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Xuan
Sur le blog oùvalacgt

Propreté : le syndicat Région Parisienne radié de l'UD de Paris !


C’est un événement inédit et de très grande importance qui vient de se dérouler au Congrès de l’UD de Paris le 10 novembre dernier.
Le syndicat de la propreté Région Parisienne, affilié à la Fédération des Ports et Docks vient d’être radié de l’Union Départementale de Paris par 87% des mandats exprimés à bulletin secret sur 20 000 voix représentées. On trouvera ci-dessous le communiqué du syndicat CGT-HPE pour l’occasion, ainsi que l’argumentaire développé devant les congressistes.
Le vote est passé comme une lettre à la poste en une demi-heure, le syndicat propreté ne s’étant pas présenté, ni aucun de ses trois membres à la CE de l’UD, malgré des rumeurs alarmistes d’intervention musclée, comme d’habitude… Seules deux interventions surprenantes en séance pour refuser la radiation, pas tellement pour défendre le syndicat d’ailleurs, plutôt sur la base de principes ultra-démocratiques qui n’ont pas bien de sens… D’ailleurs l’intervention en ce sens du camarade de la Culture avait un peu un caractère surréaliste dans la mesure où son syndicat avait lui-même protesté contre les pratiques du syndicat propreté Ports et Docks en janvier dernier…


communiqué
intervention du 10 novembre
C’est donc une nouvelle étape dans le conflit récurrent (depuis maintenant plus de 20 ans) concernant ce syndicat mafieux, et qui clarifie une bonne fois la position de l’UD de Paris, après le Comité Général qui avait suspendu le syndicat en février dernier. On pourra retrouver toutes les étapes de cette longue guérilla contre le syndicalisme corrompu, vendu et collabo sur la section de ce blog, ICI.

Voilà qui ouvre un peu plus la porte au combat pour l’unité du collectif de travail, pour la réinternalisation de la sous-traitance, et c’est une date majeure. Nous nous en félicitons, et nous félicitons les camarades de la CGT-HPE pour leur courage et leur ténacité dans ce combat et bravo à l'UD de Paris pour être allé jusqu'au bout de la démarche.

Maintenant, il va falloir que les autres UD de la région Ile de France suivent le même chemin, et elles ont de quoi faire… Comme on n’est pas chiches, nous publions ci-dessous en prime le témoignage diffusé par l’UL de Gennevilliers (92) le 14 octobre dernier sur les pratiques persistantes du syndicat mafieux dans leur ville, lors du conflit IdF Net… Et il va falloir aussi que la Confédé et Martinez sortent la tête du sable pour régler une bonne fois l’affaire au plan condéréral. A bon entendeur !

_________________________


Nous devions tenir notre Commission Exécutive [UL de Gennevilliers – NdlR], mais compte tenu de la situation, les camarades présents ont accompagné les salariés à l'OPH qui est rappelons le, le donneur d'ordre. Ensuite, nous avons terminé la journée devant la Mairie [de Gennevilliers id.].

