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 les précaires et la crise

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Xuan
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   Posté le 21-08-2012 à 15:32:20   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous un article paru dans le Monde
et sur le blog de J. Tourtaux.
On le prendra comme un simple témoignage, mais non comme une caution pour
le "contrat de sécurisation professionnelle" évidemment.

CDD, intérimaires... les victimes cachées de la crise





Les plans de licenciement –en cours ou à venir– font la "une" . Mais c'est sans bruit que d'autres victimes de la crise perdent leur travail. Ces salariés intérimaires ou en contrat à durée déterminée (CDD), qui sont les premières "variables d'ajustement" de l'emploi. En juin, selon des chiffres récents, le nombre d'intérimaires a baissé de 60 000 sur un an (– 9 %). Ainsi, à l'usine Sovab, filiale de Renault, de Batilly (Meurthe-et-Moselle), les contrats de 340 intérimaires n'ont pas été renouvelés au deuxième trimestre. Chez PSA, selon la CGT, le site de Sochaux a vu partir, à la même période, 350 intérimaires, auxquels viendront s'ajouter, en octobre, 300 autres.

"Avant d'engager un plan de sauvegarde de l'emploi [PSE, plan social], lesentreprises en difficulté commencent par ne pas renouveler les intérims et les CDD, observe Annie Jeanne, présidente de l'Association nationale des directeurs de missions locales pour l'emploi des jeunes. Cela se fait sans douleur apparente, sans état d'âme, sans discussion au comité d'entreprise car l'entreprise n'est pas l'employeur des intérimaires. Il y a une sorte de voile sur ce phénomène de casse sociale."

"PAS DE SUIVI"

Les intéressés déplorent qu' "on ne parle pas d'[eux]" , comme le dit Jean-Claude, 35 ans, sans contrat depuis l'été 2011. Il en vient presque à regretter d'avoir refusé le CDI proposé en 2009 dans un centre d'appels. "Les conditions de travail étaient déplorables , explique-t-il. Je pensais trouver du travail ailleurs. La crise paraissait loin, vue de ma région" , dans l'ouest de la France. En 2010, il trouve un contrat de huit mois. A l'été 2011, il en décroche un de trois mois. Puis, plus rien. Le 1er septembre, Jean-Claude, désormais au RSA (revenu de solidarité active), devraitcommencer un CDD d'un mois. "Un coup de bol. J'avais un piston."

Edith, elle, à 60 ans, a décidé de prendre sa retraite, même si elle ne percevra que 700 euros par mois. Ce sera toujours plus que son RSA. La crise, elle l'a prise de "plein fouet" , dit-elle. En 2009, "j'ai eu un contrat de quinze jours dans une société d'autoradios et on m'avait dit que ça pourrait durer six mois. Mais est arrivée la grosse crise." L'entreprise a fermé. Depuis septembre 2011, Edith n'a pas eu le moindre travail.

Qui suit ces précaires ? Qui les aide ? "Les intérimaires ne sont pas laissés à eux-mêmes , assure François Roux, délégué général de la fédération patronale des Professionnels de l'intérim, services et métiers de l'emploi (Prisme). Les agences reprennent les intérimaires dès que c'est possible."

Edith conteste : "Quand l'entreprise d'autoradios a fermé, on ne m'a rien proposé. Les sociétés d'intérim ne s'occupent plus de nous quand un contrat s'achève."

"SOUVENT, ILS N'ADHÈRENT PAS AUX SYNDICATS"

Les syndicats ont peu de contacts avec ces collègues de passage. "Souvent, ils n'adhèrent pas aux syndicats", justifie-t-on à la CFDT d'Arcelor Mittal.
" On n'a pas de suivi des intérimaires partis , renchérit Alain Delaveau, secrétaire de la CGT de la Fonderie du Poitou Fonte (Maine-et-Loire). Nous sommes déjà débordés par un tas de réunions. Et eux ne viennent pas nous voir quand ils partent. " Et d'ajouter : "Dans les PSE, aucun accompagnement n'est prévu pour les fins de contrats d'intérim. Il y a un vide juridique. C'est aux politiques d'agir."

