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Xuan
Après le déni de justice sur la mort de Steve, quelques éléments sur la hiérarchie responsable de l'intervention policière. Un portrait dans l'Humanité montre les liens entre l'Etat et les nervis fascistes.

LA DOCTRINE SÉCURITAIRE ET VIOLENTE DU COMMANDEMENT POLICIER NANTAIS

Mercredi, 31 Juillet, 2019
Emilien Urbach

https://www.humanite.fr/la-doctrine-securitaire-et-violente-du-commandement-policier-nantais-675389


Le commissaire Grégoire Chassaing, responsable de l’opération sur le terrain. Sébastien Salom Gomis

Le déchaînement de violences policières pourrait ne pas être qu’un simple dérapage. Le profil de l’officier en charge des opérations sur le terrain révèle un personnage violent, proche des milieux d’extrême droite.

Utilisation de gaz lacrymogène, de LBD, de Taser, propos violents et orientés politiquement… l’intervention de la police, vers 4 heures du matin, lors de la fête de la musique, sur le quai Wilson à Nantes, le samedi 22 juin, fait polémique. D’un côté, la hiérarchie policière se défend de toute intention volontairement violente. De l’autre, on dénonce la vision particulièrement sécuritaire et musclée du commandement des opérations.

«À aucun moment, il n’y a eu de charge de policiers avec pour objectif de repousser les jeunes en direction de la Loire» , insiste Thierry Palermo, directeur départemental adjoint à la sécurité publique de Loire-Atlantique, qui suivait l’opération depuis la salle de commandement de l’hôtel de police.
L’officier défend la thèse selon laquelle, après que neuf des DJ animant la soirée ont décidé de couper le son, un dixième a préféré continuer à jouer et son public a commencé à s’en prendre aux 20 fonctionnaires venus pour leur demander de stopper les festivités. Ces derniers n’auraient alors fait que riposter.
Mais la réalité pourrait bien être différente et, selon la presse régionale, ce directeur départemental adjoint aurait même, en fait, tenté de faire « stopper tout de suite les jets de lacrymogène» , sans y parvenir.

Le procureur de la République de Nantes a d’ailleurs saisi l’IGPN après la plainte collective pour «mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique» .

«Une vision exclusivement musclée de la sécurité»

Au centre de l’enquête : le commissaire Chassaing, responsable de l’opération sur le terrain. Les premiers à le mettre en cause sont les policiers eux-mêmes, affirmant s’être fait agresser par quelques jeunes «parce qu’un commissaire a donné l’ordre d’aller évacuer à quinze des centaines de personnes» , déplore, par exemple, le secrétaire départemental du syndicat de police SGP-FO, Stéphane Léonard. Et son collègue Philippe Boussion, secrétaire régional d’Unité, d’ajouter, cité par Ouest-France : «;J’ai déjà alerté à plusieurs reprises sur la vision de la sécurité de ce commissaire, qui expose régulièrement nos collègues par ses prises de décision et sa vision exclusivement musclées de la sécurité.»

Cinq jours plus tôt, le commissaire Grégoire Chassaing avait toutefois été décoré par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, pour (le) «récompenser de services particulièrement honorables, notamment un engagement exceptionnel» pendant le mouvement des gilets jaunes. L’homme compte parmi ces officiers pour lesquels la Brigade anticriminalité (BAC) doit faire partie intégrante des forces de maintien de l’ordre. Ses arguments, à ce propos, ont d’ailleurs une tonalité étrangement politique. «C’est une unité d’intervention et d’interpellation, a-t-il récemment déclaré. Quand on sait que l’ultra gauche sera présente, on la déploie.»

Au petit matin de ce 22 juin, la charge aurait été lancée après que le DJ réfractaire à la fin des festivités eut diffusé le morceau des Bérurier noir La jeunesse emmerde le Front national . Coïncidence ? Sur le compte d’un réseau social appartenant à l’épouse de ce commissaire, on trouve une photo de l’intéressé, datée de 2014, le visage maquillé en noir, une perruque crépue sur la tête : «un blackface» bien raciste et assumé. Les autres posts anti- «PMA sans père» , homophobes et pro-vie de la femme du fonctionnaire nous éclairent aussi un peu plus sur l’idéologie du personnage.

Émilien Urbach

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Mort de Steve Maia Caniço : "La question qui est posée est exclusivement celle de l'intervention policière", pour la mairie de Nantes


"Il y a ces installations depuis 20 ans à Nantes, il y a des soundsystems tous les week-ends dans toute la France, souvent près de cours d'eau," rappelle Aymeric Seassau, l'un des maire-adjoints.

