Xuan a écrit : Que ces victoires soient temporaires et remises sans cesse en question, c'est connu et il n'y a aucun débat là-dessus. Mais affirmer par là qu’il n’y aura jamais de victoire c’est sous-estimer la capacité de la classe ouvrière de porter des coups au patronat et ça ne correspond pas aux faits. |
Xuan |
![]() 1 -
D’accord avec toi jusqu’à un certain point : Les revendications formulées par les masses ne sont pas isolées de l’influence réformiste, par exemple la revendication de nationalisation face aux fermetures d’entreprises. Par conséquent on n’a pas à se substituer aux masses pour formuler les revendications mais il est légitime de privilégier certaines revendications par rapport à d’autres et d’expliquer nos raisons. De même il est légitime de préconiser des augmentations uniformes par rapport à celles au pourcentage, etc. 2 - Sur les revendications réalisables et irréalisables, il est faux de dire que les réformistes « formulent des revendications qui promettent des résultats tangibles » . Le « contrôle des salariés sur les conseils d’administration » , les « droits nouveaux » , la « sécurité sociale professionnelle » ou encore le salaire mutualisé géré par les salariés, qui est avancé dans la contribution des cheminots de Montparnasse (et publiée par le FSC) démontrent que les dirigeants réformistes, les dirigeants révisionnistes et même des militants du courant de « lutte de classe » influencés par les premiers peuvent fort bien avancer des revendications parfaitement illusoires et irréalisables dans la situation actuelle. Elles servent en fait à évacuer les revendications immédiates les plus urgentes comme l’augmentation des salaires ou le maintien de l’emploi qui elles, nécessitent des luttes de classe acharnées. 3 -
Lénine parle des "petits succès" et non d'échecs systématiques.
Personne ne prend les travailleurs pour des cons en les encourageant à se battre, y compris contre les licenciements. Et effectivement des victoires sont possibles. Sinon on n'a plus qu'à aller se coucher en attendant le grand soir. Que ces victoires soient temporaires et remises sans cesse en question, c'est connu et il n'y a aucun débat là-dessus. Mais affirmer par là qu’il n’y aura jamais de victoire c’est sous-estimer la capacité de la classe ouvrière de porter des coups au patronat et ça ne correspond pas aux faits. 4 - La lutte contre les licenciements doit être liée à la révolution prolétarienne, c’était un peu ma question soit dit en passant. L’article « tous ensemble » pour quoi, comment ? ne dit rien sur l’objectif final, le remplacement du capitalisme par le socialisme, ou bien il vraiment est trop allusif. C’est une critique qu’on peut lui faire, mais parler de mépris des masses c’est injustifié. |
gorki |
![]() Les réformistes connaissent eux parfaitement, ces mécanismes de démobilisation dont ils savent se servir parfaitement... EN PREMIERS LIEUX, ILS FORMULENT LES REVENDICATIONS QUI PROMETTENT DES RÉSULTATS TANGIBLES, POUR ENSUITE SE SUBSTITUER AUX MASSES ? TOUJOURS DÉFAITES ET MAINTENUES DANS UN ATTENTISME SERVANT A JUSTIFIER DE LONGUES PÉRIODES DE NÉGOCIATIONS SANS PRINCIPES ... LES MILITANTS SE RÉCLAMANT DE LA LUTTE DES CLASSES ÉCONOMIQUE PROCÈDE DE LA MÊME MANIÈRE, ILS FORMULENT EUX AUSSI LES REVENDICATIONS, QUI PAR CONTRE ELLES NE PROMETTENT PAS FORCEMENT DES RÉSULTATS TANGIBLE MAIS ENGAGENT A DES LUTTES PLUS DURES, QUI ELLES ABOUTISSENT RAREMENT ET QUI VIENNENT ALIMENTER LE DÉFAITISME DES MASSES... TERREAU OU PROSPÈRE LE RÉFORMISME CONTRE LEQUEL ILS PRÉTENDENT LUTTER, AVEC PLUS OU MOINS DE BONNE FOI... Ainsi La boucle est bouclée... et cela dure depuis des décennies en France, en raison de ce que ces poisons que sont l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme-révolutionnaire ont une forte influence dans le mouvement révolutionnaire en générale et dans tous ce qui aujourd’hui se réclament du communisme, y compris chez les « ML » comme à VP par exemple. Le rôle des communistes n’est pas de se substituer aux masses pour formuler les revendications, mais de profiter des moments de luttes de classes exacerbés, en se plaçant aux avant postes pour avancer leur programme d’avenir en apportant à la classe ouvrière aux travailleurs en général le morale nécessaire pour affronter les immanquables défaites qui du même coup deviennent nécessairement provisoires dans