Des actions solidaires entre CDI et intérimaires ont parfois lieu, comme celle, début juillet, dans l'activité peinture de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois. Elle a débouché, pour les intérimaires, sur le renouvellement de leurs contrats d'octobre à janvier 2013 et sur un accompagnement par les sociétés d'intérim avant la fin de leur mission, notamment.
Mais que se passera-t-il si le site d'Aulnay ferme ? Il compte 375 intérimaires, selon la CGT, et ce nombre devrait augmenter d'ici à la fermeture, au rythme des mutations des salariés en CDI vers d'autres sites. "Si on en vient à négocier un PSE, on demandera la même prime pour tous, avance Philippe Julien, secrétaire CGT du site. Sur les chaînes de montage, ils représentent 50 % à 80 % de l'effectif. Si on veut mener des grèves, il faut les mettre dans le coup."

Depuis mars, le contrat de sécurisation professionnelle, destiné à l'origine aux salariés licenciés économiques des entreprises de moins de 1000 employés, est expérimenté dans 28 bassins d'emploi pour les personnels en fin de mission d'intérim, de CDD ou de contrat de chantier. Cette mesure, prise dans le cadre d'un accord entre l'Etat et le Prisme, propose un soutien renforcé pour aider ces travailleurs à retrouver un emploi stable. Les formations sont financées par le Fonds d'assurance formation du travail temporaire et 8 700 places ont été programmées. Un tout premier pas pour réduire les inégalités face à la perte d'emploi.

Francine Aizicovici

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   Posté le 24-02-2013 à 19:23:48   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   


Quelques chiffres sur la précarisation


Contrats à Durée Déterminée :
En milliers de contrats : CDD > 1 mois - CDD < 1 mois
Spectacles, action culturelle : 54 - 1797
Restauration : 395 - 1287
Commerce de détails (sauf auto) : 437 - 897
Hôtellerie : 193 - 1019
Hébergement médico-social : 105 - 971
Production cinématographique : 35 - 1000
Activité des agences de publicité : 28 - 632
Activité pour la santé humaine : 129 - 530
Services relatifs aux bâtiments : 150 - 489
Administration publique : 294 - 333


Ipmportance relative des CDD en 2011

CDI : 84,1 %
CDD : 10,1%
Intérim : 3,6 %
Apprentis : 2,2 %

Mais cette proportion évolur très vite.
Sur Alternatives économiques :


On relève depuis fin 2008 une hausse très importante qui conduit à 81 % des embauches en avril 2012 .
Entre 2000 et 2010, les embauches en CDD ont progressé de 57 %, alors que celles en CDI ont diminué de 6 %.


Les intérimaires variable d'ajustement :



La courbe s'arrête à 2010.
Sur les indicateurs du DARES de décembre 2012 - N° 098, on observe qu'elle rédégringole à partir du 1er trimestre 2011.

Cadres on line du 14 sept. 2012 signale que la part des cadres intérimaires continue d'augmenter : "Les cadres et professions intermédiaires représentent 20,9 % des emplois intérimaires. La part des cadres a augmenté de 0,4 point entre juillet 2011 et juillet 2012."


La déqualification des salariés :


Les capitalistes emploient de plus en plus de salariés diplômés pour des postes sans qualification. Peut-être espèrent-ils que l’instruction les rendra plus "compréhensifs" et qu'ils ne joueront pas les mulets . Mais ce mauvais calcul peut leur jouer des tours car c'est la place dans le processus de production qui détermine la conscience de classe.


Edité le 24-02-2013 à 20:03:09 par Xuan




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   Posté le 15-03-2013 à 23:24:57   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un article de l'Expansion relève l'accroissement vertigineux de la précarisation dans les embauches :

Plus de 8 embauches sur 10 se font en CDD, au plus haut depuis 1999


L'Expansion.com avec AFP - publié le 15/03/2013 à 16:54

La part des recrutements en CDD a atteint 81,7% au troisième trimestre 2012. Un record depuis que ce taux est mesuré.

Non seulement le chômage explose et les destructions d'emplois se multiplient, mais les recrutements qui restent sont de plus en plus précaires. Selon une étude publiée jeudi par le ministère du travail, la part des embauches en CDD a atteint 81,7% au 3e trimestre 2012 dans les entreprises de plus de 10 salariés, le plus haut niveau depuis que ce taux est mesuré (1999),

Tombé à moins de 67% fin 2000, le taux d'embauches en CDD a atteint un niveau inégalé depuis la mise en place de statistiques sur les entrées et sorties de main d'oeuvre en janvier 1999. Sur un trimestre, la hausse est de 0,7 point. Elle est de 3,3 points sur un an.

