| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 17-09-2022 à 17:40:05
| Interviews de M. Robert Hue, secrétaire national du PCF, dans "L’Événement du jeudi" et à RTL le 13 novembre 1997, sur les crimes commis sous les régimes staliniens, sur l'évolution de la ligne politique du PCF et son rôle dans la majorité de la gauche plurielle. https://www.vie-publique.fr/discours/241051-robert-hue-13111997-les-crimes-commis-sous-les-regimes-staliniens Intervenant(s) : • Robert Hue - Secrétaire national du PCF • Nicolas Domenach - Journaliste • Béatrice Jérôme - Journaliste • Jean-Marie Lefebvre - Journaliste • Jean-Yves Chaperon - Journaliste Circonstance : Publication du "Livre noir du communisme" sous la direction de Stéphane Courtois et Nicolas Werth, Paris, novembre 1997 Prononcé le 13 novembre 1997 Texte intégral L’ÉVÈNEMENT DU JEUDI : 13 novembre 1997 EDJ : Rappeler comme le font des historiens dans le Livre noir du communisme (1) que le communisme a provoqué plus de morts que le nazisme, n’est-ce pas porter un coup terrible à l’existence du Parti communiste, sinon remettre en cause son existence ? Robert Hue : Des crimes horribles, massifs et systématiques ont été commis sous la responsabilité de dirigeants d’États se réclamant du communisme. C’est une tragédie pour les peuples concernés. Et c’est dramatique pour les communistes, dont l’idéal a été cruellement bafoué. Comme tous les communistes français, je le ressens douloureusement et avec colère. Le stalinisme n’a rien à voir avec notre idéal. C’est une réalité monstrueuse. Il n’y a pas de mots assez durs pour le condamner. Quand au Parti communiste français, quels qu’aient été ses liens avec l’URSS, c’est en France, dans la société, dans l’histoire, dans la pensée française qu’il plonge ses racines qui s’étendent à plusieurs siècles avant la révolution russe de 1917. Son existence, son avenir -, ne dépendent pas de la révélation de ces crimes, d’ailleurs pour l’essentiel connus bien avant la publication de ce livre. EDJ : Le PC devrait-il faire plus qu’une autocritique, un acte solennel de repentance à l’instar des évêques de France à propos de leur attitude collaborationniste ? Robert Hue : il serait ignoble de mettre sur le même plan des attitudes collaborationnistes avec les nazis en France sous l’occupation et le comportement des communistes français à l’égard du stalinisme en URSS. Il y a eu de l’aveuglement ; le PCF a mis beaucoup trop de temps avant de condamner l’inacceptable ; et, dans son fonctionnement même, des pratiques ont été marquées du sceau du stalinisme. J’en ai fait la critique sans concession dans mon livre Communisme la mutation (2). Mais le PCF n’a pas à se reprocher rien de comparable avec les crimes staliniens. Et puisqu’on emploie le mot « collaborationniste », je veux rappeler le rôle des communistes français dans la résistance au nazisme. Et le sacrifice de dizaines de milliers d’entre eux. Nazisme, communisme : la comparaison est odieuse et inacceptable. C’est la perversion du communisme – en lui-même idéal de libération humaine – qui a provoqué ces crimes monstrueux. Tandis qu’en lui-même le nazisme est une idéologie de haine, de violence, de négation de la dignité humaine, engendrant naturellement le crime et la barbarie. EDJ : Quelles garanties apportez-vous que le stalinisme est enterré ? Robert Hue : C’est tout le sens de la mutation que notre parti a engagé, et qu’il poursuit. Au cœur de notre démarche aujourd’hui et comme moteur de notre stratégie politique, nulle place pour un parti se concevant comme un « guide » cherchant à faire entrer coûte que coûte dans la réalité un « modèle » de société préétabli et fonctionnant sous le régime de la discipline, mais l’ouverture à la société, le dialogue. Et pardessus tout l’effort pour libérer les capacités d’intervention de chacun, l’épanouissement individuel des êtres humains comme moyen essentiel de la transformation sociale. EDJ : La meilleure preuve de cette mutation ne serait-elle pas de changer le nom du