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Xuan
Un autre article détaillant les événements de Tien An Men, et en relation avec la GRPC, avec plusieurs photos et vidéos
https://www.mango-press.com/the-tiananmen-square-massacre-the-wests-most-persuasive-most-pervasive-lie/?fbclid=IwAR3ycy8ZsDUFpMAagY9k8KHwq01Bg1yQAGRIgGalbk2xTLVznbtb6QQSsG4

Le texte est reproduit par Bruno Guigue :

LE BOBARD DU "MASSACRE DE TIANAMEN"


Parmi les nombreux documents accessibles sur la Toile au sujet de l'incident du 4 juin 1989 à Pékin, l'article paru dans "Mango Press" le 4 juin 2021 est exceptionnel à plus d'un titre.

Il rappelle que :
-De la fin avril jusqu'à la fin mai 1989, près de 80 000 personnes ont manifesté pacifiquement sur la place Tiananmen
- Aucune violence n'a eu lieu avant le début du mois de juin, et les forces de l'ordre étaient désarmées pour la plupart
- Certains leaders du mouvement protestataire ont été formés par la CIA dans le cadre du programme "Yellowbird"
- L'une des animatrices du mouvement, Chai Ling, annonçait à un journaliste britannique, fin mai, qu'elle espérait un "bain de sang"
- Dans la nuit du 2 au 3 juin, des émeutiers armés ont tué une quinzaine de soldats et de policiers désarmés dans les ruelles adjacentes à la Place Tiananmen
- L'Armée populaire de libération a alors reçu l'ordre d'intervenir et a fait usage de la force le 4 juin, après ces assassinats
- Les affrontements dans les ruelles ont fait 241 morts au total, soldats et émeutiers compris
- Le fameux "Tankman" est rentré paisiblement chez lui après avoir discuté avec l'équipage du char
- Ces événements ont été commentés, et non cachés au peuple chinois, par les médias de ce pays
- L'un des chefs de file du mouvement, Wang Dan, a écopé de 6 ans de prison, et il vit maintenant aux USA
- Les services secrets occidentaux ont exfiltré Chai Ling et 400 émeutiers, conformément au plan "Yellowbird"

*******************

Le 4 juin 1989, sur la place Tiananmen, à Pékin, quelque chose s’est passé. Selon le récit des médias occidentaux de la «presse libre», entre 3 000 et 10 000 manifestants non armés auraient été «massacrés» sur la place par l’Armée populaire de libération de Chine. CNN : «des centaines, voire des milliers, ont été tués ce jour-là». Selon Reuters : «La Chine n’a jamais fourni un nombre total de morts, mais des groupes de défense des droits de l’homme et des témoins disent que le chiffre pourrait se chiffrer en milliers».
BBC : «La répression de l’armée chinoise contre les manifestations de la place Tiananmen en 1989 a tué au moins 10 000 personnes, selon des documents britanniques récemment publiés. Le chiffre a été donné dans un câble diplomatique secret de l’ambassadeur britannique en Chine, Sir Alan Donald. Les estimations précédentes du nombre de morts dans les manifestations en faveur de la démocratie allaient de plusieurs centaines à plus de 1 000».

La BBC se livre à de nombreuses fausses affirmations dans ses reportages, en citant pour l’essentiel le témoignage d’un diplomate britannique comme s’il s’agissait d’un fait indéniable, et en reproduisant le tropisme commun à de nombreuses sources occidentales, qui interprètent l’événement de Tiananmen, le 4 juin, comme une protestation «pro-démocratie». Un autre mensonge courant est que le peuple chinois ne savait rien de l’événement, en raison de la «forte censure de son gouvernement autoritaire». Non seulement ce mensonge est facilement réfuté en lorsqu’on parle avec quelqu’un qui vit en Chine continentale, mais Mango Press a déjà produit la traduction d'un document officiel du gouvernement à propos de ces événement.
Alors, quelle est la vérité sur le «massacre de la place Tiananmen» ? C’est le but de cet article. Nous avons fouillé dans les sources chinoises et occidentales, les témoignages oculaires et les câbles divulgués par la CIA afin de déterminer le vérité de ce jour fatidique. Enfin, nous utiliserons des preuves convergentes pour voir, une fois pour toutes, qui ment, et à quelle fin, aussi bien du côté occidental que du côté chinois.
Pour comprendre pourquoi «l’incident du 4 juin» s’est produit, il faut avoir une compréhension de base des conditions historiques qui ont conduit aux manifestations. Malheureusement, les explications historiques constituant l’arrière-plan de la manifestation sont généralement omises par les sources bourgeoises. Car lorsqu’un lecteur comprend les conditions matérielles qui constituent cet arrière-plan, il commence à mettre en question le récit occidental.

LA RÉVOLUTION CULTURELLE

La plupart des causes sous-jacentes de l’incident du 4 juin remontent à la Révolution culturelle. Une explication complète de la Révolution culturelle dépasse de loin le cadre de cet article, mais voici un bref résumé.
En 1966, le pouvoir de Mao Zedong au sein de la structure organisationnelle du PCC (Parti communiste chinois) avait commencé à décliner après les échecs personnels liés au Grand Bond en avant. Pour purger les rangs du parti des «éléments bourgeois», Mao a mobilisé des groupes d’étudiants dans les universités, des travailleurs mécontents et d’autres membres de la société de la RPC.
La Révolution culturelle a atteint certains de ses objectifs déclarés, notamment l'élévation de la «Bande des quatre», située à l’extrême gauche, à un rang prééminent au sein du PCC. De nombreuses sources chinoises contemporaines, dont le Quotidien du Peuple, qualifient la Révolution culturelle de «revers majeur». Elles y voient un mouvement en grande partie néfaste qui a semé le chaos dans toute la Chine pendant une décennie entière. Le Quotidien du Peuple, largement considéré par les médias occidentaux bourgeois comme un «porte-parole du gouvernement chinois», dit ceci à propos de la Révolution culturelle :
«Le PCC a admis, analysé et corrigé les erreurs commises par lui-même et par les dirigeants du pays, tirant les leçons à la fois des échecs et des expériences réussies» (17 mai 2016).
Mais qu'est-ce que la révolution culturelle et la «prise de pouvoir» de Mao ont à voir avec les manifestations sur la place Tiananmen ?
Plus que vous pouvez imaginer.