Cette fois, personne n'est descendu pour recevoir une délégation, à croire que cela leur est indifférent. Décidément, il y a des jours où on ne voit pas très bien la différence entre une Mairie de Gauche et une Mairie de Droite, où alors s'était parce que le temps était grisâtre...
Là où on s'en rend encore moins compte, c'est lorsque le Président de l'OPH qui est également Maire Adjoint, s'est présenté devant l'OPH, a salué quelques personnes et a indiqué qu'il allait appeler le syndicat de la CGT Propreté de la Région Parisienne qui pour lui est l'interlocuteur dans ce genre de négociations.
Pourtant, la semaine dernière (vendredi), il était animé d'une autre volonté en demandant à rencontrer les salariés d'IdF Net et la CGT de la localité. Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
Donc, le lendemain (samedi) de cette entrevue, les négociations avec l'employeur n'ont pas achoppé. Puis le lundi de cette semaine, sont apparus les super délégués de la CGT Propreté, certainement envoyés par l'employeur.
Ces derniers ont expliqué aux salariés qu'ils s'y prenaient mal et qu'il fallait reprendre le boulot. Les discussions houleuses entre les camarades de l'UL, les super délégués, mais surtout les interventions des salariés, ont ramenés nos supers délégués à soutenir la grève.
Après avoir indiqué aux salariés qu'il prenait les affaires en main, que l'employeur allait être obligé d'accepter leurs revendications et donné rendez-vous aux salariés le lendemain pour négocier avec l'employeur, il revient le mercredi avec les propositions faites par l'employeur ! S'agit-il de négociations secrètes ?
Ce n'est pas faute de lui avoir fait comprendre que les négociations ne se feraient pas dans le dos des salariés !
D'après le super délégué, Dembelé de son nom, l'employeur a tout accepté, même les revendications qui n'émanaient pas des salariés, comme le passage de tous les salariés à l'échelon AS 3 (au mieux pour les AS1 0,08 EUR de l'heure en plus !).
Malheureusement, le super délégué, n'a pas compris la revendication des salariés, qui était, pas d'augmentation de la charge de travail pendant le temps où l'employeur n'a pas défini les fiches de poste des salariés.
Il repart et revient le jeudi pour dire aux salariés que l'employeur a refusé d'écrire cet engagement, ce qui nous ramène aux négociations de samedi. Il indique qu'il ne peut rien faire, que l'entreprise perd de l'argent et que les salariés aussi, qu'il faut faire un compromis. Soit 0,08 EUR de l'heure en plus contre une dégradation des conditions de travail des salariés ! Ce sont les compromis de la CGT Propreté !!! Je pense qu'il doit y avoir quelque chose en plus dans ce compromis, mais il n'est pas pour les salariés, pour qui alors ???
Là, ce sont les salariés qui lui disent qu’ils ne les représentent pas et que ce n'est pas la peine qu'il revienne.

Le manège entre d'une part l'employeur, IdF Net et la CGT Propreté et d'autre part entre l'employeur et l'OPH est désormais affiché, avec pour point commun pour résoudre la situation, l'interlocuteur privilégié des deux, la CGT Propreté !
Le Président de l'OPH, lorsqu'il décide de faire volontairement abstraction des salariés et de leurs représentants, a purement et simplement laissé son habit d'élu politique de la ville à la maison et ne se trouvait drapé que de son costume de patron.
Cette attitude est non seulement inadmissible d'un représentant élu, mais également irresponsable.
(...)
Voilà avec quel genre de patron négrier travaille l'OPH de Gennevilliers.


Edité le 12-11-2016 à 18:11:50 par Xuan


Xuan
ROC ML

Bilan et perspectives du Congrès de la CGT



Le 51ème congrès de la Cgt s’est tenu à Marseille durant la troisième semaine d’avril 2016. Des militants du ROC-ml étaient présents en tant que délégués au congrès.

Un congrès qui se tient en plein mouvement social contre la loi « travail »

Le congrès s’est ouvert alors que les travailleurs battent le pavé dans les villes contre la loi El Khomri.
Dès le premier jour, lors de l’ouverture cela se fait sentir lorsque la présidence du congrès annonce la présence de la CFDT ou du PS, qui donne lieu à de véritables soulèvements dans la salle avec des slogans repris par une large majorité des délégués tels que « dehors ! », « traitres » ou encore « scandaleux ».
Les grèves et les manifestations en cours poussent de nombreux congressistes à prendre la parole pour dénoncer le gouvernement, montrer la nécessité de lutter classe contre classe et à réclamer un appel du congrès à la lutte, chose qui sera fait durant les jours qui suivirent l’ouverture et approuvé quasi unanimement par le congrès. Cet appel lance l’amplification de la lutte et sa poursuite. Appel qui fut, nous pouvons le dire, imposé à la confédération.
Le fait qu’un mouvement puissant des travailleurs se menait durant le congrès fut un élément incontestablement positif. L’esprit combatif s’en ressentait dans les prises de parole, les critiques sur le syndicalisme rassemblé s’en retrouvaient plus aigües. Des interventions portant la question de la lutte de classes se succédaient. Néanmoins un niveau politique encore assez faible se fait sentir dans nombre d’interventions.