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/disparition-de-steve-a-nantes/mort-de-steve-maia-canico-la-question-qui-est-posee-est-exclusivement-celle-de-l-intervention-policiere-pour-la-mairie-de-nantes_3558645.html?fbclid=IwAR3c4FfKK0mYYaG-eQ6QpJPz-msblG23JALaLWV2SiN09x4rkTjqU6iitLs


Détail d'une fresque rendant hommage à Steve Maia Caniço, près du quai Wilson à Nantes, le 30 juillet 2019.Détail d'une fresque rendant hommage à Steve Maia Caniço, près du quai Wilson à Nantes, le 30 juillet 2019. (LOIC VENANCE / AFP)

Mis à jour le 31/07/2019 | 08:28
publié le 31/07/2019 | 08:28

Mort de Steve Maia Caniço : après la remise du rapport de l'IGPN, plusieurs enquêtes sont toujours en cours

Aymeric Seassau, adjoint PCF à la maire de Nantes, a remis en cause l'intervention de la police sur franceinfo mercredi 31 juillet, au lendemain de la confirmation que le corps découvert dans la Loire était bien celui de Steve Maia Caniço. Le même jour, l'Inspection générale de la police (IGPN) a publié une synthèse de son rapport sur l'intervention policière le soir du 21 juin, dans lequel il est écrit que l'usage de la force "n'est pas apparu disproportionné".

franceinfo : Le Premier ministre a évoqué la responsabilité de chacun, et notamment celle de la municipalité. Vous sentez-vous visés par ces propos d'Edouard Philippe ?

Aymeric Seassau : Nous ne nous sentons pas responsables de ce qui s'est passé pour une raison très simple : les vidéos sont accablantes. En 2017, il s'est produit une scène similaire, où les forces de l'ordre avaient choisi un repli tactique plutôt que d'engager une action près de la Loire. Il y a ces installations depuis 20 ans à Nantes, il y a des soundsystems tous les week-ends dans toute la France, souvent près de cours d'eau. La question qui est posée est donc celle de l'intervention policière et exclusivement celle de l'intervention policière. Edouard Philippe reste droit dans ses bottes, il soutient la politique de maintien de l'ordre de son ministre, qui est mis en cause.

Quelle a été votre réaction hier en entendant le Premier ministre évoquer le rapport de l'IGPN, qui ne fait pas de lien entre la disparition de Steve Maia Caniço et l'intervention de la police ?

Edouard Philippe a mis cinq semaines à nous faire savoir qu'il ne sait pas grand-chose. Il reste droit dans ses bottes sur la politique qu'il conduit au nom du président Macron. J'ai deux réactions : la colère et la honte. J'ai honte d'imaginer qu'on puisse être dans autant de déni. L'IGPN, qui a établi ce rapport, est un service de la police. Ce service considère normal de parquer une centaine de lycéens à Mantes-la-Jolie, les mains sur la tête et à genoux par terre. Ce service a aussi conclu qu'il n'y avait rien à regarder du côté de la police alors qu'une vieille dame est décédée à Marseille en recevant une grenade de désencerclement alors qu'elle fermait ses volets. Il faut plus que des enquêtes administratives : tous les moyens légaux seront les bons. Il y a une plainte déposée par une centaine de jeunes. Là encore, les témoignages sur la violence de la charge sont accablants.

Le Premier ministre a l'intention de recevoir la famille de Steve Maia Caniço en présence de Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur. C'est important pour vous ?

C'est tard. De plus, en présence de Christophe Castaner, cela peut ressembler à une provocation. Il faut maintenant faire agir la justice au plus vite afin d'obtenir la vérité pour Steve. Il n'y a eu aucun mot de compassion et de solidarité [de la part du gouvernement] pour ce qui s'est passé ce soir-là. Quatorze jeunes sont tombés à la Loire : onze ont été repêchés par les services, d'autres sont remontés par eux-mêmes. Vous imaginez ce qui s'est passé ? Dans un mouvement de panique, des jeunes ont senti le sol se dérober sous leurs pieds et sont tombés dans la Loire alors qu'ils écoutaient un concert.


Edité le 31-07-2019 à 20:12:46 par Xuan


Xuan
Propos sur un colloque censuré : le révélateur d’une fascisation rampante


https://bouamamas.wordpress.com/2019/07/14/propos-sur-un-colloque-censure-le-revelateur-dune-fascisation-rampante/
Publié le 14 juillet 2019 par bouamamas


Devant participer à la présentation les 3 et 4 juillet dernier des résultats d’une recherche sur les « Mécaniques de extrémisme violent » au cours d’un colloque international à visée comparative, je me suis vu interdire de participation et de parole par l’institution porteuse suite aux pressions du ministère de l’intérieur.
Cette recherche pluridisciplinaire à laquelle je contribue depuis son début s’est étendue sur 4 ans et était adossée à un dispositif d’accompagnement pour des jeunes considérés comme « radicalisés » . L’accompagnement et la recherche ont touchés 105 jeunes français et les conclusions de l’investigation devaient être mises en comparaison avec des expériences de Belgique, du Canadienne, du Brésil, des Etats-Unis et du Tchad.
La censure qui m’a touché fait suite à une « lettre ouverte à Castaner » du Rassemblement National relayée immédiatement par le Figaro, Valeurs actuelles, Français de Souche, etc., présentant les « intitulés des tables-rondes » comme faisant « transparaître une idéologie laxiste et l’éternelle culture de l’excuse chère à l’extrême-gauche » d’une part et moi-même comme « islamo-gauchiste » d’autre part.




