Sujet :

La lutte du peuple contre Bouteflika

Xuan
   Posté le 12-03-2019 à 13:48:20   

Les ingérences étrangères à l'occasion des printemps arabes n'ont pas eu de prise sur le peuple algérien, et pas davantage les courants islamistes.
On remarquera, par rapport au Venezuela, la différence de traitement de la diplomatie française, qui se contente de noter les déclarations successives de Bouteflika sans porter de jugement.
Les annonces de Bouteflika ne répondent pas vraiment aux demandes des manifestants puisqu'ils avaient demandé son départ et non son maintien.
Ci-dessous un texte publié sur le blog de l'écrivain anarchiste Claude Guillon


http://lignesdeforce.wordpress.com/2019/03/12/lalgerie-est-au-bord-de-leclosion-par-mohammed-harbi-et-nedjib-sidi-moussa/?fbclid=IwAR1riAwFno_jfPtirD4e1DE354UQcUYn5Ljj_7uqITUwgCRBaDz8qiFI2g4


«L’ALGÉRIE EST AU BORD DE L’ÉCLOSION»


~ par Mohammed HARBI et Nedjib SIDI MOUSSA

Le surgissement populaire du 22 février constitue une rupture majeure dans notre histoire comme dans celle du Maghreb. Il s’agit de la consolider et d’élargir le champ des possibles. Aujourd’hui, les Algériens ont remporté une première victoire.

Notre tâche prioritaire est de tirer la leçon du soulèvement d’octobre 1988 et d’éviter à nouveau le « détournement du fleuve », à savoir la confiscation de la souveraineté populaire qui est à l’origine de l’autoritarisme sous sa forme actuelle.

Nous sommes devant une nouvelle crise du régime mais le peuple algérien a déjà tranché. Le FLN a vécu, le cinquième mandant aussi. L’annonce du président, ce 11 mars 2019, ne fait qu’entériner cet état de fait.

Ici et là, des alternatives politiciennes sont proposées par les démocrates au nom du changement. Mais les intérêts des classes populaires sont rarement pris en considération. Or, ce sont elles qui vivent le plus intensément l’humiliation, les abus du pouvoir et la hogra.

Ces maux caractérisent tout le Maghreb. C’est pourquoi, après la révolution tunisienne et le mouvement du 20 février 2011 au Maroc, la situation algérienne résonne avec autant de force chez tous ceux qui aspirent à la dignité.

Sans céder à l’esprit de revanche, il nous faut prendre garde à ce que les anciens partisans du statu quo ne se rachètent pas une virginité au nom d’une transition qui renouerait insidieusement avec l’ancien régime et ses pratiques (corruption, clientélisme, prédation, etc.).

La démocratie, que chacun revendique désormais à voix haute, est tout le contraire du consensus dont nous subissons les conséquences. Souvenons-nous qu’il a toujours constitué le cri de ralliement pour les classes dirigeantes.

Le souci d’établir des rapports égalitaires est à la base de la fraternité dont rêve le peuple. Mais pour lui donner de la consistance, il faut sortir de l’unanimisme de façade qui constitue un frein à la décantation et au regroupement des forces populaires.

La république est à refonder, en rupture avec les tentations despotiques assimilées à la monarchie par les acteurs du surgissement populaire.

Les aspirations des classes laborieuses, dont les femmes et la jeunesse constituent les moteurs, doivent être affirmées dès à présent. Il faudra donc respecter leur autonomie d’organisation et d’action. Dans cette perspective, l’égalité des sexes est indiscutable.

Contrairement à l’idée selon laquelle les Algériennes et les Algériens se seraient réveillés le 22 février, les événements en cours sont en réalité le fruit d’un long processus nourri du combat des forces les plus déterminées et payé par elles au prix fort.

De nombreuses luttes sectorielles, qui ne se sont guère aventurées sur le terrain politique, ont été menées au cours de la dernière période, dans toutes les régions du pays.