les esprits ; alors que le réformisme pousse les masses à la démoralisation et au fatalisme. LE POINT COMMUN LE PLUS COURANT ENTRE LE MILITANT RÉFORMISTE ET LE MILITANT DIT DE LUTTE DE CLASSE, C’EST LEUR MÉPRIS DES MASSES TOUJOURS CONSIDÉRÉES JAMAIS PRÊTES... ET RESPONSABLES DE LEUR PROPRES DÉFAITES. Lénine : « Celui qui combat pour le tout, pour la victoire complète, ne peut que veiller à ce que des petits succès ne lient pas les mains, ne détournent pas de la voie tracée, n’entraînent pas l’oubli de ce qui est relativement éloigné et, sans lequel, tous les petits succès ne sont que vanité des vanités. ». Alors ma réponse c’est : ici ici Edité le 24-02-2013 à 16:53:27 par gorki |
Xuan |
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gorki |
Xuan |
![]() Mardi 12 février 2013 "Tous ensemble" pour quoi, comment ? ![]() 600 à 700 venus en cars depuis Amiens avec les camarades de Goodyear, dont des militants de Valeo, de Dunlop, de Bridgestone (Béthune) qui avaient rejoint les ouvriers de l’usine sur le parking. Et puis des dizaines de camarades venus en délégation de toute la France, quatre d’Arcelor Mittal (bien visibles avec leur tenue de feu et leurs fumigènes !), une dizaine de Fralib, une vingtaine de Presstalis, une dizaine des Trois Suisses (Licenci’elles), des camarades d’Exxon Mobil, de Total, de SANOFI, de Renault, le passage d’une très grosse délégation d’une soixantaine de grévistes de PSA, avec Agathe Martin (menacée de licenciement) et Jean-Pierre Mercier, de Faurecia, et on en oublie certainement. Ah, non, on n’oublie pas le représentant de la Fédération de la Chimie (FNIC) seul officiel de la CGT à s’être déplacé, l’honneur est sauf. Grosse majorité de CGT, normal, mais une présence significative et bien visible de SUD Chimie et Solidaires. ![]() Enfin, ce qui n’a pas changé, c’est le bombardement d’œufs qu’ils ont subi, pas bien méchant, mais ça réconforte ! Une nuée de journalistes – les vautours (« Goodyear : le torrent de boue des vautours et des larbins »). Beaucoup de militants aussi, de toutes tendances de la gauche et de l’extrême-gauche, Besancenot, Xavier Mathieu, des élus PCF, écharpe en bandoulière – tiens pas Mélanchon ? Ce qu’il y avait de notable parmi tous les ouvriers présents, c’est le fort sentiment de la nécessité d’être ensemble, dans la même galère, avec le même ennemi en face de nous – patronat et gouvernement réunis comme d’habitude main dans la main, Hollande à la suite de Sarkozy. De ce point de vue, le discours de JP Mercier venu apporter la solidarité des PSA était clair et offensif. Des camarades se sont déplacés de l’autre bout de la France, chiffonnés dans les trains de nuit, dans des heures de voiture. Ils sont venus à quelques uns, en délégations, mais pas pour du « soutien » aux Goodyear, ils sont venus pour affirmer haut et fort face aux medias-vautours, face aux responsables politiques et syndicaux que maintenant, c’est « tous ensemble » que ça se joue. Vieille revendication du mouvement ouvrier, le « TOUS ENSEMBLE » ressurgit une nouvelle fois des décombres des particularités et de la division entretenues par les réformistes qui ne craignent qu’une chose, la mise en cause générale de cette société d’exploitation. Ce même matin, dans les assemblées d’enseignants en grève à Paris, l’idée d’aller rejoindre les Goodyear avait été débattue, preuve que ça s’élargit, au-delà de l’emploi, au-delà du mouvement ouvrier, le Tous ensemble contre un gouvernement anti-populaire… Mais, comme le disaient nos camarades de Mac Cormick en 2009, « il faut passer de la colère de classe à la conscience politique de classe » (voir l’appel du syndicat CGT en septembre 2009). C’est là que le bât blesse en ce moment comme hier. Tout le monde parle du « tous ensemble », mais rien ne se fait pour le construire, on est bien loin de la démarche organisée des Lu-Danone en 2001. Il n’y a personne pour proposer, regrouper, organiser. On retrouve les mêmes difficultés, dans un contexte nouveau, qu’en 2009-2010 («TOUS ENSEMBLE avec les Total à la Défense le 8 mars »). > Première difficulté : un gouvernement de gauche, on en pense quoi ? Car ça a fait du chemin, mais ce n’est pas encore clair. Nombre de nos camarades pensent encore que ce sont des « amis qui se trompent », des trop mous auxquels il faudrait mettre un coup de pression, que quand même, on ne peut