Parti communiste ? La rénovation de votre presse n’en constitue t-elle pas le prélude ? Songez-vous vraiment à vous appeler « Force communiste » ? Robert Hue : Non. Le Parti communiste français reste le Parti communiste français. Consultés sur cette question lors de leurs derniers congrès, ses adhérents en ont - fort justement selon moi – décidé ainsi. Ils ont décidé de poursuivre notre mutation. Celle-ci ne peut se résumer en un changement de nom. Nous sommes et restons un parti mettant son organisation au service de l’intervention citoyenne pour le changement. Nous sommes et restons des communistes français : nous voulons transformer la société, et nous sommes les héritiers de ce communisme français dont j’ai eu l’occasion de rappeler les racines dans l’histoire lointaine de la France et l’apport aux luttes plus récentes de notre peuple. EDJ : Les Français semblent avoir compris que vous étiez « en mutation », mais sans saisir pour autant vers quoi vous allez, quels objectifs vous visiez, à quelle « révolution » vous aspiriez… Robert Hue : Nous voulons contribuer à créer les conditions pour que le peuple français, dans sa diversité, et à partir de la réalité, s’attaque aux maux qui gangrènent la société. Il n’y aura pas de progrès humain si l’on ne réoriente pas l’argent vers l’emploi, le progrès social dans ses différentes dimensions. Mais, surtout, il faut répondre à l’exigence des Français d’être entendus et d’être partie prenante des décisions qui les concernent. C’est aussi dans ce sens que nous agissons pour infléchir la construction européenne. Cela se fait dans la réponse concrète aux problèmes quotidiens. Et dans la durée : dans ce que Jaurès appelait une « évolution révolutionnaire ». Révolution dans la mesure où il s’agit de transformer la société, de dépasser les limites imposées par l’ultralibéralisme, et évolution dans la mesure où il s’agit d’un processus qui doit être maîtrisé par le peuple français lui-même. Nous ne sommes pas au bout de notre réflexion. Loin s’en faut. Mais voilà dans quel sens nous avançons. EDJ : En quoi vous distinguez-vous de la social-démocratie ? Robert Hue : Nous pensons qu’il faut et que l’on peut dépasser le capitalisme. Non par simple conviction idéologique : c’est dans ce dépassement – et dans ce dépassement seulement – que l’on pourra, pensons-nous, résoudre les graves problèmes auxquels l’humanité est aujourd’hui confrontée. Par exemple, il faut choisir : si l’argent continue à aller à l’argent pour gonfler les profits financiers, les moyens feront défaut pour s’attaquer aux fléaux que sont le chômage, l’exclusion, l’étranglement par la misère et la corruption de pays, voire de continents entiers… Non, le capitalisme n’est pas, pour nous, un horizon indépassable. Il ne s’agit pas de chercher à « l’encadrer », à le « civiliser », à « l’adapter », mais de rassembler les forces des peuples, dans leur diversité, pour lui résister et le dépasser en faisant prévaloir d’autres finalités, donnant la priorité à l’être humain et non à l’argent pour l’argent. C’est là que réside la différence avec la social-démocratie. Cela ne se pose pas en termes d’affrontements, mais de débat et d’action pour trouver les réponses, les solutions aux problèmes concrètement posés. EDJ : A quoi servez-vous au gouvernement ? N’êtes-vous pas utilisés comme caution pour Jospin qui est d’abord fidèle aux promesses du PS ? Robert Hue : Au gouvernement, dans la majorité parlementaire et dans le pays, les communistes travaillent. Je veux dire par là qu’ils font des propositions pour que les décisions gouvernementales soient les meilleurs possibles. Et leur apport, leur « empreinte », est perceptible, notamment dans les mesures visant à faire reculer les inégalités ou à prélever moins sur les ménages et davantage sur les profits financiers. De même leurs critiques lorsqu’ils n’approuvent pas telle ou telle orientation ou décision sont toujours guidées par le souci constructif et assorties de propositions pour surmonter les