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Xuan
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   Posté le 20-09-2019 à 18:12:58   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La révolte des gilets jaunes a soulevé en creux une question très importante : l'organisation et le centralisme-démocratique.

D'une part le rejet des partis politiques bourgeois, mais aussi la ligne idéologique de certains pseudos "gauche" comme Mélenchon et son parti "gazeux", ont répandu l'idée que le peuple doit refuser toute forme de direction, ne pas s'en donner lui-même, rejeter toute forme de représentation.

Face à l'Etat de la bourgeoisie le mouvement des masses peut entraver ou gêner son fonctionnement, dans le meilleur des cas le paralyser temporairement, mais il n'a aucune possibilité de le renverser et encore moins d'instaurer un Etat de la classe ouvrière et du peuple.

Ci-dessous un article du parti communiste russe. Il en dit long sur le retard de l'organisation indépendante de la classe ouvrière en France.
Mais il donne aussi un avis intéressant sur le socialisme en Chine, et l'orientation du PCC.


Edité le 20-09-2019 à 18:21:14 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 20-09-2019 à 18:19:59   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Etre dans le peuple comme un poisson dans l’eau pour tout connaître

18SEP

sur le site Histoire et Société


Interview du vice-président du comité central du parti communiste Dmitri Novikov par le rédacteur en chef du journal « Russie soviétique », V.V. Tchikine
13-09-2019
https://kprf.ru/party-live/cknews/187938.html

A l’occasion d’une des rares journées de repos, nous avons rencontré Dmitri Guéorguiévitch Novikov, vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, dans un cadre informel propice à une conversation à bâtons rompus. D.G. Novikov est responsable du secteur idéologique dans la direction du parti. Ces dernières années, de sérieux progrès ont été réalisés dans ce domaine, et je voulais apprendre directement du « pilote idéologique » comment les missions du parti étaient définies – quelles directives servaient à contrôler ce grand navire naviguant le long des vagues houleuses des temps modernes.

– Dmitri Gueorguievitch, rappelez-vous. Après le départ de Brejnev, le nouveau dirigeant soviétique Andropov a déconcerté tous les idéologues, et pas seulement, avec une révélation inattendue : nous ne connaissons pas la société dans laquelle nous vivons, nous devons apprendre à la connaître pour agir avec précision. Voici ma première question: connaissons-nous la société dans laquelle nous vivons maintenant? Jusqu’à quel point la connaissons-nous? Les discours officiels, les petites phrases, les statistiques tendancieuses et les sondages trafiqués, autant que les médias corrompus brouillent la réalité, de sorte qu’il est difficile d’obtenir un tableau véridique. Mais un parti d’opposition doit agir avec précision. J’aimerais savoir quels outils vous utilisez, pour ainsi dire, pour ne pas vous noyer dans le flot de la vie, dans la confrontation?


DN: – Je vous suis reconnaissant, Valentin Vasilyevich, d’avoir entamé la conversation avec cette phrase d’Andropov – elle a eu un grand retentissement à l’époque dans la société soviétique. Et d’ailleurs, elle se prête toujours à différentes interprétations. Certains pensent qu’elle jetait un doute sur certaines choses fondamentales, contribuant à faire basculer la situation et prédéterminant l’arrivée de Gorbatchev. Mais je ne suis pas d’accord avec cette interprétation, car toute société, si elle se développe, devrait réfléchir à la manière dont elle est organisée, dans quel état elle se trouve …

Maintenant, en ce qui concerne la situation actuelle. Si nous parlons du pouvoir – connaît-il l’état de la société, je pense qu’il le connaît assez bien. Mais une chose est la connaissance des réalités et autre chose ce qui est exposé publiquement. Je pense que toutes les tendances négatives, toutes les dynamiques négatives qui caractérisent la vie socio-économique actuelle sont bien connues des pouvoirs en place. Cependant, le pli a été pris d’embellir systématiquement la situation pour la dissimuler sous un vernis comme jamais cela n’a été fait dans notre histoire. Aujourd’hui, l’embellissement de la situation a atteint des proportions sans précédent. Je n’exclus pas que certains de ceux qui participent à ce processus soient mus par de «bonnes intentions». Ces personnes pourraient bien croire que, si l’on ne maquille pas l’état déplorable des choses, la Russie connaitra le même sort lamentable que l’Union soviétique. Mais en fait, si nous nous prenons au jeu de la « virtualisation » de la vie, nous risquons d’avoir beaucoup plus de déboires.
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Aujourd’hui, afin de dissimuler l’image objective des choses, toutes sortes de manipulations sont effectuées avec les statistiques et les organes chargés des statistiques. Ils sont réaffectés, contraints de modifier les techniques de fixation des données, etc. Récemment, on a transféré Rosstat [Direction des statistiques, NdT] au ministère de l’Économie, les privant de leur indépendance …