LA BANDE DES QUATRE

Encore une fois, une histoire complète de la Bande des Quatre dépasse la portée et l'ampleur de cet article, mais pour comprendre le 4 juin, il faut également comprendre quel rôle clé ces quatre personnes ont joué.
La bande des quatre était composée d’«ultra-maoïstes» : Zhang Chunqiao, Yao Wenyuan, Wang Hongwen et la femme de Mao, Jiang Qing. Les nombreux «excès» chaotiques de la révolution culturelle, y compris la destruction de sites du patrimoine religieux et culturel, ont été attribués à leurs activités au vitriol.
La Bande a perdu le pouvoir en 1976, lorsque le premier ministre de l’époque, Zhou Enlai, est décédé. Il y a eu une brève «lutte de pouvoir» (comme disent les médias occidentaux) au cours de laquelle la Bande des Quatre contrôlait l’appareil médiatique, et Hua Guofeng, un réformiste «pro-Mao», avait le soutien de la justice. Hua a réhabilité Deng Xiaoping, un célèbre politicien pro-réforme en Chine qui avait été dénoncé par la faction ultra comme «un routier capitaliste». Deng est devenu Premier ministre par intérim de la Chine en 1976 et, peu de temps après, la Bande des quatre a été arrêtée.
Jiang Qing, l’épouse de Mao, a tenté de fomenter une insurrection armée à Shanghai, visant à renverser le Comité central de la République populaire de Chine. Cette tentative de coup d’État a échoué et la Bande des Quatre a été arrêtée pour incitation à la contre-révolution. La responsabilité majeure dans le chaos qui a frappé la société chinoise pendant la Révolution culturelle, en tout cas, a été attribuée à la Bande des Quatre.

ORDRE OU CHAOS

Selon les universités bourgeoises occidentales, entre 750 000 et 1,5 million de personnes ont été tuées à la suite des excès de la Révolution culturelle (The World Peace Foundation, 2016). Les échecs persistants et les dommages sociétaux causés par la brutalité de la révolution ont touché diverses parties. La négligence de l'éducation pendant la révolution signifiait que de nombreux étudiants n'avaient pas de diplômes officiels et cherchaient des réformes encore plus importantes.
Suite à la défaite de la Bande des Quatre, les dirigeants chinois guidés par Deng Xiaoping ont lancé la politique «Boluan Fanzheng», (為乱統正). Cette politique signifie littéralement : «Éliminer le chaos et revenir à la normalité», et ses principaux objectifs visaient à défaire le chaos de la dernière décennie et à réhabiliter ceux qui avaient souffert inutilement sous les épreuves de la Révolution culturelle.
L'une des figures de proue de la campagne de Boluan Fanzheng était un haut responsable communiste connu sous le nom de Hu Yaobang. Hu était considéré comme le «réformateur libéral» de la direction du Parti communiste, contrairement au plus «conservateur» Zhao Ziyang et au «centriste» Deng Xiaoping. Hu était détesté par de nombreux «anciens du parti» (membres plus âgés et plus révolutionnaires du PCC), et à la suite de certaines décisions politiques controversées, y compris la poursuite de la libéralisation de la nouvelle économie de marché socialiste, des manifestations ont éclaté. C’était en 1987, et de nombreux étudiants ont commencé à manifester dans leurs universités. Leur message était clair : poursuivez les réformes.
Il est important de se rappeler que pendant la Révolution culturelle, qui venait juste de se terminer lorsque les manifestations étudiantes ont commencé, les étudiants ont été encouragés à se rebeller et à critiquer leurs enseignants. C’était la politique officielle du gouvernement, et plus tard dans la Révolution culturelle, de nombreuses universités ont été fermées afin que leurs étudiants puissent être mobilisés en tant que Gardes rouges paramilitaires. Cet état d’esprit était encore omniprésent chez de nombreux nouveaux étudiants fréquentant des universités qui venaient seulement de rouvrir leurs portes.
Les anciens du parti, la «Vieille Garde», ont utilisé cette perturbation généralisée pour exhorter Hu à démissionner. L’emploi d’expressions comme «continuer les réformes» semble donner du crédit à l’interprétation selon laquelle ces manifestations étaient un appel à «la liberté et la démocratie». Carl Zha, personnalité de Twitter et animateur du podcast 'Silk And Steel', qui était présent aux manifestations de 87, explique dans son récit de Tiananmen que de nombreux étudiants en 1987 appelaient à de nouvelles réformes sociales, plutôt qu’à une réforme économique ou politique radicale.
Un exemple qu'il donne est que dans la Chine post-Révolution culturelle, tenir la main de quelqu’un avec qui vous sortiez sur le campus de l'université était interdit. De nombreuses normes sociales étaient encore très conservatrices et basées sur la culture chinoise. L’envie de réforme visait davantage la libéralisation de la société que de l’économie ou du gouvernement.
Quoi qu’il en soit, les médias occidentaux ignoreront ou masqueront délibérément ce point afin de servir leurs propres intérêts. Le 15 avril 1989, Hu Yaobang est décédé de causes naturelles. En réponse, une veillée funéraire de facto a commencé sur la place Tiananmen, avec de nombreux étudiants venus déposer des couronnes ou allumer des bougies pour soutenir l’idéologie pro-réforme de Hu.

