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 un nouveau mode de développement en Chine

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Xuan
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   Posté le 11-06-2010 à 00:26:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Compte tenu de son importance, je publie in extenso ce très long article de Pékin Information, paru hier.
Malgré sa longueur et sa complexité, les exemples cités permettent d'en saisir l'essentiel.
On y retrouve des faits et des décisions déjà indiqués dans la presse officielle depuis la crise économique, comme le recentrage de l'économie vers la consommation intérieure, le développement durable et l'extension de la couverture sociale.

Comme d'habitude je ne ferai aucun commentaire, chacun fera la part des choses, mais il est clair que cet article reflète une orientation nouvelle définie par le PCC.
D'autre part et bien que l'article n'en fasse pas état, on peut le relier à d'autres articles récents et insistants sur les très grandes disparités dans les revenus, ou relatant des conflits sociaux aboutissant à des augmentations de salaire.





Nouveau mode de développement pour la Chine


Depuis le début de l'année, l'économie chinoise poursuit son amélioration. Le PIB du premier trimestre a même enregistré une croissance de 11,1 %, soit le plus haut depuis ces dernières années. En plus de la forte croissance, l'investissement, la consommation et les exportations tendent vers l'équilibre. La croissance un peu trop rapide de l'investissement, qui embarrassait l'économie nationale depuis bien des années, a finalement baissé, et la part de croissance économique entraînée par la consommation des ménages a connu une augmentation rapide. Selon l'évaluation des médias étrangers, l'« économie chinoise attache de plus en plus d'importance à la structure et à la qualité du PIB ».

La Chine poursuit son nouveau mode de développement.

La transformation du mode de développement ne se fera pas toute seule

« En apparence, la crise financière internationale impacte sur la vitesse de la croissance chinoise, en effet, elle influence le mode de développement économique ». « Transformer le mode de développement est une urgence absolue ». Lors de la réunion centrale sur le travail économique tenue à la fin de l'an dernier, le Comité central du Parti communiste chinois a vu juste, visant directement le cœur du problème.

« D'un point de vue objectif, le mécanisme d'inversion de tendance formé par la crise financière internationale a fourni une opportunité rare pour accélérer la transformation de notre mode de développement économique, nous devons saisir pleinement toutes les opportunités, et accomplir cette mission ». Ce discours de Hu Jintao, prononcé lors du séminaire pour les principaux dirigeants des provinces et des ministères au début de l'année, a permis aux participants d'avoir une conscience plus claire sur la situation.

La transformation ne peut attendre
L'an dernier, la ville de Dongguan était dans une situation très délicate. Au moment de la crise des subprimes aux Etats-Unis, Dongguan a perdu beaucoup de partenaires commerciaux de longue date. L'« usine du monde » a commencé à s'inquiéter pour l'accès au marché des produits.

Plus le développement économique dépend du marché international, plus il est facilement influencé par des facteurs incertains et déstabilisants. Selon des habitants de Dongguan : « Autrefois, nous mesurions l'importance de la transformation, mais devant l'élan de développement, nous ne pouvons pas perdre les intérêts présents, et craignons également les risques liés au changement ». Les autres régions côtières chinoises sont comme Dongguan. Ainsi, devant ces contraintes internationales, les entreprises ont tendance à suivre la même voie. Dans ce contexte de grand réajustement structurel de la demande globale, on sait pertinemment qu'il ne faut plus seulement attacher de l'importance à la demande extérieure, à l'investissement et au faible coût de revient, mais au contraire prendre davantage en compte la demande intérieure, la consommation et l'innovation. Transformer le mode de développement économique constitue l'un des axes du concept scientifique de développement, il concerne la capacité de la Chine à dissiper l'impact de la crise financière, mais également son aptitude à poursuivre son objectif de modernisation.

Et cette priorité n'attend pas. Dongguan a choisi d'« opérer » selon le mode de développement durant plusieurs années. Aujourd'hui, les entreprises de Dongguan commencent à tenir compte à la fois des marchés intérieur et extérieur, stimulent leur R&D au lieu de ne faire que répondre aux commandes, et ont transformé leur atelier en usine indépendante. Plusieurs sous-traitants possèdent désormais leurs propres marques, les risques sur ce secteur d'activité ont diminué, et les entreprises se sont redressées.

Transformer rapidement le mode de développement économique
La tempête financière ne s'est pas calmée, et les querelles internationales sur le développement futur ont débuté. La Chine a remarqué les nouvelles stratégies des principales économies du monde, et qu'elles considèrent les nouvelles énergies, les nouveaux matériaux, la biopharmacie, les économies d'énergie, la protection de l'environnement et les technologies bas carbone comme les axes majeurs du nouveau cycle de développement industriel. « Si on ne suit pas la tendance, on n'occupera pas le haut du tableau dans la concurrence internationale », a dit Chi Fulin, président de l'Institut chinois pour la réforme et le développement, situé à Hainan.

Bénéficiant du plan de relance national de 4 000 milliards de yuans, le Groupe Dongfang (constructeur d'appareils électriques) n'a pas connu de grand bouleversement suite à la crise. Mais il ne se laisse pas contenter du statu quo, et a investi de grosses sommes d'argent dans l'innovation indépendante et la montée en gamme des industries. Tant qu'il améliore le plus rapidement son niveau et se développe vers les produits hauts de gamme, Dongfang sera d'un dynamisme inépuisable. Dongfang est conscient de l'urgence de la reconversion. Dans son carnet de commande actuel, d'une valeur de 70 milliards de yuans, la part des groupes électrogènes à charbon est tombée à 45 %, tandis que celles des centrales nucléaires et éoliennes ont augmenté de 23 % et de 15 %.

La transformation du mode de développement économique doit être responsable et sérieuse
La Mongolie intérieure a été championne de la croissance du PIB durant huit années consécutives. Mais elle a annoncé qu'« elle ne rechercherait pas la première place » cette année. Liang Tiecheng, président de la Commission pour le développement et la réforme de la région autonome de Mongolie intérieure, a franchement affirmé qu'étant donné la richesse en ressources et le faible impact de la crise dans la région, il serait possible d'accélérer la croissance. « Mais nous voulons volontairement ralentir, et garder un grand espace pour l'optimisation et le réajustement de la structure économique et ainsi que l'amélioration du bien-être du peuple ».

Regardant de plus près la vitesse de croissance et mettant de côté la « théorie du PIB », les différentes régions sont passées de la reconversion passive à la reconversion active.

Déterminé à transformer le mode économique, le gouvernement a fixé, dans son rapport d'activité de 2010, un objectif de croissance autour de 8 %, le même depuis six années consécutives. Mais si ce chiffre reste inchangé, le contenu diffère un peu. « Atteindre les 8 % en 2009 était obligatoire, mais pour cette année, nous tolérerons une faible baisse, parce que nous préférons concentrer notre énergie sur la transformation du mode de croissance économique plutôt que de chercher aveuglement la grande vitesse », a expliqué Yao Jingyuan, chef économiste du Bureau national des statistiques.

Le réajustement structurel recèle une signification décisive pour la transformation du mode de croissance économique
Le document numéro 1 du CC du PCC 2010 a encore une fois souligné les problèmes liés à l'agriculture, aux régions rurales et aux paysans. Une série de mesures politiques en faveur de l'agriculture et des travailleurs du secteur font le bonheur des centaines de millions de paysans, et ont jeté une base solide pour promouvoir un « développement bon et rapide ». Au lendemain de la Fête des Lanternes, la première enveloppe centrale, d'une valeur de dix milliards de yuans, en tant que subvention à l'achat de machines agricoles, a été débloquée, c'était une opération favorable au labourage printanier. Le revenu des habitants ruraux a connu au premier trimestre une augmentation de 11,8 % par rapport à la même période de l'an dernier, soit une hausse de 0,6 %.
L'achat subventionné d'appareils électroménagers, d'automobiles et de motos dans les régions rurales continue de porter ses fruits. Pour le seul mois de mars, 6,252 millions d'appareils électroménagers ont été vendus dans les régions rurales, avec un chiffre d'affaires de 12,4 milliards de yuans, chiffres respectivement multipliés par 3,2 et 4,5 par rapport à la même période de l'an dernier. « L'orientation politique a joué un rôle important ». Chang Xiaocun, directeur du département de la construction du marché du ministère chinois du Commerce, a dit que cette année, les prix plafonds pour une série d'appareils électroménagers, pour lesquels les populations rurales reçoivent des subventions, ont été considérablement élevés : ceux de téléviseurs en couleurs et des téléphones portables ont doublé, et ceux de sept autres produits comme les réfrigérateurs ont augmenté de 25 à 75 %. Cette hausse a créé un enthousiasme de consommation chez les bénéficiaires de subventions. Le potentiel de consommation a été libéré efficacement par l'augmentation du revenu des habitants, l'amélioration de l'environnement de consommation et le lancement des mesures politiques visant à stimuler directement la consommation. La consommation jouera un rôle de plus en plus fort dans la stimulation de la croissance économique.