Notre parti connaît-il la situation réelle? Les responsables du Parti communiste de la Fédération de Russie sont-ils en mesure d’analyser la situation, de l’étudier et l’évaluer, de prendre des décisions? Très certainement!

Nous utilisons plusieurs sources d’informations. D’une part, la présence d’un grand groupe parlementaire du parti communiste à la Douma d’Etat lui permet de jouer le rôle de l’un de nos centres d’analyse. Beaucoup d’informations importantes aboutissent ici, y compris officielles et officieuses, qui sont également nécessaires afin de comprendre à quel point ces données du gouvernement correspondent à la réalité. Je dois dire tout de suite que nous vérifions toutes les données, tous les chiffres qui apparaissent au titre des ministères et des départements, au titre des services de la Douma d’État elle-même, de différentes manières. La source la plus fiable est le contact avec la communauté scientifique.

Je crois que la force de notre parti, de notre groupe parlementaire, réside justement dans le fait que nous avons construit des relations larges et honnêtes avec les chercheurs de notre pays. Pas avec les nombreuses fondations, services, centres créés spécifiquement pour vernir ou brouiller la situation, mais avec ceux qui étudient profondément, véritablement scientifiquement, fondamentalement l’état des choses, et qui appartiennent – je n’aurai pas peur de ces mots – aux « vieilles écoles », c’est-à-dire en relation avec l’Académie des sciences de Russie.

De plus, parmi toutes les factions de la Douma, nous sommes en pointe en ce qui concerne le nombre de tables rondes, de discussions et d’audiences parlementaires. Cela nous aide à révéler la situation réelle dans divers secteurs et à passer les données officielles du gouvernement aux rayons X.

La section suivante concerne les contacts personnels et les liens profonds entre le parti et les gens. Il est clair que l’expérience personnelle est limitée. Il est souvent impossible de tirer des conclusions globales sur des événements individuels qui se sont produits dans votre vie. Ils doivent être vérifiés, comparés, généralisés. C’est facile à faire quand des dizaines de vos collègues passent de nombreux jours tous les mois dans les différentes régions du pays. Ils apportent avec eux dans les murs du Parlement la véritable humeur des gens après leurs réunions avec les électeurs. C’est ainsi que se développe une vision objective, que l’on peut entrevoir les tendances, calculer la dynamique, tirer les conclusions pour l’avenir proche et lointain.

Enfin, nous menons des campagnes politiques à grande échelle, qu’il s’agisse de préparer des rassemblements de protestation ou, par exemple, participer à des campagnes électorales. Cela nous encourage et nous oblige à nous engager encore plus loin auprès de larges couches de la population, à connaître les problèmes les plus criants, à entendre la vérité du peuple.

En même temps, n’oublions pas que nous avons une source aussi productive que la presse du Parti et des amis du Parti communiste. Et ce sont des dizaines de publications à Moscou et en province: l’organe central du parti la Pravda, le journal national Sovetskaya Rossiya [Russie soviétique, NdT] et la revue Education politique. Depuis plus de cinq ans, le parti dispose de sa propre chaîne de télévision, Ligne rouge, qui compte 21 millions d’abonnés. Nous avons tout un réseau de ressources Internet, il y a des groupes sur les réseaux sociaux. L’expérience de nombreuses publications régionales est très précieuse. Le journal « La voie rouge » des communistes d’Omsk vaut la peine d’être lu! Les pages de ces publications sont remplies d’analyses profondes et brûlantes.
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Il n’y a pas si longtemps, un journaliste et blogueur bien connu qui n’est pas membre du Parti communiste, rentré d’un voyage en Extrême-Orient, a partagé ses impressions sur sa découverte de la littérature de notre parti. Et il dit: «Vous savez, j’ai vu des brochures avec le matériel de vos réunions plénières du Comité central dans votre comité régional sur une étagère … J’ai demandé à les lire, ils m’en ont donné une et je l’ai lue attentivement. Il se trouve que le Parti communiste a une analyse profondément marxiste de la situation dans le pays et dans le monde. » Cela lui semblait une découverte. Mais l’on voit ici une des forces de notre parti: c’est la capacité d’absorber des informations et d’en tirer des conclusions majeures, sur la base de fondements théoriques profonds.