Un congrès qui se tient dans un syndicat Cgt tiraillé

Le rapport d’activité, qui fait un bilan sur les trois dernières années depuis le dernier congrès, ne trouve que 58,9% de votes d’approbation, score historiquement faible. En effet la succession de Thibault avec l’affaire Lepaon, l’inactivité face aux lois Macron, Rebsamen, etc. auront eu un impact sur la Cgt et ses militants qui remettent en cause l’activité de la confédération.

Il faut aussi noter le souhait de la part des délégués de plus de démocratie dans la Cgt, notamment en ce qui concerne les amendements des textes du congrès, dont 902 étaient proposés et 54 retenus. Les délégués souhaitaient pouvoir avoir accès à tous ces amendements et que ce ne soit pas simplement un bureau restreint qui décide de ceux à retenir et ceux à porter public.

L’une des plus vive discussion dans le congrès fut celle du syndicalisme « rassemblé », tant décrié par une bonne part des syndiqués Cgt. Portée dans l’un des textes d’orientation, ce syndicalisme « rassemblé » auprès de la CFDT fut vivement critiqué et un vote séparé sur cette question est demandé par une bonne part des délégués. Ce qui, bien sûr, sera refusé par la confédération, en danger sur cette question.
C’est dans ce sens que l’on peut observer durant le congrès des fédérations plus combatives (chimie, commerce, métallurgie, construction, etc.), sur des positions se rapprochant de celle d’un syndicalisme classe contre classe, alors que d’autres sont complètement sur la ligne confédérale, sur le syndicalisme « rassemblé », réformiste (cheminot, etc.).

Conclusion

Les interventions des camarades du ROC-ml à été très appréciées par les délégués du congrès. Ils portaient sur les questions de la lutte et de l’organisation de la Cgt. Cela à aussi été pour nous une riche expérience militante où de nombreux contacts ont été noués.

Il ne faut pas se faire d’illusions, même si ce congrès par rapport aux précédents peut montrer des choses intéressantes comme des fédérations et des militants combatifs qui tentent de tirer la Cgt sur un syndicalisme de lutte classe contre classe.
La Cgt reste principalement sur une ligne claire réformiste. Il n’y pas réellement une nette opposition « révolutionnaire » à la Cgt. Les dirigeants réformistes ont été reconduits pour continuer à mener leur politique réformiste. Philippe Martinez à bien réussi à éluder les vraies questions posées et habilement montrer une façade « radicale » pour mieux se faire accepter et distribuer un peu de poudre aux yeux sur une continuation de la lutte contre la loi El Kohmri de façon dure, usant même de termes comme « lutte de classes » dans son discours d’introduction.
Le faible niveau politique chez les travailleurs aujourd’hui ainsi que chez les militants Cgt leur font penser que changer la tête de la Cgt par une équipe militante radicale changera la Cgt complètement et l’amènera sur un syndicalisme classe contre classe. Néanmoins, on ne peut nier aujourd’hui le bénéfice politique qu’il y a à militer syndicalement, à participer à un congrès confédéral.
Les camarades du ROC-ml à qui l’on a confié ce genre de mandat prouvent encore une fois la confiance qu’ils reçoivent de la part de leur base et sont revenus avec une analyse plus fine des différents rapports de force dans la Cgt. Nous restons convaincus qu’une certaine avant-garde des travailleurs est organisée dans la Cgt, une base militante qui sera dirigeante dans la lutte de classe pour la révolution.
Aujourd’hui même cette radicalité réformiste gêne un système capitaliste qui n’a plus les possibilités de réaliser ses propres illusions d’améliorer le sort des salariés en pleine crise économique.
Les communistes doivent continuer ce travail syndical, de conscientisation, d’amener la combativité dans les rangs de la Cgt, de conduire vers un syndicalisme de classe contre classe, tout en sachant que seul un Parti prolétarien et communiste apportera la réelle indépendance à un syndicat de lutte de classe. Mais c’est bien dans cette lutte syndicale aujourd’hui que nous trouverons les cadres de ce Parti pour demain.
Xuan
CGT : court bilan d'un petit congrès...

