| | | | | | | | Mengistu | | Militant de valeur | | 465 messages postés |
|  Posté le 15-05-2025 à 15:37:59    
| Quel est à votre avis l'impact de cet homme dans l'histoire du PC de l'Union Soviétique ?
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| | Mengistu | | Militant de valeur | | 465 messages postés |
| Posté le 15-05-2025 à 16:18:12
| Mikhaïl Souslov né en 1902, intègre la Jeunesse communiste en 1918 à l'âge de 16 ans puis le Parti Communiste 3 ans plus tard, il étudie l'économie à l'Université Plekhanov.
En 1931, il devient un inspecteur de la commission de contrôle du parti.
Sous les ordres de Lazare Kaganovitch, il identifie et poursuit en justice les traitres trotskistes, zinovievistes et autres déviationnistes.
En 1937, il rencontre Staline qui avait besoin d'une information sur un sujet économique et avait demandé la réponse à son secrétaire personnel Lev Mekhlis qui demanda à Souslov, son ancien collègue d'étude à l'université.
Souslov, qui effectuait alors un doctorat en parallèle de ses responsabilités dans le parti, trouva la réponse que Staline recherchait et Staline l'aurait nommé à la tête de la commission de contrôle de Rostov où il aurait joué un rôle important dans la Grande Purge.
Durant la grande guerre patriotique, il aurait fait le lien entre l'armée rouge et les partisans dans les zones occupées par les nazis. Il aurait aussi déporté et purgé à la fois des tchétchènes et des lituaniens.
En 1946, il entre à l'orgburo (le bureau organisationnel du comité central) et prend la tête de la commission de politique étrangère du Comité Central. Il est d'ors et déjà une figure importante de la politique soviétique, parmi il est vrai une quinzaine d'autres.
Il mène alors une lutte contre le Comité antifasciste juif qu'il accuse (à juste titre) de sionisme et mène alors une puissante campagne contre les cosmopolites sans racine.
Il dirige également un temps la Pravda.
En fait, c'est le successeur de Jdanov en tant que grand idéologue du Parti, Jdanov dont il était proche et qui décède en 1948.
C'est également un opposant de Lavrenti Béria qui aurait envisagé de le faire exécuter.
En 1950, il intègre le Praesidium du Soviet Suprême puis le Présidium du Comité Central en 1952, c'est à dire ce qui s'appellait avant le Politburo.
Il en est écarté en 1953 sans doute sous pression de Béria mais retrouve son siège grâce à Krouchtchev en 1955.
Il va alors demeurer sans discontinuer une des quatre ou cinq figures majeures de la vie politique soviétique jusqu'à sa mort en 1982.
Souslov s'engouffre dans la brèche du rapport Krouchtchev et il dénonce le "culte de la personnalité de Staline". Il joue un rôle majeur dans la répression de l'insurrection contre-révolutionnaire en Hongrie.
En 1957, il est un des membres minoritaires du Presidium à défendre le maintien de Krouchtchev comme secrétaire du parti avec Anastase Mikoyan (dont il devient très proche), Alexei Kirichenko et Krouchtchev lui-même.
krouchtchev et ses partisans s'appuient alors sur le maréchal Joukov, sa puissance et son prestige issus de la Grande Guerre Patriotique pour soumettre physiquement la majorité du Présidium qui selon les statuts du parti et la constitution soviétique auraient du renverser krouchtchev.
La majorité stalinienne du Presidium (Malenkov, Molotov, Kaganovich, Bulganin, Voroshilov, Pervukhin and Saburov) est exclue du Parti et/ou vilipendée dans la presse, retirée de ses fonctions et exilée soit dans des fonctions subalternes loin de Moscou soit à l'étranger comme molotov qui devient ambassadeur en autriche.
Krouchtchev refuse de les exécuter physiquement pour se distinguer symboliquement des méthodes de Staline mais il décrète leur mort politique.
En octobre, Souslov accuse Joukov de bonapartisme, il est relevé de toutes ses fonctions. Il sera même exclu du parti en 1961
Mais en 1958, Souslov s'oppose à Krouchtchev qui supprime les stations machine-tracteur. Souslov, fidèle de l'économie stalinienne, désapprouve.
Au 21ème congrès du Parti en 1959, Souslov, en s'appuyant pertinemment sur Marx, Engels et Lénine, contredit Krouchtchev qui prétend que l'URSS aurait dépassé le stade du socialisme et atteint celui du communisme.
Il s'oppose à la décentralisation de l'économie, au rapprochement avec les USA et avec la Yougoslavie.
Il prend également la parole contre Mao Zedong et le PC chinois qu'il accuse de culte de la personnalité comparable à celui de Staline, de surestimer le niveau atteint par les relations de production de type socialiste en Chine, de vouloir prendre le pouvoir au sein du mouvement communiste international et d'y semer le factionnalisme et la scission.