LES MANIFESTATIONS DE LA PLACE TIANANMEN

Ces manifestations sont souvent considérées par les médias et de nombreux universitaires occidentaux comme un mouvement monolithique, exhortant le Parti communiste à démissionner et appelant à l’instauration d’une «démocratie libérale». Cette idée ne pourrait pas être plus éloignée de la vérité, car à son apogée, le mouvement de protestation sur la place Tiananmen comptait plus de 80 000 personnes présentes.
Le mouvement n’incluait pas seulement les étudiants, qui étaient simplement le groupe le plus bruyant, mais aussi de nombreux ouvriers d’usine, travailleurs migrants et ouvriers agricoles ruraux de la région de Pékin qui ont pris part à l'action, chaque groupe ayant une orientation politique différente.
Certains manifestants étaient marxistes-léninistes, certains étaient des maoïstes purs et durs, certains étaient des libéraux. Ce n’est pas une sombre conspiration du gouvernement chinois, mais un fait confirmé ; une opération conjointe MI6-CIA connue sous le nom d’«Opération Yellowbird» a été lancée pour former des factions «pro-démocratie» dans les universités chinoises. Sur le terrain, des Triades ont été envoyées de Hong Kong pour former les étudiants à la guérilla, les armant de poteaux de fer et leur apprenant les tactiques d’insurrection.
L’objectif final de l'opération Yellowbird était d’exfiltrer les individus de grande valeur du mouvement de protestation, et elle a réussi à en extraire plus de 400. La raison pour laquelle les médias occidentaux ignorent les milliers de manifestants communistes sur la place est que les succès de Yellowbird leur ont permis de se concentrer sur les étudiants libéraux et pro-capitalistes.
Les plus célèbres de ces leaders de la protestation étudiante sont Chai Ling et Wang Dan. Wang Dan a pris le pouvoir dans le nouveau groupe «pro-démocratie» de son université, non pas par une élection, mais en s’autoproclamant leader.
Chai Ling est surtout connue pour ses déclarations au vitriol appelant à un changement de régime direct en Chine :
«Les étudiants ont fait un excellent travail, et le gouvernement a été contraint de changer son comportement, mais notre objectif ultime est de changer tout le système».
Dans un documentaire américain désormais célèbre intitulé «The Gate of Heavenly Peace», Chai Ling est interviewée par Peter Cunningham le 28 mai 1989. Voici cette interview désormais tristement célèbre :

Chai Ling : «Tout le temps, je l'ai gardé pour moi parce qu'étant chinois, je pensais que je ne devais pas dire du mal des Chinois. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser parfois - et je pourrais aussi bien le dire - toi, les Chinois, toi ne valent pas mon combat, vous ne valez pas mon sacrifice !
Ce que nous espérons réellement, c’est une effusion de sang, le moment où le gouvernement est prêt à massacrer effrontément le peuple. Ce n’est que lorsque la place sera inondée de sang que le peuple chinois ouvrira les yeux. Ce n’est qu’alors qu’il sera vraiment uni. Mais comment peut-on expliquer tout ça à mes camarades ?
Et ce qui est vraiment triste, c’est que certains étudiants, et des personnes célèbres bien connectées, travaillent dur pour aider le gouvernement, pour l’empêcher de prendre de telles mesures. Pour le bien de leurs intérêts égoïstes et de leurs relations privées, ils essaient de provoquer la désintégration de notre mouvement et nous faire sortir de la Place avant que le gouvernement ne devienne si désespéré qu’il passe à l’action...


Cunningham : Tu vas rester toi-même sur la place ?

Chai Ling : Non .

Cunningham : Pourquoi ?

Chai Ling : Parce que ma situation est différente. Mon nom est sur la liste noire du gouvernement. Je ne veux pas être éliminée par ce gouvernement. Je veux vivre. De toute façon, c’est ce que je ressens. Je ne sais pas si les gens diront que je suis égoïste. Je crois que les gens doivent continuer le travail que j’ai commencé. Un mouvement démocratique ne peut pas réussir avec une seule personne. J'espère que vous ne rapportez pas ce que je viens de dire pour le moment, d'accord?» .


Chai Ling et Wang Dan ont tous deux été vus, ou du moins déclarés, par les médias occidentaux comme les «chefs» du mouvement étudiant sur la place, et ils ont bénéficié de semaines de couverture médiatique occidentale, tandis que les 79 998 autres personnes qui ont manifesté étaient censées être en phase avec Chai et les protestations «pro-démocratie». C’est du moins ce que l’on peut supposer après avoir lu un rapport britannique ou américain à l’époque.
Non seulement ce n'était fondamentalement pas vrai, mais la soi-disant leader de ce mouvement appelait activement des milliers de personnes à se faire martyrs au nom de «la liberté et de la démocratie», comme le souligne Chai elle-même. Mais elle était beaucoup trop importante pour finir en martyre, et elle a donc opté pour l'exfiltration vers les États-Unis, via la marionnette alors britannique de Hong Kong.
(..)
De toute évidence, le leadership de cette protestation, ou du moins, le leadership de facto que les États-Unis avaient mis en place par le biais d’un financement secret, d’une formation et par l’attention des médias, avait un objectif clair en tête : créer les conditions d’un massacre sur la place Tiananmen. La manifestation avait commencé de manière organique, comme un moyen pour les étudiants et les pro-réformateurs de montrer leur soutien à Hu Yaobang, mais elle avait été cooptée par des agents étrangers malveillants.

Le gouvernement chinois, pour sa part, a fait preuve d'une retenue incroyable. Les manifestations ont pu se poursuivre sans encombre du 16 avril au 20 mai, sans incident. Si 70 à 80 000 personnes étaient assises et occupaient soit la place du Parlement en Grande-Bretagne, soit la Pennsylvania Avenue à Washington DC, cet auteur ne pense pas que la manifestation puisse se poursuivre sans opposition pendant 7 semaines, que ce soit en 1989 ou 2021.

LE DÉGAGEMENT DE LA PLACE

Le 20 mai, la loi martiale a été déclarée et les manifestants ont reçu l’ordre, via les journaux télévisés et via des haut-parleurs sur la place, de rentrer chez eux. De nombreuses personnes étaient devenues mécontentes de ces manifestations, en particulier après que les dirigeants des manifestations n’aient proposé aucune solution tangible lors de leurs rencontres avec les responsables du PCC.

Les forces militaires du commandement central ont alors tenté d’entrer dans Pékin, mais elles ont été refoulées dans les zones d’entrée, principalement par des travailleurs mécontents et, comme l’a rapporté le gouvernement, par de véritables agents contre-révolutionnaires.

Après s’être regroupés, dans la nuit du 2 juin, la première tentative de nettoyage de la place a été effectuée. Les troupes de l’Armée populaire de libération (APL) envoyées sur place disposaient d’un équipement anti-émeute rudimentaire. En raison des sanctions occidentales empêchant l’achat d'équipement anti-émeute, elles étaient pour la plupart équipés de bâtons en bois et de casques en plastique, avec environ un soldat sur dix armé d'un fusil d’assaut.
Des troupes remontant vers l’ouest par l’avenue Chang'an ont été attaquées, une partie de la foule désarmant les soldats armés et une autre partie utilisant la violence contre les soldats.
Certains convois ont réussi à se frayer un chemin jusqu’à la place Tiananmen, où les soldats non armés ont pu s’entretenir avec les étudiants sur le terrain, en convainquant beaucoup de partir pacifiquement.
Dans la nuit du 2 juin, des violences ont eu lieu dans les ruelles et le long de l’avenue Chang'an. Des armes qui avaient été confisquées aux officiers armés ont été remises aux émeutiers, des véhicules blindés ont été incendiés avec des cocktails molotov, et des transports de troupes avec des soldats plus lourdement armés (en réponse aux premiers incidents) ont été capturés.

