| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 17-10-2011 à 15:49:25
| Le colonialisme et l'impérialisme ne changent pas de nature, 50 ans après les mêmes crimes en plus grand. Seule différence : certains se sont tus. Le Petit Blanquiste commémore le massacre du 17 octobre 1961 à Paris : 17 octobre 1961
L'Humanité du 18 octobre 1961 En 1961, la guerre coloniale en Algérie en est à sa septième année et des centaines de milliers d’Algériens ont déjà payé de leurs vies la prétendue « pacification » française. En réplique, le Front de libération nationale algérien (FLN) a porté le conflit sur le territoire français, organisant des attentats contre des installations industrielles, des commissariats ou des policiers. Depuis plusieurs mois, la police parisienne et ses compagnies auxiliaires se livrent à une chasse au facies impitoyable contre les 150.000 Algériens vivant à Paris et en banlieue. Les rafles, les arrestations arbitraires, les coups, la torture et les exécutions sommaires sont monnaie courante. Le 5 octobre, Maurice Papon, préfet de police de Paris, ordonne le couvre-feu à l'encontre de la population algérienne. Les cafés qu’ils fréquentent devront également fermer à partir de 19 heures. S’ils circulent en voiture, ils seront arrêtés et leur voiture mise en fourrière. Ces mesures, fondées sur la responsabilité collective de personnes discriminées selon leur apparence, sont totalement racistes. Pour protester, la direction du FLN demande aux Algériens de la région parisienne de manifester pacifiquement le 17 octobre au soir, à l’Etoile, au Quartier latin et sur les Grands boulevards. Avec une consigne formelle : les hommes doivent être désarmés, « pas même un canif ou une épingle », « même si les policiers nous tapent dessus, il ne faut pas réagir » . Papon obtient carte blanche du gouvernement présidé par De Gaulle pour interdire la manifestation . Dans l’après-midi et dans la soirée du 17, un peu partout, à Paris et en banlieue, les Algériens sont interpelés par la police - dans leurs hôtels, leurs foyers, dans la rue - et transportés dans des bus réquisitionnés vers le Palais des sports, le Stade Pierre de Coubertin ou le centre d’identification de Vincennes. Face aux manifestants pacifiques qui scandent « Algérie algérienne », des policiers, armés de pistolets-mitrailleurs, tirent à balles réelles. Plusieurs Algériens sont tués ou blessés. Dans certains cas, comme au pont de Neuilly, les corps sont jetés dans la Seine.
Des scènes de massacres se déroulent également dans les couloirs et sur les quais du métro, à la station Concorde notamment . [1]
___________________ Le lendemain, la plus grande partie des quotidiens reprend la version officielle selon laquelle les policiers se seraient défendus face à des manifestants agressifs et armés. Seuls Libération,L’Humanité et France-Soir font état des violences policières. [2] Dans les jours qui suivent, des réactions de protestation commencent à s’élever. Le Parti socialiste unifié (PSU) parle d’une « répression d’une violence inouïe » , le Parti communiste français d’une « brutalité sans précédent » . La CGT demande à ses syndicats « d’organiser dans les entreprises et localités des protestations et actions de masse pour réprouver les violences du 17 octobre » . Le 30 octobre, deux universitaires ouvrent leur cours en déclarant : « Si les Français acceptent l’institution légale du racisme en France, ils porteront la même responsabilité que les Allemands qui n’ont pas réagi devant les atrocités du nazisme » . [3] Comme en écho, le correspondant du Times écrit : « Les organisations libérales et de gauche ont protesté publiquement, mais ces protestations ont peu d’écho dans les conversations à bord des trains et des autobus » . De fait, l’émotion populaire suscitée par le massacre des Algériens en octobre 1961 n’est en rien comparable à celle que l’on connaitra - quatre mois plus tard - avec les huit victimes de la violence policière au métro Charonne. JPD [1] Jean-Luc Einaudi a minutieusement enquêté et reproduit heure par heure le déroulement de ce massacre. Jean-Luc Einaudi, La bataille de Paris, 17 octobre 1961, Ed. du Seuil, 1991. [2] Le bilan officiel est de 3 trois morts et 64 blessés parmi les Algériens. La police aurait 13 blessés. Le nombre des arrestations atteindrait 11.500. En réalité, ce sont plus de 200 Algériens qui ont été tués ou qui sont morts des suites de leurs blessures le 17 octobre et les jours qui ont immédiatement suivi. [3] Alfred Kastler et Laurent Schwartz.