Les concessions de Krouchtchev dans la crise des missiles à Cuba amène Souslov à devenir le chef de l'opposition à Krouchtchev au sein du Comité Central et à avancer ses pions en parvenant à démettre de nombreux partisans de krouchtchev et de promouvoir des opposants à ce dernier.
Ainsi en octobre 1964, Krouchtchev est démi de ses fonctions.
Leonid Brejnev devient secrétaire du parti, Alexis Kossiguine chef du gouvernement et Anastase Mikoyan chef de l'Etat (évincé en 1965 par Podgorny). Souslov reste le grand idéologue qui tire les ficelles de ce triumvirat qui selon lui doit éviter la concentration du pouvoir en un seul homme comme du temps de Staline et Krouchtchev. Avec Brejnev, Krilenko et Koulakov, il est l'un des quatre hommes à siéger à la fois au Secrétariat et au Bureau Politique du Comité Central.
Souslov va alors garantir une sorte d'orthodoxie marxiste-léniniste selon les observateurs tout en supprimant l'idée d'une science prolétarienne en biologie, chimie et physique.
Il vote cela dit contre l'intervention militaire en tchécoslovaquie en 1968.
En 1970, il empêche Brejnev de renverser Kossiguine et de s'approprier davantage de pouvoir.
Il se rapproche d'Andropov alors à la tête du KGB depuis 1967 et de Tchernenko avec qui ils tentent de régler la crise polonaise en 1981. Face à certains (Brejnev ?) qui voulaient intervenir militairement, ils acceptent la proposition de Jaruzelski qui voulait éviter cette intervention.
Andropov lui aurait confié peu de temps avant sa mort en 1982 qu'un membre haut placé du KGB, Semyon Tsvigun, aurait protégé les enfants de Brejnev, Galina et Youri, d'une enquête sur leurs activités de corruption. Souslov aurait alors fait pression sur Tsvigun pour qu'il témoigne par écrit, le menaçant de l'exclure du parti si il refuse mais Tsvigun meurt le 19 janvier 1982 et souslov lui emboite le pas quelques jours plus tard, le 25 janvier.
Ses obsèques en grande pompe sont un des derniers moments d'affirmation de la puissance soviétique.
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| Posté le 15-05-2025 à 16:19:20
| cette biographie que je viens de réaliser est une traduction de la fiche anglophone de wikipedia qui s'appuie sur pas mal d'articles de la presse occidentale, certains russes également ainsi que les ouvrages suivants :
Brown, Archie (2009). The Rise & Fall of Communism. London: Bodley Head. ISBN 978-0-224-07879-5.
Law, David A. (1975). Russian Civilization. New York: Ardent Media. ISBN 978-0-8422-0529-0.
Petroff, Serge (1988). The Red Eminence: A Biography of Mikhail A. Suslov. Cliffton, New Jersey: Kingston Press. ISBN 978-0-940670-13-6.
Schmidt-Häuer, Christian (1986). Gorbachev: The Path to Power. London: I.B.Tauris. ISBN 978-1-85043-015-5.
Sebag-Montefiore, Simon (2005). Stalin: The Court of the Red Tsar. New York: Vintage Books. ISBN 978-1-4000-7678-9.
Service, Robert (2009). History of Modern Russia: From Tsarism to the Twenty-first Century. London: Penguin Books Ltd. ISBN 978-0-14-103797-4.
pas mal de propagande soviétique démontée comme sebag ou robert service donc à prendre avec des pincettes
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| Posté le 15-05-2025 à 16:26:11
| en conclusion que peut-on dire ?
Un personnage contrasté.
Ce n'est clairement pas un révolutionnaire bolchévique (en terme d'âge il pouvait pas), c'est un pur produit de l'Etat soviétique, ya des éléments en lui de bureaucrate (être le protégé de Staline puis lui cracher dessus avec krouchtchev) mais on est loin du type sans foi ni loi à la Béria.
Souslov a quand même eu une cohérence et a défendu une orthodoxie marxiste-léniniste quand c'était nécessaire.
Il a pas mal de contributions positives, il avait une grande connaissance des classiques et semblait vouloir sincèrement défendre l'économie socialiste tout en deserrant un peu la bride sur le plan politique dans des proportions tout à fait acceptables.
J'imagine que Xuan va le détester pour ses positions anti-chinoises car Xuan a fait le serment de défendre coûte que coûte la Chine quelque soit le contexte..j'entends
peut être d'autres intervenants de ce forum me donneront leur avis.
En tous cas c'était quelqu'un de détesté des occidentaux, je pense que comme Andropov et Tchernenko c'était globalement un gars bien et un vrai communiste bien qu'ils aient pas pu formé des successeurs à la hauteur, capables de contrer gorbatchev et eltsine, au contraire andropov avait nommé gorbatchev comme son successeur..
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| Posté le 17-05-2025 à 00:07:38
| remontons ce qui est intéressant
on aura peut être une réponse de xuan ou de pzorba
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