Selon un article du Washington Post du 5 juin 1989 : «Les combattants antigouvernementaux s’étaient organisés en formations de 100 à 150 personnes. Ils étaient armés de cocktails Molotov et de matraques en fer, pour affronter l’APL qui n’était toujours pas armée les jours précédant 4 juin» – cet article a depuis été rayé des archives du WaPo.

Encore une fois, des armes ont été remises aux bandits qui tenaient les barricades construites à la hâte et bloquant les rues. Les soldats qui ont été capturés dans les transports de troupes ont été lynchés, certains brûlé vifs. Les trois images ci-dessous montrent les corps du lieutenant Liu Guogeng, du soldat Cui Guozheng et du premier lieutenant Wang Jinwei.

Suite à l’hostilité que les troupes anti-émeutes, pour la plupart non armées, ont subie à l’entrée de la ville, et alors que le nombre total de morts s’élevait à 4 manifestants et 15 soldats ou policiers, l’ordre a été donné à l’armée de prendre le contrôle des ruelles.
Dans la nuit du 3 au 4 juin, les forces armées sont entrées dans la ville et ont commencé à réprimer les émeutiers armés contre-révolutionnaires. L’APL a affronté des émeutiers retranchés qui avaient pris des positions de tireurs d'élite dans des immeubles adjacents à l’avenue Chang'an, utilisant les véhicules qu’ils avaient réquisitionnés. Après avoir brisé les barricades des émeutiers, l’APL pouvait à nouveau envoyer des troupes pour la plupart non armées à Tiananmen.

Comme le corroborent les fuites de câbles de la CIA fournis par Wikileaks, il n'y a pas eu de combats sur la place Tiananmen. Aucun étudiant n’a été exécuté, et aucun char n’a roulé sur des gens. Le câble en question raconte les événements de la nuit du point de vue d’un «diplomate latino-américain» appelé Gallo :
« Bien que des coups de feu puissent être entendus, Gallo a déclaré qu’à part quelques coups tirés sur des étudiants, il n’y avait pas eu de tirs de masse sur la foule d’étudiants au monument. Lorsque Poloff a mentionné des témoignages de témoins oculaires de massacres au monument avec des armes automatiques, Gallo a déclaré qu’une fois qu’un accord a été conclu pour que les étudiants se retirent, en joignant les mains pour former une colonne, les étudiants ont quitté la place par le coin sud-est.
Tout le monde, y compris Gallo, est parti. Ceux qui ont tenté de rester derrière ont été battus et conduits à rejoindre la fin du cortège de départ. Une fois à l'extérieur de la place, les étudiants se sont dirigés vers l’ouest sur qianmen dajie tandis que Gallo se dirigeait vers l’est vers sa voiture».
( CIA 1989)

Après les événements du 4 juin, le gouvernement chinois a publié une estimation du nombre de tués à environ 300. Immédiatement, le monde occidental a traité ce chiffre avec mépris et ricanement, car un récit plus insidieux avait déjà été écrit par plusieurs médias occidentaux. Les ambassadeurs des États-Unis, les journalistes des médias britanniques et plus tard les diplomates britanniques ont fait monter ce bilan de 1 000 à 3 000, puis finalement à 10 000 (!) victimes.

Une semaine plus tard, le gouvernement chinois a établi le nombre total de victimes à 203. Ce chiffre n’a pas changé depuis qu’il a été proclamé par le gouvernement chinois, tandis que les estimations occidentales semblent ouvertes à une augmentation chaque fois qu’une nation occidentale l’exige.
L'une des voix les plus citées concernant le «massacre» dans les jours qui ont suivi n’était autre que l’émeutière préférée des médias américains, Chai Ling.
Chai Ling a d’abord déclaré que les étudiants qui étaient encore sur la place après qu’elle ait été nettoyée étaient épuisés et endormis dans leurs tentes ; ces étudiants ont ensuite été écrasés par des chars».
Fait intéressant, le câble de la CIA précédemment cité démystifie également les mensonges de Chai Ling :

«Les troupes ont commencé une approche lente et ordonnée du monument depuis le nord avec des soldats à pied précédant les APC. D'après ce qu'il pouvait voir, Gallo a estimé que la plupart des tentes sur la place étaient vides lorsque les véhicules blindés les ont renversés» .

En outre, ce n'est pas seulement la CIA elle-même qui démystifie la déclaration de l’un de ses agents, mais aussi un autre leader de la protestation étudiante, présenté dans The Gate of Heavenly Peace. Suite aux mensonges incendiaires de Chai Ling aux médias occidentaux, il a déclaré :

« Certaines personnes ont dit que 200 personnes sont mortes sur la place, d'autres ont dit que 2 000 y sont morts. Il y avait aussi des histoires [Chai Ling] de chars sur la place, écrasant les étudiants qui essayaient de partir, je dois dire que je n’ai rien vu de tout cela, et je ne sais pas où ils l’ont fait ; j'étais moi-même sur la place, jusqu'à 6h30 ce matin-là. — Je n’arrêtais pas de penser, allons-nous utiliser des mensonges, pour attaquer un ennemi qui ment ? ».

Une enquête récente menée par l’une des mères d'un étudiant décédé le 4 juin est arrivée à un nombre total de morts de 188 (Globaltimes, 2017), ce qui est remarquablement proche de l'estimation officielle donnée par le maire de Pékin le 6 juin 1989 :
«Rapport sur le déroulement de l’émeute et de la répression de la rébellion contre-révolutionnaire», publié le 6 juillet 1989 par le maire de Pékin Chen Xitong :
«Plus de 3 000 civils ont été blessés et plus de 200, dont 36 étudiants, sont morts dans l’émeute», écrit-il» (Wong, K., 2017).

De nombreux Occidentaux, y compris des journalistes, croient sincèrement que personne en Chine n'a entendu parler de Tiananmen. Ils pensent que la censure d’État est si brutale que le simple fait de discuter de l’événement peut vous conduire à un goulag. Les arguments présentés, y compris de nombreuses sources qui n'ont été que récemment traduites en anglais à partir de leur chinois natal, montrent qu’il n’en est rien.

