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 Nuit de cristal au Venezuela

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Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 19-04-2013 à 12:31:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Nuit de cristal au Venezuela



Romain Mingus
jeudi 18 avril 2013


source : faire vivre et renforcer le pcf



Romain Mingus, un ami français qui vit au Venezuela depuis plusieurs années m’expédie ces photos et cet article. je crois que si Romain parle d’une nuit de cristal il sait par ses origines de quoi il s’agit, il vous demande à tous de transmettre ces photos et ce récit pour vaincre le silence complice des médias. Je ne sais pourquoi je suis interdite de facebook pour 20 heures, sur dénonciation comme par hasard, alors diffusez massivement … (note de danielle Bleitrach )

Caracas, le 17/04/13

Il avait pourtant clairement annoncé la couleur. Le 9 avril, cinq jours avant l’élection présidentielle, Henrique Capriles déclarait : « je ne suis pas le même que le 7 octobre, je défendrai les votes » [1]. Dès le lendemain, le président de l’Assemblée Nationale, Diosdado Cabello, présentait sur la chaine publique des preuves confirmant les intentions de la droite de contester les résultats électoraux afin de tenter un coup d’Etat coloré au Venezuela[2]. Au soir des élections, malgré une différence de 272.865 votes[3]en faveur du candidat socialiste Nicolas Maduro, le candidat de la droite refuse d’admettre sa défaite. Pourtant, tous les observateurs internationaux insisteront sur la transparence des élections vénézuéliennes. Vicente Diaz, un des recteurs du Centre National Electoral (CNE), ouvertement lié aux partis d’opposition affirmera n’avoir « aucun doute sur le résultat de l´élection » [4]donnant comme vainqueur l’héritier d´Hugo Chávez.



Voilà bien la seule promesse que le candidat de la droite aura tenu. Oubliée la rhétorique d’union, de paix et de sécurité qu’il vociférait encore une semaine auparavant. Il appelle ses partisans à se mobiliser afin d’obtenir un audit total des résultats. Curieuse manière démocratique de l’obtenir que d’envoyer les ultras de la droite prendre les rues du pays. La loi électorale vénézuélienne est pourtant très claire. Elle oblige les candidats à remettre au CNE des preuves de fraude, et dans le cas où celui-ci les rejette, un appel est possible par le Tribunal Suprême de Justice. Aucune démarche administrative n’a été engagée. Il est vrai que ces accusations ne résistent pas au fait que les membres de l’opposition désignés pour superviser les bureaux de vote ont tous donné leur aval aux résultats dans leur centre électoral respectif[5]. Qu’importe, le but recherché n’est pas de renforcer la démocratie électorale mais bien de lancer un coup d´Etat soft dans le meilleur style des précédents en Serbie, Géorgie, Ukraine, Iran, etc. Les jeunes néofascistes qui, aujourd’hui, mettent le pays à feu et à sang ont pour la plupart été formés en Serbie par le groupe Otpor, et se revendiquent des techniques de l’Albert Einstein Institution, matrice idéologique des Révolutions colorées[6].

Dès l’annonce de Capriles, des groupuscules néofascistes déferlent dans les rues du pays. Des symboles du chavisme sont détruits, des militants attaqués et assassinés, des petits commerces sont saccagés et brulés. On dénombrera 7 morts et 61 blessés, par balles pour la plupart. Cinq sièges régionaux du Parti Socialiste Uni du Venezuela (Psuv) sont dévastés par les flammes, tout comme douze cliniques populaires où officient des médecins cubains.

Dans l’Etat du Lara, où le gouverneur Henri Falcon est aussi le chef de campagne de Capriles, la police régionale à ses ordres ne fait rien pour empêcher la déferlante de haine. Dans la nuit, une grand-mère m’appelle de Barquisimeto, la capitale régionale : « je suis barricadée dans la buanderie avec ma sœur, des personnes sont en train d´essayer de défoncer la porte » . Par la petite lucarne qui la relie au monde extérieur, elle verra ses propres voisins, torches en main, aller brûler la clinique publique du quartier située en face de la maison. D’autres camarades nous témoigneront de scènes semblables qu’ils ont vécu, eux et leurs familles. Ils ne feront pas la une des journaux, et pourtant ils sont très nombreux à avoir été agressés de la sorte par les hordes fascistes.

Le président de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro, appellera ses partisans outragés au calme, à ne pas faire le jeu de la violence et à laisser la police et la garde nationale rétablir l’ordre. A Capriles, il lui lance : « si tu ne me reconnais pas comme président, je ne te reconnais pas comme gouverneur de Miranda » . Ultimatum logique puisque les règles de l’élection de Capriles, en décembre dernier, furent exactement les mêmes que celles qui ont permis á Maduro d’être élu président.

Le bras de fer est engagé, et ne semble pas tourné en faveur de l’ancien candidat de la droite. La plupart des dirigeants mondiaux ont reconnu Maduro comme le nouveau président du Venezuela : les pays latino-américains dont les gouvernements de droite de Colombie, du Chili et du Mexique ; les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), plusieurs pays d’Afrique, ainsi que certains pays européens comme l’Espagne. Les Etats-Unis refusent toujours de reconnaitre la légitimité du processus démocratique vénézuélien.

