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 le PKRF et la lutte de classe en Russie

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Xuan
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   Posté le 04-09-2018 à 19:51:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ziouganov: Nous manifestons contre cette réforme scélérate qui prétend réformer le régime des retraites

03
SEP
http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/09/03/ziouganov-nous-manifestons-contre-cette-reforme-scelerate-quipretend-reformer-le-regime-des-retraites/

Le 2 septembre, une manifestation de masse a eu lieu à Moscou contre la réforme antipopulaire des retraites. Selon les estimations des organisateurs, un nombre beaucoup plus important de citoyens (1) ont participé à la marche et au rassemblement que lors de la précédente manifestation tenue le 28 juillet.

Nous vous proposons ici de lire le discours prononcé par Ziouganov à cette occasion


Service de presse du Comité central du parti communiste. Photo de Sergey Sergeev

02-09-2018

http://kprf.ru/party-live/cknews/178564.html
viddéo http://youtu.be/cbpJgZcCGwc


– Bonjour, chers amis, mes camarades!



Comme convenu, nous organisons aujourd’hui une action de protestation dans toute la Russie contre cette réforme cannibale, appelée on ne sait pourquoi réforme des retraites. Une fois encore, je tiens à vous rappeler qu’un pays fort, intelligent et instruit est extrêmement important pour nous tous. Mais cela commence par prendre soin des enfants, des personnes âgées et des femmes. Et cette préoccupation doit d’abord se matérialiser dans les lois.



J’ai été très frappé que le président, parlant récemment, ait déclaré que seule «la Russie unie» fait passer des lois utiles. Je vous assure que Russie unie a imposé à travers la Douma toutes les lois qui empêchent le pays de se développer normalement. A la faveur des vacances d’été, elle a fait passer il y a quelques années la loi sur la vente de nos terres. En conséquence, 41 millions d’hectares de terres arables sont envahis par les mauvaises herbes. Puis, profitant une fois de plus des vacances scolaires, elle a introduit la loi sur l’éducation, introduit le contrôle national par QCM (« EGE » et privé nos jeunes de l’expérience unique des écoles russes et soviétiques. Ils font tout pour continuer à imposer cette loi, qui n’est pas acceptée par 90% des citoyens de notre pays.



Je veux vous expliquer ce que nous offrons, et j’espère que vous nous soutiendrez activement. Ils disent qu’il n’y a pas d’argent dans le pays. Mais notre équipe a proposé un budget de développement de 25 000 milliards de dollars il y a un an, et non pas 16 comme aujourd’hui. Et dans le cadre de cette proposition, nous avons soumis nos lois, à commencer par la nationalisation des minéraux et de matières premières, l’impôt progressif sur le revenu et l’introduction du monopole de l’état sur l’industrie de l’alcool. De ce fait, personne n’aurait souffert sauf l’oligarchie, les escrocs et les criminels. Mais notre proposition n’a pas été acceptée.



Nous avons suggéré de réduire le nombre de fonctionnaires. Aujourd’hui, ils sont 6 millions, soit deux fois plus qu’à l’époque soviétique. Mais le gouvernement a refusé d’accepter cette décision aussi.



Nous avons insisté pour arrêter la fuite de capitaux. Pendant un an et demi, près de 4 billions de roubles ont quitté du pays. Ont peut rapidement prendre des mesures et résoudre ainsi le problème de l’augmentation des pensions et des salaires. Mais ils n’ont pas non plus pris cette décision.



Nous avons dit au président: invitez 200 clans, la soi-disant oligarchie, qui a capté 90% de la richesse nationale, pour les contraindre à payer des impôts à une échelle progressive. Mais ils l’ont également refusé.



Je veux rappeler, et tout d’abord, au parti du pouvoir: la limite supérieure des impôts dans les principaux pays d’Europe est de 45%. En Amérique c’est 35%. En Chine – autant. Et nous avons des oligarques et des riches qui paient juste autant qu’un pauvre enseignant ou un ouvrier. Nous pensons que ce n’est pas juste, c’est absolument honteux!



Nous avons insisté pour stimuler au maximum le développement de la production. Le président dans son discours a exigé que le pays atteigne le taux de développement mondial de 3,5%. Si ce chiffre avait été réalisé, le produit brut aurait été augmenté de 3 000 milliards de dollars et la question des pensions aurait été réglée pour les cinq années à venir. Au lieu de cela, le président a désigné pour diriger l’économie des gens absolument incapables de résoudre ces problèmes, et le pays continue de s’affaisser et d’échouer dans le domaine de la production.



Ils disent qu’il n’y a personne pour travailler et qu’il n’y a pas de productions. C’est faux. Chez nous, la capacité de production est réalisée à moins de 40-50%, des branches entières continuent de stagner et de s’effondrer.



Nous avons proposé tout un ensemble de mesures pour développer les entreprises nationales. Nos entreprises sous la direction de Pavel Groudinine, Ivan Kazankov, sont devenues les meilleures du pays. Mais au lieu de mettre cette expérience en service, le pauvre Groudinine est soumis à un véritable lynchage pour le cinquième mois consécutif. Bien que la ferme d’État Lénine dirigée par lui soit toujours la meilleure et la plus progressiste aujourd’hui.



Je suis sûr que nous allons faire face à ces difficultés et à ces problèmes. Et je veux vous remercier. Regardez: de cette tribune à la gare de Kazan, toute l’avenue déborde de ceux qui travaillent aujourd’hui et qui déterminent le destin de notre pays. Et son destin est déterminé par les travailleurs et les paysans, les enseignants et les médecins, les ingénieurs et les jeunes. Cette réforme, proposée par les autorités, prive nos femmes d’une pension normale. Cette réforme ne permet pas aux jeunes d’obtenir un emploi normal. Chez nous, un jeune homme sur quatre est sans travail, et un sur trois ne trouve pas de travail dans la spécialité.



Les autorités promettent de recycler les gens et de donner des petites primes. Mais réfléchissez-y, nous avons par cinq fois proposé notre loi sur les enfants de la guerre. Ils sont 12 millions, les plus méritants, les plus honnêtes, les plus consciencieux. A la campagne, leur pension est de 8-9 mille roubles et dans la ville de 12-14 mille. Ce n’est pas une pension, mais une allocation misérable, une aumône.



Nous sommes certains qu’en adoptant notre programme, avec lequel nous allons aussi aux prochaines élections, nous résoudrons le problème principal. Le pays va se développer, vraiment entrer dans le top cinq des plus puissants. Les entreprises modernes recevront les jeunes cadres les plus talentueux. 1,5 million de nos compatriotes qui ont quitté le pays reviendront et seront heureux de travailler ici.



Notre programme est un programme de création, de développement, un programme de protection qui respecte la dignité et les intérêts du pays. Aujourd’hui, il n’y a pas de confiance dans ce pouvoir et en Russie unie. Mais la confiance sera encore plus sérieusement mise à mal s’ils ne se conforment pas aux consignes que Poutine a données dans son message afin de mener le pays parmi les cinq plus dynamiques. Cette confiance sera d’autant plus compromise si la réforme des retraites est adoptée, à partir de laquelle aucun retraité et jeune ne verra sa situation s’améliorer. Elle sera compromise si, en réponse à la terrible et odieuse attaque terroriste qui a entraîné la mort du chef de la République démocratique de Donetsk, Alexandre Zakharchenko, nous ne répondrons pas avec une volonté ferme et les mesures nécessaires.



Nous avons proposé dix fois à la Douma, au président et aux législateurs: reconnaissons les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Prenons une décision. Nous avons pris une telle décision sur l’Ossétie du Sud, sur l’Abkhazie, à la suite de quoi la terreur et la violence ont cessé. Si nous prenons une décision similaire sur le Donbass, je vous assure, tout s’arrêtera rapidement là.



Nous devons montrer notre volonté!



Vive la classe ouvrière et la paysannerie! Vive l’intelligentsia laborieuse! Vive l’amitié entre nos peuples! Vive le socialisme! En avant les amis, vers la victoire de l’union patriotique de notre peuple aux prochaines élections! Hourra!

Traduction Marianne Dunlop pour H & S

(1) 80.000 à Moscou selon Euronews, plus des milliers dans plusieurs dizaines de villes

Plus de photos : http://kprf.ru/photoreports/703.html

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Xuan
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   Posté le 13-11-2018 à 09:13:23   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

UN jeune communiste de 31 ans président de la République de Khakassie

12
NOV

http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/11/12/un-jeune-communiste-de-41-ans-president-de-la-republique-de-khakassie/?fbclid=IwAR00DLgOPCnkC4ZGywshbpXsqsBMjNDNE7w1TtZf1LQ_rmUpsThh3zNLEIU



Vous vous souvenez sans doute de la manière dont nous avions rendu compte des élections locales en Russie, on avait en effet assisté à une percée du parti communiste de la fédération de Russie dans toute la Russie, mais en particulier dans la zone sibérienne.Ces élections avaient néanamoins donné lieu comme partout à des bourrages d’urnes et des fraudes manifestes de la part du parti présidentiel Russie uNie. A Vladivostok mais aussi en dans la République de Khakassie .

La Khakassie est une République située en Sibérie peuplée de 537.513 habitant.e.s. Et cette République de Sibérie vient d’élire un nouveau Président, un communiste, un jeune âgé de 31 ans, Valentin Konovalov avec 57,45% des votes en sa faveur contre 41,35% opposées (selon 94,07% des bulletins dépouillés).

Lors des élections du 9 septembre 2018, le communiste Valentin Konovalov (KPRF) avait déjà obtenu plus de 44,8% des voix alors que jusqu’ici la présidence était assurée par un élu de Russie unie. Viktor Zimin de Russie Unie obtenait près de 32,4% des voix, une chute mémorable par rapport aux dernières élections (63,41%). Le Parti communiste passait de 8,66% en 2013 à plus de 44,8% des voix.Il faut resituer cette victoire historique dans un contexte d’affaiblissement de Russie unie et de Poutine lui-même à cause de la réforme des retraites très impopulaires et contre laquelle se sont battus les communistes. C’est. une victoire historique du Parti communiste, doublée par une victoire à l’Assemblée législative de cette République.

Le Président sortant, battu, a retiré sa candidature pour le second tour des élections. Lors du second tour de l’élection du gouverneur de la Khakassie, 57,5% des électeurs se sont prononcés en faveur du candidat du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF), Valentin Konovalov, […ce qui est une forte participation avec une candidature unique.

L’implantation des communistes en Sibérie et plus généralement au-delà de l’Oural est un des phénomènes les plus passionnants et si l’âge me permettait une telle expédition, je voudrais mieux comprendre ce qui favorise cette reconquête. Il y a bien des hypothèses. En tous les cas le jeune gouverneur a fait la preuve de sa capacité à intervenir dan



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pzorba75
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   Posté le 13-11-2018 à 10:45:49   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Il faut raison garder, cette république dirigée par jeune communiste s'apparente au mieux par sa taille et son influence à un arrondissement de montagne française où un communiste présiderait le conseil départemental.
Etre président c'est souvent honorifique, même loin de son grand chef.
Pour autant, si ce succès remobilise les russes et sibériens autour des valeurs soviétiques, c'est une bonne nouvelle. Au moins aussi bonne que la naturalisation de Depardieu.

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Xuan
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   Posté le 13-11-2018 à 13:44:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   



Plus grand que ça quand même. La Guyanne fait 86 504 km² et la Khakasie 61 900 km² soit un peu plus du dixième de la France hors colonies.
Après le plus grand département français est la Gironde avec 10 000 km².


Edité le 13-11-2018 à 14:01:32 par Xuan




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pzorba75
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   Posté le 13-11-2018 à 14:24:58   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :



Plus grand que ça quand même. La Guyanne fait 86 504 km² et la Khakasie 61 900 km² soit un peu plus du dixième de la France hors colonies.
Après le plus grand département français est la Gironde avec 10 000 km².

En poids démographique et économique, cette république de Sibérie ne pèse pas grand chose, un peu comme Romorantin pour notre pays. Pour les communistes "russes", l'Ukraine orientale est une enjeu bien plus significatif, et là l'influence communiste semble bien faible.

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Xuan
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   Posté le 17-11-2018 à 14:59:32   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

RUSSIE : VALENTIN KONOVALOV (KPRF) DEVIENT LE TROISIÈME CANDIDAT COMMUNISTE À REMPORTER DES ÉLECTIONS PROVINCIALES EN 2018
Vendredi 16 Novembre 2018
17
NOV

http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/11/17/russie-valentin-konovalov-kprf-devient-le-troisieme-candidat-communiste-a-remporter-des-elections-provinciales-en-2018-vendredi-16-novembre-2018/?fbclid=IwAR2JuHVUPiE05mtOL5b1FILGjSjG0PgDPAvMDJcFFwdq93cIiEHcOpqqj_4


Cet article traduit par Nicolas Maury ne provient pas des communistes russes, mais d’un observateur disons de gauche… Il montre à quel point il se passe en Russie des changements et le rôle joué et reconnu des communistes.malgré le verrouillage du parti présidentiel, le bourrage des urnes, les communistes avancent. Nous avons ici même fait état de la réussite du jeune gouverneur de la république de Khankassie, c’est le troisième à être élu et un quatrième à Vladivostock va probablement les rejoindre, mais lisez plutôt. Ce qui me frappe pour rester dans l’actualité de notre Congrès, c’est à quel point les liquidateurs de notre parti pour fonder leur tendance ont besoin de brosser un portrait complètement hors réalité de la défaite du communisme. Ils doivent ignorer la réalité de ce qui s’est passé comme celle du monde actuel en plein mouvement dans lequel les partis communistes jouent un grand rôle pour cvendre leur tentative de liquidation du parti. cela est vrai pour la Chine, pour la Russie mais aussi en Europe pour des partis comme le parti communiste du Portugal ou le PTB? cela au prix d’une absence totale de solidarité avec les communistes réprimés. (note de danielle Bleitrach)



repris du blog de nicolas maury

http://www.editoweb.eu/nicolas_maury/Valentin-Konovalov-KPRF-devient-le-troisieme-candidat-communiste-a-remporter-des-elections-provinciales-en-2018_a13662.html?fbclid=IwAR1CIi0j4anjoxqpt–gQpRxclIQEDYGzGFJQJ0djx_VtDHUCq-Adrgv0Rs

La victoire de Konovalov (KPRF) dans la République Khakassie et la probabilité qu’un autre candidat communiste, Andrey Ischenko, l’emporte dans la province du Primorsky krai en décembre, indiquent un mécontentement croissant contre le président Vladimir Poutine et de son parti, Russie unie – traduction Nico Maury

Valentin Konovalov (KPRF) devient le troisième candidat communiste à remporter des élections provinciales en 2018
Ce 11 novembre, Valentin Konovalov, candidat du Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF), a été élu à la tête de la République de Khakassie dans le district fédéral de Sibérie. Konovalov rejoint Sergeï Levchenko, gouverneur de la région d’Irkoutsk, et Andrey Klychkov, gouverneur de la région d’Orel, pour devenir le troisième gouverneur du Parti communiste dans le pays.

Konovalov, âgé de 30 ans, fait partie des trois candidats de l’opposition qui ont remporté des victoires cette année lors d’élections directes contre les candidats du parti au pouvoir, Russie unie, auquel appartient l’actuel président Vladimir Poutine. Ces victoires sont perçues comme un signe de mécontentement croissant contre l’hégémonie de Poutine et de son parti.

Une élection sans précédent

La victoire de Konovalov est intervenue à la suite d’un certain nombre de situations particulières. Le candidat du KPRF a recueilli le plus grand nombre de voix au premier tour des élections le 9 septembre, avec une avance de 12,4% sur le président sortant Viktor Zimin. Les deux candidats devaient s’affronter au deuxième tour. Cependant, le 21 septembre, Zimin a retiré sa candidature pour des raisons de santé.

Selon les lois électorales, le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix est censé se présenter, qui était dans ce cas Andrey Filyagin de Russie Juste, un parti social-démocrate. Filyagin avait recueilli 11,2% des voix au premier tour, ce qui était inférieur à la marge entre les deux premiers candidats. Le 2 octobre, Filyagin a également retiré sa candidature. Quelques jours plus tard, le seul autre candidat, Alexander Myakhar, a également refusé de se présenter. C’est la première fois depuis la dissolution de l’Union soviétique qu’un candidat se présentait sans opposition. Les élections ont donc été reportées au 11 novembre, lorsque la Commission électorale centrale a autorisé l’organisation d’une élection sans aucune opposition.

Le 11 novembre, avec une participation électorale légèrement accrue au second tour (45,7%) par rapport au premier (41,8%), Konovalov a obtenu environ 57,6% des voix et remporté les élections. Il devient ainsi le quatrième Président de la République Khakassie.

Retombées de la réforme des retraites

Plus tôt cette année, les élections présidentielles ont vu Vladimir Poutine remporter le secrutin avec 76,7% des voix, soit une avance la plus élevée de la Russie post-soviétique. Mais avec les résultats des élections à Khakassie, trois États ont voté pour des candidats de partis d’opposition au pouvoir, défaisant les élus en place de Russie unie. Les deux autres sont Sergey Furgal, gouverneur de la région de Khabarovsk, et Vladimir Sipgay, gouverneur de la région de Vladimir (un oblast et un krai sont équivalents aux provinces). Les deux candidats appartiennent au parti d’extrême droite libéral démocrate (LPDR). Pendant plus d’une décennie, les gouverneurs ont généralement été remportés par les dirigeants de Russie unie ou par des candidats soutenus par le parti. Au mieux, un candidat de l’opposition obtenait une victoire surprise.

Une série récente de mobilisation contre la réforme des retraites explique certains de ces résultats. Entre juillet et septembre et du 5 au 7 novembre, la Russie a été balayée par des vagues de protestations contre la décision du gouvernement Poutine de relever l’âge de la retraite. La réforme a relevé l’âge de la retraite des hommes de 60 à 65 ans et de la femme de 55 à 63 ans. L’espérance de vie moyenne en Russie est d’environ 71 ans (66 ans pour les hommes et environ 77 ans pour les femmes). La réforme signifiait qu’un Russe moyen devait travailler presque toute sa vie adulte pour avoir droit à une pension.

Les manifestations ont été menées en grande partie par le KPRF, avec le soutien d’autres partis de gauche. C’était la plus longue et peut-être la plus grande agitation nationale depuis la dissolution de l’Union soviétique. Les communistes organisèrent de grandes manifestations et soutinrent le mouvement pendant plus de deux mois. En fin de compte, le gouvernement a dû se retirer, ramenant de 63 à 60 ans l’âge de la retraite des femmes. Alors que le mouvement n’a pas pu durer au-delà d’un point en raison de l’attitude implacable du gouvernement, la population a continué à le suivre.

Étant à la pointe du mouvement, le KPRF a été l’un des principaux bénéficiaires des élections locales qui ont suivi. Alors que le LPDR n’était pas activement impliquée dans les manifestations, sa plate-forme politique était celle du protectionnisme économique, la plaçant contre les réformes des retraites. Ainsi, une partie du vote anti-Russie unie semble leur être allée également.

Une autre victoire communiste est-elle imminente?

Dans le kraï de Primorski, le sujet fédéral le plus oriental de la Russie, là aussi il ya des retombées des manifestations. En septembre, les élections des gouverneurs dans ce sujet fédéral (équivalent d’un État ou d’une province en Russie) ont été âprement disputées et les résultats ont finalement été déclarés nuls.

Les élections ont eu lieu presque immédiatement après l’apogée des manifestations. Au premier tour, aucun candidat n’a obtenu le nombre de voix requis. Le gouverneur par intérim sortant, Andrey Tarasenko, de Russie unie, est arrivé en tête avec 46,6% des voix, suivi par Andrey Ischenko, du KPRF, avec 26,6% du total des voix.

Au deuxième tour, une partie considérable des votes de l’opposition a été remportée par le communiste Ischenko, qui faisait partie des leaders des manifestations dans la région. Cependant, les résultats finaux ont été profondément controversés. Ischenko avait une avance de 1-2% sur le candidat de Russie Unie Tarasenko jusqu’à 99% des voix. Cependant, lorsque le dernier 1% a été compté, Tarasenko est sorti vainqueur, ce qui impliquait qu’il avait remporté presque tous les votes comptés vers la fin. Le KPRF a contesté les résultats, alléguant des manipulations électorales. Après avoir examiné les plaintes, la Commission électorale centrale a invalidé les résultats et programmé de nouvelles élections le 16 décembre.

Le parti Russie unie a désormais remplacé Tarasenko par le candidat Oleg Kozhemyako. Kozhemyako a également succédé à Tarasenko en tant que gouverneur par intérim. Ischenko est le candidat du KPRF et les sondages d’opinion le place en tête.

Une victoire Ischenko enverra un message fort dans tout le pays, car Kozhemyako n’est pas un novice. Il a précédemment occupé les postes de gouverneur des oblasts de Sakhaline et d’Amour et celui de chef de l’ancien sujet fédéral de Koryak. Alors qu’il s’est toujours présenté comme un candidat indépendant, il a bénéficié du ferme soutien de Russie unie et de Vladimir Poutine. Il a souvent apporté son aide au parti en défaisant avec une grande facilité toute opposition naissante. Les prochaines élections dans le Primorsky krai auront donc d’énormes implications nationales et feront l’objet d’une surveillance étroite dans le monde entier.

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Xuan
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   Posté le 07-04-2019 à 23:55:45   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Serguei Levtchenko: L’initiative stratégique est de notre côté et la victoire sera à nous



06
AVR


Nous présentons le discours du gouverneur de la région d’Irkoutsk S.G. Levtchenko à la VII assemblée plénière du Comité central et de la Commission centrale de contrôle du Parti communiste de Russie (mars 2019).

Service de presse du Comité central du Parti communiste

04-04-2019
source


https://kprf.ru/party-live/cknews/183946.html

Levtchenko Serguei Gueorguievitch

Membre du Présidium du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Premier secrétaire du Comité régional d’Irkoutsk du Parti communiste de la Fédération de Russie et Gouverneur de la région d’Irkoutsk.



– Cher Guennadi Andreïevitch, chers participants au plénum! Je suis heureux de vous saluer au nom de la région d’Irkoutsk. Aujourd’hui, je ne ferai pas que rendre compte de la situation dans notre région. Mon exposé sera consacré à la manière dont aujourd’hui nous mettons en œuvre les idées de la planification centralisée.



Tout au long de la période post-soviétique, l’approche planifiée a été constamment critiquée. L’économie a étéimmédiatement soumise à l’arbitraire du marché, la sphère sociale a également été progressivement transférée sur les rails du marché, avec toutes les conséquences qui en ont découlé. Cependant, il est rapidement devenu évident que la navigation à vue était impossible. Dans la gestion des processus socio-économiques, il est au minimum nécessaire de s’engager dans la fixation d’objectifs, l’harmonisation des décisions économiques et la coordination des actions entre les ministères.



Dès 1995, la situation socio-économique avait incité les dirigeants du pays à adopter une loi fédérale sur la prospective nationale et les programmes de développement socio-économique. Bien entendu, il ne contenait que les bases générales du système d’organisation du développement des prévisions et des programmes. Et, comme il arrive souvent, l’application pratique de cette loi s’est accompagnée de difficultés. Pour parler franchement, les dirigeants du pays n’avaient aucun penchant pour la planification. Cependant, le fait même de l’adoption de cette loi montre la pertinence constante de l’idée de planification par l’État.



Je ne vais pas retracer toute l’histoire de la question. Vous savez que dans les années suivantes, les concepts de prévision, de stratégie et de programme ont été constamment utilisés dans l’administration publique. Enfin, en 2014, la loi sur la planification stratégique n ° 172 a été adoptée, loi pour laquelle notre faction se battait depuis plusieurs années. Nous sommes tous témoins des problèmes liés à sa mise en œuvre. Cependant, la loi elle-même et les règlements adoptés dans le cadre de son application nous ramènent à l’utilité pratique de la planification.



Dans la région d’Irkoutsk, nous avons décidé de ne pas aborder cette question de manière formelle, d’imaginer des stratégies pour faire bien, mais d’élaborer un véritable plan pour notre région dans le cadre de la législation en vigueur. Le résultat a été un document stratégique pour cinq ans – le plan d’état pour le développement socio-économique de la région d’Irkoutsk, qui a commencé à fonctionner à partir du 1er janvier de cette année.



Nous avons choisi cette durée de cinq ans du Gosplan car il s’agit d’une période de planification réaliste à moyen terme qui répond aux besoins des citoyens, des entreprises et de l’appareil administratif. Il est commode pour tous ces secteurs de l’économie nationale de planifier leurs activités précisément pour cinq ans.



À propos, l’automne dernier à Irkoutsk a eu lieu une conférence internationale à laquelle ont participé des experts de la Chine, de l’Inde, du Canada, de la Grande-Bretagne et de l’Autriche. Et ils ont réagi avec intérêt et approbation à la réalisation de l’idée de planification étatique dans notre région.



En préparant les travaux sur le plan d’État, nous nous sommes principalement concentrés sur l’expérience de notre pays et sur les activités du Comité de planification de l’URSS (Gosplan), sur la base desquelles la majeure partie de la richesse nationale de la Russie moderne a été créée. D’ailleurs, l’expérience de la planification en Union soviétique est très utile pour faire renaître la Russie sur de nouvelles bases. En Union soviétique, la base scientifique la plus large a été créée et une méthodologie a été élaborée sur la manière de dresser un plan.



Lorsque notre équipe a remporté les élections en 2015, il y avait beaucoup de problèmes dans la région. De plus, pendant cette période, le pays est entré dans une nouvelle crise économique. Et nous nous sommes fixé pour objectif de maximiser le potentiel interne de la région d’Irkoutsk. Olga NikolaevnaNosenko, vice-présidente de l’Assemblée législative, siège ici. Elle se souvient très bien dans quel état j’ai trouvé la région avec un trou dans le budget de 5 milliards de roubles dans une région dont les entrées budgétaires représentaienten tout 97 milliards. Aujourd’hui, c’est 170 milliards de revenus et nos collègues de Russie unie tentent de partager ces revenus supplémentaires en oubliant comment ils faisaient plonger la région Irkoutskil y a seulement quelques années.



Pour mettre les choses en pratique, nous avons dû introduire de nouveaux principes de gestion économique dans la région, basés sur la planification de son développement. Nous nous sommes appuyés sur le modèle d’un Étaten développement. Cela implique le renforcement du rôle de l’État dans la régulation économique. Et dans le cadre de ce modèle, l’État agit en tant que stratège engagé dans la planification intégrée du développement de tous les secteurs de l’économie nationale ou en tant que régulateur des processus économiques fondamentaux. Nous avons donc abordé la question de la planification par l’État, en rejetant catégoriquement une gestion économique inefficace et réactive, lorsque des mesures ne sont prises qu’au coup par coup.



Le travail direct sur le texte du plan d’État a été lancé l’été dernier et, à la fin de l’année, il était déjà prêt sur le plan méthodologique. Le 31 décembre de l’année dernière, la première version a été approuvée par moi et nous travaillons maintenant à son application pratique dans chaque ville et village de la région d’Irkoutsk. Le plan de l’État vise essentiellement trois axes de croissance et trois objectifs stratégiques: la croissance économique, la croissance du budget et l’élévation du niveau de vie.



Pour illustrer le contenu spécifique du plan d’état, je me concentrerai sur certains indicateurs et activités prévues. En même temps, je ferai un rapport sur ce qui a déjà été réalisé dans la région d’Irkoutsk.



Nous nous sommes concentrés sur l’amélioration de la qualité de la gestion à l’aide d’un modèle d’État en développementet de l’introduction d’éléments de planification centrale. Ainsi, le produit régional brut de la région d’Irkoutsk augmente chaque année. En 2017, il s’élevait à 1 169 milliards de roubles, plus de 1 242 milliards de roubles l’an dernier. Les PRB ont crû à un taux de 4,6% par an ces derniers temps et, pour les cinq prochaines années, nous enregistrons la même croissance régulière du produit régional brut. Je dois vous informer que six grands projets d’investissement dans la Fédération de Russie ont été approuvés au niveau national. Trois d’entre eux se trouvent dans la région d’Irkoutsk.



Le Gosplan fournit des conditions préférentielles et des mesures de soutien aux grands projets d’investissement qui réduisent leurs délais d’amortissement. Et le volume des investissements en actifs fixes attirés par l’économie de la région d’Irkoutsk l’an dernier s’est élevé à 316 milliards de roubles, contre 100 milliards il y a trois ans. Dans le secteur de la construction de machines, le volume des investissements a été multiplié par 4, dans le secteur de la chimie par 3, dans le raffinage du pétrole et dans les industries alimentaires par 2,6.



Je vais aborder un autre sujet très important pour nous, car nous sommes la plus grande province forestière de la Fédération de Russie. Littéralement au début de cette semaine, j’ai envoyé une lettre au président indiquant que l’absence de droits de douane à l’exportation lorsque le bois exporté a un faible degré de transformation était utilisé par des entreprises peu scrupuleuses afin de ne pas acquitter de droits de douane lors de l’exportation de bois. En conséquence, j’ai proposé d’interdire l’exportation de bois sous forme de rondins. Maintenant, probablement, il est clair pourquoi certaines questions sont soulevées à la télévision.



Un autre problème est l’exploitation forestière illégale. A une époque, il nous a semblé que ce problème n’était pas solvable en principe. Cependant, ce n’est pas le cas. L’année dernière, nous avons réduit l’exploitation forestière illégale de 47%. Le gouvernement de la Fédération de Russie est heureux de faire rapport à ce sujet lors de divers événements. De plus, nous mettons en œuvre un projet pilote de marquage de tout le bois récolté. Nous conservons des enregistrements des activités des bûcherons et des exportateurs dans le système de contrôle de l’information que nous réalisons, depuisl’abattagejusqu’à l’expédition par chemin de fer et la transformation du bois.



Je dois dire que nous avons l’un des taux les plus bas de la Fédération de Russie pour les « revenus conditionnels »qui ne sont contrôlés par personne. En moyenne dans le pays, je vous rapporte que, selon les statistiques, le niveau de ces revenus est de 26,5%. Il existe des régions, notamment dans le sud de la Fédération de Russie, où ces revenus conditionnels illégaux dépassent 53%. En trois ans, nous avons réduit ce chiffre à 4,5%. Maintenant, on comprend mieux pourquoi des questions se posent.



Grâce au développement de l’économie, nous pouvons augmenter les revenus. Guennadi Andreïevitch l’a déjà dit, et je ne peux que le confirmer : en deux ans, nous avons augmenté de près de 30% les recettes budgétaires, de 32 milliards de roubles. Aujourd’hui, je le répète, nos collègues d’autres partis sont heureux de les partager.



Au cours de nos travaux, nous sommes entrés dans le top 10 du classement des régions russes en termes d’efficacité des activités des organes exécutifs. L’année dernière, le ministère des Finances de la Fédération de Russie a attribué à la région d’Irkoutsk le premier degré de gestion de la qualité des finances régionales, estimé pour l’année précédente.



Mais l’essentiel est là : le développement économique et la mise en place d’une politique fiscale nous permet d’assurer la croissance du bien-être de la population et de lutter contre la pauvreté. Notre objectif stratégique est d’améliorer le niveau et la qualité de vie de la population. Je vais donner un autre exemple. Depuis plusieurs années nous avons adopté dans la région d’Irkoutsk la loi sur les enfants de la guerre. Pour vous, ce sera peut-être une surprise. Savez-vous qui a proposé de payer 2 000 roubles aux enfants de la guerre à l’occasion du 9 mai? Vous ne le devineriez pas, c’est « Russie unie ». De plus, sachant que nous soutiendrions ce projet et que notre faction le préparait, ils nous ont devancés de quinze minutes lorsqu’ils se sont adressés à moi pour présenter ce projet de loi. Et il est passé à l’unanimité.



Ces dernières années, nous avons poursuivi une politique visant à accroître les revenus des habitants de la région d’Irkoutsk. En plus de ce que j’ai déjà dit, nous avons récemment adopté une loi sur les anciens combattants de la région d’Irkoutsk, qui concerne environ 70 000 personnes. Nous leur accordons tous les privilèges nécessaires sur le compte du budget régional. Pour le titre qu’ils reçoivent, le travail dans les organes du parti soviétique est également pris en compte.



Le mécanisme du contrat social est l’une des mesures prioritaires visant à réduire la pauvreté. Si quelqu’un a écouté attentivement le message du président il y a trois semaines, il disait que le gouvernement avait reçu pour instruction d’introduire de tels contrats sociaux. Je vous informe qu’ils fonctionnent déjà chez nous et qu’en février, lorsqu’il a proposé cette mesure et a chargé le gouvernement de le mettre en place, nous dressions déjà les bilans. L’année dernière, 918 contrats sociaux ont été conclus et plus de 900 sont déjà programmés pour cette année. Donc notre modèle est suivi.



Une dernière chose que je voulais dire, pour changer un peu des chiffres. Tout récemment, le Forum économique de Sotchi a eu lieu et il y a eu une discussion plénière. À côté de moi se trouvait le plus grand dirigeant d’une société américaine qui fabrique et vend des médicaments. Ils ont le monopole chez nous pour le traitement de certains types de maladies. Et quand j’ai parlé du plan de l’État, il a applaudi, s’est levé, s’est incliné et a déclaré: «Enfin, enfin, la Russie a surmonté cette maladie du manque de planification. » Je l’ai déçu en disant que jusqu’à présent, seule la région d’Irkoutsk était concernée.



Et pour finir, du point de vue des conversations avec les gens et de notre propagande. Lorsque nous leur parlons du produit régional brut, de toutes sortes d’affaires budgétaires, cela est probablement très lointain pour les citoyens, et ils peuvent très mal l’appliquer à eux-mêmes. Mais si nous parlons de planification, je vois que les gens ouvrent grand les yeux. Par exemple, lors d’une conférence de presse à Interfax, on m’a récemment demandé: «Pourquoi un plan d’État? Pourquoi l’avez-vous imaginé? » En réponse, j’ai posé la question suivante: «Y a-t-il au moins une personne ici qui ne planifie rien? Y a-t-il une personne qui ne planifie pas les dépenses familiales? Y a-t-il un enseignant qui ne planifie pas son cours? Y a-t-il un médecin qui ne prévoit à l’avance son intervention chirurgicale? Pourquoi sommes-nous tous en train de planifier, et l’État dans ses différents organismes se contente de prévisions, de concepts, de stratégies? Tout sauf la planification. C’est très simple, ils ne veulent pas endosser la responsablilité.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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Gennady Zyuganov: Nous devons saisir la chance d’un changement de cap pacifique

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JUIL

https://histoireetsociete.wordpress.com/2019/07/24/gennady-zyuganov-nous-devons-saisir-la-chance-dun-changement-de-cap-pacifique/

L’ université d’automne du PCF aura lieu le 4 et le 5 octobre 2019 à Venissieux parce que, comme dans cet article l’enjeu est clairement posé: dans le monde tel qu’il est aujourd’hui chaque nation doit considérer sa souveraineté par rapport aux défis socio-économiques d’aujourd’hui ou alors c’est le servage auquel le capitalisme contraindra les peuples. C’est parce que chaque nation est confrontée à sa souveraineté que l’internationalisme, la rencontre entre partis communistes et forces progressistes est plus nécessaire que jamais autour du véritable défi : construire un monde de coopération et le socialisme qui met au pas l’impérialisme et ses oligarques destructeurs des hommes et de l’environnement. Venissieux va organiser ces rencontres, ces échanges autour d’un thème clair: le socialisme. Voilà ce qui me parait être à l’ordre du jour d’un université du PCF, inscirvez-vous dès maintenant parce que cela va être un grand moment pour notre parti et pour notre pays. (note et traduction de Danielle Bleitrach)


23 juillet 2019 12h00 – le parti communiste

Gennady Zyuganov, président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, a écrit un article pour le journal Pravda – «Nous sommes dans l’obligation de saisir la possibilité d’un changement de cap pacifique» dans lequel il a analysé la situation politique, géopolitique et économique en Russie. »Red Line » publie le texte de l’article sur son site.

En règle générale, les résultats du premier semestre de juillet sont publiés en juillet: ils soulignent les événements qui se sont avérés déterminants pour le pays. Mais je suis sûr qu’en analysant les résultats, il est nécessaire d’abord de parler de la tendance principale, visible derrière eux. Et cela consiste à comprendre la crise telle qu’elle se développe dans les domaines les plus importants, l’incapacité de plus en plus évidente des autorités à mettre fin à la crise, sans changer le cours social et économique complètement en faillite qui provoque une méfiance massive face à cette société. D’où on peut en tirer la réponse à la question de savoir quel sera l’événement principal du second semestre de 2019. Il s’agit d’élections aux organes législatifs et exécutifs locaux, qui auront lieu dans de nombreuses régions en septembre. Il est nécessaire de bien comprendre que voter pour un changement fondamental de la politique et du renouvellement du personnel signifie utiliser une chance réelle de rétablir pacifiquement la situation,telle qu’elle est dans cette société.

Des Menaces nécessitant des réponses

Lors des élections de l’année dernière, nous avions insisté sur le fait que la campagne électorale n’avait jamais eu lieu dans une situation socio-économique aussi alarmante et dans le contexte d’une baisse rapide de la confiance des citoyens dans le gouvernement actuel. Nous devons aujourd’hui affirmer que la situation n’a fait qu’empirer. Les dirigeants du pays continuent de nous rassurer, se référant à des projets nationaux et ils font référence à des décrets et des messages présidentiels: entrer dans les cinq plus grandes économies du monde, réaliser une percée technologique et une croissance industrielle intensive, surmonter la pauvreté de masse. Nous avons non seulement pleinement souscrit à ces objectifs, mais nous avons également proposé un programme spécifique pour les atteindre. Cependant, le gouvernement a ignoré ce programme, mais n’a pas été en mesure de formuler le sien.

En conséquence, au lieu de la croissance économique nécessaire pour résoudre les tâches stratégiques susmentionnées, le pays a enregistré un ralentissement du PIB et de la production industrielle, un renforcement de la dépendance extérieure de l’économie et de la sphère financière russes et un nouvel appauvrissement massif. En formulant de bons objectifs , le gouvernement lui-même a échoué dans la mise en oeuvre concrète pour les atteindre, il méprise les perspectives de renaissance du pays, en continuant à s’accrocher à la trajectoire qui pousse la Russie de plus en plus profondément dans une crise systémique. Dans le même temps, il s’attend à ce que des promesses qui ne sont pas réalisées suffisent désormais pour obtenir un soutien lors des élections.

Mais le gouvernement n’a pas le droit de tabler sur la confiance du public avec des résultats aussi désastreux. Et les citoyens devraient considérer toute possibilité d’exprimer leur position dans les bureaux de vote non seulement comme une occasion de soutenir certains candidats, mais également comme une occasion de dire un « non » décisif aux politiques destructrices et à ceux qui les poursuivent.

Au cours de la première quinzaine de juillet, des audiences parlementaires ont eu lieu à la Douma d’Etat sur deux thèmes extrêmement importants: le développement de l’économie numérique et la garantie de la stabilité stratégique dans les conditions modernes. S’adressant aux participants à ces auditions, j’ai déclaré que, dans la situation actuelle, les autorités responsables sont obligées d’élaborer leurs politiques de manière à répondre pleinement aux principales menaces pesant sur la Russie, mais ils ne pourront le faire sans surmonter les obstacles auxquels nous ne pouvons pas survivre en tant qu’État fort et souverain.

La première de ces menaces est géopolitique . Notre pays occupe près de 15% du territoire mondial, où se concentrent d’énormes richesses naturelles et stratégiques. Mais si dans un pays qui occupe un tel territoire et possède une telle richesse, la population ne croît pas, mais décline rapidement, se meurt, s’appauvrit, comme c’est le cas aujourd’hui, alors ceux qui veulent nous mettre à genoux et finalement nous réduire en esclavage pourront le faire aisément. Par conséquent, les tâches les plus importantes pour nous sont le renforcement de l’Union eurasienne et le rétablissement de relations de bon voisinage avec l’Ukraine. Mais pour résoudre ces problèmes et contrecarrer les plans des adversaires qui ne cherchent qu’à nous détruire, ce n’est possible que si nous sommes un État fort, indépendant et en plein développement. Parce que quand nous sommes faibles, nos adversaires ne peuvent être contrecarrer et ne le seront pas.

La deuxième menace est militaire . L’OTAN cherche constamment à nous couvrir d’une casquette espace-fusée, à encercler nos bases autour de nos frontières. Cela exige que nous menions une politique étrangère solide, qui montrera l’ennemi: nous n’avons pas l’intention d’accepter l’apparition d’un arsenal de missiles nucléaires dirigé contre la Russie dans les États baltes et en Ukraine. Mais une telle politique ne peut s’appuyer que sur le développement réussi du complexe de défense, qui nécessite une augmentation des dépenses budgétaires, et non sur un déclin récent et causé par une politique gouvernementale irresponsable.

La troisième menace est technologique . Pour survivre et se développer en tant que puissance indépendante, nous devons surmonter le retard dans le domaine des hautes technologies, qui est aujourd’hui énorme et qui nous condamne à une dépendance totale. Mais cela nécessite un réexamen fondamental des politiques fiscale et industrielle et, partant, une révision du cours socio-économique.

La quatrième menace concerne les sanctions . Plus nous serons faibles et dépendants, plus notre économie et notre sphère financière seront affaiblies par les sanctions occidentales, qui cherche à les utiliser comme une arme dans la guerre d’extermination déclarée à la Russie.

La cinquième menace est numérique . Elle n’est pas encore toute compries. Mais en fait, c’est le plus important. Alors que notre arriération technologique augmente, le capital transnational et les architectes du mondialisme moderne utilisent les dernières technologies pour s’acquitter de leur tâche: placer les États souverains et leurs citoyens sous le contrôle d’un seul centre de contrôle. Et nous ne parlons pas seulement de gestion politique et économique, mais de gestion illimitée de la conscience des masses. Le capitalisme mondial a exploité hier le travail, les ressources intellectuelles et naturelles. Aujourd’hui, il commence à exploiter votre comportement. C’est l’essence de la concurrence mondiale dans le domaine du numérique et de l’économie numérique. Et les passeports et les relevés d’emploi seront-ils transférés sur des supports numériques et sera-t-il encore plus pratique de commander des biens via Internet? Mais nous sommes en train de perdre la concurrence mondiale dans ce domaine, la défaite qui menace directement la sécurité et la souveraineté nationales. Et nous perdrons encore plus si les priorités politiques et socio-économiques et l’orientation sur laquelle elles reposent ne changent pas.

Et la sixième menace est oligarchique . Elle est associée à un système socio-économique et financier destructeur, totalement contradictoire avec les tâches de développement imposées à la Russie. Tant que ce système n’aura pas été modifié, il ne permettra pas à notre pays de se libérer des chaînes de la crise et de la dégradation. Cela ne permettra pas de constituer un budget à part entière, d’orienter les investissements dont il a besoin dans l’économie et de passer à la mise en œuvre réelle des tâches stratégiques les plus importantes. Parce que ce système existe uniquement dans l’intérêt d’un étroit clan de super-riches, prêt à sacrifier tous les autres groupes sociaux de la société et le pays dans son ensemble au profit de ses énormes profits.

Ces menaces exigent de toutes les branches du gouvernement le travail le plus responsable et le plus professionnel. Dans le même temps, la question de la contrôlabilité du pouvoir exécutif, de ses initiatives et actions du pouvoir législatif devient particulièrement importante et pertinente. On ne peut donc que souscrire à l’idée du Président de la Douma d’Etat V.V., exprimée dans l’article intitulé «La Constitution vivante du développement». Volodin sur la nécessité de renforcer l’influence du parlement sur la formation du personnel du gouvernement et sur les décisions prises par le cabinet des ministres.

Le programme CPRF vise à surmonter les menaces stratégiques susmentionnées, sans lesquelles il est impossible de sauver le pays.

Je ne doute pas que la décision de voter pour notre programme devrait être évidente pour quiconque est au courant de la situation dans le pays à cause du système de capitalisme sauvage mis en place en Russie il y a près de trois décennies. Et qui comprend que c’est le seul programme efficace offert aujourd’hui par le Parti communiste de la Fédération de Russie et nos alliés.

Le cours nécessaire de faire pour l’industrie ?

En termes de potentiel, la Russie est le pays le plus riche du monde. Les plus grandes réserves de minéraux les plus importants sont concentrées sur notre territoire. Mais parallèlement, en termes de taux de croissance économique, de développement technologique et de qualité de vie de la majorité des citoyens, nous nous rapprochons rapidement des États sous-développés. Pourquoi cela se passe-t-il ainsi? La raison principale en est le cours socio-économique qui, pour satisfaire les nouveaux riches, a pris le pouvoir après la destruction du système socialiste. L’économie universelle construite pendant l’ère soviétique, grâce à laquelle le pays pouvait se fournir pleinement et ne pas dépendre de la pression externe, a été transformée en une économie de matières premières par les efforts de «réformateurs» – un socle primaire, vulnérable, incapable d’assurer la sécurité nationale de la Russie, dont le capital transnational cherche à s’approprier son immense richesse en acquérir le contrôle total.

À bien des égards, c’est déjà le cas. Le contrôle de nos industries clés appartient en réalité au capital étranger. Sa part dans l’énergie électrique est de 95%, dans la métallurgie des métaux non ferreux – 75%, dans l’ingénierie ferroviaire – près de 70%, dans le commerce – environ 80%.

La production nationale dépend à 90% de machines-outils, de robots et de machines étrangères. Aujourd’hui, il y a 500 robots pour 10 000 travailleurs en Corée du Sud, 40 en Chine et nous n’en avons que deux.

Notre programme stipule de manière inconditionnelle: le rétablissement de la souveraineté économique est une condition préalable à la résolution de la crise systémique et à l’accélération du rythme du développement. Si nous n’y parvenons pas, notre économie ne pourra à se relever, peu importe à quel point les autorités assurent que cela a déjà été réalisé.

Dans la situation actuelle, nous sommes simplement obligés d’accroître la puissance du complexe de défense et de son financement: il ne nous reste plus d’autre choix. Mais la politique fiscale du gouvernement a entraîné une augmentation de la production au cours des deux dernières années et l’industrie de la défense a été soumise à la récession. Les investissements publics dans ce domaine sont réduits et les dettes des entreprises du complexe militaro-industriel s’accroissent. Payer un prix si dangereux pour le pays pour maintenir le cap de l’oligarchie et de ses partisans au pouvoir est tout simplement criminel dans les conditions de la vraie guerre déclarée à la Russie.

Presque toutes les industries, à l’exception des matières premières, ont déjà été soumises à un pogrom déclaré.

Voici juste un échantillon de statistiques montrant ce qui se passe dans notre secteur non primaire. Nous avons un veston pour 70 hommes par an, un moulin à café pour 1 500 familles, seulement 500 landaus et 23 000 parapluies – un pour 6 000 personnes. La part des importations dans l’industrie légère atteint 80%. Le pays achète 80% des biens destinés aux enfants à l’étranger, 70% des médicaments et 80% des produits médicaux sont également importés de l’étranger.

L’année dernière, 1,8 million de voitures ont été assemblées en Russie. Mais seule la sixième partie est équipée de moteurs nationaux et seule la huitième – avec ses propres organes de production. Le reste est importé.

Nous produisons du matériel informatique pour 4 dollars par personne et par an. Pratiquement tous les composants électroniques sont achetés à l’étranger. C’est une véritable honte pour le pays qui, au cours des années de socialisme, a été capable de créer la plus grande science et de bouleverser le monde entier avec ses réalisations dans le domaine spatial!

Ceux qui pensent que nous pouvons survivre longtemps à partir du commerce des ressources naturelles se trompent profondément, ils croient encore aux promesses, que le gouvernement avait faites de libérer la Russie au cours de la dernière décennie, sans toutefois tenir sa promesse. Les problèmes technologiques captivent de plus en plus l’industrie des matières premières, ce qui entraîne une baisse de la qualité de ses produits et des volumes de production. Dans le même temps, les États-Unis ne ménagent aucun effort pour évincer la Russie du marché mondial du pétrole, ce qui sera un coup dur pour nous. L’Amérique a déjà atteint la première place mondiale en termes de production de pétrole. Et elle envisage d’augmenter ses livraisons en Europe d’un ordre de grandeur dans les deux prochaines années.

Enfin, il est nécessaire de comprendre que la crise croissante du système capitaliste mondial n’est pas un mythe répandu par les communistes, comme le prétendent nos adversaires, mais une réalité de plus en plus évidente. L’une de ses manifestations est le déclin de la croissance économique moyenne mondiale, particulièrement aigu en Russie, du fait que nous avons la version la plus laide et la plus primitive du capitalisme. Et cette diminution entraîne inévitablement une diminution de la demande de matières premières sur les marchés mondiaux. La Banque centrale a récemment publié un «Rapport sur la politique monétaire», dans lequel elle mettait en garde: un ralentissement de l’économie mondiale pourrait entraîner un effondrement des prix du pétrole – à 30-40 et, selon les pires prévisions – à 20 dollars le baril d’ici 2021. Dans ce cas, l’industrie pétrolière russe deviendra non rentable, L’Etat devra prendre entièrement en charge ses subventions. Et le budget, que le gouvernement actuel corrige déjà au détriment des secteurs de développement les plus importants du point de vue stratégique, avec une telle diminution du revenu en matières premières sera complètement à nu.

Pour éviter cela, il est temps de prendre pleinement conscience: il est nécessaire de constituer de toute urgence un budget basé sur la tâche de créer un environnement industriel et productif fondamentalement différent, axé sur un développement plus rapide, sur la croissance d’une économie de haute technologie. Ce dont nous avons besoin, c’est d’orienter les efforts de gestion et les ressources financières vers la réindustrialisation à grande échelle de la Russie, projetée il y a bien longtemps au fil des années du capitalisme oligarchique. C’est l’un des points essentiels de notre programme de développement, qui implique un changement radical de la stratégie économique, une nouvelle industrialisation, une véritable modernisation de l’économie et son retrait des rails innovants, plutôt que la redécoration inutile d’un système pourri que le gouvernement nous invite à faire. objectifs stratégiques énoncés dans les décrets et les messages du président.

Une Économie maintenue affamée

L’un des principaux outils de ce sabotage est la politique financière du gouvernement, qui est ouvertement contradictoire avec nos intérêts nationaux. Le Parti communiste insiste sur son principal changement. Dans notre programme, il est dit: les ressources en crédit devraient être orientées vers la restauration de l’économie du pays. À cette fin, nous réduirons les intérêts bancaires des entreprises nationales, mettrons fin au retrait incontrôlé de capitaux à l’étranger, concentrerons tous les fonds disponibles sur la production nationale et humaine, créerons des possibilités d’injections à grande échelle dans l’économie, soutiendrons les petites et moyennes entreprises, les entreprises nationales et les entreprises collectives.

Regardez comment le pouvoir stimule de manière agressive l’économie nationale en Chine, qui se développe à un rythme effarant sous le leadership des communistes. Dans ce pays, rien qu’en juin de cette année, le secteur bancaire a émis des prêts d’un montant total de 1,6 billion de yuans (240 milliards de dollars) aux entreprises. La croissance de l’investissement en immobilisations au premier trimestre de cette année était d’environ 6% par rapport au premier trimestre de 2018. La production industrielle et le PIB du pays ont augmenté de plus de 6% en juin en juin.

La Russie pourrait obtenir des résultats similaires si nous avions une planification responsable répondant aux intérêts stratégiques. Mais que voyons-nous à la place? Les investissements en immobilisations au premier trimestre de 2019 ont diminué de près de 3% par rapport au premier trimestre de l’année précédente. La réduction globale des dépenses publiques consacrées au soutien de l’économie dans les mêmes conditions annuelles a été de 20%.

Dans un contexte d’appauvrissement massif des citoyens, les profits du secteur bancaire russe ne cessent de croître. Seulement au premier semestre de 2019, elle a dépassé le billion de roubles. Mais le gouvernement et la banque centrale ne veulent pas contribuer au crédit à grande échelle de la production nationale, ils continuent à maintenir l’économie affamée, l’étouffant en fait.

Mais notre gouvernement se plie volontiers au pillage de ressources financières, qui sont continuellement transférées à des banques étrangères et à des sociétés offshore. Au cours des cinq premiers mois de 2019, la Russie a presque deux fois plus d’argent que la même période en 2018: plus de 35 milliards de dollars contre 19 milliards l’année dernière. En roubles, les capitaux investis à l’étranger de janvier à mai s’élèvent à près de 2 300 milliards de dollars.

La même attitude irresponsable à l’égard de la saturation financière de l’économie est démontrée par ses «commandants» du gouvernement lors de l’établissement du budget.

En juin, la Douma d’Etat a examiné des amendements au budget fédéral actuel. Par rapport à l’automne 2018, année de son adoption, ses revenus ont augmenté de près de deux milliards de roubles. Notre faction a insisté sur le fait que ces fonds devraient servir à soutenir l’économie nationale et la sphère sociale. Mais les ministres et les députés de Russie unie ont encore une fois ignoré nos revendications. Seule la huitième partie de l’augmentation du budget a été dépensée en dépenses nouvelles. Le reste des fonds a été chargé de nouveau dans le pot de sauvegarde. C’est, en fait, un vol organisé du pays.