–La question se pose: jusqu’à quel point le front de la lutte idéologique est-il assuré par la ressource intellectuelle du parti? Nous voyons les efforts puissants déployés par le gouvernement pour étouffer l’opposition et l’effet zombie sur tous les segments de la population. Les moyens inouïs investis dans la propagande. Avec quelle générosité le pouvoir achète les pouvoirs créatifs. La diversité et l’ingéniosité de ses formes d’influence et de répression – de la police anti-émeute aux milliers de concerts de gala et aux séries télévisées interminables… Avons-nous assez de forces pour y faire face?

DN: Bien sûr, seule une machine peut vaincre une machine. Et quand on évalue les leçons de la Seconde Guerre mondiale, il convient de rappeler le réarmement décisif de l’Armée rouge à la veille de la bataille meurtrière contre le fascisme. La grandeur de Staline en tant que dirigeant réside dans le fait qu’il a bien compris dans les années trente du siècle dernier: la nouvelle guerre mondiale serait une guerre de machines, de moteurs et de mécanismes. Avec tout l’héroïsme du peuple en lequel il avait une confiance illimitée …

Aujourd’hui encore cette image est très appropriée. L’État est une machine très puissante et sérieuse, dotée de ressources et de capacités énormes – financières, techniques, informationnelles, policières, administratives, manipulatrices – de toutes sortes. Un État ne peut être vaincu que par un proto-État, c’est-à-dire un parti qui contient déjà le germe de ce nouvel État, renouvelé et différent. Et le parti qui réussira est celui qui offrira une alternative convaincante, une idéologie claire, sera en mesure de forger des cadres prêts à tout moment à constituer un gouvernement de confiance populaire, l’armant d’un programme concret d’actions par étapes. À cet égard, le KPRF se distingue des autres forces politiques de l’opposition en ce qu’il dispose de cet ensemble de conditions afin de surmonter la pression de l’État actuel et de réaliser sa propre alternative – socialiste -.

Je suis particulièrement fier que tous les derniers exemples de réélection de nos camarades en tant que dirigeants des régions ne se soient pas terminés pour le Parti par une déroute. Prenons Irkoutsk, Novossibirsk et Orel par exemple. Il existe un certain nombre d’exemples intéressants au niveau des administrations locales. Nos camarades des structures de pouvoir se sont imposés non seulement en tant qu’administrateurs, technocrates, spécialistes, mais aussi en tant que personnes réfléchies, créatives, de véritables intellectuels.

Il est extrêmement précieux que nous ayons les cellules vivantes de l’état de l’avenir. Je veux parler des entreprises nationales. Leurs réalisations en termes de production et de bien-être social établissent les normes les plus élevées. À la tête des entreprises nationales se trouvent de grands organisateurs, des spécialistes de la création et des intellectuels socialistes. Et la participation aux élections présidentielles de Pavel Groudinine n’était nullement accidentelle.

Bien sûr, le temps nous enlève inévitablement les véritables phares de la pensée formés par l’ère soviétique. Eh bien, qui peut, en gros, remplacer Koptyug ou Maslyukov, Starodubtsev ou Mesyat, Kvitsinsky ou Alferov? Quand de telles personnes partent, nous perdons des points de croissance intellectuelle très importants. Et parfois, il n’y a personne pour les remplacer. Comme Lénine le disait dans les premières années de la construction socialiste, nous ne pouvons remplacer chacune de ces personnes que par une équipe de camarades.