Ambiance congrès sous le soleil de Marseille… Chaleureuse, content(e) de se retrouver entre gens du même monde et des mêmes combats, réconfortante.
Pendant une semaine, on s’est retrouvés un peu à l’abri, à partager des moments communs, c’était reposant, l’occasion de retrouver des connaissances, de débattre, d’échanger.
C’est l’ambiance des congrès, du congrès confédéral bien sûr, mais aussi en général des congrès fédéraux et départementaux – sortis des exceptions comme le gazage au Congrès du Commerce à Poitiers en 2011 ou des turpitudes du Congrès des Transports à Saint-Malo en 2015 par exemple…

Mais pour juger d’un congrès, il faut savoir avoir un peu de recul et faire le point de ce qui s’est dit et fait. Oh, pas tellement sur les textes votés, on sait tous bien que c’est un peu la grand’messe obligée, mais qu’en fait tout est joué en coulisses. Les amendements aux textes (document d’orientation) n’ont même pas été rendus publics , et seuls quelques membres de la commission ad-hoc en ont eu connaissance, aucun vote en séance… La démocratie a ses limites, n’est-ce pas. En ce sens, la succession des interventions à la tribune, assez hétéroclite, avait plus valeur de « prise de température » et de soupape pour l’expression que de véritable démocratie.

Alors que retenir ?
1 - Lors des affaires Lepaon début 2015, on nous annonçait une révolution interne venue de la base. L’exigence d’un congrès extraordinaire était forte partout et nous étions bien seuls à penser qu’il n’en serait rien et que la direction confédérale (CCN + CEC), assistée des directions des structures sauraient reprendre les affaires en main. Voir notre article « La CGT de Martinez ».
Malheureusement, l’histoire nous a donné raison. On a vu un congrès pacifié, avec les quelques vagues habituelles, très bien pris en mains par Martinez et son équipe. Commencer par la chanson « Sans la nommer » de Moustaki, c’était du grand art… Effectivement la révolution n’était pas à l’ordre du jour du Congrès, puisqu’elle est « permanente », message subliminal adressé aux opposants !
Le 51ème Congrès a été en fait très sage, à quelques interventions près et la nouvelle direction confortablement élue avec des scores habituels (80 à 95%...).

2 - L’attente autour du Congrès était renforcée par le mouvement contre la loi El Khomri, dans lequel les équipes CGT sont très actives – d’ailleurs à la différence du CPE en 2006. Pourtant, l’ambiance n’était nullement électrique, et on n’arrivait pas à sentir la combattivité et la révolte parmi les congressistes. Peu ou pas d’interventions pour enflammer la salle contre le gouvernement Hollande/Valls/Macron, pas de vraie colère… Probablement plus la marque des difficultés de la période que du verrouillage délibéré. En tous le cas, le concert de HK était autrement plus dynamique !

3 - Les seules contradictions du Congrès se sont polarisées sur l’appel à la Grève générale, ou reconductible dès le 28 avril, essentiellement les deux premiers jours avec de nombreuses interventions, jusqu’à l’Appel proposé le mercredi matin (voir l’article spécifique « Un appel du Congrès pas vraiment à la hauteur »). La situation un peu tendue a été habillement déminée par Martinez et son équipe : le congrès souverain voulait un appel ? Il l'a eu. Bien-sûr, le contenu est aussi utile pour la construction de la riposte face à l'offensive patronale que le sera le document d'orientation pour faire évoluer les lignes de confédération... Mais l'essentiel est là pour la nouvelle direction élue : le congrès a été souverain, les contestataires ont eu leur appel, et rien de sérieux n’a été mis en cause…

