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Xuan
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faire vivre et renforcer le pcf
J. Tourtaux

CAROLINE ANDREANI, MILITANTE COMMUNISTE : UN DECALAGE TOTAL AVEC LA VIE REELLE...




Réunion nationale du réseau du 23 mars

Un décalage total avec la vie réelle...
Intervention de Caroline Andreani



Je fais un constat terrible : le 36ème congrès du Parti communiste a été d’une platitude et d’une faiblesse intellectuelle insigne.

Deux moments m’ont frappé, l’intervention d’un universitaire malien, qui prenait à contre-pied la déclaration de la fédération de la Seine-Saint-Denis sur l’intervention française au Mali. Il la dénonçait pour ce qu’elle est, une intervention néo-coloniale, incapable de régler les problèmes d’instabilité chronique de la région sahélienne. Cette intervention a été longuement saluée, par ceux-là même qui la semaine précédente adoptaient une déclaration inverse ! Ce qui prouve l’absence de conscience politique et de connaissance des situations internationales. L’autre intervention frappante a été celle du camarade du Forum social du Brésil, qui se positionnait comme anti-impérialiste et qui faisait l’apologie des expériences progressistes d’Amérique latine, notamment du Venezuela.

Mais ce qui m’a surtout frappé, c’est le décalage total avec la vie réelle. Nos dirigeants vivent en vase clos. Ils prennent des positions de principe, qui ne sont pas toutes fausses. Mais ils n’arrivent pas à « mordre » sur le réel, parce que le lien avec la classe ouvrière est rompu. C’était flagrant au congrès : les PSA-Aulnay sont venus, avec d’autres ouvriers en lutte, mais il s’agissait d’un décorum. Quand nous avons été devant PSA à Aulnay avec nos élus en février, nous avons été bien reçus. Les élus communistes ont pris la parole. Mais le lien avec le monde du travail est disloqué. Nous venons soutenir, mais nous ne sommes plus en phase avec les luttes.

Une autre chose me frappe, c’est la modification du discours sur l’Union européenne. Le discours devient très dur, dénonciateur des méfaits de la politique de l’UE sur les peuples. C’est un discours qui avait totalement disparu et qui revient chez Pierre Laurent ou d’autres dirigeants nationaux. Mais l’atterrissage est toujours le même : « nous voulons construire une Europe sociale ». C’est un discours qui place le PCF en décalage total avec la réalité. Aujourd’hui, la réalité de l’oppression exercée par l’UE s’impose à tous : Chypre, la Grèce, l’Espagne… Mais le PCF, parce qu’il est tellement compromis avec le Parti de la gauche européenne, ne veut surtout pas lâcher sur cette question et s’accroche à l’illusion de la construction d’une Europe sociale, bloquant du même coup toute la discussion et toute perspective politique.

Je crois qu’en tant que militants du PCF, nous devons appuyer sur ces contradictions, qui nous permettent de marquer des points sans disperser notre action. L’Union européenne est une thématique sur laquelle nous devons constamment avancer, afin de briser le blocage intellectuel créé par des années de soumission au PGE. Bien entendu, ce n’est pas la seule question, mais dans les mois qui viennent, je pense que nous devons faire peser notre effort sur quelques questions-clés et que l’UE en est une.

Attention toutefois, nous avons besoin de travailler et d’approfondir nos analyses et nos argumentaires, car la faiblesse intellectuelle qui caractérise le Parti aujourd’hui nous atteint tout autant. Nous avons donc besoin de revenir sur les fondamentaux et de travailler en profondeur certaines questions complexes pour être en mesure de militer efficacement.
Xuan
D'autres contributions :
de retour du 36e congrès
Xuan
Ce congrès n'a pas fait l'unanimité, contrairement aux déclarations.
Certains militants communistes ne se font plus d'illusion sur l'avenir de leur parti.
La question de créer un nouveau parti existe aussi.
Déception, dégoût parfois, ou bien le sentiment qu'il ne faut pas quitter leur parti et s'évaporer dans la nature, et que les groupes actuels n'apportent rien de mieux. Leurs interrogations doivent aussi nous faire réfléchir sur notre propre action.