obstacles. Non, vraiment, il n’y a rien là qui s’apparente à la « caution » que vous évoquiez. EDJ : Six mois après la formation du « gouvernement pluriel », le bilan vous semble-t-il « globalement positif » ? La politique poursuivie vous paraît-elle vraiment de gauche et d’une manière plus sérieuse que lors de votre précédente expérience gouvernement avec les socialistes ? Robert Hue : Incontestablement, depuis la constitution du gouvernement de la gauche plurielle, il y a eu du nouveau, et du nouveau positif. Les Français le perçoivent d’ailleurs ainsi. Cela étant, l’essentiel, si je puis dire, est maintenant devant nous. Pour répondre vraiment aux attentes des Français – à leurs attentes d’avant juin 1997 et à celles nées depuis -, il faut passer un cap, une étape nouvelle : celle des réformes structurelles indispensables en matière de fiscalité, de crédit, de droits nouveaux pour les salariés et les citoyens, de moyens à engager pour résoudre les problèmes urgent de la vie en société. Et il faut aussi que la France s’engage davantage pour réorienter la construction européenne dans le sens d’une Europe sociale, de coopération et non d’une Europe ultralibérale de guerre économique. Le chantier – considérable – est ouvert. C’est celui d’une politique de gauche résolument dynamique. On se souvient qu’il y avait eu, en 1983, un « tournant de l’austérité »… Nous agissons pour qu’il y ait, cette fois, un tournant dans le sens de cette politique. EDJ : Par rapport à cette précédente expérience de 1981-1984, pensez-vous peser plus dans le rapport de force avec le PS, alors que vous devez avalez des couleuvres telles que la privatisation partielle de France Telecom, la marche à l’euro… Robert Hue : Précisément, ces « couleuvres », nous ne les avalons pas ! Des mesures ont été prises qui ne nous conviennent pas, comme la mise en Bourse partielle de France Telecom, l’augmentation de la CSG, ou le « pacte de stabilité » pour l’euro. Nous proposons l’action des Français et l’adoption de dispositions par le Parlement et le gouvernement pour aller dans un sens plus conforme aux engagements pris et aux attentes des Français : droits nouveaux des salariés pour qu’on puisse empêcher la privatisation ; prélèvement sur les revenus financiers pour la protection sociale ; réorientation sociale et démocratique de la construction européenne… De cela nous discutons avec nos partenaires et avec les citoyens, dont l’intervention sera décisive. EDJ : Dans quels domaines avez-vous obtenu des avancées du gouvernement ? Robert Hue : Je n’ai pas une démarche comptable, je l’ai dit. Mais j’ai évoqué la taxation des profits des grandes entreprises, les 35 heures sans réduction de salaire. Je vois aussi notre marque dans d’autres décisions. Nous ne sommes pas « l’aiguillon » du gouvernement, nous sommes partie prenante de la majorité et du gouvernement et nous travaillons quotidiennement à obtenir non des « concessions » mais des avancées. EDJ : Tel que le budget de la défense se présente, iriez-vous jusqu’à voter contre ? Robert Hue : En l’état actuel des choses, il est personnellement difficilement acceptable. EDJ : Y a-t-il une ligne jaune que Lionel Jospin ne devrait pas dépasser sous peine de déclencher la crise avec les communistes ? Un nouveau tour de vis budgétaire ? Robert Hue : L’un des engagements pris en commun dans la déclaration commune PS-PC d’avril dernier, et rappelé depuis par Lionel Jospin, est précisément le refus d’imposer aux Français une nouvelle cure d’austérité. Je ne vois rien qui pourrait justifier que cette « ligne jaune », comme vous le dites, soit franchie ! EDJ : Beaucoup pensent, notamment à droite, que vous quitteriez le gouvernement après les élections régionales. Robert Hue : Tout ce que je dis montre que nous ne nous inscrivons pas dans cette perspective. EDJ : N’y a-t-il pas certaines nuits où vous cauchemardez et où vous vous dites : « Mes opposants vont faire un putsch ou provoquer une scission » ? Robert Hue : Je travaille beaucoup donc je dors peu. Mais