Wang Dan, parmi de nombreux autres manifestants de la place le 4 juin, a été arrêté et certains (dont Wang) ont passer du temps en prison pour leurs activités de trahison (y compris leur participation aux opérations clandestines de la CIA.) - Wang Dan est maintenant un homme libre, vivant aux États-Unis. Mais les médias occidentaux ne vous ont-ils pas dit que la Chine a exécuté tous les étudiants manifestants qu’elle a arrêtés ?
Les Chinois ne se réfèrent peut-être pas aux événements du 4 juin comme «le massacre de la place Tiananmen», mais ils sont souvent bien mieux informés sur les événements de ce jour-là que l’Occidental moyen qui utilise «Tiananmen» comme un bâton pour «prouver l’autoritarisme – en réalité, cette obsession occidentale d’une contre-révolution chinoise vaincue montre à quel point les Occidentaux sont sensibles à la propagande. Les chinois appellent l'événement «l'incident du 6-4», car ils savent mieux que nous qu’il n'y a pas eu de massacre Place Tiananmen le 4 juin 1989, mais seulement une violente émeute réprimée dans les rues latérales.

La BBC vous informe simplement qu’ils gonflent le nombre de morts à Tiananmen à 10 000 parce que : «nous avons trouvé des notes secrètes» et nous devons considérer cela comme un fait souverain ; mais alors que la version chinoise des événements est connue depuis 1989, comment se fait-il qu’ils mentent autant sur la Chine ?

LE «TANKMAN»

L’angle de tir de la propagande le plus tristement célèbre est l’image du «Tankman», debout devant une colonne de 30 chars de combat de type 62. L’hypothèse faite par cette photo est la bravoure d’un homme, debout devant des chars qui viennent (soi-disant) de finir de commettre un massacre.
L'ensemble de la vidéo, ironiquement, montre comment toute la colonne s’arrête pour ne pas rouler sur cet homme, un geste étrange pour les auteurs d’un massacre. De plus, «Tankman» grimpe sur la coque du premier char et frappe sur son écoutille. Tout en tenant ses sacs de courses, «Tankman» s’entretient ensuite avec l’équipage du char pendant environ 25 secondes, avant de descendre prudemment et doucement, et d'être emmené en lieu sûr par ses amis. Les chars continuent ensuite vers Chang’an, de retour à la base en quittant la place.
L’image recadrée, affichée par les médias occidentaux, montre le «Tankman» bloquant quelques chars, et ils montrent rarement la séquence complète, y compris la conversation nonchalante du jeune homme au sommet du Type-62.

CONCLUSION

Le récit des événements par les médias occidentaux, libéraux et soi-disant libres, n'a aucun sens. Il n’y a jamais d'explication quant à la raison pour laquelle les étudiants ont protesté sur la place en premier lieu, et il y a très rarement une discussion sur les objectifs très disparates des groupes d'étudiants.
Si nous devons croire qu’une colonne de Tanks s’arrêterait pour un seul homme, après en avoir assassiné 10 000 dans une soif de sang, alors quels mensonges encore plus ridicules l’Occident va-t-il écrire sur la Chine ?
Sur la place Tiananmen, le 4 juin 1989, il n’y a eu aucun massacre. Il y a eu de violents combats dans les rues latérales entre les éléments armés contre-révolutionnaires, la police et l’armée. Le nombre de morts pour l’ensemble de l'événement fut de 241 morts au total, soldats, policiers et émeutiers confondus.
À la suite des violences, il n’y a pas eu d’exécutions liées à l’événement. Wang Dan, leader de la protestation et incitateur à la violence, qui n’a pas réussi à fuir vers l’Ouest, a été arrêté. Il a été condamné à 4 ans de prison, plus 2 ans de détention dans l’attente de son procès pour incitation à la violence contre-révolutionnaire. L’homme n’a écopé que de 6 ans de prison. Il vit désormais librement dans le monde merveilleux de l’Occident capitaliste.
La vraie raison pour laquelle l’Occident est obligé de vous mentir sur les événements de cette journée, c’est pour sauver la face. Ils ont tenté de renverser le gouvernement souverain de la Chine par le biais de la violence fasciste, et leur tentative de coup d’État a été écrasée.


Edité le 06-06-2021 à 15:04:50 par Xuan


Xuan
Il y a eu effectivement des morts à Pékin, non des milliers mais quand même.
D’abord des militaires, le 3 juin, puis dans la banlieue de Pékin les jours suivant, quand les militaires sont allés chercher les leaders du mouvements.
Mais pas sur la place Tien An Men
La violence des manifestants libéraux a été extrême.

Xuan
La vidéo de l'homme devant les tanks :

https://www.youtube.com/watch?fbclid=IwAR3qPft-_6B_AYhb9cC2jqpmas1xEhA2JtFdy_rfYfdkzFFdc5yZGjaIVZA&v=qq8zFLIftGk&feature=youtu.be

A noter : elle est censurée sur FB



Edité le 02-05-2021 à 20:19:38 par Xuan


Xuan
Un article plus récent du "collectif Qiao" donne non pas une autre interprétation mais une description plus précise des composantes de ce mouvement :

Une note sur les manifestations de Tiananmen

4 JUIN
ÉCRIT PAR QIAO COLLECTIVE
https://www.qiaocollective.com/en/articles/a-note-on-the-tiananmen-protests

Note: Ceci est une brève note sur les manifestations de Tiananmen en 1989 rédigée par des membres du collectif Qiao, y compris des membres dont les parents étaient impliqués dans les manifestations.
De nombreux membres de la diaspora chinoise ont passé leur vie à entendre des histoires sur les manifestations de Tiananmen, filtrées à la fois par les expériences de nos propres familles et par la représentation déformée des manifestations par l'Occident. Ce moment occupe une douloureuse cicatrice dans nos familles et dans la psyché de nombreux Chinois. Cette note ne se veut pas une discussion globale sur les manifestations, mais une brève réflexion sur la douleur qu'elles représentent pour de nombreux Chinois, douleur qui est tordue et cooptée par l'exploitation par l'Occident de ce moment douloureux pour son propre agenda. Nous avons compilé une courte liste de lecture pour ceux qui souhaitent consulter d'autres perspectives critiques sur les manifestations de 1989.