Sur le blog faire vivre et renforcer le pcf , plusieurs compte-rendus donnent une idée même incomplète de ces critiques :

Délégation de la Charente-Maritime : illégitime !

PCF : Le congrès du communisme bobo

Impressions, très personnelles, au retour du 36ème congrès...

... "En conclusion, je crois que la bataille de sens que nous menons, dans et en dehors du parti pour la construction d’un parti communiste de masse et de classe doit être poursuivie avec énergie.
Des jeunes nombreux s’y retrouvent y compris au travers des symboles et d’une connaissance de l’histoire de leur classe. Transmettons leurs dans la braise des luttes sociales, économiques et politique cette connaissance.
Paul Barbazange, délégué de la fédération de l’Hérault, élu au CN"
.


Il importe que les communistes marxistes-léninistes examinent avec soin ce qui les unit et ce qui les sépare des communistes membres du P"C"F.
Nous ne devons pas laisser les militants qui aspirent sincèrement à la révolution prolétarienne et au socialisme se décourager au fil des congrès, se résigner ou quitter toute forme de lutte.
Le spectacle de nos divisions n'est pas non plus de nature à les encourager.
A l'inverse, nous devrions pratiquer à l'intérieur et à l'extérieur une critique fraternelle fondée sur les faits, agir de concert lorsque c'est possible, afin de forger peu à peu l'unité de pensée sur les questions les plus essentielles.

Ce n'est pas insurmontable malgré nos divisions et l'esprit de groupe, car l'oppression engendre la révolte, et le révisionnisme engendre aussi son contraire, le parti prolétarien.

Ci-dessous les réflexions d'un de ces communistes :

... Nous savons bien que ce parti ne se redressera pas, mais tant que rien ne se dégage de sérieux il ne sert a rien de perdre la proie pour l'ombre, et de leur donner la possibilité d'enterrer l'histoire en leur laissant l'héritage.
Par contre on peut se donner les moyens de construire sérieusement le parti de demain, pas le communisme de nouvelle génération, le parti révolutionnaire dont nous avons besoin.
Camarade on continue ce combat ensemble, un pied dedans l'autre dehors telle est la bonne stratégie. Cela s’appelle "de la contradiction "



Edité le 12-02-2013 à 00:30:09 par Xuan


Xuan
La griffe est encore là mais le costume est taillé chez Mélenchon :

"La feuille de route paraît désormais suffisamment claire pour que toutes les nuances du PCF aient décidé d'y travailler ensemble sans les déchirements du passé" , note Patrick Apel-Muller dans l'édito de l'Humanité de ce lundi spécial 36ème congrès du PCF. [ l'Humanité]

En réalité les critiques qualifiées de "problèmes d'intendance" ont été vertement rappelées à l'ordre.
La feuille de route est l'unité face à la droite et le soutien critique à Hollande, et il faut dire que la majorité du congrès suit cette voie sans sourciller.
Encore une fois l'opposition interne n'a pu entraver le "communisme de nouvelle génération" ou "communisme du XXIe siècle" , qui réinvente le travail à domicile devenu « l’hyper travail (via internet) faisant exploser les notions traditionnelles du travail en boite » , celui aussi qui réinvente la tradition social-démocrate contre laquelle se sont battus les communistes.

___________________


source : faire vivre et renforcer le pcf

Outils, socialisme, parti : un congrès de rupture ou de renouveau ?


vendredi 8 février

Le 36ème congrès est en cours. Les premiers échos confirment ce que l’expérience a montré aussi bien il y a 40 ans, que depuis le congrès de Martigues. Les discussions reflètent les interrogations des communistes, mais les votes et les décisions permettent à la direction de conforter son orientation. Aujourd’hui, si les délégués confirment la volonté des communistes de garder le PCF, la direction continue à avancer pas à pas dans la rupture avec l’histoire communiste. Dernier acte en date, la suppression de la faucille et du marteau sur la carte 2013, après l’avoir supprimé des affiches [1], de l’Humanité et des sites internet...