Les concessions matérielles, faites par un gouvernement désireux d’acheter la paix sociale, ont été rattrapées par l’inflation et la cherté de la vie, ce qui souligne l’importance du mot d’ordre de grève générale pour dépasser la segmentation et se constituer en force indépendante.

La main tendue des oligarques aux travailleurs est un marché de dupes et ne fait que perpétuer leur subordination à l’agenda néolibéral. Car ce sont les hommes d’affaires qui ont besoin des masses populaires pour faire pression sur le pouvoir afin de défendre leurs privilèges. En revanche, les chômeurs, les pauvres et les salariés n’ont pas besoin de s’appuyer sur les milliardaires pour affirmer leurs propres objectifs.

Depuis 2012 au moins, s’est constituée dans l’ombre une clique comprenant les représentants de la politique en uniforme, le président et sa famille, ainsi que les affairistes. C’est ce groupe qui a soutenu l’appel à un quatrième mandat puis à un cinquième. Son arrogance est à l’origine du sursaut populaire.

Soyons vigilants : l’épouvantail d’une ingérence de forces extérieures n’est pas crédible. Arrêtons de chercher le diable en dehors de nous. La crise oppose des forces sociales et politiques internes à l’Algérie.

L’aspiration à un changement radical s’est exprimée massivement et avec force dans les rues, faisant vaciller les tenants du régime. Pour la grande majorité de notre peuple, la quête de la liberté n’est pas séparable de celle de l’égalité.

Nous sommes aux côtés des classes populaires dans leur volonté de gérer elles-mêmes leurs propres affaires. Car il ne peut y avoir de démocratie réelle sans prise en compte de leurs aspirations spécifiques.

Nous sommes partisans de l’auto-organisation des travailleurs, à travers la mise en place d’assemblées dans les quartiers, les villages et les villes, où les individus délibèreront de la prise en charge de tous les aspects de la vie quotidienne, sans la médiation de l’Etat ou des professionnels de la représentation.

Il s’agit d’aller le plus loin possible dans la remise en cause de l’ordre capitaliste, sécuritaire, patriarcal et religieux.

Notre pays a hérité de l’esprit de la hisba, la surveillance de tous par tous. Opposons-lui le respect de l’autonomie individuelle, la liberté de conscience, celle de disposer de son propre corps, de le mettre en mouvement et de se réapproprier tous ensemble l’espace public, comme l’ont fait, dans la joie, les Algériennes et les Algériens.

Le chemin qui mène à l’émancipation sociale est long mais il n’est pas d’autre voie pour réaliser l’épanouissement de chacun et de tous.

Mohammed HARBI & Nedjib SIDI MOUSSA

Le 11 mars 2019


Edité le 12-03-2019 à 22:44:48 par Xuan


marquetalia
   Posté le 12-03-2019 à 22:10:41   

Le péril ne viendra pas des islamistes,mais d une prise de pouvoir par une clique occidentalisée, berbérophone,et issue des courants evangelistes et israélites,qui permettra aux Etats Unis de faire main basse sur les immenses richesses du Sahara algérien.n oublions pas non plus que Bouteflika refuse d entretenir des liens avec Israël,la prise du pouvoir par les courants évangéliques conduira à la reconnaissance par Alger de l entité sioniste,ce n' est pas pour rien si Julien Dray a soutenu les manifestations depuis le début.les intérêts impérialistes,français compris,sont également du côté des manifestants, qui se retrouveront biaisés.Julien Dray est issu du trotskysme,rappelons le,tout comme Louisa Hanoune en Algérie,cette pestiférée qui veut que l Algérie lâche le Front Polisario.


Edité le 13-03-2019 à 09:41:47 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 12-03-2019 à 22:22:52   

La seule alternative est une prise de pouvoir par le Pads.
Le lien anarchiste n évoque même pas le rôle des puissances impérialistes en Algérie, à l inverse du Prcf, traité par les anarchistes de rouges bruns...plus rouges que bruns.