Dans le contexte de ses politiques médiocres et destructrices, le gouvernement attribue une plus grande responsabilité financière aux régions en ce qui concerne le respect des obligations sociales, la maintenance des infrastructures et d’autres dépenses importantes. Le ministère des Finances prédit que la dette totale des régions russes, actuellement de 2,2 trillions de roubles, augmentera d’un trillion de milliards d’ici 2021.

Le Parti communiste de la Fédération de Russie a soumis à la Douma 12 projets de loi permettant de constituer un budget de développement, le portant à 25 000 milliards de roubles. Nous proposons une politique régionale fondamentalement différente. Dans le programme du Parti communiste de la Fédération de Russie, il est dit: notre tâche historique consiste à assurer la renaissance de la Russie «provinciale». Nous allons aplanir les budgets régionaux, garantir le soutien des petites villes, des villages et des zones rurales, assurer le retour des écoles, des hôpitaux et d’autres infrastructures sociales, déployer du gaz, de l’électricité, de l’eau et des égouts dans les logements privés, gratuitement pour les citoyens.

Avec une telle politique financière menée aujourd’hui, il est impossible de s’attendre à atteindre les objectifs déclarés par le gouvernement: la croissance de l’économie nationale à un taux supérieur à la moyenne mondiale et sa percée technologique. Avec le cours actuel, ces objectifs seront enterrés aussi inconditionnellement que le programme de modernisation, annoncé solennellement il y a 10 ans et transformé en zilch.

C’est ce que montrent les résultats économiques ministériels des premiers mois de 2019 annoncés par le cabinet. Au premier trimestre de cette année, la croissance du PIB n’était que d’un demi-point de pourcentage par rapport à la même période en 2018. Et par rapport au quatrième trimestre de l’année dernière, l’économie a complètement chuté. En termes de croissance économique, nous sommes désespérément à la traîne non seulement de la superpuissance telle que la Chine, mais également de nombreux pays récemment classés dans la catégorie des pays sous-développés. Par exemple, la Malaisie sur cet indicateur dépasse aujourd’hui notre pays de 8 fois.

Le gouvernement affirme veiller constamment sur le développement des petites et moyennes entreprises et d’en prendre soin de toutes les manières possibles. Mais de telles assurances ne sont absolument pas vraies. Les sondages effectués en mai et juin par les plus grands services sociologiques ont révélé une nette détérioration du climat des affaires dans tous les secteurs de l’économie et un manque de confiance des entreprises dans le fait qu’un pays doté d’une telle politique pourrait sortir de la crise. Seulement 15% des entrepreneurs ont déclaré attendre la croissance des entreprises de leur secteur. Le nombre d’entreprises qui prévoient d’agrandir leur personnel est tombé à 6%. Plus de la moitié des dirigeants d’entreprises ont déclaré: dans les 5 prochaines années, la situation économique s’aggravera.

Grâce à cette politique financière, nous n’occupons que la 118ème place mondiale en termes de coûts de santé en termes de PIB. En termes de dépenses d’éducation – 88ème place. Mais le gouvernement, à en juger par ses actions, cherche à faire en sorte que nous tombions encore plus bas.

Cette politique contribue directement au fait que, parallèlement à l’industrie nationale, les sciences appliquées et l’éducation, qui constituent le fondement le plus important du développement technologique, sont exposés à un pogrom déclaré.

Souvenons-nous: au XXe siècle, chaque seconde invention de la planète a été réalisée en URSS. Un passager sur trois dans le monde utilisait un avion soviétique. Chaque seconde des mathématiciens qui ont assuré le succès des principales sociétés informatiques du monde est née dans notre pays. Mais ceux qui gèrent aujourd’hui l’économie et la sphère financière russes piétinent littéralement la science et l’éducation nationale, les condamnent à l’oubli.

Au cours des six derniers mois, les trois principaux oligarques russes ont perçu un revenu supplémentaire de 840 milliards de roubles. Et l’État consacre 200 milliards de moins au financement d’un programme présidentiel de cinq ans pour le développement de la science.

La situation des dépenses de R & D, à savoir la recherche, le développement et les travaux technologiques envisagés dans le cadre des plus importants programmes d’État, qui ne peuvent être gagnés sans un appui scientifique adéquat, est scandaleuse. En 2019, ces coûts ont fait l’objet d’une réduction inacceptable par rapport aux coûts de 2014. Dans le cadre du programme national « Développement économique et économie de l’innovation » – de 16%, le programme « Activité spatiale de la Russie » – de 20%, le programme « Développement de l’industrie aéronautique » – de près de 40% et le programme « Développement de l’industrie de l’énergie nucléaire » – de près de 66%. % Les dépenses de R & D prévues par le programme «Développement de l’industrie et augmentation de sa compétitivité» ont diminué de 95% au cours des 5 dernières années!

Le tableau franchement catastrophique de la dimuntion des crédits consacrés à la science est exacerbé par la même attitude perfide à l’égard de l’éducation. Dans le système actuel, il ne devient pas le principal moyen de développement intellectuel et de renforcement des bases du personnel du pays, mais un magasin commercial conçu non pour les plus talentueux, mais pour les plus riches. C’est la voie directe vers la dégradation sur laquelle le système du capitalisme sauvage travaille de manière agressive.

Le rapport du Cabinet des ministres à l’Assemblée fédérale indiquait ceci: d’ici 2024, le nombre de places budgétaires dans les établissements d’enseignement supérieur russes diminuera encore de 17%. Dans le même temps, selon les calculs du gouvernement, le nombre de candidats augmenterait d’ici là de 15%. Ainsi, les chances réelles d’obtenir une éducation supérieure gratuite seront réduites de 25%.

Le pays ne peut pas compter sur une avancée novatrice sans lui fournir une base scientifique et humaine digne de ce nom. Par conséquent, notre programme dit: la base de la nouvelle industrialisation ne peut être que la science moderne, basée sur une éducation de haute qualité. Pour réussir leur développement, il est nécessaire d’augmenter la part des dépenses publiques consacrées à la science et à l’éducation à au moins 7% du PIB. L’histoire se confirme sans réserve: seuls les pays qui ont suivi cette règle ont réussi à résoudre le problème de la modernisation technologique et de l’accélération fondamentale de la croissance économique. Mais dans notre budget fédéral, les dépenses consacrées aux sciences représentent moins de 0,4% et celles consacrées à l’éducation, à seulement 3,6% du PIB.

Refusant d’affecter des ressources financières au développement, le gouvernement continue d’augmenter rapidement la dette extérieure de l’État. Il examine de plus près l’accroissement des emprunts extérieurs par l’entreprise oligarchique russe, dont les dettes doivent être remboursées avec des fonds de l’État. C’est-à-dire aux dépens des citoyens russes. Cela est doublement irresponsable et dangereux dans la situation actuelle, lorsque notre dette extérieure est activement utilisée par l’Occident pour accroître la pression hostile sur la Russie.

Récemment, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté un amendement au projet de budget de la défense pour 2020 prévoyant l’imposition de sanctions à l’encontre de la dette du gouvernement russe. Il s’agit d’une interdiction d’acheter des obligations russes aux États-Unis. Dans le même temps, les États-Unis vont faire pression sur les pays de l’UE, les incitant à prendre des mesures similaires. Si de telles sanctions entrent en vigueur, la Russie sera confrontée à la nécessité d’éteindre les dettes à la demande de créanciers étrangers, sans avoir la possibilité de se refinancer en vendant de nouvelles obligations. En conséquence, nos réserves de change seront utilisées pour rembourser la dette extérieure. Et l’indépendance de la Russie s’érodera encore plus.

Ce n’est pas par hasard que Brad Sherman, membre du Congrès démocrate de Californie, auteur de cet amendement de sanction anti-russe, a déclaré: « Les sanctions actuelles contre la Russie sont une illusion ». Et il a assuré: ce sont les sanctions contre la dette de l’État qui nous permettront d’exercer une pression véritablement tangible et productive sur notre pays.

Dans le même temps, selon le rapport de la Banque centrale, la dette extérieure totale de la Russie, c’est-à-dire la dette totale de l’État et des entreprises privées vis-à-vis des créanciers étrangers, est de 482 milliards de dollars (30,4 milliards de roubles). Pour le premier semestre de 2019, il a augmenté de 6% et a atteint la troisième partie du PIB et près de deux budgets annuels du pays. La dette publique envers les créanciers étrangers s’accumule à un rythme encore plus rapide. Au cours des six derniers mois, il a atteint 64,3 milliards de dollars, soit 1,5 fois plus qu’au premier semestre de 2018. Il s’agit d’un taux de croissance record de la dette extérieure publique de notre histoire. Dans le même temps, les réserves de change de la Russie s’élèvent aujourd’hui à 518 milliards de dollars, c’est-à-dire que notre dette extérieure totale dépasse moins de 36 milliards. Presque autant au cours des cinq premiers mois de 2019 ont été retirés du pays au profit de banques et d’officiers étrangers. À titre de comparaison, avant la crise de 2008-2009, les réserves d’or et de change de la Russie dépassaient de 200 milliards de dollars sa dette extérieure consolidée. Mais depuis lors, le rapport entre eux et la dette extérieure n’a cessé de diminuer.

Il est nécessaire de reconnaître que la politique financière des autorités non seulement ne contribue pas au soutien de la production, de la science ou de l’éducation nationales, mais aide également les adversaires à attaquer notre pays, à rechercher son affaiblissement et à porter atteinte à la souveraineté de la Russie.

Politique qui engendre la déception

Nous l’avons déjà dit plus d’une fois: le gouvernement annule constamment ses propres promesses et garanties prévues par la Constitution, qui stipule que la Russie est un État social. La validité de cette conclusion est pleinement confirmée par la politique en matière de fiscalité et de dépenses sociales. Son échec à prouver et les résultats du premier semestre de 2019.

Plus tôt cette année, la taxe sur la valeur ajoutée était passée de 18% à 20%. En envoyant un projet de loi à la Douma pour augmenter cette taxe, le gouvernement a assuré: le budget générera ainsi un revenu supplémentaire de 620 milliards de roubles par an. Mais le résultat réel s’est avéré être exactement celui sur lequel le Parti communiste de la Fédération de Russie avait mis en garde, s’opposant à l’augmentation de la TVA et insistant dans son programme pour qu’elle ne soit pas augmentée, mais essentiellement réduite. Le budget n’a reçu aucun revenu supplémentaire. Mais les citoyens ont eu une augmentation supplémentaire du coût des biens et services de 10% en moyenne, en raison de l’augmentation de cette taxe.

L’augmentation de la TVA a eu un impact négatif sur les entreprises: elle a provoqué une baisse de leur rentabilité et certaines d’entre elles ont été condamnées à la faillite. Si, en février de cette année, il y avait un peu plus de deux mille entreprises en faillite dans le pays, leur nombre a grimpé à près de 3 300. Selon ce chiffre déplorable, la Russie est nettement en avance sur tous les pays européens.

En 2015, le gouvernement avait mis en place une nouvelle procédure de calcul de la taxe foncière pour les particuliers. Il a commencé à compter compte tenu de la valeur cadastrale. Et voici le résultat: en 2019, les gens paient une taxe sur l’immobilier de 20% de plus qu’il y a 4 ans.

Depuis le 1 er juillet, l’accord entre le gouvernement et les fabricants sur le gel des prix de l’essence a été résilié. L’année dernière, ils avaient déjà bondi de 9% en raison de l’augmentation des taxes imposée par le gouvernement. Cela a entraîné une augmentation du coût du transport et une augmentation d’au moins 7% du coût des biens essentiels. Selon les prévisions des experts, les prix de l’essence augmenteront encore plus cette année, contrairement aux promesses que le gouvernement a récemment faites.

Le fardeau fiscal et fiscal des citoyens et des entreprises est encore exacerbé par le système Platon, ainsi que par la loi sur le jardinage citoyen pour ses propres besoins, entrée en vigueur le 1er janvier en raison des nouvelles règles régissant la collecte des déchets.

Refusant constamment de réviser le système d’imposition actuel des personnes et ne voulant pas augmenter le fardeau fiscal de l’oligarchie fabuleusement enrichie, le gouvernement préfère colmater des trous financiers à l’aide de mesures de plus en plus effrontées dirigée contre les travailleurs et les retraités appauvris. Une telle politique ne peut être décrite que comme antisociale et anti-populaire.

La politique opposée est inscrite dans notre programme. Il garantit la révision du système fiscal actuel en faveur des citoyens à revenu faible et moyen, une augmentation fondamentale des impôts des super-riches et une réduction de ceux-ci pour les pauvres – jusqu’à une exonération totale des impôts.

Parallèlement à cela, nous soutenons l’abolition de la « réforme » des retraites franchement perfide et un retour aux règles existantes de la législation sur les retraites. Cela correspond parfaitement à l’exigence exprimée par les neuf dixièmes de nos citoyens et cyniquement ignorée par les autorités.

Selon la Banque mondiale, le taux de mortalité des hommes de moins de 65 ans en Russie est le plus élevé d’Europe: 43% n’atteignent pas cet âge. Une femme russe sur cinq quitte la vie avant d’atteindre 65 ans. L’âge moyen de la capacité de travail dans notre pays est de 63 ans. La plupart de ceux qui ont dépassé cet âge ne sont pas dans un état de santé qui leur permet de fonctionner pleinement. Mais tout cela n’a pas empêché le président, le gouvernement et Russie unie d’introduire des amendements à la loi sur les retraites, qui, malgré des protestations massives, sont entrés en vigueur le 1er janvier.

Les coûts économiques inévitables, qui compensent totalement les «avantages» promis par le gouvernement de la «réforme» des retraites, ne les ont pas arrêtés non plus. Les économistes estiment que 3 à 4 millions de nouveaux emplois seront nécessaires chaque année pour créer des emplois pour ceux qui doivent désormais travailler 5 ans de plus. Cela représente 9 000 milliards de roubles d’investissements supplémentaires, alors que les économies promises par le gouvernement au détriment de la réduction du nombre de retraités sont tout simplement insignifiantes. La justesse des opposants à la «réforme» est pleinement confirmée par les récentes prévisions publiées par le ministère du Travail: en 2020, le chômage en Russie augmentera de 1,6 fois. Et cela se produira justement à cause de l’afflux sur le marché du travail de ceux qui ont été privés de la possibilité de prendre leur retraite.

Le gouvernement a promis d’atténuer les effets négatifs de la «réforme» à l’aide du programme d’État «Développement du système de retraite», qui stipulait que la pension moyenne serait de deux salaires de subsistance, et non d’un salaire et demi, comme c’est le cas actuellement. Mais l’autre jour, cela a été annoncé: le gouvernement refuse ce programme . Il a été promis à tous les bénéficiaires d’une pension d’ajouter au moins 1 000 roubles. Mais les retraités n’ont pas non plus bénéficié de cette augmentation misérable. Non-travail cette année ajouté seulement 523 roubles. Ils promettent aux travailleurs d’en ajouter 244 à compter du 1er août. 244. L’augmentation promise depuis longtemps des paiements aux retraités de l’armée a été reportée à octobre. Et même s’ils l’attendent, ce ne sera que 4,3%.

Qu’est-ce que c’est, sinon une claire moquerie de personnes qui ont gagné le droit de gagner du repos et des pensions décentes pour de nombreuses années de dur labeur? Qu’est-ce, si ce n’est une tromperie directe du peuple, que les autorités, sans hésiter, continuent d’appeler à voter lors des élections?

Une conséquence directe du cours antisocial est l’appauvrissement constant, qui dure depuis 5 ans. Au cours des six derniers mois, les revenus réels des citoyens ont encore diminué de 1,3%. Et dans certaines régions, leur chute de janvier à juin a été encore plus rapide et a varié de 6 à 9%.

Les statistiques officielles admettent que 13% des Russes sont des mendiants et affirment que le salaire moyen dans le pays avoisine les 50 000 roubles. Mais, selon les calculs de spécialistes, le salaire que la majorité reçoit est inférieur à 27 000. Aucune personne sensée ne nierait qu’avec les prix actuels des biens et services, les tarifs en constante augmentation et les extorsions, il s’agit d’un montant dérisoire, même pour une personne. Sans parler de ceux qui doivent nourrir leur famille pour un tel salaire.

En janvier-mai 2019, les Russes ont dépensé 415 milliards de roubles pour l’achat de deux milliards de paquets de médicaments. Les ventes de médicaments importés coûteux en mai de cette année par rapport à mai 2018 ont diminué de près de 10%. En général, les ventes de médicaments ont diminué de 3,7%, mais les vendeurs les ont aidées de 1,2% de plus qu’il ya un an. En d’autres termes, les citoyens appauvris sont obligés de réduire leur consommation de drogues tout en y consacrant de plus en plus d’argent. La hausse moyenne des prix des médicaments nationaux au cours de la dernière année a été de 5,6%, celle des produits importés de 8%.

La hausse des prix dans l’industrie est en moyenne de 12%. Rosstat a publié début juillet des données sur la hausse des prix des denrées alimentaires en 2018. Le mil et le chou ont augmenté de 73%, le sucre de 28%, les œufs de 26%, les oignons et les betteraves de presque un quart, la viande de poulet et les carottes de 20%. En ce qui concerne les prix des produits alimentaires pour l’année en cours, les statistiques ne donnent encore que des informations fragmentaires: pour les cinq premiers mois de 2019, les légumes ont augmenté en moyenne d’un quart, les fruits, de plus de 7%. À son tour, l’association nationale russe des aliments pour animaux a émis un avertissement: cette année, le prix de la viande augmentera d’au moins 10%.

La baisse continue des revenus, qui s’accompagne d’une hausse des prix des biens essentiels, pousse les citoyens dans le piège de la dette. Aujourd’hui, près de 60 millions de Russes – 40% – ont contracté au moins un prêt. La dette totale des citoyens envers les créanciers dépasse 15 000 milliards de roubles – un montant proche du budget fédéral cette année. Récemment, la direction de la Banque centrale a déclaré: En moyenne, les débiteurs russes envoient jusqu’à 44% de leurs revenus pour rembourser leurs emprunts.

Les économistes insistent de plus en plus sur le fait qu’une croissance de la dette en crédits comparable à une avalanche pourrait, au cours des deux prochaines années, nous conduire à une crise financière similaire à celle déclenchée par la «bulle du crédit» éclatée en 2008-2009. Mais cette nouvelle crise ne sera plus une crise mondiale mais une crise interne à la Russie. Et ses conséquences seront encore plus difficiles pour notre pays.

Stopper l’appauvrissement et libérer les citoyens de l’étranglement de la dette ne peut que mettre en œuvre notre programme. Nous allons contrôler les prix des produits de base et des biens essentiels, pour les tarifs des services publics. Nous allons réduire les prix des médicaments et les tarifs pour tous les types de transport. Les demandes de réparations majeures seront annulées. Les tarifs des services publics ne doivent pas dépasser 10% du revenu familial.

Système d’inégalité et de sous développement

Le cours actuel ne profite qu’à un groupe social – l’oligarchie et les représentants du gouvernement qui servent ses intérêts. Mais leur prospérité est achetée à un prix criminel que le pays ne peut continuer à payer. Ce prix est une inégalité flagrante et un génocide social réel, qui a pour conséquence l’extinction de la Russie.

Le rapport conjoint de la Haute école d’économie et de la Vnesheconombank indique: 3% des Russes les plus riches concentrent près de 90% de tous les actifs financiers du pays. En termes de concentration de la richesse parmi les couches les plus riches des riches, la Russie a eu des résultats triple de ceux du Japon et de la France, plus que doublé l’Italie, la Grande-Bretagne et le Canada et presque doublé les États-Unis. Le niveau d’inégalité est prohibitif, même selon les normes de l’Amérique latine et de l’Asie. Ainsi, au Brésil, 1% de la population ne possède que 43% des actifs et en Inde, 51%.

L’ONU publie chaque année le rapport «Indices et indicateurs de développement humain», qui reflète la situation dans 189 pays du monde. Dans le dernier rapport, les experts de l’organisation ont classé la Russie à la 49ème place en termes de développement humain. Et ils ont cité deux raisons principales pour lesquelles notre pays était à la fin du quatrième dix: faible espérance de vie et pauvreté de masse.

L’inégalité et la crise démographique sont deux malheurs qui vont de pair. S’étant effondrés du fait du capitalisme oligarchique au niveau des pays les plus arriérés en termes d’ampleur de l’injustice sociale, nous tombons au même niveau et en termes d’ampleur d’une catastrophe démographique.

La perte de la population autochtone de Russie depuis l’année dernière augmente à un rythme que même les dirigeants du gouvernement sont forcés de reconnaître comme catastrophique: rien que pour les cinq premiers mois de 2019, il s’élevait à 180 000 personnes.

L’année dernière, les dirigeants de la CIA ont organisé une réunion spéciale sur les conflits et les crises mondiaux, que les services de renseignements américains s’attendent à développer dans les 20 prochaines années. La chute démographique de la Russie est l’un des principaux facteurs de crise. Il s’agit du seul des 50 principaux pays du monde où la population diminue constamment.

Les principaux facteurs de la crise démographique sont la pauvreté, l’absence de logement, le risque de chômage, l’affrontement de la jeunesse russe par l’épée de Damoclès et l’incertitude quant à l’avenir, inévitable pour une société plongée dans un capitalisme sauvage.

Au cours des cinq dernières années, le nombre de mariages en Russie a diminué de plus de 20%. Dans le même temps, le taux de natalité diminue plus rapidement. Cette année, il a diminué de 12% par rapport à 2018. Tout cela est la conséquence directe d’une politique sociale et économique dévastatrice, dans laquelle des citoyens démunis qui n’ont pas confiance en leur avenir craignent de fonder une famille et d’avoir des enfants.

Selon des estimations d’experts nationaux et étrangers, notre pays se classe aujourd’hui entre 125 et 130ème en termes d’espérance de vie pour les hommes et entre 80 et 90 ans en termes d’espérance de vie pour les femmes. Le gouvernement a promis qu’en 2024 nos citoyens vivraient en moyenne 5 à 6 ans de plus. Mais est-il possible de croire de telles promesses avec la politique qu’elle tient? À titre de comparaison: en France, qui ne connait pas une politique sociale et économique aussi choquante que celle que nous avons aujourd’hui,a réussi à obtenir une augmentation similaire de l’espérance de vie moyenne en 22 ans. Et le pouvoir nous promet des miracles d’une percée démographique, pas un truc sans sortir de la trajectoire destructrice provoquant une catastrophe démographique.

On peut y mettre un terme en s’acquittant des obligations de notre programme relatives à la protection sociale de la famille, à la maternité et à l’enfance et à l’aide de l’État à la médecine.

Le programme du Parti communiste de la Fédération de Russie garantit des soins médicaux gratuits et de haute qualité ainsi que le financement des soins de santé à un niveau non inférieur à 7% du PIB. L’État est obligé d’assumer tous les coûts liés au traitement des personnes gravement malades. Il est nécessaire de supprimer l’optimisation audacieuse de la sphère médicale, qui conduit à sa commercialisation rapide, à la réduction du nombre d’hôpitaux et de cliniques et à la perte de spécialistes hautement qualifiés.

Nous plaidons pour le soutien total de la maternité et de l’enfance, la restauration du système d’éducation préscolaire et une place garantie à la maternelle pour chaque enfant, le développement du sport de masse pour les enfants et l’organisation de cercles libres et de studios de création dans tout le pays, de subventions publiques pour la production de biens pour enfants.

En parlant des conséquences démographiques de la politique du capitalisme criminel, on ne peut s’empêcher de dire à propos de la catastrophe que les autorités et l ‘«opposition libérale» continuent de faire taire. C’est l’extinction du peuple russe qui forme l’Etat et qui, depuis l’époque de la destruction perfide de l’URSS, continue de décroître au rythme le plus rapide. Le cours actuel le détruit avec la même brutalité avec laquelle, dans les années 40 du siècle dernier, a détruit la plus terrible guerre de l’histoire du monde.

Voici l’expertise des démographes de l’OTAN: si en 1989 le nombre de Russes était de 120 millions, il en comptait 111 millions en 2010, pas plus de 103 millions en 2020 et moins de 98 en 2025. 35 ans de politique du capitalisme sauvage, si elle continue notre pays, coûtera 22 millions de vies au peuple russe!

Quels autres arguments sont nécessaires pour confirmer que le système qui nous est imposé est un système de génocide déclaré qui n’a pas le droit d’exister? Quelles autres preuves faut-il avoir que, depuis la fin du XXe siècle, le plan d’extermination de l’un des plus grands et des plus grands peuples de la planète soit effectivement mis en oeuvre? Et quelle folie est la réticence à admettre que la mise en œuvre de ce plan monstrueux est directement encouragée par la politique socio-économique menée dans le pays, qui a longtemps prouvé son danger mortel!

Changement de cap pacifique ou explosion sociale?

«L’opposition libérale», dans l’espoir d’utiliser la crise et de profiter de l’explosion sociale imminente pour venger le «parti des années 90», persiste à imposer à la société le mythe selon lequel il faut chercher précisément à se débarrasser de la crise systémique de la Russie par cette voie. Mais c’est un mythe pour les dupes. Il est contredit par l’attitude des libéraux locaux eux-mêmes, qui, à l’instar du gouvernement actuel, sont favorables à la préservation des industries stratégiques entre les mains de l’oligarchie et insistent pour que l’inégalité gigantesque en matière de propriété soit reconnue comme une condition «normale» de la concurrence capitaliste. Ce mythe est également réfuté par les conclusions des plus grands économistes et financiers occidentaux, qui reconnaissent aujourd’hui:

Joseph Stiglitz, économiste américain, lauréat du prix No-Belev, a publié un article intitulé «Background» sur le site Web de Project Syndicate. En Occident, il est devenu la publication économique qui a eu le plus d’écho de ces derniers mois. Les idées principales de l’un des experts les plus influents dans le domaine de l’économie sont les suivantes: l’expérience néolibérale, couronnant l’histoire du capitalisme mondial, a échoué. Les taux de croissance sont maintenant inférieurs à ceux du quart de siècle qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Après des décennies de stagnation et de baisse des revenus, le néolibéralisme doit être déclaré mort. La seule alternative raisonnable pour lui est le centrisme de gauche progressiste. Il est nécessaire de rompre le lien entre le pouvoir économique et l’influence politique, de réduire l’influence de l’argent sur la vie politique et de réduire de manière persistante les inégalités sociales. Si ces objectifs ne sont pas atteints,

En fait, l’un des économistes modernes les plus éminents fait écho au programme CPRF, qui exige que l’oligarchie soit privée de toute influence politique et de tout contrôle sur l’économie.

Non seulement des scientifiques, mais aussi des représentants de l’élite financière de l’Occident ont déjà lancé des appels en faveur d’un renversement fondamental du système socio-économique vers l’idéologie de gauche. En juin, près de deux douzaines de milliardaires américains ont adressé une lettre collective aux candidats à la présidentielle américaine dans laquelle ils appelaient à une augmentation substantielle du fardeau fiscal des super-riches. «L’inégalité nourrit le mécontentement et la discorde dans la société. Il en résulte une méfiance croissante à l’égard des institutions démocratiques et même pire », indique leur message.

Alan Schwartz, un vétéran de Wall Street, responsable de la banque d’investissement Guggenheim Partners, a déclaré que lorsque les masses pensent que les élites gagnent trop, l’une des deux choses suivantes se produit: une redistribution législative de la richesse ou de la révolution.

Jamie Dimon, président de la banque américaine JP Morgan, se fait l’écho de ces propos: «Le gouvernement s’éloigne progressivement de la réalité dans laquelle vit l’homme du commun. Les gens ont perdu confiance dans la capacité des institutions à remplir leur mission et à fournir un soutien social et une protection. Ils ont besoin de changement, et nous devrons admettre que le changement est mûr ».

L’un des principaux investisseurs américains, Ray Dalio, a résumé les conclusions de ces milliardaires occidentaux: « Nous avons atteint un point critique au-delà duquel tout dépend de notre capacité à parvenir à un accord. »

En fait, le système du capitalisme mondial signe sa propre faillite par la bouche de ses représentants éminents. Et si vous ne savez pas que leurs appels concernent la situation en Occident, vous pourriez penser qu’ils s’adressent au gouvernement russe, notre gouvernement actuel. Réfléchissons bien: même si les économistes et les financiers évaluent ainsi la situation dans les pays occidentaux les plus développés, que peut-on dire du parcours suivi en Russie et de ce à quoi il pousse notre pays et notre société?

Comme pour faire écho aux conclusions ci-dessus, le président Poutine, prenant la parole lors du sommet du G-20 en juin, a déclaré que l’ère du libéralisme prenait fin, les partisans de cette idéologie ayant commis trop d’erreurs. Mais l’idée libérale elle-même était dépassée et entrait en conflit avec les intérêts de la grande majorité des gens. Il est impossible d’être en désaccord. Cependant, le président a réduit l’idéologie libérale presque exclusivement à la question des migrations, ignorant la composante socio-économique destructrice de cette idéologie. Et pour ne rien dire du fait que le gouvernement russe suit un cours axé sur les idées néolibérales les plus radicales.

Si le chef du pays reconnaît que cette idéologie s’est épuisée et contredit les intérêts de la majorité absolue, il doit reconnaître que le cours socio-économique suivi dans notre pays s’est épuisé et va à l’encontre des intérêts de la société.

Notre gouvernement ne peut pas offrir au pays une alternative anti-crise à une impasse libérale. Il continue à suivre le même cours libéral. Cela est prouvé par ses actions dans le domaine socio-économique et par sa politique de migration, non loin de la politique de l’Union européenne, critiquée par le président.

De nombreux experts, commentant la situation socio-économique, disent: il est impossible de nommer un autre pays, sauf la Russie, où, avec une crise aussi longue et un aussi appauvrissement prolongé, le gouvernement ne changerait pas. La grande majorité de nos citoyens sont outrés. Mais les dirigeants du pays ne semblent pas se rendre compte que l’indignation populaire croissante menace sérieusement une explosion sociale.

Au lieu de se concentrer sur la prévention de cette menace et de corriger fondamentalement les politiques dans l’intérêt des citoyens, le

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   Posté le 02-02-2020 à 23:55:45   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Sur le blog de Danielle Bleitrach :

Les communistes russes ont demandé la convocation d’une assemblée constitutionnelle


https://histoireetsociete.wordpress.com/2020/01/31/les-communistes-russes-ont-demande-la-convocation-dune-assemblee-constitutionnelle/?fbclid=IwAR0fWCY-J1J6aA4TSZZbHJVz1kK7qaoCsDDQoxUCsUV1_5kRMfpdMoy-Yo4
31
JAN


Les communistes présentent les amendements nécessaires à leur approbation des changements constitutionnels proposés par le président: nationalisation des ressources minières et distribution des profits aux citoyens, indexation du coût de la vie, retour à la retraite à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes, mise en place d’une assemblée constituante (note et traduction de Danielle Bleitrach)

30 janvier 2020 12:00 – Parti communiste
Les communistes ont demandé la convocation d'une assemblée constitutionnelle
Le Présidium du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie a adopté une déclaration officielle signée par le chef du parti Gennady Zyuganov, qui a formulé l’attitude des communistes à l’égard de la réforme constitutionnelle, a déclaré Dmitry Novikov, vice-président du Comité central du Parti communiste.

«Le fait est que nous avons formulé nos amendements à la deuxième lecture du projet de loi sur les amendements à la Constitution. Et notre attitude vis-à-vis des réformes dépendra de l’attitude à leur égard » , a déclaré Dmitry Novikov à Interfax. Premièrement, a-t-il dit, « il est proposé de consacrer l’appartenance des ressources minérales russes au peuple, de proscrire leur privatisations sans ambiguïté et de créer ainsi une base constitutionnelle qui accorderait à tous les citoyens de la Russie leur part des revenus de l’exploitation minière, afin que cette part soit concrète » .

Deuxièmement, les communistes suggèrent « d’indexer sur le coût de la vie les pensions et les avantages sociaux, les bourses, et de le faire au moins une fois par an ». « Une condition indispensable devrait être l’indexation d’au moins la valeur de l’indice de croissance des prix à la consommation pour l’année précédente » , a déclaré Dmitry Novikov.

Le Parti communiste propose également d’inscrire dans la Constitution que «le salaire minimum, la pension minimum ne peuvent pas être inférieurs au salaire vital, et le salaire vital lui-même devrait être correctement calculé, comme cela est fait dans un certain nombre d’autres pays, et permette de garantir ainsi la satisfaction des besoins humains en logement, la nourriture, les vêtements, les soins médicaux, ainsi que l’accès à l’éducation, aux valeurs culturelles, aux transports publics dans certaines limites . »

Dmitry Novikov a également fait part de la proposition du Parti communiste de la Fédération de Russie « de consolider notre base de retraite, qui fonctionne depuis longtemps: 60 ans pour les hommes, 55 ans pour les femmes » .

Selon le vice-président du Comité central, les amendements incluent également un bloc politique. « Nous pensons que la procédure actuelle pour la formation du Conseil de la Fédération n’est pas la plus démocratique, et étant donné le rôle de cette autorité dans un certain nombre de postes sont il est proposé d’augmenter le rôle, il faut qu’il y ait plus d’élection des membres du Conseil de la Fédération au scrutin secret direct » , a déclaré Dmitry Novikov. Le Parti communiste considère ces amendements comme contraignants, les communistes vont certainement les présenter au projet de loi, a souligné le politicien.

Mais le Parti communiste de la Fédération de Russie n’a pas l’intention de se limiter à cette liste d’amendements, a noté Novikov. «Nous pensons que si nous parlons déjà de réforme constitutionnelle, elle devrait être complète et, par conséquent, elle devrait s’appliquer à l’ensemble de la Constitution, en particulier aux première et deuxième parties. Et pour cela, il est nécessaire, selon la Loi fondamentale, que cela se fasse avec l’Assemblée constitutionnelle » , a déclaré le parlementaire.

«Nous n’avons même pas de loi sur l’Assemblée constitutionnelle. Nous pensons que celle-ci l devrait être adopté d’urgence et qu’une discussion sur de nouveaux amendements devrait avoir lieu sur la mise en place de cette Assemblée constitutionnelle » , a déclaré Novikov.

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   Posté le 13-04-2020 à 21:04:17   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Lénine et le socialisme au XXIème siècle Rapport de Gennady Zyuganov au CC du CPRF




Lundi 13 avril 2020, par lepcf.fr,

Il me semble que ce rapport du jubilé par le CPRF constitue une contribution d’une grande valeur pour l’avancement du socialisme et du communisme.

Hervé Fuyet


________________________________




L’héritage idéologique de Lénine et la lutte des travailleurs pour le socialisme au XXIe siècle
Rapport du jubilé par le président du CC du CPRF Gennady Zyuganov lors de la 10ème session plénière du Comité Central du Parti.


La durée de vie des grandes idées se mesure en siècles et en millénaires. Répondant aux aspirations des gens ordinaires, elles se perpétuent parmi les masses et les inspirent dans la lutte pour la construction d’un monde nouveau et juste. C’est pourquoi les idées de Lénine continuent à vivre et à triompher.

Bientôt 150 ans se seront écoulés depuis la naissance de Vladimir Lénine. Il nous incombe de nous souvenir de son héritage, de l’étudier en profondeur et de l’appliquer énergiquement et correctement dans les conditions modernes.

Aller de l’avant, évoluer avec son temps

Dans les heures les plus sombres de l’histoire, avant l’aube, le génie de Lénine a brillé pour éclairer la nouvelle voie de développement de l’humanité. C’est arrivé lorsque le capitalisme s’est étendu au monde entier. Il a divisé les continents en colonies et a établi un système sophistiqué d’exploitation des personnes et des ressources. Les défenseurs zélés du capitalisme le saluaient déjà comme le triomphe de la raison, le proclamant comme la seule voie possible de développement. Mais les bienfaits de ce système n’ont profité qu’à une poignée de capitalistes. Cherchant à s’enrichir, il a condamné les masses populaires à la pauvreté et à la privation de droits, et les a utilisées comme chair à canon.

Au tournant des XIXème et XXème siècles, le capitalisme entrait dans la phase de l’impérialisme. Les grandes puissances ont commencé à rediviser la planète. Elles n’ont pas seulement déclenché des conflits locaux. Des millions de personnes sont mortes pendant la Première Guerre mondiale, sacrifiées au Moloch de l’avidité et de la soif de gain.

C’est à cette époque que le monde a entendu parler de Lénine. Ses slogans immoraux - Paix aux peuples ! Du pain pour les affamés ! La terre aux paysans ! Des usines aux travailleurs ! Le pouvoir aux Soviétiques ! sonnent comme un clairon pour les ouvriers qui transpirent et se fatiguent dans les champs, les usines et les mines. Le léninisme leur a donné l’espoir de se débarrasser de la souffrance, d’avoir une vie décente et heureuse.

Le génie de Lénine n’était pas un accident. Le fondateur du bolchevisme n’était ni un philosophe solitaire, ni un surhomme debout sur un piédestal au-dessus de la foule. Bien au contraire, il a consacré sa vie à servir les travailleurs, les libérant des chaînes de l’oppression, de l’ignorance et du manque de foi en leur force. Comme l’a écrit Vladimir Maïakovski,

« Il s’est montré tendre envers ses camarades.
Il était dur comme un clou envers ses ennemis. »


Profondément convaincu du vaste potentiel des masses populaires, Lénine ne s’est jamais éloigné des travailleurs ordinaires. Il entretenait des liens étroits avec eux, s’inspirant de leur lutte et de leurs efforts créatifs.

Lénine étudia en profondeur et développa le grand héritage théorique de Marx et Engels. En même temps, il était un organisateur de talent, un révolutionnaire et le fondateur d’un nouveau type d’État, le premier État socialiste du monde. Comme l’a écrit l’éminent révolutionnaire chinois Sun Yatsen, « au cours des siècles de l’histoire du monde, il y a eu des milliers de dirigeants et d’érudits avec de belles paroles sur les lèvres, des paroles qui n’ont jamais été mises en pratique. Vous, Lénine, êtes une exception. Vous n’avez pas seulement parlé et enseigné, mais vous avez mis vos paroles en pratique, vous avez créé un nouveau pays. Vous nous avez montré la voie ».

Ces mots ont un noyau particulièrement important. Le marxisme-léninisme n’est pas un ensemble de dogmes et de prescriptions pour toutes les situations de la vie. Penser ainsi, c’est commettre une erreur, c’est transformer un enseignement de génie en une sorte de culte religieux. Lénine lui-même a souligné que la doctrine communiste n’est pas tant un ensemble de dispositions qu’une méthode d’analyse de la réalité. Le marxisme est un système scientifique cohérent. Il combine des points de vue philosophiques, économiques, sociopolitiques qui servent d’instruments de connaissance et de transformation du monde. « Appliquer la dialectique matérialiste pour retravailler toute l’économie politique, de ses fondements à l’histoire, aux sciences naturelles, à la philosophie, à la politique et aux tactiques de la classe ouvrière - c’est ce qui intéresse le plus Marx et Engels, c’est leur contribution la plus essentielle et la plus récente, c’est leur pas de génie dans l’histoire de la pensée révolutionnaire » . C’est ainsi que Lénine a défini l’essence du marxisme. Il a été guidé par cela toute sa vie. Pendant la lutte contre le marxisme légal, l’économisme et le menchevisme ; lors de la création du parti de la classe ouvrière, le RSDLP ; en exposant les révisionnistes de la Seconde Internationale ; en avril 1917, lorsqu’il soulève la question de la révolution socialiste en Russie.

Comprendre le marxisme comme un guide d’action est ce qui a fait de Lénine un grand penseur et un leader populaire. Le résultat de son approche créative fut le bolchevisme. « Nous ne considérons nullement la théorie de Marx comme quelque chose de complet et d’intouchable, a-t-il souligné, au contraire, nous sommes convaincus qu’elle n’a fait que poser les pierres angulaires de la science que les socialistes doivent faire avancer dans toutes les directions s’ils veulent se tenir au courant de la vie » .

Lénine nous donne l’exemple d’une approche approfondie de chaque sujet. Pour s’attaquer à n’importe quel problème, Lénine a commencé par étudier toutes les sources disponibles. Lors de la rédaction de son ouvrage "Le développement du capitalisme en Russie" , il a fait 583 références à diverses sources. Les notes préparatoires à "L’impérialisme, stade suprême du capitalisme" , comptent près de 800 pages.

Nadezhda Krupskaya s’en souvient : « Lorsque nous vivions à Londres en 1902-1903, Vladimir Ilyich (Lénine) passait la moitié de son temps au British Museum qui possède une très grande bibliothèque » . Dans une lettre de 1916 à sa mère, Lénine écrit : « Nous vivons actuellement à Zurich. Nous sommes venus ici pour étudier dans les bibliothèques locales » .

La sphère d’intérêt de Lénine ne se limitait pas aux problèmes sociaux. Ainsi, les découvertes dans le domaine de la physique l’ont incité à écrire son livre Matérialisme et empirio-critique. Lénine considérait les réalisations des sciences naturelles comme le début d’une révolution scientifique grandiose. Il leur fournit une base philosophique et développa la doctrine du matérialisme dialectique, démolit les théories bourgeoises du machisme, du pragmatisme et donna un brillant exemple du développement créatif de Marx.

Un communiste doit être un fervent adepte du matérialisme dialectique et historique. C’est pourquoi les congrès de la FCRP et les sessions plénières de son Comité central procèdent à une analyse approfondie des tendances modernes, étudient leur dynamique et l’alignement des forces de classe. Si nous voulons réussir et diriger les masses, nous devons déployer des efforts laborieux. Notre tâche immédiate est de suivre la méthode dialectique, de développer le marxisme-léninisme et, sur cette base, d’arriver à des conclusions pratiques. Sans cela, nous ne pouvons pas assurer la victoire des travailleurs.

Nombreux sont ceux qui, dans le mouvement de gauche, rejettent le bagage théorique et pratique des précédents combattants du socialisme. Nous entendons toutes sortes de choses de la part des adeptes de divers pseudo-socialismes. C’est souvent le résultat d’une incapacité ou d’une réticence à maîtriser notre théorie dans toute sa profondeur. C’est à ces personnes que Lénine s’est adressé en 1920 lors du troisième congrès de la Ligue de la jeunesse communiste de Russie : « Vous ne pouvez devenir communiste que lorsque vous avez enrichi votre mémoire de la connaissance de toutes les richesses élaborées par l’humanité » . Aujourd’hui, les propres idées de Lénine font partie du trésor intellectuel de l’humanité. Elles occupent une place centrale dans la vie politique du monde moderne.

Le mondialisme : forme moderne d’impérialisme

Alors que nous célébrons le 150ème anniversaire de la naissance de Lénine, nous devons mettre en lumière les éléments les plus importants de son grand héritage idéologique.

Tout d’abord, l’enseignement sur l’impérialisme. Joseph Staline l’a formulé de manière très précise : « Le léninisme est le marxisme de l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne » . En analysant les tendances du développement du capitalisme, Lénine est arrivé à la conclusion que celui-ci était entré dans sa plus haute et dernière étape. Il a identifié les principales caractéristiques de l’impérialisme :

- l’émergence de monopoles qui jouent le rôle clé dans l’économie ;

- l’émergence du capital financier et de l’oligarchie financière ;

- la priorité de l’exportation des capitaux sur l’exportation des marchandises ;

- la formation d’alliances monopolistiques de capitalistes qui divisent le monde ;

- division territoriale finale du monde entre les plus grandes puissances.

Comme le soulignait Lénine, la concentration de la production sociale entre les mains des monopoles ne supprime pas les contradictions capitalistes. Des conflits apparaissent à l’intérieur des États et sur la scène mondiale. Les crises économiques deviennent de plus en plus profondes et destructrices. Les contradictions entre le travail et le capital se font plus aiguës. Les monopoles exploitent et ruinent non seulement les travailleurs, mais aussi les paysans et la petite bourgeoisie.

La thèse de Lénine sur la réaction croissante sous l’impérialisme est très pertinente aujourd’hui. Le capitalisme monopoliste établit sa dictature. Il supprime le mouvement ouvrier et démocratique et élimine les droits et les libertés. Les patrons des monopoles cherchent des annexions et contestent l’indépendance nationale. Lénine l’a appelé le pivot « de la démocratie à la réaction politique » et a souligné que dans la politique étrangère comme dans la politique intérieure, l’impérialisme cherche à violer la démocratie et à promouvoir la réaction. En ce sens, il est incontestable que l’impérialisme est une négation de la démocratie en général.

Tout aussi pertinentes sont les paroles de Lénine selon lesquelles l’impérialisme apporte à la classe ouvrière une intensification sans précédent de la lutte des classes, de la pauvreté, du chômage, des prix élevés, de l’oppression par les trusts, du militarisme et de la réaction politique qui se manifeste dans tous les pays, même les plus libres.

Dans ces conditions, tout discours sur la "liberté" et la "démocratie" n’a qu’un seul but : distraire et tromper les masses populaires. En réalité, comme Lénine ne se lassait pas de le souligner, le capital financier et les monopoles « apportent partout la domination et non la liberté » .

La recherche du profit par les oligarques et l’approfondissement des contradictions sous l’impérialisme conduisent à des conflits militaires dévastateurs et à des guerres mondiales. Affaiblies et divisées par la réaction, les couches démocratiques sont souvent incapables d’arrêter les agissements des bellicistes criminels. Pour parvenir à l’unité, il faut une force prolétarienne de base.

La découverte de Lénine n’a rien perdu de sa pertinence aujourd’hui : les caractéristiques de l’impérialisme n’ont pas disparu et la mondialisation a mis en évidence toutes les contradictions. Ainsi, la concentration, entre les mains des monopoles, des moyens de production, des sources de matières premières, des transports, des communications, des découvertes scientifiques et techniques et des travailleurs qualifiés et des ingénieurs a atteint un niveau sans précédent. Cinq cents entreprises dominent l’économie américaine, dont la moitié possède des actifs dans cinq secteurs ou plus. Elles emploient 20 % de la main-d’œuvre totale et réalisent 60 % des bénéfices.

En 2020, les fusions et les rachats représentent 4.000 milliards de dollars. Le groupe pétrolier et gazier américain Chevron a racheté la société Anadarco pour devenir le deuxième plus grand groupe mondial après ExxonMobil. La fusion du conglomérat américain United Technologies avec la société Raytheon a créé un géant industriel militaire qui contrôle la production de moteurs d’avion, d’hélicoptères, de missiles de croisière, de systèmes de défense aérienne et d’autres armements.

En Russie aussi, les fusions et les rachats représentent des milliards de dollars. Ainsi, la banque VTB a racheté la chaîne de magasins Magnit. La société gazière de Leonid Mikhelson, NOVATEK, a racheté Severneft-Urengoy Geotransgas, Urengoy Gas Company et plusieurs autres.

L’impérialisme mondial renforce le rôle des sociétés transnationales. Une grande entreprise est aujourd’hui un complexe multisectoriel complexe de structures de production, de commerce, de finance et d’investissement. Grâce à un réseau d’entrepreneurs et de sous-traitants, elle est liée à une multitude de petites et moyennes entreprises qui ne peuvent être qualifiées d’indépendantes que de loin. En étendant la production à différents pays, la société mère fait naître une multitude de succursales. Mais le centre de décision de ce conglomérat international reste le siège principal.

Les TNT sont bien plus efficaces que les autres entreprises. Elles sont en mesure d’éviter les barrières douanières, d’accumuler des capitaux dans les zones les plus rentables et d’allouer des ressources massives à la R/D.

La capitalisation des principales STN dépasse le PNB de la plupart des pays. Elles contrôlent plus de la moitié de la production industrielle mondiale, plus de 60 % du commerce mondial, plus de 80 % de l’ensemble des brevets et licences de nouvelles technologies.

Comme le soulignait Lénine, la domination des STN dans le monde est assurée par l’exportation de capitaux. Les investissements étrangers directs ont été multipliés par 20 entre 1982 et 2006, 90 % d’entre eux provenant des STN. Un pour cent des plus grandes entreprises contrôlent 50 % de tous les investissements étrangers.

Seule une petite partie de l’économie mondiale fonctionne dans un environnement de marché libre. Les prix de transfert interne sont fixés par les entreprises. En général, les STN fonctionnent strictement selon un plan, ce qui garantit le succès. C’est ce qui a offert des avantages concurrentiels à l’Union soviétique. Le fondateur de la société japonaise THK Hirosi Teramachi a écrit : « En 1939, vous les Russes étiez intelligents et nous les Japonais étions stupides. En 1949, vous êtes devenus plus intelligents alors que nous étions encore des imbéciles. En 1955, nous sommes devenus plus intelligents et vous êtes devenus des enfants de cinq ans. Tout notre système économique est une copie conforme du vôtre. Toutes nos entreprises affichent vos slogans de l’ère stalinienne. » .

Contrairement à ce que disent les démagogues, la mondialisation n’a pas changé la nature du capitalisme. L’ouvrage de Lénine qui a fait date, "L’impérialisme, stade suprême du capitalisme" , est prophétique. Il explique le monde moderne encore plus qu’il n’explique le millésime mondial 1916.



Les meilleurs cerveaux de notre temps arrivent à la conclusion que le colonialisme économique et politique n’a pas disparu. Il est plus sophistiqué et plus dur qu’au XXème siècle. L’attaque contre la souveraineté des États se poursuit. Le mouvement de libération nationale est réprimé. La diversité culturelle est supplantée par la culture de l’ersatz de consommation. Comme l’écrit William Robinson, la mondialisation supplante l’État-nation comme principe essentiel de la vie sociale sous le capitalisme.

L’économie mondiale devient une économie transnationale. Les idéologues libéraux voudraient nous faire croire que ce processus n’est pas lié au capitalisme et parlent d’une réalité "post-capitaliste". Mais, comme le fait remarquer le chercheur britannique Barry Jones, la mondialisation est le stade le plus élevé de l’intégration capitaliste de l’économie mondiale. Et ses collègues ajoutent que les relations capitalistes s’étendent et s’approfondissent pour englober les domaines toujours plus nombreux de l’activité humaine.

Soyons clairs : si la mondialisation reflète des processus objectifs d’intégration des pays et des peuples, le mondialisme est la forme moderne de l’impérialisme qui étouffe le monde dans son étreinte.

Les fraudeurs et les voleurs

La base idéologique du mondialisme est le néo-libéralisme. Lors de la 9ème session plénière du CC du CPRF en octobre 2019, nous avons rappelé que son père fondateur est considéré comme étant Friedrich Hayek, économiste et philosophe autrichien et un anticommuniste farouche. Ses idées sont un croisement entre le fascisme, le racisme social et la théorie colonialiste de l’expansion mondiale du capital. L’élève de Hayek, Freedman, a transformé l’université de Chicago en une usine de néo-libéraux. Ses diplômés étaient des collègues et des conseillers de l’homme fort indonésien Suharto, du général chilien Pinochet et de l’usurpateur russe Eltsine.

L’école de Chicago a donné la forme finale au programme néo-libéral. Ses principes clés sont le retrait de l’État de l’économie, une privatisation totale, la liberté totale du commerce, une réduction des dépenses sociales et la saisie de tous les secteurs par l’économie privée. En politique, le néo-libéralisme cherche à détruire la souveraineté nationale et à consolider le pouvoir du capital mondial pour semer le "chaos géré" comme moyen d’établir un nouvel ordre mondial, le tout sous le couvert d’une "société ouverte". L’État se voit confier le rôle de gardien des intérêts du capital contre ceux du peuple. Comme nous l’avons souligné dans les documents du dernier plénum du CC, « Tout en héritant formellement des slogans de la liberté d’expression et des élections démocratiques, le néolibéralisme exclut l’expression d’une réelle volonté populaire. Il ne reconnaît que le pouvoir total du capital, le droit des petits esclaves de s’enrichir et de tous les autres de s’appauvrir et de mener une maigre existence » .

La nature du néo-libéralisme écrase en mille morceaux les théories étoilées de "l’humanisation du capitalisme". L’appauvrissement des travailleurs, les inégalités et les injustices croissantes, la violence et les réactions dans tous les domaines - tout cela correspond à la description du capitalisme de Lénine. Le philosophe marxiste occidental David Harvey note des méthodes du capitalisme telles que l’usage de la force, la fraude, les pratiques prédatrices et le pillage.

Il existe une multitude d’exemples qui justifient son évaluation. Le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde ne cesse d’augmenter. Selon le rapport des Nations unies sur la sécurité alimentaire de juillet 2019, 821 millions de personnes souffrent de la faim et le nombre de personnes sous-alimentées a atteint deux milliards. La pauvreté, la faim et le manque de soins de santé accessibles portent leurs fruits. Cinq millions d’enfants meurent chaque année avant d’atteindre l’âge de cinq ans. Deux milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. L’ONU admet que l’objectif d’élimination de l’extrême pauvreté ne sera pas atteint d’ici 2030.