Pierre Laurent répète que nous sommes toujours un parti révolutionnaire... dans les conditions du XXIème siècle. Bizarrement, personne ne lui fait remarquer que les partis réformistes, les partis conservateurs, les partis fascistes font tous dans les conditions du XXIème siècle, mais en cherchant tous à garder leur filiation, leur dirigeants historiques... et que quand ils changent de nom, c’est pour mieux "changer pour que rien ne change"...

Beaucoup de délégués sont intervenus pour un vrai débat sur le socialisme. La direction botte en touche, et repousse le débat après le congrès... (!) La question de l’Europe reste taboue, la souveraineté nationale est comme les outils reléguée à l’histoire passée. Le bilan militant du Front de Gauche n’est toujours pas abordé. Il est vrai que la délégation du Front de Gauche pour laquelle était prévu un "salut du congrès au Front de Gauche" a fait un petit tour ne générant pas d’enthousiasme et est repartie sans même avoir droit à la tribune...

Ce sont les délégués qui décident... La direction aura certainement marqué des points pour une orientation politique en opposition avec l’histoire du PCF. Les délégués auront-ils pu construire des majorités pour, sur certains points, faire vivre et renforcer le PCF... ?


[1] Et même supprimé tout logo PCF dans la campagne actuelle contre l’austérité.


Edité le 11-02-2013 à 22:37:30 par Xuan


Xuan
Le site "faire vivre et renforcer le pcf" publie sous le titre Front de gauche : la direction du PCF se dévoile un document interne où est définie l'intervention du parti révisionniste dans le Front de Gauche, qui devient à présent une organisation à part entière :

"Dans ce document émanant de la direction nationale du PCF à destination des secrétaires fédéraux, il est question de structurer le Front de Gauche, car comme il est dit dans ce texte, "ce n’est plus seulement une alliance électorale, il s’agit donc d’un mouvement" . Et à ce titre, il lui faut donc des formes d’organisation pérennes, des cadres, un Conseil National, etc... L’objectif de la direction se dévoile petit à petit. Aujourd’hui, ils pensent peut-être avoir fait l’essentiel du chemin et passent à une étape supérieure de la liquidation du PCF. Mais y-a-t-il encore suffisamment de répondant en son sein pour l’éviter ?"
Xuan
P« C » F ou Front de Gauche ?


Dans le fil arracher la classe ouvrière au révisionnisme, le 22 janvier, je reprenais la lettre de Pierre Maury - ancien FTP - où il s'indignait de voir remplacer la faucille et la marteau par le logo du Front de Gauche. Le site "faire vivre et renforcer le pcf" publie cette lettre ouverte à Pierre Laurent accompagnée d'une contribution au congrès.
J'avais déjà commenté cette lettre ainsi : "Le mécontentement et l’écœurement des militants sincères du parti révisionnisme se manifestent de plus en plus ouvertement alors que celui-ci se fond dans le Front de Gauche comme les trotskystes se sont fondus dans le NPA."
Alors que Pierre Maury a soutenu le texte officiel préparatoire au congrès, sa réaction est significative d'un tournant : "L’histoire retiendra de vous que probablement vous aurez été les fossoyeurs du parti communiste Français"

des jumeaux siamois

Jusqu’ici le parti révisionniste conserve une expression propre qui le distingue du Front de Gauche, mais cette expression n’a de spécifique que sa signature.
Par suite de l’abandon du centralisme démocratique, il a laissé s’exprimer en son sein toutes les tendances possibles, de sorte qu’il n’y a pas davantage de diversité politique entre le Front de Gauche et lui qu’au sein de ses partenaires et que dans ses propres rangs.
Le Front de Gauche ne constitue alors plus une alliance mais une nouvelle expression politique parallèle au parti révisionniste, et les deux ne font plus qu’un même s’ils portent un nom différent.
Cependant le Front de Gauche ne peut pas rester à l’état de force politique abstraite, de formation politique virtuelle, mais doit nécessairement trouver une forme organisationnelle et devenir un parti à part entière.
Dès lors la cohabitation de deux partis siamois, développant en parallèle la même ligne politique, accaparant doublement les efforts financiers et militants et posant un sérieux problème d’expression démocratique, remet en question l’existence même du parti révisionniste parce qu’elle est le prélude à sa fusion dans le Front de Gauche.