Edité le 13-03-2019 à 02:31:18 par marquetalia


Xuan
   Posté le 12-03-2019 à 22:47:47   

Les puissances impérialistes ont été chassées d'Algérie, le peuple algérien est jaloux de son indépendance et n'acceptera jamais que la France se permette une ingérence maintenant.
marquetalia
   Posté le 13-03-2019 à 02:53:08   

Il faut que les révolutionnaires Algériens se dissocient de l appel lancé par Julien Dray.
Xuan
   Posté le 13-03-2019 à 07:09:22   

sur Algérie Patriotique :
https://www.algeriepatriotique.com/2019/02/24/le-partisan-zele-disrael-julien-dray-appelle-a-manifester-ce-dimanche-en-algerie/

Le partisan zélé d’Israël Julien Dray appelle à manifester en force en Algérie

février 24, 2019 - 9:30 Salim Fethi



Par Kamel M. – L’ancien député du Parti socialiste Julien Dray a appelé, dans une vidéo postée ce samedi, les Algériens à manifester massivement ce dimanche. «Demain (ce dimanche, ndlr), il y aura de nouvelles manifestations et elles risquent d’être gigantesques. Mon sentiment, et je le dis de manière un peu provocatrice, est qu’une deuxième révolution algérienne a commencé. Le mot d’ordre qui a parcouru toutes les manifestations était de ce point de vue-là fédérateur. Je ne crois pas que les choses puissent durer en l’état. Il y a effectivement des risques, il faut faire attention. Mais notre rôle à nous, maintenant, c’est d’être aux côtés du peuple algérien et de l’aider à construire enfin cette nouvelle Algérie», a affirmé ce pied-noir natif d’Oran.


«C’est un mouvement spontané. Je sais, tout le monde va nous dire les printemps arabes, les barbus, l’islamisme, mais ce n’est pas ça ce qui s’est passé. D’ailleurs, toutes les forces existantes ont été dépassées. C’est un mouvement quasi spontané qui ressemble un peu au mouvement des Gilets jaunes qui a touché l’Algérie» , s’est encore lâché l’homme empêtré dans une affaire de détournement de plus de 350 000 euros et repêché par François Hollande.

«Pour la première fois, un mouvement spontané, gigantesque, a touché toutes les villes d’Algérie hier. Le peuple algérien s’est levé et a dit nous ne voulons plus d’un cinquième mandat de Bouteflika. Nous voulons changer, nous voulons vivre, nous voulons exister, nous voulons en finir avec cette corruption qui a gangréné l’Algérie et qui l’a empêchée de se développer alors que l’Algérie est un magnifique pays qui a d’énormes potentiels pour être un des pays les plus modernes d’Afrique» , a argué Julien Dray, qui a adhéré au Parti socialiste au moment de l’avènement de François Mitterrand au pouvoir.

Ce même François Mitterrand qui avait décrété un embargo sur les armes contre l’Algérie pour empêcher les forces de sécurité de combattre le terrorisme islamiste après avoir appelé ouvertement à laisser le parti extrémiste FIS instaurer un Etat théocratique et accueilli ses militants les plus violents sur le sol français après l’interruption salvatrice du processus électoral.

Le frère de Julien Dray était le chef d’un mouvement de jeunesse sioniste fondé en 1923, appelé Betar. «Avant la création de l’Etat d’Israël, il était le chef du mouvement de jeunesse du parti sioniste révisionniste, puis celui du Herout (Liberté, parti sioniste israélien de droite, ndlr) après la création de l’Etat» , indiquent des sources françaises.

Voilà donc un partisan zélé de l’Etat voyou d’Israël qui veut du bien au peuple algérien.