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| Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 19-10-2011 à 10:03:35
| l’impérialisme français fidèle à la barbarie coloniale 50 ans - 1 Très peu d'Algériens doivent avoir lu ce texte ou seulement en avoir entendu parler. Il s'agit du «Manifeste des officiers supérieurs engagés dans les opérations militaires en Algérie» . Ils sont 521 officiers généraux à le signer. Ce qu'il est bon de savoir : la troupe n'a pas fait ce genre de travail de mémoire. Parce que, comme on a pu le constater, pour la plupart des trouffions, il est surtout question d'effacer de sa mémoire un épisode où la gloire n'était pas de mise. Et ils méritent l'hommage qui est dû à ceux qui reconnaissent leurs torts, même s'il leur a été souvent difficile de désobéir aux ordres. Mais certains de leurs chefs persistent et signent avec un acte écrit, ouvertement militant. «Nous tenons d'abord à affirmer que ce qui a caractérisé l'action de l'armée française en Algérie, ce fut d'abord sa lutte contre toutes les formes de torture, d'assassinat, de crimes idéologiquement voulus et méthodiquement organisés. C'est cela la vérité et non le contraire» . Il faut attirer l'attention de ceux qui peuvent y voir de l'ironie sur le fait que ce préambule n'a aucunement l'intention de faire sourire et qu'il dit bien ce qu'il veut dire. Les assassins, aujourd'hui généraux, sont fiers d'avoir fait ce qu'ils ont fait et, de toute évidence, sont prêts à le refaire si une occasion se présentait et si leur âge pouvait le leur permettre. Faute de mieux, ils se jettent des fleurs et plastronnent : «En moins de 25 ans, notre génération de soldats a été engagée, au cours des guerres de 39-45 et d'Indochine puis dans le conflit algérien, dans la lutte armée contre les deux plus abominables et meurtrières idéologies que l'homme ait connues: le nazisme et le marxisme». Les indochinois et les Algériens n'avaient qu'à s'en prendre à eux-mêmes pour avoir agressé la pureté idéologique et la noblesse civilisationnelle du colonialisme et d'avoir rejeté ses bienfaits, au profit de leur scandaleuse émancipation de «l'indigénat» . L'universitaire français, Olivier Le Cour Grandmaison, vient bien à propos nous rappeler que ces illuminés ne sont pas si isolés que l'on peut le croire. Le 7 février 2007, à Toulon, un Nicolas Sarkozy , en pleine euphorie, se laisse aller sans retenue : «Le rêve européen a besoin du rêve méditerranéen. Il s'est rétréci quand s'est brisé le rêve qui jeta jadis les chevaliers de toute l'Europe sur les routes de l'Orient,(...), le rêve qui fut le rêve de Bonaparte en Egypte, de Napoléon III en Algérie, de Lyautey au Maroc. Ce rêve ne fut pas tant un rêve de conquête qu'un rêve de civilisation» . A l'entendre, on ne sait pas s'il a eu, simplement, une bouffée de nostalgie ou s'il veut entretenir une flamme qui pourrait être ravivée un jour. Mais dans les deux cas, il y a de quoi éveiller les plus graves soupçons, que vont d'ailleurs confirmer la nature et la constitution de la Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie , reconnue d'utilité publique par un décret du 3 août 2010. «Ni politicienne ni partisane» , elle est inaugurée le 19 octobre 2010. Parmi ces membres, trois généraux, Bernard de La Presle, François Meyer et Jean Salvan, tous les trois signataires du Manifeste des 521. La «mémoire de la guerre d'Algérie», nous savons sous quel registre ils la vivent et Sarkozy aussi. Par Ahmed Halfaoui source
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