la transformation révisionniste

Le Front de Gauche avait soulevé un enthousiasme populaire. Mais après la douche froide du résultat électoral, il reste que le bilan comptable - l’élection d’un adversaire de classe sans contrepartie - est un échec pour tous ceux qui l’ont soutenu.
La ligne révisionniste qui en est à l’origine, et qui remonte déjà à Waldeck Rochet* sous différentes versions, transformait la tactique électorale communiste en stratégie de prise du pouvoir par les élections. C’est elle qui a conduit aux diverses alliances aboutissant à mettre au pouvoir Mitterrand puis Hollande.
Mais la fusion du P « C »F et du Front de Gauche pourrait clore cette dérive de la même façon que l’URSS a pris fin au terme d’une restauration engagée dès Khrouchtchev, par la négation de la négation du Parti Communiste et sa transformation en Front de Gauche .
Sans pratiquer l’amalgame, l’opération Front de Gauche présente quelque similitude avec la création du NPA alias Ligue Communiste Révolutionnaire : on met son drapeau dans la poche et on se dissimule dans une organisation « de masse » au nom passe-partout, comme un caméléon.
Bien sûr les drapeaux rouges sont toujours là, mais le dernier abandon est consommé au terme de cette fusion : le nom de « parti communiste ».

le révisionnisme est anti-communiste

L’abandon du nom communiste n’est pas anodin, même si sa ligne n’est plus révolutionnaire. C’est aussi l’expression d’une honte, celle de R. Hue devant le Livre noir de S.Courtois, la honte des esclaves devant leurs bourreaux.
Et quand le « parti de la classe ouvrière » affiche la honte du marxisme-léninisme devant les caméras, les prolos deviennent des Deschiens, une sommité de l’économie comme P. Simonnot se paie le luxe de « réfuter » le Capital avec une règle de trois.
C’est à pleurer de voir un tel reniement et un tel abaissement.

dans quel sens va l'histoire ?

Or tout cela est devenu bien anachronique. Contrairement aux prédictions des oracles réactionnaires, l’histoire n’a pas pris fin, elle poursuit sa route inexorablement et ce sont les économistes bourgeois qui pédalent dans le vide, potassent leurs bréviaires et n’y trouvent que des prières ou des imprécations envers la Chine et les émergents, regardent s’accumuler les milliers de milliards comme un défenestré voit défiler les étages, tandis que leurs courtisans chantent skyfall.

Seulement ça ne suffit pas pour renverser l’Etat et créer une nouvelle société socialiste.
Il nous faut en priorité un authentique parti communiste marxiste-léniniste, et qui bombe le torse.
Il nous faut une proletpride , il faut s’emparer de la théorie, lire et relire le capital, étudier l’économie moderne avec cette méthode, déchiffrer les appétits impérialistes – notamment ceux de notre pays puisque notre premier ennemi est dans la place - et leur traductions dans les relations en Europe, toutes les relations et pas seulement deux ou trois industries, la PAC, les flux financiers, et la situation réelle de notre population dans sa diversité.

Pour le moment nous sommes comme des enfants qui répétons les gestes des adultes sans en comprendre la gestation. Nous avons les uns et les autres trop usé de tuteurs, livrés à nous-mêmes le moindre vent nous plie.
On a beaucoup de travail devant nous avant de prétendre instaurer le socialisme, mais l’avenir pousse. Nos questions porteront leurs fruits.


* En 1965, Waldeck Rochet appela à voter Mitterrand
Xuan
Je signale également l'article publié sur le même blog et mis en ligne ici dans le sujet sur le 18e congrès du PCC puisque cet article fait un pont entre les deux congrès.


