| | | | | supernova | "rêver, mais sérieusement" | Pionnier | 43 messages postés |
| Posté le 08-07-2023 à 07:14:37
| pour les jeunes voyous de la lutte des classes En ces jours la France est traversée par des émeutes et des pillages. L'étincelle en a été le meurtre d'un jeune homme (17 ans, d'origine algérienne) par un policier (un ancien militaire). Ce décès a déclenché une vague de mobilisations dans toutes les grandes villes de France. Des jeunes, très jeunes (entre 10 et 20 ans) sont descendus dans la rue. Se succèdent pillages, assauts de bâtiments publics et privés, destructions de voitures et de véhicules de police. Le soulèvement a forcé le gouvernement à emprisonner le policier qui a tué le garçon. Il est intéressant de noter que la police se plaint de la technique de guérilla urbaine utilisée par les émeutiers (petits groupes qui se déplacent et n'essaient pas d'affronter la police), qui permet une plus grande "liberté de mouvement" de la part des émeutiers. Cela n'a pas empêché la police d'arrêter plus de 3 000 personnes. Sur le plan politique, ce qui s'est passé est le résultat d'une dé-intégration sociale en France, et d'une prolétarisation plus générale de la société. Une tendance qui, selon nous, s'étend à l'ensemble de l'Europe. La particularité française est que nous nous trouvons dans une zone où la dimension de classe est entremêlée avec la dimension "raciale" liée aux logiques coloniales anciennes et nouvelles. Les jeunes qui ont participé à la révolte et aux pillages étaient pour la plupart de jeunes français d'origine africaine. Les réponses du gouvernement ont été désordonnées, dépassées par la rapidité avec laquelle les manifestations se sont déroulées, l'attaque de Macron contre les familles en France qui ne surveillent pas leurs enfants est significative.... . Non seulement les jeunes ont été criminalisés, mais les parents ont également été accusés. C'est un aveu involontaire du gouvernement sur la fracture de la société française. Quand la même institution bourgeoise de la famille est remise en cause par le gouvernement... Certains syndicats de police ont appelé à la guerre civile, bien que ces propositions soient contestées par le gouvernement, elles ont mis en lumière une tendance interne à la police en France. Si l'armée devient de plus en plus une force de police à envoyer à l'étranger, la police devient une force militaire pour contrôler et « conquérir » le territoire intérieur. Le gouvernement et les différentes forces politiques ont appelé à la paix et au dialogue, usant un peu de tout, de l'équipe de France de football aux supporters organisés comme celui de l'OM à Marseille... l'important est le retour au calme bourgeois. Notre rôle comme communistes revolutionnaires, ne doit pas être de crier, d'insister sur la victimes, il y a déjà beaucoup d'organisations en France qui le font (réformistes et religieux). Un soulèvement est un fait politique, mais il manque encore de "force" s'il n'y a pas de fraction révolutionnaire capable d'utiliser cette "force" en relation avec la lutte des classes (affrontement contre l'appareil de pouvoir de la bourgeoisie). Il est donc important pour nous de remettre au centre la question de l'organisation, le rôle de la synthèse politique (du programme) et l'enracinement réel d'une fraction de communistes au sein de la classe (classe non pas vue de manière "scolaire" mais comme une force sociale réelle, avec toutes ses différences et contradictions internes). Qui se se traduit par notre rôle et notre participation aux syndicats, comités de quartier, associations culturelles et sportives, etc... construire et participer à des formes concrètes d’organisation et de solidarité prolétariennes. Défendre la légitimité de ce soulèvement et les implications politiques, comprendre les raisons de la vengeance d'une partie de la jeunesse française est indispensable pour ceux qui se déclarent communiste. Les fractures sociales radicales sont des processus inévitables, au sein d’une société issue du profit et de l’exploitation de l’homme par l’homme. Les pillages, les destructions, ne sont pas le socialisme, mais le signe des contradictions de cette vieille société et du besoin et de l’émergence d’une nouvelle. Redaction de Supernova 02 07 2023
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