Un avantage important du parti communiste est que ces dernières années, il y a eu une forte augmentation de la jeunesse dans les rangs du parti. Les jeunes occupent des postes de plus en plus importants, occupant des postes à haute responsabilité obligeant à acquérir l’expérience nécessaire. C’est encourageant. Et dans l’histoire du parti, je suis sûr que la contribution personnelle du dirigeant du Parti communiste, Guennadi Ziouganov à ce processus sera appréciée. C’est avec son soutien que le Centre d’éducation politique du Comité central du parti a été créé et que nos nouveaux jeunes dirigeants régionaux y ont été admis.

Deux autres facteurs importants renforcent sérieusement notre position. Nous avons à notre disposition l’expérience impérissable du socialisme vivant. Le gouvernement antisoviétique n’a pas pu la faire disparaître, malgré tout son désir. L’intérêt et l’attention envers l’expérience soviétique parmi les masses ne font que croître. Et même parmi la génération post-soviétique, privée d’informations honnêtes sur le passé, le socialisme est également très demandé. Notre tâche est de combler les lacunes dans la connaissance des gens, d’apporter la lumière de la vérité. Et que le patriotisme socialiste soviétique du XXIe siècle devienne la véritable force de notre époque!

Nos opposants – le régime en place et la réalité oppressive – nous créent eux-mêmes une « ressource d’influence » supplémentaire. Les gens sont de plus en plus conscients des moyens d’échapper à la pauvreté, à la privation de leurs droits et à la tromperie. Cela se manifeste dans tous les secteurs de la société, à l’exception de l’oligarchie, qui vit de l’énergie de la désintégration. Dans leur expérience personnelle et dans notre passé commun, beaucoup trouvent la réponse aux abominations de la vie présente, à son désespoir sans issue. Et ils se tournent vers nous. Ils viennent et se mettent au travail. Le journal populaire « Russie soviétique » est bien placé pour le voir.

– Laissons de côté pour le moment les questions de politique interne du Parti et examinons l’état de la gauche dans le monde. Vous avez eu l’occasion de visiter de nombreux pays avec pour mission de développer les contacts entre les partis. Quelles impressions retirez-vous de l’observation des partis frères? Nous avons vu le monde communiste à différents moments. Nous nous souvenons des grands partis communistes italiens et français. Et maintenant, nous jetons un regard circonspect sur ce secteur. Quelles impressions intéressantes et vivantes vous restent-elles de contacts concrets avec divers groupes de mouvements de gauche, de partis communistes et de partis ouvriers? Optimiste ou problématique?

DN: C’est une grande question, un sujet immense. Je ne mentionnerai que quelques angles différents. Tout d’abord à propos de la Chine. Les yeux du monde entier sont maintenant rivés sur cette puissance, qui déclare ouvertement sa visée socialiste. Par conséquent, notre attention aux processus qui s’y déroulent est tout à fait justifiée. À un moment donné, Beijing a dû entrer dans un « jeu avec le diable » , avec ce qu’on appelle l’économie de marché. Dans les années 90, il était particulièrement intéressant de savoir où cela mènerait. Des «questions maléfiques» ont surgi. La Chine ne répèterait-elle pas le sort de l’Union soviétique, n’allait-elle pas exploser de l’intérieur? Ou, restant dans un état complètement assemblé et mobilisé, ne changerait-elle pas de trajectoire de développement et n’abandonnerait-elle pas progressivement son cours vers le socialisme? Ou, au contraire, proposerait-elle un nouveau modèle de développement intéressant dans le cadre du choix socialiste? C’était d’une importance cruciale.

Au cours des dernières décennies, les dirigeants du PCC ont dirigé un processus très complexe. Comportant une part de risque. Mais plus le temps passe, mieux on comprend qu’ils ne pouvaient éviter de prendre des risques. Ils devaient sortir les gens de la pauvreté. Et toutes les discussions sur un bel avenir socialiste seraient restées des mots creux s’ils n’avaient pas résolu cette tâche essentielle. Et ils l’ont résolue brillamment!

Au fur et à mesure de leur progression, le PCC a compris les menaces que portaient en elles les « relations de marché » . Et aujourd’hui, les mesures nécessaires sont déjà prises pour protéger la perspective socialiste de la Chine.