La part des embauches en CDD est la plus forte dans le tertiaire (83,7%) et l'industrie (68,2%). Dans ces deux secteurs, elle augmente respectivement de 3,2 et 4,1 points sur un an. En revanche, elle baisse dans la construction (-2,4 points à 49,9%).

Parallèlement, parmi les motifs de départ cette fois des entreprises, le taux de sortie suite à une fin de CDD était lui aussi au plus haut depuis dix ans, à 9,7%.

Le taux de démission au plus bas

A l'inverse, le taux de démission se rapprochait au troisième trimestre "des niveaux de mi-2009, les plus bas observés au cours de la décennie" , à 1,3% (en recul de 0,2 point sur un an), indique l'étude trimestrielle de la Direction statistique du ministère (Dares). Cette évolution est à mettre en rapport avec la "montée en charge de l'usage des ruptures conventionnelles" depuis 2008, soulignent les auteurs.

Conséquence du relèvement progressif des âges de départ à la retraite, les sorties pour ce motif (0,2%) continuent à diminuer mais "très modérément".

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   Posté le 06-07-2016 à 13:55:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur oùvalacgt :
L'Union Syndicale de l'Intérim ne connaît pas la précarité (!)


http://serveur2.archive-host.com/membres/images/1451077023/2016bis/livret-USI_2015.jpgL’union Syndicale de l’Intérim vient de publier une petite plaquette (voir ci-contre sous forme numérique), actuellement largement diffusée via les structures de la CGT pour rediffusion aux intérimaires.
Une plaquette de 103 pages (quand même), sous la forme de « Connais tes droits », un travail syndical que beaucoup d’entre nous faisons dans les entreprises, pour rassembler tout ce qu’il faut savoir pour un travailleur d’un secteur donné. A priori une bonne initiative syndicale donc, classique, mais utile.

Mais on parle là d’un secteur particulier, l’intérim qui est évidemment une forme bien connue de la précarité (à côté de la sous-traitance, le travail illégal des sans-papiers, les travailleurs détachés, les intermittents, les saisonniers etc.). La précarité qui est ce qu’on peut appeler la gestion à flux tendu de la main d’œuvre par les exploiteurs, au gré des fluctuations de la concurrence et du marché mondialisé. Une « flexibilité externe », via les variations du contrat de travail. Une précarité source d’accidents du travail, de pénibilité, de stress, de salaires partiels et d’une collection de conséquences que l’on enfile comme des perles sur le collier de l’exploitation.
La précarité, tout le monde connaît, en particulier chez les jeunes et les immigrés. Le mot fait peur partout autour de nous, synonyme d’incertitude, d’absence d’avenir, de soucis permanents, de fatigue, de risques au travail, de misère. La précarité, c’est un des volets essentiels de l’attaque des exploiteurs, à côté de la flexibilité des horaires, de l’individualisation. C’est un des volets important de la loi El Khomri, celui qui a fait l’unité entre étudiants et travailleurs, « La précarité c’est pas un métier ! »…

Or la plaquette de l’USI ne connaît pas la précarité . A peine une demi-douzaine de références dans tout le texte (103 pages...), le plus souvent très neutres, même l’indemnité de précarité, bien connue de tous les intérimaires, devient la formule patronale « d’indemnité de fin de mission »… Mais aucun exemple précis, sur le taux plus élevé d’accidents du travail, sur la pénibilité accentuée dans ce secteur (le mot n’apparaît même pas…), sur les conséquences de la précarité sur la vie de chacun. Aucun d’exemple, dans le BTP, l’automobile, le nucléaire, la navale, le commerce, aucune référence aux travailleurs sans-papiers et à leurs problèmes spécifiques, alors que l’USI pour le coup a parfois été active pour la régularisation des sans-papiers. Aucune revendication non plus. Cachez cette précarité que je ne saurais voir…
Déjà au 51ème Congrès, le délégué de l’USI avait réussi à faire toute son intervention sans utiliser une seule fois le mot, remarquable, non ??? Nous ne résistons pas au plaisir de vous fournir la vidéo(à voir sur le site.