La solution réside dans l'innovation autonome
« Un cadeau du ciel ! », s'est enthousiasmé Song Honghai, président du Conseil d'administration de la Tianjin Weijie Technology. Il y a peu, cette entreprise privée de haute technologie, sans caution ni garant, a obtenu un prêt de 20 millions de yuans en hypothéquant quatre brevets. Il s'agissait du premier prêt sur gage de brevet à Tianjin. La ville a lancé cette mesure afin de soutenir l'innovation autonome des entreprises. Pour lutter contre l'impact de la crise, Tianjin a augmenté par tous les moyens les investissements dans l'innovation, créé des conditions favorables, en remportant de bons résultats : l'ordinateur Shuguang d'une puissance de 100 000 milliards d'opérations par seconde, les techniques clés de la batterie lithium-ion avancent à grand pas, et un centre de fabrication d'équipements pour centrales éoliennes d'une capacité mesurée en mégawatt a été construit. Avec toutes ces percées, l'économie de Tianjin ne cesse de se développer.

« Si l'entreprise n'innove pas, elle est éliminée ». En profitant du temps du « changement de vitesse » actuel, l'économie chinoise doit développer l'innovation. La Chine a lancé plusieurs grands projets scientifiques et techniques, encouragé les entreprises à faire leur mutation technique, et investi des centaines de milliards de yuans dans l'innovation autonome et les grands projets scientifiques et techniques. Plus de 100 000 scientifiques et techniciens sont descendus dans les unités de base pour mieux cerner la demande sur le marché, mieux appliquer les découvertes scientifiques et technologiques et mieux les industrialiser. L'innovation autonome est devenue le moteur de la reconversion économique des différents secteurs du pays.

La protection de l'environnement sera inévitable lors du changement
La crise financière internationale a placé la Chine à un carrefour : poursuivre une haute croissance au détriment de l'environnement, ou chercher la continuité du développement tout en protégeant l'environnement ?

Il faut se baser sur le présent pour envisager l'avenir, le développement vert est désormais souhaité par tous.

Le Shaanxi abonde en ressources énergétiques. Beaucoup de gens songent à profiter de ces trésors pour faire fortune. Mais les autorités provinciales appellent les habitants à éviter de « vivre simplement des ressources naturelles locales ». La ville de Yulin a fermé toutes ses petites usines de semi-coke, et a fermé ou fusionné plus de 200 petites mines de charbon. Les autorités municipales exigent très clairement que tout nouveau projet de semi-coke atteigne une capacité annuelle de 600 000 tonnes, et celui de charbon, un taux minimal de transformation locale de 50 %.

La Chine a entamé sa transformation vers un mode de développement écologique. Tout en maintenant la progression stable et rapide de son économie, elle a fait avancer les économies d'énergie et la réduction des émissions polluantes. Elle a considérablement avancé en matière de restructuration des secteurs énergivores, tels que la sidérurgie, le ciment et la cokéfaction. Une campagne nationale visant à une production propre a également été lancée, qui a pour objectif d'abaisser de 7 % la consommation énergétique par unité de valeur ajoutée industrielle et d'augmenter de 1,5 % le taux d'utilisation des résidus industriels solides. En plus, beaucoup de citadins ont choisi un mode de vie « bas carbone ».

Le plus important est d'améliorer le niveau de vie du peuple
« Une hausse de plus de 100 yuans ! » s'est exclamée la Pékinoise Zhu Qiuping, souriante, en découvrant sa pension retraite sur son compte bancaire.

Depuis le début de l'année, les 40 millions de retraités d'entreprises bénéficient d'une hausse moyenne de 120 yuans par mois, sixième augmentation consécutive de la pension retraite.

L'amélioration des conditions de vie du peuple, une priorité, vise à partager les fruits de développement et à promouvoir la stabilité et l'harmonie sociale. Elle est également la clé de l'accroissement de la demande intérieure, de la restructuration industrielle, et la solution de multiples questions économiques. Les autorités locales des différentes régions accordent toutes une place plus importante à l'amélioration des conditions de vie du peuple, et augmentent leurs budgets en la matière, malgré leurs ressources financières limitées.

Les autorités de Beijing ont décidé d'accorder une place plus importante au bien-être social dans le budget 2010, et d'octroyer davantage de fonds spéciaux aux projets d'infrastructures.

Les autorités de Chongqing, qui se démènent pour trouver de nouvelles ressources fiscales, ont affecté 600 millions de yuans, soit le double du montant de l'année dernière, à l'organisation, dans toutes les zones sous leur compétence, d'une série d'activités en faveur de la vie du peuple.

L'accélération du changement du mode de développement économique a bel et bien été bénéfique au peuple. D'abord, l'emploi a augmenté. Au cours du premier trimestre 2010, la population active urbaine s'est accrue de 2,89 millions de personnes, avec un taux de chômage enregistré de 4,2 %, soit la première baisse depuis l'avènement de la crise financière internationale.

Puis, la couverture de la sécurité sociale a été élargie. Dans les campagnes, 15,7 millions de personnes âgées ont commencé à toucher leur pension-vieillesse. Cette nouvelle assurance fait partie du système national de préférences généralisées. A travers tout le pays, au total 1,2 milliard de Chinois ont souscrit différentes assurances médicales. Celles-ci forment une couverture « quasi-totale ».

Supprimer les réticences liées à la transformation du mode économique, et former des systèmes et mécanismes en faveur d'une transformation durable
Pourquoi un si grand nombre de gens, bien que conscients de l'importance et de l'urgence de l'accélération du changement du mode de développement économique, ne changent-ils pas leurs méthodes de travail ? Pourquoi cherchent-ils à tout prix la rapidité, la taille et le nombre d'affaires ? Pourquoi, après tant d'années d'efforts, l'économie chinoise demeure-t-elle extensive ? Si, dans certaines régions, le changement du mode de développement économique, mis en application depuis bien des années, semble inefficace, dans d'autres, le mode économique montre des changements, mais très limités.

De plus en plus d'autorités locales se rendent compte que, pour accélérer le changement du mode économique, il faut se concentrer sur les réticences de la population.

Harmoniser les rapports entre présent et futur lointain
« Quand on recule d'un pas, c'est pour avancer de deux », a expliqué Zhang Baoshun, secrétaire du Comité provincial du Parti communiste chinois pour le Shanxi. « Nous ne pouvons plus tolérer les entraves au développement durable de l'économie liés à une recherche de bénéfice instantané », a-t-il ajouté. Le Shanxi a subi plusieurs échecs concernant le changement du mode économique. Chaque fois que le prix du charbon a augmenté, tous les efforts pour la transformation du mode économique ont été réduits à néant.

Si longue et complexe soit la tâche, les autorités du Shanxi sont décidées à transformer le mode de développement économique, en vue d'une renaissance. Elles ont ouvert le chantier de réorganisation des entreprises charbonnières. Le PIB de la province a ainsi dégringolé tout en bas du classement national. Or, le Shanxi n'a jamais été aussi proche de son objectif de devenir une « base des énergies nouvelles, écologiques et bas carbones », afin de répondre à l'objectif de transformation du mode de développement économique.

Traiter les rapports entre « local » et « global »
Début 2010, les trois plus grands constructeurs d'automobiles de Chine, Hafei, Changhe et Chang'an, toutes entreprises d'Etat, ont été réorganisées, pour former désormais la nouvelle Chang'an. La nomination des nouveaux responsables, le moment le plus délicat de la réorganisation, n'a pris que trois petits jours. « Or, nous n'avons pas éprouvé de résistance, ni entendu de plaintes. Les employés ont fait de leur mieux pour faire de la 'nouvelle Chang'an' une entreprise plus forte », a dit Xu Liuping, président de la nouvelle Chang'an, très content de cette fusion pacifique.