J’ai des amis chinois qui ont une vision totalement communiste. Interrogés sur la menace qui pèse sur le socialisme en Chine, ils répondent: « Vous savez, nous avons trop de personnes qui ont été formées aux États-Unis ces dernières années » . Et ce qu’ils veulent dire est tout à fait clair. Mais ils ont ensuite l’occasion de constater sincèrement que les autorités du pays, dirigées par Xi Jinping, comprennent ce problème et s’y attaquent avec détermination.

Depuis sept ans, l’Académie chinoise des sciences sociales accueille le Forum mondial du socialisme. Il s’agit d’une importante conférence scientifique et pratique internationale. Je suis moi-même heureux d’y participer. On peut clairement constater que même au cours de ces 7 à 8 ans, le niveau de bien-être des professeurs chinois a considérablement augmenté. Et ceci témoigne également du développement rapide du pays. Mais à côté de cela, nos camarades de l’Institut du marxisme de l’Académie ont clairement ajouté «l’optimisme idéologique» . Ils travaillent dur pour étudier les perspectives socialistes de la Chine. Et ils ont l’occasion de faire part de leurs constatations et de leurs conclusions aux dirigeants du parti et du pays. Oui, la direction politique de la République populaire de Chine entend ses scientifiques. Elle prend en compte leurs évaluations, inquiétudes et recommandations dans leurs activités pratiques, dans la construction du parti et de l’Etat. Cela ne peut qu’ajouter à l’optimisme.

En fait, c’est précisément à partir de cela que nous avons commencé notre conversation. Il s’avère que la communication entre l’environnement intellectuel et la direction du parti en Chine est très bien établie. Les travaux des chercheurs qui parviennent au Comité central du PCC par divers canaux sont bien accueillis. Et je pense que le fonctionnement de ces communications est l’une des garanties que de bonnes perspectives attendent la Chine.

A ce jour, la Chine compte 1300 instituts du marxisme. Il s’agit d’équipes entières de personnes qui s’engagent chaque jour dans la recherche, se rencontrent, vérifient l’exactitude de leurs évaluations, rédigent des conclusions.

Tout récemment, des amendements ont été apportés à la Constitution de la République populaire de Chine et les tâches du parti en matière de programme ont été clarifiées. C’était un signal important pour tous ceux qui auraient pu craindre hier que la Chine ne se détourne de la voie socialiste choisie. En général, en observant la dynamique du développement de la société chinoise après la destruction de l’Union soviétique, nous constatons qu’il existe des personnes capables de tirer des conclusions des erreurs commises par d’autres. C’est très encourageant.

Quand j’observe les processus en Amérique latine, je comprends que l’héritage soviétique fonctionne toujours. L’Union soviétique n’existe plus mais son héritage continue d’aider les pays du choix socialiste à survivre dans ce monde complexe.

Les États-Unis étaient tellement enivrés par leur victoire sur l’URSS dans les années quatre-vingt-dix qu’ils se sont « relâchés » dans leur « arrière-cour » – en Amérique latine. Et maintenant, ils ne peuvent plus rien y faire. Après Hugo Chavez, toute une vague de gouvernements de gauche est née sur le continent. Les Yankees, bien sûr, se sont sérieusement attaqués à la situation. Mais maintenant ce n’est pas facile. Les États-Unis ont intensifié leur activité politique en Amérique latine, mais ils n’arrivent à presque rien. Oui, ils ont des succès temporaires au Brésil, et aussi en partie en Argentine. Mais au Mexique, la tendance inverse est vraie, avec un président de gauche qui a été nommé à plusieurs reprises pour ce poste mais qui a perdu à la suite de falsifications – tout comme chez nous. Cependant, cette fois, même la tricherie des adversaires n’a pas aidé, il a gagné de façon convaincante. Et malgré les pressions de Washington, une délégation représentative du Mexique était présente à l’investiture du président vénézuélien Nicolas Maduro.

