intervient au moment où la Russie, engagée dans un bras de fer inédit depuis la fin de la Guerre froide avec les Occidentaux en raison de la crise ukrainienne, a accéléré son rapprochement avec Pékin à coups d'importants contrats dans le domaine énergétique.

par AFP

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Xuan
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   Posté le 23-10-2014 à 20:38:07   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

1er septembre 2014
Pékin opposé aux sanctions contre la Russie


© RIA Novosti. Mikhail Klimentiev

MOSCOU, 1-er septembre - RIA Novosti/La Voix de la Russie Pékin est catégoriquement opposé aux sanctions des Etats-Unis et de l'Union européenne contre Moscou, comme à toute tentative d'entraver le développement de la Russie, a indiqué lundi le vice-premier ministre chinois Zhang Gaoli lors de négociations avec le président russe Vladimir Poutine.
"La Chine est catégoriquement contre les sanctions des Etats-Unis et de l'Occident visant la Russie, contre les "révolutions colorées", contre les tentatives d'entraver le développement de la Russie", a déclaré le responsable, cité par le service de presse du Kremlin.

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   Posté le 24-10-2014 à 11:04:08   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

en meme temps,la Chine établit une Banque Régionale en Asie,qui exclut le Japon,la Corée du sud,l Indonésie(et,evidemment,Taiwan) http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/10/24/pekin-signe-avec-20-pays-pour-etablir-une-banque-regionale-en-asie_4511772_3216.html

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   Posté le 24-10-2014 à 11:05:39   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

et la Corée du Nord ainsi que le Bhoutan?il faut esperer qu après le retrait u.s d Afghanistan fin 2016,ce pays se rapprochera de Pékin.


Edité le 24-10-2014 à 11:07:39 par marquetalia




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   Posté le 24-10-2014 à 11:45:31   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

la Chine acquerira t elle la base de Mers-el-Kébir?http://michelcollon.info/Jeu-d-influences-en-Afrique-du.html

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