On est même très en retrait des positions confédérales , pourtant loin d’être radicales. Il n’y a certes pas de fiche « Précarité » dans les repères revendicatifs, il ne faut pas exagérer, mais il y a de nombreuses références au fil des diverses fiches, en particulier sur la fiche N°7 [urlhttp://ouvalacgt.over-blog.com/pages/La_Securite_Sociale_Professionnelle-48991.html]« Sécurité Sociale Professionnelle »[/url]. Notez que ça pose une question de fond : quand on parle ainsi de la précarité, c’est qu’on ne lutte pas pour sa disparition, pour l’embauche des intérimaires, la ré-internalisation de la sous-traitance etc. mais qu’on ne vise que des « droits » pour les précaires, en « solidifiant » quelque part leur statut spécifique de précaire… Mieux que rien, sans doute – mais ça aboutit quand même ni plus ni moins à valider l’existence de la précarité.

Et là, pour le coup, on retrouve l’USI et sa plaquette… Car derrière le discours juridique et conventionnel se cache une certaine vision de l’intérim…
Ce qui ressort de la plaquette sur les droits de l’intérimaire, ce n’est pas de lutter contre la précarité, ce n’est pas d’exiger l’interdiction de l’intérim, l’embauche des intérimaires qui sont la chair à canon de la guerre économique, la variable d’ajustement par exemple sur les chaînes automobiles, ou dans les chantiers navals. Non c’est de défendre un « statut » de l’intérimaire, une sorte de statut « normal » (???) à côté des autres statuts, le rendre acceptable et raisonnable. Une Convention Collective de l’Intérim à côté des diverses Conventions Collectives de la Métallurgie, à côté des Conventions Collectives de la Chimie etc. Non pas reconstituer l’unité des travailleurs contre l’exploiteur commun, mais entériner la division sous des statuts différents.

L’idée c’est rêver à une sorte d’intérim non précaire et statutaire… ça transpire à toutes les pages !
Et l’on sait que dans la CGT, un des objectifs de l’USI est de se transformer en fédération à l’égale des autres (ce qu’elle n’est pas), ce qui ne manque pas de provoquer des tensions violentes dans la mesure où cela revient ni plus ni moins à entériner la précarité du travail de tout un secteur de la classe ouvrière… Mais comme dans toutes les branches, il y a des planques à occuper, les sous de la formation professionnelle à gérer, n’est-ce pas…

Dans le même ordre d’idée, l’USI se gargarise de l’unité entre intérimaires et salariés permanents des sociétés d’intérim qu’elle regroupe (voir l’intervention vidéo). Alors que c’est juste une plaisanterie, chaque intérimaire le sait bien. La différence fondamentale c’est que le salarié permanent n’est pas précaire , et oui ! Et que pour l’intérimaire, le « vrai » patron, le vrai exploiteur, c’est l’entreprise utilisatrice…
A se demander si l’USI n’est pas en fait le cache-sexe des salariés permanents qui trouvent là le biais pour justifier leur bureaucratisation… Mais non, on exagère surement… En fait, il n’y a pas un mot dans la plaquette sur cette question, et on peut comprendre : ça n’a aucun sens pour l’intérimaire, mieux vaut ne pas trop l’ébruiter…

Enfin, la plaquette se fait ronflante pour aborder l’histoire de la CGT, sa place dans l’histoire du mouvement ouvrier et la défense des travailleurs. Très bien.
On aurait aimé le même travail d’histoire sur l’histoire de l’intérim, justement . Cette forme de précarité apparue à la fin des années 60, début des années 70 avec la crise, validée historiquement par un accord entre la CGT et Manpower en 1969 qui servira de point d’appui légal à la généralisation de l’intérim. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est la PDG de Manpower, nous l’avons déjà citée sur ce blog.
L’intérim a explosé dans les années 80, comme la sous-traitance explosera ensuite dans les années 90, avec comme objectif pour les capitalistes de gagner, via la précarité, la flexibilité nécessaire de la main d’œuvre face aux vagues de restructurations qui se succèdent dans tous les secteurs, comme conséquence de la crise mondialisée.

Bien sûr le combat pour l’égalité des droits est juste, comme pour la sous-traitance, c’est bien le moins !
Mais le cœur du combat doit être pour l’embauche des intérimaires, pour l’interdiction de l’intérim . Faute de quoi revendiquer de manière floue « un vrai statut » (voir affiche ci-contre) reste plus qu’ambigu et prête à interprétation comme quoi on ne défend en fait qu’une « précarité digne et humaine »


Tous les articles de ce blog sur la sous-traitance, la précarité, l’intérim, le dumping social… ICI

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