K. M.
pzorba75
   Posté le 13-03-2019 à 09:50:43   

Si J. Dray dit que c'est spontané, faut le croire. Un socialiste, sioniste et européiste, dit forcément des choses sensées, bien dites pour défendre les riches et surtout les très riches.
marquetalia
   Posté le 13-03-2019 à 10:11:37   

Ce n'est pas un socialiste,mais un social démocrate.le socialiste,c est Maduro.
Xuan
   Posté le 13-03-2019 à 14:42:14   

pzorba75
   Posté le 13-03-2019 à 16:22:12   

Xuan a écrit :


Des pros ou des "cons" Bouteflika?
Xuan
   Posté le 14-03-2019 à 00:19:59   

La photo montre l'ampleur des manifestations en Algérie.

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paru dans El Watan, ce texte remarquable m'est envoyé par un correspondant :

"Un appel de Djamila Bouhired.
Une passation de flambeau.
Vingt ans au moment de la Bataille d'Alger, arrêtée et torturée par les paras de Bigeard et de Massu. Les premiers mouvements de masse, en France, ont eu lieu alors en sa faveur, les editions de minuit ont publié un "Pour Djamila Bouhired" que ceux/celles qui l'ont lu n'ont jamais pu oublier...

Et la voici, plus de soixante ans après, qui se range du côté de la jeunesse,face au pouvoir qui a fait d'elle, pendant des décennies, une égérie, une icône de la révolution...
Diffusez, transmettez...Vive l'Algérie!"



https://www.elwatan.com/edition/actualite/exclusif-appel-de-djamila-bouhired-a-la-jeunesse-algerienne-en-lutte-ne-les-laissez-pas-voler-votre-victoire-13-03-2019?fbclid=IwAR1ymKXzSCf3TlGj9nhs09M2vekkDtQKpZJ0ttm2pdi9LnigNDStXRc4Wxg

Exclusif/Appel de Djamila Bouhired à la jeunesse algérienne en lutte :
Ne les laissez pas voler votre victoire !



Photo : B. Souhil
13 MARS 2019 À 14 H 00 MIN 24545

Djamila Bouhired, Icône de la révolution algérienne, appelle la jeunesse algérienne à rester mobiliser et surtout à veiller est-ce qu’il ne « se laisse pas voler sa victoire». «Ne les laissez pas voler votre victoire ! », a-t-elle averti dans une lettre qu’elle leur a adressée ce mercredi.

Héroïne d’hier et d’aujourd’hui ? Djamila Bouhired descend chaque vendredi dans la rue pour prendre part aux gigantesques mobilisations populaire contre le régime politique et vigoureusement opposée à Abdelaziz Bouteflika. Portée par la jeunesse dans ces journées d’insurrection citoyenne, l’ancienne condamnée a mort en est le symbole de la révolution démocratique en cours.

Voici le Texte intégral de son appel à la jeunesse algérienne.




Mes chers enfants et petits enfants.

Je voudrais d’abord vous dire tout mon bonheur d’être parmi vous, pour reprendre ma place de citoyenne dans ce combat de la dignité, dans une communion fraternelle.

Je voudrais vous dire toute ma gratitude pour m’avoir permis de vivre la résurrection de l’Algérie combattante, que d’aucuns avaient enterrée trop vite.

Je voudrais vous dire toute ma joie, toute ma fierté de vous voir reprendre le flambeau de vos ainés. Ils ont libéré l’Algérie de la domination coloniale ; vous êtes en train de rendre aux Algériens leurs libertés et leur fierté spoliées depuis l’indépendance.

Alors que les Algériens pleuraient leurs chers disparus dans la liesse et la dignité retrouvée, les planqués de l’extérieur avaient déclaré une nouvelle guerre au peuple et à ses libérateurs pour s’installer au pouvoir.

Au nom d’une légitimité historique usurpée, une coalition hétéroclite formée autour du clan d’Oujda, avec l’armée des frontières encadrée par des officiers de l’armée française, et le soutien des “combattants” du 19 mars, a pris le pays en otage.