je dors bien, vous pouvez être rassurés ! EDJ : D’où est partie cette rumeur selon laquelle vous réfléchissez à un nouveau nom pour le Parti communiste ? Jacques Séguéla : Il se trouve que j’ai rencontré Robert Hue pour la première fois en 1995, lors d’une émission de télé. Après le débat, Hue m’a dit : « Vous m’avez donné envie d’aimer les publicitaires ». Je l’ai invité à diner. Je lui ai dit que le parti pouvait changer de nom. J’ai eu l’occasion de lui dire que la notion de « parti » était caduque. Pour le PCF, il faudrait mieux parler de « mouvement », de « réseau », de « force » communiste plutôt que de « parti ». J’ai aussitôt ajouté : « Il ne faudrait surtout pas que vous abandonniez le terme « communiste ». Depuis, je n’ai été ni de près ni de loin missionné par Robert Hue pour changer le nom : de son parti. Ce qui a été dit ou écrit est un tissu d’insanités. EDJ : En quoi est-il utile de faire appel à un publicitaire pour rebaptiser l’Humanité-Dimanche en Huma Hebdo ? Jacques Séguéla : J’ai déjà travaillé pour d’autres journaux. J’avais refait la nouvelle formule de l’Express pour Christine Ockrent. J’ai fait la campagne publicitaire de Libération. Il y avait urgence à changer le titre du journal qui, paraissant le jeudi, s’appelle l’Huma dimanche ! Sur le fond, c’était un journal de parti pris. Il fallait en faire un journal qui prenne parti. C’est le sens du message de notre campagne de pub. L’Huma Hebdo m’intéressait parce que c’est un journal d’opinion mais pas un news comme les autres. C’est pour cela qu’il est susceptible d’intéresser les annonceurs. Dans les années 70, la publicité vantait la valeur d’usage du produit. Dans les années 80, elle mettait en avant la valeur d’image. Aujourd’hui, elle met en exergue la valeur morale. Les annonceurs s’affichent dans ces journaux. Et puis 10% des consommateurs sont des communistes… EDJ : Si vous aviez à choisir entre mener la campagne de Lionel Jospin ou celle de Robert Hue ? Jacques Séguéla : Je suis un homme de gauche. Je veux que la gauche réussisse. J’aime beaucoup Robert. Plus communiste que lui tu meurs ! Comme m’a dit un jour Mitterrand, la gauche a besoin de ses deux ailes. Il faut que le PC bouge pour qu’il redevienne le parti du peuple. Mais il faut qu’il aille vers la modernité en emportant à ses semelles la glaise de son passé. Si un jour le PC fait de la pub, je saurai l’aider. Mais si demain il y a une présidentielle, je serais aux côtés de Jospin comme je l’ai été pendant la campagne des législatives. Je suis fidèle. Je ne suis pas comme Pilhan, je ne sais pas tourner ma veste. RTL : Jeudi 13 novembre 1997 RTL : Reconnaissez-vous que L. Jospin a rendu un bon service hier à l’Assemblée nationale ? R. Hue : Ah oui, je considère que les propos de L. Jospin, au-delà de ce que ça représente pour le PC lui-même, me semblent des paroles qui constitue un souffle d’honnêteté et de dignité pour la démocratie française. Et je veux même dire qu’il s’agit pour moi d’un acte majeur pour l’avenir de la gauche française. J’ai entendu à l’instant ce que vous disiez de notre conseil national (cf. B. Hadjaje, ndlr), c’est vrai qu’hier le Premier ministre a dit qu’il était fier que le PCF soit dans son Gouvernement. Eh bien, aujourd’hui, je dois dire que, suite à ce que j’ai entendu dans l’hémicycle de la République, hier, j’étais fier effectivement que les communistes participent au Gouvernement pluriel de L. Jospin. RTL : Sur ce livre que constitue de susciter le débat, est-ce qu’il vous paraît suspect et contenir des arrière-pensées ? R. Hue : il y a deux choses dans ce livre : il y a d’une part, incontestablement un travail minutieux d’historien visant à éclairer ce qu’a été cette période et les drames qu’elle constitue et nous sommes preneurs de ces travaux. Tout ce qui permet de comprendre comment, au nom du communisme, ont pu être commis des crimes, d’épouvantables atrocités, nous pensons qu’il faut un travail historique. Comment un système de pensée les a rendus possibles. Comment