Cette interdiction n’est pas la première. Au cours de ces dernières années plusieurs débats et un colloque ont été reportés et/ou annulés en raison de campagnes de diffamation menées par l’extrême-droite ou par le Printemps Républicain.
Cette fois-ci la capitulation immédiate à une injonction de l’extrême-droite porte sur une recherche (dont on peut certes ne pas partager la méthode ou les conclusions et en débattre) ce qui est lourd de signification.
Avec les violences et arrestations subies par les Gilets Jaunes (qui sont déjà depuis de nombreuses décennies une réalité meurtrière dans les quartiers populaires), les pressions sur certains journalistes, les restrictions au droit de manifester, etc., cette censure est un révélateur d’une logique de fascisation qu’il est urgent de contrecarrer.

Je publie ci-dessous la première intervention que je devais présenter au colloque restituant quelques axes méthodologique de l’équipe de recherche. Chacun pourra ainsi se rendre compte par soi-même de son pseudo « islamo-gauchisme » et de sa « complaisance avec le djihadisme » .
Les participants aux colloques ne s’y sont pas trompés en applaudissant chaleureusement mon intervention lue en mon absence. Je remercie vivement les 130 personnalités qui m’ont apportés leur soutien dans une tribune à Médiapart intitulée « En soutien à Saïd Bouamama » (https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/090719/en-soutien-said-bouamama). Transformée en pétition celle-ci peut être signée à l’adresse suivante : http://chng.it/mCcHVFyY

Nous reviendrons dans notre prochain article à la fois sur les résultats de la recherche et sur notre analyse de cette censure dangereuse.

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Voici cette intervention :


Un « bricolage méthodologique » au service d’un objet complexe


Tenter, comme nous avons tenté de le faire, de saisir le processus du « devenir extrémiste violent » ou la « mécanique de l’extrémisme violent » est une épreuve redoutable dont on ne sort pas entièrement indemne en dépit des protections et garde-fous absolument nécessaire mais toujours insuffisant que nous pouvons et que nous avons posés. L’épreuve en question n’est, en effet, rien de moins que la confrontation à l’innommable et à l’impensable : des enfants envisageant de tuer et de se tuer. Une partie de nos enfants en arrive donc à réduire leur champ des possibles qu’à une seule unique perspective mortifère. Face à une telle épreuve nous avons formalisée de manière transdisciplinaire quelques éléments de postures méthodologiques dès l’enclenchement de notre expérience. Celles-ci avaient pour vocation et objectifs de nous écarter des tentations par soucis de protection à savoir : la tentation de recycler sur notre objet des savoirs acquis pour d’autres objets ; la tentation de la mise en typologie inadéquate à des trajectoires aussi diverses et aussi complexes ; la tentation de la recherche de la causalité unique ou déterminante ; la tentation du choix d’un système de conceptualisation définitif. Sans être exhaustif nous pouvons formaliser ces postures méthodologiques comme suit :

Notre première posture est celle de l’humilité . Nous sommes devant un objet et un chantier entièrement inédit sur lequel le champ des savoirs existant nous dit peu de chose quelle que soit la science sociale ou humaine mobilisée. La prétention au savoir préexistant sur un tel objet est heuristiquement inefficace, elle produit de la cécité et de la surdité aux bruits et aux vacarmes de notre réel contemporain inédit et elle rend indisponible à l’écoute d’une souffrance qui n’a plus de mots pour se dire. Le pari était dans l’Inversion de la RA en AR.

Notre seconde posture fut celle du refus de l’essentialisation . Nous ne sommes pas en présence d’un groupe humain homogène, ahistorique, sans mouvement et sans interactions avec les autres groupes sociaux. Nous sommes bien en présence de sujets divers ayant été et s’étant bricolés à partir d’une histoire, d’un héritage, d’épreuves, de rencontres et de non rencontres, etc. Bref ces enfants, nos enfants, sont une production « made in France » constituant un analyseur de notre société et de ses failles, de notre protection de l’enfance et de ses limites, de notre système éducatif et de ses manques, etc.

Notre troisième posture fut celle du choix du déséquilibre . Notre objet et sa complexité nous confronte aux limites de chacune de nos disciplines. La réalité sociale qui affleure avec de tels objets ne se laisse pas découper dans les frontières de chaque discipline. Il fallait donc que chacun d’entre nous accepte de sortir de sa zone de confort pour entrer, non pas dans un mélange désordonné des disciplines mais dans l’acceptation d’une alternance permanente entre les disciplines. Le pari était de rester sociologue ou psychologue par moment tout en soumettant les résultats et questionnements acquis aux autres approches disciplinaires. Il est vrai que nous avions un point d’appuis préalable pour ce faire. Tous les membres de l’équipe pluridisciplinaire ont croisé Frantz Fanon dans le processus de formation intellectuel, dans la fabrique de leur subjectivité, dans le choix de leurs sujets d’étude. Or ce dernier est sans doute, un des penseurs qui a le plus maintenu l’interrogation permanente pluridisciplinaire tout en étant centré en permanence sur son approche scientifique.

Sur la base de ces postures que vous trouverez détaillés dans le rapport intermédiaire et le rapport final de l’étude nous nous sommes donné quelques repères méthodologiques provisoires. Ces repères étaient en effet, tout comme nos concepts d’ailleurs, comme pouvant évoluer à l’épreuve de l’avancée de notre travail d’investigation. Ces repères étaient conçus comme des hypothèses en mutation ouvertes sur la remise en cause en fonction de l’écoute du réel et de sa complexité.