Edité le 22-12-2012 à 23:38:11 par Xuan


Xuan
Le blog « faire vivre et renforcer le PCF » fait ici le point sur les débats préparatoires au 36e congrès.

Ce texte, que m’a communiqué un communiste adhérent du parti révisionniste, est le résultat d’une contribution collective.
Nous ne croyons pas en la possibilité de pouvoir redresser le parti devenu révisionniste à partir des années 60.
Mais nous devons aussi être conscients de leur volonté de donner à la classe ouvrière un parti indépendant des partis bourgeois, de lutter pour établir le socialisme en France et in fine pour la société communiste.
Nous devons comprendre aussi que le processus de ces critiques n’est ni uniforme ni linéaire.
Il en est de même du processus d’unité – critique – dans nos propres rangs pour mettre fin aux groupes, au sectarisme et à l’esprit liquidateur.
De l’extérieur nous avons la tâche de leur apporter avec modestie notre propre expérience de la lutte contre le révisionnisme moderne, afin de créer l’outil indispensable de la révolution, un authentique parti communiste.


36ème congrès : Quel avenir pour le PCF ?


Les résultats nationaux et départementaux du vote des communistes pour le choix de la base commune sont maintenant connus et nous pouvons en faire une première analyse :

• Avec 63.033 inscrits le parti perd 5.043 cotisants depuis le vote de 2011 pour le candidat aux présidentielles, 14.067 cotisants depuis le 34ème congrès et 36.184 depuis le 33ème.
• Avec 34.170 votants, ce vote a mobilisé 13.969 communistes de moins que le vote de 2011 pour le candidat aux présidentielles, 5.298 communistes de moins qu'au 34ème congrès et 10.648 de moins qu'au 33ème congrès.
• Au final, au regard des 130.000 communistes annoncés, la participation atteint 26,82%. Presque 3 communistes sur 4 n'ont donc pas participé à ce vote.

Ces premiers chiffres, cotisants et participants, indiquent que l'affaiblissement des forces organisées du PCF se poursuit.
Il faut certes tenir compte que les textes ont été envoyés 10 jours à peine avant le vote dans un document de 75 pages, mêlant contributions et textes alternatifs. Beaucoup de communistes n'ont pas eu le temps de lire ces documents. Beaucoup ne les ont pas encore reçus.

La direction nationale et une grande partie des directions départementales ont contribué à dévaloriser la démarche de choix de base commune, stigmatisant les textes alternatifs, multipliant les démarches administratives sur la légitimité de leurs signataires, refusant d'ouvrir le débat sur le contenu.

Tout cela a favorisé la non participation et le vote pour le texte du Conseil national qui avait été rendu public dès la mi-octobre et bénéficiait du statut officiel.

Cet affaiblissement des forces organisées du PCF est le principal enseignement des résultats. Il traduit que des communistes continuent de manière significative de quitter le PCF ou de s'en mettre à la marge et il révèle la fragilité et le caractère conjoncturel du renforcement médiatique engendré par la présidentielle.

Le texte proposé par le Conseil national du PCF, « Il est grand temps de rallumer les étoiles - Humanifeste du Parti communiste à l'aube du siècle qui vient » , a été adopté avec 73,15% des suffrages exprimés soit 24.597 voix, 2.622 voix de plus qu'au 34ème congrès qui suivait le désastre des 1,9% des présidentielles, mais perdant 2.801 voix sur le 33ème et 6.830 sur le 32ème.

Ce résultat conforte évidemment la direction dans la poursuite de sa stratégie. Mais ce vote est en même temps l'expression d'orientations et de préoccupations diverses, voire contradictoires. De nombreux communistes ont voté sans enthousiasme, considérant qu'il faudrait modifier largement ce texte et que des éléments des textes alternatifs devaient être pris en compte.

Les 3 textes alternatifs ont ensemble obtenu plus d'un quart des voix avec 26,85% et 9.026 voix (moins 5.288 sur le 34ème congrès, moins 2.258 sur le 33ème, retrouvant le niveau du 32ème congrès en 2003).