Au nom d’une légitimité historique usurpée, ils ont traqué les survivants du combat libérateur, et pourchassé, exilé, assassiné nos héros qui avaient défié la puissance coloniale avec des moyens dérisoires, armés de leur seul courage et de leur seule détermination.

Plus d’un demi siècle après la victoire sur la domination coloniale et l’accession du pays à l’indépendance, le système politique installé par la force en 1962 tente de survivre par la ruse, pour continuer à opprimer les Algériens, détourner nos richesses, et prolonger la tutelle néocoloniale de la France pour bénéficier encore de la protection de ses dirigeants. Ceux qui, au nom d’un patriotisme de bazar, exigeaient la “repentance” de la France, ont fini par tomber les masques. Combien de dirigeants, à la retraite ou encore en activité, combien de ministres, combien de hauts fonctionnaires, combien d’officiers supérieurs de l’armée, combien de chefs de partis, se sont repliés sur l’hexagone, leur patrie de rechange, le refuge du fruit de leurs rapines ?

Dernier signe révélateur de ces liens pervers de domination néocoloniale, le soutien du président français au coup d’Etat programmé de son homologue algérien est une agression contre le peuple algérien, contre ses aspirations à la liberté et à la dignité. Au nom de quelle conception bien singulière de la démocratie, au nom de quelles valeurs universelles peut-on voler au secours d’un régime autoritaire, pour prolonger, hors de toute base légale, le pouvoir d’un autocrate, de sa famille, de son clan et de leurs clientèles, massivement rejetés par la volonté du peuple algérien ?

Dans son long combat libérateur, le peuple algérien ne s’est jamais trompé de cible. Si notre génération a combattu le système colonial, elle a su apprécier à sa juste valeur la solidarité active du peuple français, notamment de son avant-garde progressiste.



Mes chers enfants et petits enfants.

Par ce rappel historique, je voudrais attirer votre attention, vous la jeunesse algérienne en lutte, sur les dérives qui menacent votre combat.

En renouant le fil de l’histoire interrompu en juillet 1962, vous avez repris le flambeau qui va éclairer le chemin de notre beau pays vers son émancipation, dans la dignité retrouvée et dans les libertés à reconquérir. Là où ils se trouvent, je suis convaincue que nos martyrs, qui avaient votre âge lorsqu’ils avaient offert leur vie pour que vive l’Algérie, ont, enfin, retrouvé la paix de l’âme.

Par votre engagement pacifique qui a désarmé la répression, par votre civisme qui a suscité l’admiration dans le monde, par cette communion fraternelle tapie dans nos cœurs et qui resurgit chaque fois que la patrie est en danger, vous avez ressuscité l’espoir, vous avez réinventé le rêve, vous nous avez permis de croire de nouveau à cette Algérie digne du sacrifice de ses martyrs et des aspirations étouffées de son peuple. Une Algérie libre et prospère, délivrée de l’autoritarisme et de la rapine. Une Algérie heureuse dans laquelle tous les citoyens et toutes les citoyennes auront les mêmes droits, les mêmes devoirs et les mêmes chances, et jouiront des mêmes libertés, sans discrimination aucune.

Après des semaines d’une lutte pacifique, exemplaire dans l’histoire et de par le monde, votre mouvement est à la croisée des chemins ; sans votre vigilance, il risque de sombrer dans le catalogue des révolutions manquées.

Tapis dans l’anonymat et la clandestinité, des manipulateurs déguisés en militants, des agents-provocateurs en service commandé, des serviteurs zélés du système fraichement repentis, tentent de détourner votre combat, pour le mener vers une impasse, dans le but de donner un sursis aux usurpateurs et de maintenir le statu quo. Des listes de personnalités confectionnées dans des laboratoires occultes circulent depuis quelques jours pour imposer, dans votre dos et contre votre volonté, une direction fantoche à votre mouvement.