Le premier repère méthodologique était le refus d’une centration sur l’offre de « djihadisme » pour nous intéresser à la demande de « djihadisme ». Nous ne sommes pas en présence de sujet ayant simplement été contaminé par « un virus extérieur » qu’il s’agirait d’éradiquer pour régler le problème. L’offre quand elle a existée a rencontré une demande préexistante que nous voulions tenter de comprendre dans toutes ses dimensions. Cette offre a même fréquemment été recherchée et parfois longuement avant d’avoir été trouvée. La centration unilatérale sur l’offre, encore souvent trop fréquente en sciences sociales empêche d’aborder notre objet en termes de « processus de devenir extrémiste violent ». Pour paraphraser Simone de Beauvoir nous pourrions dire que l’on ne nait pas « extrémiste violent, on le devient ». Formulé ainsi, cela peut sembler une banalité mais c’est alors une banalité trop souvent oubliée.

Notre second repère a constitué en la distinction permanente des notions de causalité et de déclencheur tant dans l’analyse de chacune des trajectoires que dans la l’analyse transversale constituant notre recherche. Les évènements ou rencontres déclencheurs actualisent et accélèrent des processus préexistant, donnent chair à des tendances déjà-là, coagulent des mouvements profonds déjà présent antérieurement.

Notre troisième repère méthodologique a été la vieille et classique distinction hégélienne trop souvent oubliée entre apparence et essence, forme et fond. Cela nous a conduits à une posture de méfiance à l’égard des approches privilégiant le facteur religieux. Nous n’avons rencontrés que très peu le religieux en général et l’Islam en particulier et nous avons rencontrés fréquemment un mode spécifique du religieux en général et de l’islam en particulier ayant comme fonction de soigner, de combler, de raccrocher, de soutenir. C’est la raison pour laquelle nous avons adoptée dès le début une démarche comparative avec d’autres extrémismes violents et nos séjours de confrontations au Brésil, au Canada et aux USA sont venus confirmer nos convictions.

Notre quatrième posture méthodologique se résume dans la figure de l’iceberg. Les jeunes avec lesquels nous avons vécu cette expérience constituée, selon nous, le haut d’un iceberg porté par une base beaucoup plus large constituée par une partie non négligeable de notre jeunesse caractérisée par une fragilisation insoutenable des assises et des stabilités individuelles, familiales et sociales. C’est dire l’ampleur du chantier de prévention qui s’ouvre, selon nous, à l’issue de cette recherche. C’est dire également l’ampleur des mutations que nos institutions doivent parcourir pour apporter à temps les espaces de consolidation dont cette jeunesse a besoin. Les jeunes rencontrés font ainsi fonction d’analyseur, non pas de l’ensemble de la jeunesse mais da sa partie désaffiliée. Ils sont également, selon nous, un analyseur de nos institutions de jeunesse (éducation nationale, protection de l’enfance et bien d’autres.

Ces repères étant posés nous pouvions alors opérer les choix de méthode de recueil des données, d’entrée dans les trajectoires et d’ordonnancement de ceux-ci. Nous pouvons restituer ces choix comme suit :

> Le choix de la rencontre signifiante du sujet : Il s’agissait pour nous de partir de lui et sa non-demande, de ses besoins et non des besoins de notre recherche, de ses temporalités et non des nôtres, de ses priorités et non des nôtres.
De ce premier choix en découle de nombreux autres :
le choix d’une première rencontre avec la compétence psychologique et psychanalytique ; le choix d’une rencontre progressive du reste de l’équipe et des autres compétences scientifiques ; le choix de nous adapter aux espaces et au temps du sujet ; le choix de travailler sur les questions concrètes et/ou matérielles marquant la quotidienneté du sujet ; etc.
C’est ce travail de disponibilité qui est, selon nous, créateur des conditions nous permettant l’accès aux trajectoires tant pour construire l’accompagnement que pour mener à bien la recherche. Il s’agissait pour nous de partir du regard incarné pour aller vers le regard distancié pour ensuite construire un aller-retour permanent entre les deux regards.

> L’interrogation systématique de trois niveaux historiques dans chaque trajectoire.
La première histoire interrogée est celle de l’histoire longue et des effets de cette macro-histoire sur les trajectoires familiales.
La seconde est celle de la trajectoire familiale, de ses déterminants, de sa connaissance plus ou moins explicite, de ses évènements marquants, de ses bifurcations, etc.
La troisième est chronologique et aborde les processus de bricolage identitaire du sujet.
Ces histoires sont, bien entendu, en interactions et ce sont ces interactions que nous voulions analyser dans chaque trajectoire d’une part et en termes de récurrences transversales d’autre part.

> La recherche des données sur les modalités du lien social qui relie le sujet au socius dans le passé, dans le présent et dans l’idéal qu’élabore et que recherche le sujet consciemment ou non.
Nos travaux antérieurs sur les jeunes issus des classes populaires dans un contexte de déstabilisation sans précédent de la culture d’affiliation et de socialisation qu’était la culture ouvrière, avait en effet attiré notre attention sur les processus d’affiliation et de désaffiliation.
La proportion non négligeables des mal-nommés « convertis » et les crises du lien que révèlent leurs trajectoires sont venues confirmer notre choix.