Le rapport sur l’inégalité dans le monde, présenté par une équipe dirigée par Thomas Picketty et Facundo Alvaredo, indique qu’au cours des 30 dernières années, les inégalités de revenus ont augmenté dans presque tous les pays. C’est en Russie, aux États-Unis et dans les pays asiatiques que la croissance a été la plus rapide. La raison en est l’effondrement de l’URSS et l’avènement du néo-libéralisme. Les grandes entreprises, bien sûr, en ont profité. La privatisation à grande échelle, la modification du système fiscal, l’accès plus difficile à l’éducation et la réduction des programmes sociaux ont fait leur travail. Cinquante pour cent des pauvres du monde gagnent la moitié du revenu de 1 % des riches du monde. Et le fossé ne cesse de se creuser.

L’ancienne communauté socialiste connaît un clivage dramatique. En Russie, la part des revenus des dix pour cent les plus riches est passée de 20 à 55 pour cent, ce qui est l’un des indicateurs les plus élevés au monde.

Dans les années 1990, le prix Nobel Joseph Stieglitz a attesté : « Peu après mon arrivée à la Banque mondiale, j’ai commencé à me pencher sur ce qui se passait et sur les stratégies. Lorsque j’ai fait part de mes préoccupations sur l’état des choses, un économiste de la Banque mondiale qui a joué un rôle clé dans la privatisation s’y est opposé avec véhémence. Il a cité des voitures Mercedes bloquées dans la circulation à Moscou et des magasins remplis de produits de luxe. J’ai concédé que de nombreux Russes étaient devenus si riches qu’ils provoquaient des embouteillages et créaient une demande pour les chaussures Gucci. Mais les embouteillages causés par les voitures Mercedes dans un pays où le revenu par habitant est de 4730 dollars (1997) sont un signe de malaise et non de santé. » . Cela montre clairement que la richesse de la société est concentrée dans les mains de quelques-uns et non pas répartie entre la majorité.

Le tableau est encore plus frappant si l’on considère non pas les revenus, mais la propriété de la richesse nationale. Selon le rapport annuel du Credit Suisse sur la richesse mondiale, la moitié de la richesse de la planète est détenue par 1 % de super-riches.

Cela n’est pas surprenant si l’on considère qu’après 2010, la richesse totale des milliardaires a augmenté au rythme de 13 % par an, soit six fois plus vite que les revenus des salariés. Après 1980, presque tous les pays, qu’ils soient riches ou en développement, ont connu un flux massif de propriété de l’État vers le secteur privé, expliquent les auteurs du rapport sur l’inégalité dans le monde. Ainsi, la pratique néo-libérale fait des grandes entreprises les bénéficiaires.

En Russie, 10 % des personnes aisées ont saisi 83 % de la richesse totale de l’ensemble des ménages. En 2019, le nombre de milliardaires dans le pays est passé de 74 à 110 et celui des millionnaires, de 172.000 à 246.000. Vingt-trois des oligarques russes les plus riches se sont enrichis de 53 milliards de dollars.

Contrairement à ceux qui figurent sur la liste de Forbes, les Russes ordinaires continuent de s’appauvrir. Leurs revenus réels n’ont cessé de diminuer. Aujourd’hui, l’aggravation de la crise du capitalisme est aggravée par la chute des prix du pétrole, la dévaluation du rouble et l’épidémie de coronavirus.

L’opposition au capital s’accroît. Des études montrent que près de 60 % des habitants de la planète pensent que le système capitaliste fait plus de mal que de bien à l’humanité. Dans certains pays, les trois quarts de la population partagent ce point de vue. La désaffection massive pour le capitalisme et le déplacement à gauche des sentiments publics se produisent sur tous les continents. Aux États-Unis, Bernie Sanders a obtenu un soutien sans précédent lors des élections primaires du candidat à la présidence. Ces dernières années, des rassemblements de masse ont balayé la France, l’Inde, le Chili et la Colombie. Des millions de manifestants dans le monde entier descendent dans la rue pour dire "Non" à la pauvreté et à l’absence de droit. Les gouvernements capitalistes ont plus d’une fois utilisé la police et l’armée contre les travailleurs. Cependant, les luttes de classes vont s’intensifier.

La pandémie de coronavirus a aggravé les contradictions. Le monde est confronté à de formidables défis. Seul le socialisme garantit une réponse à ces défis. C’est le cas de l’URSS qui pouvait résoudre les problèmes les plus aigus. La Chine en a fait la démonstration et a réussi à stopper la dangereuse épidémie par la mobilisation et les actions collectives concertées.

Le fait est que la principale menace pour l’humanité est le virus du capitalisme . Les diverses manifestations de la crise mondiale sont les signes avant-coureurs de l’effondrement du système scientifiquement prédit par Lénine. L’effondrement inévitable se manifeste déjà dans la conscience des personnes qui se rebellent contre le système d’exploitation, d’injustice et de mensonges généralisés.

La Russie aussi est amenée à une confrontation accrue entre les classes. La lutte contre la réforme des retraites et pour la défense des entreprises populaires démontre le potentiel unificateur du CPRF. De temps en temps, la bourgeoisie fait des concessions. Mais elle n’abandonnera pas volontairement les politiques néo-libérales. Le capital préfère noyer le monde dans le sang plutôt que de régner sur son appétit. Craignant la protestation populaire, il se rabat sur les idées les plus flagrantes. Il encourage le fascisme en Ukraine et dans les pays baltes. Il fomente l’extrémisme religieux en dressant les sunnites contre les chiites au Moyen-Orient, les musulmans et les hindous en Inde. Son racisme se manifeste par la persécution des Indiens au Brésil et en Bolivie. Un exemple d’anticommunisme de l’âge des cavernes est la résolution du Parlement européen qui met sur le même pied le communisme et le fascisme et qui accuse l’URSS d’avoir déclenché la Seconde Guerre mondiale. Pour aider tous ceux qui luttent contre les mensonges cyniques, j’ai écrit un article intitulé " La grande victoire de la civilisation soviétique : Mythes calomnieux et vérité de l’histoire" . Je vous encourage à utiliser activement les faits et les arguments qui y sont exposés.

La veille de la révolution socialiste

Le mondialisme a encore une autre caractéristique de l’impérialisme notée par Lénine. Il s’agit de la redivision des marchés par les "grandes" puissances et les monopoles qui les soutiennent. La destruction traître de l’Union soviétique a éliminé un ennemi dangereux et a donné aux sociétés transnationales un marché énorme. Pendant une courte période, cela a stabilisé le système capitaliste. Mais les appétits des prédateurs du marché exigeaient davantage de victimes. Leurs bouches sanguinolentes et avides ont déchiré la Yougoslavie, l’Irak, la Libye et ont tenté de dévorer la Syrie.

La crise financière mondiale de 2008 a été la crise la plus grave depuis la Grande Dépression. Elle a révélé les failles des fondements mêmes du capitalisme mondial. La réduction des marges bénéficiaires exacerbe la rivalité pour les ressources et les marchés. Aux États-Unis, elle est devenue particulièrement évidente après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Pour garantir les profits des entreprises américaines, il a abandonné les tactiques des alliances impérialistes et a choisi la voie du protectionnisme et de la pression sur les rivaux. Cela a accru les tensions avec l’Union européenne, la Turquie, le Japon et a provoqué une guerre commerciale avec la Chine.

Les coups économiques sont souvent suivis de frappes militaires. Telle est la logique de l’impérialisme si brillamment mise à jour par Lénine. Cependant, le capitalisme n’est pas éternel. Après avoir examiné ses contradictions, Lénine a conclu que l’impérialisme est la veille de la révolution socialiste.

À mesure que l’impérialisme se développe, le capital financier est concentré et les entreprises fusionnent avec l’État. Les oligarques ont largement recours aux mécanismes d’aide du gouvernement. Cela a été mis en évidence en 2008 lorsque les gouvernements ont utilisé tous les leviers pour renflouer les faiseurs de bulles financières en faillite. Le même scénario est utilisé pour les événements de cette année.

La socialisation de la production dans le cadre des STN est en contradiction flagrante avec les rapports de production capitalistes. Ces rapports, selon Lénine, sont une coquille qui ne correspond plus au contenu. Elle va inévitablement pourrir si son élimination est artificiellement retardée.

Les membres de l’oligarchie financière sont de plus en plus conscients des vents de changement historique. Ils sont de plus en plus préoccupés par la perspective de l’effondrement du capitalisme. Le financier Ray Dalio, dont la valeur nette, selon Forbes, s’élève à 17 milliards de dollars, a récemment déclaré que l’inégalité croissante crée une situation révolutionnaire, de sorte que le système a un besoin urgent de réforme.

Cependant, il est impossible de guérir les plaies du capitalisme. Elles ne peuvent être camouflées que temporairement. La vraie réponse est de renverser ce système inhumain. La première grève a été livrée par la grande révolution d’octobre 1917. La formation de l’Union soviétique, la création du système socialiste mondial et l’effondrement du colonialisme ont ébranlé, mais pas détruit, l’hégémonie capitaliste. La destruction de l’URSS a apporté un répit et a injecté du sang neuf dans le corps vieillissant.

Cependant, le cours de l’histoire ne peut être inversé. La crise systémique s’est à nouveau aggravée. C’est la tâche de tous les opprimés et des personnes de bonne volonté de s’unir dans la lutte pour détruire le capitalisme. Cette perspective seule garantit un avenir décent et même la survie de l’humanité. La pensée académique insiste de plus en plus sur ce point. Le message est exprimé de plus en plus fort par des autorités telles que le prix Nobel Joseph Stieglitz et l’économiste le plus lu, Thomas Picketty.

Telles sont les principales conclusions auxquelles Stieglitz est parvenu : la situation échappe à tout contrôle, l’injustice sociale est devenue une menace pour le monde entier. Ses paroles sont également en accord avec le marxisme : la domination du système de crédit financier sur l’économie réelle n’augmente pas seulement l’inégalité et la pauvreté, mais constitue un frein à l’économie mondiale dans son ensemble.

Thomas Picketty va encore plus loin. Il appelle à une redistribution massive de la richesse mondiale. Il préconise l’introduction de limites légales sur le montant du capital qu’une personne peut posséder. Envisageant l’élimination totale de l’oligarchie en tant que classe, il propose des mesures socialement révolutionnaires.

Il faut souligner que ce ne sont pas des gens que la communauté scientifique considère comme des excentriques et des marginaux. Leurs idées sont au centre de l’attention des économistes et des sociologues. Elles sont discutées dans les cercles politiques. Elles sont étudiées dans des institutions de premier plan en Europe et en Amérique. Elles trouvent même un écho chez les millionnaires qui comprennent que si le mécontentement croissant se transforme en un bouleversement social, le vent de l’histoire les balayera impitoyablement, eux et leurs fortunes. Ce n’est pas un hasard si le milliardaire Ray Dalio a déclaré lors d’une conférence en Arabie Saoudite que dans les dix prochaines années, l’économie mondiale connaîtra des processus susceptibles de déboucher sur des conflits et des révolutions. Les affrontements internes dans les principaux pays vont changer l’ensemble de l’ordre mondial dans les années à venir. Cette position a été publiquement partagée par le président de Goldman Sachs, John Waldron.

La faillite totale du capitalisme approche. Les processus en cours dans le monde justifient les idées de Lénine et démontrent la grande puissance de son appel au socialisme. Son appel à l’humanité renforce notre foi dans la victoire des idées d’égalité et de justice sociale.



Le prolétariat est le fossoyeur du capitalisme

Parmi les idées les plus importantes de Lénine figure la définition du rôle du prolétariat dans le renversement du pouvoir du capitalisme. À la suite de Marx et Engels, il a défendu l’idée que la mission historique de la classe ouvrière est de devenir le fossoyeur du capitalisme et de créer une société communiste. Il a écrit que les conditions mêmes de la vie des travailleurs les rendent capables de lutter et les incitent à lutter. Le capital rassemble les travailleurs en grandes masses dans les grandes villes, les unit et leur apprend à agir ensemble. À chaque étape, les travailleurs se retrouvent face à leur principal ennemi, la classe capitaliste. En luttant contre cet ennemi, le travailleur devient socialiste, réalise la nécessité d’une restructuration totale de toute la société, d’une destruction totale de toute pauvreté et de toute oppression.

Aujourd’hui, cet argument est l’une des principales cibles des idéologues bourgeois et des opportunistes de toutes tendances. Ils déclarent que la classe ouvrière en tant que telle n’existe plus et qu’elle a été remplacée par des propriétaires, si petits soient-ils. Ils ont quelque chose à perdre et ils ne veulent pas de bouleversements. Mais il faut être réaliste. Oui, les réformes libérales et la désindustrialisation ont porté un coup puissant à la classe ouvrière russe. Elle a diminué numériquement, s’est fragmentée et est devenue moins qualifiée. Cependant, elle forme toujours la majorité de la population valide. Selon l’agence statistique russe Rosstat, il y a 67 millions de travailleurs embauchés pour un million d’employeurs. Le nombre de travailleurs qualifiés dans l’industrie, la construction, le transport et les emplois connexes est proche de 19 millions. Ils constituent le noyau de la classe ouvrière.

Si l’on ajoute les travailleurs engagés dans le commerce de détail, la pêche et les spécialistes de diverses industries, décrits par Engels comme des prolétaires du travail intellectuel, il devient clair que la classe ouvrière est la plus grande force sociale en Russie.

Il en va de même dans la plupart des pays du monde. Le nombre total de travailleurs embauchés sur la planète est de plus de 2 milliards. Dont 760 millions sont employés par l’industrie, soit 200 millions de plus qu’il y a vingt ans, et beaucoup plus qu’au début du XXèmee siècle.

Cependant, il ne s’agit pas seulement de chiffres. Lénine a souligné que la force du prolétariat dans le développement historique est incommensurablement plus grande que sa part dans la population totale. Mais si la classe ouvrière doit devenir le moteur du changement révolutionnaire, elle doit être consciente de ses intérêts de classe. Le prolétariat doit comprendre pleinement et clairement que tant que la bourgeoisie existera, elle sera inévitablement exploitée, car le capitaliste ne peut réaliser des profits qu’en exploitant la main-d’œuvre salariée.

Tant que la propriété privée et le marché capitaliste seront en place, le pouvoir de la bourgeoisie perdurera. Tant que les forces productives seront entre les mains du capital, le prolétaire vendra son travail pour survivre. Il ne peut être question de justice dans ces conditions.

Marx et Engels soulignaient en leur temps que pour se libérer de l’exploitation, le prolétariat doit devenir "une classe pour lui-même", prendre conscience de ses intérêts particuliers, créer sa propre organisation et mettre en avant son programme. « Le prolétariat doit avant tout acquérir une domination politique, s’élever à la position de la classe nationale, se constituer en nation » , comme ils l’ont écrit dans Le Manifeste Communiste.

Ce n’est que la lutte acharnée pour ses intérêts qui fait de la classe ouvrière "une classe pour elle-même" . La politisation du mouvement ouvrier commence par la lutte économique sur le lieu de travail. La lutte des syndicats contre les employeurs est une école nécessaire pour le prolétariat. Elle permet d’acquérir les habitudes d’organisation, et de comprendre le lien entre l’économie et la politique.

Dans son ouvrage "Que faire ?" , Lénine a souligné que la lutte des travailleurs contre les propriétaires d’usines pour leurs besoins quotidiens confronte inévitablement les entreprises à des questions d’État, à des questions politiques, à des questions sur la façon dont l’État russe gère, sur la façon dont les lois et les règles sont élaborées et sur les intérêts qu’elles servent. Lénine a mis en avant le principe fondamental selon lequel la conscience socialiste n’apparaît pas spontanément. Elle est introduite dans les masses prolétariennes par le parti révolutionnaire. Il a ainsi brisé les constructions cérébrales de "l’économisme" qui adoraient la spontanéité dans le mouvement ouvrier et donnaient la priorité à la lutte pour des améliorations économiques partielles.

Au lieu de cela, Lénine a souligné l’importance d’une théorie révolutionnaire. Il a montré l’interconnexion inséparable de toutes les formes de lutte de classe du prolétariat - politique, économique et idéologique. Seul un parti marxiste peut être la force directrice du mouvement ouvrier de masse. Le parti doit être son organisateur et montrer le chemin sur la base d’une théorie.

Le nouveau type de parti

Le génie de Lénine s’est manifesté par rapport aux questions de la construction du parti. « Il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire sans une théorie révolutionnaire » , a-t-il écrit. « Le rôle du combattant avancé ne peut être joué que par un parti guidé par une théorie avancée » . Il a fait un travail brillant en créant un tel parti.

Une organisation efficace et une discipline stricte dans le parti prolétarien impliquaient une rupture avec la clanique. Lénine fit remarquer que si « toutes les couches sociales saines et en développement du peuple tout entier étaient favorables à la démocratie et au socialisme, pour mener une lutte systématique contre le gouvernement, nous devons amener l’organisation révolutionnaire, la discipline et la technique de conspiration au plus haut degré de perfection » .

L’organisation marxiste des travailleurs doit être intolérante envers l’opportunisme, le révisionnisme et l’apaisement. Lénine a justement créé un tel parti, le parti des Bolcheviks. Il a formulé le principe du centralisme démocratique qui est obligatoire pour un parti authentiquement communiste. Il s’agit aujourd’hui d’une disposition fondamentale de la Charte du CPRF.

Le parti bolchevique est devenu un parti prolétarien d’un nouveau type. En ce qui concerne ses principes, ses formes et ses méthodes de travail, il correspondait pleinement aux conditions de l’époque de l’impérialisme et de la révolution socialiste. La charte du RSDLP élaborée par Lénine envisageait un parti qui était une unité de combat révolutionnaire dans laquelle chacun est un combattant dévoué. C’était une différence fondamentale par rapport aux partis d’Europe occidentale de la Deuxième Internationale. Engagés dans un travail parlementaire légal, ils ont perdu leur caractère révolutionnaire et ont glissé vers la voie de l’apaisement de la bourgeoisie. Nous avons toujours gardé cela à l’esprit, en mettant en garde le parti contre le risque d’être emporté par le parlementarisme.

Les partisans de Lénine ont rejeté les méthodes des Narodniks (populistes) révolutionnaires et des révolutionnaires socialistes comme menant à une impasse. La conséquence des tactiques de conspiration et de terreur est l’aliénation des masses. Mais le parti marxiste ne peut pas exister sans un lien étroit avec les masses et un travail constant avec les masses. L’unification de la classe ouvrière autour d’un parti marxiste est une condition essentielle pour rassembler tous les travailleurs et créer une alliance pour une révolution socialiste réussie. Cette alliance, a souligné Lénine, n’est possible que sous la forme d’une dictature prolétarienne, c’est-à-dire le pouvoir de la majorité ouvrière.

Les anticommunistes utilisent le terme "dictature du prolétariat" comme un " bogey " (une monstruosité). Cependant, Lénine a constamment souligné que sa signification principale n’est pas la violence mais l’unification de la majorité des travailleurs pour détruire la dictature du capital. C’est pourquoi la dictature du prolétariat est « un million de fois plus démocratique que la plus démocratique des républiques bourgeoises » .

L’histoire a donné raison à Lénine. Le développement créatif du marxisme, l’idée de l’alliance entre le prolétariat et la paysannerie ouvrière, la découverte des Soviétiques comme la meilleure forme d’État prolétarien ont rendu possible la Grande Révolution socialiste d’Octobre. L’émergence de l’État soviétique a marqué un grand pas en avant. Le rêve séculaire de justice de l’humanité commence à être mis en pratique. L’effondrement du système de classes qui divisait le peuple en maîtres et en esclaves a libéré les forces qui sommeillaient dans le peuple. La discipline bolchevique était une condition préalable à la Grande Révolution d’Octobre et à la victoire sur l’Intervention et les Gardes Blancs.

L’industrialisation, la révolution culturelle, la défaite du fascisme, la conquête de l’espace extra-atmosphérique ont été les jalons de la progression de la société socialiste vers l’avenir. La Grande Révolution d’Octobre a donné une impulsion au réveil des peuples dans les colonies et les dépendances. Lénine s’attribue le mérite de l’idée d’un front révolutionnaire-démocratique uni contre l’impérialisme. Ces tactiques ont entraîné l’effondrement des empires coloniaux et les victoires des forces révolutionnaires en Chine, au Vietnam, en Corée, au Laos et à Cuba.

Ni la contre-révolution du début des années 1990, ni l’effondrement de l’URSS, ni les complications qui s’ensuivirent dans le mouvement communiste mondial n’ont dévalorisé l’héritage de Lénine. La crise du capitalisme, l’appauvrissement des masses, la réticence des peuples à croupir dans un état d’injustice rendent le socialisme de plus en plus attrayant. Nous avons le droit d’en dire plus : seules nos idées peuvent éloigner l’humanité de l’abîme dans lequel la folle politique du capitalisme pousse le monde. Comme dans les années de la lutte contre le fascisme, seuls les communistes sont capables de protéger la civilisation de la réaction la plus folle.

Pour atteindre notre objectif, nous avons besoin d’un parti qui soit fort sur le plan idéologique, organisationnel et moral. Nous avons besoin d’une discipline stricte et consciente de la lutte de classe du prolétariat pour le pouvoir des travailleurs. Staline l’appelait "la discipline de fer". Les règles de la charte sont contraignantes pour tous. pour tous. Le statut de membre du CC ou de secrétaire du comité régional du parti n’est pas un document qui donne droit à des privilèges. On doit gagner la confiance des camarades en travaillant avec une énergie redoublée. Il faut se conformer aux normes les plus élevées.

L’exemple de Lénine en matière de discipline

Le parti d’un nouveau type ne pourrait pas être formé sans une discipline stricte. Pour en apprécier l’essence, Lénine insiste sur la nécessité d’examiner le problème de l’antagonisme entre l’intelligentsia et le prolétariat. Comme d’autres marxistes, il décrivit l’intelligentsia philistine comme "flasque" et nota sa philosophie de l’élu "se tenant au-dessus des masses". Les élus considèrent que la discipline de parti est quelque chose d’obligatoire pour les autres, mais pas pour eux.

Certes, l’antagonisme entre l’intelligentsia et le prolétariat est d’un autre ordre que celui entre le travail et le capital. Un membre de l’intelligentsia n’est pas un capitaliste. Il doit vendre le produit de son travail et souvent sa force de travail. Il souffre souvent de l’exploitation par le capitaliste et de l’humiliation sociale. L’intellectuel ne ressent aucune hostilité économique envers le prolétariat. Mais sa position non prolétarienne dans la vie et les conditions de travail lui dicte une autre mentalité. Ces caractéristiques ont été relevées par Karl Kautsky que Lénine a soutenu sans réserve sur ce point.

Dans son article de 1904 "Un pas en avant, deux pas en arrière" , Lénine, à la suite de Karl Kautsky qui était encore à l’époque un marxiste convaincu, souligne que le prolétariat tire toute sa force de l’organisation. Il se sent grand quand il fait partie d’un organisme fort. Le prolétarien mène sa lutte en faisant partie d’une grande masse de compagnons d’armes. Il ne recherche pas les avantages personnels ou la gloire, il se soumet volontairement à la discipline et remplit son devoir dans n’importe quelle fonction.

Il n’est pas pour autant membre de l’intelligentsia. Son arme n’est pas le pouvoir de l’action collective, mais les qualités, les connaissances et les capacités personnelles. Il reconnaît la nécessité de la discipline pour la masse, mais pas pour "quelques privilégiés". Une telle attitude est évidemment une entrave à la lutte des classes qui exige que tous les participants se consacrent à l’objectif commun, l’instauration de la dictature du prolétariat.

Bien sûr, de nombreux sociaux-démocrates et bolcheviks sont issus de milieux intellectuels. Mais ils se sont imprégnés de l’esprit prolétarien et ont marché au même rythme que les autres personnes travaillant à quelque titre que ce soit pour la cause de la classe ouvrière. Les auteurs du " Manifeste communiste" , Karl Marx et Friedrich Engels, ont donné l’exemple d’un respect strict de la discipline. La vie a toujours divisé l’intelligentsia en révolutionnaires, prêts à accepter une discipline rigoureuse, et en bourgeois, qui ont évité la lutte des classes. Lénine a distingué l’intelligentsia ouvrière. Étant l’unité de première ligne de la révolution, elle a ouvert la voie au prolétariat dans la lutte contre le tsarisme et la bourgeoisie. Les barricades héroïques de la première révolution russe ont produit une galaxie d’intellectuels ouvriers : Ivan Babouchkine, Kliment Vorochilov, Mikhail Kalinin, Alexandre Shotman, Innokenty Dubrovsky, Grigory Petrovsky, Alexandre Artyukhin, Anatoly Vanin et Pyotr Zaporozhets.

De nombreux intellectuels ouvriers sont morts sur les champs de bataille de la Grande guerre patriotique. Avant la guerre contre le fascisme, ils ont réussi à maîtriser les sciences à temps partiel et à former le noyau des bâtisseurs du socialisme.

La mère patrie n’oubliera pas les représentants éminents de l’intelligentsia prérévolutionnaire, les académiciens Pavlov, Fersman, Vernadsky, les géants littéraires Gorky, Alexey Tolstoy et les metteurs en scène Stanislavsky et Nemirovich-Danchenko.

Le panthéon de la multinationale soviétique comprend les principaux représentants de l’intelligentsia ouvrière Kurchatov et Korolyov, Semyonov et Kapitsa, Khariton et Landau, Keldysh et Paton, Koptyug et Alfyorov. Ils ont donné des exemples brillants de discipline exceptionnelle et d’efforts créatifs inlassables, perpétuant la tradition des grands intellectuels de type prolétarien, Lénine et Staline.

L’histoire a donné au CPRF une noble mission, celle d’unir tous les penseurs et les honnêtes gens. À la fin du XIXème siècle, Lénine a noté que la Russie avait une "intelligentsia de travail" et a insisté sur le fait que « nous devrions fléchir nos efforts pour élargir constamment ses rangs, pour répondre à leurs hautes ambitions intellectuelles afin que ses rangs produisent des dirigeants du parti travailliste social-démocrate russe » .

Pour devenir un véritable travailleur-intellectuel, il faut surmonter l’attitude bourgeoise en matière de discipline. Pour le parti, il ne s’agit pas d’une question bureaucratique formelle divisée des aspirations nobles et des sentiments moraux. Le leader du prolétariat a écrit en 1904 "Red-tapism", qui peut être traduit en russe par "esprit de clocher". Le red-tapisme signifie soumettre les intérêts de la cause aux intérêts de la carrière, accorder une attention particulière aux localités et ignorer le travail...

Lénine a souligné qu’en politique, l’individualisme de l’intellectuel conduisait à l’opportunisme. Il a travaillé sans relâche pour l’unité du parti. La discipline de parti a élevé les bolcheviks au rang historique d’avant-garde prolétarienne et son absence a plongé les mencheviks dans le bourbier de l’opportunisme.

Le bolchevisme a été tempéré dans la lutte contre le menchevisme, qui était enclin à faire des concessions au capital, contre les révolutionnaires petit-bourgeois (les SR) et contre le nihilisme intellectuel des anarchistes. Il a affiné son approche de classe dans l’analyse des faits et des phénomènes en évitant les extrêmes du révolutionnisme "de gauche" et l’apaisement de la bourgeoisie.

Le bolchevisme a cultivé la discipline du respect et de la confiance mutuels, une attitude exigeante les uns envers les autres, l’ouverture et la "glasnost". Sa condition indispensable est le collectivisme dans le travail et la prise de décision collégiale. C’est le genre de discipline pour laquelle Lénine a appelé les mencheviks lorsque la RSDLP était encore unie, jusqu’en 1912. Il appelait à une critique ouverte du parti et pensait qu’il était inadmissible de « dissimuler au parti les raisons émergentes et croissantes d’une scission » . Cependant, selon Lénine, la critique entre camarades était possible « tant que la lutte ne mène pas à l’anarchie et à la division » .

En 1921, le parti est confronté à une crise liée au débat sur les syndicats. Lénine propose des mesures pour mettre fin à l’individualisme de l’intelligentsia et à l’anarchisme. Il fustige « l’unilatéralisme, la tendance à l’emportement, l’exagération et l’obstination » de Trotsky et la discipline de groupe de « l’opposition ouvrière, distincte de la discipline commune » .

L’approche de Lénine envisageait la critique du fond tout en ne permettant pas le factionnalisme. Une telle critique est appelée à tenir compte de la position du parti et à éviter ses formes qui pourraient aider les ennemis de classe du prolétariat. Il est inadmissible d’utiliser la critique de manière spéculative en la remplaçant par une critique caricaturale dans le but de faire avancer sa carrière.

Les rebondissements de l’histoire du PCUS ont donné des leçons importantes et tragiques au mouvement communiste. Une chose qui les rend pertinentes pour nous est que la majorité des membres du PCUS ne sont pas des membres de la classe ouvrière. Ce sont des intellectuels travailleurs, des cols blancs et des membres de la petite bourgeoisie. Le travail individuel et le travail dans de petits collectifs de travail rendent ces personnes vulnérables à l’influence de l’individualisme et de l’égoïsme de groupe. Ceci est couplé au changement de générations au sein de la CPRF dans le contexte de l’anticommunisme, qui est devenu une partie de la politique de l’État dans la Russie actuelle.

La situation exige de nous que nous soyons rigoureux et rigoureux dans nos efforts pour parvenir à des évaluations communes et à l’unité d’action. Il est essentiel d’accorder une plus grande attention aux questions d’idéologie, de théorie et de croissance idéologique de nos camarades. La dure confrontation entre le parti et le régime au pouvoir dicte une fois de plus l’exigence de fonte : se conformer sans relâche aux normes du centralisme démocratique.

La génération qui rejoint le parti aujourd’hui n’a pas toujours une attitude ferme en matière de vision du monde. Elle a rejoint nos rangs en raison de sentiments de protestation. Ces nouveaux membres ne sont pas à l’abri de sentiments d’optimisme facile, de carriérisme et de flou idéologique. Parfois, nos jeunes camarades sont sujets à l’agitation et à la panique petites-bourgeoises, aux sautes d’humeur, aux poussées d’activité et à la dépression. Le monde virtuel des réseaux sociaux tend à masquer l’état réel de la société et le sens de l’équilibre des forces politiques. Le bagage théorique de nombreux membres fait défaut.

La cause que nous servons a grand besoin de la fermeté idéologique léniniste. Nous comprenons que les jeunes communistes ont besoin d’une base solide. À cette fin, le parti a créé le Centre d’éducation politique qui fait un excellent travail. Nous avons toutes les raisons de remercier ses organisateurs et ses conférenciers. Nous pouvons et devons maintenant aller de l’avant. Nous devons tout faire pour renforcer et déployer les programmes éducatifs du parti.

[à suivre]


Edité le 13-04-2020 à 21:09:14 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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Le grand Lénine et la Grande Victoire

Nous célébrons deux dates avec un court intervalle entre elles : Le jubilé de Lénine et les 75 ans de la Victoire du peuple soviétique dans la Grande Guerre Patriotique.

La statue de bronze de Lénine,
Le pollen de peuplier,
Ruines d’une gare bombardée.
Les Allemands sont entrés dans la ville dans la soirée.
Et ont fait tomber la statue de son piédestal...
L’Oberst nazi dormait vite la nuit
Et le matin, il a failli devenir fou de peur :
Le bronze de Lénine était debout comme avant,
Soulevée de la poussière par une force invisible.


Ce poème de Stepan Schipachev a été publié dans les premiers jours de la Grande Guerre patriotique. Il ne reflète pas seulement un grand et émouvant épisode du conflit avec le nazisme. Aujourd’hui, le message symbolique de cette histoire poétique s’est renforcé. C’est un rappel vivant de la lutte constante entre les partisans de la vérité de Lénine et ses ennemis.

Au début de la lutte acharnée contre le nazisme, le grand écrivain Cholokhov a envoyé un télégramme à Moscou depuis le village de Veshenskaya : « Cher camarade Timochenko, Veuillez accepter le prix Staline de première classe qui m’a été décerné pour le Fonds de défense de l’URSS. Je suis prêt, à votre appel, à tout moment à rejoindre les rangs de l’Armée rouge des ouvriers et des paysans. Pour défendre la Mère Patrie socialiste, la grande cause de Lénine et de Staline jusqu’à la dernière goutte de mon sang. Signé : Commissaire de régiment (retraité de la RAWP, auteur Mikhaïl Cholokhov » . La signature est d’une importance fondamentale.

Au début du mois de juin 1941, le commandement de la Wehrmacht a envoyé un ordre spécial à ses troupes. Il prescrit que les commissaires et les travailleurs politiques ne doivent pas être faits prisonniers et doivent être fusillés sur place. C’était une revanche pour les principes, les idées, la détermination de Lénine. Son parti, cependant, ne pouvait pas céder, ne pouvait que vaincre l’horrible bête fasciste.

Vladimir Maïakovski, un poète de génie, a trouvé une formule poétique importante : « Nous disons le Parti et nous voulons dire Lénine, nous disons Lénine et nous voulons dire le Parti » . En identifiant ces deux images, Maïakovski a souligné les sources spirituelles impeccables de l’idéologie du parti. Lénine n’était pas seulement un stratège et un organisateur, un révolutionnaire et un homme d’État. Lénine était le dirigeant politique le plus éclairé de son temps.

Ses goûts et ses convictions ont été formés par Nekrasov, Herzen, Belinsky, Saltykiov-Schedrin et Tchernychevsky. En 1902, il parle de "l’importance mondiale" que la littérature russe acquiert. Lénine était fier de la culture russe et appelait l’œuvre de Léon Tolstoï "le miroir de la révolution russe". Dans la difficile année 1918, il avait sur son bureau un volume de vers de Fiodor Tutchev et, en 1919, dans son article "Sur les tâches de la Troisième Internationale" , il attira l’attention sur le roman "Fire" d’Henri Barbusse, le décrivant comme un roman artistiquement convaincant et extrêmement utile pour la formation de la conscience révolutionnaire d’un individu.

La révolution russe a donné naissance à des personnages littéraires uniques. Comme les portraits de commissaires créés par Furmanov dans "Chapayev", Vishnevsky dans "Une tragédie optimiste" et Cholokhov dans "Terre vierge retournée".

Les écrivains russes sont sensibles à la marche triomphale du socialisme. Les écrivains progressistes hors de Russie étaient très conscients de cette sincérité. Ils réagissent au chant retentissant de la Révolution russe. Ils ont contribué à colorer le XXème siècle de l’écho de la percée du socialisme. Cette grande percée a donné naissance à des générations de Soviétiques qui n’ont pas cédé à la peste nazie, qui ont tenu bon et qui ont gagné.

L’exemple personnel des travailleurs politiques soviétiques a inspiré l’héroïsme de masse des soldats soviétiques. Les noms du commissaire de régiment Efim Fomin dans la forteresse de Brest, de l’instructeur politique Alexandre Pankratov qui a copié l’exploit héroïque d’Alexandre Matrosov, de l’instructeur politique d’une compagnie de mitrailleuses Alexandra Nozadze qui est mort en sauvant des soldats sous une grêle de balles sont inscrits dans l’histoire. L’instructeur politique principal d’un escadron aérien, Andreï Danilov, qui a abattu et éperonné trois avions Messerschmitt en juin 1941.

Les envahisseurs allemands considéraient les travailleurs politiques de l’Armée rouge comme la force de frappe du parti bolchevique. L’Académie politique de Lénine a été marquée comme la cible principale sur la carte de Moscou trouvée sur un aviateur allemand abattu.

L’un des historiens allemands qui a écrit sur la guerre était Paul Karel, le pseudonyme du SS Obersturmfuhrer Schmidt. Il réfléchit sur le rôle des commissaires rouges dans son livre Le front de l’Est : « Depuis la bataille de Koursk, le commissaire soviétique est de plus en plus considéré comme un auxiliaire dans la lutte contre les commandants myopes et les bureaucrates stupides... En réalité, les commissaires étaient des soldats politiquement actifs et fiables, mieux formés que la majorité des officiers soviétiques. Ils pouvaient être impitoyables, mais dans la plupart des cas, ils ne s’épargnaient pas non plus » . Venant de la bouche de notre ennemi, c’est le plus grand éloge de la force de notre idéologie.

Dans la lutte contre le fascisme, le parti a beaucoup compté sur le pouvoir de la parole. L’appel de Staline aux "frères et sœurs" a atteint la profondeur de l’âme du peuple. Il a été suscité par les vers poignants des poètes soviétiques. Les cœurs qui ne sont pas devenus insensibles sont encore émus jusqu’aux larmes par le poème de Konstantin Simonov "Toi, souviens-toi, Aliocha, les routes de la province de Smolensk", "Lève-toi, le vaste pays" , cet hymne de la Grande guerre patriotique, a un formidable pouvoir d’évocation.

La parole du parti léniniste a combattu avec les soldats de l’Armée rouge. Après la guerre, les radios ont diffusé dans toute l’Union soviétique la merveilleuse chanson de Mikhail Matusovsky "Commissaires" :

Vous avez envoyé des gens dans des combats au corps à corps,
Vous, les instructeurs politiques,
Anciennement appelés commissaires
Frappé par l’ennemi .
Dans une hutte brûlée,
Après avoir tenu bon pendant cinq jours,
Vous avez laissé la dernière balle pour vous
Comme récompense.
Le matin, retour au feu.
Et la route sans fin qui s’ouvre devant nous.
Gagner ou mourir,
C’est votre principal travail politique.


La grande guerre patriotique a montré que l’idéologie de la justice et de l’éducation dans la vision du monde soviétique a permis à nos pères et à nos grands-pères de survivre dans des conditions insupportables. Sous la direction du parti bolchevique, le peuple soviétique a réussi à se rallier à la lutte et à la victoire. Le pouvoir socialiste fondé par Lénine a offert au monde des exemples incroyables d’héroïsme. Son Armée rouge, commandée par le généralissime Staline, a apporté la liberté aux peuples d’Europe et a hissé un drapeau rouge au-dessus du Reichstag. Nous avons protégé la bannière de la victoire avec un marteau et une faucille pour éviter qu’elle ne soit barbarement coupée par le parti au pouvoir. Aujourd’hui, elle flotte avec défi au-dessus du vaste pays et des colonnes du Régiment des Immortels.

Le médicament contre la peste

Trente ans de néo-libéralisme ont assuré le recul de la Russie sur tous les fronts. La restauration des voies capitalistes a entraîné une régression tragique, une désindustrialisation, une profonde crise socio-économique et sociale. En quête de profits, la classe dirigeante n’a pas pu accepter la grande image de l’avenir qui a propulsé le peuple soviétique, l’a inspiré pour des actes héroïques, des découvertes et des réalisations.

Le régime en place a des objectifs très différents. Ils sont tout à fait utilitaires et sont axés sur les intérêts d’une poignée d’oligarques. Alors que leurs profits augmentent, la science s’effondre, la production de haute technologie est anéantie, l’éducation et les soins de santé se détériorent et les inégalités sociales battent tous les records. La bourgeoisie russe n’hésite pas à mettre la main dans la poche des personnes âgées. Le mépris du peuple s’est traduit par la réforme des retraites et le refus du parti Russie Unie d’adopter une loi fédérale sur les enfants de la guerre.

Vingt millions de nos concitoyens vivent dans l’extrême pauvreté. Mais les chiffres officiels sont sous-estimés, comme même Rosstat l’a admis. Selon ses données, déjà la moitié des familles russes n’ont pas les moyens d’acheter des biens de consommation durables. Seuls 2,7 % des Russes peuvent acheter ce qu’ils veulent.

La baisse des revenus réels, les prestations misérables, la diminution de l’accessibilité et de la qualité des services de santé et d’éducation ont déclenché une nouvelle vague de dépeuplement. L’année dernière, le déclin naturel de la population a atteint un niveau record au cours des 11 dernières années. L’afflux de migrants n’a pas compensé ces pertes. La population se réduit à nouveau. La principale cause de dépeuplement est la baisse du taux de natalité qui a touché 80 des 85 régions. À Ivanov, Novgorod et dans certaines autres régions, le taux de natalité a chuté de 18 à 23 %. Le caractère catastrophique de ce qui se passe est évident.

Les autorités, cependant, maintiennent le cap libéral. Dans le cadre du plan de privatisation des biens de l’État pour 2020-2022, la banque VTB, la Sovkomflot, les ports maritimes de Novorossiisk et de Makhachkala et Almazyuvelireksport - des centaines de biens de l’État en tout - vont passer sous le marteau.

La survie de la Russie en tant qu’État indépendant est en jeu. Le capital mondial a hâte de s’emparer des ressources de notre pays. Notre bourgeoisie nationale finira tôt ou tard par céder aux assauts de prédateurs plus puissants. Seule la puissance des travailleurs peut sauver la Russie. Cela aussi justifie les ordres de Lénine. Reprenez et relisez le brillant ouvrage du leader bolchevique "La catastrophe imminente " et " Comment la combattre ". Vous verrez que chaque mot sonne comme un tocsin et montre la voie à suivre pour sortir de l’impasse. Aujourd’hui encore, le système de mesures qu’il a mis en place est le seul qui puisse sauver la Russie.

Le programme du CPRF a assimilé les ordres de Lénine. Il les a adaptés aux exigences du moment pour devenir notre programme anti-crise. Les idées créatives du parti ont été renforcées par ses activités législatives. Le deuxième Forum économique Oryol a résumé nos propositions comme le point de départ d’une lutte significative au Parlement et dans la rue, dans les collectifs de travail et avec nos alliés.

L’équipe du CPRF défend les intérêts des travailleurs avec honnêteté, compétence et énergie. I.I Melnikov, V.I.Kashin, Yu.C. Afonin, D.G.Novikov, N.C.Kolomeytsev, S.E.Savitskaya, N.M.Kharitonov, N.N. Ivanov, L.I.Kalashnikov, V.S.Shurchanov, K.K.Taysayev, V.V.Chikin, N.O.Komotskaya, O.N.Smolin, A.A.Kravets, N. I.Osadchiy, T.V.Pletneva, S.A.Gavrilov, A.C.Kurinniy, N.A.Octanina, A.A.Ponomaryov, S.I.Kazxaankov, L.G.Paranova, L.N.Shvets, L.N.Dobrokhotov et bien d’autres travaillent chacun dans leur domaine de responsabilité.

La CPRF a été le parti qui a réagi immédiatement à la proposition de modification de la constitution. La loi principale actuelle est héritée de l’époque d’Eltsine, marquée par l’ivresse et le sang. Pour faire court, elle doit être remplacée dans son intégralité. Il va sans dire que les autorités n’y sont pas parvenues. Mais après avoir "ouvert" le texte de la Constitution, le régime au pouvoir a indirectement admis qu’il ne répondait pas aux exigences de la société.

En tant que force politique, il nous incombe de tirer le meilleur parti possible du débat public qui s’est ouvert. Oui, les autorités s’efforcent de le "modérer". Mais nous sommes habitués à nous heurter au poids de la propagande administrative.

La CPRF a une position bien réfléchie sur laquelle elle peut se reposer. Elle répond pleinement aux intérêts des travailleurs. Elle doit être promue avec vigueur. Permettez-moi de vous rappeler nos quinze idées principales pour la réforme de la Constitution :

1. Les ressources naturelles du pays appartiennent au peuple russe.

2. Le peuple russe joue le rôle de formateur d’État dans la famille des peuples égaux.

3. L’âge de la retraite doit être fixé à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes.

4. Indexation annuelle des pensions, des prestations sociales et des allocations en fonction de la croissance de l’indice des prix à la consommation.

5. Les salaires et pensions minimums ne doivent pas être inférieurs au minimum vital.

6. Les tarifs des services publics ne doivent pas dépasser 10 % du revenu familial.

7. Contrôle du travail des bureaucrates, en fixant les concepts "interrogation parlementaire", "enquête parlementaire".

8. Le droit de la Douma d’État de décider de ne pas faire confiance au gouvernement, à ses ministres, vice-premiers ministres et aux chefs des organes exécutifs fédéraux

9. Élection du Conseil de la Fédération, des gouverneurs et des maires par la population au scrutin secret direct sans "filtre".

10. Élection des juges de paix, des juges régionaux et municipaux.

11. Sanctions sévères pour le trucage des votes comme empiètement sur les fondements du système constitutionnel.

12. Détermination de la croissance économique et du bien-être des citoyens en tant que tâches de la Banque de Russie.

13. Le droit de l’autonomie locale à une part des recettes fiscales qui garantit l’exercice de ses pouvoirs.

14. Une réforme profonde de la Constitution dans l’intérêt du peuple. La formation d’une Assemblée constitutionnelle.

15. L’adoption d’une nouvelle loi sur le référendum. L’approbation des amendements proposés par l’Assemblée constitutionnelle par référendum.

La tâche qui nous attend aujourd’hui est de poursuivre la campagne d’agitation et d’expliquer agressivement notre position. Si le travail est mené avec compétence, notre position bénéficie du plus large soutien. Pour le parti et ses alliés, c’est un élément important de mobilisation à l’approche d’une grande campagne électorale. Leur préparation est déjà au centre de l’attention de tout le Comité central, en particulier du quartier général des élections du CPRF dirigé par I.I.Melnikov.

Dans l’ensemble, la "réparation" de la Constitution répond à la demande de changement de la société. Mais les cercles dirigeants passent largement à l’acte et leur "réforme" est en partie devenue une couverture pour "mettre les mandats présidentiels à zéro". Seul le CPRF a voté contre. Ce fait devrait être au centre du travail de propagande de nos branches. C’est un tournant important dans l’évaluation de principe du comportement des partis politiques, en particulier ceux qui sont représentés au Parlement.

Notre parti est appelé à unir toutes les forces saines du pays dans un véritable Front Populaire de résistance et de victoire. Nous appelons à l’unité tous ceux qui lient leur avenir à la Russie plutôt que de préparer des "terrains d’atterrissage sûrs" sous la forme de domaines étrangers et de comptes bancaires offshore.

Seul le prolétariat dirigé par son parti peut être le noyau de l’unité victorieuse du peuple travailleur. Le plénum d’octobre 2014 du CC a été consacré à la position de la classe ouvrière. Augmenter l’influence du CPRF dans le milieu prolétarien est notre tâche principale. Le Comité central a réaffirmé à plusieurs reprises l’importance d’attirer les masses ouvrières à rejoindre les rangs de la CPRF et à sauvegarder son esprit prolétarien. Il ne s’agit pas d’un salut à la tradition, mais d’un besoin pressant. Seul un noyau prolétarien fort peut tenir à distance la dégénérescence de la petite bourgeoisie, les apaisements opportunistes, les illusions parlementaires et la peur de travailler au milieu des masses. Lénine a mis en garde contre cette menace en disant que « l’essence de l’opportunisme est de sacrifier les intérêts solides et durables du prolétariat à ses intérêts éphémères » .

Le caractère prolétarien du parti implique son influence croissante sur les travailleurs et sur les syndicats. Il est vrai qu’il y a peu de syndicats actifs. Il est d’autant plus important de renforcer notre présence en leur sein. Lénine a écrit que « nulle part dans le monde le prolétariat ne s’est développé ou ne pourrait se développer autrement que par les syndicats, par leur interaction avec le parti des travailleurs » .

Ce n’est qu’en devenant l’avant-garde du mouvement ouvrier et en y introduisant la conscience socialiste que nous pourrons former un véritable poing de combat. C’est particulièrement important pour le large front populaire. Le parti ne peut éviter d’être dilué par ses compagnons de route et devenir le centre des forces patriotiques de gauche qu’en assurant son influence sur les travailleurs. Rappelons-nous le principe de Lénine : « à travers tous les compromis, dans la mesure où ils sont inévitables, nous devons rester fidèles à nos principes, à notre classe et à notre tâche révolutionnaire » .

Il est impossible d’avancer sans aller vers le socialisme. C’est notre principal objectif. Tout doit être orienté vers cet objectif : alliances, compromis, agitation, travail dans les organes du pouvoir, participation aux élections et activités de rue. C’est ce que Lénine nous a demandé, à nous, communistes du XXIe siècle : « En éduquant le parti ouvrier, le marxisme éduque l’avant-garde du prolétariat capable de prendre le pouvoir et de conduire tout le monde vers le socialisme, de diriger et d’organiser le nouveau système, d’être un enseignant et un dirigeant de tous les travailleurs et de tous les exploités en organisant leur vie sociale sans la bourgeoisie et contre la bourgeoisie » .

Renforcer la solidarité

En développant son enseignement sur l’impérialisme, Lénine a découvert la loi du développement économique et politique inégal du capitalisme. Dans de telles conditions, les révolutions socialistes mûrissent à des moments différents dans des pays différents. Il en découle une conclusion extrêmement importante : « Le socialisme ne peut pas triompher dans tous les pays simultanément. Il triomphera d’abord dans un ou plusieurs pays tandis que les autres resteront bourgeois ou pré-bourgeois pendant un certain temps » .

Lénine a également souligné la diversité des formes de la transition des nations vers le socialisme. Il a souligné : « Toutes les nations arriveront au socialisme, c’est inévitable, mais elles ne le feront pas de la même manière, chacune apportera ses caractéristiques à telle ou telle forme de démocratie, telle ou telle variété de dictature prolétarienne, tel ou tel rythme de transformations socialistes des divers aspects de la vie sociale » .

Malgré les différences de vitesse, de forces motrices et de formes concrètes de la lutte des travailleurs pour le socialisme, leur solidarité internationale est vitale. Lénine a accordé une attention particulière à l’internationalisme. La trahison des dirigeants de la Seconde Internationale qui ont soutenu le massacre mondial a confirmé la nécessité pour les travailleurs de tous les pays de s’unir. On ne peut s’empêcher de rappeler la campagne massive de solidarité avec la Russie soviétique dans les pays occidentaux. Elle a joué un rôle majeur pour mettre fin à l’intervention étrangère contre la Terre des Soviétiques.

Lénine s’attribue le mérite d’avoir découvert la solidarité des mouvements prolétariens et de libération nationale comme une forme d’internationalisme. « Nous sommes maintenant non seulement les représentants des prolétaires de tous les pays, mais aussi les représentants des peuples opprimés » , disait Lénine en 1920. La même idée sera formulée par Staline lors du 19ème Congrès du PCUS.

L’agressivité croissante des mondialistes rend nécessaire le renforcement du front international contre la toute-puissance du capital. Des réunions internationales des partis communistes et ouvriers se tiennent régulièrement. La dernière en date, qui s’est tenue en Turquie, a réuni des délégations de 74 partis de 58 pays. Des résolutions et des déclarations communes aident à déterminer les tactiques communes de la lutte anticapitaliste.

L’Union des partis communistes - Parti communiste de l’Union soviétique compte 18 membres à part entière et trois partis observateurs. Nous préparons actuellement un congrès de notre Union qui permettra de synchroniser les veilles et d’établir des plans d’activités communes.

Avec nos camarades du monde entier, nous avons organisé des événements de grande envergure pour marquer le centenaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre. Cette année est consacrée au 150ème anniversaire de la naissance de Lénine et au 75ème anniversaire de la victoire du peuple soviétique dans la Grande Guerre patriotique. Nous sommes déterminés à organiser le forum international, les conférences scientifico-pratiques et les manifestations du jubilé.

Le développement des relations bilatérales entre les partis est très important. Les liens entre la CPRF et le Parti communiste chinois se renforcent. Les résultats du voyage de notre délégation en RPC en décembre dernier ont permis la signature d’un mémorandum de coopération. Il fait suite à l’accord précédent et durera jusqu’en 2024.

La solidarité avec les mouvements de libération nationale est extrêmement importante. Les partis communistes et ouvriers soutiennent les peuples d’Amérique latine, d’Afrique et du Moyen-Orient dans leur lutte contre l’impérialisme. Nous continuerons à dénoncer les intrigues du capital qui se fait le champion des "droits de l’homme" et des minorités nationales pour cacher sa véritable nature de conquérant et de pilleur.

En dépit des tentatives de la propagande bourgeoise pour enterrer le communisme, le ridiculiser et le reléguer aux oubliettes, des millions de personnes à travers le monde refusent d’accepter le "paradis capitaliste". La Chine et le Vietnam font des progrès spectaculaires. La RPDC et le Laos suivent avec confiance leur cours. Sans aucun doute, malgré les "guerres commerciales", la crise économique mondiale et le défi du coronavirus, la RPC atteindra bientôt son objectif de mettre fin à la pauvreté et de construire une "société à revenus moyens".

Cuba, le Venezuela et le Nicaragua mènent une lutte héroïque contre l’impérialisme. Malgré une forte pression extérieure, ils mettent en œuvre d’importants programmes sociaux pour sortir les gens de la pauvreté et garantir l’accès aux soins de santé et à l’éducation.

Les partis communistes de l’Inde, du Brésil, de la RSA, du Japon, du Portugal, de la Grèce et d’autres pays jouissent d’une grande confiance. Dans les rues et les places, dans les quartiers industriels et les villages isolés, dans les parlements et dans les pages des journaux, ils défendent les intérêts des travailleurs, exposent les maux du capitalisme, du néolibéralisme et œuvrent pour un avenir socialiste de la planète.