Que reste-t-il à faire aux États-Unis? Trump et même avant lui, Bolton a déclaré que Cuba, le Venezuela et le Nicaragua étaient une « troïka de la tyrannie » . De telles épithètes signifient une sorte de déclaration de guerre. Ils doivent élaborer une politique spéciale dans ce sens, car les États-Unis ne peuvent rien faire avec Cuba, ni avec le Venezuela, ni avec le Nicaragua. L’année dernière, le Nicaragua a survécu à une tentative de coup d’État, une sorte de « révolution de couleur » . Mais le gouvernement d’Ortega a tenu le coup. Les chavistes, dirigés par Maduro, tiennent aussi. Les Cubains ont traversé la période la plus difficile de leur histoire et envisagent déjà l’avenir avec plus de confiance.

Tout cela pris ensemble signifie que le socialisme n’est pas une chose qui est restée dans le passé avec la fin de l’Union soviétique. Il est vivant. Les idées de justice continuent d’inspirer des millions de personnes en Amérique latine, en Asie de l’Est, en Russie et dans le monde entier. Ce n’est pas une question de mysticisme et ce n’est pas dû au hasard. Rien ne peut travestir la logique du processus historique. Et c’est pourquoi l’avenir est au socialisme.

Traduction MD pour H&S

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pzorba75
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   Posté le 21-09-2019 à 05:39:10   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Resteraient-ils des "communistes" lucides en Russie après la dégénérescence post-stalinienne? C'est bien une des première fois que Xuan se colle à cette thèse, habituellement développée par Tatie Danielle et consorts à travers toutes ses pages lyriques sur la société soviétique.
Les communistes russes connaissent bien la situation de leur pays et certaines des raisons de leur échec, en dépit de la victoire face aux impérialistes en 1945 avec Staline, Joukov et Molotov.
Pour ce qui est de la situation en Chine, pas confrontée à une guerre impérialiste comme le fut l'URSS, j'aimerai bien connaître les analyses des communistes soviétiques à ce sujet. L'histoire et finalement la défaite de l'URSS est quand même la conséquence des guerres impérialistes menées par l'occident de 1914 à 1945 qui ont épuisé une ou deux générations de soviétiques avec l'inévitable écroulement démographique actuel.
Je doute pour ma part que l'entente Russie - Chine soit durable, comme toutes les ententes, reste que pour le moment, c'est un obstacle que les impérialistes pro américains ne peuvent pas ébranler ni attaquer militairement. La guerre économique ne changera pas le rapport de forces qui confirme le recul de l'influence américaine dans les affaires du monde, et d'abord dans l'éducation et les hautes technologies.


Edité le 21-09-2019 à 05:40:09 par pzorba75




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Xuan
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   Posté le 22-09-2019 à 21:11:33   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La Chine a quand même connu la guerre impérialiste menée par le Japon, et bien que le PCC n'ait pas été encore au pouvoir, la lutte contre l'impérialisme nippon a coûté plus de 20 millions de morts.
Concernant l'analyse des communistes russes, nous en savons quelques bribes que D. Bleitrach publie sur son site. Khrouchtchev est désigné comme le premier responsable de la dérive révisionniste, en ce qui concerne les suivants c'est plus flou.

Il existe un livre intéressant de Roger Keeran et Thomas Kenny "le socialisme trahi - les causes de la chute de l'Union soviétique chez Delga" .
Il incrimine essentiellement Khrouchtchev et Gorbatchev.

Le point de vue des communistes ruses sur la Chine est sans doute en train d'évoluer parce que les deux partis se sont un peu rapprochés.
Ziouganov a fait des commentaires élogieux, l'article ci-dessus montre qu'ils ont une connaissance assez fine de l'orientation du PCC actuelle et de ses problèmes.
Je pense à cette phrase :

Interrogés sur la menace qui pèse sur le socialisme en Chine, ils répondent: « Vous savez, nous avons trop de personnes qui ont été formées aux États-Unis ces dernières années » . Et ce qu’ils veulent dire est tout à fait clair. Mais ils ont ensuite l’occasion de constater sincèrement que les autorités du pays, dirigées par Xi Jinping, comprennent ce problème et s’y attaquent avec détermination.

Je relie ça aux campagnes du PCC pour "garder le coeur rouge" et pour étudier le marxisme. Le 70 e anniversaire fait l'objet d'une intense propagande sur le socialisme en Chine.


Edité le 22-09-2019 à 22:42:22 par Xuan




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