4- Il y a quand même quelques acquis positifs à ce congrès.
Lepaon copieusement sifflé et insulté dans les couloirs, au point qu’il n’est resté que le lundi. Un bouc émissaire, chargé du tous les péchés du passé ? Il s’en est quand même trouvé quelques-uns qui ont demandé que l'on cesse de parler de Lepaon prétextant l'utilisation qu'en faisait la presse (!)…
Il y a aussi la rupture de fait avec la CFDT, largement acquise dans nos rangs depuis bien longtemps, ce « syndicalisme rassemblé » défendu avec acharnement par tout le courant le plus droitier depuis des années, on semble être enfin passé outre. Mais attention : ce n’est qu’un moment, et ce n’est à coup sûr que partie remise. Gageons qu’avec le retour de la droite la plus dure en 2017, le front réformiste va se reconstituer au nom de la lutte contre l’ennemi commun…
Egalement la charge généralisée contre le gouvernement qui n’a vraiment plus de défenseur…
Quelques petits pas donc, mais qui ne doivent pas tromper, la marque de la période, mais encore trop fragiles pour qu’on puisse parler de renouveau d’une orientation de classe.

5 - Il n’y a pas eu vraiment de débat de fond, comme on aurait pu l’imaginer dans la foulée des affaires Lepaon, « que cent fleurs s’épanouissent » disions-nous à l’époque. On est resté sur sa faim. En particulier, la question du débat des repères revendicatifs devient cruciale, débat escamoté des congrès confédéraux depuis le 46ème congrès, et renvoyé au CCN, ou plus exactement à des commissions du CCN qui mettent à jour épisodiquement les textes… Qui a lu les derniers repères qui datent de novembre 2015 ? La question de la sous-traitance a seulement été suggérée avec l’intervention à la porte lors de l’accueil des délégués et dans quelques interventions ; qui connaît les fortes contradictions internes à ce propos, qui connaît la fiche (N°10) des repères revendicatifs sur le sujet ? Autre exemple, un camarade de la Construction qui intervient sur la fin pour noter que presque plus personne ne parle de la pénibilité, alors que ce devrait être au cœur du programme revendicatif… et ainsi de suite.
Il y a là un vrai problème de débat démocratique, alors que ce serait précisément le moyen de mobiliser les syndiqués sur les sujets qui les préoccupent au premier chef, sur le terrain – alors qu’aujourd’hui ils sont carrément indifférents au Congrès qui ne les concerne vraiment pas…

6 - En matière revendicative, on a le droit à trois grands axes proposés par le Congrès : la Sécurité Sociale Professionnelle, les 32h et le Code du Travail du XXIème siècle. Nous l’avons déjà dit : ces axes ne peuvent pas mobiliser dans le contexte actuel, ils sont trop éloignés des préoccupations de la masse des travailleurs. De plus, tous ces mots d’ordre font problème, pour des raisons différentes :

> La Sécurité Sociale Professionnelle est une revendication qui date maintenant de plus de dix ans (47ème congrès, 2003) et qui n’a jamais pris dans nos rangs. Probablement parce qu’elle ressemble un peu trop à une adaptation aux restructurations dans un contexte de guerre économique mondialisée. Nous l’avons discutée, critiquée, combattue, et ce que nous disions à l’époque n’a pas pris une ride (voir la section du blog à ce propos), à l’heure où l’on voit le gouvernement et une fraction du patronat pousser en ce sens…

> La défense d’un Code du Travail modernisé est une revendication sans contenu. Elle nécessiterait précisément un retour sur les repères revendicatifs… Justement ! Nous n’oublions pas que c’est le Code du Travail qui fixe toutes les règles de l’exploitation, qu’il s’agisse du contrat de travail, de la discipline, des licenciements individuels ou collectifs, de la sécurité, de la précarité et de la flexibilité et ainsi de suite. Le Code du Travail est le carcan juridique que nous imposent nos exploiteurs pour empêcher la révolte. Qu’il gêne aussi les patrons voyous et que le MEDEF veuille en permanence le modifier en son sens n’est rien d’autre que logique…