« La destruction du capitalisme et de ses vestiges, l’introduction de l’ordre communiste forment la substance de la nouvelle ère de l’histoire du monde qui a commencé » . Ces paroles de Lénine n’ont pas été recouvertes de la poussière du siècle dernier. Ils figurent en bonne place sur notre bannière rouge sous laquelle nous marchons vers de nouvelles victoires de la cause socialiste.

De nouveaux efforts

La montée des sentiments de gauche dans la société russe renforce logiquement l’autorité de Lénine et de Staline. Les réactionnaires réagissent en intensifiant la propagande antisoviétique.

Les opposants à Lénine voudraient nous faire croire que Lénine était strictement un révolutionnaire, ce qui est pour eux un terme péjoratif. Eh bien, bonne chance à eux pour essayer de faire une percée révolutionnaire dans la vie de la société, dans la science et la culture. C’est l’énergie révolutionnaire de Lénine couplée à la profondeur intellectuelle qui lui a permis d’apporter une contribution gigantesque au développement de la science de la société, aux contradictions de classe, à la nature des crises capitalistes, à l’inévitabilité de la lutte des opprimés pour la justice sociale. Érudit de génie, il a utilisé dans ses travaux de manière convaincante la méthode du matérialisme historique. Grâce à ses travaux scientifiques, il a accompli la plus grande révolution sociopolitique de l’histoire de l’humanité.

Il y a encore un autre aspect du génie de Lénine. Les opposants au bolchevisme versent des larmes de crocodile sur la disparition de l’empire russe, mais oublient miraculeusement un fait simple : il s’est éteint de lui-même, c’est pourquoi.il est arrivé au bout du chemin au début de 1917. Alors que le gouvernement tsariste plongeait le pays dans une horrible crise globale, le gouvernement provisoire, en l’espace de huit mois, provoquait l’effondrement territorial du pays. Lénine a reçu des ministres capitalistes un pays impitoyablement dévasté.

En parlant péjorativement de Lénine le révolutionnaire, ses critiques dressent le portrait d’un démolisseur, dans le style de Soljenitsyne. Ils gardent délibérément le silence sur les réalisations colossales du premier président du Conseil des commissaires du peuple en matière de construction de l’État. Ces messieurs refusent de reconnaître Lénine comme un bâtisseur d’État exceptionnel. Cependant, le prix Nobel et philosophe et mathématicien britannique Bertrand Russel a noté que les hommes d’État de la stature de Lénine n’apparaissent pas plus d’une fois par siècle dans le monde et que beaucoup d’entre nous ne vivront probablement pas assez longtemps pour voir quelqu’un qui lui ressemble. Notre siècle passera sans doute à l’histoire comme celui de Lénine et d’Einstein.

Aujourd’hui, le monde est témoin d’une résurgence de l’effroyable ignorance. Cependant, le démantèlement des monuments de Lénine en Ukraine et d’autres actes de vandalisme ne font que confirmer la grandeur du génie et la pertinence de son héritage. La lutte à grande échelle dans le monde s’intensifie et Lénine reste l’homme de droite sur les barricades de notre époque. Les nombreux volumes de ses œuvres, son héritage idéologique et théorique, et les succès pratiques du socialisme aux XXe et XXIe siècles continuent à lutter pour une vie juste, pour les intérêts des travailleurs et la dignité humaine.

Les héritiers spirituels des fascistes s’en donnent à cœur joie non seulement en Ukraine, en Pologne et dans les pays baltes. En Russie aussi, ils encouragent l’antisoviétisme et la russophobie, érigent des centres Eltsine et demandent que les personnes enterrées sur la Place Rouge soient déshéritées. Des anticommunistes de divers degrés d’agressivité persistent. Ils font l’éloge de Mannerheim, Kolchak et Krasnov. Cédant à leur pression, le mausolée de Lénine est caché par des boucliers de contreplaqué lors des parades du Mayday. Leurs adeptes tentent d’effacer l’héritage universel de Lénine : idéologique, théorique, révolutionnaire-transformateur et créatif soviétique.

Les tentatives des antisoviétiques de rabaisser la stature de Lénine nous rappellent une vérité séculaire : ceux qui tentent de falsifier et de dévaloriser les génies sont généralement ceux qui sont incapables de créer quelque chose de grand par eux-mêmes. Les personnalités exceptionnelles disent la vérité de manière articulée et convaincante. L’éminent scientifique Albert Einstein a fait une évaluation approfondie de Lénine. Il a déclaré qu’il respectait Lénine qui avait engagé toutes ses forces dans un abnégation totale pour mettre en œuvre la justice sociale. Les gens comme lui sont les gardiens et les rénovateurs de la conscience de l’humanité.

Ce sont des mots à méditer. Aujourd’hui, ils aident les communistes à prendre conscience de leur responsabilité dans la défense du nom de Lénine et nous donnent la force de lutter pour mettre ses idéaux en pratique.

Nous voyons l’anticommunisme et la russophobie fusionner dans leur ferveur destructrice. Leur opposition commune à l’héritage de Lénine n’est pas accidentelle. En dénigrant le grand enseignement, en déformant l’histoire, ils cherchent à priver le peuple de sa volonté de liberté et de justice, à le dépouiller des qualités que lui a inculquées la mission d’être le pionnier d’une nouvelle société. Leur rêve le plus cher est de faire disparaître l’héritage de Lénine. Mais leur bataille est perdue d’avance. Ceux qui font reculer le monde sont condamnés.

Même parmi les ennemis idéologiques de Lénine, nombreux sont ceux qui ont eu le courage de reconnaître sa justice et sa grandeur historiques. Le philosophe religieux russe Nikolay Berdyayev, après avoir repensé dans l’émigration l’expérience de la révolution d’Octobre, a écrit ceci sur Lénine : « Son caractère incarnait les traits du peuple russe : simplicité, intégrité, aversion pour les embellissements et la rhétorique, sens pratique. Personnellement, il n’était pas cruel. La Russie était menacée par l’anarchie, la désintégration, qui a été arrêtée par la dictature communiste qui a trouvé les slogans auxquels le peuple a accepté de se soumettre » .

Les petits détracteurs de Lénine ont utilisé toutes les astuces du livre pour le décrier. En fouillant dans son passé, certains "patriotes" n’ont pas compris que Lénine incarnait les meilleurs traits de l’âme russe. C’est ce qui l’a rendu universel. Il est tout aussi large et illimité que les espaces sans limites développés par le peuple russe. Seule une telle âme pouvait aimer tout le monde, quelle que soit la couleur de la peau et la forme des yeux. C’est pourquoi il a été écouté, compris et loué dans différentes parties de notre planète.



Lénine était sur les lèvres d’Ernst Thalmann qui est mort dans la prison d’Hitler, Lénine a inspiré Mao Zedong et Ho Chi Minh qui ont arraché leurs peuples à l’enfer colonial. Lénine a appelé Fidel Castro et Ernesto Che Guevara à mener une révolution héroïque à Cuba. Lénine a donné de la force à Nelson Mandela dans la lutte contre l’apartheid. Lénine a aidé Hugo Chavez à faire renaître l’espoir de la victoire du socialisme au XXIe siècle.

Lénine est devenu le symbole d’une lutte résolue et d’un effort créatif grandiose. Son nom était sur les lèvres de Korolyov et de Gagarine qui ont inauguré l’ère spatiale. Les personnes qui ont accompli un vol vers l’avenir" se sont tenues sur les épaules" du plan GOELRO de Lénine. Pour la puissance soviétique, c’était plus qu’un grand projet économique. La "lampe d’Ilyich" a éclairé le chemin pour les siècles à venir. Elle a rendu possible l’éducation universelle. Elle a ouvert les portes à l’épanouissement créatif de millions de personnes.

« L’homme a l’air fier »

Staline a repris la ligne de Lénine non seulement par le rythme grandiose des plans quinquennaux et par la construction d’une industrie puissante. Il a tout fait pour que la révolution culturelle transforme le pays afin de permettre à son peuple de dire : « L’homme a l’air fier ».

« Je ne suis qu’un humble élève de Lénine » , disait Joseph Staline. Il était fidèle à son maître lorsqu’il se souciait de la croissance intellectuelle, spirituelle et culturelle constante des masses populaires. Il glorifiait les grandes actions de ses ancêtres. Il rappelait aux gens les grandes réalisations de l’histoire nationale. Il a parlé haut et fort de l’importance mondiale de la littérature russe en célébrant le centenaire de la naissance de Pouchkine en 1937.

Les autorités actuelles ont mis de côté la tendance révolutionnaire-démocratique des classiques russes. Cela a rendu l’enseignement de la littérature au lycée et à l’université, non historique. Plus que cela. Un tel processus d’éducation déforme grossièrement la conscience de la jeune génération dans la période de formation. Léon Tolstoï n’est plus qu’un philosophe religieux et moraliste et non plus « le miroir de la révolution russe ». Dostoïevski n’est plus un réaliste qui exposait les maux sociaux, mais seulement un chercheur de Dieu. Sergey Yesenin n’est qu’un poète lyrique et non un homme qui a fait l’éloge de Lénine dans Anna Snegina.

Et qu’en est-il de Maïakovski ? Et Cholokhov ? Ils ne peuvent être séparés du communisme. Les bureaucrates anti-soviétiques ont trouvé une issue. Tant pis pour eux, ils ont décidé et ont jeté leurs noms hors des programmes scolaires.

En conséquence, une génération d’examens d’État unifiés a vu le jour. Ils ne sont pas seulement innocents de Nikolay Ostrovsky. Ils ne peuvent même pas reconnaître Pouchkine et Lermontov. Ce n’est pas seulement un sujet de plaisanteries caustiques. Il s’agit d’une tragédie nationale. La tragédie a sa cause, sa source. C’est la lutte contre l’idéologie communiste. En toute logique, elle a été couronnée par le triomphe de l’idéologie néo-libérale. Les tentatives visant à dissimuler les faits et à dissimuler la situation, à revêtir les dogmes libéraux de l’habit du "patriotisme" battant du tambour ont échoué. Leur essence destructrice fait son travail.

Mais le vent de l’histoire peut emporter les déchets de la falsification. Aujourd’hui, 46 % des jeunes de 18 à 25 ans choisissent le socialisme et 81 % ont une attitude positive à l’égard des idées socialistes. Ces chiffres nous ouvrent d’énormes possibilités. Nous n’avons pas encore pu les exploiter pleinement.

Joseph Staline a déclaré : « La jeunesse est notre avenir, notre espoir... elle doit porter notre bannière jusqu’à une fin victorieuse » . Mais si les jeunes veulent poursuivre notre cause avec confiance, ils doivent passer par une école d’éducation communiste. La tâche d’un communiste et d’un jeune communiste est d’étudier le marxisme, de comprendre les lois du développement social, d’apprendre les faits et les phénomènes de notre époque et de se faire une idée de la réalité actuelle et des tendances de son développement. Il faut être capable de choisir dans le corpus de connaissances ce qui est nécessaire pour la victoire.

Lénine a appelé les jeunes à s’imprégner des connaissances acquises par l’humanité. Il pensait qu’il était important de les compléter par l’éducation : « Notre école doit donner aux jeunes les bases de la connaissance, la capacité d’élaborer eux-mêmes la vision communiste, d’en faire des personnes instruites... des participants à la lutte pour la libération des exploiteurs » .

Les réformateurs d’Eltsine ont fait un effort concerté pour éliminer ce caractère de l’éducation à l’université et à l’école. Ils ont dit qu’il était nécessaire de nettoyer l’éducation des caractéristiques qui ne lui sont pas inhérentes. Cela a été fait afin d’épuiser l’esprit soviétique, ses valeurs d’honneur, de vérité, de justice, de respect pour l’armée et l’exploit de travail des héros populaires. L’éducation soviétique était imprégnée de nobles sentiments civiques et patriotiques. Cela a été un grand obstacle aux réformes destructrices, à l’accaparement des biens nationaux et à la déclaration selon laquelle « le patriotisme est le refuge des scélérats » .

Lénine a souligné que l’Union des jeunes communistes doit combiner son éducation avec « le travail des ouvriers et des paysans » : « Chacun doit voir, a-t-il insisté, que chaque membre de l’Union des jeunes communistes est alphabétisé et en même temps capable de travailler... L’Union des jeunes communistes doit élever tous ses membres par un travail consciencieux et discipliné... ». « Ne pas attendre que les jeunes viennent à vous, mais sortir et travailler avec eux là où se trouve la jeunesse » : ce sont les mots de Molotov s’adressant aux jeunes à l’occasion du 15ème anniversaire de la Ligue des jeunes communistes. Ils constituent toujours un guide d’action pour les YCL d’aujourd’hui.

En cette année qui voit les jubilés de la naissance de Lénine et de la Grande Victoire, chaque communiste et notre jeunesse ont toutes les chances de faire leurs preuves. L’appel spécial au parti et à l’UCJ devrait renforcer nos rangs. Nous devons accélérer ce travail.

Dans le cadre de la célébration du 75ème anniversaire de la Victoire sur l’Allemagne nazie, nous attendons une réponse énergique à l’action " Jardin de la Mémoire - Jardin de la Vie" , le soutien à la marche de relais socio-patriotique " Notre Grande Victoire " et la participation au travail massif du Parti pour soutenir les forces antifascistes qui sont cruciales pour l’émergence de l’État des Républiques populaires de Donetsk et de Lugansk.



Le régiment de Staline est devenu une partie importante de l’action du régiment d’Immortels. Nos militants porteront les portraits du généralissime Staline, des maréchaux de la Victoire et des héros antifascistes. Cela devient une bonne tradition qui doit être consolidée.

Le CPRF à la Douma d’Etat a soulevé la question du financement systématique des unités de recherche, le mouvement qui cherche à récupérer les noms des héros morts dans la Grande Guerre Patriotique. Nos jeunes camarades et leurs instructeurs mènent activement ce travail à Sébastopol et à Belgorod. Moscou et la région de Moscou.

La cause de la jeunesse éclairée a été servie par l’action de la Bannière de notre victoire. Les enseignements "Les jeunes héros de la nation, Nous étions les premiers, Commandants de la victoire, Leçons de courage" se sont bien acquittés de leur tâche. Dans le cadre du projet "Terre des Talents", les membres de l’UCJ de Crimée, des régions d’Astrakhan, de Belgorod, de Samara et de Sverdlovsk ont été les plus actifs.

Nous accordons une grande attention à la santé de notre nation. Nous donnons la priorité aux sports les plus populaires. Le club sportif de la FCRP va de plus en plus loin. Nous attendons avec impatience un match de mini-football difficile contre l’équipe de Barcelone en demi-finale des champions de l’UEFA. Nous organisons des tournois pour les enfants et les jeunes dans différents sports dans la capitale et les provinces.

Le mouvement des Jeunes Pionniers du Foulard Rouge compte plus de 200.000 membres. Ces garçons et ces filles ont prêté serment de servir leur mère patrie et les idéaux de justice et se sont engagés à aider les vétérans. Les régions de Moscou, Irkoutsk, Oryol, Volgograd et la République de l’Altaï ont accumulé une expérience utile dans le développement du mouvement des Jeunes Pionniers. Des milliers de jeunes garçons et filles ont participé à la cérémonie d’adhésion aux Jeunes Pionniers sur la Place Rouge.

Une initiative de première ligne vise à impliquer les jeunes dans la lutte pour les droits socio-économiques et politiques. Après les actions anticapitalistes et la formation du syndicat étudiant Discours, d’autres mesures sont nécessaires pour renforcer notre influence sur les jeunes dans la société russe.

* * *


La lutte idéologique se poursuit jour après jour. Beaucoup de mensonges circulent dans le monde au sujet de Lénine, de Staline et du pouvoir soviétique. Cependant, il est surprenant qu’ils aient tous été exposés comme des mensonges avant même leur apparition. Ils avaient été révélés par toute une galaxie d’hommes politiques, de scientifiques et de personnalités culturelles d’envergure mondiale. Ils ont attesté de manière vivante et convaincante de la grandeur de Lénine, de l’ampleur de sa personnalité, de l’influence de son génie, de son impact sur ses contemporains et ses descendants, et de son rôle historique mondial colossal.

L’écrivain français Romain Rolland, prix Nobel, a ainsi réagi à la mort de Lénine : « Je ne connais pas d’individualité plus puissante dans l’Europe moderne. Sa volonté a si profondément sillonné l’océan chaotique d’une humanité flasque que sa trace reste longtemps dans l’eau et désormais son navire, bravant les tempêtes, avance à pleine voile vers un monde nouveau » .

Le pionnier de l’exploration spatiale Konstantin Tsiolkovsky a écrit : « Lénine a initié la cause qui, avec le temps, embrassera toute la Terre, toute sa population. Au fil du temps, la stature de Lénine grandira. Personne n’avait autant foi dans le pouvoir créatif des masses, et personne n’a exprimé les pensées et les aspirations chères au peuple de manière aussi précise et complète. Il est pur de cœur, profond de raison, infiniment juste et clairvoyant. Lénine est le plus grand génie qui ait jamais vécu et je l’appelle grand sans réserve » .

Le cœur de Lénine, qui répondait si facilement à la souffrance des masses opprimées, a cessé de battre il y a près d’un siècle. Mais ses grandes idées continuent de vivre. Tout comme son exemple de service dévoué et désintéressé à la cause de la libération de l’humanité. Ce grand exemple nous inspire pour de nouvelles batailles. Il nous conduit à la victoire du travail honnête, de la règle du peuple et de la justice sociale.

Il est du devoir des communistes au XXIème siècle d’en faire un siècle de triomphe du socialisme. Que l’exemple de Lénine nous donne la force, la confiance et la présence des vainqueurs.

Traduction Hervé Fuyet

http://cprf.ru/2020/04/lenins-ideological-legacy-and-the-struggle-of-working-people-for-socialism-in-the-21st-century/#more-1788


Edité le 13-04-2020 à 21:10:15 par Xuan




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Xuan
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   Posté le 01-07-2020 à 09:16:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

https://histoireetsociete.com/2020/06/30/kprf-la-nouvelle-realite-politique-et-les-taches-du-parti-communiste-dans-la-lutte-pour-les-interets-des-travailleurs/


KPRF : La nouvelle réalité politique et les tâches du Parti communiste dans la lutte pour les intérêts des travailleurs


DANIELLE BLEITRACH30 JUIN 2020

Un texte essentiel pour comprendre les orientations de nos camarades du KPRF, la manière dont ils jugent y compris la politique de Poutine, la nécessité de renforcer les liens avec la Chine, mais aussi leurs propres tâches (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société).

Rapport du président du Comité central du Parti communiste G.A. Ziouganov au X Plénum du Comité central du Parti

https://kprf.ru/party-live/cknews/195599.html

Chers camarades!


Le monde traverse une période très troublée. Il y a trente ans, notre pays immensément riche, notre grande puissance, a été rejeté aux marges de l’histoire. Il a été fait de force un appendice des matières premières du capitalisme mondial, qui est maintenant saisi par le feu de la crise.

Ce système n’est pas seulement confronté à des problèmes, il approche de l’effondrement. Même la survie élémentaire de la Russie dans ces conditions devient impossible. Si nous n’abandonnons pas le cours dicté par l’oligarchie, nous serons inévitablement parmi ceux pour qui la crise systémique deviendra la plus destructrice.

Pandémie de capitalisme

Cela fait une décennie et demie que les idées de Francis Fukuyama sur la fin de l’histoire sont reconnues en faillite. Non seulement les communistes croient maintenant: sans une révision fondamentale du modèle néolibéral, une révolution sociale est inévitable. Les grands économistes Joseph Stiglitz et Thomas Piketty ont déclaré sans ambages que le néolibéralisme n’est pas capable de relever les principaux défis. L’humanité est confrontée à la croissance rapide des inégalités, à la destruction de l’économie, à l’appauvrissement massif, au conflit croissant entre les “maîtres de la vie” et la grande majorité des exploités.


Bien avant le coronavirus, il est devenu évident que l’économie mondiale était en déclin. Les prix sur le marché des matières premières connaissaient une chute vertigineuse. Même dans les pays développés, le pouvoir d’achat des jeunes est devenu bien inférieur à celui de leurs parents à leur âge.


La planète ne croit plus au capitalisme. À la fin de l’année dernière, Edelman a mené une étude du Trust Barometer sur tous les continents. 56% des habitants du monde sont convaincus que le capitalisme fait plus de mal que de bien. 48% sont convaincus qu’il contredit catégoriquement leurs intérêts. Seuls 18% partagent le point de vue opposé. Il est bien évident qu’au cours des derniers mois, le nombre d’opposants au capitalisme spéculatif n’a cessé de croître.
L’injustice flagrante de la structure socio-économique devient de plus en plus visible. La crise rompt le destin et enfouit les rêves des travailleurs d’une vie meilleure. Mais cela n’interfère pas avec l’enrichissement des gros milliardaires, qui regardent indifféremment la «foule» appauvrie et brimée. Le capital des principaux sacs à argent atteint des sommets. Rien qu’au cours des derniers mois, les 25 personnes les plus riches de la planète ont augmenté leur richesse combinée de centaines de milliards de dollars.


Le nombre de chômeurs aux États-Unis est passé à 40 millions.C’est un huitième de la population. Et il n’est pas nécessaire de raisonner naïvement que les manifestations à grande échelle aux États-Unis ne sont causées que par un mécontentement racial. Oui, ces plaies sont évidentes. Mais la cause profonde est l’augmentation de l’inégalité sociale. C’est elle qui détruit le monde civil et arrache le vernis de prospérité des vitrines du capitalisme.


Le grand capital fait tout pour maintenir ce système injuste. Mais ses manœuvres sont de moins en moins réalisables. Au XXe siècle, ce problème a été résolu grâce aux guerres. Les première et deuxième guerres mondiales ont cédé la place à la guerre froide. Les ennemis extérieurs et la “cinquième colonne” ont réussi à détruire l’Union soviétique et à se régaler des décombres de notre patrie. Maintenant, les tâches d’invasion et de pillage sont résolues à l’aide des guerres hybrides et du chaos contrôlé.


Aujourd’hui, les mondialistes accusent le coronavirus des problèmes mondiaux. En fait, la crise systémique n’est pas provoquée par l’épidémie. Les crises sont les marques de naissance du capitalisme. À nos yeux, la mondialisation libérale dégénère finalement en un système clanique de spéculateurs financiers. C’est leur volonté que la production réelle dans les pays du «milliard d’or» soit supplantée par l’économie virtuelle des valeurs mobilières et fasse du reste du monde un appendice aux matières premières, un subordonné bon marché aux nouveaux propriétaires. La Russie est promise au destin le moins prometteur.


La crise mondiale continue de prendre de l’ampleur. En mars, les experts ont exprimé l’espoir que l’économie de la planète éviterait une récession pour l’année. Mais déjà en avril, ils ont commencé à prévoir une baisse du PIB mondial. Les experts d’Alfa-Bank, Citibank et Raiffeisenbank prévoient un effondrement de l’économie russe de 20 à 45% sur la période de quarantaine.


Cette crise grave peut durer considérablement et la situation peut empirer. Tout cela fait partie de la nouvelle réalité russe. L’activité économique devra être redémarrée. Des industries entières doivent renaître. Pour ce faire, il faut dépenser 8 000 milliards de roubles, soit 8% du PIB. Cependant, le gouvernement n’est pas prêt pour de tels investissements. Jusqu’à présent, le Cabinet des ministres a l’intention de diriger moins de 3% du PIB pour soutenir l’économie. Comparons maintenant: les États-Unis dépenseront 10% du PIB, le Royaume-Uni – 16%, l’Italie – 20%, l’Allemagne – jusqu’à 37%.


La Russie, en tant que pays du capitalisme périphérique, ne peut s’en tirer dans une crise mondiale. Tout le reste n’est que bavardage. Notre pays ne se trouvera pas mieux que les États occidentaux. Ils ont de puissantes ressources financières, une production plus développée et ils ont appris à piller le monde mieux que les autres. Il s’agit d’une loi économique immuable: les avant-postes du capitalisme sont plus à même de supporter la crise que ceux qui leur servent d’appendice auxiliaire.


Dans l’histoire des derniers siècles, il n’est pas encore arrivé que des branches entières de production se soient arrêtées. Dans ce régime, aucune économie ne peut exister. Mais le grand capital parasite peut tirer les marrons du feu dans les guerres et les chocs économiques. Il se dépêche d’utiliser l’épidémie de coronavirus à son avantage. La réaction mondiale s’attend à élaborer de nouvelles restrictions afin de paralyser ceux qui s’opposent à ce système extrêmement injuste. Des forces rêvant d’instaurer une dictature numérique ont ressuscité. Mais nous sommes convaincus que les astuces des mondialistes n’arrêteront pas l’effondrement historiquement inévitable d’un système infecté par le virus de la pourriture, de l’exploitation et du manque de spiritualité. La question est de savoir combien cela coûtera à l’humanité de vaincre le capitalisme.


Dans ces conditions, les pays qui s’appuient sur des principes socialistes réussissent. La Chine évince de plus en plus avec confiance les États-Unis dans leur position de leader économique, montrant un exemple moral des relations humaines. Le Vietnam affiche une dynamique de développement brillante et les taux de croissance du PIB les plus élevés. Leur expérience prouve que seul le socialisme donne une réponse salvatrice à l’humanité aux défis de l’époque.


L’épidémie a accéléré la formation d’une nouvelle réalité politique et économique. La Russie a un choix difficile: tomber sous les ruines d’un système condamné ou emprunter la voie souveraine et épineuse de la construction d’un état de justice sociale – d’une grande puissance socialiste. De plus, nous avons une expérience soviétique unique de modernisation léniniste-stalinienne.

La Russie et la crise mondiale

Le capitalisme oligarchique continue d’accabler la Russie. Ce défi peut devenir une catastrophe plus importante que l’échec des défauts de paiement en 1998 et la crise de 2008-2009 et 2014-2015.


L’année dernière n’a pas été couronnée de succès pour la Russie. Mais cette année, nous avons déjà un grave déclin économique. Les revenus du budget des matières premières se sont effondrés de 70%. Après six années de déclin, les revenus réels des citoyens ont encore diminué de 22%. Selon des estimations prudentes, le chômage a augmenté de plusieurs fpos au cours de la pandémie.


Le déclin de l’industrie manufacturière de la Russie est le plus important depuis 20 ans. L’industrie légère a “plongé” de moitié. L’industrie automobile a presque «mis à zéro» – sa production s’est effondrée de 80%. Mais des branches entières y sont liées. Le transport aérien a diminué de plus de 90%. Les ventes au détail ont diminué d’un quart. La construction de logements a baissé de plus d’un tiers. Dans l’agriculture, la baisse de la demande des consommateurs, les problèmes d’achat d’équipement et de fourniture de composants, de carburant et de lubrifiants se feront inévitablement sentir.


Les petites et moyennes entreprises sont dans un état lamentable. Cependant elles fournissent des emplois à plus de 20 millions de personnes. Il semble que près de la moitié de ces personnes ont déjà perdu leur emploi.


En Russie, de nombreuses entreprises sont sur le point de s’effondrer. Le gouvernement aide faiblement l’économie. La moitié des entreprises pourraient ne pas survivre aux restrictions «sanitaires». On pense que le pouvoir, chassant le virus, est capable de démolir toute la « maison ». C’est peut-être une image excessive, mais elle est enracinée dans l’esprit de millions de personnes. En toute justice, nous ajoutons que les gouvernements de nombreux pays ont agi de cette façon.


Les analystes rivalisent pour dépeindre une dépression désespérée sur le marché du travail. L’école supérieure d’économie s’attend à ce que le chômage atteigne 5 millions et l’Agence Nationale de cotation 12,5 millions. Il y a des estimations assez terrifiantes de 25 millions de chômeurs. Une partie des gens est en congé non rémunéré. Plus de la moitié des travailleurs ont subi des baisses de salaires.


La situation nous plonge dans la crise des années 90. Cependant, cette analogie n’est pas entièrement valable. La situation peut devenir bien pire, car l’héritage soviétique est gaspillé et mangé. Évaluez simplement: combien d’emplois une économie de matières premières peut-elle créer?


S’il n’y a pas de travail, alors il n’y a pas de revenu. L’engrenage des problèmes forme une chaîne implacable. Moins il y a d’argent dans les poches, moins vous avez de chances de vendre des produits. La demande est beaucoup plus faible que l’an dernier. Selon la Sberbank, les citoyens dépensent 25% de moins en biens et services qu’auparavant. Les économies sont drastiques.


Vous vous souvenez de la tour Gazprom à Saint-Pétersbourg, qui a défiguré l’aspect historique de la ville?En dépit des protestations, elle a été construite comme un symbole de la richesse et du pouvoir d’une société gazière. Mais la vie fait ses propres ajustements: il semble que ce “symbole” devra être vendu pour dettes. Au premier trimestre, Gazprom a perdu plus de 300 milliards de roubles. Les pertes attendues d’ici la fin de l’année sont de 20 milliards de dollars. Tous les espoirs de créer un empire des matières premières se sont effondrés en poussière. Le Parti communiste a mis en garde plusieurs fois contre une telle finale.


Gazprom est tiraillé de partout. La Pologne a suspendu son approvisionnement en gaz et engagé une action en justice pour 1,5 milliard de dollars. L’Ukraine a déjà remporté un procès de 3 milliards de dollars pour sous-approvisionnement en gaz sur son territoire. La Turquie a réduit ses achats de carburant russe de 7 fois, mais a augmenté ses approvisionnements du Qatar de 16%. Le Qatar lui-même dépend depuis longtemps du gaz naturel liquéfié, fournissant des navires à de nombreux pays, dont le Japon et les États-Unis. L’UE se réoriente également vers le gaz liquéfié. Nord Stream 2 est soumis à une loi selon laquelle Gazprom ne peut remplir le tuyau qu’à 50%.


De plus, la Russie elle-même est loin d’être complètement gazéifiée.Des centrales au charbon enfument toujours nos villes. Une situation également familière aux habitants de Krasnoïarsk et d’Arkhangelsk. Et dans la région d’Omsk, on est allé jusqu’à déconnecter plusieurs zones gazéifiées auparavant.


Unique par son échelle, ses ressources naturelles et son potentiel, notre pays requiert une approche particulière du développement. Les conditions de départ dans les régions de la Russie ne sont pas les mêmes. L’écart dans la provision budgétaire entre les sujets riches et pauvres de la Fédération est de sept fois. C’est une pratique vicieuse. La vocation de l’État est d’assurer un développement équilibré de ses territoires.


Dans 10 régions, le ratio de la dette publique au revenu total est de 80% ou plus. Hélas, il s’agit de la région d’Orel et de la Khakassie. Mais il ne s’agit pas de décisions de gestion locale. La Région d’Orel a augmenté en trois ans ses revenus tirés de l’impôt sur les bénéfices et de l’impôt sur le revenu des particuliers de 14%. Les recettes fiscales totales ont atteint 2,7 milliards de roubles. Elle a réduit la dette publique de 516,8 millions de roubles. L’année dernière, la région a assuré une croissance des superficies ensemencées et un rendement record de 41 quintaux par hectare. Dans le même temps, en 2015-2017, le volume des subventions fédérales pour la région a diminué de 2,7 milliards de roubles. Grâce aux efforts du jeune et talentueux gouverneur Klytchkov [Parti Communiste, NdT] en 2018-2019, cette chute a pu être “compensée” pour 380 millions de roubles. Le volume des recettes gratuites a augmenté de 4 milliards de roubles.


La Région d’Irkoutsk pour la période de direction par Levtchenko[Parti Communiste, NdT] a augmenté le produit régional brut de 19%. Le volume des recettes budgétaires et des investissements en immobilisations a doublé. Le salaire mensuel moyen a augmenté de 28% en 2015. Il y a eu un développement des infrastructures sociales et communales. Des routes construites et entretenues. Des immeubles d’habitation et autres bâtiments sont sortis de terre. Les terres arables envahies par les mauvaises herbes ont été remises en culture. Mais au lieu de généraliser cette expérience au reste du pays, le pouvoir continue de persécuter notre camarade jusqu’à aujourd’hui.


Le Parti communiste a proposé à plusieurs reprises une révision des relations entre le centre et les régions. Nous exigeons de nouvelles relations intergouvernementales. Notre programme de développement socio-économique du pays est soutenu par le Forum économique international Orel – 2020.


Nous avons un grand pays. Le Nord, la Sibérie et l’Extrême-Orient sont également hétérogènes. La nature, le climat, la densité de population et le potentiel économique sont différents. Il y a des régions qui sont profondément déprimées et il y a des donateurs. Mais la structure de l’économie des régions donatrices est axée sur la production d’hydrocarbures. Et il n’a pas été possible de la diversifier. Une coopération interrégionale efficace n’a pas été établie.


Dans le complexe économique national de l’URSS, les républiques et les territoires, les régions et les autonomies étaient conscients de leur place dans un espace socio-économique unique. Ils ont bien compris la logique générale du développement. Le Parti communiste insiste sur l’utilisation de l’expérience soviétique avancée dans la répartition des forces productives, la spécialisation et la coopération. Au lieu de districts fédéraux, on devrait se tourner vers la pratique du zonage économique fondé sur des données scientifiques. Il n’y a tout simplement pas d’alternative adéquate aux unités industrielles et aux complexes de production territoriaux.


Sous la pression du Parti communiste en 2014, la loi Sur la planification stratégique a été adoptée. Mais même dans sa rédaction édulcorée, elle n’a pas été mise en œuvre. Cinq ans se sont écoulés. Il semblerait qu’il existe des programmes publics. Mais aujourd’hui, ils sont détachés d’une logique de développement unique et ne correspondent pas aux principes de la planification stratégique.


Le principal risque pour l’Extrême-Orient est l’exode de la population. En 27 ans, il est passé de 10,5 millions de personnes à 8,2 millions (compte tenu de la population de Bouriatie et de Transbaïkalie). Les flux migratoires montrent chaque année de 30 à 40 000 personnes quittant la région. Les raisons sont le coût élevé de la vie, les infrastructures médiocres, les faibles revenus, un climat difficile, le désir d’éduquer les enfants et de se réaliser. La proportion de logements délabrés et insalubres est 2,5 fois plus élevée que la moyenne nationale.


La Russie est une puissance arctique. Mais prenez tous les indicateurs de la qualité de vie dans la zone arctique. 60% des indicateurs dans 31 régions sont pires que la moyenne de la Russie. Cela s’applique également à l’espérance de vie, à la disponibilité des soins médicaux, à la qualité de l’éducation, au logement et à la culture. Jusqu’à 90% des diplômés du lycée partent pour poursuivre leurs études et ne reviennent jamais.


Nous sommes convaincus que l’Arctique, le Nord, la Sibérie et l’Extrême-Orient ne peuvent pas seulement servir la cause du développement des ressources naturelles. Ici, il est nécessaire de créer une économie diversifiée et d’assurer une vie décente. Il faut procéder à la régionalisation du pays, établir les coefficients de la prime salariale, donner aux gens des garanties et des compensations. La Russie doit être abordée de manière globale.

Les menaces se multiplient et s’aggravent

Ceux qui gèrent l’économie et les finances affirment que la Russie se remettra du choc mondial plus rapidement que l’Occident. Leurs rapports pleins d’entrain au président sont régulièrement diffusés par les chaînes de télévision. Accompagné par des chants triomphants, notre pays continue d’être entraîné dans un parcours destructeur.


Le système imposé à la Russie est de nature purement coloniale. Le pays est tributaire des exigences des structures transnationales. Le rôle de leurs émissaires est joué par le bloc économique du gouvernement et tout un troupeau de conseillers oligarchiques. Lorsqu’il n’y a pas de véritable souveraineté, la crise mondiale frappe particulièrement durement. L’URSS a assuré l’indépendance non pas en paroles mais en actes. Le gouvernement russe n’est pas en mesure de surmonter la dictature extérieure. Mais elle explique avec empressement tous les problèmes du pays par l’influence externe.


Les réflexions du Parti communiste sont partagées par les économistes les plus sérieux. Les scientifiques appellent à stopper l’exportation effrénée de capitaux par la Russie. Il s’agit d’une forme de vol lorsque plus d’un billion de dollars ont été versés dans des banques étrangères et à l’étranger au cours des années de «réformes» – plus de trois budgets fédéraux! La période pandémique a été marquée par un nouveau vol du pays. Depuis le début de l’année, environ 2 500 milliards de roubles ont été exportés de Russie. Ce montant équivaut à la moitié des dépenses du budget fédéral pour l’économie et deux fois plus que les dépenses de santé et d’éducation.


Il est nécessaire d’augmenter les investissements publics dans les industries de haute technologie. La banque centrale est tenue de remplir les fonctions de banque d’État et de protéger la souveraineté financière de la Russie. Il est temps de la rendre responsable de la croissance économique, l’obligeant à accorder des prêts aux entreprises nationales au taux le plus bas possible.


Toutes ces tâches sont vitales. Sans elles il est impossible au pays de sortir de la crise, de prendre la place qui lui revient dans le monde. Une condition essentielle pour aller de l’avant est le passage des ressources financières du pays sous un contrôle réel de l’État.


Comme le Parti communiste, les scientifiques exigent de libérer l’économie des diktats du dollar. Il est nécessaire de réaliser dans le cadre de la coopération économique euro-asiatique, un système de paiement et de règlement utilisant les monnaies nationales. Cela renforcera et augmentera le statut international du rouble. La Russie doit cesser d’émettre des actions et des obligations en devises étrangères.


Mais nous devons constamment expliquer que ces tâches ne peuvent être réalisées sans le retrait de l’oligarchie de la gestion économique. Sans la priver d’influence politique. Sans nationalisation des industries stratégiques. Sans se débarrasser de la «gestion» oligarchique, il est impossible de suivre un cours de développement indépendant, de mener des projets nationaux, d’améliorer le système financier et de construire une économie moderne de haute technologie.
Le pouvoir oligarchique pille un pays immensément riche, plongeant le peuple dans la pauvreté. Une personne sur six n’a pas les moyens de manger, même aux normes minimales du ministère de la Santé. L’oligarchie s’enrichit de façon incontrôlable. Pendant la seule période de quarantaine, la fortune totale des milliardaires russes de la liste Forbes a augmenté de 62 milliards de dollars. Au rythme actuel, cela représente 4 billions de roubles, soit un cinquième du budget fédéral.


Pour une raison inconnue, l’argent du Fond National de Stabilisation destiné à soutenir l’économie ne peut pas être utilisé. Une règle budgétaire vicieuse n’a pas été révisée. Elle sert de chaîne coloniale, mais le gouvernement la met fermement en œuvre. Et cela signifie que la Russie n’est pas autorisée à être sevrée de la drogue aux matières premières. Car nous n’avons pas réalisé d’investissement dans une économie de haute technologie. Bien que le fonds de stabilisation enfle, les ministres évoquent des difficultés financières. Presque chaque argument du pouvoir est cousu de fil blanc.


La réserve d’or russe se dilapide rapidement. Depuis novembre de l’année dernière, 17 tonnes d’or ont été transportées dans les coffres de Londres. Ce sont les deux tiers des réserves qui étaient conservées par la Sberbank. En échange, nous obtenons de la monnaie pour les structures oligarchiques et les fonctionnaires voleurs. Non, messieurs les réformateurs, ce n’est pas une stabilisation financière. C’est du vol cynique!


Les principaux architectes des «réformes libérales» font froidement le bilan de leur activité. Le créateur de l ‘”airbag” financier Koudrine a déclaré que l’économie de rente vivait ses derniers jours. Le contremaître de la privatisation prédatrice Tchoubaïs raconte le proverbe cowboy: “Si le cheval a crevé, il faut en descendre”. Mais les «capitaines libéraux» ne pipent mot sur leur responsabilité pour avoir créé un système vicieux, pour la tragédie du pays. Ils ne doutent pas de leur impunité.

Pendant ce temps, la crise économique prolongée dans le monde devient plus réelle. Selon les calculs des principaux experts, les pertes de l’économie russe à la suite de la crise actuelle s’élèveront à 18 billions de roubles. C’est un montant qui s’approche du budget du pays. Même les agences officielles généralement optimistes donnent des prévisions sombres. Le ministère du Développement économique de la Russie n’exclut pas une baisse de 7,5% du PIB. Les experts indépendants s’attendent à bien pire. Selon les résultats de 2020, la baisse du PIB sera de 10% à 20%. L’armée des chômeurs pourrait augmenter de 15 millions.

Les dépenses budgétaires de la Russie au titre des mesures anti-crise devraient être doublées. L’inefficacité des mesures que le gouvernement a péniblement élaborées au cours d’une période très longue est déjà évidente. Elles remplissent des centaines de pages. Coût de la réalisation – cinq mille milliards de roubles. Une belle somme attirant les convoitises ! D’ici la fin de 2021, il est prévu que l’économie atteigne une croissance stable. Mais combien on en a vus, de ces plans de stabilisation et de croissance! Tous ont échoué, mais personne n’a été tenu responsable.

Néanmoins, Poutine a annoncé l’élaboration d’un «plan national» pour soutenir les entreprises et le public. Des mesures très impopulaires sont possibles. La séquestration du budget fédéral et l’introduction de taxes supplémentaires sont également en discussion. Rien de nouveau. Toujours la même soupe, mais de plus en plus maigre. Nous glissons sur la même voie libérale.

Nous ne sortirons pas rapidement de la crise économique. Tout est allé trop loin. Le manque de professionnalisme des cadres, la structure détruite de la gestion économique, la dépendance aux matières premières, la destruction d’industries entières, la perte de discipline, la perte de souveraineté, la destruction de la science et de l’éducation, la corruption et le vol – tout cela fait un mélange explosif et n’engendre pas l’optimisme. Et la patience des gens est à bout.

Les héritiers libéraux de l’eltsinisme, qui enserrent le chef de l’Etat dans un étau, aspirent à la vengeance et s’efforcent de saper la situation dans le pays. Ils tracent le chemin de l’assujettissement final de la Russie aux intérêts des forces extérieures. Au lieu de changer radicalement de cap et d’accomplir des tâches de développement, ils préparent la «perestroïka-2». Il y a maints signes à cela.

Les forces patriotiques populaires et le Parti communiste ne l’accepteront pas! Nous nous battrons pour un nouveau cours! Pour la vie digne des travailleurs! Pour la justice sociale! Pour le socialisme!

La Santé de la nation: les 12 propositions du Parti communiste

La gravité et l’urgence des problèmes est apparue particulièrement évidente pendant les mesures de quarantaine. L’épidémie a révélé la perversité de l ‘«optimisation» de la médecine, sa commercialisation totale et son transfert cynique au secteur des services. Au cours des «réformes», le nombre de places dans les hôpitaux et les cliniques a diminué d’un tiers. Et leur personnel seulement au cours des trois dernières années a diminué de plus de 40%.

Au plus fort de l’épidémie, les citoyens devaient acheter des masques avec des majorations de prix exorbitantes. Encore une fois, nous avons ressenti le massacre de notre industrie. Les fabricants russes couvrent le besoin d’équipements de protection de 20%. On voit clairement que le gouvernement n’a pas fourni de véritable substitution aux importations. Cela crée une menace directe pour la sécurité nationale.

Pendant la pandémie, il y a eu de graves problèmes de pénurie de lits et de nouveaux équipements dans les hôpitaux. Sans oublier le manque de personnel de santé et les problèmes d’approvisionnement en médicaments. On est arrivé au point que les polycliniques et les ambulances n’avaient pas la bonne quantité d’équipement de protection individuelle. Tous ces problèmes reposent sur le sous-financement chronique du système de santé et l’inefficacité globale de la gestion. Le montant total des fonds affectés aux soins de santé est inférieur à 4% du PIB.

Pendant les «réformes», plusieurs milliers de lits, y compris ceux présentant un profil d’infection, ont été «optimisés». Même à la veille de la pandémie, les experts ont confirmé un niveau de préparation insuffisant pour les services infectieux. C’est pourquoi, sous la menace d’une infection massive des citoyens, les autorités n’ont rien trouvé de mieux que les restrictions d’une mise en quarantaine sans précédent. Sinon, les hôpitaux auraient été bondés et la situation exactement la même qu’aux États-Unis.

Dans l’urgence ont été créées 140 000 places, dans des hôpitaux préfabriqués ou dans des hôpitaux réhabilités. Ainsi, les autorités ont en fait confirmé que la fermeture des installations médicales et l’«optimisation» de leur personnel étaient une idée vicieuse conduisant à l’échec.

Au cours des derniers mois, les principales forces ont été dirigées contre la pandémie. Mais cela n’a pas fait disparaître les autres maladies. Les patients n’avaient pratiquement aucune possibilité de venir en consultation. Et la télémédecine ne compense pas cela. Depuis le début de l’année, plus de 300 000 personnes sont décédées de maladies cardio-vasculaires. Les maladies du système digestif et nerveux ont coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. Les experts prédisent une augmentation des maladies non transmissibles et une augmentation de leur mortalité.

Les conclusions du Parti communiste sont présentées en 12 points, qui sont présentés aux autorités et à la société. Elles contiennent des mesures urgentes pour protéger la santé de la nation. Les voici en bref:

1. Rétablir immédiatement le réseau des organisations médicales et surmonter la pénurie de médecins. Relancer l’Académie des sciences médicales et le système des principaux instituts de recherche. Renforcer le rôle de la science dans l’élaboration des décisions gouvernementales. Faire entrer des grands scientifiques au Conseil d’État.

2. Fournir, à partir du projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2021, un financement adéquat du système de santé.

3. Déclarer l’industrie pharmaceutique une industrie stratégiquement importante. Assurer une substitution rapide des importations. Les substances et composants des médicaments, tous les médicaments nécessaires doivent être produits en Russie. Il s’agit d’un problème de sécurité nationale.

4. Garantir un financement décent aux centres de virologie. Reprendre la formation ciblée des spécialistes des maladies infectieuses épidémiologiques. Les inclure dans la grande majorité des institutions médicales.

5. Prendre un contrôle strict des salaires des agents de santé. Assurer le paiement rapide des indemnités et des primes à ceux qui sont engagés dans la lutte contre l’épidémie. Les responsables de la perturbation de cette tâche devraient être lourdement sanctionnés.

6. Fournir aux citoyens un équipement de protection individuelle afin de lutter contre l’infection à coronavirus. Les autorités sont tenues de garantir leur distribution gratuite par le biais des services sociaux et autres.

7. Instituer des Prix d’État pour les professionnels de la santé qui se sont distingués dans la lutte contre le virus. Reconfigurez la politique d’information de l’État pour soutenir ceux qui montrent un exemple de dévouement et de professionnalisme.

8. Accroître la responsabilité des autorités de protection sociale dans la distribution de médicaments aux personnes âgées et aux personnes gravement malades. Les retards dans la prestation de soins aux personnes souffrant d’oncologie, de cardiologie et d’autres maladies sont inacceptables.

9. Renforcer le contrôle des polycliniques sur l’état de santé des citoyens qui sont enregistrés auprès d’eux. Renforcer la connexion des personnes âgées et des personnes souffrant de maladies chroniques avec les médecins locaux.

10. Fournir un dépistage massif, couvrant tous les citoyens de la Russie, des infections à coronavirus. Renforcer la prévention de la morbidité et procéder à des examens médicaux réguliers de la population.

11. Faire le bilan de l'”optimisation” destructrice, qui a réduit d’un tiers le nombre de lits d’hôpital et fortement réduit le personnel médical, en particulier dans les campagnes. Créer une commission d’État spéciale et enquêter sur ce crime devant le pays. Développer un programme de réhabilitation.

12. Empêcher l’interruption du projet national «Santé». Poursuivre sa mise en œuvre en tenant compte des enseignements de 2020. Pour en faire une partie intégrante d’un plan national à grande échelle pour sauver la médecine russe.

Notre parti se battra vigoureusement pour la mise en œuvre de ce programme. Il est d’une importance fondamentale pour le pays et chaque travailleur .

Pour une Constitution de démocratie et de justice

Chers camarades, nous avons souligné à plusieurs reprises qu’en Russie, il existe une politique de destruction, de dégradation et de catastrophe démographique. Les mesures prises par le président et le gouvernement sont inadéquates dans les situations d’urgence. Laisser faire et attendre que ça se passe ne sert à rien. La «main invisible du marché» ne résout les problèmes que dans la théorie des néolibéraux. On ne peut pas travailler comme ça!

Notre parti a élaboré en détail les propositions de restauration de la sphère économique et sociale de la Russie. Ils ne sont pas en contradiction avec les propositions de spécialistes respectés et responsables, dont les idées sont confirmées par les meilleures pratiques mondiales.

La première proposition est le plan d’Etat. Sous notre pression, la Douma d’État a adopté la loi sur la planification stratégique. Mais au niveau gouvernemental, les choses n’ont pas bougé. Nous devons soulever la question avec fermeté, exigeant une réponse intelligible. Les factions du Parti communiste doivent utiliser le rapport du nouveau gouvernement à la Douma d’État. Il est prévu pour le 22 juillet de cette année.

Seule la présence d’une structure à part entière chargée des programmes de développement stratégique permettra de rectifier la situation. Les responsables du ministère parlent régulièrement d’une approche programmatique, mais «mijotent» des ensembles d’activités mal coordonnés. Toutes les tentatives pour avancer sans une Commission de planification de l’État sont vouées à des échecs douloureux, à des détournements cyniques, à l’inefficacité et à l’inactivité, couvertes par une agitation stupide.

L’Union soviétique dans un court laps de temps historique a relevé le pays des ruines de deux guerres. Elle a transformé la Russie agraire en une puissance industrielle et spatiale, sauvé le monde du fascisme et est devenue l’un des leaders mondiaux. C’est pourquoi Albert Einstein a déclaré: ” Le jour viendra où toutes les nations seront reconnaissantes à la Russie d’avoir démontré la faisabilité d’une économie planifiée .”

Cette approche stratégique du développement a été reprise par d’autres. Des départements de planification existent maintenant dans les gouvernements des États-Unis, du Japon, de la France et de la plupart des pays développés. Les 47 sociétés transnationales qui se partagent les marchés mondiaux font de même. Seuls les responsables russes sont idiots, ignorant l’héritage de l’URSS.

La deuxième proposition est la réforme fiscale. Une révision des principes de la politique budgétaire est arrivée à maturité. Il est temps d’abolir la TVA qui étouffe les entreprises et la demande des consommateurs. Il est nécessaire d’éliminer la taxe de transport et le système Platon. La justice et le bon jugement nécessitent un taux d’imposition progressif et l’exemption pour les foyers modestes. Tout cela sera un puissant élan pour la croissance de l’industrie et de l’agriculture.

En attendant, le chef du ministère du Travail, Kotiakov, affirme qu’il est temps de prélever un pourcentage supplémentaire sur les salaires pour «l’assurance chômage»! Rappelons-lui donc que les citoyens, à travers les impôts et taxes, donnent déjà plus de 60%.

Troisièmement, l’augmentation des salaires. Il est temps de revoir de manière décisive les relations «salarié – employeur» et «employeur – État». L’État doit impérativement rendre aux travailleurs à la fois la journée de travail de huit heures et une rémunération décente du travail. Pour cela, il est nécessaire de restaurer l’influence créatrice des syndicats sur les employeurs. Les employeurs eux-mêmes doivent obtenir des règles stables d’activité économique.

Les travailleurs pour le capitaliste sont une classe à exploiter. Le capital n’est pas prêt à investir dans son développement social. Mais ce sont les gens qui sont la principale valeur de la Russie. Nous insistons: les enfants devraient étudier gratuitement, un diplômé universitaire devrait avoir un premier emploi garanti et un employé expérimenté devrait être encouragé à améliorer ses compétences. La venue d’un enfant devrait apporter le bonheur à une famille et non être la cause de sa pauvreté. L’allocation pour une période d’invalidité temporaire devrait non seulement aider à survivre, mais aussi à retourner avec confiance dans les rangs des professionnels.

Nous avons déjà forcé les autorités à relever le smic au niveau du minimum vital. Maintenant, la tâche consiste à augmenter ce «minimum» au moins deux fois en deux ans et à le tripler au cours des cinq prochaines années. Sinon, la pauvreté des travailleurs, leur pouvoir d’achat insignifiant et la dégradation du système socio-économique se poursuivront sur tous les plans.

Quatrièmement – la création d’une base juridique et financière pour un bond en avant. Sans sa création accélérée, les mesures gouvernementales sont vouées à l’effondrement. Il est temps de supprimer de nombreuses charges pesant sur la population et le secteur réel. Il y a trop d’impôts, tandis que les prêts abordables sont impossibles à obtenir pour sa propre entreprise. De nombreux «Rosnadzor» et autorités de délivrance des licences sont capables de geler toute vie dans le pays. Mais elles ne forment pas une protection efficace contre les accidents technologiques et autres excès. La preuve en est la récente tragédie avec le déversement de carburant dans l’une des entreprises de Norilsk Nickel.

Nous savons que la suppression du joug administratif ne dévastera pas le budget. Les citoyens auront un revenu décent, les entreprises auront la possibilité de produire et d’étendre leurs activités de manière stable. Le trésor ne fera que gagner. Il recevra des sources de revenus stables. Cette proposition du Parti communiste s’applique également à la règle budgétaire, à laquelle le gouvernement tient avec une persévérance enviable.