• Le texte alternatif n°1 a obtenu 11,08% (dans une configuration politique comparable, le texte "Fiers d'être communiste" avait obtenu 13,5% en 2006) ;
• Le texte alternatif n° 2, « Combattre l'austérité, en finir avec le capitalisme », a obtenu 9,95% (ce courant La Riposte avait obtenu 14,9% en 2008) ;
• Le texte alternatif n° 3, « Un parti résolument communiste dans l'affrontement de classe, ni abandon, ni effacement », a obtenu 5,82% (dans une configuration politique comparable, le texte "Remettre le PCF sur les rails de la lutte des classes" avait obtenu 8,22% en 2006).

Certes, ce résultat est en recul par rapport au 34ème congrès. Cela n'a rien d'étonnant. La direction du parti a surfé sur le résultat rassurant de Mélenchon à la présidentielle et sur la confiance de nombre de communistes soulagés que le PCF n'ait pas été absorbé dans l'opération Front de Gauche, sans compter le manque de temps et de débat qui a caractérisé cette première phase du congrès.

La nouvelle carte PCF, où le logo de la gauche européenne se substitue à la faucille et au marteau sans que les communistes aient été consultés sur ce point, montre pourtant que l'autonomie du PCF reste un combat à mener. On comprend que la référence aux étoiles dans le texte de la direction n'était pas littéraire mais bien politique, un choix politique pro-européen fondamental pour la direction du parti.
Le résultat obtenu par les trois textes dans des conditions difficiles, témoigne que de nombreux communistes ne se satisferont pas de « Rallumer les étoiles » et pèseront au congrès pour faire bouger les lignes.

Avec 11,08%, notre texte est le premier des textes alternatifs. Il fait ses meilleurs résultats dans le Pas-de-Calais où il est devant la base commune, dans l'Orne, le Rhône, l'Hérault, la Saône-et-Loire, l'Eure et le Var.

Nous avons fait le choix du courage politique en mettant dans le débat des idées et propositions qui tranchent avec la stratégie actuelle du PCF. La violence du capitalisme, la crise sociale et politique, la guerre présente dans de nombreux pays, tout cela appelle à un combat communiste renouvelé et à un débat stratégique audacieux.

La discussion va se poursuivre dans les assemblées de cellules, conférences de section et départementales et nous allons y prendre toute notre part.

L'actualité sociale et politique peut encore bousculer les plans préétablis et nous ne doutons pas que bien des idées du texte "Unir les communistes" vont être au cœur du débat sur la résistance nécessaire à l'Union Européenne, sur les nationalisations et la perspective du socialisme comme réponse à la violence du capitalisme, sur l'autonomie nécessaire du parti communiste...

Le débat sur la modification des statuts revêt une importance primordiale pour l'avenir du PCF. Nous appelons les communistes à s'en emparer et à faire de l'existence, de l'autonomie et du renforcement des organisation de base que sont la cellule et la section, une priorité.

Plus que jamais nous sommes déterminés à faire vivre et renforcer le PCF et à unir les communistes dans leur parti sur un projet clairement identifié.