> La recherche de données sur les identifications dans l’histoire passée, présente et dans l’idéal du sujet a été une autre orientation. Les identités sont à la fois toujours plurielles et bricolées, contradictoires et en mouvement. Elles constituent un état d’équilibre entre stabilité et mouvement, invariance et mutation, héritage et production de soi. Nous recherchions en conséquence dans chacune des trajectoires les points de tension identitaire éventuel, les moments et évènement de déséquilibre, les facteurs empêchant la stabilisation minimum.

Le recueil de toutes ces données s’est mis en place en diversifiant au maximum les espaces-temps de collecte et leurs modalités : lors des séances d’accompagnement psychologiques, dans des espaces collectifs, lors des démarches diverses effectués avec le sujet, lors d’entretien sociologiques, etc. De cette façon accompagnement thérapeutique et démarche de recherche se sont alimentés en permanence au prix il est vrai d’un coût humain considérablement plus élevé que dans une recherche classique. Plus élevé en termes de temps et de disponibilité certes mais aussi en termes d’épreuves existentielles pour chacun d’entre nous.

Ces données recueillies pour chaque trajectoire convergent ensuite vers l’espace d’analyse et d’élaboration qui structure notre recherche. Au sein de cet espace, il est demandé à chaque participant de se centrer sur sa discipline dans un premier temps et de fournir une lecture des données spécialisée disciplinairement. Dans un second temps les analyses disciplinaires sont soumises à l’interrogation des autres disciplines présentes dans l’équipe ou sollicitées de l’extérieur selon les besoins.

Progressivement ainsi prend forme une analyse commune résultat de l’ensemble du processus. L’analyse des récurrences entre trajectoire peut alors se mettre en place, de même que la correction de nos concepts et de nos points de méthodes.
Pour ne citer qu’un exemple nous avions formalisée initialement le concept de « basculement nihiliste » que nous avions ensuite abandonné ; d’abord du fait que le mouvement progressif est beaucoup plus prégnant dans les trajectoire, qu’il est fait d’essais et d’aller-retour et qu’en conséquence le terme « bascule » est inapproprié ; Ensuite parce que la dimension nihiliste est certes présentes mais au côté d’autres tout aussi prégnantes : altruiste ou recherche de liens par exemple.

L’analyse transversale des récurrences a également confronté à une analyse seconde de données recueillis à d’autres fins. Ainsi en est-il des données recueillies dans l’expérience mené au lycée avec une classe expérimentale et de celles recueillis dans notre animation de séances de formation à destination des acteurs de terrain sur thème de la dite « radicalisation ». Ces données sont dites seconde parce qu’elles ont été recueillis à d’autres fins : formative dans un cas et dans une logique de prévention dans l’autre. Toutefois la même équipe étant mobilisée pour ces trois pratiques (formation, prévention et accompagnement-recherche) nous avons pu par cette confrontation revisiter nos concepts et nos méthodes à plusieurs reprises au cours de l’expérience.

La démarche méthodologique que je viens de résumer s’est déployé dans un contexte difficile. Elle allait à contre-courant d’un certain nombre de tendances dans notre société productrices de bruits et d’attentes immédiates auxquelles nous avons due résister. Cela n’a pas été sans difficulté avec notre institution porteuse ayant des exigences nous semblant parfois contradictoires avec les conditions posées par nous pour notre recherche.
Nous avons due également résister à l’attente de résultats exploitables en termes de ce qui est mal nommé « déradicalisation » rapidement alors même que nous étions persuadés que nous étions devant un objet complexe nécessitant la durée pour commencer à être intelligible. Nous avons due enfin apprendre à travailler en pluridisciplinarité sans jamais confondre celle-ci avec la simple juxtaposition d’approches disciplinaires. A l’issue de cette expérience nous ne pouvons qu’en appeler à la mobilisation de tous tant les souffrances humaines des enfants que nous avons rencontrées, de nos enfants sont importantes.

Je cède maintenant la parole à ma collègue Elisa pour restituer comment s’incarne concrètement notre approche complexe dans les interactions sociales avec le sujet accompagné.


Edité le 14-07-2019 à 20:42:23 par Xuan


Xuan
La dictature en marche: supprimer le RSA aux manifestants !


Après les pires violences policières et judiciaires depuis la guerre d'Algérie, un projet de loi MAC40 prévoyant la suppression du RSA pour les manifestants chargés du moindre délit par la milice Macron. Le temps approche d'une révolution.

28 mars 2019- Luttes Invisibles

Sur le site de l'Assemblée nationale, une nouvelle proposition de loi vise les casseurs: des élus LR proposent de priver les manifestants violents de leurs droits au revenu de solidarité active (RSA).

«Si les personnes qui se livrent, lors d'une manifestation, à des dégradations sur la voie publique et/ou dans des locaux publics ou privés, encourent d'ores et déjà des peines d'amende et/ou d'emprisonnement ainsi que diverses peines complémentaires, il est concevable de compléter cet arsenal répressif par une suspension de leurs droits au RSA» , dit-on dans la proposition de loi.