Pour remettre à niveau la structure industrielle, depuis le début de 2009, le gouvernement a mis en place un projet de restructuration de dix secteurs, dont la construction automobile et la sidérurgie. En fusionnant, séparant ou fermant des entreprises, la restructuration industrielle a pu être réalisée.

Davantage d'autorités locales et de responsables d'entreprise ont su évoluer. Voyant plus clairement les rapports entre le local et le global, ils ont décidé de coordonner leurs actions conformément à la situation générale. Les autorités de certaines villes ont été très actives à promouvoir la réorganisation interrégionale entre une entreprise locale et une entreprise centrale. Elles ne pensaient plus à des questions telles que « Qui récoltera les impôts après la réorganisation ? », ou « Après la fusion, l'entreprise sera-t-elle hors de contrôle ? »

Gérer les concessions et les sacrifices
Au premier trimestre 2010, sept provinces ou municipalités relevant directement de l'autorité centrale, dont le Jiangsu, ont majoré le salaire minimum. Mais alors que la reprise est encore instable, les entreprises à grande densité de main-d'œuvre supporteront-elles ce coût supplémentaire ?

Les autorités du Jiangsu ont précisé que les entreprises ne doivent plus vivre de leur avantage des bas coûts. La majoration du salaire minimum pourrait influencer certaines régions et entreprises, mais il faut se rendre compte que ce coût est temporaire et partiel.

Concernant la transformation du mode de développement économique, c'est tout le système qui est à revoir, afin de fournir des garanties à la « transformation durable du mode de développement économique ».

Si les évaluations des cadres se font selon le PIB, les autorités locales ne feront que viser la rapidité de la croissance économique, au détriment de la qualité, tout en vantant hypocritement les mérites de la transformation du mode de développement économique.

Il faut d'abord corriger le mécanisme d'évaluation des cadres, et responsabiliser les dirigeants en ce qui concerne la transformation du mode de développement économique. Le Guangdong, pionnier de la réforme, a démarré un projet systémique.

« Si l'on prend un ratio entre les incomes et les outputs de 1 : 3, la ville de Heyuan, au Guangdong, a refusé une valeur industrielle de plusieurs centaines de milliards de yuans », a fait savoir Liu Xiaohua, maire de la ville. « Comme nous avons réussi à résister au séduisant PIB, un grand nombre d'entreprises demandant un environnement écologique exigeant, comme celles de la nouvelle électronique, des nouvelles énergies, des nouvelles matières et des nouveaux médicaments, ont pu s'implanter à Heyuan.

Malgré cette bonne situation, une question se pose : comment maintenir les avantages écologiques actuels, alors que la ville de Heyuan est chargée de la protection des sources d'eau ?

« Vous ne serez pas sacrifié pour rien », a assuré Wang Yang, secrétaire du Comité provincial du Parti communiste chinois pour le Guangdong. « Cette année, nous appliquerons de nouvelles normes aux comités du PCC et aux gouvernements de différents échelons au sein de notre province. En plus du taux de croissance économique, on regardera d'encore plus près si la structure économique a été optimisée, si le niveau de vie de la population a été amélioré, si l'environnement a été protégé, et si la capacité de développement durable a été améliorée. »

Si le mécanisme de formation des prix ne reflète pas fidèlement le degré de rareté des ressources, les entreprises se procurent facilement des éléments de production bon marché et font des profits considérables. Ainsi, elles ne pensent naturellement pas à la transformation du mode de développement, ni à la restructuration industrielle.

« Nous promouvrons dynamiquement la réforme des prix des ressources afin d'établir un mécanisme permanent reflétant le rapport entre l'offre et la demande, le degré de rareté des ressources, et les coûts des dommages causés à l'environnement », a expliqué Kong Jingyuan, directeur de la Réforme du système économique de la Commission nationale pour le développement et la réforme de Chine.

« Toute réforme rencontre des résistances, mais nous sommes obligés de corriger cette situation tordue des prix des ressources. Nous devrons aménager les mécanismes du charbon, du pétrole, de l'eau et des installations de service public urbain. A présent, la réforme de la tarification progressive de l'eau pour les ménages a démarré », a-t-il ajouté.

« Il est difficile de réaliser une transformation radicale du mode de développement économique sans percée importante sur le plan du système. Qu'il s'agisse de la réforme des prix des ressources ou des réformes fiscales, administratives ou de répartition des salaires, qui viendront plus tard, à chaque avancée et à chaque mutation, on fait face à des réajustements profonds des intérêts. Malgré tout, nous sommes déterminés à promouvoir les réformes », a-t-il poursuivi.

« La réforme est non seulement la force motrice impulsant l'économie chinoise depuis plus de trente ans, mais fournit également une garantie systémique à la transformation du mode de développement économique », a indiqué Zhang Yutai, directeur du Centre de recherche sur le développement, relevant du Conseil des affaires d'Etat.

« Le nouveau mode de développement nécessite un nouveau système, et l'innovation en matière de système s'appuie, en fin de compte, sur la réforme », a-t-il conclu.

Beijing Information le 09/06/2010


Edité le 11-06-2010 à 00:29:44 par Xuan




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   Posté le 11-06-2010 à 19:26:05   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Très honnêtement Xuan je ne vois pas bien l'intérêt de mettre ce texte en ligne si tu n'en fait aucun commentaire.
Tu dis que cet article "reflète une orientation nouvelle définie par le PCC".
Pourquoi pas mais laquelle selon toi?

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Xuan
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   Posté le 11-06-2010 à 22:59:54   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour l’instant je considère qu’il y a l’impérialisme d’un côté et de l’autre les pays du Tiers Monde, dont ceux émergents. On peut faire des plans sur la comète, mais la Chine ne fait pas partie des pays impérialistes aujourd’hui.
Quant au révisionnisme, mon avis est qu’il faut le combattre en France ou bien au niveau international lorsqu’il devient social-impérialiste.

Après cela, je suis contre le principe de distribuer des bons points ou des zéros de conduite aux partis communistes étrangers (sauf sociaux-impérialistes), et cela quelle que soit l’opinion que je peux me faire sur leur ligne politique.
Un des apports essentiels de Mao Tsé Toung à la stratégie du Mouvement Communiste International a été le refus de la notion de parti père et l’indépendance des partis communistes.
C’est extrêmement prétentieux de juger un parti communiste étranger de l’extérieur, au pouvoir ou non, et dans ce cas c’est limite du colonialisme. Voilà pourquoi je m’abstiens de « commenter » la ligne du PCC par exemple.

Jusqu’à une date récente – avant la crise – certains articles dans la presse officielle affirmaient que « la main d’œuvre bon marché » était un atout pour la Chine, qu’elle permettait d’attirer des capitaux, des industriels, des technologies dont la Chine a pu bénéficier alors que son retard était très grand. Elle est ainsi devenue « l’usine du monde ».
Or la crise économique aux USA notamment a montré que la Chine était dépendante du marché extérieur et que ça pouvait conduire en cas de mévente à des fermetures d’entreprises, au chômage, à la migration de salariés, etc.

L’orientation nouvelle remet en donc cause le principe de « la main d ‘œuvre bon marché » et du PIB comme seul critère du progrès. Elle vise au contraire à développer le marché intérieur et le pouvoir d’achat.
Compte tenu du poids de la Chine au niveau économique mondial, Cette décision aura des répercussions partout et ses premières manifestations sont les revendications de meilleurs salaires en Chine.


Edité le 11-06-2010 à 23:17:22 par Xuan




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   Posté le 11-06-2010 à 23:24:14   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Si on suit ton raisonnement il n'aurait donc pas fallu dénoncer le révisionnisme du XXè congrès du PCUS parce que c'est prétentieux de critiquer un autre parti communiste...
Il me semble que tu prends des "précautions" à l'égard du PCC et de la Chine que les ml n'ont pas pris (à juste titre) vis-à-vis du PCUS et de l'URSS révisionniste.
Il y a là un deux poids deux mesures pour le moins difficile à justifier.

Peut-être va tu m'opposer (comme tu l'affirme ici) que la Chine n'est ni impérialiste ni social-impérialiste.
Mais pour ça il faudrait voir quelle définition tu donnes de l'impérialisme et du social impérialisme aujourd'hui et faire un comparatif avec les pratiques de l'Etat chinois.
Et celles ci ne serait ce qu'en Afrique peuvent largement être considérées comme impérialistes.