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Les complexités de Tiananmen et de ses éléments contradictoires - manifestants anti-corruption, néolibéraux bourgeois, étudiants réformateurs, ouvriers désabusés - sont tous effacés par le conte de fées occidental simpliste et chauvin des masses chinoises appelant à un changement de régime. L'Occident a toujours espéré transformer les manifestations de Tiananmen en un appel au changement de régime, bien que de nombreux manifestants soient profondément patriotiques et souhaitent des réformes douces au sein du Parti. Trente ans plus tard, Mike Pompeo et Trump héritent de la tâche d'exploiter l'effusion de sang chinois pour un programme impérialiste. La Chine en 1989 était confrontée à un carrefour. Le Parti a toujours compris que les réformes du marché introduiraient des éléments néolibéraux dans le spectre politique. En conséquence, l'intelligentsia bourgeoise a prospéré, tout comme la corruption du Parti.

Les manifestations comprenaient des programmes concurrents: des factions bourgeoises réclamant la voie néolibérale, des étudiants protestant contre la corruption et des travailleurs frustrés par les réformes du marché. La conscience de la classe ouvrière était subsumée aux factions d'élite, dont certaines cherchaient des alliances avec des agents occidentaux. Mais l'Occident s'accroche à un récit de sauveur du peuple chinois qui aspire à être libéré par une intervention occidentale. La version du deuil des Occidentaux de Tiananmen n'est rien de plus qu'un conte de fées. Cela tourne en dérision le peuple chinois et les débats politiques qui ont tracé la voie de la Chine.

Les contradictions de l'ère de la réforme du marché s'estompent alors que la Chine entre dans une nouvelle ère de socialisme aux caractéristiques chinoises. Le marché faustien de la Chine avec le capital occidental recule, car il émerge avec la force de se concentrer sur les marchés intérieurs, l'innovation et les nouvelles zones économiques. L'Occident s'attarde dans les «et si» du passé, ayant «perdu» l'occasion de modeler la Chine selon sa volonté en 1949 et à nouveau en 1989. Mais la Chine n'a toujours appartenu qu'à elle-même.

Malheureusement, les manifestations de Tiananmen sont devenues un fantasme fétichisé armé par les Occidentaux pour diaboliser la Chine et pour dépeindre les Chinois comme aveuglément inconscients des manifestations. Contrairement aux croyances infantilisantes des Occidentaux, de nombreux Chinois, jeunes et moins jeunes, connaissent et discutent des manifestations. Le point important qui manque dans la commémoration manipulatrice des manifestations de Tiananmen par la plupart des Occidentaux est que deux choses existent à la fois: de nombreux Chinois ressentent une immense douleur à cause de l'effusion de sang et en même temps ils soutiennent leur gouvernement. La fétichisation occidentale et la militarisation des manifestations de Tiananmen sont une insulte à la mémoire du peuple chinois qui était impliqué, et c'est devenu une arme pour matraquer la Chine et le peuple chinois et servir les intérêts impérialistes de l'Occident pour attaquer la Chine.

Les efforts récents pour assimiler ou comparer les manifestations de Tiananmen aux manifestations de Hong Kong sont non seulement profondément inexacts, mais profondément insultants. Les manifestants de Tiananmen étaient des Chinois qui aimaient leur pays et faisaient partie d'un débat de longue date sur la meilleure voie à suivre pour leur pays. Ils se sont battus pour la Chine et ont aimé leur peuple. En revanche, les manifestants de Hong Kong sont dominés par des factions qui se félicitent de l'intervention américaine, épousent la nostalgie de l'ère coloniale britannique et prônent la soumission politique à l'Occident plutôt que l'unité avec la Chine dans le cadre de l'accord Un pays, deux systèmes. Beaucoup de ces mêmes manifestants de Hong Kong sont stimulés par leur racisme et leur condescendance envers le peuple chinois, ciblant les continentaux avec violence et utilisant des termes tels que « sauterelles»Pour décrire les Chinois. Le cœur de ces protestations est diamétralement opposé. Comparer les deux est un affront profond à tous les Chinois qui ont été touchés par les manifestations.

La vérité est que si l'on se soucie vraiment du peuple chinois, alors on n'exploiterait pas et n'utiliserait pas le douloureux souvenir des manifestations de Tiananmen comme un atout pour faire avancer un programme impérialiste occidental. Ce moment de l'histoire de la Chine représente un traumatisme et une douleur non résolus. C'est une cicatrice douloureuse qui continue aujourd'hui - une cicatrice qui n'appartient pas à l'Occident pour militariser, exploiter ou déformer à son propre profit.

En somme, la mémoire des manifestations de Tiananmen, tout comme les facteurs politiques et économiques contradictoires qui les ont créées, sont complexes. C'est aussi une cicatrice qui représente un immense traumatisme pour la Chine et le peuple chinois. Cependant, il est important de noter que la commémoration performative de l'événement par l'Occident est faite simplement pour faire avancer son programme impérialiste contre la Chine et constitue une insulte à ce moment douloureux de l'histoire de la Chine et à la douleur que le peuple chinois en a endurée. Alors que l'Occident impérialiste continue de s'accrocher de manière manipulatrice à ce moment traumatisant et de l'exploiter pour faire avancer leur propre agenda, la Chine et le peuple chinois continuent de construire leur pays selon leurs propres conditions. La Chine n'a toujours appartenu qu'à elle-même. Grâce aux efforts de son peuple, la Chine se lance dans l’avenir avec tous ceux qui souhaitent y adhérer.


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Liste de lecture

Clark, Gregory. Naissance d'un mythe du massacre ." Le Japan Times . 21 juillet 2008.
He Zhao, Robert K Tan et Dennis Etler. « Notes pour le 30e anniversaire de l'incident de TianAnMen ». Moyen . 30 mai 2019.
Kanthan, Chris.« Massacre de la Place Tiananmen - Faits, fiction et propagande ». Affaires mondiales . 2 juin 2019.
Li, Minqi. L'essor de la Chine et la disparition de l'économie mondiale capitaliste . Londres: Pluto Press, 2008.
Matthews, Jay. « Le mythe de Tiananmen ». Revue de journalisme de Columbia . 4 juin 2010.
Moore, Malcolm. " Wikileaks: pas d'effusion de sang sur la place Tiananmen, affirment les câbles ." Le télégraphe . 4 juin 2011.
Sun Feiyang. 2019. « Le 30e anniversaire du 4 juin 1989 ». Facebook . 31 mai 2019.
Finimore
On peut également se reporter sur ce forum au texte de Ludo Martens