Caroline Andréani, membre du CN, Seine-Saint-Denis, section d'Aubervilliers
Paul Barbazange, membre du CN, Hérault, secrétaire section de Béziers
Floriane Benoit, membre du CN, Isère, secrétaire section de Fontaine
Pascal Brula, Rhône, section de Lyon
Robert Brun, Drôme, section de Romans
Marie-Christine Burricand, Conseillère générale, membre du CN, Rhône, section de Vénissieux
Aimé Couquet, Hérault, section de Béziers
Marie-Christine Eigeldinger, Membre du CD du Rhône, Rhône, secrétaire de section de Saint-Fons
Guy Jacquin, Ain, section de Bourg
Jean-Jacques Karman, Conseiller général, membre du CN, Seine-Saint-Denis, section d'Aubervilliers
Armand Lecoq, Hérault, section de Béziers
Bernard Le Mee, Rhône, section de Villeurbanne
Jean-Pierre Meyer, membre du CN, Var, section de Sanary
Pierre-Alain Millet, adjoint mairie, Rhône, section de Vénissieux
Pasquale Noizet, membre du CN, Paris, section du XXème
Alain De Poilly, membre du CN, Val-de-Marne, section de Fontenay-sous-Bois
Gilles Questiaux, Paris, section du XXème
Gilbert Rémond, Rhône, section de Vaulx-en-Velin
Jean-Louis Rolland, Charente-Maritimes, section de La Rochelle
Eric Ruiz, Eure, membre du CD
Laurent Santoire, Seine-Saint-Denis, section de La Courneuve
Fabrice Selingant, élu de Montargis, Loiret, section de Montargis
Bernard Trannoy, Gironde, Section Bassin d'Arcachon
Danielle Trannoy, Gironde, Section Bassin d'Arcachon
Serge Truscello, membre du CD du Rhône, secrétaire section de Vénissieux
Xuan
Ci-dessous cette contribution fait un constat lucide de la dérive révisionniste mais se place encore dans la perspective d’un amendement possible, alors que le parti révisionniste est en voie d'auto-dissolution dans le Front de Gauche.

Le triomphe de la ligne révisionniste dans le P « C » F dans les années 60 ne permettra aucun amendement d’aucune sorte car « démocratiquement » la majorité de ses adhérents l’approuvent.

Il n’y a pas d’autre issue que la création d’un nouveau parti.

Il faut compter sur nos propres forces, aussi ténues soient-elles, mettre sur le tapis nos accords et nos désaccords franchement et sans ressentiment, pour nous engager sur la voie du marxisme-léninisme dans la France d’aujourd’hui.

Source : Faire vivre et renforcer le PCF

Les communistes PCF au milieu du gué


Le vote sur les textes soumis à l’appréciation des militants est tombé : 75% des exprimés pour le texte de la direction sortante et 25% pour les autres textes pratiquement semblables sauf sur l’Europe à quelques nuances près.

La direction annonce 63.000 inscrits à jour de cotisations, alors que paraît-il nous étions 130.000.
Plus de 50% d’abstentions sur 63.000. La démocratie est donc particulièrement perdante dans ce parti qui se prétend mieux que les autres en ce domaine.
Énormément de camarades ont reçu les textes très tard sans pouvoir les lire et les analyser, d’autres ne les ont même pas reçu, quand à la discussion sur les textes pratiquement aucune direction de section et encore moins de cellules n’en a discuté par manque de temps et d’organisation.
Cette méthode rapide de vote qu’a voulu la direction sortante, l’a favorisé car beaucoup d’adhérents ayant voté sont relativement suivistes pour ne pas "faire de peine" aux dirigeants actuels.
Cette consultation n’est donc pas validable malgré les arguments du camarade qui analyse le vote dans l’Huma d’aujourd’hui.
C’est dramatique pour cette préparation de congrès.
De plus nous recevons une nouvelle carte d’adhérent pour 3 ans avec le sigle PCF-PGE (parti de la gauche européenne) sans que les camarades aient été informés précédemment.

On est ainsi bien loin de la "faucille et du marteau", de l’internationale communiste en se refermant sur l’Europe capitaliste, alors que des partis communistes se développent en Amérique latine, en Asie, y compris au moyen-orient et en Afrique.

Nous allons donc préparer le congrès sur la base du texte "allumer les étoiles" qui a une conception "humaniste" et non révolutionnaire. Les camarades qui ont préparé ce texte très ésotérique, très ONG, sans formuler une réflexion stratégique sur le "capitalisme à l’agonie" qui ravage tout le système social français et européen, ne voient pas ou n’ont pas vu le désastre qui s’annonce, organisé par les capitalistes avec méthode et une lutte de classe sans merci, préparant ainsi des dictatures qui mettront l’humanité à feu et à sang.