Pour ce qui est de cette orientation "nouvelle" en définitive se pose toujours la question principale: La classe ouvrière dirige elle en tout en Chine?
Poser la question c'est déjà la résoudre et quand aux grandes phrases sur le marché intérieur ou le pouvoir d'achat la classe ouvrière internationale a déjà une solide expérience de la réalité de ces fables...
Tiens en france par exemple n'avons nous pas le "président du pouvoir d'achat"

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   Posté le 12-06-2010 à 11:34:08   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

La guerre n'est que le bout de la politique impérialiste. Il me semble que Lénine a donner l'analyse pratique de l'impérialisme. Les marxistes ne discutent pas d'impérialisme sur le mode des historiens bourgeois qui le voit comme la simple conquête territoriale ...
Fusion des capitaux, main mise sur les marchés des nations dominés économiquement ...
La Chine joue sur des notions de "partenariats" économiques pour ne pas appeler un chat un chat ! Elle fait concurrence aux impérialistes occidentaux grâce à des marges de manœuvre financières plus importante.
Et sur la forme de ces partenariats, la non plus pas d'illusions camarades, "Le Forum de coopération Chine-Afrique" composé de patrons chinois et de ceux de plus de quarante pays africains à vocation par exemple à poussé à l'entré de certain pays africain dans l'OMC, tout un programme ...
Quand à la guerre, la chine y participe aussi, car ses plus gros clients sur le marché de l'armement sont ... les bourgeoisies africaines pour des contrats qui dépassent les milliards de dollars. Elle exporte aussi du conseil militaire ... la capitalistes africains ont donc tout les moyens coercitifs pour faire régner l'ordre de leur classe. Les ouvriers chinois de l'armement sont-ils conscient d'armer des bourgeoisies contre leurs frères en afrique ? Assurément non, assommés de propagande patriotique depuis le plus jeune âge.
Les nouvelles de grèves dur nous donnent quand même de l'espoir dans ce pays qui représente tant pour les communistes ...

Évidement ne soyons pas dupe des sentiments anti-chinois que la bourgeoisie européenne distillent au sein du "bon peuple" et qui petit à petit domine dans la pensée commune (un patriotisme économique pour un autre, quoique nous pouvons "saluer" les accords passés entre le PCC et l'UMP ...).

La classe ouvrière d'occident, celle d'Afrique et de chine, n'a rien à "défendre" dans ces histoires de chasse au capital ...



PS le patriotisme économique en chine est aussi un aliment pour le bon peuple, quoi de plus symbolique que le textile chinois ? Remarquez que ce camarade entrepreneur porte du Lacoste.
Cocorico


Edité le 12-06-2010 à 11:40:47 par sti


Xuan
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   Posté le 12-06-2010 à 21:10:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Komintern a écrit :

Si on suit ton raisonnement il n'aurait donc pas fallu dénoncer le révisionnisme du XXè congrès du PCUS parce que c'est prétentieux de critiquer un autre parti communiste...
Il me semble que tu prends des "précautions" à l'égard du PCC et de la Chine que les ml n'ont pas pris (à juste titre) vis-à-vis du PCUS et de l'URSS révisionniste.
Il y a là un deux poids deux mesures pour le moins difficile à justifier.


Il y a deux poids et deux mesures en effet parce que le PCUS était alors le parti père et qu'il a entraîné la majorité des parti communistes dans la voie du révisionnisme. Tandis que le PCC a toujours refusé ce rôle de "parti dirigeant" dans le Mouvement Communiste International.

D'autre part, les dirigeants du PCUS ont renié Staline, de sorte que les communistes du monde entier se sont trouvés à la merci de la propagande impérialiste.

Enfin le PCC n'a jamais conseillé une voie à suivre, en précisant que le chemin qu'il suivait était spécifique à la Chine.

Pour ces raisons il n'y a rien de comparable entre le comportement du PCUS et celui du PCC.
Après on peut penser ce qu'on veut de la réforme en Chine, mais les communistes chinois décident eux mêmes de leur sort.

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   Posté le 12-06-2010 à 23:12:14   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

" les communistes chinois décident eux mêmes de leur sort. "

Le camarade en Lacoste au dessus est d'accord avec ça.
Komintern
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   Posté le 12-06-2010 à 23:27:38   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Xuan a écrit :

Il y a deux poids et deux mesures en effet parce que le PCUS était alors le parti père et qu'il a entraîné la majorité des parti communistes dans la voie du révisionnisme. Tandis que le PCC a toujours refusé ce rôle de "parti dirigeant" dans le Mouvement Communiste International.


C'est un peu facile et c'est ne pas tenir compte de certains faits.
Il me semble que les communistes du monde entier n'ont pas hésité à critiquer le PCY pourtant le parti yougoslave n'était pas le parti père.
Dirais tu qu'il ne fallait pas critiquer le révisionnisme yougoslave?
D'autre part le PCUS était le parti "père" depuis Octobre 17 parce que le mouvement révolutionnaire y était plus avancé que partout ailleurs.
De la même façon le mouvement révolutionnaire en france en 1850 et 1870 était le plus avancé à cette époque.
Le PCUS a pris en temps voulu ses responsabilités historiques ce que n'a peut être pas fait le PCC.
D'autre part l'IC n'existait plus et le kominform n'était pas une vraie internationale.

Xuan a écrit :

D'autre part, les dirigeants du PCUS ont renié Staline, de sorte que les communistes du monde entier se sont trouvés à la merci de la propagande impérialiste.


Et les dirigeants du PCC ont renié théoriquement et pratiquement Mao qualifiant ainsi la révolution culturelle de "catastrophe horrible".
Est-ce que ça n'est pas mettre les communistes à la "merci de la propagande impérialiste"?

Xuan a écrit :

Enfin le PCC n'a jamais conseillé une voie à suivre, en précisant que le chemin qu'il suivait était spécifique à la Chine.


C'est sûr que ni le PCC ni Mao n'ont rien fait tant en pratique qu'en théorie qui ait une valeur générale.
Pourquoi parler alors de pensée Mao Zedong?
Et que devient ton affirmation que Mao a enrichi le marxisme-léninisme?
Si le chemin suivi était spécifique à la Chine alors il n'y a aucun enrichissement du marxisme juste une application dans des circonstances concrètes.

Xuan a écrit :

Pour ces raisons il n'y a rien de comparable entre le comportement du PCUS et celui du PCC.
Après on peut penser ce qu'on veut de la réforme en Chine, mais les communistes chinois décident eux mêmes de leur sort.


Le PCC a (à une époque) relevé le drapeau du socialisme (l'Albanie également) lorsqu'il fut jeté à terre par les révisionnistes du PCUS, il a combattu résolument le révisionnisme moderne.
Ces deux faits ont eu une importance majeure pour le mouvement communiste international.
Tiens un exemple n'est-ce-pas toi qui affirme que la lettre en 25 points fixe la ligne de démarcation entre le révisionnisme et le communisme?
A partir de là il me parait plus que légitime pour les ouvriers communistes de tous pays de critiquer (au sens propre) les positions du PCC.

Enfin tu dis ques les communistes chinois décideront eux même de leur sort...
Tout dépend de ce que tu entends par communiste parce qu'il semble que les ouvriers chinois ne soient pas d'accord avec le sort que leur réserve le "communiste" patron de leur boite...
Sinon pourquoi y aurait il des grèves et des revendications salariales?


Edité le 13-06-2010 à 13:25:58 par Komintern




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   Posté le 13-06-2010 à 15:33:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

« le PCUS était le parti "père" depuis Octobre 17 parce que le mouvement révolutionnaire y était plus avancé que partout ailleurs »
C’est justement une question qui se pose sérieusement : crois-tu vraiment que c’est une justification ?
Peut-on reconstituer une Internationale comme à l'époque de Lénine, comme si rien ne s'était passé depuis ? Absolument pas, si une Internationale se reconstitue elle sera forcément très différente.

