| | | | | robertbibeau | Militant de valeur | 280 messages postés |
| Posté le 09-07-2014 à 15:13:55
| robertbibeau@hotmail.com http://www.les7duquebec.com/7-au-front/manifeste-du-parti-ouvrier-5/ Nous poursuivons la publication d’une série de neuf (9) articles portant sur quatre questions fondamentales pour le mouvement ouvrier mondial : 1) D’abord, nous avons traité des questions du sectarisme-entrisme-dogmatisme cette maladie sénile du gauchisme. Paru ici http://www.les7duquebec.com/7-au-front/manifeste-du-parti-ouvrier-1/ et ici http://www.les7duquebec.com/7-au-front/manifeste-du-parti-ouvrier-2/ et ici http://www.les7duquebec.com/7-au-front/manifeste-du-parti-ouvrier-3/ 2) En prolongement du sujet précédent – nous avons abordé la question de l’unité du mouvement ouvrier. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/manifeste-du-parti-ouvrier-4/ 3) Nous présentons aujourd’hui les instances de la lutte de classe : l’instance économique (le fondement), l’instance politique (décisive) et l’instance idéologique (préalable). 4) À l’approche du 97e anniversaire de la Révolution d’octobre nous présenterons nos réflexions. ********* CHAPITRE 3 : LES TROIS INSTANCES DE LA LUTTE DE CLASSE La lutte de classe dans l’instance économique Sous l’impérialisme moderne la lutte des classes antagonistes (le prolétariat et la bourgeoisie) et des autres classes subsidiaires se développe à trois niveaux, ou, si vous préférez, sous trois instances différentes et concomitantes, intimement interdépendantes. D’abord, elle se déroule quotidiennement au niveau économique, c’est la lutte spontanée de résistance ouvrière dont la lutte gréviste pour maintenir les conditions d’exploitation de la force de travail à des niveaux tolérables et pour maintenir le pouvoir d’achat et les conditions de reproduction de la force de travail à des niveaux socialement acceptables. Évidemment, dans les pays impérialistes avancés, une portion de la petite bourgeoisie et de la classe ouvrière industrielle bénéficient occasionnellement de conditions de vie supérieures et cela suffit pour les faire rêver d’éternité et les amener à mythifier la réalité, leur faire croire que la vie est plus aisée qu’envisagé. Un jour un crash boursier (1929), bancaire (1980 et 2008) ou une guerre (1914-1917 et 1939-1945) se charge d’effacer ces avancées salariales et sociales éphémères, payées à même les surplus de plus-value confisqués aux ouvriers des pays impérialistes dominés et néo-colonisés. Cette éphémère prospérité a été créée de manière inflationniste par le crédit bancaire incontrôlé, les budgets déficitaires et les dettes souveraines des États surendettés qui tôt ou tard vont implosés. Depuis 2008, une telle conjoncture se dessine et vous observez l’agitation frénétique des frères convers petits-bourgeois et de leurs amis de l’aristocratie syndicale et celle des «requins» de la finance qui s’agitent pour effacer ces souvenirs amers de la mémoire de la plèbe ouvrière. Tout ceci après avoir salué la fin de la lutte des classes et la mort de Marx et du Capital qui serait obsolète alors qu’au contraire jamais ces thèses n’ont été autant d’actualité. Aujourd’hui, la petite bourgeoisie universitaire à la tête de l’aristocratie syndicale et de toutes les factions de la petite bourgeoisie en déroute (en voie de paupérisation) reprend du service et jure ses grands dieux que la situation présente est bien différente qu’en 1970-1985 – qu’il faut faire preuve d’imagination créatrice et surtout éviter le dogmatisme, parce que la théorie du socialisme scientifique, du matérialisme historique et dialectique et la méthode marxiste et la méthode léniniste doivent être bizutées afin de les adapter aux nouvelles psalmodies de ces chantres du capitalisme «réformé» qu’ils souhaitent tellement sauvegardé (!) En régime capitaliste, au stade impérialiste moderne, la lutte de classe sur le front économique n’est jamais terminée – jamais définitivement gagnée – elle va de flux en reflux selon la conjoncture économique. Que 30 000 mineurs sud-africains fassent grève pour des salaires légèrement supérieurs et le grand capital international – les multinationales minières et leurs succursales – attaquent les salaires des ouvriers des pays développés où le minerai (platine, or, étain, diamant, terre rare) est traité et transformés pour des marchés où les prix seront soufflés à moins que les concurrents des monopoles miniers sud-africains (concurrents chinois éventuellement) n’en profitent pour diminuer leurs prix, faire ployer le conglomérat, puis à la bourse, absorber (OPA) le monopole anglo-sud-africain en difficulté. Et ainsi va la lutte de classe sur le front économique au sein même des rangs capitalistes monopolistes conjointement à celle qu’ils mènent – unis tous ensemble – contre la classe ouvrière «solidaire», mais jamais téméraire. Cette guerre économique spontanée que les médias «mainstream» dissimulent est le fondement de toutes les autres formes de la lutte de classe, c’est la forme primale, fondamentale, primordiale, mais non décisive en terme de pouvoir et de prise de contrôle du pouvoir d’État. Les militants révolutionnaires doivent être intimement liés à ces luttes et en rendre compte parmi l’ensemble de la classe – mais en expliquant sans cesse à la classe que ces batailles spontanées sur le front économique n’auront jamais de cesse – et devront toujours être recommencés tant que la classe ouvrière n’aura pas pris le contrôle total de l’appareil d’État pour le détruire, exproprié sans compensation tous les moyens