Selon les députés, il faut priver de leurs droits au RSA les «casseurs» qui en sont bénéficiaires «en raison de leur participation (armée ou non) à un attroupement, de leur participation armée à une manifestation ou réunion publique autorisée ou de la provocation directe à un attroupement armé.»


Bref, si tu te fais arrêter dans une manifestation, on te charge, outrage, injure, etc... et plus de RSA.
La dernière fois que ça avait été fait c'était en 1948, les allocations avaient été supprimées aux grévistes...
Dans les signataires du projet, Olivier Dassault, ex président du conseil de surveillance de Dassault, qui avait un revenu d'au moins 4 millions d'euros, accusé de fraude à la TVA, nommé dans les Paradise Papers, ce qui ne l'empêche pas de présider la fondation Interpol...

Xuan
Grave agression policière à Marseille :

https://fr.sputniknews.com/france/201904301040937993-marseille-police-agression-femme-crane/

Xuan
L'Humanité :
https://www.humanite.fr/genevieve-legay-nous-sommes-dans-une-dictature-larvee-671584

GENEVIÈVE LEGAY : "NOUS SOMMES DANS UNE DICTATURE LARVÉE"


Mardi, 30 Avril, 2019
Emilien Urbach et Olivier Chartrain

Alors qu’elle tente de se remettre des multiples blessures subies à Nice le 23 mars, la militante d’Attac lance un appel aux nouvelles générations.

Peu avant la conférence de presse où elle est apparue lundi en fauteuil roulant dans la cour du CHU de Nice, Geneviève Legay a répondu aux questions de l’Humanité. Sans pouvoir s’exprimer sur le fond du dossier, auquel ses avocats n’ont pas encore pu avoir accès, cette militante d’Attac de 73 ans revient sur les circonstances de la charge policière qui lui a causé de multiples fractures au crâne et aux côtes, lors d’une manifestation des gilets jaunes, le 23 mars place Garibaldi à Nice.

Vous êtes aujourd’hui toujours en centre de convalescence, comment allez-vous ?

Geneviève Legay Je peux me tenir debout mais je ne peux pas marcher seule, parce que j’ai des vertiges. Je ne peux pas rester assise très longtemps, pour la même raison. Je n’ai pas retrouvé mes cinq sens. J’ai retrouvé un peu de vue mais je ne vois pas normalement et mes lunettes de vue ne me vont plus. J’étais complètement sourde de l’oreille droite parce que le rocher était fracturé, ça s’est amélioré au bout d’une dizaine de jours mais je n’entends pas vraiment. J’ai zéro odorat. Quant au goût, j’ai trois sur dix depuis le début et ça ne revient toujours pas.

Que disent les médecins ?

Geneviève Legay Ils sont contents, mais pas moi. Là, ça fait quinze jours que ça ne s’améliore plus du tout. J’ai aussi la mâchoire qui a bougé du côté droit et j’ai mal de ce côté-là, j’ai mal… je suis sous antidouleurs. Le plus gênant, ce sont les vertiges. Moi qui habituellement suis très active, là je ne rêve que de mon lit. Ce n’est pas moi ! Les médecins disent que mon cerveau doit se réadapter à la position verticale. On vient de me fixer un objectif de sortie pour le 15 mai : quand je suis arrivée ici le 2 avril, on m’avait dit quinze jours… J’arrive à me raisonner, mais j’ai des hauts et des bas quand même.

Vous n’êtes pas une militante de la dernière heure…

Geneviève Legay J’ai commencé à militer en 1975, j’ai adhéré au PCF en 1977, et depuis je n’ai plus arrêté. Ça fait vingt-cinq ans que je m’occupe de l’écologie. Aujourd’hui, je suis à Attac et au mouvement Ensemble ! Et je lis l’Huma tous les jours, depuis 1977 !

Au cours de toutes ces années de militantisme, avez-vous déjà rencontré des périodes où il y avait une telle violence de la part du pouvoir ?

Geneviève Legay Pas trop, non. Le plus gros, c’est en 1998, quand on réclamait les 35 heures pour nous, les hospitaliers. Là j’ai été gazée de chez gazée, des vrais fous ! Après il y a eu les manifestations pour le G8 à Gênes, en 2001… Moi je suis pacifique, je n’ai jamais jeté une pierre à personne. Le 23 mars je me croyais protégée, il y avait les gendarmes qui étaient derrière nous et avec qui on avait sympathisé… Et puis je me retourne, et d’un coup je vois de grands costauds. J’ai paniqué deux secondes. Et puis je suis allée rejoindre les gilets jaunes… et je me suis réveillée aux urgences, le soir. Que s’est-il passé ? Je ne sais pas. Autour de moi il y avait une cinquantaine de personnes, c’était très pacifique, très bon enfant… Pas un n’a vu ce qui s’est passé. Ils m’ont tous vue par terre, ils ont vu que j’ai été traînée sur le sol, mais personne ne m’a vue tomber.

Pour vous, qu’est-ce que cela dit de l’état de la démocratie, du droit de manifester ?