Je maintiens que « le PCC n'a jamais conseillé une voie à suivre, en précisant que le chemin qu'il suivait était spécifique à la Chine ».
C'est une réalité historique.
On peut s’inspirer de la lutte contre le féodalisme et le colonialisme dans les pays qui se trouvent dans la même situation. Dans ce cas l’expérience de la Chine a un caractère général, mais encore faut-il qu’un parti communiste s’appuie sur les réalités de son pays pour définir une ligne tactique et stratégique.
On peut aussi s’inspirer de la pensée maotsétoung lorsqu’elle possède un caractère général qui s’applique à notre situation. Par exemple sur la question du « parti père » . Mais je vois qu’il y a encore du boulot, mon camarade…

Nous traînons depuis très longtemps une fâcheuse tendance à imiter comme des petits singes tout ce qui s’est pratiqué dans les pays socialistes, simplement parce qu’ils avaient renversé le capitalisme ou l’impérialisme, et obtenu quelques succès dans la révolution socialiste.
Et nous avons envers l’expérience de la dictature du prolétariat dans d’autres pays une attitude servile, qui n’a rien à voir avec l’application des principes du marxisme-léninisme.

Ceci s’est manifesté dans le Parti Communiste Français, à l’époque de Lénine et de Staline, mais aussi dans les rangs des marxistes-léninistes, à l’époque de la Révolution Culturelle.
On ne fait pas la part des choses.

Mais le pire de tout c’est notre manie de vouloir « importer » les expériences des autres pays, comme si notre salut en dépendait. C’est exactement le contraire du matérialisme dialectique.
Non seulement les échecs du communisme en France ne justifient pas un tel suivisme, mais c’est très probablement une des causes de ces échecs. Alors que le marxisme-léninisme et la pensée maotsétoung préconisent de partir des conditions concrètes de chaque pays.

Sur la question du « spécifique » et du « général », permets-moi de t’inviter à relire « de la contradiction ».


Edité le 13-06-2010 à 15:38:17 par Xuan




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   Posté le 13-06-2010 à 16:43:37   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Xuan a écrit :

« le PCUS était le parti "père" depuis Octobre 17 parce que le mouvement révolutionnaire y était plus avancé que partout ailleurs »
C’est justement une question qui se pose sérieusement : crois-tu vraiment que c’est une justification ?
Peut-on reconstituer une Internationale comme à l'époque de Lénine, comme si rien ne s'était passé depuis ? Absolument pas, si une Internationale se reconstitue elle sera forcément très différente.


Laisse moi te poser une question.
Comment se serait construit l'IC si les bolcheviks n'avaient pas pris cette responsabilité?
Moi j'ai une réponse, elle n'aurait pas existée.
Dans les conditions de l'époque c'était une absolue nécessité.
Cela il n'est pas possible de le nier.
Sur la question d'une nouvelle internationale pour moi l'essentiel n'est pas si mais quand et comment!
Le vrai parti communiste c'est l'Internationale pas les sections!
Et je n'ai pas de réponse toute faite sur la manière dont elle se constituera.

Xuan a écrit :

Nous traînons depuis très longtemps une fâcheuse tendance à imiter comme des petits singes tout ce qui s’est pratiqué dans les pays socialistes, simplement parce qu’ils avaient renversé le capitalisme ou l’impérialisme, et obtenu quelques succès dans la révolution socialiste.
Et nous avons envers l’expérience de la dictature du prolétariat dans d’autres pays une attitude servile, qui n’a rien à voir avec l’application des principes du marxisme-léninisme.


Et cette attitude servile c'est critiquer les positions et pratiques du PCC!!?
Tu te moques de moi là!
Le refus de toute critique des positions d'un PC au nom de je ne sais quoi ça c'est une attitude servile!
Tu te contredis toi même en essayant de te justifier.

Xuan a écrit :

Je maintiens que « le PCC n'a jamais conseillé une voie à suivre, en précisant que le chemin qu'il suivait était spécifique à la Chine ».
C'est une réalité historique.
On peut s’inspirer de la lutte contre le féodalisme et le colonialisme dans les pays qui se trouvent dans la même situation. Dans ce cas l’expérience de la Chine a un caractère général, mais encore faut-il qu’un parti communiste s’appuie sur les réalités de son pays pour définir une ligne tactique et stratégique.
On peut aussi s’inspirer de la pensée maotsétoung lorsqu’elle possède un caractère général qui s’applique à notre situation. Par exemple sur la question du « parti père » . Mais je vois qu’il y a encore du boulot, mon camarade


Je constate que tu éludes soigneusement la question de la lutte contre le révisionnisme qui eu une importance pour tous les communistes du monde ce que tu as toi même reconnu et défendu en d'autre "lieu".
La question n'était donc pas sur le caractère universel de la construction du socialisme en Chine ce que je n'ai jamais défendu mais bien sur l'importance objective d'un PC dans le MCI!

Maintenant j'aimerais que tu me précise sur quels points le PCF-SFIC a imité le PCUS et qui a posé problème?
Les règles de fonctionnement? Le centralisme démocratique?
La bolchevisation?
La lutte contre le social-chauvinisme et l'opportunisme en général?
Ou plus simplement le léninisme?
Sauf à renier toute l'histoire de l'IC et donc à rejeter le léninisme tu ne peux pas justifier ce que tu avance.
Ca devrait peut être remettre en question certains de tes arguments...

Aucune de tes justifications pour ne pas critiquer le PCC ne tient la route et tu en est même venu à t'autocontredire.

Pour finir, sur la question du parti "père" je te conseille la lecture de l'article "Le PCUS et l'IC" de Bela Kun paru dans la revue "L'Internationale Communiste" n°6 du 15 mars 1929.


Edité le 13-06-2010 à 16:45:43 par Komintern




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   Posté le 13-06-2010 à 23:40:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

« Laisse-moi te poser une question. »

J’aimerais que tu commences par répondre à celles que je t’ai posées, avant de partir en guerre contre des moulins à vent, m’attribuer des opinions que je ne défends pas et conclure que je me contredis.

Personne ne remet en cause les 21 conditions d’adhésion à l’Internationale. Le rôle dirigeant du PCUS s’imposait alors à l’évidence.

Mais la notion de « parti père » qui en a résulté constitue une dérive du marxisme que nous devons rejeter pour la raison suivante :
Lorsque le révisionnisme a triomphé dans le PCUS, sa position dominante dans le mouvement communiste international a favorisé le triomphe du révisionnisme dans la majorité des partis communistes.

C’est aussi une leçon de l’histoire que nous devons retenir pour guider notre action :
Les relations entre les partis communistes doivent être fondées sur l’égalité et le respect mutuel.
Samir Amin a écrit un article très intéressant sur ce sujet, sous le titre « vers la 5e internationale ».

La notion de « parti père » a eu pour conséquence notamment le soutien obstiné de Georges Marchais au social-impérialisme. C’est un exemple d’ « attitude servile ».
Mais on ne peut pas dire que les révisionnistes aient été les seuls à pratiquer ce genre de suivisme. D’autres ont prétendu appliquer en France la « guerre du peuple », la révolution culturelle, etc.

Même lorsqu’un parti communiste agit conformément au marxisme-léninisme, c’est une erreur d’importer son action et ses méthodes de manière irréfléchie dans des conditions différentes.
Est-ce que le pacte germano-soviétique devait lier le PCF dans la lutte contre le nazisme ?

Egalement, quand un parti communiste élabore une thèse révolutionnaire qui concerne les contradictions à l’échelle mondiale, il ne faut pas l’appliquer aveuglément mais tenir compte des conditions qui nous sont propres.
Lorsque la théorie des trois mondes a été élaborée par le PCC, le PCMLF l’a appliquée de façon mécanique, sans considérer la contradiction fondamentale entre la bourgeoisie et le prolétariat.

A présent, en ce qui concerne le PCC aujourd’hui, tu peux considérer que la première des urgences consiste à dénoncer sa « ligne révisionniste ».
Mon opinion est que ce n’est pas la première urgence et que cela ne ferait pas progresser la lutte contre le révisionnisme d’un cheveu.

Par contre, et contrairement à ton opinion sur ce sujet, il reste urgent de combattre la ligne révisionniste du P « C » F ici et maintenant.
Par exemple en soulignant son soutien au congrès de la CFDT.

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   Posté le 14-06-2010 à 10:35:32   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Mais aux questions que tu poses j'y ai répondu!
Et je vais rajouter une précision. Les guillemets à "père" ne sont pas là pour faire joli.
Je n'ai jamais affirmé que les section de l'IC devaient avoir l'obéissance des enfants pour leus parents vis-à-vis du PCUS.
J'ai même indiqué clairement que le vrai parti c'est l'Internationale.