de production, d’échanges et de communication afin de construire un nouveau mode de production et d’échanges ouvrier socialiste dans un État socialiste ouvrier. Que la guerre de classe dans l’instance économique s’envenime en France, au Québec, ou au Canada dans le domaine des alumineries par exemple, et les multinationales de l’aluminium organiseront la délocalisation de la production de France (St-Jean de Maurienne) ou du Québec (Saguenay, Alma, Shawinigan) pour transférer leur production vers Kitimat (Canada), vers la Chine, vers la Russie où ils ouvriront de nouvelles unités pour exploiter des ouvriers moins payés, moins organisés, plus réprimés et plus aisés à exploiter. Pour un temps seulement, jusqu’à ce ceux-ci empoignent leurs pancartes et leurs banderoles, s’organisent (syndicats) et réclament un meilleur salaire pour la vente de leur force de travail spoliée et broyée (1). Le fait que nous constations la syndicalisation spontanée de certaines couches de travailleurs ne signifie pas que nous endossons les bureaucrates syndicaux – gestionnaires d’affaires du lucratif marché de la main-d’œuvre syndiquée surtaxée (taxe syndicale en hausse constante). Nous savons qu’il n’y a rien à faire de révolutionnaire de ces agents d’affaires syndicales. Que la crise économique de l’impérialisme moderne s’approfondisse et le grand capital remettra en cause les concessions passées (les soi-disant acquis sociaux obtenus de l’État providence éphémère dont les bureaucrates syndicaux nous rabattent les oreilles jusqu’à plus soif) et la guerre défensive du prolétariat s’envenimera, parfois jusqu’à la grève générale, ébranlant le pouvoir des patrons – la dictature des riches sur l’appareil d’État –. Il en fut ainsi en Égypte entre 2011 et 2013, mais sans lendemain insurrectionnel malheureusement, car la révolte égyptienne resta au niveau du soulèvement économique et quand la bourgeoisie militaire comprit que les travailleurs en voulaient davantage – les militaires abandonnèrent Moubarak pour le remplacer par Sissi (Blanc bonnet pour bonnet Blanc). Voilà un exemple des limites absolues du soulèvement gréviste – contestataire spontanée – s’il ne débouche pas sur l’insurrection politique remettant en cause le pouvoir des riches sur l’appareil d’État. La classe ouvrière de par sa position objective dans le procès de production et de reproduction du système économique impérialiste moderne est très présente dans cette guerre perpétuelle sur le front économique de la lutte de classe. La classe ouvrière s’est dotée d’organisation de lutte de classe que le grand capital – quasi tout puissant – s’est empressé de corrompre, de dévoyer et d’embrigader à son service. Aujourd’hui, au stade impérialiste de putréfaction de l’ordre économique, nombre de syndicats de salariés sont devenus des organisations des patrons – des courroies de transmission composées de larbins chargés de maintenir la lutte économique de classe dans les limites acceptables pour le système capitaliste; d’identifier les éléments militants et de les livrés aux sbires légaux (policiers et armée de métier) et illégaux (agences de mercenaires privés, djihadistes-intégristes, bandits de grand chemin, pègres et agences de sécurité), chargés de réprimer la guerre de classe des ouvriers et de leurs alliés. En Amérique latine par exemple il ne se passe pas une semaine sans qu’un militant syndical sincère ne soit exécuté par les escadrons de la mort des employeurs (souvent formés de policiers qui complètent ainsi leur revenu). La classe ouvrière n’a pas besoin d’ériger son propre parti politique révolutionnaire pour mener la lutte de classe sur le front économique. La classe mène cette guerre de façon spontanée et développe instinctivement sa conscience de classe «en soi» – pour la défense de son pouvoir d’achat et la défense des conditions de reproduction de sa force de travail (retraites, services sociaux, éducation, soins médicaux, services sanitaires, culture et loisirs). À cette instance économique de la lutte de classe le parti révolutionnaire ouvrier, à travers son organisation de masse le Mouvement révolutionnaire ouvrier (MRO) sera nécessaire pour regrouper, systématiser, radicaliser, mais surtout éclairer le sens de ces luttes éparses, sporadiques, localisées, de résistance spontanée et les porter à un niveau supérieur, vers la grève générale illimitée, puis enfin, au niveau de l’instance politique de la lutte de classe. C’est le niveau ou la classe «pour-soi» consciente de sa force, de la nécessité de ses luttes de résistance, mais aussi de leurs limites, jamais terminées, jamais gagnées définitivement, et qui doivent impérativement être dépassées et portées au niveau de l’instance politique de la lutte de classe. Avec le concours de son parti politique de classe, le prolétariat prend alors conscience de ses intérêts de classe, c’est-à-dire de la nécessité de renverser l’ordre bourgeois, le mode de production capitaliste rendu au bout de son rouleau, incapable d’assurer la reproduction élargie de ses propres forces productives et de ses propres moyens de production, d’échanges et de communication. La classe ouvrière, de concert avec son parti révolutionnaire, organise et mène à bien la prise de pouvoir d’État. Abordons maintenant la question de la lutte de classe sur le plan POLITIQUE, l’instance décisive pour un changement radical du mode de production et d’échange. À suivre. À LIRE EN COMPLÉMENT : http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520
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