Cinquièmement – le soutien aux entreprises nationales et collectives. Le Parti communiste cherchera à créer les opportunités les plus larges pour leur développement. Comme le montre l’expérience, les fermes collectives sont extrêmement efficaces. Cela a été confirmé par la pratique des États–Unis, de la Finlande, de l’Espagne, du Japon, d’Israël et de la Corée du Sud. Le secteur coopératif apporte une grande contribution au PIB de nombreux pays et fournit des emplois à des millions de personnes. La lauréate du prix Nobel Elinor Ostrom adémontré que les entreprises nationales résistent aux crises. Les travailleurs qui y sont employés, en tant que copropriétaires de leurs entreprises, reçoivent non seulement un salaire décent, mais également une protection sociale sérieuse. Les participants aux fermes collectives travaillent à la fois pour des résultats économiques et pour le développement social. Ces entreprises préfèrent ne pas licencier, mais conserver des équipes, améliorer les compétences des salariés et leur donner de nouvelles qualifications.

Sixièmement – garantir l’emploi. Les principaux moyens de créer des emplois sont la nouvelle industrialisation et la croissance économique. Forçant le développement des industries manufacturières, nous allons employer des millions de travailleurs. La croissance des industries de haute technologie aidera les nouvelles générations à obtenir des emplois prometteurs. Il est nécessaire d’éliminer les distorsions sur le marché du travail, de relancer un système d’enseignement professionnel puissant, efficace et flexible. Ces tâches ne peuvent être résolues de manière harmonieuse qu’en s’appuyant sur un plan détaillé de développement économique et social. Grâce à lui, les étapes du lancement de nouvelles industries, l’évolution des industries existantes, les mouvements de personnel à travers l’économie et le territoire du pays apparaîtront clairement.

Septièmement, la stimulation de la demande. Il y a une vérité simple: l’augmentation de la demande augmente l’offre. Il est grand temps de mettre en route ce mécanisme. La demande ne peut se constituer sans le soutien matériel de la population. Les cris des libéraux au sujet de la hausse inévitable de l’inflation sont sans fondement. Arrêtez d’écouter ces contes. Rappelez-vous les approches du gouvernement Primakov-Maslioukov, et vous comprendrez tout. La croissance des salaires et les paiements aux personnes dans le besoin sont socialement justes et économiquement justifiés. Il existe d’autres outils pour stimuler l’activité d’achat. La suppression de la TVA et le renoncement à la taxation du transport rendront les prix et les services beaucoup plus attractifs.

Huitièmement : un bond en avant dans l’innovation. Hélas, la Russie est désormais incapable de compenser la pénurie de produits, même les plus simples – les masques médicaux et les désinfectants. Que dire des produits plus complexes! Mais si vous ne résolvez pas des tâches ambitieuses, vous resterez à jamais en marge du développement mondial. L’URSS a occupé des positions de premier plan dans l’espace, la science et l’éducation, dans la plupart des domaines révolutionnaires. Pour les restaurer, il est temps de consacrer 7% du PIB à l’éducation et à la science. La Russie a un besoin urgent de robotique et de microélectronique, de machines-outils et de biotechnologie. L’héritage soviétique a été détruit. Le décalage n’est plus des années, mais des décennies. Une nouvelle industrialisation est nécessaire comme l’air, l’oxygène pour les poumons d’un patient atteint de coronavirus.C’est impossible sans un investissement massif dans l’industrie de haute technologie.

La vie nous rappelle dans ce contexte d’épidémie: aussi bien une «économie de services» qu’une «économie gazière» sont intenables en cas de crise. Ce n’est pas la thérapie de choc qui protège contre toutes sortes de chocs, mais un secteur réel diversifié, construit sur des technologies avancées et un personnel intelligent, bien formé et patriotique. L’histoire le prouve encore. C’est pourquoi le Parti communiste insiste sur la mise en œuvre de son programme anti-crise, sur ses projets de loi, sur la formulation d’un budget de développement, sur la mise en œuvre des idées du Forum économique international d’Orel, dont nous avons distribué les documents à des millions d’exemplaires.

Nous continuerons de progresser vers la création de la Commission nationale de planification. Nous rechercherons le retour au peuple des ressources minières, le développement des entreprises nationales, le changement du système fiscal, le rétablissement d’un âge de la retraite équitable, le soutien au logement et aux services communaux, la percée scientifique, culturelle, éducative et technologique. Et nous n’avons aucun doute sur un large soutien!

La Russie a besoin d’un gouvernement de confiance nationale! Le Cabinet des ministres et le “parti au pouvoir” ignorent de manière hostile les propositions raisonnables du Parti communiste. Et elles ne sont pas simplement justifiées. Elles sont largement incontestées. Cela signifie que la Russie a besoin d’une nouvelle équipe de direction capable de changements décisifs pour le bien du pays et de ses citoyens.

Le travail créatif du Parti communiste a permis la formation d’un programme pour la relance de la Russie. Il a été possible de prouver son efficacité même dans les conditions actuelles. Il est confirmé par les travaux de l’usine de Kirov dans la capitale du nord. Il est représenté de manière convaincante par les succès de la ferme d’État de Lénine dans la région de Moscou sous la direction de Groudinine. Vivement reflété dans les résultats pratiques de Rostselmash. Mis en œuvre avec succès dans le travail des entreprises nationales de Bogatchev, Kazankov et Sumarokov. Nos approches ont permis à Levchenko et Lokot, Klychkov et Konovalov de gérer efficacement leurs régions.

Malgré la crise aiguë, le gouvernement ne veut pas changer de cap. Même la réforme constitutionnelle est apparue comme un mauvais cosmétique sur le visage ridé de l’eltsinisme. L’idée même de réforme a été soutenue par le Parti communiste. Notre programme d’action implique une refonte fondamentale de la Constitution. La loi fondamentale du pays doit être transformée en un document garantissant la démocratie, le retour des ressources naturelles et de la base de production de la Russie sous le contrôle de la société. Sans cela, nous sommes condamnés à continuer de glisser vers l’abîme.

Vous et moi avons insisté pour un large débat public. La faction du Parti communiste à la Douma d’État a présenté un projet de loi sur l’Assemblée constitutionnelle et proposé un référendum complet. Le parti était prêt pour un travail honnête et de haute qualité sur le document principal du pays. Nous avons apporté 108 amendements, dont 15 sont absolument fondamentaux. En rapport avec eux, nous avons préparé un ensemble de projets de loi. Mais la Russie unie les a complètement rejetés.

Cette «réforme», menée à la hâte, sans changer l’orientation politique, sans réviser le diktat présidentiel et le régime oligarchique, n’a pas pu obtenir notre soutien. Nous sommes pour une refonte complète, pas pour une imitation. Plus précisément, nous sommes pour une nouvelle Constitution d’un pays résolument renouvelé, bâtissant le socialisme et tourné vers l’avenir.

Notre vote contre la deuxième édition de la Constitution Eltsine est un refus direct de faire des choix dans le cadre du modèle vicieux qui nous est imposé.

Nous n’avons pas succombé aux appels au boycott du vote et n’avons pas hésité à lutter politiquement. C’est la tactique la plus sûre: dire honnêtement non à la politique de destruction d’un grand pays.

La lutte n’est pas terminée. Nous chercherons constamment à amender la Constitution dans le but d’affirmer une véritable souveraineté et la justice sociale dans le pays. Le “parti du pouvoir” estime que le travail est fait et que le problème est résolu. Le Parti communiste pense le contraire. Pour nous, ce n’est que le premier pas vers la Constitution d’une véritable démocratie.

Le système oligarchique se heurte à la résistance

La pandémie de coronavirus a déclenché la crise la plus grave en Russie et dans le monde en 20 ans. La situation entraîne inévitablement des changements sociaux structurels. En premier lieu – l’augmentation des inégalités sociales, une forte augmentation de la pauvreté, l’appauvrissement général des travailleurs.

Les autorités russes manifestent le désir d’aider les gens. Seulement, elles n’ont pas envie de distribuer de l’argent, ils n’y a pas de masques, et les tests sont chers … Elles ont décidé de sanctionner ceux-là même à qui elles ont refusé les masques. L’impression est qu’en cas de guerre, le gouvernement ne distribuera pas d’armes, mais sanctionnera les soldats pour en être dépourvus.

Des mesures d’aide vraiment importantes n’ont été prises ni pour des millions de salariés, ni pour les petites et moyennes entreprises. L’oligarchie continue d’augmenter son capital en exploitant les travailleurs. Le processus de monopolisation est fortement accéléré. Il conduit à une prolétarisation accrue de la population, à la ruine des petits entrepreneurs, commerçants du marché et propriétaires d’ateliers.

Dmitry Peskov soutient qu’il n’y a pas d’oligarchie en Russie. Mais pendant que les gens étaient confinés chez eux, les riches sont devenus encore plus riches. Le propriétaire de Norilsk Nickel Potanine s’est enrichi de 6,4 milliards de dollars, le propriétaire de Novatek Mikhelson – 5,5 milliards, le copropriétaire de Lukoil Alikperov – 5 milliards, le propriétaire de Severstal Mordashov – 3 milliards de dollars. Certains ont eu le virus pendant que d’autres ont vu leurs revenus augmenter!

Et regardez Sberbank. Pendant cinq ans, elle a affiché un rendement de 41% et a pris la sixième place parmi les banques du monde. La moitié plus une action de Sberbank appartenaient récemment à la Banque centrale. Maintenant, le gouvernement les a rachetés avec notre argent prélevé sur le Fonds national de stabilité (FNS). Cela a coûté plus de 2 billions de roubles. Mais le bloc d’actions n’a pas été transféré à la Propriété de l’Etat. Il est resté dans les avoirs du FNS. Quelles en sont les implications?

Premièrement, les dividendes de Sberbank iront désormais au FNS, et non au budget fédéral. Or c’était un apport notable. Ainsi, selon les résultats de 2018, le budget de l’État a reçu 180 milliards de roubles de la Sberbank via la Banque centrale.

Deuxièmement, les actions Sberbank sont comptabilisées comme faisant partie du FNS à leur valeur de marché. En cas d’effondrement des marchés financiers, le fonds déclinera de manière drastique. Autrement dit, dans les bons moments, ils créeront l’illusion de réserves importantes pour le «jour de pluie», mais quand ce jour viendra, le mirage se dissipera.

Troisièmement, en cas de crise profonde et d’épuisement des fonds du FNS, le ministère des Finances devra vendre des actions de la Sberbank selon les règles du fonds. Et il y a des amateurs de friandises. L’État perdra le contrôle de la plus grande banque d’État.

Il est également intéressant de savoir qui détient déjà la seconde moitié des actions de la Sberbank. Ainsi, plus de 45% sont entre les mains d’entités juridiques non résidentes. Et ce sont des citoyens des États-Unis, du Canada et d’autres pays. Il n’y a rien de tel dans aucun pays qui se respecte. De plus, les actionnaires reçoivent un jackpot sans précédent. Ainsi, le taux directeur et les intérêts sur les dépôts n’atteignent pas 5%, et un prêt à quelque fin que ce soit avec Sberbank commence à 13%. Un tel revenu est meilleur que n’importe quel pétrole. Mais l’argent de la poche des citoyens est tout simplement versé à des actionnaires étrangers.

Dans le même temps, depuis 6 ans à compter de la date de la réunification de la Crimée avec la Russie, aucune succursale de la Sberbank n’y est apparue. N’est-ce pas la preuve de la nature oligarchique du pouvoir? La preuve de la nature compradore de l’oligarchie? La nationalisation du secteur bancaire, comme tous les secteurs clés de l’économie, n’a que trop tardé.

L’humeur de la société évolue clairement vers le rejet du pouvoir. Le ” Groupe Belanovsky ” a publié un rapport récent: ” La nouvelle gamme des humeurs politiques dans la société russe en 2020 “. Les auteurs rapportent: «La tendance d’une attitude négative envers le gouvernement fédéral … est fortement renforcée par la pandémie de coronavirus … Les émotions prédominantes chez les personnes sont l’irritation, l’anxiété et la colère. La propagande progouvernementale de l’État a cessé de fonctionner. Dans tous les segments de la société, elle provoque un rejet croissant. Le président Poutine lui-même est devenu personnellement la cible de déclarations négatives … Il n’a pas été à la hauteur des espoirs placés en lui et a construit un système d’État qui ne fonctionne pas . »

Un diagnostic similaire est posé par le sociologue Mikhail Dmitriev et la psychologue Anastasia Nikolskaya : la confiance dans le pouvoir diminue, la demande de changement augmente. Le Centre Levada a estimé la disposition personnelle des gens à manifester à 28%. La crise socio-économique se transforme en crise politique. Les autorités n’ont rien à offrir au peuple, à l’exception du bâton et de la «boîte à zombies» [la TV, NdT].

Des personnes jusque-là «apolitiques» sont massivement attirées par la politique. Elles peuvent rapidement commencer à déterminer la situation idéologique du pays. C’est pourquoi il a fallu une nouvelle loi «sur la police» et des amendements à la législation électorale. Ils ouvrent de plus en plus la porte à l’arbitraire et à la falsification. Les cercles dirigeants s’habituent à poursuivre une politique de répression de plus en plus sévère. Oui, les autorités ne connaissent pas l’histoire de la Russie. Mais il y a une nouvelle expérience des États-Unis, qui prouve que lorsque la vague de protestations est à la hausse, elle ne peut pas être arrêtée. Et la police est à genoux.

Ainsi, en Russie, diverses formes de protestation se multiplient. L’aptitude des collectifs de travailleurs à faire grève augmente. Les gens expriment leur mécontentement par des démissions. Les citoyens vont aux piquets de grève, réalisent leur activité sur Internet et mènent des campagnes sur les réseaux sociaux. Les motifs d’insatisfaction sont les plus variés: ce sont les «optimisations», les retards de salaires, la fraude en matière de soutien social, le harcèlement des détenteurs d’intérêts, la solidarité avec les médecins grugés et l’indignation générale face à la politique du gouvernement.

Voici quelques faits tirés du panorama des événements récents. À Oulianovsk, à l’usine Aviastar, qui produit des Iliouchine de transport militaire, les travailleurs se sont opposés à une baisse des salaires. Les détenteurs d’actions escroqués par l’homme d’affaires Nail Alimov ont lancé une «vague» de protestations illimitées dans la ville sur le principe: chaque jour dans différentes parties de la ville.

Les transporteurs de Novokouznetsk dans la région de Kemerovo ont protesté contre les décisions du bu

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   Posté le 01-07-2020 à 16:52:58   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Ou alternativement déclarer la guerre à Alexandre Loukachenko, signer un armistice juste après, et le laisser gérer le pays !

C'est plus court.

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   Posté le 01-07-2020 à 19:33:09   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Plaristes a écrit :

Ou alternativement déclarer la guerre à Alexandre Loukachenko, signer un armistice juste après, et le laisser gérer le pays !

C'est plus court.


N'importe quoi, comme souvent!

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   Posté le 01-07-2020 à 23:28:13   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Apparemment c'est une blague locale :

https://www.youtube.com/watch?v=RRpSs3cBScU

Balancé après une hymne à Poutine. En disant Poutine est bien, mais il y a mieux.

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https://youtu.be/QNWz1FDKJ54

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   Posté le 11-12-2020 à 20:01:51   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Guennadi Zyuganov a appelé le peuple russe à réclamer une Russie forte juste et unie pour le socialisme et l’URSS

DANIELLE BLEITRACH11 DÉCEMBRE 2020

https://histoireetsociete.com/2020/12/11/guennadi-zyuganov-a-appele-le-peuple-russe-a-reclamer-une-russie-forte-juste-et-unie-pour-le-socialisme-et-lurss/

Guennadi Zyuganov a déclaré qu’«avec la destruction de l’URSS, 25 millions de Russes ont été isolés derrière de terribles frontières et 20 millions d’autres ont disparu dans le tourbillon des réformes libérales » Il a défini un programme et des tâches immédiates pour faire face à la crise et reconstituer le socialisme et l’URSS (note et traduction d’histoire et societe)
Le Comité central du Parti communiste russe, selon les mots de son président, Guennadi Zyuganov, a appelé le peuple russe à se joindre aux « lignes de la lutte pour une Russie juste, forte et socialiste, pour l’URSS! » citele texte publié sur le site web de cette organisation du parti.

Ziuganov réfléchit sur la situation actuelle de la Russie, le comparant au brut des années 1990 après la désintégration de l’Union soviétique, quia entraîné « 25 millions de Russes isolés par des frontières horribles et 20 millions d’autres disparu dans le tourbillon des réformes libérales », affirmele texte des communistes russes.

Le dirigeant communiste russe souligne également les mesures à prendre pour atteindre les objectifs de l’organisation dans les deux ans qui ont suivi la commémoration de la fondation de l’URSS, sur la base du renforcement de l’unité du peuple et du Parti afin de parvenir au rétablissement du socialisme et de l’Union soviétique.

Ci-dessous nous reproduisons le texte intégral de l’appel du Parti communiste russe.https://www.youtube.com/embed/WIUnPpUgxcw?feature=oembed

Camarades! Compatriotes!

La Russie traverse une étape dramatique de son histoire. La politique de dégradation prive le pays de perspectives. La mauvaise haleine des années 90 est de retour dans les airs. Quelqu’un attend les décisions d’économie « ci-dessus ». Oui, le Kremlin veut aussi sortir de la crise. Sinon, ils ne peuvent tout simplement pas résister. Mais leur parcours socio-économique est incompatible avec les intérêts des travailleurs et le développement du pays. Ce sont eux qui nourrissent l’oligarchie, augmentent l’âge de la retraite, les mandats présidentiels « zéro », forment le budget de la pauvreté et de la dégradation. Dans ce contexte, une autre vague de serviteurs libéraux est frénétiquement ravagée au pouvoir. Et les centres occidentaux ont des gens de confiance dans les couloirs du pouvoir russe.

Les communistes ont des objectifs différents. Nous sommes convaincus que les intérêts nationaux de la Russie ne peuvent être protégés sans le socialisme, la justice et l’amitié des peuples. Pour ce faire, le pays a besoin d’un grand Front populaire patriotique de gauche. Et il a besoin d’un noyau solide: un parti communiste fort, énergique et intelligent.

Toute personne aimante s’est inévitablement plongée dans des pensées sur la Patrie, sur sa place dans son destin, sur son choix politique personnel. Aujourd’hui, nous vous appelons à vous joindre à la résolution des sept tâches principales auxquelles est confrontée la Patrie.

La première est de repousser l’attaque contre la Russie et le monde russe. Nous sommes l’objectif principal de l’agression du capital mondial. Pour lutter contre la crise, il a désespérément besoin du garde-manger de la planète entière. De telles menaces exigent une cohésion maximale des forces. Les Russes ont rassemblé 190 villages et nationalités sous leur bannière. Et aujourd’hui, ils sont détruits. 20 millions de vies russes ont été sacrifiées sur l’autel de la victoire sur le fascisme. Après la destruction perfide de l’URSS, 25 millions de Russes ont été isolés par d’horribles frontières. Nous en avons perdu 20 millions de plus dans le tourbillon des « réformes libérales ». Aucune nation n’a subi des pertes aussi terribles. Et c’est un danger extraordinaire pour tous les peuples de Russie, pour l’unité et l’intégrité du pays. Les attaques de l’OTAN contre le Bélarus, s’appuyant sur les héritiers des nazis, du drapeau et de la noblesse polonaise, sont un défi pour chacun d’entre nous. Aujourd’hui, ils répètent comment ils vont continuer à étrangler la Russie. Il est de notre devoir commun de défendre la république fraternelle et l’État de l’Union.

Le deuxième défi est d’imposer un programme de développement. Il y a de plus en plus de partisans de notre programme de relance économique et sociale. Nous sommes en faveur de la planification de l’État. Pour le soutien des entreprises collectives et nationales. Pour une nouvelle industrialisation et un développement rural durable. Nous sommes allés aux élections avec ce programme, nous l’avons appuyé par des projets de développement industriel et des initiatives législatives. Nos propositions ont été soutenues par le Forum économique international Oryol et la communauté scientifique dans son ensemble. Notre programme a incorporé l’expérience de la modernisation léniniste-stalinienne et des victoires chinoises modernes. Ses dispositions se reflètent dans les résultats de Novossibirsk d’A.E. Lokt, dans le plan de cinq ans d’Irkoutsk, S.G. Levchenko, dans les activités d’A.E. Klychkov dans la région d’Oryol et de V.O. Konovalov en Khakassia. Nous l’appuyons par des propositions visant à réformer la Constitution, un budget de développement, la Loi sur l’éducation pour tous et un ensemble de mesures visant à protéger la santé de la nation dans le contexte de la catastrophe du coronavirus.

La troisième tâche consiste à rétablir les garanties sociales. Avec un niveau de vie ravagé par la pauvreté, le pays continuera inévitablement de disparaître. Il est temps d’assurer des augmentations drastiques des salaires, des pensions et des bourses d’études. Le salaire minimum en Russie aujourd’hui ne peut pas être inférieur à 25 mille roubles. Les masses ont besoin du droit au travail et au repos, de l’abolition du l’autodestructions à la retraite, de véritables garanties de gratuité de l’éducation et des soins de santé. Il y a des ressources pour cela. Sinon, le mouvement vers l’avant est impossible.

La quatrième tâche est de protéger le pays contre le poison anti-soviétique et la russophobie. Un avenir prospère pour la Russie est incompatible avec le dénigrement des exploits héroïques et des réalisations des ancêtres. Elle est incompatible avec les astuces cinématographiques antisovitiques et le désir de multiplier les centres d’Eltsine. Il ne peut y avoir de place pour les tentatives de cacher le mausolée de Lénine derrière des planches de contreplaqué pendant la parade du Jour de la Victoire. La propagation du zhirinovisme, qui insulte l’honneur et la dignité de notre pays, ne peut pas être toléré.

La cinquième tâche consiste à sauver la société de la répression politique et de l’arbitraire judiciaire. Nous ferons de notre mieux pour mettre fin aux représailles policières contre les patriotes et pour arrêter les attaques de raid par les gangs d’assaillants sur les entreprises populaires. À cette fin, nous créons un comité spécial Panruso, qui comprendra des politiciens et des avocats expérimentés, des personnalités publiques et des organisateurs de la garde populaire.

Le sixième défi est d’assurer des élections libres et équitables. Un vote incontrôlé pendant trois jours complets n’est pas une élection. Les candidats qui ne sont pas admis à la campagne électorale constituent un outrage aux droits des citoyens. Les créations artificielles sur le flanc gauche du parti sont des fraudes totales. C’est une arnaque effrontée et cynique. Le pays a besoin d’une concurrence loyale, d’un large dialogue et d’une compétence en matière de programmes. Il est temps de compléter la volonté du peuple.

La septième tâche est d’éviter la vengeance libérale. Les bits de l’ère Eltsine sont devenus une véritable « cinquième colonne ». Ils gouvernent les finances du gouvernement. Ses représentants déterminent la politique dans les médias et dans le domaine de la culture. Ce groupe bloque en fait le développement de la Russie. Il est temps d’arrêter la main des architectes de la destruction de l’URSS, du jolgorio de la « hâtion » et de la dégradation actuelle du pays.

Nous nous tirons parti de l’expérience de vie des travailleurs ruraux. Leur résistance et leur solidarité de classe ont sauvé le pays plus d’une fois de la cupidité destructrice des riches et des puissants. Ils se souviennent bien comment le gouvernement soviétique a défendu la justice et l’amitié entre les peuples, inculqué la confiance dans l’avenir dans nos cœurs. Il est arrivé une fois que la trahison, le mensonge et la tromperie étaient plus forts. Nous n’avons pas sauvé notre grand et beau pays en 1991. Aujourd’hui, la Russie a besoin de votre caractère et de votre volonté d’agirbeaucoup. N’hésitez pas à vous joindre à nous!

Nous faisons appel à l’intellectualité, aux travailleurs de la science et de la technologie, de la culture et de l’art! Des millions de nos concitoyens ont perdu l’optimisme et se laissent aller au désespoir devant ce qui se passe. Qui, à part toi et moi, sommes capable de le retrouver ? Que la recherche créative du scientifique, la sagesse de l’enseignant, l’humanité du médecin, l’ingéniosité et la précision de l’ingénieur, la ligne inspirée du poète, le rythme musical brillant du compositeur, la créativité et le patriotisme du journaliste et blogueur, se fondent plus largement dans le rythme exubérant de la vie politique !

Nous nous adressons à vous, chers anciens combattants du PCUS. Il a passé de nombreuses années à travailler au parti et aux instances soviétiques, komsomol et syndicales. Vous connaissiez le vrai socialisme et senti le pouls des grands projets de construction. Vous avez vécu la tragédie de la destruction de l’URSS. La situation actuelle est encore une fois extrêmement alarmante. Et le cours des événements ne nous donnera guère l’occasion d’un « réexamen ». Il est temps d’agir. N’agissez pas et ne vous battez pas seul. Nous vous attendons dans les rangs du Parti communiste !

Nous appelons au patriotisme et à la bravoure des officiers de réserve, des anciens militaires, de la police et des forces spéciales. Tu as été élevé amoureux de la Patrie et tu l’as enseigné aux autres. N’oublions pas les lignes sincères du poète : « Les cœurs que nous n’occupons pas seront immédiatement pris par notre ennemi ! » Chaque hésitation est mise de côté ! Il est temps de se réunir et de gagner à nouveau!

Nous faisons appel à vous de belles femmes! Votre travail quotidien, vos qualités spirituelles, vos soins maternels aux enfants ont gagné l’amour et le respect universels. Rejoignez le Parti communiste ! Rejoignez les rangs des forces patriotiques! Dans une solide formation de camarades et d’amis, la lutte pour l’avenir des nouvelles générations est mieux argumentée !

Nous invitons la jeunesse russe chez nous ! Leur énergie et leur vigueur sont très nécessaires pour la cause de la justice et du socialisme. Construisons ensemble un pays qui donne confiance aux enfants en leur force. Il les aidera à réaliser leurs compétences et leurs talents. Débarrassez-vous de l’oligarchie et de la corruption. Ce sera l’objet de notre fierté commune!

Camarades communistes et nos alliés ! Près de 9 millions de concitoyens nous ont soutenus lors de l’élection présidentielle russe. Cela signifie que nous avons de sérieuses réserves pour reconstituer les rangs. Parfois, nous nous plaignons de pénuries de personnel, mais nous ne réalisons pas le potentiel de nos amis et connaissances, collègues et voisins. En vue de la réunion du centenaire de la formation de l’URSS, le Comité central du Parti demande à chaque communiste de préparer les nouveaux membres du parti à rejoindre nos rangs qui sont capables de se battre vigoureusement pour les droits des citoyens et l’avenir de la Patrie.

Camarades communistes et nos alliés ! Près de 9 millions de concitoyens nous ont soutenus lors de l’élection présidentielle russe. Cela signifie que nous avons de sérieuses réserves pour reconstituer les rangs. Parfois, nous nous plaignons de pénuries de personnel, mais nous ne réalisons pas le potentiel de nos amis et connaissances, collègues et voisins. En vue de la réunion du centenaire de la formation de l’URSS, le Comité central du Parti demande à chaque communiste de préparer les nouveaux membres du parti à rejoindre nos rangs qui sont capables de se battre vigoureusement pour les droits des citoyens et l’avenir de la Patrie.

À l’ordre du jour, il y a une double augmentation du nombre de nos militants et une augmentation de son influence. Le cœur froid, des tâches de cette ampleur ne sont pas résolues. Par conséquent, nous nous souvenons également des célèbres paroles de V.I. Lénine : « Nous n’avons pas besoin de membres ostentatoires du parti pour rien. » Le Parti communiste de la Fédération de Russie n’a pas besoin de fainéants, de conversationnistes et d’arrivistes, mais de gens qui se soucient de la cause des travailleurs. Nous avons besoin de combattants politiques qui peuvent multiplier les réalisations des générations plus âgées!

Le KPRF a une structure claire, un programme clair et une équipe professionnelle. Notre parti a accumulé l’expérience de la lutte, pour gagner et surmonter les difficultés. Sur la base du marxisme-léninisme, nous défendons avec confiance les intérêts des travailleurs. En maintenant un amour pour la Patrie, nous nous battons pour sa véritable indépendance. Nous n’avons jamais négocié sur le principe. Les gens honnêtes et solidaires de la Russie, les citoyens du donbass solide et courageux, nos associés dans différentes parties de la planète le savent. Nous avons démontré notre volonté de gagner avec fermeté dans les batailles politiques et le succès dans le sport. Nous en sommes sûrs : en augmentant nos rangs, nous multiplions nos forces et nous approchons de l’heure de la victoire. Et nous sommes prêts à assumer l’entière responsabilité du sort de la Patrie !

Camarades! Concitoyens! Nous sommes nombreux. Nous sommes la majorité! Ensemble, nous sommes le peuple! Et seul le peuple peut être la source du pouvoir. Lui seul a le droit de déterminer le chemin de la Russie vers l’avenir.

Nous vous attendons dans nos rangs!

Battons-nous ensemble ! Battez-vous et gagnez !

Président du Comité central du Parti communiste Guennadi.A. Ziuganov Ziuganovhttps://www.noticieronews.com/2020/11/01/restaurar-la-urss-entre-los-objetivos-del-nuevo-pcus/embed/#?secret=Ky6LlkwPXD

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   Posté le 17-03-2021 à 11:15:30   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ziouganov: l’Union soviétique et le socialisme, c’est le choix de la majorité absolue

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   Posté le 12-05-2021 à 15:58:09   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ziouganov: “Tout retard dans le changement de cap peut nous conduire au désastre”


DANIELLE BLEITRACH 12 MAI 2021
https://histoireetsociete.com/2021/05/12/ziouganov-tout-retard-dans-le-changement-de-cap-peut-nous-conduire-au-desastre/


Les communistes du KPRF, et en particulier Ziouganov leur président sont totalement convaincus de deux chose, la première est que le capitalisme, l’OTAN en particulier veulent faire la guerre à la Russie, le démantèlement de l’URSS ne leur a pas suffi… Il reste dans ce pays trop de forces héritées de l’URSS. La seconde conviction est que l’on ne peut pas résister à ce bellicisme du capital en ayant dans ses propres rangs une cinquième colonne oligarchique, son instauration du capitalisme s’est déjà traduite par une destruction du potentiel économique autant que des acquis des travailleurs et du peuple, cette destruction allant jusqu’à une diminution de la population. Le guerre est là et seul la république socialiste des soviets peut susciter un élan populaire pour y faire face. Nous partageons ici pas mal d’inquiétude exprimées ici y compris sur la volonté de guerre de nos gouvernants. C’est pourquoi nous considérons que ceux qui au sein de la gauche, voire des communistes qui osent la justifier doivent être combattus et la phrase de Ziouganov sur le refus du retard dans le changement de cap devrait être partagée par ceux qui viennent de confirmer les choix du 38e Congrès du PCF. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop).

11 mai 2021

Sovetskaya Rossiya
https://sovross.ru/articles/2117/51953

Au début de l’année dernière, nous nous sommes félicités de la démission du précédent conseil des ministres, qui avait échoué dans la mise en œuvre des tâches nationales les plus importantes. Nous avons appuyé la nomination d’un nouveau gouvernement.

La décision du président a été approuvée par la majorité absolue des citoyens. Mais c’était une approbation conditionnée à une chose essentielle : le changement de gouvernement devait présupposer un ajustement fondamental du vecteur politique et l’amélioration qui en résulterait de la situation économique et sociale. Aujourd’hui, il est regrettable de constater: cette condition n’est pas remplie. D’où les résultats alarmants avec lesquels nous sommes arrivés au deuxième rapport du cabinet actuel, prévu pour le 12 mai.

À la fin de l’année dernière, l’économie a chuté de 3%. Les résultats définitifs de la baisse du PIB au premier trimestre de cette année ne sont pas encore connus. Mais une autre réduction de 2% est prévue.

Au cours des premiers mois de cette année, le taux d’appauvrissement des citoyens a fortement augmenté. Il a quadruplé. Si au quatrième trimestre de 2020, le revenu réel a baissé de 0,9%, au premier trimestre de 2021 – de 3,6%. Et dans le domaine des petites entreprises, les salaires ont baissé de 17% au cours de la dernière année. Les experts affirment que la «classe moyenne», déjà peu nombreuse, diminue rapidement et est marginalisée. Cette situation comporte inévitablement la menace d’une exacerbation non seulement sociale, mais aussi politique.

Depuis l’effondrement de l’URSS, il y a eu 20 millions de Russes en moins. Au cours des deux dernières années, la population russe a diminué d’un million. Et au cours de la première année de travail du gouvernement actuel, l’excédent des décès sur les naissances était de près de 700 000. Ce sont des chiffres qui indiquent une catastrophe démographique.

Pendant les 30 ans de réformes libérales qui se sont succédées après l’effondrement du système soviétique, plus de 600 000 scientifiques hautement qualifiés, engagés dans des activités de recherche dont dépend directement le développement technologique,ont quitté le pays. Leur nombre en Russie a diminué des deux tiers. Nous en avons perdu 100 000 au cours des 8 dernières années. Et la fuite des cerveaux ne faiblit pas même dans ce contexte de pandémie. Les flux touristiques ont diminué mais la migration de main-d’œuvre de personnel intellectuel hautement qualifié à l’étranger continue de croître. Les sondages d’opinion montrent qu’un directeur sur deux, un spécialiste des technologies de l’information, un ingénieur et un médecin sur deux déclarent le désir de trouver un emploi dans un autre pays. Et parmi les étudiants, dont dépend la réussite de notre développement demain, 59% souhaitent partir à l’étranger. La raison n’est pas qu’ils n’aiment pas leur patrie, mais qu’avec la politique actuelle, ils ne voient pas de perspective digne d’eux. Ils ne croient pas – et à juste titre – qu’avec un tel système socio-économique, avec une telle politique, on puisse envisager l’avenir avec espoir.

Tout cela suggère que les principales menaces systémiques se multiplient dans le pays. La menace d’extinction. La menace d’un appauvrissement massif accéléré. La menace d’un nouveau retard économique et technologique. La menace d’épuisement du potentiel intellectuel, sans le développement et l’accumulation duquel nous ne pourrions pas sortir de la crise et être compétitifs dans le monde moderne.

Récemment, le plus grand exercice de l’OTAN du dernier quart de siècle a commencé dans les pays baltes avec la participation de deux mille cinq cents militaires de l’Alliance. Ils ont commencé de manière démonstrative la veille du jour de la victoire. Les dirigeants de l’OTAN ne s’en cachent pas: l’objectif principal de ces exercices est d’élaborer des scénarios de confrontation avec la Russie. Essentiellement, des scénarios pour la transformation d’une guerre hybride lancée contre nous en une guerre utilisant les dernières armes de destruction massive. Les dirigeants russes reconnaissent pleinement l’ampleur de cette menace. Ils reconnaissent également que pour y faire face avec succès, il est nécessaire de renforcer la souveraineté du pays et d’accélérer le développement dans toutes les directions. Mais les attitudes et les appels de la haute tribune ne sont toujours pas soutenus par des politiques économiques qui correspondent à une tâche historique d’une telle ampleur. Et nos adversaires observent avec satisfaction qu’en Russie, comme auparavant, un cours libéral est mis en œuvre selon les modèles des années 90. Une politique financière qui freine le développement est menée conformément aux recettes du FMI, de la Banque mondiale et des autres structures transnationales qui composent ces recettes pour que nous devenions à jamais un appendice de matières premières sous-développé de l’Occident.

Nous avons offert au pays un programme de développement anti-crise clair et efficace. Mais l’exécutif et la Russie unie continuent de l’ignorer. Ils ne veulent pas admettre qu’il n’existe pas d’autre alternative au cours politique qui a échoué aujourd’hui.

Les entreprises collectives nationales prouvent par leur exemple quels résultats impressionnants peuvent être obtenus, sur la base des principes de justice sociale et d’un travail d’équipe honnête. Leur expérience est également ignorée. De plus, leurs dirigeants sont ouvertement persécutés, ces entreprises font l’objet d’attaques de pillards criminels et leurs hommes de main en tenue de justice.

Nous avons insisté sur l’inclusion dans le projet de nouvelle Constitution de 15 amendements majeurs visant à garantir les droits sociaux des travailleurs, des retraités et des familles avec enfants. A accélérer le développement économique. A surmonter la crise démographique. Mais ces amendements ont également été ignorés. Et le vote sur la Constitution mise à jour n’a pas été utilisé pour changer le cours, mais pour le préserver et le resserrer encore plus.

Nous avons soumis 12 lois à la Douma, dont l’adoption peut fondamentalement améliorer la situation de l’économie, du secteur financier, de la médecine et de l’éducation. Proposé notre propre projet de budget de développement. Mais le parti au pouvoir continue de bloquer ces initiatives. Et encore une fois, il fait passer un budget de famine et d’arriération.

Nous avons tenu une conférence scientifique à Oryol consacrée à la formation de l’image du futur, sans laquelle aucun État ne peut se développer normalement. La discussion s’est concentrée sur la question de la planification stratégique, basée sur l’idéologie de la justice sociale et de la légalité. Le Parti communiste de la Fédération de Russie a organisé des auditions parlementaires sur les questions les plus urgentes et les plus douloureuses – démographie, médecine, éducation et éducation patriotique. Lors de ces auditions, les meilleurs spécialistes ont fait une analyse complète de la situation et proposé des mesures scientifiquement fondées pour surmonter la crise, en parfaite adéquation avec nos exigences. Les documents de ces événements ont été envoyés aux dirigeants du pays. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas vu de réaction. C’est une nécessité vitale. Une révision fondamentale de la politique sociale et économique est nécessaire. Tout retard dans ce domaine conduira à des conséquences catastrophiques.

Selon les prévisions de Rosstat, dans les 10 prochaines années, la population indigène du pays diminuera d’au moins 530 000 par an. Autrement dit, elle diminuera de plus de 5 millions. Les gigantesques étendues russes avec leurs énormes ressources naturelles sont dévastées. Le pays le plus riche en ressources stratégiques de la planète perd des ressources humaines pour protéger cette richesse des adversaires extérieurs. Afin d’assurer une protection fiable de notre territoire, nous devons avoir une population d’au moins 200 millions d’habitants. Et nous continuons de glisser dans une faille démographique. Car dans une société dépourvue d’image du futur, il y a de plus en plus de gens qui ont peur d’avoir une famille et des enfants, qui ne savent pas comment ils peuvent les nourrir demain. Nous continuons de mourir, car la médecine mise à mal par «l’optimisation», systématiquement sous-financée, dépendante des technologies étrangères et des médicaments importés, n’est pas en mesure de fournir aux citoyens des soins de santé abordables et efficaces.

Si le taux de natalité dans notre pays était resté le même qu’en URSS au début des années 90, nous aurions eu 11 millions d’enfants de plus. Si notre taux de mortalité était resté le même qu’à l’époque, nous serions 13 millions de plus aujourd’hui – même avec le faible taux de natalité actuel. Et au total, la préservation du système social avec le gouvernement soviétique nous donnerait 25 millions d’habitants de plus que l’actuel. Aujourd’hui, le taux de baisse de la fécondité est le même qu’après l’effondrement de l’Union soviétique. Parce que la crise systémique prend le même élan que dans les années 90. Et si nous regardons les graphiques de la baisse de la natalité et de la baisse du revenu réel de la population, nous verrons qu’ils coïncident. L’échec de la ligne politique crée un retard économique et une augmentation de la pauvreté. Et en conséquence un effondrement démographique.

On nous dit que nous sommes meilleurs que la plupart des pays pour faire face à la pandémie. Mais pendant l’épidémie, la mortalité par million d’habitants et la mortalité des médecins de notre pays se sont avérées plus élevées que dans tous les pays économiquement développés du monde. L’espérance de vie moyenne en Russie est inférieure de 5 ans à celle de l’Europe de l’Est et de 10 ans à celle de l’Europe occidentale. En termes de mortalité chez les hommes en âge de travailler, nous surpassons l’Europe trois fois, en termes de mortalité chez les femmes en âge de travailler – deux fois. Depuis 2012, 12% de la capacité a été perdue dans le secteur médical. Notre pays est trois fois derrière l’Europe en termes de disponibilité des médicaments sur ordonnance. La croissance des prix des médicaments au premier trimestre de cette année a été de 9% en moyenne et les médicaments les plus demandés ont augmenté de 20%. C’est le prix de la dépendance vis-à-vis des importations de notre marché pharmaceutique qui, contrairement aux promesses des autorités, ne diminue pas, mais continue de croître.

Tout cela est une conséquence directe du fait que les dépenses de financement des soins de santé dans notre pays ne représentent que 3,6% du PIB, tandis qu’en Europe de l’Est c’est 5% et en Europe occidentale 7,7%. Dans le budget adopté par le parti au pouvoir pour 2021-2023 une réduction de 4% des dépenses réelles de santé est envisagée sur une période de trois ans.

Afin de résoudre au moins partiellement les problèmes les plus aigus de la médecine de notre pays, l’État doit augmenter le niveau des dépenses qui y sont consacrées à au moins 5% du PIB. Et dans les trois ans investir dans la médecine au moins 7 billions de roubles. Pour atteindre ce chiffre, il est nécessaire d’ajouter aux dépenses prévues au moins 520 milliards par an. Le salaire de base garanti d’un diplômé universitaire doit être porté à quatre fois le salaire minimum. Le salaire de base du personnel enseignant peut aller jusqu’à 4 à 6 salaires minima. Le salaire de base des infirmières peut aller jusqu’à deux salaires minimums. Sinon, il n’y aura bientôt personne pour soigner et enseigner professionnellement les futurs médecins. En outre, il est nécessaire de restaurer la médecine du travail, le contrôle de la santé des travailleurs directement sur le lieu de travail. Sinon, nous resterons les champions de la mortalité parmi les citoyens en âge de travailler.

Nous ne pourrons pas obtenir une augmentation du taux de natalité et une diminution de la mortalité si nous ne combattons pas la pauvreté de masse sous-jacente, si nous n’obtenons pas une augmentation significative des revenus réels des citoyens. Le Président l’a reconnu dans son discours. Mais le gouvernement n’a pas encore de plan d’action concret pour s’attaquer à ces problèmes clés. Nous devons parler franchement: le pays continue de glisser vers l’effondrement social.

Au premier trimestre de cette année, les Russes ont dépensé un demi-billion de plus en biens et services qu’ils n’en gagnaient. La raison en est que les travailleurs et les retraités ne disposent pas de suffisamment de fonds, même pour les besoins les plus élémentaires. Et dans un souci de survie, ils compensent le revenu manquant au moyen de prêts, tombant dans une dépendance à l’endettement de plus en plus dangereuse. Le montant total de l’endettement des citoyens envers les banques a dépassé 21 billions de roubles, soit l’équivalent du budget fédéral. Rien qu’en janvier-mars de cette année, ils ont contracté 1,2 billion de nouveaux prêts auprès des banques.

Le salaire le plus répandu dans le pays est de 27 mille roubles. Seul un tiers des citoyens ont un revenu mensuel de plus de 500 dollars en devises aux taux de change actuels. Il est officiellement reconnu que nous avons 20 millions de miséreux – chaque septième habitant du pays. Mais c’est si vous admettez les critères ouvertement sous-estimés et absolument irréalistes. Dans aucun pays économiquement développé, ni le gouvernement ni les statistiques officielles ne nieront qu’un revenu mensuel de 500 dollars ou moins est déjà la pauvreté aux prix courants.

Nous insistons pour que le revenu minimum soit révisé en fonction des besoins réels des personnes et du coût réel de la survie au moins élémentaire. Il doit être porté à au moins 25 000 roubles par mois. Et construire une politique sociale, développer des programmes de soutien aux pauvres, sur la base de cet indicateur. Mais les responsables y résistent vigoureusement, car ils ont plus peur de gâcher les statistiques que de provoquer une explosion sociale. Au lieu d’écouter nos revendications, le ministère du Travail propose d’abandonner complètement ces indicateur de calcul du coût de la vie comme le panier de consommation et le recalcul trimestriel du minimum de subsistance. En d’autres termes, il propose de faire taire complètement le problème de l’appauvrissement massif au lieu de reconnaître son ampleur et de lutter contre ce fléau.

Les médias d’État nous ont fièrement informés que la Caisse de retraite versait 10 000 roubles à chaque ancien combattant le jour de la victoire. Mais en Ouzbékistan, selon le décret présidentiel, le 9 mai, les anciens combattants recevaient, en roubles, 86 000 chacun. On ne peut que s’en réjouir. Les Ouzbeks combattirent vaillamment sur les champs de la Grande Guerre patriotique. Pendant les années de guerre, l’Ouzbékistan a accueilli de nombreux enfants soviétiques évacués, les a sauvés de la faim, les a habillés et réchauffés. Mais la vérité historique est que le rôle décisif dans la victoire sur le fascisme appartient à la Russie et au peuple russe. Sans eux, cette victoire aurait été impossible et le monde entier aurait été asservi par la peste brune. Comment pouvez-vous supporter le fait que nos anciens combattants, au lieu de paiements sociaux dignes, que l’État est obligé de leur fournir, reçoivent de pitoyables aides? Sans compter que “Russie unie” a bloqué à plusieurs reprises à la Douma notre initiative d’augmenter les paiements sociaux aux “enfants de la guerre”, qui en reçoivent 14 000 en ville, et 9 à la campagne?

Les autorités glorifient les vétérans, parlent de la grandeur de la Victoire. Et il est impossible de ne pas s’en réjouir. Mais les conquêtes sociales pour lesquelles nos héroïques ancêtres se sont battus restent foulées aux pieds dans la Russie d’aujourd’hui. C’est pourquoi le mausolée de Lénine est drapé avec tant de persistance lors des défilés du 9 mai, car il rappelle la politique sociale exceptionnelle de l’ère soviétique et est un reproche sévère à la politique actuelle.

Il est gratifiant que le président ait chargé le gouvernement de développer des approches pour créer un système intégral de soutien aux familles avec enfants dans le pays. En effet, il est clair pour toute personne sensée que les paiements uniques pour les enfants d’un montant de 5, 10 et même 15 000 ne résolvent pas les problèmes dans un pays où une famille avec enfants sur quatre, même selon les normes officielles, est pauvre. Il n’est pas moins réjouissant que le discours du président ait promis un financement supplémentaire substantiel pour la recherche scientifique. Mais pour la mise en œuvre de ces plans, il est nécessaire qu’ils reposent sur une base économique et financière appropriée. Et cette base ne peut être formée sans une révision fondamentale de la politique actuelle. Sans une substitution des importations réelle et non mythique. Sans une avancée technologique. Sans vaincre la dépendance aux matières premières.

Rien qu’au cours des 4 premiers mois de cette année, les exportations de pétrole russe à l’étranger ont chuté de 20%. Si nous continuons à fonder notre modèle économique sur une oligarchie brute détenue par des sociétés exportatrices, après 15 à 20 ans, notre économie restera sans rien, sans aucune chance de reprise.

Il est nécessaire de développer les industries qui fourniront une percée technique et innovante. Il s’agit, tout d’abord, de l’instrumentation, de l’industrie informatique. Dans ces domaines, nous sommes absolument dépendants aujourd’hui. Et c’est une menace stratégique directe tant du point de vue de la sécurité technologique que du point de vue de la sécurité du pays. Surtout dans le contexte d’une guerre hybride déclarée à la Russie. La dépendance technologique vis-à-vis de ceux qui sont en fait nos adversaires est extrêmement dangereuse. Nous devons la surmonter.

Les experts de la Deutsche Bank ont ​​récemment publié un rapport, dont il ressort que le monde a été saisi par la plus forte inflation alimentaire de ces dernières années. En moyenne, les prix des denrées alimentaires ont monté en flèche de 76%. Les auteurs du rapport concluent que cela pourrait conduire à une crise alimentaire sans précédent, qui entraînera une série de révolutions sociales à travers le monde. Dans ces conditions, il est doublement important pour nous de réaliser que la tâche essentielle est d’assurer la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire de la Russie. Cela nécessite un soutien maximal du secteur agricole de la part de l’État. L’une des principales conditions ici est d’empêcher une nouvelle croissance des prix des carburants et des lubrifiants. Aujourd’hui, les monopoleurs des produits de base ne peuvent rien faire pour maintenir des prix stables dans le pays sans se causer des dommages tangibles. Et c’est le gouvernement qui doit les forcer à le faire.

Pour résoudre ces problèmes, ainsi que pour assurer une percée industrielle en général, il est nécessaire de soutenir systématiquement, plutôt que ponctuellement, la science nationale, afin de renforcer fondamentalement son lien avec la production. Il est temps de passer de discussions abstraites sur l’augmentation des dépenses scientifiques à des programmes spécifiques, où les dates de mise en œuvre de développements spécifiques seront précisées. C’est devenu depuis longtemps une loi pour les économies les plus prospères au monde – la Chine et la Corée du Sud. Là, ils acceptent et mettent en œuvre des plans à long terme pour l’introduction de développements scientifiques dans la production. Et en général, ils fondent leur développement économique sur une planification à long terme. Nous n’avons pas non plus d’autre moyen que d’y revenir si nous voulons vraiment obtenir une croissance économique digne de ce nom. Et ne pas suivre la voie prédite dans un récent rapport de la Higher School of Economics, qui promet au pays une stagnation désespérée pour les 15 prochaines années.

Regardez l’expérience soviétique. De 1950 à 1965 seulement, les dépenses du Trésor soviétique pour la science sont passées de 4,5% à 11% du volume total du budget de l’Union. Et les dépenses d’éducation en 1965 ont atteint 17%. Cela s’est produit 20 ans après que nous ayons remporté la guerre la plus destructrice de l’histoire, au cours de laquelle nous avons subi des pertes humaines et économiques colossales. Le pays soviétique a réussi non seulement à compenser ces pertes, mais à devenir la plus grande puissance scientifique et spatiale, à entrer dans les trois premières économies. Il est devenu un pays doté de la science et de l’éducation les plus avancées et a gagné le respect de la planète entière. Et trois décennies après le début des réformes libérales, nous continuons à nous dégrader et à nous serrer la ceinture. Parce que de telles réformes, une telle politique ne peut apporter rien d’autre que la destruction pure et simple.

Regardez l’expérience de la Chine. En mars, le gouvernement de la RPC a annoncé qu’en vertu du nouveau plan quinquennal, il augmenterait les dépenses de recherche et de recherche technologique de 7% par an et les dépenses de recherche fondamentale de près de 11%. Voilà à quoi ressemble la politique qui a assuré la croissance économique de la Chine de 18% au premier trimestre de cette année et de 10% de croissance des investissements dans les industries de haute technologie et la sphère sociale au cours des deux dernières années. Ce sont des résultats sans précédent dans le contexte de la crise mondiale du système capitaliste mondial. Ils sont dotés de l’idéologie et de la pratique d’un socialisme renouvelé. Nous devons le reconnaître et en tirer des conclusions.

Il est temps d’arrêter de faire référence au manque de ressources financières, justifiant prétendument le refus de réviser le cap socio-économique. La Russie possède des moyens gigantesques pour une véritable percée. Mais ils doivent être utilisés dans l’intérêt du pays et de la société, et non comme un abreuvoir pour une oligarchie avide, qui ne peut que piller et parasiter.

La part des réserves d’or et de change dans le PIB russe est de 40% et dans tous les pays économiquement développés de 20%. Parce qu’ils dirigent une part importante de ces réserves vers la médecine, vers la sphère sociale, pour soutenir l’économie nationale. Mais dans notre pays, ces fonds ont été gelés afin qu’ils ne fonctionnent pas pour le pays, pour surmonter la crise, pour un vrai développement, ce qui est tout simplement impossible avec les investissements actuels de l’État dans des domaines clés. Il faut orienter au moins la moitié de ces réserves vers les besoins réels du pays et de la société, et ne pas attendre qu’elles se déprécient, s’épuisent lors de la prochaine crise ou aillent compenser les pertes de capital bancaire et de matières premières. Ce n’est pas à l’aide des «airbags» financiers qu’il faut s’assurer contre les crises, mais à l’aide de politiques économiques et d’investissement qui répondent aux intérêts nationaux. Nous pourrons alors traverser toute crise mondiale avec dignité et sans pertes importantes.

Si nous ne réalisons pas cela, si nous ne comprenons pas qu’il est impossible de reporter davantage les transformations sociales et économiques dans l’intérêt de la majorité, non seulement nous ne sortirons pas de la crise, mais nous ne sauverons pas non plus la Russie d’une situation historique catastrophe. Nous n’avons pas le droit de le permettre. Et nous lutterons sans relâche pour la mise en œuvre de notre programme de renaissance de la patrie. Le Parti communiste l’a annoncé lors de son XVIIIe Congrès qui s’est tenu à la fin du mois d’avril. Il a approuvé les modifications fondamentales apportées au programme du parti. Et il a confirmé notre détermination à unir les forces patriotiques de gauche, prêtes à lutter pour un avenir digne du pays, sous les bannières du mouvement social et politique “Pour une Patrie forte, juste et socialiste – pour l’URSS!” .
C’est avec ce slogan que nous allons aux prochaines élections en septembre. Avec ce slogan, nous continuerons notre lutte pour un renouvellement de la politique dans l’intérêt des travailleurs, pour un gouvernement professionnel et patriotique de confiance populaire, pour le rétablissement d’un état de justice sociale!