Je crois qu'il faut resituer le débat.
Il est parti du fait que tu refusais toute critique du PCC parce qu'il ne serait pas correct de critiquer un PC étranger.
J'ais alors fait un parallèle avec la nécessaire critique du PCUS.
Là tu m'as affirmé que le PCC a refusé d'être le parti "père" à la différence du PCUS donc que ce n'était pas comparable.
A ceci je te réponds que le PCC a eu une importance immense dans la lutte contre le révisionnisme moderne ce qui a concerné les communistes de tous les pays!
Et là tu me fais un laius disant qu'il ne faut pas imiter bêtement les expériences de DDP.
Sur ce point je suis d'accord et tu le sais mais quel est le rapport avec l'importance internationale de la lutte contre le révisionnisme moderne et donc du poids qu'à eu le PCC dans cette lutte?
Aucun!
Tu affirmes également qu'il ne faut pas avoir une attitude servile à l'egard des PC engagés dans la construction du socialisme.
Là aussi je suis d'accord.
Maintenant ne vois tu pas une contradiction au moins pratique entre affirmer qu'il ne faut pas avoir une attitude servile à l'égard d'un PC (le PCC pour ce qui nous concerne ici) et le refus de critiquer ce même PC?

Pour répondre plus directement à ton post.
Je ne vais pas revenir longtemps sur la notion de parti "père" mais sur ta phrase:
" Les relations entre les partis communistes doivent être fondées sur l’égalité et le respect mutuel."
Ok à la base Xuan mais jusqu'à un certain point seulement.
Comme tu as soigneusement éludé la question je vais la remettre sur le tapis, puisque tu dis qu'il ne faut pas critiquer un PC lorsque cela touche le PCC alors c'était une erreur de critiquer le PCY et le révisionnisme yougoslave?
De la même façon je ne sais pas de quoi tu veux m'accuser en faisant un long développement sur le fait d'importer de façon mécaniste les méthodes et actions d'autres.
Jamais je n'ai soutenu ceci et la critique du PCC va justement à l'inverse de cette attitude!

Ensuite je n'ai jamais affirmé que l'urgence était de dénoncer la ligne révisionniste du PCC mais ton insistance a mettre en ligne tous ce que produit ce parti appelle au moins un débat. Débat que tu refuse au nom d'un "principe" qui n'a jamais été communiste.
Une seule classe ouvrière partout dans le monde, à ce titre la critique des positions d'un parti se réclamant de notre combat commun est légitime.
Je rajouterais que les communistes et Lénine en tête ont toujours affirmé qu'il ne faut pas craindre la critique publique bien au contraire.

Xuan a écrit :

Par contre, et contrairement à ton opinion sur ce sujet, il reste urgent de combattre la ligne révisionniste du P « C » F ici et maintenant.
Par exemple en soulignant son soutien au congrès de la CFDT.

Là tu passes les bornes!!
Premièrement ta façon de présenter le débat en lien est manipulatoire, il n'est pas question de ne pas dénoncer le p"c"f mais de la caractérisation actuelle de ce parti à savoir révisionniste ou social-démocrate.
Et l'opinion qu'il est social-démocrate n'est pas juste la mienne mais celle du Groupe des Ouvriers Communistes/AG
Et ta façon de parler de la cfdt juste après voudraient sous entendre que j'aurais une empathie à son égard?!!
Extrèmement malhonnête comme procédé Xuan!
Quand à ton "urgence à combattre la ligne révisionniste du p"c"f" cela va faire 50 ans que c'est l'urgence des ml de france et ou en est le parti? Toujours au point mort!
Alors une pratique sans aucun résultat depuis 50 ans il serait peut être temps d'en faire une autocritique non?
Et après ça tu vas parler de méthode mécanique...


Edité le 14-06-2010 à 12:52:08 par Komintern




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   Posté le 14-06-2010 à 19:26:45   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

En même temps nous ne reconnaissons pas le PCC comme un parti communiste, ses statuts, les patrons qui y adhérent, la nature de l'état chinois et tout le reste ont fini le débat.
Y-a t-il a des communistes en chine ? soyons-en convaincu, il en reste aussi en Russie ...
La théorie des 3M ne peut plus être une base d'argument politique. Sans camp socialiste, pas de stratégie globale.


Edité le 14-06-2010 à 22:27:55 par sti


Xuan
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   Posté le 14-06-2010 à 20:24:18   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

En ce qui concerne la Chine, je suis intéressé à savoir sa position par rapport à l’impérialisme et comment y évolue la lutte des classes, notamment parce que c’est un pays émergent, que la classe ouvrière chinoise est la plus nombreuse, et que la Chine joue maintenant un rôle politique et économique essentiel.
D’autre part les infos en provenance des pays impérialistes reflètent les contradictions entre eux et les pays émergents et sont imprégnées de chauvinisme et de relents colonialistes.

Comme je l’ai dit dès le début, je ne commente pas les informations que je publie et qui reflètent essentiellement la ligne officielle.
Je me réserve le droit d’avoir une opinion différente ou pas et ça n’a aucun intérêt.
Après chacun d’entre nous est assez grand garçon pour apprécier ces infos en tenant compte de leur origine, voire les contredire en citant d’autres sources.

Je ne te vise pas personnellement en ce qui concerne la servilité, je critique la notion du « parti père » en rappelant que " Les relations entre les partis communistes doivent être fondées sur l’égalité et le respect mutuel."
C’est un principe de base qui doit être appliqué intégralement et non « jusqu’à un certain point seulement » .
C’est aussi je le rappelle un des acquis de la lutte contre le révisionnisme moderne, à l’époque où le PCC a joué un rôle exemplaire.

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   Posté le 15-06-2010 à 19:55:08   Voir le profil de Komintern (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Komintern   

Xuan a écrit :

" Les relations entre les partis communistes doivent être fondées sur l’égalité et le respect mutuel."
C’est un principe de base qui doit être appliqué intégralement et non « jusqu’à un certain point seulement » .

Je dis jusqu'à un certain point parce que que se passe t'il quand un PC devient révisionniste?
Il me semble que dans ce cas il n'est plus question de respect...
Pour le reste du débat qui nous occupe je pense avoir été suffisament clair.
Quand au PCC mon camarade Sti a tout dit il n'y a rien de plus à ajouter.

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   Posté le 03-08-2013 à 22:57:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un économiste anglais contredit la thèse du « crash chinois »

source


Stephen S. Roach, former Chairman of Morgan Stanley Asia and the firm's chief economist, is a senior fellow at Yale University’s Jackson Institute of Global Affairs and a senior lecturer at Yale’s …
Jul. 29, 2013

Une interprétation erronée du rééquilibrage chinois


NEW HAVEN – Le quatrième pouvoir a une fois encore succombé au syndrome du « crash chinois » – un mal qui semble affliger les experts économiques et politiques de manière intermittente. Peu importe les fausses alertes répétées des vingt dernières années. Cette fois-ci, c’est différent, prétend le chœur des sceptiques de la Chine.

Oui, l’économie chinoise est ralentie. Enlisé dans la crise, l’Occident rêverait bien sûr d’avoir une croissance annuelle du PIB de 7,5%, chiffre confirmé par le Bureau national des statistiques chinois pour le second trimestre 2013, même s’il constitue certainement un ralentissement appréciable par rapport à la croissance de 10% enregistrée de 1980 à 2010.

Mais l’émoi des sceptiques ne s’est pas uniquement focalisé sur la question du ralentissement. Il existe aussi des inquiétudes sur la dette excessive et des craintes associées à la fragilité du système bancaire; des préoccupations sur l’effondrement de la bulle de l’immobilier, toujours présente ; et plus important, le manque présumé de progrès significatifs en matière de rééquilibrage économique – le tant attendu basculement d’une croissance bancale portée par les exportations et les investissements vers un modèle fondé sur la consommation intérieure privée.

En ce qui concerne ce dernier point, les récentes évolutions dans la composition du PIB chinois semblent à première vue déconcertantes. La consommation (privée aussi bien que publique) n’a contribué que 3,4 pour cent à la croissance économique dans la première moitié de cette année, avec une estimation de 2,5 pour cent pour la période courant d’avril à juin – un décélération sur une base trimestrielle séquentielle qui souligne une faiblesse cyclique, ou temporaire, de la consommation intérieure chinoise.