> Enfin, la revendication des 32 heures est juste, mais mériterait des explications et un combat multiforme, sinon ça ne restera qu’un rêve utopique dans la conscience des travailleurs. En effet, ce que nous vivons tous, c’est au contraire la remise en question permanente et de mille petites manières du temps de travail, et son augmentation réelle derrière des aménagements sournois. Regardez la grève des cheminots mardi dernier : c’est exactement ce qui leur arrive, l’allongement de la durée de travail annuelle…

Voilà des axes qui ne vont pas mobiliser les foules… Sans compter que d’autres axes essentiels ont disparu des textes confédéraux, comme la pénibilité…

7 - Mais alors les votes ? Entre 30 et 40% selon les scrutins, d’abstentions et de votes contre. C’est marquant et inédit dans la confédération. Cela reflète-t-il une « radicalisation » de la CGT comme la presse s’en est fait l’écho ? Et comme semblent le penser certains camarades ?
C’est compliqué. D’abord parce que le contenu de ces votes « abstention et contre » n’est pas similaire d’un vote à l’autre. Ont voté contre à la fois des gros réformistes qui trouvaient les textes trop radicaux, et des radicaux qui trouvaient les textes trop réformistes. C’est symptomatique dans le vote à la CEC de voir par exemple que les moins bien élus sont Virginie Gensel et Frédéric Imbrecht (Energie) réputés très réformistes et Genevière Vidalet (UD 31) réputée très radicale…
Cela dit, on a bien noté que les Services Publics comme la Santé étaient radicalement contre la direction confédérale, et aussi que les Cheminots étaient radicalement fayots… (mais il y a des exceptions partout, on ne va pas se fâcher !).
L’explication des votes tient plus selon nous à la tendance que l’on voit nettement à l’œuvre dans les structures de la CGT depuis quelque temps, et plus particulièrement depuis les affaires Lepaon. La confusion s’accroit d’une part sur le contenu de l’action syndicale, et d’autre part, les structures ont pris leur autonomie, n’obéissent plus aux consignes le petit doigt sur la couture du pantalon.
Auparavant, quand il y avait un doute, une contradiction, sauf cas extrême on votait « pour » les résolutions de congrès, par discipline et esprit d’organisation. Aujourd’hui, on s’abstient, on vote contre bien plus facilement, sans que cela marque vraiment une opposition claire d’orientation.
C’est bien sûr quelque part un progrès démocratique, le début de rupture du soutien inconditionnel à la direction légitime, une défiance. Mais s’il faut savoir encourager cette tendance, c’est en construisant une véritable opposition de classe, sur le contenu, sinon tout va partir dans tous les sens, dans un éclatement politique, un repli sur des considérations particulières (fédérales ou locales), tendance qui existe déjà…

En résumé, un Congrès bien loin des attentes qu’il avait suscité à son annonce il y a un an. Un Congrès qui n’est pas à proprement parler une remise au pas, mais un retour à la normale, avec une direction légitimée, sans avoir vraiment touché à ses orientations… On ferme la parenthèse ouverte autour de la succession de Thibault, le passage Lepaon, et on reprend la route un peu plus divisés qu’avant...
Xuan
Bien d'accord avec toi, cette affiche est juste réformiste. Elle demande une police républicaine au service de la population.
Mais avant que la CGT devienne un syndicat révolutionnaire, il faudrait qu'il existe un parti révolutionnaire.

Ce qui choque c'est qu'une affiche de cette veine déclenche une telle polémique.
Evidemment l'objectif est d'infléchir le cours du congrès CGT dans le sens de l'Union Sacrée.
Dans la même veine les statistiques démontrant que la CFDT rattrape la CGT parce que celle-ci s'enferme dans une opposition stérile .

Mais ceci traduit aussi la pensée unique imposée par les médias et une forme de fascisation accélérée depuis les attentats. Avec une police intouchable quoi qu'elle fasse, même si elle se tire dessus pendant deux heures et dégomme son propre chien, même si elle tabasse des lycéens, etc.
Du moment que Renaud a roulé une pelle à un flic, tout leur est permis.