L’armée vénézuélienne a reconnu Nicolas Maduro comme son nouveau « chef des armées » , tâche qui incombe au président de la République, et a réitéré son engagement à préserver la paix et la sécurité. Par la voix de Wilmer Barrientos, chef du Commandement Stratégique Opérationnel, elle a invité les vénézuéliens à respecter les lois et les règles de la démocratie[7].

Même si la droite compte maintenir sa stratégie de tension en envoyant les mêmes groupes vêtus du rouge chaviste pour faire porter la responsabilité des violences au gouvernement, le spectre d’un coup d´Etat soft parait être écarté. Nicolas Maduro sortira renforcé de cette épreuve de force. En revanche, les messages de paix et d’union de Capriles ont volé en éclat. Des personnes ont été assassinées, blessées ou maltraitées pour avoir commis l’outrage de ne pas se reconnaitre dans le discours du responsable des violences actuelles au Venezuela. Les masques tombent et le fascisme a désormais un visage.

[1]Capriles : Yo no soy el mismo del 7 de octubre, voy a defender los votos de toda Venezuela, Dailymotion, 09/04/13. (source consultée le 17/04/13).
[2] Capriles Radonski prepara otro golpe, no va a reconocer los resultados de la victoria del Pueblo y Nicolás Maduro. Así lo denuncia Diosdado Cabello, Presidente de la Asamblea Nacional, Youtube, 10/04/13. , (source consultée le 17/04/13).
[3] Voir les résultats officiels sur le site web du CNE, (source consultée le 17/04/13).
[4] “Rector Vicente Díaz : No tengo dudas del resultado arrojado por el sistema electoral”, Agencia Venezolana de Noticias, 15/04/13. , (source consultée le 17/04/13). Le 12 février 2009, le recteur Diaz faisait un déjeuner politique avec le secrétaire général d´Acción Democratica. Voir : (sourcePillao Ramos Allup con Vicente Diaz, Youtube, 12/09/09. consultée le 17/04/13).
[5] “Publicarán este miércoles actas de votación con las firmas de la oposición”, Sistema Bolivariano de comunicación e información, 16/04/13.(source consultée le 17/04/13)
[6] Voir sur le blog de l´organisation d´extrême droite Juventud Unidad de Venezuela : Eva Golinger, « Huelguistas en Venezuela “Made in USA” », Correo del Orinoco, 20/02/13,
[7] “Wilmer Barrientos : FANB continuará en las calles garantizando la paz del pueblo”, Agencia Venezolana de Noticias, 16/04/13. (source consultée le 17/04/13).


Edité le 19-04-2013 à 12:32:12 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Resistance
Jeune Communiste
Resistance
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   Posté le 28-05-2013 à 23:21:35   Voir le profil de Resistance (Offline)   Répondre à ce message   http://www.resistance-politique.fr/   Envoyer un message privé à Resistance   




Nicolás Maduro a été élu le 14 avril 2013 président de la République bolivarienne du Venezuela pour poursuivre le travail commencé en 1999 par Hugo Chavez. Après la mort du leader bolivarien, il a pris en main la destinée du pays, menacé par une droite putschiste et subversive qui n’a pas accepté le résultat des urnes malgré la transparence des scrutins reconnue par un grand nombre d’observateurs occidentaux.

Le Venezuela traverse depuis une période très difficile de son histoire. Le pays est en quelque sorte à la croisée des chemins où, après dix ans de socialisme du XXIème siècle, Caracas est confronté devant un grand défi, celui de la relance. Pour défendre les acquis de la Révolution bolivarienne des déstabilisations internes et externes, Maduro a ordonné de renforcer la milice nationale vénézuélienne. Le nouveau président n’a pas encore fourni de détails sur les missions qui seront dévolues à cette milice, qui existait déjà du temps d’Hugo Chavez, mais il a insisté sur la nécessité de renforcer le lien armée-Nation. « Il est essentiel que la classe ouvrière du pays soit formée pour défendre la patrie avec sa discipline, son armement, son uniforme ».

Selon les estimations des analystes, seul un quart de cette milice composée de 120.000 hommes serait prêt à se battre. D’où la nécessité de donner une seconde jeunesse à ce corps particulier. Et on comprend pourquoi : les éléments les plus réactionnaires du pays se font chaque jour plus agressifs et n’hésitent pas à descendre violemment dans la rue, brandissant le spectre du coup d’État de 2002. « Nous serons encore plus respectés si les milices ouvrières avaient 300.000, 500.000, un million, deux millions de travailleurs armés prêts à défendre la souveraineté, la patrie, la stabilité de la Révolution bolivarienne », a expliqué Nicolas Maduro lors d’en entretien qui a été retransmis par la télévision vénézuélienne.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-nicolas-maduro-renforce-la-milice-nationale-venezuelienne-118121280.html

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