Dans le même temps, la contribution des investissements a bondi de 2,3 pour cent du PIB au cours du premier trimestre 2013 à 5,9 pour cent au second. En d’autres termes, plutôt que de basculer vers un modèle de croissance portée par la demande intérieure, la Chine semble poursuivre la voie d’une croissance portée par les investissements.

Pour une économie déséquilibrée qui a majoritairement sous-consommé et sur-investi trente années durant, c’est troublant. Après tout, les dirigeants chinois parlent depuis des années d’un rééquilibrage – surtout depuis la mise en place du 12ème Plan quinquennal en faveur de la consommation en mars 2011. Que ce rééquilibrage n’ait pas été opéré alors que l’économie était en croissance rapide est une chose ; mais pour les sceptiques, c’est un tout autre sujet lorsque le rééquilibrage est contrarié par un climat de « croissance lente. »

Voilà une réflexion au mieux superficielle. Le rééquilibrage de n’importe quelle économie – une transformation structurelle majeure des tenants de l’activité économique – peut difficilement se réaliser du jour au lendemain. Cela demande de la stratégie, du temps, et de la détermination – trois éléments dont la Chine ne manque certainement pas.

La composition du PIB est probablement le pire outil de mesure pour évaluer les premiers progrès du rééquilibrage économique. A terme, bien sûr, la composition du PIB permettra d’évaluer le succès de la Chine. Mais le mot clé est bien « à terme. » Il est beaucoup trop tôt pour s’attendre à de quelconques évolutions significatives dans les principales sources de demande globale. Pour l’instant, il est beaucoup plus important d’examiner la tendance des déterminants potentiels de la consommation chinoise.

De ce point de vue, il y a de bonnes raisons d’être optimiste, surtout compte tenu de la croissance accélérée du secteur des services – l’une des pierres angulaires du rééquilibrage porté par la consommation. Au cours du premier semestre de 2013, le secteur tertiaire a augmenté de 8,3% par rapport à l’année précédente – sensiblement plus rapidement que la croissance combinée des secteurs manufacturier et de la construction (secteur secondaire,) qui se situe à 7,6%.

En outre, l’écart entre la croissance du secteur tertiaire et la croissance du secteur secondaire s’est élargi au cours du premier semestre 2013, après une augmentation annuelle de 8,1% dans ces deux secteurs en 2012. Ces développements – d’abord la convergence, et maintenant une croissance plus rapide du secteur tertiaire – contrastent profondément avec les tendances précédentes.

En effet, de 1980 à 2011, la croissance du tertiaire a été de 8,9% par an en moyenne, soit 2,7 % de moins que la croissance de 11,6% du secteur secondaire au cours de la même période. La récente inversion de cette relation suggère que la structure de la croissance chinoise est en cours de basculement vers les services.

Pourquoi les services sont si importants pour le rééquilibrage de la Chine ? Tout d’abord, les services sont beaucoup plus exigeants en main-d’œuvre que les secteurs traditionnels de croissance du pays. En 2011, le secteur tertiaire chinois a généré 30% d’emplois par unité de production de plus que le secteur secondaire. Cela signifie que l’économie chinoise peut atteindre ses impératifs d’absorption de main-d’œuvre – emploi, urbanisation, et réduction de la pauvreté – avec une croissance du PIB beaucoup plus lente que par le passé. En d’autres termes, une trajectoire de croissance de 7-8% dans une économie portée de plus en plus par les services peut atteindre les mêmes objectifs d’absorption de main-d’œuvre qui exigeaient 10% de croissance sous le précédent modèle de la Chine.

C’est une bonne nouvelle pour trois raisons. D’abord, la croissance du secteur tertiaire commence à puiser dans une nouvelle source de génération de revenu, le pilier de la consommation. Deuxièmement, un plus grande dépendance sur les services permet à la Chine de s’installer dans une trajectoire de croissance plus faible et plus durable, tempérant les activités excessivement exigeantes en ressources et polluantes, conséquentes à l’hyper-croissance du secteur secondaire. Et troisièmement, la croissance dans le secteur embryonnaire des services, qui représente 43% du PIB du pays, élargit la base économique de la Chine, créant une opportunité significative pour réduire les inégalités de revenus.

Loin de s’effondrer, l’économie chinoise se trouve à un tournant décisif. Le train du rééquilibrage est en mouvement. Même si cela n’est pas visible dans la composition de la demande finale (du moins pas encore), le basculement du secteur secondaire vers les services constitue un indicateur bien plus significatif à ce stade de la transformation.
Il se trouve aussi des signes d’une nouvelle discipline politique – une banque centrale qui semble déterminée à dissuader la Chine de développer un excès de crédit et des autorités en charge du budget qui ont résisté à la vieille tentation d’un autre cycle massif de dépenses pour éviter le ralentissement. Les démarches préliminaires vers une libéralisation des taux d’intérêt, et les indices d’une réforme du désuet systèmehukou (permis résidentiel,) sont aussi encourageants.

Doucement mais sûrement, la Chine de demain entre dans la lumière. Les sceptiques qui, en Occident, doutent de la Chine ont mal interprété les signes vitaux de l’économie chinoise – une fois encore.

Traduit de l’anglais par Frédérique Destribats

Read more at http://www.project-syndicate.org/commentary/the-mismeasure-of-china-s-rebalancing-by-stephen-s--roach/french#PhPUyzXPMVKiJg6w.99


Edité le 03-08-2013 à 23:03:22 par Xuan




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   Posté le 31-08-2013 à 22:48:52   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

le Monde s'aperçoit que la Chine corrige effectivement sa politique en matière d'écologie.
Ce sont des orientations que le gouvernement chinois a définies depuis plusieurs années et qui entrent progressivement en pratique, ce qui n'exclut pas des contradictions, des conflits d'intérêt et des difficultés.

Fidèle à sa ligne éditorial anti chinoise, le Monde en conclut que la Chine agit ainsi parce qu'elle est acculée . Cependant, et au prétexte de la crise, d'autres pays "acculés" au désastre écologique n'ont pas le même comportement que la Chine.


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Acculée, la Chine fait de la lutte contre la crise écologique son chantier prioritaire


LE MONDE | 31.08.2013 à 10h04 • Mis à jour le 31.08.2013 à 10h52 |Par Brice Pedroletti (Pékin, correspondant )

La sanction a été annoncée jeudi 29 août par le ministère de la protection de l'environnement : l'Etat a refusé de donner son approbation à tout projet de nouvelle raffinerie des géants pétroliers du pays, CNPC et Sinopec. Plusieurs de leurs installations ne respectent pas les objectifs de réduction des émissions polluantes. Traditionnellement, le ministère de l'environnement pèse peu face aux puissantes sociétés d'Etat chinoises du secteur de l'énergie. Mais la Chine a décidé de frapper fort.

La lutte contre la crise écologique est désormais l'un des chantiers les plus ambitieux de la nouvelle équipe dirigeante chinoise. La pollution de l'eau des rivières et des côtes, des sols et de l'air a franchi dans bien des régions une ligne rouge. Le coût économique mais aussi politique d'une telle dégradation généralisée de l'environnement est devenu tel qu'il ne peut plus être ignoré : les citoyens chinois ont fini par développer une conscience verte "épidermique" qui les pousse de plus en plus souvent à descendre dans la rue de façon massive. Ce fut encore le cas à Kunming, la capitale du Yunnan, en mai, contre un projet pétrochimique. Dans les campagnes, les révoltes des paysans contre la contamination des sols et des usines polluantes se multiplient.
Les riverains rejettent de plus en plus systématiquement raffineries, centrales nucléaires et incinérateurs. Le syndrome Nimby ( "Not in my backyard" ou "pas dans mon jardin" ) s'est généralisé.

CHANGEMENT DE MENTALITÉS

Deux plans d'action sur la pollution de l'air et les industries du renouvelable, ainsi qu'un aggiornamento de la législation environnementale, partiellement dévoilés ces dernières semaines, sont en cours de finalisation, et surtout, de négociations : il s'agit pour le gouvernement du premier ministre, Li Keqiang, de s'assurer de la coopération des provinces, notamment celles de la ceinture du charbon autour de Pékin, mais aussi de filières énergétiques aux mains des puissants groupes d'Etat.
Au bureau de Greenpeace à Pékin, Zhou Rong, la chargée de mission du dossier climat et énergie, reconnaît qu'il y a en Chine un changement d'attitude. "Tout au long de la décennie précédente, l'impératif de croissance primait dans les esprits des gestionnaires locaux. La Chine a mis en place des normes strictes pour le contrôle de la pollution, mais elles restent peu appliquées, étant synonymes de coûts supplémentaires. On a ainsi constaté que la protection de l'environnement était inversement proportionnelle aux chances de promotion d'un cadre local" , analyse-t-elle.