Ce texte qui prononce 28 fois le mot "capitaliste" au lieu d’Anti-libéral du dernier congrès est en progrès dans les mots mais incompréhensible sur la "visée communiste" et le programme révolutionnaire indispensable pour contrer la stratégie contre-révolutionnaire du capital et de ses valets cupides.

Son acceptation de l’Europe actuelle au nom de la lutte pour l’Europe sociale est une erreur stratégique majeure, car sans notre monnaie et notre souveraineté nationale, nous ne pourrons rien faire pour sauver et développer notre économie et notre système social.

De plus notre slogan "Prenez le Pouvoir" que nous adressons au peuple est une galéjade sans nationalisations, coopératives et associations dirigées par les travailleurs eux-même et non par des "apparatchiks" désignés par les pouvoirs en place, élus ou non élus. La propriété collective des moyens de production et d’échange qui mettra à bas le capitalisme et sa logique du profit maximum n’est même pas mentionnée pour une stratégie de combat efficace pour les salariés et particulièrement pour la classe ouvrière.

Vraiment ce texte devra être amendé dans un sens révolutionnaire, non pas pour "allumer les étoiles" mais dans le sens d’une lutte de classe sans merci et sans compromis avec la bourgeoisie rapace et sanguinaire.
Mobiliser le peuple sur la base d’une "astronomie poétique", même écrite par Apollinaire, n’aide pas à cette mobilisation révolutionnaire.

Les textes bien sûr n’engagent pas le terrain dans la pratique, ils ne sont qu’une "rêverie" de dirigeants pour justifier leur pouvoir et permettre aux militants de justifier leur militantisme quotidien dans une "bible" ordonnancée pour trois ans et ainsi justifier une place très majoritaire aux communistes dirigeants sortants.
On ne pourra pas atteindre l’objectif de 200.000 adhérents en trois ans avec ce texte rempli de poncifs, de répétitions ennuyeuses, avec une stratégie peu visionnaire, sans valeur révolutionnaire et avec un marxisme bégayant.

De même pour le Front de gauche et les rapports avec le PS nous avons besoin d’un approfondissement programmatique avec le FDG et une rupture totale avec le PS en tant que parti social-libéral.
Le FDG stagne malgré le ralliement de 8 organisations, de plus des désaccords électoraux créent des tensions sur les candidatures avec des votes dit majoritaires qui démobilisent les militants et désarçonnent l’opinion par une abstention accrue et permanente.

Notre rapport au PS est un compromis bâtard qui ne permet pas au PCF de se renforcer et de bâtir une vraie alternative au capitalisme qui entraîne le pays vers le chaos économique et social. Il faut absolument rompre avec ce parti bourgeois qui trompe sans cesse le peuple pour gérer au mieux le système capitaliste que la droite lui transmet en alternance au fil des élections truquées par un discours de changement qui n’est jamais assuré.

Et je pourrai énumérer pendant des pages les manques, les détours, le travail intellectuel marxiste en régression, les stratégies gestionnaires dans les collectivités locales, le manque d’imagination dans le combat de classe, la faiblesse de nos interventions dans les médias de masse.
La grave crise du capitalisme qui ravage l’Europe exige une clarté politique, une stratégie de lutte de classe offensive, des propositions programmatiques adoptées par le peuple, une coordination des luttes au niveau national et international.
Si nous pensons que la bourgeoisie a fait son temps historique, il nous faut donc tout faire pour la supprimer en tant que classe, le plus vite possible, car il en va de l’avenir de l’humanité et particulièrement de notre pays révolutionnaire par l’exemple de 1789 et de la commune de Paris.
"Allumer les étoiles" pour quel projet de société ? Humaniste ou révolutionnaire ?


Bernard Sarton, section d’Aubagne

P.S. J’ai voté pour le texte alternatif N°1. Les deux autres étant aussi valables, sauf pour l’Europe dans le texte 2....
Xuan
Les nouvelles cartes du PCF sont arrivées. Elles sont désormais les cartes du "PCF-PGE" (c'est écrit dessus)...
 
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