Geneviève Legay Je pense, depuis quelque temps, que nous sommes dans une dictature larvée. Les gens avec qui je parle ici me disent qu’ils sentent la dictature arriver. Elle est larvée, mais elle est là. La veille du 23 mars, j’avais lu un communiqué de la Ligue des droits de l’homme qui disait que la réalité était floue. Sur le terrain, ce jour-là, c’était flou aussi : les rues qui amenaient à la place Garibaldi étaient interdites, mais pas vraiment la place. Ce n’était pas clair. De toute façon, même si ça avait été clair, j’y serais allée. Je suis une désobéissante.

Pensez-vous retourner en manifestation ?

Geneviève Legay Bien sûr ! Dès que je serai bien je serai à nouveau dans la rue, je l’ai dit dès le troisième jour à l’hôpital. Jusqu’à ma mort je ne lâcherai pas le combat, ne serait-ce que parce que j’ai mis trois enfants au monde, et que j’ai cinq petits-enfants. Je ne veux pas leur laisser ce monde. Depuis que je suis à Attac, je dis qu’un autre monde est possible et qu’il faut le construire ensemble. Ce que je veux, c’est la convergence des luttes. C’est mon but. Je vais remercier les gens, parce que j’ai reçu plus de mille lettres – dont cinq sur le lot qui me disent que je dois rentrer chez moi pour tricoter… J’en ai reçu d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, de Suisse, du Canada… Ça a pris des proportions qui me dépassent un peu. Je vais continuer à soutenir les gilets jaunes, continuer avec Attac, essayer de réaliser la convergence des luttes…

Que diriez-vous aux jeunes qui arrivent dans une société où il est de plus en plus difficile de s’exprimer, de militer, de manifester ?

Geneviève Legay Je leur dis qu’il faut lutter. Les acquis de nos parents, de nos grands-parents s’envolent. On a un pouvoir qui a un discours et qui fait tout autre chose – comme sur l’environnement, alors que le climat est le problème n° 1. Il ne prend aucune mesure véritablement écologique, comme de mettre tous les transports gratuits.


Entretien réalisé par Émilien Urbach et Olivier Chartrain
pzorba75
Xuan a écrit :

D'accord avec toi, Macron et les monopoles n'ont pas besoin de Le Pen. Je ne parle pas de glissement vers le RN mais de fascisation.
Par contre c'est le RN qui se rapproche de LREM et des monopoles français sur la question de l'Europe. Mais jusqu'ici ils n'ont pas reçu de soutien financier, ça peut changer.

À l'arrivée, que ce soit la droite LR de Wauquiez ou la droite LaREM de Macron-Bayrou-Castaner, la politique est réactionnaire, antisociale et atlantiste. En ordre pour la casse des salaires et des droits des salariés, ces attelages sont très appréciés par les grands patrons des multinationales et des banques mondialistes et se passent du soutien des électeurs RN, une façon adroite de se présenter droits de l'hommistes et de faire oublier les guerres qu'ils mènent contre les pays qui tiennent tête à l'ordre impérialiste occidental.
Macron exploite avec "brio" la confusion, et l'exemple de la reconstruction de Notre Dame illustre les racines réactionnaires de sa politique : le sabre avec un général 5 étoiles Georgelin pour reconstruire et l'invitation du pape François sans numéro avec le goupillon. Macron prend cependant le risque d'être incompris par une population de plus en plus incroyante et toujours rebelle, le terreau des Gilets Jaunes peut devenir fécond. D'où l'intérêt de tenir le RN en réserve, pour un élargissement des soutiens si la situation se complique.
Xuan
pzorba75 a écrit :


Cette droite d'essence pétainiste, giscardienne et européiste s'est renforcée de la droite infiltrée dans la fausse gauche en captant tous les plus réactionnaires du parti socialiste. Elle se trouve aujourd'hui majoritaire, Macron dispose de tous les moyens pour mener la politique autoritaire si chère au MEDEF et aux banquiers allemands et n'a pas besoin du soutien des lepenistes neutralisés au sein du RN.


D'accord avec toi, Macron et les monopoles n'ont pas besoin de Le Pen. Je ne parle pas de glissement vers le RN mais de fascisation.
Par contre c'est le RN qui se rapproche de LREM et des monopoles français sur la question de l'Europe. Mais jusqu'ici ils n'ont pas reçu de soutien financier, ça peut changer.
pzorba75
Xuan a écrit :

[g][#800000]J'ai déjà signalé que la frontière se rétrécit entre LREM et le RN.