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 04-06-2021 à 20:59:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Lettre de Ziouganov au président Poutine

DANIELLE BLEITRACH4 JUIN 2021TEXTES FONDAMENTAUX

Ziouganov : Pour répondre à la volonté du peuple – changer de cap

Lettre ouverte au Président de la Fédération de Russie V.V. Poutine. Ce texte que nous vous avions annoncé hier est très important parce que, comme souvent chez Ziouganov, il rassemble l’état des positions des communistes russes, la principale et quasiment la seule force d’opposition en Russie. Le gouvernement doit tenir compte de ce positionnement non seulement parce qu’il représente cette force, mais parce qu’il en sait le patriotisme et la capacité à dépasser les positions partisanes pour le salut du pays. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/202999.html
https://histoireetsociete.com/2021/06/04/lettre-de-ziouganov-au-president-poutine/
2021-05-31 18:35

Cher Vladimir Vladimirovitch !
Cette période alarmante et dangereuse m’oblige à vous adresser une lettre ouverte.

Cela fait maintenant 30 ans qu’une trahison sans précédent a conduit à la destruction de notre grande Patrie soviétique. Elle a commencé avec les réformes malencontreuses de Gorbatchev et a culminé avec l’abandon des intérêts nationaux. Les concessions faites à Reagan à Genève et à Reykjavik se sont soldées par une capitulation totale devant Bush père à Malte.

Aujourd’hui, les États-Unis et leurs satellites de l’OTAN mènent contre nous une guerre hybride à grande échelle et multidimensionnelle. Et lors de toute négociation, nous devons toujours nous rappeler que les mondialistes n’ont pas besoin que nous soyons forts, intelligents et performants. Je suis sûr que la Russie aura suffisamment de force pour résister aux défis les plus aigus. Mais les principales menaces, comme toujours, nous guettent de l’intérieur.

Une importante campagne électorale commence. Elle se tiendra dans un contexte de crise qui menace la paix civile dans le pays et sa souveraineté. Dans une telle situation, il est nécessaire d’assurer la cohésion sociale et le renforcement global de notre sécurité stratégique. Ces défis appellent à un changement du vecteur socio-économique du développement. Si, au contraire, l’ancien cours est imposé aux citoyens par des élections truquées et manipulées, l’intimidation et le harcèlement des opposants, cela ne renforcera pas la stabilité de l’État, mais contribuera à sa désintégration.

Les principales menaces

Dans mon rapport politique au 18e congrès du KPRF et dans mon discours au gouvernement lors du rapport du Premier ministre M.V. Mishustin, j’ai souligné que les menaces systémiques pour le pays sont en augmentation. Tout d’abord, la menace d’extinction et d’appauvrissement massif, la poursuite du retard économique et technologique, l’épuisement du potentiel intellectuel. L’inégalité sociale devient extrêmement dangereuse. D’où la principale menace d’une scission définitive de la société en une minorité riche et une majorité absolue de personnes trompées, appauvries et insatisfaites. Il s’agit d’une explosion et d’une confusion sociales, sur lesquelles les extrémistes de l'”opposition libérale” rêvent de se chauffer les mains. Ils sont vigoureusement parrainés par des manipulateurs étrangers et comptent sur un “Maidan” dévastateur à la russe basé sur les résultats des élections.

Lors du congrès du parti, nous avons réitéré notre conviction qu’il existe une alternative au cours destructeur des événements. Il peut s’agir d’un cours dont les fondements et les principes sont énoncés dans le programme des forces patriotiques populaires approuvé lors du Forum économique international d’Oryol. Il est soutenu par les meilleurs experts travaillant dans la sphère de l’économie, de la science, de l’éducation et de la médecine.

C’est à Oryol que nous avons également organisé une conférence scientifique qui est consacrée à la formation d’une image claire de l’avenir. Le “parti du pouvoir” n’a pas réussi à l’offrir à la société pendant trois décennies post-soviétiques. La nouvelle industrialisation et la planification stratégique fondées sur l’idéologie de la démocratie et de la justice sociale y occupent une place centrale. Sans planification, le pays ne peut envisager l’avenir avec confiance et se développer avec succès. En outre, au cours des derniers mois, le KPRF a organisé des auditions parlementaires sur les questions les plus pressantes et les plus urgentes en matière d’économie, de démographie, de médecine, d’éducation et d’éducation patriotique.

Les documents relatifs à tous ces événements vous ont été envoyés personnellement ainsi qu’à d’autres représentants de la direction du pays. Je dois malheureusement dire que, jusqu’à présent, nous n’avons constaté aucune réaction à leur égard ni aucune volonté des autorités d’entamer un dialogue responsable, de discuter sérieusement de nos propositions. Ils sont toujours ignorés, tout comme notre programme anti-crise est ignoré par le “parti du pouvoir”. C’est le seul programme dont nous disposons aujourd’hui qui offre des recettes sensées pour mettre en œuvre des politiques conformes aux principaux critères de référence énoncés dans vos décrets et messages. C’est-à-dire : une croissance économique rapide, une percée technologique, et le dépassement de la pauvreté de masse et de la crise démographique.

Je suis convaincu qu’un véritable dialogue entre les autorités, l’opposition patriotique et la société sur les questions les plus importantes est indispensable. Sur la question d’une révision fondamentale de la politique sociale et économique. Les prochaines élections parlementaires devraient également servir à ce dialogue. J’espère que vous ferez de votre mieux pour faciliter cela. Mais jusqu’à présent, au lieu d’organiser un tel dialogue, vos aides ont créé de faux partis pour continuer à tromper les citoyens crédules.

Sortir de l’impasse

Le ministère des finances a récemment indiqué que la croissance économique était en avance sur le calendrier. Mais sur quoi repose une telle évaluation, dont le ministère des finances tente de convaincre les dirigeants du pays ? Pour atteindre l’objectif fixé dans vos décrets et messages de devenir l’une des cinq premières économies du monde, le PIB de la Russie doit croître à un taux supérieur à la moyenne mondiale annuelle. Et il a diminué de 3 % l’année dernière et connaîtra une baisse de 1 % au premier trimestre de cette année, par rapport à la même période l’année dernière. En 1990, la Russie produisait 9% de la production mondiale ; aujourd’hui, elle en produit moins de 2%. L’économie américaine a connu une croissance de 16 % au cours des dix dernières années, celle de l’Union européenne de 31 % et celle de la Chine communiste de 101 %. Et en Russie, le taux de croissance moyen a été de 0,9 % par an. Nous n’avons même pas connu une croissance de 10% en une décennie !

On nous assure que la cause des problèmes actuels réside uniquement dans l’impact de la pandémie sur les processus économiques. Malgré la pandémie, le PIB chinois a augmenté de 18 % au premier trimestre de cette année. C’est parce que là-bas, sous la direction du parti communiste, on poursuit une voie qui n’est pas orientée vers les intérêts d’une oligarchie cupide, mais vers le véritable développement de l’économie nationale et de la sphère sociale. Une politique fondée sur une véritable responsabilité pour l’avenir du pays est poursuivie. Une politique selon laquelle, dans le cadre du nouveau plan quinquennal, il y aura une augmentation annuelle de sept pour cent des dépenses de recherche et de développement technologique. Et les dépenses consacrées à la recherche scientifique fondamentale augmenteront de 11 % par an. Ce parcours, qui sert aujourd’hui d’exemple convaincant au monde entier, est assuré par l’idéologie et la pratique du socialisme rénové. Je suis convaincu que nous devons le reconnaître et en tirer les conclusions appropriées.

Nous devrions également réfléchir à ce que disent aujourd’hui les grands experts étrangers. Par exemple, le lauréat américain du prix Nobel Joseph Stiglitz et l’économiste le plus autorisé de l’Europe moderne Tom Piketty. Ils insistent sur le fait que le modèle capitaliste mondialiste, qui s’est imposé après l’effondrement de l’URSS et du système mondial du socialisme, a atteint une impasse insurmontable, est complètement dépassé et doit être abandonné. Le milliardaire Ray Dalio, qui dirige le plus grand fonds d’investissement américain Bridgewater, a récemment fait la même remarque dans une interview accordée aux médias russes. Il a averti que si ce modèle de gestion économique et financière n’est pas fondamentalement revu, la planète peut s’attendre à une série de révolutions sociales. Ce que les pouvoirs en place ne sont pas disposés à faire pacifiquement sera fait autrement par des citoyens poussés au bout du mécontentement.

Même les membres les plus riches de l’élite financière aux États-Unis et en Europe ne peuvent plus le nier. Et le bloc libéral du gouvernement, qui n’a pas été affecté par votre décision de l’année dernière de renouveler le cabinet, continue à nous imposer l’héritage destructeur Eltsine-Gaidar des années 1990. Et il s’accroche aux recettes du FMI et de la Banque mondiale, qui visent directement à couper la Russie d’un développement à part entière et à consacrer irrévocablement son rôle d’appendice de l’Occident pour les matières premières.

Si notre système économique continue à se construire sous la dictée des sociétés oligarchiques de matières premières, dans 5 à 10 ans nous tomberons définitivement dans un abîme – sans aucune possibilité d’en sortir. Le développement rapide des technologies promet une réduction significative de la demande de produits d’exportation de matières premières traditionnelles. Il est évident que le modèle russe actuel n’a aucun avenir. Il suffit de rappeler qu’au cours des quatre premiers mois de cette année, les exportations de pétrole russe à l’étranger se sont effondrées de 20 %.

Une crise artificielle

Si nous voulons être compétitifs dans le monde contemporain et nous assurer un avenir digne de ce nom, nous devons augmenter sérieusement le soutien à la science nationale et renforcer fondamentalement ses liens avec la production. Nous devrions passer des promesses à l’augmentation des dépenses scientifiques et lancer des programmes urgents avec des délais strictement définis pour introduire des développements spécifiques.

Mais aujourd’hui, notre industrie non seulement ne reçoit pas un soutien technologique digne de ce nom, mais malgré de nombreuses assurances contraires, il manque également d’un soutien économique approprié de la part de l’État. Alors que les tarifs de l’énergie pour les entreprises diminuent aux États-Unis et dans la plupart des pays européens, ils ont augmenté dans notre pays pendant la pandémie. Alors qu’en 2019, l’électricité était 5 % plus chère pour l’industrie russe qu’aux États-Unis, en 2020, l’écart a doublé pour atteindre 10 %. En Norvège, les tarifs ont diminué de moitié pendant l’année “covid”. Aujourd’hui, ils sont déjà deux fois inférieurs aux nôtres.

Les régions russes ont été soumises à des rations de famine et forcées d’accumuler des dettes. Dans le même temps, un pari dangereux avec la vente des EUM (entreprise unitaire municipale) et des EUN (entreprise unitaire nationale) se poursuit. Une pression est exercée sur les dirigeants régionaux qui ne veulent pas les laisser aux mains de particuliers. À mon avis, ceux qui le font sont les vrais provocateurs. La stabilité et l’ordre ne peuvent être maintenus dans les villes sans une gestion centralisée des complexes économiques.

La politique tarifaire en cours et la disparité des prix ont particulièrement touché la paysannerie russe. La production dans les zones rurales est impitoyablement étranglée. Cela empêche le renouveau du village et l’approvisionnement du pays en nourriture de qualité. Et il faut commencer par arrêter la hausse des prix des carburants et des lubrifiants. Elle ruine les entreprises agricoles et entrave leur travail normal. Le gouvernement doit obliger les monopoles miniers à modérer leurs appétits irrépressibles et à mettre fin à la politique de vol sous prétexte de “marché libre”. Mais même ici, aucun progrès n’est encore visible.

Le monde est en proie à la plus grande inflation alimentaire de ces dernières années. Les experts préviennent que cela pourrait entraîner une crise alimentaire mondiale et des troubles sociaux. C’est pourquoi il est extrêmement important pour nous de garantir la sécurité alimentaire de notre pays. Et cela n’est possible qu’avec un soutien complet de l’État au secteur agraire. Au Conseil d’État, vous avez approuvé nos programmes de développement durable des zones rurales et des nouvelles terres vierges. Mais les ministres du gouvernement les ont tronqués et dénaturés.

Nous sommes persuadés que le gouvernement cherche à stimuler l’économie. Mais l’un des principaux moyens de déclencher sa croissance est la politique de prêt favorable aux entreprises. De quel type de soutien pouvons-nous parler si la Banque centrale a une nouvelle fois revu à la hausse le taux directeur, le portant à 5 % ? En effet, le taux d’intérêt minimum auquel les entreprises peuvent obtenir des prêts auprès des banques dépend du taux directeur. Ils tentent de justifier cette augmentation en invoquant l’inflation. Mais il y a de l’inflation tant aux États-Unis qu’en Europe. Or, dans les pays de l’UE, le taux directeur a longtemps été plusieurs fois inférieur au nôtre. L’année dernière également, les États-Unis l’ont réduit à un quart de pour cent, intégrant cette mesure dans leur programme de relance de l’économie nationale. Pourquoi les autres pays réagissent-ils à la pandémie en accordant des allégements fiscaux à leurs entreprises, alors que nous faisons le contraire en durcissant les conditions de prêt et les tarifs douaniers qui leur sont appliqués ?

De quel type de soutien à l’économie nationale pouvons-nous parler si les entreprises populaires qui affichent les résultats les plus probants en matière de production et de société, comme la ferme d’État Lénine près de Moscou, l’usine intégrée Zvenigovsky à Mari El et la coopérative agricole Usolsky, sont attaquées par des raiders criminels qui bénéficient de la protection de mécènes influents ? Pourquoi les chefs de ces entreprises, Pavel Grudinin, Ivan Kazankov et Ilya Sumarokov, sont-ils poursuivis et traînés devant les tribunaux au lieu de donner l’exemple de leurs réalisations à l’ensemble du pays qui a besoin d’une percée et d’une croissance accélérée ? Comment pouvons-nous espérer que la situation s’améliore si les partisans de la justice et de l’autorité du peuple, nos camarades et personnes partageant les mêmes idées Vladimir Bessonov, Andrey Levchenko, Sergey Udaltsov et Nikolay Platoshkin, sont soumis à un harcèlement constant et à des menaces d’emprisonnement ? Et les dirigeants de l’État ne peuvent pas mettre fin à cette honte ?

Ils tentent de nous rassurer en disant que nous sommes censés faire face à l’épidémie avec plus de succès que la plupart des autres pays. Mais pourquoi la mortalité par million d’habitants et la mortalité des médecins en 2020 sont-elles plus élevées que dans tout autre pays développé du monde ? Pourquoi, au cours du premier trimestre de cette année, les médicaments ont-ils augmenté de 9 % en moyenne, et ceux qui sont les plus demandés, de 20 % ? La réponse est évidente : il s’agit des résultats de la dépendance toujours plus grande de notre marché du médicament à l’égard des importations, qui menace directement la sécurité nationale face à la pression croissante des sanctions contre la Russie. C’est une conséquence du vol du secteur médical, qui se répète sans cesse dans la formation du budget russe. En Russie, seuls 3,6 % du PIB sont consacrés aux soins de santé, contre 5 % dans les pays d’Europe orientale et près de 8 % dans les pays d’Europe occidentale. De plus, le budget pour 2021-2023, présenté par Russie Unie à la Douma d’État, propose une réduction de quatre pour cent des dépenses réelles en matière de soins de santé. Mais bien sûr, dans sa campagne électorale, le parti au pouvoir ne dit rien à ce sujet. Il en sera de même pour les fonctionnaires qui soutiennent le parti et qui joueront le jeu pour lui lors des élections.

Russie Unie garde le silence sur le fait que pour résoudre les problèmes les plus urgents du système national de soins de santé, ses dépenses devraient être portées à au moins 5% du PIB. Cela signifie qu’au cours des trois prochaines années, ils devront investir environ 7 000 milliards de roubles dans les soins de santé. En d’autres termes, il faut ajouter chaque année au moins 520 milliards de roubles aux dépenses précédemment prévues.

Allons-nous continuer à dépérir et à nous appauvrir ?

Nous sommes doublement obligés à une révision fondamentale de la politique dans ce domaine, par la catastrophe démographique en cours dans le pays, qui résulte d’un faible taux de natalité et d’un taux de mortalité élevé parmi les citoyens en âge de travailler. Au cours des décennies de capitalisme libéral, le nombre de Russes a diminué de 20 millions. Au cours des deux dernières années, la population de la Russie a diminué d’un million de personnes supplémentaires. Les prévisions pour l’avenir sont également préoccupantes. Rosstat promet que dans les 10 prochaines années, la population autochtone diminuera d’au moins 530 000 personnes par an, et de plus de 5 millions.

Nous sommes confrontés à un défi démographique qui, s’il n’est pas relevé, ne laissera personne pour défendre nos vastes territoires et nos ressources naturelles contre les empiètements extérieurs. Dans le même temps, sont obstinément ignorées les propositions spécifiques du Parti communiste, dont la mise en œuvre concentrera les industries stratégiques non pas entre les mains de l’oligarchie, mais entre celles de l’État et canalisera les réserves financières vers le développement du pays, en soutenant l’économie et la sphère sociale. Et nous devons adopter un nouveau budget qui soit à la hauteur de ce défi et s’élève à au moins 33 000 milliards de roubles.

Sans la mise en œuvre des mesures proposées dans notre programme, nous ne pouvons sérieusement espérer vaincre la pauvreté. Aujourd’hui, le salaire le plus courant dans le pays est de 27 000 roubles par mois. La pension moyenne est presque deux fois plus faible. Le salaire moyen des “enfants de la guerre” qui ont subi l’horrible tragédie du fascisme dans leurs premières années de vie est de 14 000 en ville et de 9 000 à la campagne. Et Russie unie, qui pendant la campagne électorale assurera aux électeurs qu’elle se soucie de leur bien-être, bloque année après année à la Douma d’État notre initiative visant à augmenter ces paiements.

Selon les données officielles, nous avons 20 millions de pauvres – un sur sept. Mais selon les critères acceptés par tous les pays économiquement développés, un revenu mensuel inférieur à 500 dollars est considéré comme une pauvreté absolue. Et force est de constater que plus de la moitié de nos citoyens sont réduits à cela.

Dans le même temps, les revenus réels continuent de baisser. Au premier trimestre de cette année, ils étaient inférieurs de 3,6 % à ceux de l’année précédente. Le rythme de leur déclin a été multiplié par quatre par rapport à la fin de 2020. Et au cours des six dernières années, ces revenus ont diminué d’au moins 10 %. Les dettes des citoyens envers les banques, dans lesquelles ils s’enfoncent pour survivre, ont dépassé 21 000 milliards de roubles et ont presque égalé le budget fédéral.

Les médias d’État nous ont fièrement informés que le fonds de pension a versé 10 000 roubles à chaque ancien combattant pour le jour de la Victoire. Mais en Ouzbékistan, par exemple, les anciens combattants ont reçu incomparablement plus le 9 mai.

Je ne peux que me réjouir de l’instruction que vous avez donnée au Cabinet de développer des approches visant à créer un système complet de soutien aux familles avec enfants. En Russie, une famille sur quatre avec enfants est pauvre, même selon les normes officielles. Mais ce problème aigu ne peut être résolu par les paiements uniques que vous avez promis dans votre discours d’avril. Et pour que ces instructions se traduisent dans la réalité, elles doivent reposer sur une base économique et financière solide. Elle ne peut être trouvée sans une révision fondamentale de la politique actuelle. Malheureusement, pour l’instant, cela contredit les ordres de votre programme.

On nous dit depuis longtemps que l’un des moyens les plus efficaces de soutenir financièrement les jeunes familles est l’amélioration des mécanismes hypothécaires et la baisse systématique des taux hypothécaires. Après tout, le problème du logement est aussi l’un des principaux facteurs de la crise démographique. Mais que se passe-t-il réellement ? La Sberbank et la plupart des autres banques augmentent le taux d’intérêt des hypothèques sur les logements finis de 7,3 % à 7,7 %. Et une fois de plus, ils renforcent l’inflation. Mais aux États-Unis, où l’inflation est également présente, ce taux est tombé à un niveau historiquement bas de 2,7 % par an. En Allemagne et dans les pays scandinaves, il est de 1,5 % à 2 %. En France, il est d’environ 2 %. En Angleterre – de 2,5% à 3%. Les représentants du gouvernement ont répété à plusieurs reprises que nous devions réduire le taux hypothécaire et le rapprocher des pays les plus développés. Mais la communauté bancaire n’est pas à l’ordre du jour. Elle semble ne pas vouloir se conformer à vos ordres et instructions.

Vous pouvez les réaliser si vous écoutez nos demandes. Nous demandons le doublement de l’investissement public dans le secteur social. Nous insistons pour que le niveau de subsistance soit révisé en fonction des besoins réels des personnes et du coût réel d’une survie au moins élémentaire. Elle doit être portée à un minimum de 25 000 roubles par mois. Et nous devrions élaborer des programmes de soutien aux pauvres sur la base de cet indice.

Seule l’oligarchie s’engraisse

Entre-temps, le cours actuel est toujours basé sur l’oligarchie qui ne veut rien investir dans le développement du pays et de la société. Mais les oligarques ne peuvent pas être le soutien d’un gouvernement responsable, dont la politique est conforme aux objectifs d’un État social. L’objectif de l’oligarchie est le profit. L’objectif d’un État social est le bien-être et la sécurité de ses citoyens.

La Russie est aujourd’hui le premier pays de la planète en termes de richesse globale des milliardaires par rapport au produit intérieur brut. Selon cet indicateur, il est deux fois plus important qu’aux États-Unis et en France, deux fois et demie plus important qu’en Allemagne et au Brésil, et presque trois fois plus important qu’au Canada. Nos milliardaires ont accumulé des actifs financiers à hauteur de 500 milliards de dollars, soit 37,5 trillions de roubles. Cela représente plus d’une fois et demie le budget fédéral annuel, et 35 % du PIB de la Russie, ce qui constitue un record mondial.

Au Canada, les milliardaires en dollars possèdent 12 % du PIB du pays ; au Brésil, ce chiffre est de 13 % ; en Allemagne, de 14 % ; en France, de 17 % ; et aux États-Unis, de 18 %. En d’autres termes, un petit groupe d’hommes d’affaires concentre dans notre pays deux ou trois fois plus de parts d’actifs que dans les pays les plus développés. Comment pouvons-nous espérer rattraper leur développement si nous avons un déséquilibre financier aussi colossal et un écart social aussi scandaleux ?

Permettez-moi de vous rappeler que nous avons salué votre décision de démettre le précédent gouvernement, qui était manifestement incapable d’assurer la mise en œuvre des tâches nationales les plus importantes. En même temps, nous ne doutions pas qu’une telle décision ne pouvait qu’impliquer un ajustement du cours socio-économique. Cependant, force est de constater que ces attentes ne sont toujours pas confirmées. La Russie a un énorme potentiel pour une véritable percée. Mais il faut utiliser ces opportunités au profit du pays et de la société, et non les diriger pour renflouer le magot oligarchique.

La part des réserves étrangères dans notre PIB est gigantesque, deux fois plus importante que dans le PIB des pays les plus performants. 40 % contre 20 %. Et ce n’est pas une raison pour être fier. Parce que les pays leaders consacrent une part beaucoup plus importante de leurs réserves à la médecine, à la sphère sociale et à l’économie nationale. Mais dans notre pays, des fonds indispensables sont cachés dans les coffres, ne leur permettant pas de travailler pour le bien-être des citoyens, pour surmonter la crise, pour un réel développement, ce qui, au niveau actuel des investissements publics dans les domaines clés, est tout simplement intolérable. Nous demandons qu’au moins la moitié de ces réserves soit consacrée aux besoins réels du pays et de la société. Arrêtez d’attendre qu’ils partent à nouveau en fumée dans une crise de plus ou pour compenser les pertes du capital bancaire et des matières premières !

C’est la racine de tous nos problèmes de ces dernières décennies. Et nous entendons encore des références à des circonstances “objectives” et exclusivement “externes” destinées à expliquer l’absence d’alternative à la politique socio-économique sans issue. Ils sont empreints d’une démagogie éhontée par laquelle les créateurs de cette politique cherchent à justifier leur abandon du virage à gauche qui aurait dû être pris depuis longtemps.

Arrêtez le cirque russophobe.

Nous ressentons une fierté légitime lorsque nous voyons le matériel militaire russe traverser la Place Rouge lors du défilé du jour de la Victoire. Nous nous réjouissons des succès du complexe militaro-industriel russe. Nous soutenons le renforcement du bouclier défensif qui protège la Russie des menaces extérieures. Mais nous ne pouvons que nous demander : entre les mains de qui sera demain cette arme puissante, entre les mains de qui sera le destin de notre pays ? De quoi seront remplis les cœurs et les pensées des nouvelles générations si nous ne parvenons pas à surmonter la menace interne de la russophobie, de l’antisoviétisme et du mépris de la mémoire historique ? Aujourd’hui, cette menace ne vient pas seulement des médias libéraux, mais souvent aussi des médias d’État, qui débordent eux aussi de faux feuilletons et de babioles “documentaires”. Il siège dans de nombreuses hautes fonctions et est fomenté par des instructions venant d’elles.

L’apothéose honteuse de l’antisoviétisme officiellement légalisé qui piétine la vérité historique et la dignité de la société est le drapage du Mausolée le 9 mai. Derrière cet vulgaire panneau bleu, ils cachent non seulement le nom de Lénine, mais aussi la grande vérité sur ce pays et ce système social, qui a rendu possibles nos réalisations exceptionnelles du XXe siècle. Et sans laquelle la plus importante d’entre elles – la Grande Victoire, qui a sauvé notre peuple et le monde entier de l’asservissement fasciste – ne pouvait avoir lieu. Ce rideau hypocrite cache aux yeux des gens la nécropole du Kremlin où sont enterrés les commandants héroïques qui ont vaincu Hitler. Où est enterré Youri Gagarine, symbole de la remarquable percée de la puissance soviétique vers l’avenir. De qui le cachent-ils ? Des descendants des héros-victorieux qui devraient être fiers d’eux ? Ils ne peuvent pas sauver la Russie s’ils ne sont pas imprégnés d’amour et de respect pour son histoire.

Si les autorités elles-mêmes effacent avec autant de cynisme les plus belles pages de l’histoire du pays, faut-il s’étonner de l’insensibilité et du manque d’éducation des jeunes ? Que 60% des jeunes de 19 à 24 ans admettent qu’ils sympathisent avec les USA, qui nous ont déclarés ennemi numéro un. Le fait que plus de la moitié des étudiants interrogés déclarent vouloir quitter la Russie. Le fait que, selon une étude réalisée par des sociologues de l’université d’État de Moscou, les traits distinctifs de la conscience des jeunes d’aujourd’hui sont l’anxiété, le brouillage des images des “nôtres” et des “étrangers” et des idées peu claires sur la place de la Russie dans le monde.

Le pays tout entier a été secoué par le récent crime commis par un fou qui a pris les autres pour des “biodéchets” et a perpétré un massacre dans une école de Kazan. Je voudrais vous rappeler qu’avant 2013, il n’y avait pas de tels cas en Russie. Mais l’origine de l’émergence de ces monstres moraux ne réside pas dans l’imperfection des lois régissant la circulation des armes, comme ils tentent de nous en convaincre. Les origines se trouvent dans le système défiguré d’éducation et de formation dans les années post-soviétiques. La propagande de la violence, de l’amoralité et de la volonté de marcher sur les cadavres d’autrui pour atteindre ses propres objectifs égoïstes. Ce poison remplit encore les écrans de télévision, malgré les discours sur le patriotisme et la spiritualité prononcés depuis les hautes tribunes. L’origine réside dans le fait que le paysage informationnel et culturel de la Russie, qui était célèbre pour sa littérature humaniste, son opéra et son ballet uniques, son théâtre dramatique unique et ses brillants musiciens qui ont conquis le monde grâce à leurs talents d’interprètes, est aujourd’hui façonné par ceux qui continuent à humilier et à déshonorer notre pays. Ceux qui appellent à la réhabilitation de Vlassov et Koltchak. Qui corrompent la jeunesse avec des concours et des projets de spectacle douteux. Qui viole l’esprit des gens avec des publicités vulgaires et agressives.

Éduquer de vrais patriotes.

Dans une telle atmosphère, le nombre de personnes aux âmes et aux esprits esquintés ne peut que se multiplier. Les défauts moraux se répandront inévitablement dans la société si le gouvernement donne le feu vert à ceux qui les sèment délibérément.

Les vrais patriotes, les personnes pensantes et spirituellement saines ne peuvent être élevées que dans un pays qui respecte son passé et ne permet à personne de le piétiner dans la boue pour plaire à la conjoncture politique. Sinon, en s’en prenant à l’esprit russe, l’État soviétique et l’idée immortelle de justice sociale, nous ne pouvons qu’augmenter le nombre de personnes trompées, qui demain rejoindront les colonnes de navalnistes, prêtes à démolir tous les piliers de notre État.

Il est tout à fait naturel que d’éminents écrivains soviétiques – Mikhail Cholokhov, Yury Bondarev, Valentin Rasputin, Vasily Belov… que les grands érudits et les personnalités culturelles d’aujourd’hui nous rappellent constamment la nécessité de respecter son passé et de se souvenir des leçons de l’histoire.

Si nous voulons former une génération instruite, responsable et patriotique, nous devons adopter la loi “Éducation pour tous”, élaborée par une équipe de nos meilleurs experts sous la direction du prix Nobel Jaures Alferov. Mais il est bloqué par Russie Unie depuis des années maintenant.

Les russophobes et les antisoviétiques ne se lassent pas de noircir Staline et son époque. Mais si nous voulons sauver le pays et renforcer la cohésion sociale, nous ne devons pas discréditer l’expérience soviétique, mais nous en inspirer, en en adoptant le meilleur, tout en façonnant notre propre avenir. Pendant l’ère stalinienne, nous avons été en mesure d’éduquer les nouvelles générations sur les actes héroïques et les réalisations exceptionnelles de l’histoire millénaire de notre État.

L’expérience soviétique nous rappelle qu’au cours des premières décennies de l’après-guerre, les dépenses du Trésor pour la science sont passées de 4,5 % à 11 % du budget soviétique total. Et les dépenses pour l’éducation ont atteint 17%. Au total, l’éducation, la santé, la science et l’art ont représenté près de 40 % du budget des dépenses. Le système soviétique de vaccination s’est brillamment justifié dans la lutte contre les épidémies, bien plus terribles que le coronavirus actuel – peste, choléra, varicelle. Nous avons vaincu les maladies les plus terribles grâce à la formation d’un personnel hautement qualifié. En termes de nombre de chercheurs en médecine, de médecins et d’infirmières, l’Union soviétique figurait parmi les premières puissances mondiales. Nous avions non seulement une qualité élevée, mais aussi des médicaments gratuits pour tous. En 1900, l’espérance de vie était de 32 ans en Russie et de 49 ans aux États-Unis. Mais en 50 ans de régime soviétique, nous n’avons pas seulement rattrapé, mais dépassé les États-Unis. En 1967, l’espérance de vie moyenne était de 70 ans ici, contre 67 ans aux États-Unis.

Grâce au talent de gestionnaire de Staline, l’Union soviétique a connu une modernisation sans précédent, qui s’est traduite par une croissance économique vertigineuse. C’est alors qu’ont été posées les bases militaires, industrielles, scientifiques et culturelles de la Victoire. Puis, sous les slogans “Communistes, en avant !” et “Pour la patrie, pour Staline !”, les hordes d’Hitler, prêtes à effacer notre pays de la surface de la terre, ont été vaincues.

Puis, au début des années 50, l’Institut d’ingénierie électrique de Kiev et l’Institut de mécanique de Moscou, sous la direction du professeur Sergei Lebedev, ont créé les premiers ordinateurs électroniques d’Europe – le prototype des futurs ordinateurs. Cette expérience unique a été poursuivie dans les années 60 et 70 à l’Institut de cybernétique de Kiev par l’un des plus grands scientifiques soviétiques, Viktor Glouchkov. Il a participé non seulement au développement des dernières technologies, mais aussi à la mise en œuvre des techniques de calcul et des méthodes économiques et mathématiques dans l’économie nationale. Il est devenu l’initiateur et le principal idéologue du développement et de la création d’un système national automatisé de comptabilité et de traitement de l’information. Il était destiné à contrôler l’ensemble de l’économie de l’URSS et lui a permis d’améliorer fondamentalement le mécanisme de planification stratégique. Ce n’est pas un hasard si l’académicien Glouchkov a été conseiller du secrétaire général des Nations unies en matière de cybernétique. Et le comité de rédaction de la plus grande encyclopédie du monde, Britannica, lui a confié l’article sur cette science. Pouvons-nous nous vanter de quelque chose de similaire aujourd’hui ?

Pendant l’ère stalinienne, nous étions à la pointe du progrès, menant des percées technologiques. Sous la direction de Brejnev et de Kossyguine, l’URSS a atteint rapidement la parité stratégique avec les États-Unis. Mais aujourd’hui, le pays est incapable de produire son propre téléphone portable.

La Russie continue de s’enfoncer dans une dangereuse dépendance technologique vis-à-vis de l’Occident. Dans le monde d’aujourd’hui, cela signifie inévitablement une dépendance politique. Trente ans de “réformes” ont entraîné un énorme exode de spécialistes à l’étranger. Plus de 600 000 scientifiques de talent, dont les recherches ont une incidence directe sur le développement technologique, ont quitté la Russie. Nous en avons perdu 70 000 au cours des deux dernières années. Ils ne sont pas partis parce qu’ils n’aiment pas leur patrie. Mais la politique que nous avons menée pendant tout ce temps les a empêchés de mener une vie décente en Russie, de mettre pleinement à profit leurs connaissances et leurs talents ici. Si cette politique est modifiée, ils reviendront certainement et travailleront pour le bien de notre pays.

Nous sommes tous des enfants de la Victoire

Depuis 30 ans, les citoyens de la Russie post-soviétique entendent des histoires sur les raisons “objectives” de la crise, du retard, de l’échec économique et des difficultés sociales. Mais le pays soviétique a non seulement compensé les pertes subies lors de la plus terrible des guerres, mais a également réussi à devenir en peu de temps la plus grande puissance scientifique et spatiale. Devenir l’une des trois premières économies. Créer la science et l’éducation les plus avancées. Et grâce à cela, elle a gagné le respect de la planète entière, qu’elle n’a jamais eu à mendier. Après trois décennies de réformes libérales, nous continuons à patauger entre les crises et à nous serrer la ceinture. Et nous continuerons à le faire jusqu’à ce que nous apprenions à nous appuyer sur l’expérience millénaire de notre pays. Jusqu’à ce que nous abandonnions la politique construite sur les recettes russophobes et antisoviétiques.

Je vous demande, Vladimir Vladimirovitch, de reconsidérer ces politiques. Tout retard peut avoir des conséquences fatales pour la Russie. C’est un appel à changer le cours socio-économique destructeur. Rejeter la “réforme des retraites” cannibale qui est devenue la principale erreur de ces dernières années. La poursuite de la révision fondamentale de la Constitution, qui doit inclure les articles que nous proposons, garantissant fermement le droit des citoyens à une vie décente.

Lors des récentes audiences de la Douma d’État à l’occasion du 800e anniversaire de la naissance d’Alexandre Nevsky, qui a jeté les bases de l’État russe, le patriarche Kirill a rappelé dans sa brillante allocution que la justice est un fondement moral sur lequel l’existence et le développement du monde russe ont toujours reposé.

C’est pour cette raison que, malgré tous les efforts des russophobes et des antisoviétiques, la plupart de nos citoyens évaluent positivement le rôle historique de Lénine et de Staline et considèrent l’époque soviétique comme le sommet de notre histoire nationale. C’est pourquoi le mouvement populaire “Pour l’URSS – Patrie forte, juste et socialiste!”, ses participants et ses sympathisants estiment qu’il est d’une importance fondamentale de renforcer notre indépendance nationale, de restaurer l’alliance avec les peuples traditionnellement amis, de renforcer l’Union du Belarus et de la Russie.

Il est extrêmement dangereux de persister dans une politique sociale et économique peu prometteuse. Oui, on peut pour un temps obtenir un résultat réjouissant aux élections et justifier l’irréversibilité de la politique. Mais il est impossible d’éluder sa condamnation historique. C’est manquer de perspicacité que d’ignorer la demande croissante de l’opinion publique pour un retour aux principes de justice sociale, pour un virage à gauche de la politique de l’État.

Si nous nous considérons comme de vrais patriotes, nous devons suivre le principal devoir imposé à ce titre – le devoir d’entendre la voix du peuple. Et de tout faire pour accomplir sa volonté, en garantissant la protection des intérêts légitimes de la majorité et un avenir digne pour notre patrie.

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Xuan
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   Posté le 22-09-2021 à 18:38:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Elections à la Douma :
Youri Afonine sur Russie-1 : le soutien de la société russe au KPRF a considérablement augmenté

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Les États-Unis, les oligarques russes et le pillage de l’URSS

31 MARS 2022

https://histoireetsociete.com/2022/03/31/les-etats-unis-les-oligarques-russes-et-le-pillage-de-lurss/
Les médias et le cirque “politique” occidental créent un abcès de fixation à l’émotion publique périodiquement pour nous faire partager les crimes de l’OTAN et des USA. Dans ce cas bien sûr ils évitent toute explication sur ce qui a engendré une telle situation, tout serait dû à la folie d’un dictateur sous l’œil étonné des “vertueux” occidentaux, toute tentative de reconstitution de l’histoire devient alors une théorie du complot, une adhésion au despotisme. Ainsi en est-il du lourd silence durant huit ans sur le drame du Donbass, et les interprétations sur la fuite de Anatoly Tchoubais comme la fin de l’espérance démocratique. Qui osera dire le contraire, rétablir les faits dans un contexte dans le temps et dans l’espace? C’est pourtant l’entreprise qu’a choisi histoireetsociete, celle qui jadis aurait été celle du PCF, du temps où celui-ci n’avait pas été, sur le modèle de ce qui s’est passé en URSS, vendu par ses dirigeants pour quelques menus avantages et privilèges dans l’exploitation des biens acquis dans le sang et les larmes par les générations antérieures. Ce pauvre PCF et ses bobos parisiens, son secteur international voué aux bonnes œuvres de l’OTAN, qui pourtant demeure le seul lieu où palpite parfois un désir de justice y compris face à l’oligarque MACRON. Voici donc ce qui s’est passé en URSS et les contrerévolutions trouvent toujours leurs maréchaux d’empire pour trahir tandis que le petit peuple gorgé de malheurs et de souffrances tente parfois de demeurer debout. Ceci explique également que nous n’ayons pas plus de complaisance pour les oligarques russes mais aussi ukrainiens, français et étatsuniens, tous des sangsues gorgées de sang et comme le disait Napoléon orfèvre en la matière de “la merde dans un bas de soie” et pas plus pour les belles âmes “démocratiques” qui tombent toujours du bon côté de la tartine de beurre. ( note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
28/03/2022

Les Harvard Boys font la Russie
Après sept ans de « réforme » économique financée par des milliards de dollars aux États-Unis.

Par Janine R. Wedel
14 mai 1998

Après sept ans de « réforme » économique financée par des milliards de dollars d’aide américaine et occidentale, de prêts bonifiés et de dette rééchelonnée, la majorité des Russes se retrouvent dans une situation économique pire. La campagne de privatisation qui était censée récolter les fruits du marché libre a plutôt contribué à créer un système de capitalisme magnat géré au profit d’une oligarchie politique corrompue qui s’est approprié des centaines de millions de dollars d’aide occidentale et pillé les richesses de la Russie.

L’architecte de la privatisation était l’ancien premier vice-Premier ministre Anatoly Tchoubaïs, un chouchou des établissements financiers américains et occidentaux. L’intendance drastique et corrompue de Chubais le rendait extrêmement impopulaire. Selon le New York Times, il « est peut-être l’homme le plus méprisé de Russie ».

Le soutien enthousiaste de l’administration Clinton et de son principal représentant pour l’assistance économique à Moscou, l’Institut Harvard pour le développement international, a été essentiel à la mise en œuvre des politiques de Tchoubaïs. En utilisant le prestige du nom de Harvard et ses relations dans l’administration, les responsables du H.I.I.D. ont acquis une carte blanche virtuelle sur le programme d’aide économique des États-Unis à la Russie, avec un minimum de surveillance par les agences gouvernementales impliquées. Avec cet accès et leur alliance étroite avec Tchoubaïs et son entourage, ils auraient profité du côté. Pourtant, peu d’Américains sont conscients du rôle de H.I.I.D. dans la privatisation russe et de son utilisation abusive présumée des fonds des contribuables.

Lors du récent symposium américano-russe sur l’investissement à la John F. Kennedy School of Government de Harvard, Youri Loujkov, le maire de Moscou, a fait ce qui aurait pu sembler à beaucoup une référence impolie à ses hôtes. Après avoir fustigé Tchoubaïs et ses politiques monétaristes, Loujkov, selon un rapport de l’événement, « a distingué Harvard pour le mal infligé à l’économie russe par ses conseillers, qui ont encouragé l’approche malavisée de Tchoubaïs en matière de privatisation et de monétarisme ». Loujkov faisait référence à H.I.I.D. Tchoubaïs, à qui Boris Eltsine a délégué de vastes pouvoirs sur l’économie, a été évincé lors de la purge de mars d’Eltsine, mais en mai, il s’est vu attribuer un poste extrêmement lucratif à la tête du système énergétique unifié, le monopole de l’électricité du pays. Certains des principaux acteurs du projet russe de Harvard n’ont pas encore fait l’objet d’un décompte, mais cela pourrait changer si une enquête en cours du gouvernement américain aboutit à des poursuites.

Les activités de H.I.I.D. en Russie fournissent quelques leçons de mise en garde sur l’abus de confiance par des conseillers étrangers prétendument désintéressés, sur l’arrogance américaine et sur toute la politique de soutien à un seul groupe russe de soi-disant réformateurs. L’histoire de H.I.I.D. est familière dans la saga en cours des désastres de la politique étrangère américaine créée par ceux que l’on dit être nos « meilleurs et les plus brillants ».

À la fin de l’été et à l’automne 1991, alors que l’État soviétique s’effondrait, le professeur Jeffrey Sachs de Harvard et d’autres économistes occidentaux ont participé à des réunions dans une datcha à l’extérieur de Moscou où de jeunes réformateurs pro-Eltsine ont planifié l’avenir économique et politique de la Russie. Sachs s’est associé à Yegor Gaidar, le premier architecte de la réforme économique d’Eltsine, pour promouvoir un plan de « thérapie de choc » visant à éliminer rapidement la plupart des contrôles des prix et des subventions qui avaient sous-tendu la vie des citoyens soviétiques pendant des décennies. La thérapie de choc a produit plus de choc – notamment une hyperinflation qui a atteint 2 500% – que de thérapie. L’un des résultats a été l’évaporation d’une grande partie du capital d’investissement potentiel: les économies substantielles des Russes. En novembre 1992, Gaidar a été attaqué pour ses politiques ratées et a rapidement été mis de côté. Lorsque Gaidar a été suspendu, Sachs a écrit un mémo à l’un des principaux opposants de Gaidar, Ruslan Khasbulatov, président du Soviet suprême, le parlement russe d’alors, offrant des conseils et aidant à organiser l’aide occidentale et les contacts au Congrès américain.

Entrez Anatoly Tchoubaïs, un capitaliste anglophone lisse de 42 ans qui est devenu le tsar économique d’Eltsine. Tchoubaïs, engagé dans une « réforme radicale », a promis de construire une économie de marché et de balayer les vestiges du communisme. L’Agence des États-Unis pour le développement international (U.S.A.I.D.), sans expérience dans l’ex-Union soviétique, a été facilement persuadée de confier la responsabilité de remodeler l’économie russe à H.I.I.D., qui a été fondée en 1974 pour aider les pays à réformer socialement et économiquement.

H.I.I.D. avait des partisans élevés dans l’administration. L’un d’eux était Lawrence Summers, lui-même ancien professeur d’économie à Harvard, que Clinton a nommé sous-secrétaire au Trésor pour les affaires internationales en 1993. Summers, aujourd’hui secrétaire adjoint au Trésor, avait des liens de longue date avec les directeurs du projet de Harvard en Russie et de son projet ultérieur en Ukraine.

Summers a engagé un docteur de Harvard, David Lipton (qui avait été vice-président de Jeffrey D. Sachs and Associates, une société de conseil), en tant que secrétaire adjoint au Trésor pour l’Europe de l’Est et l’ancienne Union soviétique. Après la promotion de Summers au poste de secrétaire adjoint, Lipton a occupé l’ancien poste de Summers, assumant une “large responsabilité” pour tous les aspects du développement de la politique économique internationale. Lipton a co-écrit de nombreux articles avec Sachs et a participé avec lui à des missions de conseil en Pologne et en Russie. “Jeff et David venaient toujours [en Russie] ensemble”, a déclaré un représentant russe au Fonds monétaire international. “Ils étaient comme un couple inséparable”. Sachs, qui a été nommé directeur du H.I.I.D. en 1995, a fait pression pour obtenir et recevoir des subventions de l’U.S.A.I.D. pour que l’institut travaille en Ukraine en 1996 et 1997.

Andrei Shleifer, émigré d’origine russe et déjà professeur titulaire d’économie à Harvard au début de la trentaine, est devenu directeur du projet Russie du H.I.I.D.. Shleifer était également un protégé de Summers, avec qui il a reçu au moins une subvention de la fondation. Summers a écrit un texte promotionnel pour Privatiser la Russie (un livre de 1995 co-écrit par Shleifer et subventionné par H.I.I.D.) déclarant que “les auteurs ont fait des choses remarquables en Russie, et maintenant ils ont écrit un livre remarquable”.

Un autre ancien de Harvard était un ancien consultant de la Banque mondiale nommé Jonathan Hay, un boursier Rhodes qui avait fréquenté l’Institut Pouchkine pour la langue russe à Moscou. En 1991, alors qu’il était encore à la faculté de droit de Harvard, il était devenu conseiller juridique principal du G.K.I., le nouveau comité de privatisation de l’État russe; l’année suivante, il est nommé directeur général de H.I.I.D. à Moscou. Le jeune Hay assumait de vastes pouvoirs sur les entrepreneurs, les politiques et les détails des programmes; non seulement il contrôlait l’accès au cercle de Tchoubaïs, mais il en était également le porte-parole.

Les premiers prix du H.I.I.D. décernés par l’U.S.A.I.I.D. pour son travail en Russie ont eu lieu en 1992, sous l’administration Bush. Au cours des quatre années suivantes, avec l’appui de l’administration Clinton, l’institut se verrait attribuer 57,7 millions de dollars, à l’exception de 17,4 millions de dollars, sans appel d’offres. Par exemple, en juin 1994, les responsables de l’administration ont signé une dérogation qui a permis à H.I.I.D. de recevoir 20 millions de dollars pour son programme de réforme juridique russe. L’approbation d’une somme aussi importante qu’une « modification » non concurrentielle d’une subvention beaucoup plus petite (la subvention initiale de l’institut en 1992 était de 2,1 millions de dollars) était très inhabituelle, tout comme la citation de considérations de « politique étrangère » comme raison de la renonciation. Néanmoins, la dérogation a été approuvée par cinq agences gouvernementales américaines, dont le département du Trésor et le Conseil de sécurité nationale, deux des principales agences formulant la politique d’aide américaine envers la Russie. En plus des millions qu’il a reçus directement, H.I.I.D. a aidé à diriger et à coordonner quelque 300 millions de dollars de subventions U.S.A.I.D. à d’autres entrepreneurs, tels que les six grands cabinets comptables et le géant Burson-Marsteller P.R. firme.

Le gouvernement russe d’Eltsine a repris les actifs soviétiques à la fin de 1991 et au début de 1992, plusieurs projets de privatisation ont été lancés. Celui que le Soviet suprême a adopté en 1992 était structuré pour prévenir la corruption, mais le programme que Tchoubaïs a finalement mis en œuvre a plutôt encouragé l’accumulation de biens entre quelques mains et a ouvert la porte à une corruption généralisée. C’était si controversé que Tchoubaïs a finalement dû compter en grande partie sur les décrets présidentiels d’Eltsine, et non sur l’approbation du Parlement, pour sa mise en œuvre. De nombreux responsables américains ont adopté ce modus operandi dictatorial, et Jonathan Hay et ses associés ont rédigé de nombreux décrets. Comme l’a dit Walter Coles de l’U.S.A.I.D., l’un des premiers partisans du programme de privatisation de Tchoubaïs, « Si nous avions besoin d’un décret, Tchoubaïs n’avait pas à passer par la bureaucratie. »

Avec l’aide de ses conseillers H.I.I.D. et d’autres Occidentaux, Tchoubaïs et ses acolytes ont mis en place un réseau d’organisations « privées » financées par l’aide qui leur ont permis de contourner les agences gouvernementales légitimes et de contourner le nouveau parlement de la Fédération de Russie, la Douma. Grâce à ce réseau, deux des associés de Tchoubaïs, Maxim Boycko (qui a co-écrit Privatiser la Russie avec Shleifer) et Dmitry Vasiliev, ont supervisé près d’un tiers d’un milliard de dollars d’aide et des millions d’autres en prêts d’institutions financières internationales.

Une grande partie de ces largesses passait par le Centre russe de privatisation (CRP), basé à Moscou. Fondé en 1992 sous la direction de Tchoubaïs, qui a été président de son conseil d’administration même à la tête du G.K.I., et de Boycko, qui a été PDG pendant la majeure partie de son existence, le CRP était légalement une organisation privée, à but non lucratif et non gouvernementale. En fait, il a été créé par un autre décret d’Eltsine et a aidé à mener la politique gouvernementale sur l’inflation et d’autres questions macroéconomiques et a également négocié des prêts avec les institutions financières internationales. H.I.I.D. a été l’un des fondateurs du CRP, et Andrei Shleifer a siégé au conseil d’administration. Ses autres membres ont été recrutés par Tchoubaïs, selon Ira Lieberman, un cadre supérieur du département de développement du secteur privé de la Banque mondiale qui a aidé à concevoir le CRP. Avec l’aide de H.I.I.D., le CRP a reçu quelque 45 millions de dollars des États-Unis et des millions de l’Union européenne, des gouvernements européens, du Japon et d’autres pays, ainsi que des prêts de la Banque mondiale (59 millions de dollars) et de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (43 millions de dollars), qui doit être remboursé par le peuple russe. L’un des résultats de ce financement a été l’enrichissement, politique et financier, de Tchoubaïs et de ses alliés.

H.I.I.D. a contribué à la création de plusieurs autres institutions financées par l’aide. L’une d’elles était la Federal Commission on Securities, un équivalent approximatif de la Securities and Exchange Commission (S.E.C.) des États-Unis. Il a également été créé par décret présidentiel, et il a été dirigé par le protégé de Tchoubaïs Dmitry Vasiliev. La commission avait des pouvoirs d’application et un financement très limités, mais U.S.A.I.D. a fourni l’argent par l’intermédiaire de deux institutions créées par Harvard et dirigées par Hay, Vasiliev et d’autres membres de la coterie Harvard-Tchoubais.

L’un d’eux était l’Institute for Law-Based Economy, financé à la fois par la Banque mondiale et les États-Unis. Cet institut, créé pour aider à développer un cadre juridique et réglementaire pour les marchés, a évolué pour englober la rédaction de décrets pour le gouvernement russe; il a reçu près de 20 millions de dollars de l’U.S.A.I.D. En août dernier, les directeurs russes d’I.L.B.E. ont été surpris en train de retirer pour 500 000 dollars d’équipement de bureau américain du bureau de Moscou de l’organisation; l’équipement n’a été restitué qu’après des semaines de pression américaine. Lorsque les auditeurs du bureau de l’inspecteur général de l’U.S.A.I.D. ont demandé des dossiers et des documents concernant les opérations de l’I.L.B.E., l’organisation a refusé de les remettre.

Le dispositif consistant à créer des organisations privées soutenues par le pouvoir du gouvernement Eltsine et à maintenir des liens étroits avec H.I.I.D. était un moyen d’assurer le déni. Shleifer, Hay et d’autres directeurs de Harvard, tous citoyens américains, étaient « russes » quand cela leur convenait. Hay, par exemple, a servi alternativement et parfois simultanément en tant qu’entrepreneur d’aide, gestionnaire d’autres entrepreneurs et représentant du gouvernement russe. Si les donateurs occidentaux étaient attaqués pour avoir financé des pratiques de privatisation controversées de l’État, les donateurs pourraient prétendre qu’ils financent des organisations « privées », même si ces organisations étaient contrôlées ou fortement influencées par des responsables clés de l’État. Si le cercle Tchoubaïs était critiqué pour détournement de fonds, il pourrait prétendre que les Américains ont pris les décisions. Les donateurs étrangers pourraient insister sur le fait que les Russes ont agi de leur propre chef.