Le modèle syndical imposé c'est la CFDT.
Il y a quelque chose de surréaliste dans le parcours de ce syndicat. Alors qu'elle a toujours prôné l'indépendance, la liberté syndicale, et stigmatisé la CGT courroie de transmission du PCF , est devenue elle-même la courroie de transmission du PS et du gouvernement.

Du point de vue de la lutte de classe, nous devrions mettre l'accent sur l'orientation syndicat jaune ou syndicat de classe. Ceci ne nous dispense pas de signaler une affiche réformiste.
gorki
Xuan
oùvalacgt :

Violences policières : 100% avec Info'Com !



Voir l'article sur le site.



Xuan
Mercredi 20 avril 2016
Un appel du Congrès vraiment pas à la hauteur...


oùvalacgt

Le Congrès a validé… (?? enfin même pas, le bureau du congrès, quoi) cet après-midi un appel bien décalé à la fois de la situation sociale et des préoccupations des congressistes.

Voir la vidéo sur le site oùvalaCGT

Hier, on avait pu voir que le rapport d’activité n’a été validé qu’à 58,9% des congressistes, à côté de 14,1% d’abstensions et de 27% de votes contre – désaveu historique pour la confédé, si l’on compare aux votes des congrès précédents :

50ème Congrès 81,4% de pour, 7% abstentions, 11,6% de contre
49ème Congrès 71,3% de pour, 7,7% d’abstentions, 21% de contre
48ème Congrès 77% de pour, 6% d’abstentions, 17% de contre

Le signe d’un fort malaise, c'est le moins qu'on puisse dire. Bien sûr il y a l’affaire Lepaon, d’autant plus qu’il est venu parader au Congrès, et certains n’ont pas manqué de le traiter de crapule… Mais il n’y a pas que cela.
Il y a aussi le sentiment fortement répandu que la Confédération n’a pas de boussole, ne sait pas bien ce qu’elle veut, entre une attitude radicale de façade, mais au fond un réformisme bien ancré dans le paritarisme et la conception de la transformation sociale par un capitalisme à visage humain.
Plus de 40% des congressistes ont donc refusé de valider le rapport d’activité, ce n’est pas que le solde des « affaires », c’est le signe inquiétant de la décomposition lente des « fondamentaux » que prétendaient conserver nos dirigeants.

L’appel du Congrès (voir la vidéo et ICI en papier) est de cet ordre. Une tentative de ramener la révolte et la colère contre « le système », qui commence à s’exprimer dans le combat contre la précarité capitaliste et la loi El Khomri, comme dans les rassemblements Nuits Debout, vers les rivages du réformisme crasse.

On voit réapparaitre la Sécurité Sociale Professionnelle qui n’est qu’une acceptation améliorée de la précarité et des restructurations capitalistes, sous couvert de droits transférables… (voir le dossier de ce blog à ce propos). En gros, un CPA amélioré quelque part, plus très loin de ce que défend le gouvernement ?

On se demande bien ce qu’est un Code du Travail du 21ème siècle (qui est celui en place…) dans la mesure où ce recueil n’est que l’enregistrement des lois officielles mises en place par le patronat et le gouvernement pour organiser notre exploitation… Certes, c’est un garde-fou contre les excès les plus grossiers des patrons-voyous, mais c’est d’abord le lieu qui règle la discipline dictatoriale des entreprises, la gestion des plans sociaux et des licenciements, le dialogue social qui nous enfume et tutti quanti…

Enfin, pour organiser le juste combat pour les 32h, encore faudrait-il, pour être crédible, organiser le combat contre tous les reculs qui s’accumulent entreprise par entreprise, branche par branche, de l’ascension travaillée à PSA à l’augmentation du temps de travail des cheminots, en passant par le pointage en bleu à Airbus. Il y a là une coordination des combats qui ne se fait pas, pour une conception unifiée de la réduction du temps de travail au service des exploités, et pas un arrangement sur un supposé partage des gains de productivité…