Que le RN laisse tomber le FREXIT est une preuve de l'instabilité des positions des Le Pen sur l'Union Européenne, en remarquant qu'une Europe des Nations aura un relent gaulliste pas vraiment dans les veines ou l'ADN des lepenistes.
Maintenant penser que LaREM glisse vers le RN, c'est un dérapage mal contrôlé. LaREM est une boutique de droite, de la droite ayant lâché Fillon et Juppé, jugeant ces deux jockeys trop mous pour faire face aux problèmes sociaux qui étaient déjà latents en 2017.
Cette droite d'essence pétainiste, giscardienne et européiste s'est renforcée de la droite infiltrée dans la fausse gauche en captant tous les plus réactionnaires du parti socialiste. Elle se trouve aujourd'hui majoritaire, Macron dispose de tous les moyens pour mener la politique autoritaire si chère au MEDEF et aux banquiers allemands et n'a pas besoin du soutien des lepenistes neutralisés au sein du RN.
Macron et son équipe européiste ont d'ailleurs choisi "Renaissance" pour animer leur campagne électorale, un grappillage réactionnaire dans le vocabulaire utilisé par le Front National.
Il n'y a rien à attendre des élections européennes, elles ne méritent que le boycott, comme c'est le cas de façon massive dans les pays de l'Est qui ont été annexés par L'Union européenne il y a bientôt 30 ans.
Xuan
J'ai déjà signalé que la frontière se rétrécit entre LREM et le RN.
Par exemple sur le fil les communistes et la question des réfugiés :
"Sans se départir de sa mine démocratique ni rencontrer d'opposition bien ferme, le gouvernement français a pratiqué une politique comparable au mur de Trump face aux migrants mexicains" .
Egalement sur le fil la révolte des gilets jaunes est juste :
"Le Pen chez Bourdin : contre la hausse du SMIC et pour le vol des cotisations salariales"

Jusqu'aux dernières élections présidentielles Le Pen défendait une sortie de l'euro bancale avec une double monnaie. Lors du débat de l'entre-deux tours elle se prit les pieds dans le tapis sur ce sujet. Ajouter ça à son attitude d'opposante lui fut fatale.
Après cet échec il était nécessaire de revoir sa copie d'autant que l'expérience du Brexit est une foirade sans nom.
De fait les monopoles capitalistes ont besoin de l'Union et de la domination franco-allemande pour résister dans la guerre commerciale internationale. Sauf une révolution prolétarienne, rien ne peut les contraindre à renoncer aux accords établis par eux contre la volonté des peuples.

De fait le RN a renoncé à la sortie de l'euro.
Mais c'est maintenant officiel Le Pen plaide pour une "Europe des nations".
En fait il est exclu qu'une telle Europe soit celle des peuples voire des nations dominées. Le Pen a toujours défendu les intérêts des monopoles et des monopoles français.


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Elections européennes : Le RN abandonne le Frexit et la sortie de l'euro



https://francais.rt.com/france/61056-elections-europeennes-rn-abandonne-frexit-sortie-euro?fbclid=IwAR1V3SuqdH--5VAWfMKGkRf3UC8PTK-KzJbAR4pntqSiBkI6wH_3vdm-npo#.XLXBh-wnhng.facebook
Marine Le Pen efface certains de ses fondamentaux en dévoilant le 15 avril ses propositions pour le scrutin européen. Le Rassemblement national renonce à l'abandon de l'euro et à la sortie de l'Union tout en revendiquant un nouveau positionnement.
Frexit, adieu à l'euro : le Rassemblement national (RN) revoit ses leitmotivs en vue des Européennes. A Strasbourg, ce 15 avril, alors qu'elle présentait ses 25 propositions pour les prochaines élections en compagnie de Jordan Bardella et Nicolas Bay, Marine Le Pen a infléchi la stratégie politique à rebours de ses intentions de 2017, lors de sa campagne présidentielle.

Le week-end dernier, elle a présenté au quotidien Le Parisien un manifeste pour L’Alliance européenne des Nations. Soit un fascicule de 75 pages qui détaille son programme pour le prochain scrutin et dans lequel elle propose une «vision de l'Europe» et même une «vision de l'homme». Le manifeste sera remis aux ambassadeurs étrangers. Il n'y est plus question de sortir de l'euro, ni de faire cavalier seul en entamant un Frexit. Pourquoi cette volte-face ?

Une coopération entre nations


«On veut tout remettre sur la table», a déclaré le 13 avril la présidente du Rassemblement national lors d'un discours à Mer (Loir-et-Cher).

Alors que sa liste, en seconde position, talonne celle de La République en marche (LREM), la présidente du RN a plaidé pour une forme de «coopération» entre nations, qu'elle estime être opposée à l'Europe «fédéraliste» et «carcérale» actuelle. Elle développe aussi le concept de «localisme», qui «réconcilie l’économie et l’écologie» afin de payer moins cher ce qui est produit à proximité. Le manifeste propose également de créer un «serpent fiscal», qui fixerait des seuils supérieurs et inférieurs à l'impôt dans toute l'Europe.
Toutefois, le RN conserve certains de ses chevaux de bataille comme l'arrêt de l'immigration ou le rétablissement des contrôles aux frontières nationales. Marine Le Pen souhaite, en outre, la suppression de la Commission européenne, allant de pair avec une renégociation des traités. Le manifeste développe aussi la notion de «responsabilité nationale de l’entreprise», qui exclurait de l'accès aux marchés publics, les sociétés qui entreprennent des délocalisations.
En évoquant Matteo Salvini, Marine Le Pen déclare compter sur «certains partenaires européens» développant des idées proches de celles de son parti pour « de l'intérieur, modifier profondément le fonctionnement de l’UE».
Xuan
Une vérification scientifique, la branlette rend sourd :

 
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