Tien An Men 1989 : de la dérive révisionniste à l'émeute contre-révolutionnaire

https://humaniterouge.alloforum.com/tien-genese-contre-revolution-t2775-1.html
Xuan
Un article en anglais à lire avec la trad. automatique sur global research :
Le massacre de la place Tiananmen en 1989? Quel massacre?
pzorba75
Je ne mets pas tout dans le même sac, je me méfie de "l'histoire officielle" celle des dominants et de leurs valets qui cherchent à prolonger leur domination.
Je ne confonds pas le travail essentiellement politique des historiens du bourrage de crâne des journalistes payés par une poignée de milliardaires, tous généreux et désintéressés...dès l'instant que leurs profits se maintiennent.
Sur Tienanmem, je n'ai pas assez de connaissances pour apprécier les rôles respectifs des forces opposées en présence.
Xuan
Des criminels ? Refuser par tous les moyens la voie suivie par l'URSS c'est criminel ?

Et les crimes commis par les USA rien que depuis 30 ans, tout en dénonçant le "totalitarisme" chinois, tu mets ça dans le même sac ?

Je rappelle que :
> Le sit-in de la place Tienanmen avait pour finalité une tentative de coup d’État des partisans de l’ancien Premier ministre Zhao Ziyang.
> Des dizaines de soldats ont été lynchés ou brûlés vifs sur la place par les « paisibles manifestants » et des centaines de véhicules militaires ont été détruits, avant toute intervention violente de l'armée.
> Les spécialistes US des « révolution colorées », dont Gene Sharp, étaient présents sur la place pour organiser les hommes de Zhao Ziyang.


Edité le 07-06-2019 à 00:18:03 par Xuan


pzorba75
Résumé : croire l'histoire officielle, c'est croire les criminels. Appliquable aussi bien aux historiens officiels américains que chinois.
Xuan
Sur le réseau "faire vivre", un article de Domenico Losurdo dans un texte de 2009.


Tien An Men : l’échec de la première "révolution colorée"
décrit par Domenico Losurdo dans un texte de 2009


Lundi 3 juin 2019, par Domenico Losurdo
http://lepcf.fr/Tien-An-Men-l-echec-de-la-premiere-revolution-coloree?fbclid=IwAR1IyxCvMdIfFHfRxeifQ04fHuhTkDSKx1IPkIYBd_WWHMf_iSJprbOJ4dQ

Tienanmen, 20 ans après

par Domenico Losurdo*

Il y a 20 ans, Zhao Ziyang tentait de prendre le pouvoir en Chine avec l’appui de la CIA. Ce qui devait être la première « révolution colorée » de l’Histoire échoua. Dans une présentation totalement tronquée, la propagande atlantiste a imposé l’image d’un soulèvement populaire écrasé dans le sang par la cruelle dictature communiste. La presse occidentale en célèbre aujourd’hui l’anniversaire en grande pompe pour mieux dénigrer la Chine populaire, devenue seconde puissance économique du monde. Domenico Losurdo revient sur cette grande manipulation.

Ces jours-ci la grande presse d’ « information » s’emploie à rappeler le vingtième anniversaire du « massacre » de la place Tienanmen. Les évocations « émues » des événements, les interviews des « dissidents » et les éditoriaux « indignés », les multiples articles qui se succèdent et se préparent, visent à recouvrir d’infamie perpétuelle la République Populaire de Chine, et à rendre un hommage solennel à la civilisation supérieure de l’Occident libéral. Mais qu’est-il réellement advenu il y a vingt ans ?

En 2001 furent publiés, puis traduits, dans les principales langues du monde ce qu’on a appelé les Tienanmen Papers [1] qui, si l’on croit les déclarations de ceux qui les ont présentés, reproduisent des rapports secrets et des procès-verbaux réservés, du processus décisionnel qui a débouché sur la répression du mouvement de contestation. Livre qui, toujours selon les intentions de ses promoteurs et éditeurs, devrait montrer l’extrême brutalité d’une direction (communiste) qui n’hésite pas à réprimer une protestation « pacifique » dans un bain de sang. Si ce n’est qu’une lecture attentive du livre en question finit par faire émerger un tableau bien différent de la tragédie qui se joua à Pékin entre mai et juin 1989.

Lisons quelques pages ça et là :

« Plus de cinq cents camions de l’armée ont été incendiés au même moment à des dizaines de carrefours […] Sur le boulevard Chang’an un camion de l’armée s’est arrêté à cause d’un problème de moteur et deux cents révoltés ont assailli le conducteur en le tabassant à mort […] Au carrefour Cuiwei, un camion qui transportait six soldats a ralenti pour heurter la foule. Un groupe de manifestants a alors commencé à lancer des pierres, des cocktails Molotov et des torches contre celui-ci, qui à un moment a commencé à s’incliner du côté gauche car un de ses pneus avait été crevé par des clous que les révoltés avaient répandus. Les manifestants ont alors mis le feu à des objets qu’ils ont lancé contre le véhicule, dont le réservoir a explosé. Les six soldats sont tous morts dans les flammes » [2].

Non seulement l’on a eu recours à la violence mais parfois ce sont des armes surprenantes qui sont utilisées :

« Une fumée vert-jaune s’est élevée de façon subite à une extrémité d’un pont. Elle provenait d’un blindé endommagé qui était ensuite lui-même devenu un élément du blocus routier […] Les blindés et les chars d’assaut qui étaient venus déblayer la route n’ont rien pu faire d’autre que de se retrouver en file à la tête du pont. Tout d’un coup un jeune est arrivé en courant, a jeté quelque chose sur un blindé et a pris la fuite. Quelques secondes après on a vu sortir la même fumée vert-jaune du véhicule, tandis que les soldats se traînaient dehors, se couchaient par terre sur la route, et se tenaient la gorge en agonisant. Quelqu’un a dit qu’ils avaient inhalé du gaz toxique. Mais les officiers et les soldats, malgré leur rage sont arrivés à garder le contrôle d’eux-mêmes » [3].