Par ailleurs cet appel n’a été ni vraiment débattu (quelques interventions seulement), ni corrigé en quoi que ce soit – mode « on s’en fout du congrès »… La démocratie à la sauce bureaucratique, et on a bien vu dans nombre d’interventions combien on était loin des remarques et préoccupations des congressistes…
Rien que de très neuf, donc, celles et ceux qui imaginaient un congrès chaud et de rupture en sont pour leurs frais… Cela dit, les contradictions et l’éclatement interne ouverts par les affaires Lepaon risquent fort de s’accentuer, et la politique de l’autruche de Martinez et de toute la direction confédérale va vite trouver ses limites…
Xuan
Mardi 19 avril 2015
La sous-traitance s'invite au 51ème Congrès


oùvalacgt

Cet article est dédicacé spécialement à tous les responsables CGT du Nettoyage Ports et Docks, de la Fédération du Commerce et de l’UD de Paris qui veulent la peau du syndicat CGT-HPE. Nous leur souhaitons bon courage.

Voir la vidéo sur le site.

Ouverture du Congrès hier à Marseille, mode première journée. Le matin, accueil des délégués, l’après-midi le discours de Martinez, le discours de la CES. Journée de chauffe quoi.
Surprise, dès huit heures, une forte délégation du syndicat CGT-HPE s’installe devant l’entrée pour diffuser le tract de la victoire historique au Campanile (voir le tract ci-dessous, et l’accord de fin de conflit ICI) qui ré-internalise le nettoyage des chambres, et la plaquette de combat contre la sous-traitance et pour la ré-internalisation (publiée dans l’article « Sous-traitance : reconstituer la communauté de travail ! » sur ce blog).

1500 tracts, 600 brochures diffusées par une délégation d’une dizaine de militant(e)s à l’entrée du Congrès. C’était l’animation du jour, chaque arrivant interpellé par un « camarade » tonitruant, selfie avec Thibault (ICI), avec Martinez (voir diaporama) qui est resté discuter quelques instants avec les déléguées. Nora et Fatima en une du site du congrès ce lundi, et leur interview est toujours en ligne (ICI). Il a même été envisagé un instant de les faire monter à la tribune en début de Congrès pour saluer leur victoire – eh, il y a un hic, c’est que ces syndicalistes de la sous-traitance n’étaient en fait pas déléguées au Congrès, on peut imaginer que le Nettoyage Ports et Docks aurait tout fait pour les en empêcher… Philippe Martinez est surement très cool pour plaire à tout le monde, très conciliant, mais il va falloir qu’il arrête de faire l’autruche par rapport aux conflits internes qui s’accentuent !
Et oui, il va falloir régler ce problème de fond – l’unité des travailleurs, la reconstitution de la communauté de travail, la prise de position claire et nette pour la réinternalisation de la sous-traitance. Et là, les camarades femmes de ménage du CGT-HPE ont quand même enfoncé un gros coin dans la contradiction : après cet accueil du congrès, après leur interview en une du site du Congrès, ça ne va pas être facile de les dégager…

Tous les articles sur le combat du syndicat HPE contre la sous-traitance, ICI

Le débat est bien lancé, un délégué d’Orange l’a repris ce matin dès le démarrage, gageons qu’on n’a pas fini d’en entendre parler !
[PS] Lepaon, il en a pris plein sa gueule hier en arrivant, dans la salle du congrès et à en séance d'ouverture... La "réhabilitation" de l'an dernier par la direction Confédérale n'est pas passée, on dirait...

Dans l’immédiat, rendez-vous à tous les parisiens et parisiennes à la fête des camarades de la CGT-HPE, pour la victoire énorme de la ré-internalisation au Campanile !
Le Mercredi 27 avril, à partir de 18h, au 61 rue Violet – 75015 Paris

(détails dans le tract ci-dessous)

Xuan
Le congrès démarre dans une ambiance de chasse aux sorcières déclenchée par Cambadélis, et reprise par Ciotti et Philippot, contre la CGT.
Voir ici les sujets sur l'affiche qui dérange



Edité le 20-04-2016 à 00:04:12 par Xuan


 
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