Mes chers enfants et petits enfants.

En quelques semaines, vous avez révélé au monde, surpris, ce que le peuple algérien avait de plus beau, de plus grand, malgré des décennies d’oppression pour vous imposer le silence.

Il vous appartient à vous qui luttez dans les universités pour une formation de qualité, dans les entreprises pour imposer vos droits syndicaux, dans les tribunaux pour faire reculer l’arbitraire, dans les hôpitaux pour exiger des soins de qualité pour tous ; il vous appartient à vous les journalistes, qui traquez la vérité pour démasquer le mensonge et la manipulation, et dont certains d’entre vous l’ont payé de leur vie ; il vous appartient à vous les artistes, qui mettez de la lumière dans l’obscurité de notre quotidien, il vous appartient à vous qui résistez contre la déchéance pour imposer de l’éthique ; il vous appartient à vous tous de dessiner votre avenir, et de donner corps à vos rêves.

Il vous appartient à vous, et à vous seuls qui luttez au quotidien, de désigner vos représentants par des voies démocratiques et dans une totale transparence.

Notre génération a été trahie ; elle n’a pas su préserver son combat contre le coup de force des opportunistes, des usurpateurs et des maquisards de la 25e heure qui ont pris le pays en otage depuis 1962. Malgré la colère du peuple qui l’a rejeté, leur dernier représentant s’accroche encore au pouvoir, dans l’illégalité, le déshonneur et l’indignité.

Ne laissez pas ses agents, camouflés dans des habits révolutionnaires, prendre le contrôle de votre mouvement de libération.

Ne les laissez pas pervertir la noblesse de votre combat.

Ne les laissez pas voler votre victoire…



Djamila Bouhired



Edité le 14-03-2019 à 09:39:26 par Xuan


pzorba75
   Posté le 14-03-2019 à 20:26:01   

marquetalia a écrit :

Le Prcf accuse les Etats Unis d avoir soutenu les groupes islamistes armés pendant la guerre civile des années 90.s il se trouve que cela est vrai,et s ils auraient pris le pouvoir, financés par les Saoudiens,proches de l Oncle Sam,ils se seraient tout de suite retournés contre les Ricains,comme en Afghanistan,et l Algérie serait devenue le cimetière des Usa.

Tu lasses avec tes spéculations à tout propos.
marquetalia
   Posté le 14-03-2019 à 21:11:28   

Non,c est vrai,le Prcf,dans un article récent sur l Algérie,accuse les États Unis d avoir soutenu les Gia contre le régime FLN.
pzorba75
   Posté le 15-03-2019 à 05:32:58   

C'est la fin de ton propos qui est rangée dans des spéculations lassantes, et sans intérêt, chacun pouvant se faire sa propre idée sans intérêt pour tous les autres.
Xuan
   Posté le 15-03-2019 à 06:39:20   

marquetalia a écrit :

...s ils auraient pris le pouvoir, financés par les Saoudiens,proches de l Oncle Sam,ils se seraient tout de suite retournés contre les Ricains,comme en Afghanistan,et l Algérie serait devenue le cimetière des Usa.


C'est ce genre de spéculation qu'il faut éviter. Il faut en rester aux faits et pas rêver à ce qui aurait pu arriver ou ce qui pourrait arriver si...etc.
marquetalia
   Posté le 15-03-2019 à 09:01:56   

Oui,mais il ne faut pas raconter de salades,les Etats Unis ne soutenaient pas le Gia.
Xuan
   Posté le 16-03-2019 à 10:02:05   

On est en 2019 et il s'agit de la succession de Bouteflika.
Remet les pieds sur terre marquetalia.
Xuan
   Posté le 12-04-2019 à 22:43:03   


[Le Dauphiné Libéré]
Marée humaine dans le centre d’Alger : heurts entre policiers et manifestants
Nouvelle journée de mobilisation en Algérie. Le mouvement qui réclame la démission de Bensalah, la fin du "système" et une "Algérie libre et démocratique", a obtenu le 2 avril la démission d’Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans au pouvoir.