pas dire que c’est pareil que Sarkozy. Là dedans, bien sûr les militants politiques PCF et plus largement à l’extrême-gauche font des ravages pour nuancer, affaiblir la critique, dévoyer, détourner la colère. L’unité ne pourra se faire que sur la base : « ce sont des ennemis qui se cachent », « la gauche c’est comme la droite ». > Deuxième difficulté : Tous ensemble, mais POUR quoi ? Pour quelles revendications ? C’est encore la confusion. En ce moment, sous l’égide de Fiodor Rilov (Front de Gauche) avocat des Goodyear, Faurecia, Licenci’elles, la proposition c’est la fameuse « loi pour l’interdiction des licenciements boursiers » (voir l’article du blog sur le sujet, ICI). Une loi qui exclue d’entrée 93% des entreprises concernées (sur 60 448 défaillances d'entreprises recensées par la Banque de France d'octobre 2011 à octobre 2012, 56 000 concernaient les entreprises de moins de 250 salariés), ça va pas être facile de construire l’unité sur cette base, ça va pas être facile à expliquer aux prolétaires ! Ensuite, cette loi, on la demande à qui ? A Hollande pour qu’il « tienne ses promesses » ? Mais comme aimait à le rappeler le comique Charles Pasqua, « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »… et cela renvoie au point 1, comment apprécie-t-on ce nouveau gouvernement ? Si l’on considère que ce sont des ennemis qui se cachent, on est clairs, lucides, on ne réclame rien, pas plus qu’à Sarko et on organise l’offensive. « Tous ensemble », pour quoi, comment ? Le sujet est plus politique que jamais. Dans nos syndicats, nous sommes obligés de faire de la politique, d’éclairer, de débattre. Sinon, on n’avancera pas. On passera d’une journée de rassemblement à une autre (le 7 mars après le 12 février...), même radicale, même avec bombardement d’œufs, on n’avancera pas, à l’image des journées d’action en pointillé des confédérations, qui au final ne gagnent rien d’autre que la défaite et le découragement. Tous ensemble contre nos ennemis, les bourgeois du patronat et du gouvernement, Valls, Parisot, Hollande ou autres ! Tous ensemble sur NOS revendications d’ouvriers, de prolétaires, de travailleurs, sans nous soucier de l’intérêt de l’entreprise ou de la nation ! Dans un premier temps, il est de la responsabilité des camarades les plus avancés de proposer un cadre pour se retrouver, pour débattre sans esquiver les questions politiques, pour organiser et proposer, un peu comme en 2001 avec les Lu-Danone. Déjà, on y verrait un peu plus clair ! ________________________________________ Débat vite fait sur quelques revendications actuelles… « Aucune usine ne doit fermer ! Partage du travail entre toutes les usines ! » Ce mot d’ordre a l’avantage de refuser les restructurations et de revendiquer la diminution du temps de travail, c’est très bien. Il a l’inconvénient de partir de la production et pas de l’intérêt ouvrier, et donc d’ouvrir la porte à toutes les thèses réformistes sur la « défense de l’emploi industriel »… (voir ICI) « Un CDI pour tous » . Ce mot d’ordre a l’avantage de partir de l’intérêt ouvrier, au moins c’est clair, de permettre l’élargissement du combat aux précaires. Il a l’inconvénient de donner l’impression d’accepter les restructurations capitalistes telles qu'elles ont lieu avec des reclassements. « Interdiction des licenciements » . Nous parlons là du mot d’ordre brut, et pas de la version pourrie et déformée proposée par certains. L’intérêt du mot d’ordre, c’est de montrer que l’emploi, c’est une question politique. L’inconvénient, c’est qu’il laisse planer toutes les illusions sur le gouvernement à qui on s’adresse, et ouvre la porte à toutes les versions édulcorées et réformistes… « Travailler tous, travailler moins, travailler autrement » , c’est le mot d’ordre que nous portons en ce moment. Il remet globalement en cause l’exploitation, en partant du point de vue ouvrier. Question néanmoins : est-ce un mot d’ordre réaliste, réalisable dans la société actuelle ? Et ainsi de suite. On se rend compte qu’aucune revendication n’est parfaite, qu’elles sont toutes à double sens quelque part, et qu’en fait, ces revendications n’ont de sens que portées par un combat global qui fait le tri et laisse de côté les interprétations fausses et réformistes. C’est bien cela l’enjeu d’aujourd’hui : donner du sens à ce combat global, politique, du sens au « TOUS ENSEMBLE ! » |