Xuan |
![]() On dira « mais les seniors ont de meilleurs salaires, ils lèvent le pied à l’approche de la retraite et on ne peut pas leur enlever leur qualification » . Tu parles ! A cinquante ans les salariés ont leur bâton de maréchal, à part les augmentations générales ils n’ont plus rien à espérer. Alors les capitalistes ont trouvé quelques combines pour en tirer davantage. On se rappelle peut-être l’idée géniale de la DRH Rhodia pour lancer le congé grand-parental. L’idée a fait flop mais la ficelle était un peu grosse. Qu’à cela ne tienne, les candidats à la présidentielle ont plus d’un tour dans leur sac. Nicolas Sarkozy - abonné à l’exonération des charges patronales – l’a accommodée à la sauce senior pour l’embauche des plus de 55 ans : vieux chômeurs vous aurez du boulot à condition de faire cadeau de votre salaire différé …et ça s’appelle « cajoler » l’électorat senior. Hollande n’est pas en reste et fait d’une pierre deux coups en s’inspirant du tutorat [loi du 21 décembre 2006] avec quelques aménagements avantageux pour le patronat : Le tutorat se déroulera pendant le temps de travail et non après la liquidation de la pension. Dans la pratique, visiblement ignorée par nos spécialistes des questions sociales, la formation se fait sur le tas. Par conséquent on ne peut pas séparer le temps de travail du temps de formation proprement dit. Généralement le vieux se coltine le jeune toute la journée, il lui montre et lui passe les clous en le surveillant. Mais là c’est différent : « Le salarié senior devrait consacrer une part de son temps de travail (le quart ou le tiers du temps) à former, entraîner et guider le jeune salarié » . [Source : « Le contrat de génération »] Traduisons : le vieux va passer deux ou trois heures à former le jeune et le reste du temps il va cavaler pour tomber sa journée. Et pas moyen de passer au travers : « Les deux salariés élaboreraient tous les six mois un rapport commun retraçant les actions entreprises par le senior et actant les acquis du jeune. Ce rapport serait à la disposition de l’inspection du travail, qui pourrait ainsi contrôler la réalité de la formation dispensée. L’entreprise dresserait chaque année un bilan des contrats de génération en cours, bilan rendu public, car annexé à ses comptes sociaux déposés au greffe du tribunal de commerce. » Au passage on note que le boulot de contrôle n’incombe plus à la maîtrise mais au salarié qui se surveille lui-même. On sent que les concepteurs du projet socialo se sont fait coacher par des RH de combat. Mais cette formation qui exige un surcroît de travail est normalement compensée par une prime. Les employeurs s’en tirent bien d’ailleurs : allez voir combien coûte une heure de formation dans une boîte « de formation » . Le stage le plus basique coûte un bras, et c’est une véritable rente pour ces boites qui ont proliféré comme des champignons avec la crise. Alors, que devient la prime de formation dans le programme socialo ? Mais vous rêvez mon ami ! Je devine que Parisot a déjà dû encadrer le « contrat de génération » pondu par nos amis de gauche . Mais ce n’est pas tout. « Afin d’inciter les entreprises à mettre en place ces contrats de génération, l’Etat verserait une aide financière pendant toute la durée du contrat. Le montant de cette aide pourrait être de 2.000 euros par mois. » Et comment financer cette mesure ? C’est tout simple : en récupérant l’exonération des charges sociales, c’est-à-dire l’argent déjà extorqué aux salariés par Sarkozy ! Une exception : pour les PME de 50 salariés, c'est le beurre et l'argent du beurre, l'exonération ET les 2000 €. Là, Sarkozy est KO debout. Au fait, qu’est-ce qu’il en dit le camarade Mélenchon ? Ben pas grand-chose, mais ça vaut peut-être mieux si on se rappelle le sort que les révisionnistes comptent réserver à l’argent « économisé » sur les charges sociales. Voir l’article :« Touchez pas au grisbi les révisos » ! Edité le 09-04-2012 à 00:11:38 par Xuan |