Le changement de paradigme s'explique par les coûts de dépollution qui ont grimpé de manière exponentielle. En incitant les investissements dans les industries propres, les autorités espèrent continuer à satisfaire l'impératif de croissance. Les mentalités ont changé dans la population : "Les gens en Chine ont longtemps été très matérialist es. Aujourd'hui qu'ils sont plus riches, ils veulent un environnement propre", note Mlle Zhou.

PLAN EN DIX MESURES

Les crises de ces derniers mois, comme "l'airpocalypse" qui, à l'hiver 2012 à Pékin, a provoqué une pollution aux particules fines à des niveaux jamais atteints auparavant, exercent une pression salutaire sur les pouvoirs publics chinois. L'hiver 2013 sera d'ailleurs un test : une aggravation de la pollution attiserait la colère des Pékinois, très remontés contre l'incapacité de leur gouvernement à agir.
La pollution de l'air fait l'objet d'un plan en dix mesures, dont les grandes lignes ont été dévoilées en juin. Il s'agit notamment de raisonner en grandes régions, en particulier les trois zones-clés du delta du Yangzi (Shanghaï -Suzhou), du delta de la rivière des Perles (Canton-Shenzhen), et de Pékin-Tianjin.

D'ici à 2017, les provinces qui entourent Pékin devront réduire de 25 % la concentration dans l'atmosphère des particules PM 2,5, les plus nocives pour la santé. Soit trois fois mieux que les objectifs initiaux du plan quinquennal, qui court jusqu'à 2015. "La qualité de l'air est devenue une priorité, et le coupable désigné est le charbon. Pékin est condamné à connaître une pollution critique s'il n'y a pas une approche régionale du problème" , explique Zhou Rong. Avec l'hyper-croissance et les besoins en électricité, la consommation de charbon a explosé, et approche les 400 mégatonnes par an rien que dans le Hebei, la province autour de Pékin. L'objectif est de réduire la consommation de 100 mégatonnes en cinq ans dans cette province.

HYPOCRISIE DE LA PROVINCE DU GUANGDONG

Les garde-fous seront-ils suffisants ? Greenpeace et d'autres ONG continuent de dénoncer l'hypocrisie de la province du Guangdong, qui avait annoncé en 2009 un moratoire sur la construction de centrale thermique au charbon. En réalité, onze nouvelles centrales sont en construction et onze autres à l'état de projet.
Pour réussir la rupture avec le mode de croissance passé, l'une des dix mesures envisagées dans le plan prévoit de s'attaquer aux surcapacités dans l'industrie sidérurgique, le ciment, l'aluminium. En échange, les industries propres et le renouvelable sont désormais désignés comme une industrie "pilier" , susceptible d'être favorisée par toutes sortes de politiques incitatives. Le gouvernement chinois a d'ores et déjà chiffré cette expansion présentée comme grande ouverte aux sociétés étrangères : la nouvelle industrie devra croître de 15 % par an et représenter, en 2015, 4,5 trillions de yuans (550 milliards d'euros).

Les besoins en matière d'incinération des ordures vont par exemple conduire àdoubler le nombre d'incinérateurs dans le pays. Ce grand bond en avant n'est pas sans danger : la frénésie des barrages, par exemple, ou le développement de certaines industries supposées "propres", bouleversent déjà les équilibres géologiques ou hydrologiques très fragiles de la Chine.

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Xuan
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   Posté le 18-08-2014 à 22:44:16   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Changement d'attitude envers les sociétés étrangères :

Après avoir attiré les investissements étrangers chez elle, au prix de certains sacrifices comme le pillage de la plus-value, la Chine commence à les écarter en faisant valoir des pratiques monopolistiques ou d'autres infractions à la loi.
Ce changement montre que la Chine avait conservé la maîtrise de cette présence temporaire et qu'elle commence à pouvoir se passer des monopoles étrangers.


Sur les Echos

Les firmes étrangères sont dans le collimateur de Pékin. Les Chinois investissent de plus en plus à l’étranger.




Le volume des investissements directs étrangers (IDE) à destination de la Chine a atteint son plus bas niveau depuis deux ans, sur fond d’un regain de tensions entre les autorités locales et les multinationales étrangères.
Le mois dernier, le montant des IDE a chuté de 17% par rapport à juillet 2013, à 7,81 milliards de dollars, selon les données diffusées hier par le ministère chinois du Commerce. Les principaux partenaires de la Chine ont tous réduit la voilure.

Sur les sept premiers mois de l’année, les IDE en provenance de l’Union européenne ont diminué de 17,5 % par rapport à la même période de 2013, à 3,83 milliards de dollars.
Ceux venant des Etats-Unis (-17,4%, à 1,81 milliard de dollars) et du Japon (-45,4%, à 2,83 milliards de dollars) ont aussi ralenti dans des proportions encore jamais constatées. Seules les firmes du Royaume-Uni (+61.2%, à 730 millions de dollars) et de la Corée du Sud (+34,6%, à 2,9 milliards de dollars) ont accéléré leur implantation dans la première moitié de 2014.

Cette baisse intervient alors que le climat des affaires se détériore pour les investisseurs étrangers en Chine.
Depuis plus d’un mois, Pékin multiplie les enquêtes à l’encontre de groupes étrangers, soupçonnés de pratiques frauduleuses ou de manquements au respect de la loi anti monopole, votée en 2008.
Hier, Mercedes-Benz, filiale du constructeur allemand Daimler, a été accusé par les autorités locales de manipuler le prix de vente de ses pièces détachées.
Les régulateurs chinois les trouvent exagérés.
Les autorités centrales ont le secteur automobile dans le collimateur, mais aussi, entre autres, Microsoft, Tetra Pak, GlaxoSmithKline, Accenture et Audi. Le constructeur allemand semble avoir cédé, annonçant la semaine dernière qu’il va accepter une sanction pour "pratiques monopolistiques" .

Stratégie agressive

" Les entreprises étrangères avaient l’habitude de profiter de nombreux avantages en s’implantant en Chine. Cette période semble révolue" , a déclaré, jeudi, Kelly Liu, consultante dans un cabinet d’avocats à Pékin.
Un point de vue que conteste la Chambre de commerce de l’UE en Chine, qui a dénoncé la semaine dernière, des "méthodes administratives d’intimidation" , qui empêchent les entreprises soupçonnées de contester les accusations.

La stratégie agressive de Pékin répond à différents objectifs : obtenir une réduction des prix sur les produits vendus par des firmes étrangères (Volkswagen ou encore Toyota ont annoncé des rabais en juillet) ; faciliter le jeu des groupes chinois ; enfin, faire la démonstration de l’autorité du Parti.
Hier, Pékin a vivement nié le lien entre les enquêtes actuelles et la chute du volume des IDE. "Ce sont des spéculations sans fondement" , a déclaré Shen Danyang, le porte-parole du ministère du Commerce.
Le gouvernement se veut rassurant. "C’est normal d’avoir un peu de volatilité, alors que le pays intensifie ses efforts pour rééquilibrer sa croissance" , a-t-il poursuivi.
La hausse des IDE dans le secteur des services (+11,4% pour les sept premiers mois de 2014 par rapport à la même période 2013), qui contraste avec la forte contraction vue dans l’industrie (-14,3%), témoigne en effet du léger virage structurel de l’économie chinoise.

Autre chiffre dont Pékin s’est réjoui : les investissements chinois à l’étranger ont progressé de 84,9% sur un an en juillet, à 9,2 milliards de dollars.
De janvier à juillet, les Chinois ont investi 52,5 milliards de dollars (+4%), à comparer à un volume d’IDE de 71,1 milliards. Pour Shen Danyang, "ce sera désormais dans l’ordre des choses que les investissements chinois à l’étranger surpassent les investissements étrangers en Chine" .

Alexis Hontang.


Edité le 18-08-2014 à 22:45:50 par Xuan




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