Dans le contexte du capitalisme russe du Klondike, qu’ils aidaient à créer et que Tchoubaïs et son équipe étaient censés réglementer, les conseillers du H.I.I.D. ont exploité leurs liens intimes avec Tchoubaïs et le gouvernement et auraient été en mesure de mener des activités commerciales pour leur propre enrichissement. Selon des sources proches de l’enquête du gouvernement américain, Hay a utilisé son influence, ainsi que des ressources financées par l’U.S.A.I.D., pour aider sa petite amie, Elizabeth Hebert, à créer un fonds commun de placement, Pallada Asset Management, en Russie. Pallada est devenu le premier fonds commun de placement à être autorisé par la Commission fédérale des valeurs mobilières de Vasiliev. Vasiliev a approuvé Pallada devant Credit Suisse First Boston et Pioneer First Voucher, des institutions financières beaucoup plus grandes et plus établies.

Après la création de Pallada, Hebert, Hay, Shleifer et Vasiliev ont cherché des moyens de poursuivre leurs activités alors que les fonds d’aide diminuaient. En utilisant les ressources et le financement d’I.L.B.E., ils ont créé une société de conseil privée avec l’argent des contribuables. L’un des premiers clients de la société était l’épouse de Shleifer, Nancy Zimmerman, qui exploitait un fonds spéculatif basé à Boston qui se négociait fortement en obligations russes. Selon les documents d’enregistrement russes, la société de Zimmerman a créé une société russe avec Sergei Shishkin, le chef de l’I.L.B.E., comme directeur général. Les documents d’entreprise conservés à Moscou ont montré que l’adresse et le numéro de téléphone de la société et de l’I.L.B.E. étaient les mêmes.

Ensuite, il y a le premier dépositaire spécialisé russe, qui détient les dossiers et les actifs des investisseurs en fonds communs de placement. Cette institution, financée par un prêt de la Banque mondiale, a également travaillé au profit de Hay, Vasiliev, Hebert et d’une autre associée, Julia Zagachin. Selon des sources proches de l’enquête du gouvernement américain, Zagachin, une Américaine mariée à un Russe, a été choisie pour diriger le dépôt même si elle n’avait pas le capital requis. Apparemment, il devait y avoir une séparation totale entre le dépositaire et tout fonds commun de placement utilisant ses services. Mais la sélection de Zagachin a défié ce principe des marchés ouverts: Pallada et le dépositaire étaient dirigés par des personnes ayant des liens les uns avec les autres par le biais de H.I.I.D. Ainsi, ceux-là mêmes qui étaient censés être les fiduciaires du système ont non seulement sapé l’objectif déclaré du programme d’aide de construire des institutions indépendantes, mais ont reproduit la pratique soviétique consistant à écrémer les actifs au profit de la nomenklatura.

Anne Williamson, une journaliste spécialisée dans les affaires soviétiques et russes, détaille ces conflits d’intérêts et d’autres entre les conseillers de H.I.I.D. et leurs clients supposés – le peuple russe – dans son prochain livre, How America Built the New Russian Oligarchy. Par exemple, en 1995, dans les ventes aux enchères d’initiés organisées par Tchoubaïs de propriétés nationales de premier ordre, connues sous le nom de prêts pour actions, la Harvard Management Company (H.M.C.), qui investit la dotation de l’université, et le spéculateur milliardaire George Soros étaient les seules entités étrangères autorisées à participer. H.M.C. et Soros sont devenus des actionnaires importants de Novolipetsk, la deuxième plus grande aciérie de Russie, et de Sidanko Oil, dont les réserves dépassent celles de Mobil. H.M.C. et Soros ont également investi dans le marché obligataire intérieur russe à haut rendement, subventionné par I.M.F.

Encore plus douteux, selon Williamson, a été l’achat par Soros en juillet 1997 de 24% de Sviazinvest, le géant des télécommunications, en partenariat avec Vladimir Potanin d’Uneximbank. On a appris plus tard que peu de temps avant cet achat, Soros avait écrasé le gouvernement Eltsine avec un prêt déguisé de centaines de millions de dollars alors que le gouvernement attendait le produit d’une émission d’euro-obligations; le prêt semble maintenant avoir été utilisé par Uneximbank pour acheter Norilsk Nickel en août 1997. Selon Williamson, le programme d’assistance des États-Unis en Russie était truffé de tels conflits d’intérêts impliquant des conseillers H.I.I.D. et leurs alliés Tchoubaïs financés par les États-Unis, les gestionnaires de H.M.C., les banquiers russes favorisés, Soros et les expatriés initiés travaillant sur les marchés naissants de la Russie.

Malgré la révélation de cette corruption dans les médias russes (et, beaucoup plus hésitant, dans les médias américains), la clique H.I.I.D.-Tchoubaïs est restée jusqu’à récemment l’instrument majeur de la politique d’aide économique américaine à la Russie. Il a même utilisé la Commission Gore-Tchernomyrdine de haut niveau, qui a aidé à orchestrer la coopération entre les accords pétroliers américano-russes et la station spatiale Mir. Le Défunt Forum des marchés des capitaux de la commission était présidé du côté russe par Tchoubaïs et Vasiliev, et du côté américain par le président de S.E.C. Arthur Levitt Jr. et le secrétaire au Trésor Robert Rubin. Andrei Shleifer a été nommée coordonnateur spécial des quatre sous-groupes de travail du Forum des marchés des capitaux. Hebert, la petite amie de Hay, a fait partie de deux des sous-groupes, tout comme les PDG de Salomon Brothers, Merrill Lynch et d’autres puissantes sociétés d’investissement de Wall Street. Lorsque The Nation a contacté le S.E.C. pour obtenir des informations sur les marchés des capitaux, on nous a dit d’appeler Shleifer pour commenter. Shleifer, qui fait l’objet d’une enquête de l’inspecteur général de l’U.S.A.I.D. pour détournement de fonds, a refusé d’être interviewé pour cet article. Un porte-parole du Trésor américain a déclaré que Shleifer et Hebert avaient été nommés aux marchés des capitaux par le groupe Tchoubaïs – en particulier, selon d’autres sources, par Dmitry Vasiliev.

En fait, les projets H.I.I.D. n’ont jamais été surveillés de manière adéquate par l’U.S.A.I.D. En 1996, un rapport du General Accounting Office décrivait la gestion et la surveillance du H.I.I.D. par l’U.S.A.I.D. comme « laxistes ». Au début de 1997, l’inspecteur général de l’U.S.A.I.D. a reçu des documents incriminants sur les activités du H.I.I.D. en Russie et a commencé à enquêter. En mai, Shleifer et Hay ont perdu leurs projets lorsque l’agence a annulé la majeure partie des 14 millions de dollars encore réservés au H.I.I.D., citant des preuves que les deux gestionnaires étaient engagés dans des activités à des fins de « gain privé ». Les hommes auraient utilisé leurs positions pour tirer profit d’investissements sur les marchés russes des valeurs mobilières et d’autres entreprises privées. Selon des sources proches de l’enquête américaine, tout en conseillant le gouvernement russe sur les marchés des capitaux, par exemple, Hay et son père auraient utilisé des informations privilégiées pour investir dans des obligations d’État russes. Hay et Shleifer peuvent en fin de compte faire l’objet de poursuites pénales et/ou civiles. Shleifer reste professeur titulaire à Harvard, et Hay continue de travailler avec des membres de la clique Tchoubaïs en Russie. Sachs, qui a déclaré qu’il n’investissait jamais dans des pays où il conseille et qui n’est pas impliqué dans l’enquête actuelle du gouvernement américain, reste à la tête de H.I.I.D. Après le remaniement du cabinet d’Eltsine en mars, Tchoubaïs a été déplacé à un nouveau poste de premier plan. Son rôle dans les affaires politico-économiques de la Russie avait été terni par des rapports d’enrichissement personnel. Deux exemples :

En février 1996, la Fondation Tchoubaïs pour la protection de la propriété privée a reçu un prêt sans intérêt non garanti de 2,9 millions de dollars sur cinq ans. Selon les Izvestia pro-Eltsine et pro-réforme, stolichny Bank, une institution qui bénéficie de lignes de crédit de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et de la Banque mondiale, a consenti le prêt en échange d’un petit pourcentage de la compagnie pétrolière Sibneft lorsqu’il a été vendu aux enchères, et pour le contrôle ultérieur de l’une des plus grandes banques de l’État. Tchoubaïs s’est défendu en disant que de telles pratiques étaient courantes en Occident, mais n’a fourni aucune explication raisonnable pour quelque 300 000 $ de revenus de 1996 qui ne sont pas comptabilisés par son salaire gouvernemental.
Pendant la campagne présidentielle d’Eltsine en 1996, des responsables de la sécurité ont appréhendé deux proches associés de Tchoubaïs alors qu’ils sortaient d’un bâtiment gouvernemental principal avec une boîte contenant plus de 500 000 dollars en espèces pour la campagne d’Eltsine. Selon les enregistrements d’une réunion ultérieure enregistrés par un membre de l’un des services de sécurité russes, Tchoubaïs et ses acolytes ont élaboré une stratégie pour enterrer les preuves de toute transaction illégale, tout en affirmant publiquement que toute allégation de chicanerie était l’œuvre d’ennemis politiques. Une enquête prolongée et laxiste a commencé, mais a finalement été abandonnée – une preuve supplémentaire de la résilience remarquable de Tchoubaïs. Il est resté précieux pour Eltsine en grande partie en raison de sa capacité perçue à traiter avec l’Occident, où beaucoup le considèrent encore comme un symbole de la réforme russe.
Pendant les cinq années où la clique des Tchoubaïs a présidé à l’aide économique et à la politique occidentales en Russie, elle a fait un tort énorme. En soutenant inconditionnellement Tchoubaïs et ses associés, les agents de Harvard, leurs mécènes du gouvernement américain et les donateurs occidentaux ont peut-être renforcé le nouveau système oligarchique post-soviétique. Shleifer l’a reconnu dans Privatiser la Russie, le livre qu’il a écrit avec le copain de Tchoubais Maxim Boycko, qui, avec son mécène, serait plus tard pris dans une autre indiscrétion financière impliquant la prise d’un « pot-de-vin voilé » sous la forme d’avances sur un livre sur l’histoire de la privatisation russe. « L’aide peut changer l’équilibre politique », ont-ils dit, « en aidant explicitement les réformateurs du marché libre à vaincre leurs adversaires ».

Richard Morningstar, coordinateur de l’aide américaine pour l’ex-Union soviétique, maintient cette approche : « Si nous n’avions pas été là pour financer Tchoubaïs, aurions-nous pu gagner la bataille pour mener à bien la privatisation ? Probablement pas. Quand vous parlez de quelques centaines de millions de dollars, vous n’allez pas changer le pays, mais vous pouvez fournir une aide ciblée pour aider Tchoubaïs. » Au début de 1996, après avoir été temporairement démis de ses fonctions par Eltsine parce qu’il représentait des politiques économiques impopulaires, le H.I.I.D. est venu à son secours en le plaçant sur sa liste de paie financée par l’U.S.A.I.D., une démonstration de loyauté que l’ancien administrateur adjoint de l’U.S.A.A.I.D. Thomas Dine dit qu’il soutenait. Les décideurs politiques occidentaux comme Morningstar et Dine ont dépeint Tchoubaïs comme un visionnaire désintéressé luttant contre les forces réactionnaires. Au printemps 1997, Summers l’a qualifié, lui et ses associés, d’« équipe de rêve ». À quelques exceptions près, les grands médias américains ont promulgué ce point de vue.

La politique des États-Unis à l’égard de la Russie nécessite une enquête à grande échelle du Congrès. Le General Accounting Office a enquêté sur les projets russes et ukrainiens de H.I.I.D. en 1996, mais les résultats ont été largement supprimés par la gestion timide de l’agence. L’équipe d’audit a conclu, par exemple, que le gouvernement américain avait fait preuve de « favoritisme » à l’égard de Harvard, mais cette conclusion et les documents à l’appui ont été retirés du rapport final. L’automne dernier, le Congrès a demandé au G.A.O. d’examiner les programmes d’aide de l’Europe de l’Est et le rôle de Shleifer dans la Commission Gore-Tchernomyrdin. Il faut répondre à de telles questions, mais toute enquête sérieuse doit aller au-delà de la corruption individuelle et examiner comment la politique américaine, utilisant des dizaines de millions de dollars des contribuables, a contribué à déformer la démocratie et la réforme économique en Russie et a contribué à créer une oligarchie déchaînée.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 31-03-2022 à 23:54:38   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

interview de Ziouganov par svpressa

Gennady Zyuganov: Ce n'est pas en vain que Poutine a dit que le capitalisme était dans une impasse,
nous devons donc sortir de l'impasse
Les hautes technologies, l'agriculture et la construction peuvent devenir des locomotives de l'économie

https://svpressa.ru/politic/article/329891/

La sous-secrétaire d'État américaine aux Affaires politiques Victoria Nuland et le secrétaire général adjoint de l'UE aux Affaires étrangères Enrique Mora ont discuté de sanctions supplémentaires contre Moscou pour une opération spéciale en Ukraine. Comme indiqué dans la déclaration du Département d'État, "des mesures supplémentaires pour isoler davantage la Fédération de Russie des économies américaine et européenne et du système financier international afin de créer des coûts importants pour la Russie pour ses actions" . En outre, les chefs des départements des affaires étrangères ont salué la coordination des États-Unis et de l'UE sur cette question.

Que peut Moscou contre la pression croissante, a expliqué Gennady Zyuganov , président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie.
- Le 29 mars, une réunion des députés avec la direction du gouvernement de la Fédération de Russie a eu lieu à la Douma, - dit Gennady Zyuganov . - L'équipe du Cabinet était représentative : tous les vice-premiers ministres, les principaux ministres. Le Premier ministre Mikhail Vladimirovich Mishustin a expliqué comment le Cabinet des ministres voit la situation et a parlé des mesures prises par le gouvernement.

Ce n'est pas un hasard si, le jour du rapport du gouvernement, nous avons publié dans les journaux Pravda et Sovetskaya Rossiya notre programme « Vingt mesures urgentes pour la transformation de la Russie ».
Ce programme a été réalisé. Sa validité est pleinement confirmée par l'expérience des entreprises de notre peuple, le travail des gouverneurs et des maires "rouges". Le programme est né assez difficile, mais répond à tous les défis modernes.
S'adressant aux membres du Cabinet des ministres, j'ai particulièrement souligné que lors de l'élaboration du programme, nous avons été guidés par le fait qu'une nouvelle réalité s'est développée dans le monde. Ce n'est pas en vain que Poutine a dit que le capitalisme était dans une impasse, nous devons donc sortir de cette impasse. De plus, une guerre hybride sans merci a été déclarée au pays.

Nous avons perdu la guerre information-psychologique au tournant des années 80 et 90. Et en 1991, ils ont perdu le pays soviétique. On nous a alors prouvé que si les citoyens de l'URSS se dispersaient dans des appartements nationaux, ils seraient heureux. En fait, nous avons rompu les liens établis depuis des siècles et condamné les gens à se noyer un par un.

Aujourd'hui, la situation est également très grave. Plus de 5 500 sanctions nous ont été imposées - l'histoire n'a rien connu de tel. Les Américains ont décidé de nous étouffer, de plonger l'Europe dans une crise et de déclarer une guerre commerciale à la Chine - ils n'ont pitié de personne. Et tout cela se déroule dans le contexte d'une opération militaire spéciale de la Fédération de Russie - une tentative de débarrasser l'Ukraine fraternelle de Bandera et du nazisme.

« SP » : - Dites-nous en plus sur les mesures que vous proposez au gouvernement.

« Vingt mesures urgentes est un véritable programme qui va aider le pays à sortir d'une crise difficile. Cela nécessite une économie de mobilisation. C'est-à-dire la mobilisation de toutes les ressources, l'étroite cohésion de la société et l'adoption la plus énergique de lois prioritaires.
Par conséquent, j'ai remis au Premier ministre non seulement les "Vingt mesures urgentes", mais également un programme d'éradication du fascisme dans l'Allemagne d'après-guerre, qui peut constituer la base d'un travail sur la dénazification de l'Ukraine. De plus, j'ai joint une liste de communistes et de nos militants qui ont été persécutés ces derniers temps. Malheureusement, la police continue de se déchaîner et Russie unie, comme à son habitude, fait semblant de ne rien remarquer.

De plus, j'ai remis à Mishustin sept de nos factures et huit notes concernant la situation réelle dans tous les domaines de l'économie russe.
J'ai surtout insisté sur la nécessité de contrecarrer la dangereuse déstabilisation à l'intérieur du pays. Et il a rappelé que le Parti communiste avait insisté pour adopter un budget de développement de 33 000 milliards de roubles, que Siluanov et ses acolytes libéraux ont finalement coupé jusqu'à l'os.
Dans le budget de développement, nous avons proposé de doubler les dépenses dans le domaine social, ainsi que de soutenir les citoyens en fixant un salaire vital de 25 000 roubles par mois, afin que ni la pension ni le salaire ne puissent être inférieurs à ce montant.
Au lieu de cela, dans le budget adopté, les dépenses sociales ont été réduites de 670 milliards de roubles. A mon avis, ce n'est pas qu'une erreur. C'est une décision qui sape la possibilité de développer le pays.
J'ai également rappelé: les communistes ont déclaré à plusieurs reprises l'inadmissibilité d'exporter l'or extrait à l'étranger. Au cours des deux dernières années, environ 600 tonnes d'or ont été sorties de Russie. Maintenant, ce serait très utile. Nous avons déclaré que les recettes en devises devaient rester dans le pays et qu'au moins 50% de celles-ci devaient être prises par l'État. Mais au lieu de cela, la monnaie a été librement exportée à l'étranger, et maintenant aussi 300 milliards de dollars de nos réserves en Occident ont été arrêtés.
Nous avons également dit qu'il est inacceptable de privatiser les MUP et les SUE. Et là où ils ont été privatisés, ils ne savent plus quoi faire face à la hausse des prix des médicaments et de la nourriture.

"SP": - Comment voyez-vous une issue à la situation ?

«Nous devons construire l'ensemble de notre politique financière et économique d'une manière nouvelle. Il faut orienter nos réserves et nos ressources vers le développement du pays et le soutien des citoyens, et non pour nourrir l'oligarchie.
Nous pensons que nos principales priorités sont le développement des hautes technologies et la restauration des capacités de production, ce qui nous permettra de construire une économie forte et indépendante. Et cela implique des investissements dans la science fondamentale. J'ai cité en exemple notre université universitaire de recherche nationale de Saint-Pétersbourg nommée d'après Zhores Alferov . Elle a été fondée par ce scientifique exceptionnel, lauréat du prix Nobel, membre du parti communiste. Dans l'enceinte de cette université, un lycée de physique et de mathématiques, une université et une production ultramoderne de haute technologie se sont combinés.
J'ai invité des membres du Cabinet des ministres à lui rendre visite pour voir de mes propres yeux comment de grands scientifiques travaillent avec des gars talentueux. J'ai également proposé au gouvernement d'adopter notre projet de loi "Éducation pour tous" car le système d'éducation actuel - selon les manuels de Soros - est tout simplement en train de ruiner le pays.
Ce qui en ressort peut être vu sur l'exemple de l'Ukraine. Dans les manuels ukrainiens, à partir de la 4e année, la haine pour notre pays, pour tout ce qui est russe et soviétique, le mépris pour les participants à la Grande Guerre patriotique est cultivé. Loué les nazis et Bandera, dont les mains sont jusqu'aux coudes en sang.
En un mot, notre projet de loi est sur la table du cabinet, et nous insistons pour son adoption immédiate.
À notre avis, une attention particulière devrait être portée à l'électronique, aux machines-outils, à la robotique et à l'intelligence artificielle. Nous avons montré comment il est possible de résoudre des problèmes dans ces domaines - nous avons mis sur la table les propositions de nos plus grands directeurs et scientifiques de l'Académie russe des sciences. Dans le même temps, ils ont accordé une attention particulière aux gars qui sont engagés dans le domaine des technologies informatiques. Il ne faut pas les évincer du pays, mais tenir une réunion avec eux, proposer de vrais programmes, montrer l'avenir. Et prenez les plus talentueux sous votre aile. De nombreux spécialistes qui ont quitté le cordon sont prêts à revenir. Adoptons donc une loi distincte sur la collaboration avec eux.

La Chine montre que cela est possible - elle a renvoyé ses mathématiciens, physiciens, programmeurs de l'étranger et progresse avec succès.
Afonin , Kashin , Kolomeitsev , Kalachnikov , Novikov et Gavrilov ont étudié ici l' expérience chinoise . Chacun d'eux a fait un rapport lors d'une réunion avec des membres du gouvernement, présentant diverses orientations du programme anti-crise du Parti communiste.

« SP » : - Le Cabinet a-t-il écouté vos recommandations ?

- Après nos discours, le Premier ministre Mishustin a personnellement noté que la réunion s'est avérée extrêmement fructueuse. Selon les propositions que je lui ai faites - et il s'agit d'une douzaine de documents et demi - le Premier ministre a donné des instructions appropriées.
Mishustin a également raconté comment il a organisé un système de contrôle sur toutes les instructions données aux ministres et au sous-ministre - c'était très intéressant. De plus, il a invité notre équipe à visiter le centre de contrôle, qui a été créé près de l'hôtel "Ukraine".

« SP » : - La hausse des prix alimentaires a-t-elle été évoquée lors de la réunion ?

- La sécurité alimentaire, à notre avis, est impensable sans la mise en œuvre de nos trois programmes, comme l'ont insisté Kashin, Kolomeitsev, Kalachnikov. Ces programmes sont basés sur l'expérience des entreprises populaires. Même dans les conditions actuelles de croissance rapide des prix, leurs produits n'augmentent pas de prix de plus de 5 %. Dans le même temps, il est produit selon les meilleures normes soviétiques - qu'il s'agisse de viande, de produits laitiers, de fromages, de conserves. Nous avons supprimé toutes les "couches" inutiles dans l'organisation de la production. En conséquence, nos entreprises fonctionnent de manière extrêmement efficace.
Je crois qu'il est impossible de résoudre le problème de la sécurité alimentaire sans créer de telles entreprises dans chaque région.
A cela s'ajoutent nos programmes d'aménagement durable du territoire et de soutien au génie agricole, autrefois approuvés par le Conseil d'Etat.

Nous avons spécifiquement souligné que les hautes technologies, la science et l'éducation de classe, ainsi que le développement de l'agriculture et de la construction, sont les locomotives dans des conditions difficiles pour l'économie. Si la construction n'est pas soutenue maintenant par des prêts bon marché, le développement des centres de district et des petites villes deviendra impossible.
Un accent particulier a été mis sur le développement de l'aviation civile. Je dois dire que Mishustin et Manturov ont expliqué en détail comment ils tentent maintenant de surmonter les difficultés dans ce domaine. Je leur ai dit que j'étais dans les 15 usines d'avions. En URSS, je vous le rappelle, ils produisaient 30 types d'avions et produisaient 1 500 avions de ligne civils par an. De plus, aucun d'entre eux n'avait un seul détail étranger !
Nous avions une excellente gamme d'avions. En 1991, il y avait entièrement certifiés, les derniers paquebots de l'époque, prêts pour la production en série. Mais ils ont tout gâché pour Boeing et Airbus ! Et maintenant, nous devons de toute urgence restaurer l'industrie aéronautique. Un pays réparti sur 11 fuseaux horaires ne peut pas dépendre de l'aviation civile étrangère !
Maintenant, le Cabinet semble avoir activé tous les leviers pour corriger la situation, mais beaucoup de temps, malheureusement, a été perdu.

Enfin, j'ai porté une attention particulière à quatre mesures de protection des citoyens. Tout d'abord, je le répète, nous avons besoin d'un salaire vital de 25 000 roubles, sinon la Russie continuera de s'éteindre.
La deuxième mesure est la régulation des prix des biens essentiels. Le projet de loi correspondant que nous avons préparé est sur la table du gouvernement. Il faut le prendre immédiatement !
La troisième mesure est que le paiement du logement et des services communaux ne doit pas dépasser 10 % du revenu familial. Et la quatrième mesure est d'annuler immédiatement la réforme cannibale des retraites.

Ces quatre mesures pourraient sensiblement améliorer l'ambiance dans le pays.
J'ai également dit au Premier ministre comment nous nous préparons pour le 100e anniversaire de la formation de l'URSS. A montré le livre « Crystal of Growth. Au miracle économique russe. Et il a proposé de tenir des audiences sur les matériaux de ce travail avec la participation de toutes les branches du gouvernement. Le livre résume les 150 ans d'expérience du développement de la Russie, toutes ses étapes. Et la plus marquante fut la modernisation léniniste-stalinienne de 1929 à 1955. Durant cette période, le taux de croissance de l'économie soviétique a atteint 13,8 %, et la population, malgré la terrible guerre vécue, a augmenté de 46 millions de personnes !
C'est le résultat affiché par le grand pays soviétique sous la direction du Parti communiste ! Et aujourd'hui, j'en suis sûr, nous devons mettre cette expérience en service !


Edité le 31-03-2022 à 23:56:50 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 22-04-2022 à 21:52:56   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un long discours de Ziouganov rappelant les succès de l'URSS comparés à la situation actuelle et les tâches à réaliser.

“Le programme de la Victoire”. Article de Guennadi Ziouganov dans la Pravda | Histoire et société
https://histoireetsociete.com/2022/04/22/le-programme-de-la-victoire-article-de-guennadi-ziouganov-dans-la-pravda/

“Le programme de la Victoire”. Article de Guennadi Ziouganov dans la Pravda

22 AVRIL 2022

Ce que je n’arrive pas à comprendre de la part des communistes français qui ont vécu pourtant le fiasco et la propagande de l’hégémonie criminelle du capital anglo-saxon dans le monde, et la manière dont des nations souveraines deviennent la cible principale de “ses soutiens à Washington, Londres, Bruxelles et autres centres du néocolonialisme moderne”qui appellent à la guerre, mentent, inventent des crimes dont ils sont les seuls coupables, des sanctions à l’intervention armée directement ou par procuration, n’en tirent aucune leçon et préfèrent mettre la cocarde de l’infamie plutôt qu’écouter ce que disent les communistes du pays . Pourtant ce que dit ici Ziouganov mérite d’être entendu. (note de danielle bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/party-live/cknews/210053.html

________________________



20 avril 2022

En 2022, nous étions pleins d’espoir à l’idée que cette année resterait dans nos mémoires comme celle d’une grande et belle fête – le 100e anniversaire de la formation de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Le centenaire du plus grand État, qui a été le premier au monde à fonder sa politique sur la justice, l’égalité, les droits de l’homme et la dignité du travail, la protection des mères et des enfants, et l’amitié fraternelle entre les peuples. Mais l’histoire a procédé à des ajustements sévères et nous a présenté les défis les plus sérieux de ces trois dernières décennies, lorsque des traîtres et des renégats, alliés à nos ennemis extérieurs, ont procédé à la destruction criminelle du pays soviétique.

En réponse à la volonté de la Russie de bloquer les plans agressifs de l’OTAN qui, depuis des années, resserre son étau sur nos frontières, de protéger la souveraineté et la sécurité des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk et de libérer le peuple ukrainien frère de la junte nazie-banderiste retranchée sur ses terres, l’Occident a finalement perdu son masque de “partenaire” et de diplomatie civilisée. Il s’est ouvertement déclaré prêt à lancer une frappe mortelle sur notre pays, qu’il considère comme décisive dans la guerre hybride annoncée contre nous.

Une nation née dans les batailles

Plus de 6 000 sanctions ont été imposées à la Russie récemment. Cela n’est jamais arrivé à aucun pays auparavant. Un sabotage économique, politique et informationnel, d’une ampleur sans précédent, a été déclenché contre nous, dont le but est non seulement de forcer notre Puissance à abandonner toute prétention à l’indépendance et à l’affirmation de ses intérêts légitimes, mais aussi de la détruire en tant qu’État souverain unique. Après avoir contesté l’hégémonie criminelle du capital anglo-saxon dans le monde, nous nous retrouvons aujourd’hui la cible principale de ses soutiens à Washington, Londres, Bruxelles et autres centres du néocolonialisme moderne. Essayant de faire face à la crise la plus profonde, dans laquelle le système capitaliste mondial s’enfonce inexorablement, les mondialistes cherchent à tout prix à maintenir leur pouvoir sur la planète. Et pour cela, ils ne reculent devant rien, jusqu’à la provocation pure et simple de la troisième guerre mondiale, dans le feu de laquelle ils espèrent se débarrasser des problèmes insolubles générés par l’impasse de la politique du capital.

Il y a 20 ans, dans mon livre intitulé La Mondialisation et le Destin de l’Humanité, traduit dans de nombreuses langues, j’ai mis en garde contre les défis alarmants auxquels nous serions inévitablement confrontés au XXIe siècle en raison de la crise du modèle libéral de gouvernance mondiale. J’ai analysé en profondeur les motivations agressives des impérialistes américains et de leurs sous-fifres. La perspective de l’émergence de nouveaux pôles de puissance mondiaux sous la forme de la Chine et de l’Inde a été soulignée. À l’époque, ces pays étaient au seuil d’une croissance économique rapide. Peu de gens prenaient ces pays au sérieux en tant qu’alternative à l’hégémonie américaine. Mais c’est désormais clair : l’alliance de la Russie avec ces puissances asiatiques balaie le “rêve américain” d’inspiration fasciste d’un monde unipolaire. Le projet de déshumanisation totale mené par Washington.

La discussion sur les défis à venir pour notre planète s’est poursuivie dans le livre La Russie dans le viseur du Globalisme. Il détaillait l’histoire de notre confrontation politique, économique et spirituelle avec l’Occident.

Et dans les livres Le pivot russe de la puissance et Le monde russe sur deux axes j’ai montré en détail que c’est notre pays, appuyé sur le grand héritage de la civilisation soviétique, qui maintenant, au XXIe siècle, se trouvera, comme cela s’est produit plus d’une fois auparavant, au centre de l’affrontement avec l’impérialisme anglo-saxon.

L’essence de notre opposition à l'”Occident collectif” a été exprimée en 1938 par le philosophe allemand Walter Schubart, qui a quitté l’Allemagne après l’arrivée au pouvoir des nazis : « La tâche de la Russie est de restaurer l’âme humaine. C’est la Russie qui possède ces pouvoirs que l’Europe a perdus ou détruits en son sein… Seule la Russie est capable d’insuffler une âme à la race humaine qui périt à cause de la convoitise et de l’égoïsme ».

Aujourd’hui, tout cela se confirme sous nos yeux.

Les actions de la Russie et de ses alliés rencontrent une résistance farouche de la part des mondialistes qui sont en train de perdre le contrôle de la planète. Dans cette confrontation, ils sont prêts à franchir toutes les barrières politiques, juridiques et morales. Nous devons relever ce défi avec courage, persévérer et gagner. Comme nous avons toujours triomphé face aux adversaires les plus redoutables.

Le fait que le défi actuel nous tombe dessus l’année du centenaire de l’État soviétique est profondément symbolique. Le souvenir de son expérience unique de la victoire nous emplit de la responsabilité de préserver les grandes réalisations de nos pères et grands-pères, obtenues au prix d’efforts sans précédent et de dizaines de millions de vies. Et nous inspire la foi que nous célébrerons l’anniversaire de l’URSS non seulement comme une date solennelle, mais aussi comme la fête de l’entrée dans l’ère de la purification de la souillure hostile. Dans l’ère de notre propre renaissance.

Notre vaste pays, infiniment riche en ressources spirituelles et naturelles, a toujours été l’objet de visées agressives de la part des dirigeants de l’Occident. L’assujettissement des terres russes leur a donné l’occasion de résoudre le problème de la domination politique et économique sans partage. Mais leurs intentions étaient invariablement écrasées par le bouclier imparable de la grande Russie.

Après la victoire de la grande révolution socialiste d’octobre, les peuples de notre pays se sont engagés sur la voie de la construction d’une société de justice sociale, libérée de l’exploitation et de l’inégalité. La Russie a cessé d’être une partie dépendante du système capitaliste mondial. Ses ressources colossales ont été mises au service du peuple, et non d’une poignée d'”élus” maîtres de la vie. Notre patrie est devenue un phare pour les travailleurs du monde entier. Son exemple unique a conquis le cœur de millions de personnes dans le monde entier.

Le capital mondial n’était pas prêt à accepter une telle évolution. Poussés par la soif de profit et le désir de maintenir leur domination de classe, ses agents ont commencé à organiser une nouvelle “croisade” contre la Russie. Cette fois contre la Russie soviétique. Leur objectif était de renverser le pouvoir des travailleurs et de faire de notre pays une périphérie coloniale des grandes puissances impérialistes.

Le 23 décembre 1917, moins de deux mois après la révolution socialiste, la Grande-Bretagne et la France ont conclu un accord criminel visant à diviser le territoire de l’ancien Empire russe en sphères d’influence. Le Caucase, riche en pétrole, et les régions cosaques du sud de la Russie sont inclus dans la zone d'”intérêt prédominant” de la Grande-Bretagne. La France souhaite recevoir la Crimée et la fertile Ukraine avec son industrie métallurgique développée. Les États-Unis se sont joints à l’accord anglo-français et à la préparation de l’intervention contre notre pays. Ils revendiquent la Sibérie et l’Extrême-Orient, riches en ressources. Le Japon a également exigé sa “part du gâteau”. Le 1er janvier 1918, il fait entrer des navires de guerre dans le port de Vladivostok sous le prétexte de la “protection” de ses sujets.

L’Occident ne pouvait réaliser ses projets que s’il renversait le pouvoir soviétique. Mais il était devenu un obstacle insurmontable aux ambitions de l’oligarchie internationale. C’est Lénine et le parti des bolcheviks qui ont réussi à sauver le pays, à le sauver de la désintégration et de la destruction. Pour défendre notre patrie, tant dans la bataille contre l’Entente que dans la guerre civile sanglante déclenchée par ses complices à l’intérieur de la Russie.

L’adversaire, qui voulait nous détruire, faisait face à une jeune République soviétique, pas encore totalement consolidée, mais prête à se battre courageusement, sur la base des principes socialistes. De la croyance dans les idéaux de justice et de fraternité. De la conviction du peuple qu’il avait raison. De leur volonté inébranlable de construire un pays dont les politiques seraient subordonnées aux intérêts de l’ensemble de la société, et non à ceux des nouveaux riches avides. L’Armée rouge n’est pas la seule à avoir affronté l’ennemi au cours de ces années difficiles. Les batailles se déroulaient alors sur deux fronts – le militaire et l’économique. Et le pays soviétique a pu vaincre l’ennemi précisément parce qu’il a gagné sur les deux fronts.

De cette victoire historique est né, en décembre 1922, un grand État – l’URSS. Dans les frontières du nouvel État se sont réunis des peuples frères, des peuples de même sensibilité qui, dans leur lutte commune pour un avenir meilleur, ont ouvert une nouvelle ère non seulement dans leur propre histoire, mais aussi dans l’histoire du monde entier. Ensemble, ils devaient construire un pays puissant, le défendre contre l’invasion nazie, faire renaître la patrie après la Grande Victoire et le conduire vers de nouvelles réalisations et de nouveaux sommets.

Une politique de guerre contre nous

Un siècle plus tard, nous abordons à nouveau la bataille avec l'”Occident collectif” avec le bagage du capitalisme sauvage qui nous a détruits pendant les trois décennies qui ont suivi l’effondrement perfide de l’URSS. Ce terrible bagage sous la forme d’une énorme perte de population, une vraie catastrophe nationale, d’une crise économique, d’une industrie mitée, d’un retard technologique, d’une dangereuse dépendance aux importations et d’une “cinquième colonne” libérale qui conserve une forte influence et se tient maintenant du côté de nos adversaires. Tout cela les aide à faire la guerre contre notre pays. Pour tenir bon dans cette guerre et emprunter la voie salutaire d’un développement indépendant, nous devons nous débarrasser du cancer d’une politique qui est en guerre contre son propre peuple.

Nous devons appeler les choses par leur nom : Pendant 30 années consécutives, le système socio-économique qui nous a été imposé a agi comme un ennemi intérieur contre la Russie. Il l’a détruite dans les années 90, lorsque, sur fond de “fraternisation” avec l’Occident, nous sommes tombés dans un abîme de dégradation. Et il a poursuivi son travail subversif même après que nous ayons revendiqué notre droit à nous libérer des dictats extérieurs, à mener une politique indépendante et à rétablir une véritable souveraineté.

Cette politique, qui a été menée pendant toutes ces années sous la dictée des centres transnationaux du capital mondial, tels que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce, a causé d’énormes dommages à notre pays. Sous l’impulsion de ces structures, nous avons systématiquement construit un système de capitalisme périphérique, voué à un retard permanent et à une crise chronique, comme l’a brillamment démontré Vladimir Lénine dans son ouvrage “Le développement du capitalisme en Russie” à la fin du XIXe siècle. Près de cent ans après sa rédaction, le grand pays qui, grâce au socialisme, avait atteint des sommets sans précédent dans son développement, a été rejeté dans une tentative de le transformer à jamais en un appendice de l’Occident pour les matières premières, sans même qu’il ose rêver d’un développement indépendant réussi.

La privatisation prédatrice des biens de l’État, leur transfert pour une bouchée de pain à une oligarchie qui, au début des années 90, s’était développée sur la base d’une économie parallèle criminelle, a entraîné la destruction et le pillage de milliers d’entreprises. Elle a transformé la main-d’œuvre et les ressources naturelles du pays en une source d’enrichissement pour des parasites avides qui ne voulaient rien investir dans son développement. Leurs fabuleux profits, obtenus en dévalisant la Russie, ont été investis dans des yachts de luxe et des manoirs dans les stations balnéaires étrangères les plus chères. Aujourd’hui, une grande partie de ces biens a été saisie en Occident dans le cadre de la campagne de sanctions. Mais les vertueux “législateurs” étrangers ne pensent même pas à le rendre au peuple russe. Tout d’abord, notre pays a été volé par des Gaïdars et des Tchoubaïs locaux. Et maintenant, il est à nouveau dévalisé par des voyous étrangers.

Les cyniques conservateurs de la privatisation ont reconnu depuis longtemps et publiquement qu’ils n’avaient même pas pensé à un quelconque avantage pour l’État au cours de ce processus criminel. Leur tâche principale était de créer une nouvelle classe de propriétaires à partir d’anciens spéculateurs véreux, d’arracher les plus grands actifs du pays des mains du peuple et ainsi “d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil du communisme”. Mais ce clou, ils l’enfonçaient perfidement non seulement dans le régime soviétique détesté, ils l’enfonçait dans notre avenir, qu’ils ont volontiers sacrifié dans l’intérêt des ennemis de la Russie. Et aujourd’hui, ils fuient le pays, craignant la responsabilité et la juste rétribution de leurs actes, à l’instar de Tchoubaïs.

Une autre conséquence dévastatrice de l’effondrement lâche de l’URSS et du système soviétique est la prise en main rapide et massive de l’industrie nationale par le capital étranger. Selon l’Académie des sciences, jusqu’à récemment, les capitaux étrangers représentaient 65 % du total. Et dans un certain nombre des industries les plus importantes, la proportion atteint 75 à 95 %. Le contrôle externe de notre économie et de notre industrie est l’une des principales raisons pour lesquelles le véritable remplacement des importations, promis à maintes reprises depuis les hautes tribunes, n’a pas été mis en œuvre, même dans les domaines stratégiquement importants, dont dépend directement la sécurité nationale. C’est ce qui est le plus douloureux pour nous dans le contexte du racket des sanctions qui a été déclenché contre la Russie.

Ceux qui l’ont orchestré ont été considérablement “aidés” par la politique financière menée pendant toutes ces années par le FMI – une politique étatique de nom mais anti-étatique par essence. Elle a légitimé une pratique absolument aventureuse consistant à placer une partie importante des réserves de change du pays en dollars et en euros dans des banques occidentales. C’est-à-dire dans les institutions financières de ceux qui, depuis longtemps, ont cessé de cacher leurs intentions hostiles envers notre pays. Cette année, dans le cadre des “sanctions infernales”, comme on les appelle à Washington, qui dicte à ses satellites un scénario de guerre économique contre la Russie, nous avons reçu de nos “partenaires occidentaux” un coup financier, dont le parti communiste avait prévenus depuis longtemps. Un danger dont le “parti au pouvoir” ne voulait même pas discuter. L’Occident a “saisi” près de la moitié des 640 milliards de dollars de réserves de devises étrangères russes.

S’ajoute à ce détournement financier flagrant le fait que 600 tonnes d’or – la totalité de notre production en deux ans – ont été retirées de Russie pour être stockées à l’étranger sur la période 2020-2021. Dans la situation actuelle, ce stock nous serait très utile. Mais lui aussi a été sacrifié à la manipulation irresponsable des réserves financières de l’État.

L’adhésion de notre pays à l’Organisation mondiale du commerce – OMC, qui a eu lieu en 2012 malgré notre résistance opiniâtre et grâce aux votes du parti Russie Unie à la Douma, a eu un impact extrêmement négatif sur l’économie et l’industrie. Depuis près de 10 ans, l’OMC sert de barrière “légalisée” à une véritable substitution des importations et à la sécurité alimentaire et pharmaceutique dans notre pays. Lorsque nous avons rejoint l’organisation, nous nous sommes chargés de 23 000 obligations supplémentaires envers d’autres États et partenaires commerciaux. Or ces obligations ne visaient qu’à détruire l’économie et l’industrie nationales. A saper leur capacité et à fonctionner dans l’intérêt des sociétés et des exportateurs occidentaux – ce qui est le véritable objectif de l’OMC, qui a été créée précisément pour servir ces intérêts.

Après que, sans exagération, la décision criminelle d’adhérer à l’organisation ait été passée en force, le KPRF a soumis cinq fois à la Douma un projet de loi visant à s’en retirer. Mais ils n’ont pas voulu nous entendre, même lorsqu’il est devenu absolument clair que l’étau des sanctions occidentales se resserrait et ne se desserrerait pas.

Ne pas traîner à réparer les erreurs !

La vulnérabilité de l’économie russe aux intrigues hostiles, prévue par les architectes des “réformes” du marché, a d’ailleurs été reconnue dans la stratégie de sécurité nationale signée en juillet 2021 par le président Poutine. On peut y lire : “Des pays ennemis tentent d’utiliser les problèmes socio-économiques de la Fédération de Russie pour détruire son unité interne… Des méthodes indirectes visant à provoquer une instabilité à long terme au sein de la Fédération de Russie sont de plus en plus utilisées.

En accord avec cette évaluation, nous avons appelé les dirigeants du pays à adopter enfin une véritable politique socio-économique qui soit en accord avec elle. Effectuer un changement fondamental de la trajectoire vicieuse à laquelle elle s’est soustraite depuis de nombreuses années. Le Parti communiste a insisté sur le fait que les orientations fondamentales du président, formulées dans ses décrets de mai 2012 et 2018 – surmonter la crise démographique, la pauvreté de masse, réaliser une percée technologique et rejoindre la liste des cinq premières économies – ne peuvent être réalisées sans cela. Mais nous n’avons pas été entendus, même à ce moment-là.

Aujourd’hui, alors que l’ennemi nous pousse sans relâche vers l’effondrement économique, il n’est plus possible de tarder à corriger les erreurs systémiques accumulées. Nous devons prendre des décisions sévères et fondées sur des principes qui mettront fin à la pratique destructrice des “réformes” prédatrices du pays au profit du capital transnational. Plus tôt ces décisions seront prises, mieux nous pourrons nous opposer à toute machination visant à déstabiliser l’État russe et à mettre notre pays à genoux.

Oui, l’économie russe est affectée négativement par les sanctions en raison de la position indépendante que nous avons adoptée en matière de politique étrangère. Mais il est également clair que ce n’est qu’avec la reprise en main de la politique intérieure, la mobilisation et la consolidation étroite de la société que nous pourrons répondre à toute machination de l’extérieur. Les difficultés actuelles ne sont pas comparables au défi lancé au pays soviétique par l’Entente qui a tenté de renverser les bolcheviks. Ni avec les épreuves qui l’ont frappé dans les années 1940, lors de l’invasion d’Hitler. Et les pertes actuelles de notre économie dues à des facteurs externes ne sont pas non plus comparables aux pertes subies par l’économie soviétique dans la première moitié du 20e siècle.

Mais il faut comprendre que, contrairement à l’Union soviétique, qui s’est sortie des pires épreuves et a compensé les pertes les plus lourdes par l’économie de la création et du développement, notre pays ne pourra connaître une véritable croissance économique et une substitution accélérée aux importations que s’il abandonne le système de pourrissement socio-économique. L’histoire récente de la Russie a clairement montré que le capitalisme criminel-oligarchique peut apporter encore plus de destruction au pays, l’entraînant dans une crise encore plus grave qu’un affrontement avec son adversaire militaire le plus redoutable.

S’adressant aux dirigeants du gouvernement dans un rapport de la Douma d’État, j’ai déclaré sans ambages : le modèle libéral de gouvernement est totalement en faillite et dépassé. La tâche d’un développement indépendant et tourné vers l’avenir, dont dépend la solution de notre survie dans les circonstances actuelles, exige que nous abandonnions ce modèle de manière décisive et définitive. Dans les conditions actuelles, nous n’avons pas d’autre choix que de répondre à l’exigence de notre programme : procéder à une refonte complète des principes de gestion économique et sociale.

Les résultats d’une enquête menée par la Banque centrale auprès d’experts après l’annonce des “sanctions infernales” à la Russie : ils prévoient que l’économie se contractera de 10 % et que l’inflation atteindra 20 % d’ici la fin de l’année. Dans le même temps, les avertissements concernant une baisse significative des revenus réels et des pertes d’emploi deviennent de plus en plus persistants. Cependant, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre courage et de permettre un effondrement qui pourrait provoquer un bouleversement social.

Le pays a toutes les chances non seulement d’éviter cela, mais aussi d’atteindre un niveau de développement fondamentalement nouveau, ce qui a été empêché par la dépendance à l’égard des recettes des institutions financières occidentales et des capitaux étrangers qui fuient désormais la Russie. Afin de résoudre cette tâche historique, il est nécessaire de mettre en œuvre de toute urgence les mesures que nous proposons, en nous appuyant sur notre programme de relance économique et sociale “10 étapes pour une vie décente”. Sur l’expérience exceptionnelle de l’État soviétique. Sur les meilleures réalisations modernes de la Chine socialiste, le pays à la croissance la plus rapide au monde, et d’autres pays qui résistent avec succès aux diktats des mondialistes occidentaux. Ils sont sur la voie souveraine du développement et de la création.

Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de la démagogie sur la substitution des importations, dont nous abreuvent les administrateurs libéraux impuissants, mais d’une nouvelle industrialisation, d’une relance de la production nationale, en surmontant l’énorme retard dans des domaines tels que l’ingénierie des machines-outils, la microélectronique, la robotique.

Les grands propriétaires ne sont pas disposés à investir dans le renouvellement technologique du pays. Le travail de la plupart des citoyens russes est clairement sous-évalué. Des millions de personnes reçoivent ce qui ne peut être décrit que comme une misérable aumône. Dans le même temps, ils voient les revenus générés par leur travail s’écouler dans les poches des nouveaux riches. Un système fondé sur l’exploitation, gangrené par la corruption et répondant à l’enrichissement fantastique des oligarques est incapable de stimuler la reprise du potentiel industriel et la croissance de la productivité. Si ce système persiste, si les tentatives de s’accrocher à l’ancien cours se poursuivent, la Russie ne sera pas en mesure de s’assurer une véritable indépendance et de prendre la place qui lui revient dans le monde.

Nos prochaines étapes devraient être basées sur une compréhension claire qu’il est temps d’abandonner de manière décisive le rôle prédominant du capital bancaire et financier dans l’économie. Nous avons l’obligation d’assurer les conditions du développement des secteurs qui créent les valeurs matérielles nécessaires à l’échelle de la société.

Il est temps d’arrêter d’alimenter le public avec des mythes sur la main “régulatrice” du marché, sur les miracles de prospérité que promet la libre entreprise. Pour sauver l’économie nationale, et donc le pays, il faut mettre fin au mensonge du fondamentalisme libéral. Il doit être remplacé par la prise de conscience que, dans la lutte pour l’indépendance et la sécurité durable, nous ne pouvons pas nous passer d’une nouvelle et vaste industrialisation qui exige la mobilisation maximale de toutes nos ressources.

Si, dans un contexte de sanctions destinées à nous étrangler, le gouvernement continue à mener des politiques visant à indemniser les oligarques et les spéculateurs plutôt que de soutenir globalement la production industrielle, l’agriculture, la médecine, la science et l’éducation, nous ne pourrons pas gagner sur le front financier et économique. L’économie oligarchique basée sur les clans l’a prouvé à maintes reprises : elle est incapable d’agir pour le bien de l’État et de la société, de travailler dans leur intérêt. Et dans les situations difficiles, cela devient particulièrement évident. Nous insistons pour que l’oligarchie soit retirée de la gouvernance économique. Nous insistons sur la poursuite de la voie de la justice et du développement, en adoptant notre programme de renaissance du pays et l’expérience des victoires socio-économiques exceptionnelles du socialisme qui le sous-tend.

La modernité des plans de Staline

L’histoire n’a pas connu de tels exploits militaires et de telles prouesses de construction pacifique que ceux réalisés par le pays soviétique. En seulement cinq ans après la révolution d’octobre, la jeune République soviétique a réussi à se relever d’une économie paralysée et d’une famine de masse, des pertes de guerre et des destructions gigantesques, de la pauvreté et des épidémies, pour aboutir à la Nouvelle politique économique et au GOELRO et à la création de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Cet exploit de portée universelle paraît encore plus grand si l’on se souvient que ces mêmes cinq années ont été le théâtre d’épreuves aussi terribles que la guerre civile et l’intervention de grands pays occidentaux. Et elles avaient été précédées par les trois années prérévolutionnaires de la Première Guerre mondiale.

Au début de 1921, la production industrielle de la Russie soviétique ne représentait que 12 % du niveau d’avant-guerre de 1913. La production de la grande industrie avait été divisée par 7 par rapport à la même année 1913. En 1920, moins de 64 % de la récolte de céréales d’avant-guerre a été produite. La plupart des mines étaient détruites. Peu d’usines et de fabriques étaient en activité. La dévastation régnait à la ville et à la campagne.

Afin de commencer à produire des produits industriels en URSS dans les années 20 et d’atteindre des taux de croissance énormes dans les années 30, il était nécessaire de construire cette production à partir de zéro. Pour préserver le pays soviétique, il fallait remplir la condition la plus difficile : croître plus vite que tous les pays occidentaux, tout en résolvant des problèmes d’innovation beaucoup plus complexes que n’importe lequel d’entre eux. En fait, c’était un défi de la même ampleur que celui auquel nous sommes confrontés aujourd’hui. Ce n’est pas une coïncidence si les mots de Joseph Vissarionovich Staline, avec lesquels il a exposé en 1925, au XIVe Congrès du PCUS(b), l’objectif intransigeant de la percée économique, sonnent comme s’ils étaient prononcés aujourd’hui :

« Nous devons faire de notre pays un pays économiquement indépendant, fondé sur le marché intérieur… Nous devons construire notre économie de façon à ce que notre pays ne devienne pas un appendice du système capitaliste mondial, qu’il ne soit pas inclus dans le schéma général du développement capitaliste comme son entreprise subsidiaire, que notre économie se développe non pas comme une entreprise subsidiaire du capitalisme mondial mais comme une unité économique indépendante, en s’appuyant sur l’imbrication de notre industrie avec l’économie paysanne de notre pays » .

Et le pays soviétique a prouvé dans les actes qu’il était possible d’accomplir cette énorme tâche dans le temps le plus court possible.

Dès 1927, le volume total de la production industrielle en URSS a dépassé celui de 1913. En 1929, au début du premier plan quinquennal, plus de deux mille grandes entreprises industrielles d’État ont été restaurées ou nouvellement construites.

Toutefois, cela ne suffisait pas à garantir l’indépendance économique et les capacités de défense. Afin de respecter la directive de Staline, formulée lors du XIVe Congrès du Parti, il était nécessaire d’améliorer fondamentalement le système de gestion de l’économie nationale. C’est pourquoi, en 1929, l’économie soviétique a commencé à se développer selon des plans quinquennaux.

En 1931, lors de la première conférence de l’Union des travailleurs de l’industrie socialiste, Staline, soulignant la nécessité d’accélérer fondamentalement l’industrialisation et la modernisation, s’est adressé au peuple en ces termes : « Nous avons 50 à 100 ans de retard sur les pays avancés. Nous devons parcourir cette distance en dix ans. Soit nous le ferons, soit nous serons balayés ».

