| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 05-08-2017 à 23:01:01
| Sur le site de la Dépêche une enquête menée par l'INSEE montre comment la paupérisation s'est accrue en l'espace d'une génération et comment elle est ressentie, principalement chez les ouvriers et employés, mais même chez les cadres. Publié le 05/08/2017 à 06:58 Un quart des Français se sentent déclassés par rapport à leurs parents Société - Étude Un quart des Français se sentent socialement déclassées par rapport à leur père, selon l'Insee. Le sentiment est particulièrement fort chez les ouvriers non-qualifiés et les employés, mais il touche aussi les cadres. Le sentiment est bien ancré chez les Français : un quart d'entre eux s'estiment déclassés. Dans le détail, 19 % jugent que le niveau ou le statut de leur profession est «plus bas» et 6 % qu'il est «bien plus bas» que celui de leur père. Pourtant, l'emploi qualifié progresse dans le pays : en 2014-2015, 41 % des personnes de France métropolitaine âgées de 30 à 59 ans sont ou étaient cadres ou relevaient de la catégorie des professions intermédiaires, contre 29 % pour leurs pères et 14,6 % pour leurs mères. Or, le sentiment de déclassement touche aussi les cadres L'appréciation de son évolution sociale par rapport à la génération précédente est «très liée» à sa propre catégorie socioprofessionnelle (CSP). Le sentiment de déclassement est ainsi plus répandu chez les employés et les ouvriers non qualifiés (36 %). Ce sentiment est notamment élevé chez les ouvriers agricoles (45 %) et les caissiers (43 %). Mais il concerne également près d'un cadre sur cinq (18 %), notamment ceux travaillant dans les métiers de l'information, des arts et des spectacles (30 %), des milieux professionnels marqués par une faiblesse relative des rémunérations et une certaine précarité. Un sentiment minoritaire Pas de sinistrose : 36 % des personnes interrogées expriment un sentiment opposé d'ascension sociale et 22 % pensent que leur profession est à peu près équivalente à celle de leur père, 9 % estimant que leur profession n'est pas comparable. L'impression d'ascension est plus forte chez les cadres (50 %) que chez les employés ou les ouvriers non-qualifiés (22 %). Les employés et les ouvriers représentent près de 60 % des personnes qui se sentent déclassées. Mais ce sentiment de déclassement correspond-il à la réalité ? L'Insee a décidé de confronter le ressenti des personnes interrogées à leur mobilité sociale. Comment ? En comparant ces résultats avec une typologie de trajectoires sociales, établie en fonction de la catégorie socioprofessionnelle occupée par les 27 000 personnes interrogées et de celle de leurs parents. Selon cette typologie, environ une personne sur cinq (21,7 %) connaît effectivement une «mobilité sociale descendante.» Une proportion à peine plus faible. Mais cette impression peut également concerner des personnes qui occupent la même position, voire une meilleure position, que leur père, particulièrement dans le haut de l'échelle sociale : 34 % des cadres dont le père l'était aussi s'estiment déclassés.
________________________________________ Et les Femmes ? Les sexes ne sont pas égaux non plus face à ce sentiment. Les femmes se sentent plus souvent déclassées que les hommes (27 % contre 23 %) par rapport à leur père, un écart expliqué «en grande partie par les inégalités de genre sur le marché du travail» où les femmes sont encore surreprésentées dans les emplois non qualifiés, selon l'Insee. Mais seules 11 % se sentent socialement déclassées par rapport à leur mère, «reflet de la profonde transformation de la place des femmes sur le marché du travail sur une génération» , commente l'auteur de ce numéro d'Insee Première.
________________________________________ Quelles sont les causes du déclassement ? L e sociologue Louis Chauvel était interrogé par nos confrères du Figaro cette semaine sur ce sentiment de déclassement qu'il a étudié dans son livre, auteur de La Spirale du déclassement. Essai sur la société des illusions. Selon lui, il est de plus en plus difficile de progresser socialement. Le sociologue mesure le déclassement selon quatre critères : «le déclassement social, des parents aux enfants, le déclassement au niveau des diplômes, dû à la massification de l'enseignement supérieur, le déclassement géographique et le déclassement systémique. Ce dernier renvoie à la position de la France dans le monde du fait qu'un ensemble de pays émergents sont maintenant sortis du néant.» Le logement : «Concrètement, le logement est l'un des éléments principaux du déclassement» , explique Louis Chauvel. C'est même devenu au fil des années le principal poste de dépense des ménages. Jusqu'aux années 1990, «on vivait très bien sans être propriétaire, et le devenir était bien plus aisé. Aujourd'hui, il faut s'endetter deux fois plus longtemps pour acheter le même bien, et il faut un salaire beaucoup plus élevé pour offrir à ses enfants la même carte scolaire.» Les « factures contraintes » En plus du logement, on observe que les «factures contraintes» ont grignoté les budgets des ménages : les factures contraintes ce sont surtout les nouvelles technologies, mais aussi les produits d'épargne et certaines assurances «qui n'existaient pas il y a 30 ans.» Le coût de la vie Le coût de la vie a lui aussi augmenté : «On n'achète plus la même chose au même prix aujourd'hui. On observe une montée en gamme, avec des produits de base qui ont connu une très forte inflation . On voit bien la dégradation profonde des conditions de vie qui en découle. La Dépêche du Midi
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
| |
| | | | | | |
|