Ces actes de guerre, avec recours répété à des armes interdites par les conventions internationales, croisent des initiatives qui laissent encore plus penseurs : comme la contrefaçon de la couverture du Quotidien du peuple [4].
Du côté opposé, voyons les directives imparties par les dirigeants du Parti communiste et du gouvernement chinois aux forces militaires chargées de la répression :

« S’il devait arriver que les troupes subissent des coups et blessures jusqu’à la mort de la part des masses obscurantistes, ou si elles devaient subir l’attaque d’éléments hors-la-loi avec des barres de fer, des pierres ou des cocktails Molotov, elles doivent garder leur contrôle et se défendre sans utiliser les armes. Les matraques seront leurs armes d’autodéfense et les troupes ne doivent pas ouvrir le feu contre les masses. Les transgressions seront immédiatement punies » [5].

S’il faut en croire le tableau tracé dans un livre publié et promu par l’Occident, ceux qui donnent des preuves de prudence et de modération ne sont pas les manifestants mais plutôt l’Armée Populaire de Libération !

Le caractère armé de la révolte devient plus évident les jours suivants. Un dirigeant de premier plan du Parti communiste va attirer l’attention sur un fait extrêmement alarmant : « Les insurgés ont capturé des blindés et y ont monté des mitrailleuses, dans le seul but de les exhiber » . Se limiteront-ils à une exhibition menaçante ? Et, cependant, les directives imparties par l’armée ne subissent pas de changement substantiel : « Le Commandement de la loi martiale tient à ce qu’il soit clair pour toutes les unités qu’il est nécessaire de n’ouvrir le feu qu’en dernière instance » [6].

Même l’épisode du jeune manifestant qui bloque un char d’assaut avec son corps, célébré en Occident comme un symbole de l’héroïsme non-violent en lutte contre une violence aveugle et sans discrimination, est perçu par les dirigeants chinois, toujours à en croire le livre maintes fois cité, dans une grille de lecture bien diverse et opposée :

« Nous avons tous vu les images du jeune homme qui bloque le char d’assaut. Notre char a cédé le pas de nombreuses fois, mais le jeune restait toujours là au milieu de la route, et même quand il a tenté d’y grimper dessus, les soldats se sont retenus et ne lui ont pas tiré dessus. Ce qui en dit long ! Si les militaires avaient fait feu, les répercussions auraient été très différentes. Nos soldats ont suivi à la perfection les ordres du Parti central. Il est stupéfiant qu’ils soient arrivés à maintenir le calme dans une situation de ce genre ! » [7].

Le recours de la part des manifestants à des gaz asphyxiants ou toxiques, et surtout l’édition pirate du Quotidien du peuple démontrent clairement que les incidents de la Place Tienanmen ne sont pas une affaire exclusivement interne à la Chine. D’autres détails ressortent du livre célébré en Occident : « ‘Voice of America’ a eu un rôle proprement peu glorieux dans sa façon de jeter de l’huile sur le feu » ; de façon incessante, elle « diffuse des nouvelles sans fondements et pousse aux désordres » . De plus : « D’Amérique, de Grande-Bretagne et de Hong Kong sont arrivés plus d’un million de dollars de Hong Kong. Une partie des fonds a été utilisée pour l’achat de tentes, nourritures, ordinateurs, imprimantes rapides et matériel sophistiqué pour les communications » [8].

Ce que visaient l’Occident et les États-Unis, nous pouvons le déduire d’un autre livre, écrit par deux auteurs états-uniens fièrement anti-communistes. Ceux-ci rappellent comment à cette période Winston Lord, ex-ambassadeur à Pékin et conseiller de premier plan du futur président Clinton, n’avait de cesse de répéter que la chute du régime communiste en Chine était « une question de semaines ou de mois » . Cette prévision apparaissait d’autant plus fondée que se détachait, au sommet du gouvernement et du Parti, la figure de Zhao Ziyang, qui — soulignent les deux auteurs états-uniens — est à considérer « probablement comme le leader chinois le plus pro-américain de l’histoire récente » [9].

Ces jours ci, dans un entretien avec le Financial Times, l’ex-secrétaire de Zhao Ziyang, Bao Tong, aux arrêts domiciliaires à Pékin, semble regretter le coup d’État manqué auquel aspiraient des personnalités et des cercles importants en Chine et aux USA, en 1989, tandis que le « socialisme réel » tombait en morceaux : malheureusement, « pas un seul soldat n’aurait prêté attention à Zhao » ; les soldats « écoutaient leurs officiers, les officiers leurs généraux et les généraux écoutaient Den Xiaoping » [10].

Vus rétrospectivement, les événements qui se sont passés il y a vingt ans, place Tienanmen, se présentent comme un coup d’État manqué, et une tentative échouée d’instauration d’un Empire mondial prêt à défier les siècles…

D’ici peu va arriver un autre anniversaire. En décembre 1989, sans même avoir été précédés d’une déclaration de guerre, les bombardiers états-uniens se déchaînaient sur Panama et sa capitale. Comme il en résulte de la reconstruction d’un auteur — encore une fois — états-unien, des quartiers densément peuplés furent surpris en pleine nuit par les bombes et les flammes ; en très grande partie, ce furent des « civils, pauvres et à la peau foncée » qui perdirent la vie ; plus de 15.000 personnes se retrouvèrent sans toit ; il s’agit en tout cas de l’ « épisode le plus sanglant » de l’histoire du petit pays [11].
On peut prévoir facilement que les journaux engagés à répandre leurs larmes sur la Place Tienanmen voleront très au dessus de l’anniversaire de Panama, comme d’ailleurs cela s’est produit toutes ces dernières années. Les grands organes d’ « information » sont les grands organes de sélection des informations, et d’orientation et de contrôle de la mémoire.

Domenico Losurdo [1]

[1] The Tiananmen Papers, présentés par Andrew J. Nathan, Perry Link, Orville Schell et Liang Zhang, PublicAffairs, 2000, 513 pp. Version française Les Archives de Tiananmen, présentée par Liang Zhang, éditions du Félin, 2004, 652 pp.
[2] Op cit, p. 444-45.
[3] Op cit, p. 435.
[4] Op cit., p. 324.
[5] Op cit., p. 293.
[6] Op cit., p. 428-29.
[7] Op cit, p.486.
[8] Op cit., p. 391.
[9] The coming Conflict with China, par Richard Bernstein et Ross H. Munro, Atlantic Books, 1997 (245 pp.), p. 95 et 39.
[10] « Tea with the FT : Bao Tong », par Jamil Anderlini, in Financial Times, 29 mai 2009.
[11] Panama. The Whole Story, par Kevin Buckley, Simon


Edité le 05-06-2019 à 23:57:40 par Xuan


 
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