Cet appel, lui aussi, a été entendu et mis en pratique. Et c’est devenu clair non seulement pour les citoyens soviétiques, mais pour le monde entier. En janvier 1932, le journal français “Le Temps” déclarait : « L’URSS a gagné la première manche, en s’industrialisant sans l’aide des capitaux étrangers ».

Cette conclusion a été reprise par le “Financial Times” britannique : « Les succès remportés dans l’industrie mécanique ne font aucun doute… L’URSS produit désormais tous les équipements nécessaires à ses industries métallurgiques et électriques. Elle a réussi à établir sa propre industrie automobile. Elle a développé une production d’instruments et d’outils qui va des plus petits outils de grande précision aux presses les plus lourdes. En ce qui concerne les machines agricoles, l’U.R.S.S. ne dépend plus des importations de l’étranger… Il ne fait aucun doute que les énormes usines nouvellement construites garantissent une augmentation considérable de la production de l’industrie lourde » .

Les résultats de l’industrialisation rapide, qui a secoué le monde, sont devenus de plus en plus impressionnants au fil des ans. Le pays, où, à la veille des changements révolutionnaires de 1917, 70% de la population ne savait ni lire ni écrire, après avoir remporté la lutte contre l’analphabétisme dans les premières années du pouvoir soviétique, s’est maintenant lancé dans un développement économique et social vertigineux. Et a commencé à se transformer en l’une des premières puissances mondiales.

Dans l’ère “post-soviétique”, nous avons assisté à une crise presque sans fin, à la dégradation de l’économie et à la destruction de la production de haute technologie. Alors que l’Union soviétique avait multiplié sa production industrielle par près de 13 au cours des 30 premières années de son existence. De leur côté, les États-Unis n’ont fait que la doubler au cours des trois mêmes décennies et la Grande-Bretagne l’a augmentée de 60 %.

Dans la Russie capitaliste, la croissance économique annuelle réelle moyenne au cours des dix dernières années était inférieure à 1 %. En Union soviétique, au cours des 12 années précédant la guerre, de 1928 à 1940 seulement, l’économie a connu une croissance de 450 %. Elle a connu une croissance annuelle moyenne de 13,8 %. C’est un indicateur qui, à ce jour, ne peut être surpassé par aucun pays au monde !

Nous devrions être fiers que ce soit l’histoire de notre patrie. Je m’en inspire en cette période difficile. Étudier et appliquer dans des conditions nouvelles son expérience de mobilisation héroïque, de travail, de solidarité sociale et morale des citoyens. C’est seulement ainsi que nous pourrons surmonter les difficultés d’aujourd’hui.

Un plan pour de grandes réalisations

Au cours du premier plan quinquennal soviétique, le volume de la production industrielle du pays a doublé ! Et dans les pays occidentaux, il a diminué en moyenne d’un quart sur la même période. En comparaison avec les chiffres que l’Empire russe affichait à la veille de la Première Guerre mondiale, la production industrielle de l’URSS en 1933 a été multipliée par quatre, contre une croissance de dix pour cent aux États-Unis au cours des mêmes vingt années. En 1933, la part de l’industrie dans le volume total de l’économie soviétique dépassait 70 %. Il dépassait de 16 % le chiffre de 1929 et de 28 % celui de 1913. En trois ans, la production de camions a été multipliée par cinq et celle de voitures particulières par seize.

Dans son rapport au XVIIe Congrès du PCUS (b), Staline résume brièvement et clairement : « Notre pays est devenu un pays fermement et définitivement industrialisé ».

L’industrialisation rapide s’est accompagnée d’un développement sans cesse accéléré de l’agro-industrie soviétique. L’équipement de l’agriculture en tracteurs a été multiplié par près de 6 au cours du premier plan quinquennal, et l’équipement en moissonneuses-batteuses par près de 15. Au cours du premier plan quinquennal, l’État a fourni aux fermes collectives et d’État 111 mille spécialistes techniques et agronomiques, environ deux millions de conducteurs de tracteurs, de moissonneuses-batteuses et de chauffeurs formés, plus d’un million et demi de brigadiers des champs et de l’élevage.

Ces réalisations semblent fantastiques dans le contexte de ce qui se passe dans la Russie “post-soviétique” depuis des décennies. La gabegie du marché a gravement endommagé le secteur agricole et la sécurité alimentaire du pays. La loi sur la vente et l’achat de terrains, contre laquelle nous avons fortement protesté, a joué un rôle particulièrement négatif. Elle a ouvert des possibilités presque illimitées de transférer des terres à la propriété privée. En conséquence, l’irresponsabilité des nouveaux propriétaires-contribuables a conduit au fait que 40 % des terres arables russes ne sont aujourd’hui pas utilisées aux fins prévues. Ce problème est particulièrement aigu dans le contexte des sanctions visant, entre autres, à créer une pénurie de produits alimentaires en Russie.

Nous insistons : il est nécessaire de garantir la sécurité alimentaire en Russie au niveau législatif. Et nous devons accorder une attention particulière au secteur agricole. Fournir aux producteurs des campagnes les équipements et le carburant nécessaires, les semences et les engrais. Créer un fonds d’État pour soutenir les entreprises agricoles. Utiliser les mécanismes de prêts bon marché et de subventions directes à ceux qui travaillent la terre. Pallier le manque de personnel dans les campagnes.

Pour mettre en œuvre ces exigences vitales, nous avons élaboré un certain nombre de programmes visant à redonner vie aux campagnes russes et à améliorer fondamentalement la productivité du secteur agricole. Nos meilleurs spécialistes – V.I. Kashin, N.M. Kharitonov et N.V. Arefiev – y ont travaillé. Les plus importants d’entre eux concernent les nouvelles terres vierges et le développement rural durable. Le bloc financier et économique du gouvernement a longtemps empêché leur mise en œuvre. Mais les faire traîner en longueur dans les circonstances actuelles est inacceptable et extrêmement dangereux.

En comparant les indicateurs qui parlent du retard industriel de la Russie prérévolutionnaire avec les réalisations soviétiques exceptionnelles, nous comprenons qu’un système de gestion économique juste et efficace peut fournir au pays les percées les plus formidables.

En 1913, la Russie était 8 fois derrière les États-Unis en termes de production industrielle, 3,5 fois derrière l’Allemagne, 3 fois derrière la Grande-Bretagne et 1,5 fois derrière la France. La part de la Russie dans la production industrielle mondiale en 1913 n’était que de 4 %. L’économie socialiste a fondamentalement changé la situation. Le pays devint rapidement l’une des principales puissances industrielles.

Au cours de la première période du plan quinquennal, 1500 nouvelles grandes entreprises industrielles ont été mises en service. Des industries entières ont été créées : aviation, machines-outils, automobiles, produits chimiques, construction d’appareils, machines agricoles. Elles n’auraient pas pu être développées sans les formidables réalisations de la sidérurgie, de la production d’aluminium et d’acier inoxydable. C’est également à cette époque que la plupart des travaux ont été réalisés pour mettre en œuvre le plan GOELRO élaboré immédiatement après la révolution – la Commission d’État pour l’électrification de la Russie. La capacité des centrales électriques nationales a été multipliée par 2,5. Le plan quinquennal a permis de construire une base économique solide – l’industrie lourde et l’agriculture mécanisée.

Les opportunités et les avantages de l’économie socialiste planifiée sont devenus indéniables à cette époque. Ils le sont toujours aujourd’hui. Et il est tout simplement criminel de les abandonner, alors que l’Occident tente de pousser notre pays vers le chaos socio-économique.

En novembre 2021, le chef de l’État a signé un décret “Sur les fondements de la politique de l’État dans la sphère de la planification stratégique en Russie” . Il reconnaît enfin ce sur quoi le KPRF insiste depuis longtemps : sans planification stratégique, il est impossible de déterminer les objectifs réellement importants du développement socio-économique qui répondent aux intérêts fondamentaux du pays, et de trouver les moyens de les atteindre. D’autant plus aujourd’hui, où nous avons doublement besoin d’une mobilisation maximale et d’un calcul précis de nos actions. Nous appelons à la mise en œuvre urgente de cet objectif. Nous devons enfin faire ce que nous demandons depuis de nombreuses années : créer un comité d’État pour la planification stratégique, qui coordonnera ce travail.

La mise en œuvre réussie des plans quinquennaux soviétiques reposait sur une augmentation constante du financement des secteurs industriels les plus importants. Le montant total des investissements en capital au cours de la première période de cinq ans a dépassé le double des dépenses des 11 années précédentes. Cinquante pour cent de tous les investissements en capital ont été consacrés au développement de l’industrie. Et sur ce montant, les trois quarts ont été alloués à l’industrie lourde.

À l’instar de l’URSS de la fin des années 1920 et du début des années 1930, la Russie d’aujourd’hui, qui doit également s’atteler à l’industrialisation et à la modernisation accélérées, n’a ni le temps ni le droit de compter sur les investisseurs privés, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs. Une économie confrontée à de tels défis doit avant tout compter sur les investissements publics.

Mais au lieu de mettre en œuvre ce principe, le système financier a été privé de ses ressources pendant des années. Pendant les années de “réformes” du marché, plus de mille milliards de dollars ont été retirés du pays. Au taux de change actuel, cela représente 80 000 milliards de roubles, soit près de quatre budgets fédéraux ! Le retrait des capitaux s’est surtout accéléré au cours des deux dernières années, durant lesquelles 122 milliards de dollars, soit 9 000 milliards de roubles, ont quitté le pays. Nous avons insisté pour que les recettes en devises des exportateurs russes restent dans le pays et qu’au moins la moitié d’entre elles aillent au Trésor public. Cependant, les autorités ont ignoré la demande de contrôle strict des flux financiers. La monnaie était librement exportée à l’étranger, où elle est maintenant gelée pour une période indéfinie.

Nous demandons la fin du modèle défectueux de gestion du système financier. Il ne peut pas se plier aux intérêts anti-étatiques de l’oligarchie et doit œuvrer pour le développement du pays.

La mission essentielle de la Banque centrale doit être de promouvoir la croissance économique. La responsabilité de la Banque centrale concernant le taux de change du rouble et la stabilité de la monnaie nationale doit être accrue. Développer l’utilisation du rouble dans les règlements avec les pays étrangers de manière planifiée. Rétablir les banques d’État sectorielles – la banque industrielle, la banque de la construction, la banque agricole et la banque de la science et de la technologie. Nous devons les orienter vers le développement économique et social.

Le pays doit de toute urgence mettre en place des mécanismes de prêt sans intérêt aux entreprises, garantis par l’État et les autorités régionales. Ce sont ces mesures financières qui sont nécessaires pour relancer la production nationale, plutôt que des taux de crédit plus élevés pour les entreprises, sur lesquels insistent encore les hauts fonctionnaires libéraux.

La Russie doit limiter strictement l’exportation des capitaux et assurer le processus de déoffshorisation réelle de l’économie nationale, qui a été promis pendant des années sans être réalisé dans la pratique.

Le KPRF a élaboré un programme visant à améliorer la politique financière de l’État et a préparé un ensemble de lois pertinentes sur lesquelles ont travaillé Youri Afonine, Nikolaï Kolomeitsev, Sergey Gavrilov et d’autres membres de notre équipe parlementaire.

La croissance rapide de l’industrie a permis au pays soviétique d’éliminer complètement le mal social qu’est le chômage à la fin de 1930. Et jusqu’aux derniers jours du pays des Soviets, nos citoyens n’ont pas rencontré ce terrible phénomène. Le code du travail soviétique ne se contentait pas de consacrer le droit au travail et d’interdire le licenciement d’un employé sans raison valable – simplement au gré de l’employeur, comme c’est souvent le cas aujourd’hui. Ce code garantissait aux travailleurs un emploi dans leur spécialité, excluant la possibilité que les connaissances acquises dans l’enseignement supérieur ou professionnel ne leur soient d’aucune utilité.

Cependant, des millions de personnes en Russie sont aujourd’hui au chômage ou n’ont pas d’emploi permanent. Le programme annoncé par le gouvernement pour stimuler l’emploi et soutenir les moyennes et petites entreprises n’a pas été réellement mis en œuvre.

En 2012, le président a fixé l’objectif, dans l’un de ses décrets de mai, de créer 25 millions d’emplois hautement productifs d’ici 2020. Mais huit ans plus tard, au lieu d’augmenter leur nombre, nous avons constaté une réduction, de 18,3 millions en 2014 à 17 millions en 2020. La raison en est évidente : là où il n’y a pas de développement de secteurs économiques avancés, il ne peut y avoir de croissance des emplois correspondants.

L’une des exigences les plus importantes de notre programme est de protéger de manière fiable les travailleurs contre le chômage. Il est urgent de créer un programme d’État de soutien à l’emploi qui réponde aux défis d’aujourd’hui. Cependant, cette tâche ne peut être remplie qu’avec le développement rapide du secteur industriel national, dont la modernisation léniniste et stalinienne est un brillant exemple.

Une alternative à la dépendance vis-à-vis des matières premières

Les résultats du deuxième plan quinquennal soviétique (1933-1937) ne sont pas moins impressionnants que ceux du premier plan quinquennal. Le volume de la production industrielle a continué à croître au même rythme élevé et a doublé en cinq ans. La production d’électricité a été multipliée par 2,7. 80 % de l’ensemble de la production industrielle était générée par les usines nouvellement construites ou entièrement reconstruites au cours des périodes du premier et du deuxième plan quinquennal. La productivité du travail industriel a doublé.

4 500 grandes entreprises industrielles ont été mises en service. Parmi les principales, citons les usines de construction lourde d’Ouralsk et de Kramatorsk, l’usine de tracteurs de Tcheliabinsk, l’usine de wagons de l’Oural, les usines métallurgiques de Novolipetsk et de Novo-Ouralsk. En 1935, la première étape du métro de Moscou a été mise en service, qui est devenu la fierté du pays et l’ornement de la capitale.

Au cours des premières années du troisième plan quinquennal, qui a été interrompu par la guerre, le succès de l’économie soviétique est devenu une preuve absolument irréfutable des avantages du socialisme. Le pays se classe au deuxième rang mondial et au premier rang européen pour les principaux types d’industrie lourde. Trois mille nouvelles grandes entreprises industrielles ont vu le jour au cours de la seule année 1937-1939. Des centrales électriques, des raffineries de pétrole, des cimenteries, des usines de pâte à papier et de papier ont été mises en service. Le nombre d’ouvriers et d’employés soviétiques de l’avant-guerre 1940 est passé à 31 millions, soit presque le triple par rapport à 1928.

Au début de la guerre, l’URSS occupe la première place en Europe pour les principaux types de ressources naturelles et de matières premières. Pour certaines d’entre elles, c’était la première fois au monde. Mais à cette époque, les matières premières n’étaient pas exportées. Elles étaient utilisées pour le développement économique du pays, pour la production de produits de haute qualité, surtout des métaux, du fer et de l’acier. Ces métaux, transformés en avions, en tanks et en missiles Katioucha, ont aidé le soldat soviétique à vaincre le pire ennemi que la Russie ait jamais affronté. Ils ont littéralement sauvé notre patrie pendant la Grande Guerre Patriotique.

L’absence de dépendance à l’égard des exportations de matières premières était l’une des caractéristiques les plus importantes qui distinguaient fondamentalement l’économie soviétique de celle d’aujourd’hui. Et lui a donné l’autosuffisance qui fait tant défaut dans l’environnement sanctionné actuel.

Ceux qui jugent l’économie soviétique de manière superficielle ou sur la base de sources peu fiables sont souvent convaincus qu’au fil des ans, elle est devenue de plus en plus orientée vers l’exportation de matières premières. Elle est censée en être devenue aussi dépendante que l’économie de la Russie moderne. Mais c’est une vision déformée. Jusqu’aux dernières années de son existence, lorsque l’économie soviétique, à l’instigation de l’entourage de Gorbatchev, a commencé à être reprise par des destructeurs renégats, elle était caractérisée par la structure multi-économique caractéristique de la plupart des pays développés.

Ainsi, alors que les exportations de pétrole de l’URSS ont été multipliées par 7,7 entre 1960 et 1987, les exportations d’électricité ont été multipliées par 18, celles d’équipements pour l’industrie chimique par 19, celles d’équipements pour l’industrie textile par 21, celles d’équipements énergétiques par 56 et celles d’équipements pour l’industrie du bois, de la pâte à papier et de la transformation du bois par 77.

La réalisation rapide de la diversité sectorielle est un élément vital pour notre économie, tant en termes de saturation du pays en produits nationaux qu’en termes de compétitivité sur le marché extérieur.

Aujourd’hui, certains experts sèment ouvertement la panique, nous faisant craindre que, d’ici la fin de l’année, la Russie pourrait perdre la moitié de ses exportations de pétrole et de gaz et se trouver ainsi confrontée à un déficit budgétaire critique. Mais avec les bonnes politiques, nous avons toutes les chances de réussir à mobiliser la production de haute technologie. Elle libérera réellement l’économie russe de sa dépendance à l’égard des matières premières.

Nous sommes favorables à la mise en œuvre rapide de cette tâche fondamentale. Nous sommes favorables à une réduction progressive des exportations de pétrole et de gaz pour mieux approvisionner le marché intérieur et réduire les prix intérieurs des produits pétroliers. Dans le même temps, nous devons assurer le développement de l’industrie du raffinage du pétrole en améliorant la qualité des produits du secteur primaire.

Mais pour résoudre ce problème, il faut écarter de la barre économique l’oligarchie, qui n’y a pas intérêt. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible de restituer à la propriété publique les richesses naturelles et les industries stratégiques de la Russie : l’électricité, les transports, le complexe militaro-industriel, les champs de pétrole et de gaz, les usines et les mines illégalement privatisées.

Ces mesures doivent être accompagnées d’une augmentation des dépenses de développement économique du budget et du Fonds national de bien-être. Et le contrôle de l’État sur les exportations et les importations doit être assuré afin de créer les conditions les plus favorables pour les producteurs nationaux.

Il est urgent d’évaluer, au niveau de l’État, le potentiel industriel qui subsiste dans les régions russes, en vue de le renouveler et de l’intégrer rapidement dans des activités productives.

Aujourd’hui, il est important de se rappeler qu’en URSS, c’est l’industrialisation et la modernisation de l’économie qui ont conduit au développement rapide de la sphère sociale. Et cela était étroitement lié à la croissance du secteur de la construction. Au début des années 50, les commandes annuelles de logements ont été multipliées par près de 8 par rapport à la fin des années 20. Le nombre de théâtres, de cinémas, de clubs, de bibliothèques a fortement augmenté. Des sanatoriums et des maisons de repos ont été activement construits. Tous ces avantages étaient gratuits pour les citoyens soviétiques, y compris le logement qui était fourni par l’État.

Avec le retour du capitalisme, l’acquisition d’un logement est devenue un luxe inabordable pour la plupart des gens. La famille moyenne doit soit économiser pendant 15 à 20 ans pour acheter un appartement standard en ville, en mettant de côté tout l’argent qu’elle gagne à cette fin. Ou ils peuvent s’endetter volontairement, sans savoir s’ils s’en sortiront un jour.

La détérioration du parc immobilier à l’ère du “marché libre” a pris des proportions alarmantes. La détérioration des infrastructures communales varie de 40 à 80 % selon les régions.

Nous insistons : nous devons construire des logements sociaux à grande échelle pour les citoyens russes et les personnes déplacées du Donbass et d’Ukraine. Et voir le droit au logement comme une garantie du droit à la vie.

L’État doit investir massivement dans la construction de logements et les services publics. L’industrie de la construction n’a pas seulement une importance sociale particulière, elle est aussi une locomotive unique qui entraîne derrière elle de nombreux autres secteurs de production. Cela devrait être le point de départ de la politique économique de tout État qui veut se développer avec succès.

L’éducation pour la transformation

L’éducation de qualité accessible à tous, que le système soviétique avait réussi à garantir à chacun, n’était pas seulement un bien social. Il s’agissait d’une base intellectuelle et professionnelle des réalisations exceptionnelles de l’Union soviétique.

L’accessibilité de l’éducation dans l’État soviétique et la participation rapide des couches sociales les plus larges à cette éducation sont visibles ne serait-ce que par ce fait : au début de l’année 1933, environ 17% des étudiants de l’enseignement supérieur de l’URSS étaient des paysans, alors qu’en Allemagne, à l’époque, la part des paysans dans l’enseignement supérieur dépassait à peine 2%.

De 1933 à 1938, 20 000 nouvelles écoles ont été construites dans le pays. Seize mille d’entre elles ont été ouvertes dans les zones rurales. Au début de la Grande Guerre patriotique, cinq fois plus d’enfants étudiaient dans les écoles secondaires qu’avant l’arrivée au pouvoir des communistes. Le nombre d’élèves de l’enseignement secondaire a été multiplié par 30 par rapport à la p&eacut

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 04-05-2022 à 21:06:46   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Dans la Pravda. Youri Belov sur l’opération spéciale en Ukraine



3 MAI 2022
https://histoireetsociete.com/2022/05/03/dans-la-pravda-youri-belov-sur-loperation-speciale-en-ukraine/


Tout en soutenant l’opération dans ses dimensions patriotiques de résistance à l’OTAN, les communistes russes sont de plus en plus critiques sur la capacité de l’oligarchie russe à réellement combattre d’une manière patriotique et de ne pas être une cinquième colonne toujours prête à trahir. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)


L’opération militaire spéciale du ministère russe de la défense en Ukraine est la conséquence d’une confrontation féroce entre le capitalisme américain (US) et le capitalisme russe qui revendique sa place au soleil. L’Ukraine, fascinée par le nationalisme bourgeois réanimé et les services de renseignement des États-Unis, de l’Angleterre, du Canada et d’autres pays, n’est qu’un instrument de cette confrontation. Éviter l’analyse et l’évaluation de ces événements en contournant la doctrine léniniste de l’impérialisme, c’est être sous l’emprise d’un patriotisme forcené ou dans la fange d’un pacifisme libéral spéculatif.

https://kprf.ru/party-live/opinion/210299.html

Youri Belov. La Pravda.
29 avril 2022

Partir des enseignements de Lénine sur l’impérialisme.

Il suffit de rappeler l’histoire de la confrontation entre les États-Unis et la Russie au sujet de “Nord Stream-2” pour être convaincu de la véracité de ce que Lénine a prouvé il y a si longtemps : pendant l’époque impérialiste, les contradictions sont résolues par la guerre pour les ressources, les marchés, la main-d’œuvre bon marché et, en fin de compte, la redistribution du monde. C’est ce qui se passe sous nos yeux. Remarque : la structure du capital russe ne se limite pas aux actifs dont les propriétaires, lors des enchères de renflouement de Tchoubaïs, sont devenus les Abramovitch, Vexelberg, Avenger, Friedman et un grand nombre d’autres comme eux. Leur capital criminel, au secret dans les juridictions offshore, n’a rien ou presque à voir avec l’intérêt national de la Russie. En fin de compte, s’étant installés sur les rives de l’Occident impérial, ils ont travaillé et travaillent pour son économie.

Les “sept banquiers” oligarques ont fait la loi dans notre pays jusqu’en 2003, avant l’affaire Khodorkovsky. Dès lors, le capitalisme monopolistique d’État a commencé à gagner du terrain, se manifestant dans les activités de Gazprom, Rosneft, Rostekh, Sberbank et d’autres grandes entreprises. Le capitalisme monopolistique d’État en Russie est directement lié aux intérêts de l’État et de la nation, mais dans un sens purement de classe et bourgeois du terme. C’est-à-dire en interprétant ces intérêts comme rien d’autre que les intérêts capitalistes, les intérêts du grand capital. Cependant, dans sa propagande, il les habille de costumes nationaux patriotiques : pas un mot sur l’exploitation du travail, sur la contradiction entre le trava il et le capital. Il serait approprié de citer la déclaration largement connue de Lénine : “Les gens ont toujours été et seront toujours les victimes stupides de la tromperie et de l’auto-illusion en politique, jusqu’à ce qu’ils apprennent à déceler les intérêts de telle ou telle classe derrière n’importe quelle phrase, déclaration ou promesse morale, religieuse, politique ou sociale”.

Dans cette optique, posons la question suivante : pourquoi le KPRF, un parti luttant pour les intérêts des masses ouvrières prolétariennes et semi-prolétariennes, a-t-il soutenu l’opération militaire spéciale en Ukraine ?

Revenons à une époque lointaine, où une question similaire était très pertinente pour le Parti communiste de l’Union soviétique (bolcheviks). Nous parlons de l’entrée de notre pays soviétique dans la coalition anti-Hitler avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui ont mené une guerre impérialiste contre l’Allemagne nazie. L’Union soviétique est entrée dans la coalition avec eux sur la base de la lutte contre le fascisme jusqu’à la victoire finale. L’impérialisme américain et l’impérialisme britannique, au nom de leur propre salut, ont dû conclure une alliance militaire avec leur antipode de classe, l’URSS, sans laquelle ils se sont trouvés dans l’incapacité de vaincre leur principal rival, l’impérialisme allemand, alors le plus réactionnaire, qui entendait instaurer l’esclavage du XXe siècle dans le monde selon le plan “Ost”.

Notre Parti a soutenu l’opération spéciale de l’armée russe en Ukraine principalement parce qu’elle est de nature antifasciste et répond aux intérêts des Russes et de tous les citoyens des républiques populaires de Louhansk et de Donetsk et de leur lutte de libération nationale. Les dirigeants politiques de la Fédération de Russie sont contraints de prendre en compte les intérêts nationaux de la grande majorité de la population russe. Ils sont obligés de s’opposer à la politique étrangère la plus réactionnaire, néo-fasciste des Etats-Unis, qui vise à détruire notre pays, ce qui n’est pas caché dans les documents doctrinaux américains.

Nous, les communistes de Russie, sommes pour la libération du peuple ukrainien de la racaille fasciste, réalisant qu’autrement, non seulement notre peuple frère, mais toute notre Patrie multinationale souffrira du déshonneur de l’esclavage. Telle est la question, et la réponse ne peut être que la victoire totale.

Il est urgent de procéder à un changement radical.

Des phrases sur l’amour de la patrie, sur le fait d’être ou de ne pas être la Russie sur la carte politique du monde, sur la justice sociale et l’héroïsme du soldat russe et de toute l’armée russe, etc. – nous en entendons plus qu’assez de la part des dirigeants politiques du pays et des personnes autorisées de ses “courroies de transmission” : les partis “Russie Unie”, LDPR, “Russie Juste – Pour la Vérité”. Mais pourquoi l’amour de la Patrie, jusqu’au sacrifice, est manifesté en tant que soldats par les enfants d’ouvriers et de paysans, et non par les bourgeois célèbres pour leur richesse ? Et comment et où trouver la justice dans un pays où le grand capital et la bureaucratie règnent en maîtres, profitant des malheurs sociaux du peuple ? Et pourquoi ceux qui survivent avec leurs salaires, pensions et allocations, qui arrivent à peine à joindre les deux bouts, y compris l’armée de millions de pauvres héréditaires, sont appelés à être patients, à supporter le lourd fardeau des sanctions occidentales, alors qu’aucun des super-riches ne donne quoi que ce soit sur l’autel de la patrie ?

La grande majorité de notre peuple est consciente du danger imminent que représente pour la Russie l’Occident impérialiste dirigé par les États-Unis. Ce danger s’est produit plus d’une fois dans notre histoire russe – rappelez-vous les années 1612, 1812… Et toujours, non, pas tous, mais un bon nombre des classes possédantes, sans parler des pauvres, ont agi selon le principe de l’abnégation au nom du sauvetage de la patrie. Aujourd’hui, ce principe n’est plus qu’une abstraction numérique pour les propriétaires de 90% des biens en Russie. Ce n’est pas à eux et ce n’est pas pour eux. Profiter au maximum d’un capital aussi important que possible, tel est leur principe. Là où il y a plus de profit, il y a la patrie. Mais elle aussi n’est plus qu’un mot pour eux, qui a fait son temps.

La menace d’un front intérieur faible de l’armée russe luttant contre l’impérialisme occidental, et pas seulement contre le néofascisme ukrainien, est bien réelle : le bloc financier à la tête du pays est dirigé par des libéraux (Nabiullina, Siluanov), ils sont nombreux au gouvernement ; le cœur de l’économie – la construction de machines et les machines-outils – est en train de disparaître ; l’éducation et la formation de la jeunesse sont occidentalisées, loin de former un individu capable de penser de manière indépendante et de se sacrifier pour la patrie.

L’implantation du patriotisme bourgeois avec sa base économique et morale – la possession de la propriété privée – a donné naissance à un individualisme extrême dans la jeunesse. Il est combattu et défendu dans la sphère morale et spirituelle par le patriotisme soviétique, qui trouve ses origines dans les profondeurs des siècles – dans la communauté paysanne russe. Son histoire héroïque, principalement l’histoire de la Grande Guerre Patriotique, est souvent manipulée par les autorités capitalistes modernes.

Depuis plus de 30 ans, il n’y a plus de politique culturelle nationale. La culture a été confiée à la télévision, au cinéma et au show-business américanisés. Le problème de l’idéal a disparu ; il a été remplacé par la vulgarité des “stars”. En bref, il n’existe pas de politique de mobilisation intelligible qui réponde aux besoins de classe sociale de la majorité des travailleurs. Oui, Michoustine, qui se distingue de l’anecdotique Medvedev par son professionnalisme en matière de gestion, a déjà pris un certain nombre de mesures qui ont apporté un certain soulagement aux couches nécessiteuses de la population et aux petites entreprises. Mais ces mesures ne sont pas de nature radicale, elles ne conduisent pas à un changement radical de la politique intérieure. Et sans un changement radical de la politique socio-économique de la Russie, il sera incroyablement difficile de résister à la pression agressive de l’Occident impérialiste. La pression ne s’arrêtera pas avec la résolution de la question ukrainienne. Elle sera durable.

Ce qu’il faut, ce sont des mesures, non, même pas encore socialistes, mais des mesures d’État bourgeoises qui créent les conditions pour (à moyen terme) la percée du pays vers le socialisme. C’est ainsi que le KPRF pose la question. Le président du comité central du KPRF G.A. Ziouganov a déclaré le 1er mars : “Le KPRF est convaincu que la défense des intérêts nationaux russes ne peut être résolue par des mesures diplomatiques et militaro-politiques. La nécessité de changements majeurs dans la vie de notre pays devient de plus en plus urgente. Le virage décisif du gouvernement vers la voie de la protection des intérêts des larges masses du peuple devient une question de survie historique de la Russie.

Pour surmonter le fossé entre les classes sociales et unifier la société face aux diverses menaces, il faut un modèle de vie économique et sociale fondamentalement nouveau… Dans le contexte des sanctions sévères imposées par l’Occident, nous avons besoin d’une véritable substitution des importations, d’une dédollarisation de l’économie et de l’endiguement de la fuite des capitaux. L’effet approprié de ces mesures n’est possible qu’en conjonction avec la nationalisation des secteurs stratégiques de l’économie (c’est nous qui soulignons), l’utilisation des riches ressources naturelles dans l’intérêt de tous les citoyens et la planification étatique de la vie économique”
(c’est nous qui soulignons).

L’oligarchie compradore contre la civilisation soviétique

Les approches du programme, qui fixent les lignes directrices du mouvement de la Russie vers la transformation socialiste, ont été exposées par G. A. Ziouganov dans la Pravda du 29 mars 2022 – “Vingt mesures urgentes pour la transformation de la Russie” . Et dans ce document de programme du KPRF et des forces patriotiques populaires du pays, les premières mesures telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie et du système bancaire, la restauration de la planification d’Etat sont à nouveau énoncées.

Quant aux monopoles oligarchiques (et nous parlons de leur nationalisation), si nous nous tournons vers l’histoire de la formation de ces monopoles en Russie dans les années 90 du siècle dernier et dans les années zéro de ce siècle, nous nous rappelons involontairement un certain nombre de dispositions de l’ouvrage de Lénine “L’impérialisme stade suprême du capitalisme” : “Chaque fois que nous pouvons nous emparer de toutes les sources de matières premières ou des principales, la formation de cartels et de monopoles est particulièrement facile ”. C’est ainsi que se sont constitués les monopoles d’Abramovitch, de Berezovsky et d’autres du même acabit.

“Le monopole se fraie un chemin partout et de toutes sortes de manières, du “modeste” versement d’un pot-de-vin à l'”emploi” américain de la dynamite à un concurrent.” Le “libéral-démocrate” Khodorkovsky, et il n’est pas le seul, a utilisé cette méthode pour influencer ses concurrents, et ce n’est pas une coïncidence s’il rassemble un bataillon de tueurs à gages contre ceux qui luttent pour la liberté du Donbass. La dynamite “démocratie” est habituelle pour un intellectuel qui a le monopole du sang.

“La production devient publique, mais l’appropriation reste privée et l’oppression de quelques monopoles sur le reste de la population devient cent fois plus lourde, plus tangible, plus insupportable”.

Tout cela, nous le voyons en Russie. Le capital monopoliste, qu’il s’agisse du capital oligarchique des années 1990 ou de celui d’aujourd’hui, a des milliers de fils liés au même capital en Occident, ce qui le rend capable de trahir ouvertement et secrètement. Rappelez-vous au moins le rôle de Berezovsky dans la “pacification” de la Tchétchénie par Maskhadov – Basayev. Et Tchoubaïs – le parrain de l’oligarchie russe – n’a-t-il pas été le premier à se précipiter à l’étranger dès que l’Occident américanisé a pris parti pour l’Ukraine de Bandera ? Tchoubaïs a été suivi par presque tous les oligarques des années 1990 en tant que sujets loyaux de l’Occident.

Le capital oligarchique russe pro-occidental, depuis sa création, a élevé et entretenu, et continue de le faire, une nombreuse “cinquième colonne” – un large cercle de dégénérés intellectuels qui s’en nourrissent – des “enfants du monde”, mais pas de la Patrie. La couleur du libéralisme russe moderne s’emploie depuis 30 ans à abaisser la culture mentale et morale de la société et des individus : des “classiques” autoproclamés de la littérature et de l’art, des historiens, sociologues et psychologues anti-russes (des écoles historiques, sociologiques et psychologiques américaines) et des politologues pseudo-scientifiques qui se multiplient de manière exponentielle. L’activité principale de toute cette foule, qui suit les traces de ses maîtres et forme avec eux une “cinquième colonne”, est l’antisoviétisme.

Les choses sont allées si loin que dans le Grand dictionnaire encyclopédique, publié à Saint-Pétersbourg en 2004, la définition du terme “fascisme” se termine par la déclaration suivante : “Le fascisme est proche des mouvements et régimes totalitaires du bolchevisme, du stalinisme et du maoïsme” . Ce dictionnaire est toujours, comme on dit, en circulation. Son tirage est de plus de 20 000 exemplaires. Ce n’est donc pas en Occident, mais en Russie que Staline a longtemps été assimilé à Hitler et l’Union soviétique à l’Allemagne nazie.

A l’unisson avec la “cinquième colonne” libérale pro-occidentale agit le soi-disant conservatisme éclairé, recyclant le patriotisme des gardes blancs et le monarchisme de l’Empire russe. Comment ils essaient d’être des patriotes russes, cachant leur russophobie habituelle derrière un antisoviétisme militant. Les libéraux et les conservateurs (ultra-patriotes) font de leur mieux pour mettre l’orthodoxie au service de l’antisoviétisme. Le grand historien russe V.O. Klyuchevsky, qui se distingue par une perspicacité remarquable, a écrit : “Le pou éclairant du conservatisme et du libéralisme grouille sur le peuple russe, dévorant son bon sens”.

Heureusement, le patriotisme soviétique est en train de renaître dans l’âme des gens. Dans les programmes télévisés sur les opérations militaires spéciales en Ukraine, il n’est pas rare de voir des images de la bannière rouge de la victoire sur des chars et des véhicules blindés de transport de troupes. L’un des plans reste dans la mémoire comme un acte de patriotisme soviétique apparemment ordinaire dans son naturel. Notre pays tout entier est déjà au courant.

En voici l’essentiel. Une vieille femme portant un grand étendard rouge (un étendard, pas un drapeau) marche calmement et avec assurance vers un soldat. Elle est persuadée qu’il est un soldat de la Russie. Mais elle se trouve face à un soldat d’un bataillon nazi en Ukraine, ou peut-être un soldat de l’AFU. Il prend l’étendard rouge des mains de la vieille femme, le jette sur le sol et le piétine. En même temps, il tend un sac de nourriture à la femme : “Prends-le, mamie. Gloire à l’Ukraine !” Elle dit : “ Mes parents sont morts pour ce drapeau ”, et lui rend le sac, le pose sur le sol et rentre chez elle pleine de dignité silencieuse et de courage.

Cette image est étonnante dans sa nature prosaïque. C’est du patriotisme soviétique sans paroles. L’action d’une personne soviétique a tout dit. Les personnes d’esprit soviétique, qu’elles soient russes ou ukrainiennes (l’héroïne de notre histoire était russe ou ukrainienne – peu importe), s’éveillent au fait que l’antisoviétisme n’est rien d’autre que de la russophobie.

La civilisation soviétique est la forme la plus élevée de la civilisation russe, et le parti communiste doit constamment l’expliquer et la rappeler au peuple. Expliquez et rappelez-leur constamment que la plus grande réussite de la civilisation soviétique a été la Grande Victoire sur le fascisme allemand. Cette civilisation est antiraciste, anti-nazie, anti-fasciste. À cet égard, il convient non seulement de rappeler mais aussi d’étudier l’œuvre scientifique exceptionnelle de Sergei Kara-Murza “La civilisation soviétique”.

Un fascisme dépassant celui de l’Allemagne d’Hitler

Avec le début de l’opération militaire spéciale, la question du statut d’État ukrainien était à l’ordre du jour. L’Occident impérial a finalement réussi ce qu’il cherchait depuis la proclamation de l’indépendance de l’Ukraine vis-à-vis de l’Union soviétique : pousser deux peuples slaves, historiquement et culturellement proches, l’un contre l’autre dans une guerre fratricide, et affaiblir ainsi la Russie sur la carte politique du monde.

Une Ukraine nationaliste et actuellement fasciste (pas la majorité des Ukrainiens, mais une partie importante d’entre eux qui sont au pouvoir aujourd’hui ou lui ont fait confiance) est utilisée comme un outil par l’Occident impérialiste contre la Russie en tant que sujet de l’histoire mondiale, jusqu’à et y compris son anéantissement. C’est pourquoi les pouvoirs en place ont élevé la russophobie en Ukraine, comme dans tout l’Occident “civilisé”, à un niveau de racisme politique et ethnique qui surpasse celui de l’Allemagne hitlérienne.

C’est tout à fait logique. Si, à la fin du XIXe siècle, V.O. Kluchevskiy a observé que “l’Europe civilisée était civilisée jusqu’au niveau des quadrupèdes” , alors aujourd’hui, dans les conditions de la crise générale du capitalisme qui s’aggrave, on peut affirmer sans risque que l’Occident collectif a été civilisé jusqu’à la déshumanisation sous la forme d’un racisme sophistiqué. À cet égard, il est juste de dire que l’Ukraine de Zelensky, Yarosh et consorts est l’ “Europe”.

Disons ici quelques mots sur l’Europe “civilisée”, qui n’est pas seulement le foyer du fascisme italien et allemand. L’URSS a, hélas, passé sous silence des faits qui, de l’avis des dirigeants soviétiques, auraient pu entacher les relations interétatiques avec les principaux pays européens. On a omis de dire que le fascisme est né en France de la tristement célèbre affaire Dreyfus, que 60 000 membres français de la SS ont combattu sur le front germano-soviétique, que des vedettes de la chanson française ont chanté pour des officiers allemands à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous, par contre, nous ne parlions constamment que de l’escadron Normandie-Niemen et du mouvement de la Résistance.

Mais à l’exception de l’Angleterre, de la Pologne et de la Yougoslavie, où l’Armée de libération du peuple sous le commandement de Tito était le casse-tête de Hitler, le reste de l’Europe vit en harmonie avec son “Troisième Reich”. Une chaîne de production de chars pour la Wehrmacht est mise en place en République tchèque. Tous les pays d’Europe ont travaillé pour la “gloire des armes allemandes” sur le front de l’Est. Faut-il s’étonner que l’Europe moderne soit désormais du côté de l’Ukraine banderiste ?

Le nationalisme en Ukraine a commencé à prendre de l’ampleur non pas depuis août 1991 – la proclamation de sa “non-indépendance” – mais après la mort de Staline – à partir du décret du Soviet suprême de l’URSS de Khrouchtchev sur l’amnistie pour les personnes condamnées pour des crimes pendant la Grande Guerre patriotique. Le décret a été publié en septembre 1955. Les Banderistes ont été libérés, leurs cellules dormantes ont été réactivées. Le Banderisme était une tendance ouvertement fasciste du nationalisme ukrainien. Son credo : l’État d’Ukraine ne peut exister que si l’État de Russie est détruit. D’où le proverbe “Moskalaku na gilyaku”, “Le meilleur Moskal est un Moskal mort” .

Une lutte sans merci contre le nationalisme ukrainien et tout ce qui y contribue, dont nous dirons un mot particulier, a été menée pendant toutes les années où le camarade Staline dirigeait le PCUS et l’État soviétique. Après sa mort, la question du danger du nationalisme ukrainien et autre n’a jamais été soulevée au Comité central du PCUS ou au Comité central du PC(b)U et du PCUS. Ce n’est pas un hasard si Leonid Kravtchouk est devenu secrétaire du comité central du PCUS et premier président de l’Ukraine non-indépendante.

Les leçons de Staline dans la lutte contre le nationalisme

Examinons brièvement les leçons staliniennes de la lutte contre le nationalisme ukrainien comme l’une des manifestations du nationalisme local. Nous ne devons pas manquer les leçons staliniennes de lutte sans compromis contre le nationalisme grand-russe. Ces deux tendances, telles que Staline les a caractérisées, existaient au sein du Parti dans le traitement de la question nationale. Commençons par une lettre de Staline à Kaganovitch (de 1925 à 1928, il était premier secrétaire du comité central du PC(b)U) et à d’autres membres du comité central du PC(b)U. La lettre a été écrite en 1926. Nous la présenterons sous une forme abrégée.

Dans les déclarations du camarade Choumsky (un membre autorisé du Comité central du PC(b)U. – U.B.) on trouve des pensées valables. Il est vrai qu’un vaste mouvement en faveur de la culture ukrainienne et du public ukrainien a vu le jour et se développe en Ukraine. Il est vrai que ce mouvement ne doit en aucun cas être livré aux mains d’éléments qui nous sont étrangers…..

…Mais ce faisant le camarade Choumsky a commis au moins deux graves erreurs.

Premièrement, il confond l’ukrainisation de notre Parti et de l’appareil soviétique avec l’ukrainisation du prolétariat. Il est possible et nécessaire d’ukrainiser, à un certain rythme, notre parti, notre État et les autres appareils qui servent la population. Mais le prolétariat ne peut pas être ukrainisé d’en haut. Il est impossible de forcer les masses ouvrières russes à abandonner la langue et la culture russes et à reconnaître l’ukrainien comme leur culture et leur langue. Cela serait contraire au libre développement des nationalités. Il ne s’agirait pas d’une liberté nationale, mais d’une forme particulière d’oppression nationale.

Deuxièmement, tout en soulignant à juste titre la nature positive du nouveau mouvement pour la culture et la société ukrainiennes en Ukraine, le camarade Choumsky ne voit pas qu’étant donné la faiblesse des cadres communistes autochtones en Ukraine, ce mouvement, dirigé entièrement par l’intelligentsia non communiste, peut, par endroits, prendre le caractère d’une lutte pour l’éloignement de la culture et de la communauté ukrainiennes de la culture et de la communauté de toute l’Union soviétique, une lutte contre “Moscou” en général, contre les Russes en général, contre la culture russe et son plus haut prestige. Je ne contesterai pas que ce danger est de plus en plus réel en Ukraine. Je dirais seulement que même certains communistes ukrainiens ne sont pas exempts de tels défauts”
.

Ainsi, Staline soulève tout d’abord la question de l’inadmissibilité d’une forme particulière d’oppression nationale – l’ukrainisation forcée de la classe ouvrière russe dans ces provinces (oblasts), qui ont été annexées à l’Ukraine centrale et occidentale, à prédominance rurale. Cela a été fait principalement pour la transformation socialiste de l’Ukraine : le prolétariat du Donbass et de Lougansk et d’autres régions russes devait, premièrement, agir comme un antidote au nationalisme petit-bourgeois qui empoisonnait la vie spirituelle de l’Ukraine et, deuxièmement, devenir un rempart pour la formation d’une nation ukrainienne socialiste.

Ce but a-t-il été atteint ? Oui, non sans difficultés considérables. Citons quelques preuves mondialement connues de la création de la nouvelle Ukraine soviétique : la construction grandiose de l’industrie socialiste (centrale électrique du Dniepr, Azovstal, usine de tracteurs de Kharkov, etc.), l’ampleur du mouvement Stakhanov, la création de l’armée de partisans pendant la guerre contre le fascisme allemand (sous la direction de Kovpak, Rudnev, Vershigora, elle a fait son chemin héroïque de Poutivl aux Carpates). Et l’exploit des Jeunes Gardes de Krasnodon !

La science et la culture ukrainiennes soviétiques ont gagné non seulement la reconnaissance de toute l’Union, mais aussi celle du monde entier. La renommée mondiale a couronné l’héritage pédagogique de A. S. Makarenko. Les noms des académiciens Paton et Trofimchuk, des solistes du Théâtre Bolchoï Bella Rudenko, Evgeny Nesterenko, Anatoly Solovyanenko, du grand réalisateur Alexandre Dovzhenko, de l’écrivain Oles Gonchar, du dramaturge Alexander Korneichuk, des maréchaux soviétiques Timoshenko, Yeremenko, Grechko sont notre fierté nationale.

Rien de tout cela n’aurait été possible sans la connexion de la culture ukrainienne avec l’une des grandes cultures du monde – la culture russe. Le danger de rompre ce lien a été souligné par Staline dans la lettre citée.

Très instructive pour nous – le parti communiste – lorsqu’il s’agit de se faire une idée de l’avenir socialiste de la Russie multinationale, la description par Staline de deux déviations dans la question nationale : vers le nationalisme grand-russe et vers le nationalisme local, ukrainien. Cette caractéristique a été donnée par Staline dans son rapport au 16e congrès du parti communiste de toute l’Union (bolcheviks) (juin 1930). Parlant du premier type de déviationnistes, il remarque qu’ils “se réfèrent à Lénine, le citant de manière erronée, et parfois déformant et calomniant directement Lénine. Lénine a dit que dans le socialisme, les intérêts des nationalités se fondraient en un tout – ne s’ensuit-il pas qu’il est temps de supprimer les républiques et les provinces nationales dans l’intérêt de … l’internationalisme … ?

…Lénine n’a jamais dit que les différences nationales devaient disparaître et que les langues nationales devaient fusionner en une langue commune au sein d’un État, avant la victoire du socialisme à l’échelle mondiale. Au contraire, Lénine a dit quelque chose de directement opposé, à savoir que “les différences nationales et étatiques entre les peuples et les pays…”. Les distinctions nationales et étatiques entre les peuples, les nations et les pays subsisteront pendant très, très longtemps, même après la mise en œuvre de la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale
”. Comment peut-on se référer à Lénine tout en oubliant cette directive fondamentale … ?

…Lénine n’a jamais dit que la destruction de l’oppression nationale et la fusion des intérêts des nationalités en un seul tout équivaut à la destruction des distinctions nationales.

Pour un homme accablé par les soucis quotidiens de la vie (et il y en a beaucoup), tout ce qui précède peut sembler un passé d’archives, sans rapport avec l’état actuel de la question ukrainienne, qui sera résolue au cours de l’opération militaire spéciale. Hélas, le passé dans d’autres circonstances spécifiques se fait sentir dans le présent. La russophobie enragée n’exclut pas comme réponse une manifestation de grand nationalisme russe, bien sûr bourgeois. Il ne peut en être autrement. En voici un exemple.

Le grand nationalisme bourgeois russe s’exprime dans l’affirmation arrogante que l’Ukraine n’a jamais eu d’État national, ignorant complètement l’histoire de la RSS d’Ukraine, qui, avec la Biélorussie soviétique, a été représentée aux Nations unies dès le moment de sa formation. Tout cela est antisoviétique, tant chez les Russes bourgeois que chez les nationalistes ukrainiens qui ont la même nature de classe : les 70 années soviétiques sont une parenthèse dans l’histoire.

Avec un antisoviétisme féroce, avec l’éradication de la nation socialiste soviétique ukrainienne, le chemin sanglant et la fascisation de l’Ukraine ont commencé sous la direction et le soutien financier des États-Unis, au nez et à la barbe de la Russie oligarchique. L’oligarchie russe, qui possède des actifs de production très importants en Ukraine, n’était intéressée que par la maximisation des profits.

Ne pas s’éloigner de l’internationalisme léniniste

Quant à l’essence du nationalisme ukrainien, Staline la voyait dans “le désir de s’isoler et de se refermer dans sa coquille nationale… ”. Dans le désir de ne pas voir ce qui rassemble et unit les masses laborieuses des nationalités en URSS, et de ne voir que ce qui peut les aliéner les unes des autres. “ Le penchant, écrit Staline, pour le nationalisme local reflète le mécontentement des classes dépassées…”. au régime de la dictature du prolétariat, leur désir de s’isoler dans leur propre État national et d’y établir leur domination de classe. ” C’est ce qui s’est passé dans toutes les anciennes républiques de l’URSS, à l’exception de la Biélorussie.

En commençant par la révision du marxisme-léninisme lors du 22e congrès du PCUS (1961) et le rejet de son idée principale – l’idée de la dictature du prolétariat, un processus graduel mais constant d’éloignement de la classe ouvrière du pouvoir des travailleurs a commencé. Officiellement, elle était désignée dans tous les documents du programme du Parti comme la force principale de la société soviétique. Il y avait également un certain pourcentage d’ouvriers admis dans le Parti, mais ce processus ignorait les changements dans la structure de la classe ouvrière – l’inclusion d’ingénieurs et de travailleurs techniques et de représentants des sciences appliquées associées à la production. La notion même de dictature du prolétariat a été primitivisée et, contrairement aux classiques du marxisme-léninisme, son époque historique n’a pas été considérée comme se prolongeant jusqu’à la construction du communisme. Le processus de bureaucratisation du Parti et de la vie soviétique s’est accéléré et a finalement conduit à l’embourgeoisement d’une partie de la direction du Parti.

Cela est devenu évident lors de la perestroïka contre-révolutionnaire bourgeoise perfide, ce qui a constitué une condition favorable à la formation du capital “fantôme” et, après le soi-disant démantèlement du culte de la personnalité de Staline, de l’intelligentsia libérale de la race bourgeoise. Au début, l’alliance entre ladite intelligentsia et le capital “fantôme” était secrète. Pendant la période Gorbatchev-Yeltsine, elle est devenue explicite, acquérant de plus en plus une coloration nationaliste, à l’exception de la Fédération de Russie et de la Biélorussie. La voie était ouverte au nationalisme local, notamment ukrainien. Un défilé de la souveraineté a commencé, défilant devant les podiums sur lesquels trônait l’impérialisme américain.

Quant à la fascisation de l’Ukraine, c’est-à-dire l’instauration d’une dictature du capital financier, il convient de noter que cette dictature est très peu la dictature du capital ukrainien et bien plus la dictature du capital américain.

La définition par Staline de la source commune de tout nationalisme, qu’il soit grand-russe ou local, ici le nationalisme ukrainien – “un écart par rapport à l’internationalisme léniniste” – est de la plus haute importance. Il est important que le KPRF apprenne cela en tant que parti politique se préparant à devenir le parti au pouvoir en Russie. Malheureusement, certains de ses membres ne relient toujours pas la question russe objectivement existante dans leur esprit à l’internationalisme prolétarien, mais la considèrent d’un point de vue civilisationnel, typique des idéologues du monde russe bourgeois – sans contradictions de classe, sans lutte de classe.

Pour conclure, tournons-nous une fois de plus vers Staline, vers son rapport au XVIIe Congrès du PCUS(b) (1934) : “Il y a un débat sur la question de savoir quelle déviation est le principal danger, la déviation vers le nationalisme grand-russe ou la déviation vers le nationalisme local ? Dans les conditions actuelles, il s’agit d’un argument formel et donc vide. Il serait insensé de donner une prescription toute faite pour tous les temps et toutes les conditions concernant le danger principal et non principal. Il n’existe pas du tout de telles prescriptions dans la nature. Le principal danger est le parti pris, contre lequel on a cessé de lutter et qu’on a donc laissé se développer en un danger national.

En Ukraine, il n’y a pas si longtemps, le parti pris en faveur du nationalisme ukrainien ne représentait pas le principal danger, mais lorsqu’ils ont cessé de le combattre et l’ont laissé se développer au point de fusionner avec les interventionnistes, ce parti pris est devenu le principal danger.”

Et cette leçon stalinienne ne peut être oubliée par les communistes russes, si l’on veut aborder l’avenir avec la plus grande responsabilité.

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