un étatisme fou a pu conduire au dramatique naufrage d’une si grande expérience. Autant de choses qui, dans ce livre et dans d’autres, naturellement, sont intéressantes à analyser. Et nous regardons notre passé avec lucidité. Mais, j’ajoute qu’il y a une deuxième chose dans ce livre et là, c’est absolument insoutenable. Une opération politique visant à identifier communisme et crimes, communisme et nazisme, y compris à introduire là-dedans le communisme français. Je dis, là, par contre, que cela est ignoble. Ignoble au regard du sang versé par les communistes français tombés sous les balles nazies et ceux des nôtres qui sont morts dans les camps d’extermination. RTL : Est-ce que ça vous paraît délibéré de la part des auteurs ? R. Hue : Il y a incontestablement un travail d’historien que je respecte et qui apporte à la vérité historique. Mais je vois bien quand même une campagne, par ailleurs, dès l’introduction du livre, visant à porter l’opprobre sur une démarche d’espérance qu’est le communisme. Le communisme tel que le conçois, la visée communiste dont j’ai parlé encore aujourd’hui, tel que nous le voyons dans la France d’aujourd’hui, dans la France contemporaine est un communisme qui ne peut pas s’identifier à cet étatisme qui a conduit ailleurs à ces crimes épouvantables. Donc, il y a là une démarche politique que je ne veux pas accepter. RTL : Fascisme et communisme n’ont aucun point commun ? R. Hue : Aucun point commun ! Vous savez le nazisme a dans son essence même, dans sa démarche même la volonté de porter la haine, d’exterminer. Le communisme a pris le caractère que l’on connaît, par des méthodes inqualifiables dans les pays qui sont cités mais en même temps, c’est une idée d’espérance, de bonheur humain. Ce qui n’a rien à voir ! Et puis vous savez que Le Pen annonce qu’il veut instruire un procès aux communistes français ! Je lisais encore, il y a quelques jours dans les feuilles de chou du Front national, le cumul qui font entre la nécessité d’un procès des communistes, des juifs ! Tout cela rappelle à beaucoup de monde, je crois, des périodes que l’on veut complètement rejeter et sur lesquels il n’y a pas d’ambiguïté quand au rôle du Parti communiste français. RTL : Pour autant, R. Hue, est-ce que vous considérez aujourd’hui le Parti communiste français a soldé tous ses comptes avec le stalinisme ou est-ce qu’il est nécessaire d’aller encore plus loin ? R. Hue : Le parti communiste, je le répète, doit, pour construire l’avenir, avoir un regard lucide, permanent et approfondi sur son passé. Les historiens doivent continuer de travailler. J’ai annoncé aujourd’hui que les archives du Parti communiste français seront ouvertes complètement dès le mois de janvier pour que les historiens puissent faire leur travail. Il y a toujours à travailler sur son passé. RTL : Pas de repentir ? Pas d’avantage ? Ni sur l’Afghanistan ? R. Hue : Je crois que la condamnation que je porte de ce système, et de ce qui a conduit à la fois aux crimes que l’on connaît qui sont aujourd’hui révélés, et ensuite des attitudes comme l’Afghanistan que l’on peut accepter, je crois que là ma condamnation est sans appel ! Cela va au-delà du repentir. Il y a là, à faire, a apporter la vérité historique. En même temps, nous regardons ces erreurs-là. J’ai dit qu’il y avait aussi eu dans le Parti communiste français un stalinisme français mais personne ne peut contester que les plus belles pages de notre histoire sont marquées de ce qu’ont fait les communistes dans le Front populaire, dans la résistance française, dans la lutte contre les luttes coloniales. Dans tout ce qui est le combat contre l’aliénation et les plus pauvres. De ce point de vue, nous regardons – et je souhaite que tous les partis en fassent autant – en toute lucidité notre passé mais nous voulons construire cet avenir en identifiant la visée communiste à l’humanisme qui est dans ses racines profondes.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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