Edité le 12-04-2019 à 23:03:04 par Xuan


Xuan
   Posté le 24-04-2019 à 22:09:24   

Sur le Dzair Daily, le moment où les manifestants de Bordj Bou Arreridj ont déployé l'affiche géante lors de ce 9ème vendredi historique pour l'Algérie.

https://www.facebook.com/dzairdaily/videos/438805986926628/
Xuan
   Posté le 02-11-2019 à 17:02:14   

Un témoignage sur la révolte actuelle :

65ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération en Algérie: La lutte continue

Par Chems Eddine Chitour

Mondialisation.ca, 31 octobre 2019



«Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie. Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau. Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère; Et, comme ferait une mère, La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau!» Victor Hugo (Hymne)

La lutte du peuple algérien s’insère dans l’histoire de la résistance plus large du Grand Maghreb. C’est l’épopée de ce peuple depuis trois mille ans jusqu’à la colonisation française. Tout au long de cette «nuit coloniale» selon Ferhat Abbas, l’Algérie a connu aussi une tentative d’éradication de son identité. Après plusieurs révoltes durant près d’un siècle, les Algériens tentèrent aussi la lutte politique, mais c’est la Révolution de Novembre qui a permis l’indépendance et montré que les peuples sont nés pour être libres. Il faut rendre justice au peuple algérien, à ses composantes sans exception aucune qui ont arraché une victoire suscitant en son temps le respect des nations. L’indépendance acquise, les errements successifs et le refus de la mise en place d’un projet de société œcuménique, ont fait que l’aura de la révolution a été galvaudée. A l’indépendance nous étions tout feu tout flamme et nous tirions notre légitimité internationale de l’aura de la glorieuse Révolution de Novembre. La flamme de la Révolution s’est refroidie en rites.



L’appel du Premier Novembre


Souvenons-nous de l’Appel du 1er Novembre:

«A vous qui êtes appelés à nous juger, ce sont là, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l’étiquette de Front de Libération nationale, se dégageant de tous les partis et mouvements purement algériens, de s’intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération. But: l’indépendance nationale par: la restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques. Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions. (…) Algérien!(…) Ton devoir est de t’y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté; le Front de Libération nationale est ton front, sa victoire est la tienne» . (Appel du Premier Novembre).

Qui étaient ces révolutionnaires sans arme, sans moyens, sans troupes face à une colonisation qui paraissait durer mille ans? De simples citoyens autour de la trentaine d’âge, formés à la dure école de la vie et qui avaient une conviction gravée dans le marbre. Cette détermination non seulement sans faille vis-à-vis de l’adversaire commun était nécessaire et toutes les manoeuvres du pouvoir colonial pour atomiser le consensus ont échoué. A l’époque il n’y avait ni régionalisme ni prosélytisme. Seule la cause de la lutte pour la liberté était sacrée. A bien des égards, du fait du combat titanesque de ces pionniers qui ont fait démarrer l’Algérie à l’indépendance, nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants.

Qui se souvient aussi, des universitaires et intellectuels qui sont morts pour la patrie? Qui se souvient de ces jeunes filles et jeunes garçons qui ont quitté les bancs du lycée ou de la faculté pour aller au maquis? Qui se souvient, un exemple parmi des centaines, de Taleb Abderrahmane chimiste de formation, qui fut le concepteur des engins explosifs artisanaux Taleb Abderrahmane a eu une mort digne en face de la guillotine d’après son bourreau qui eut des regrets le concernant. Le jour de son exécution, l’injustice française de ce temps voulait lui amener un imam pour lui rappeler la chahada; Taleb Abderrahmane lui dit froidement: «Prends une arme et rejoins le maquis.»

La dérive post-indépendance

Relatant justement les errements de ceux qui se sont emparés du pouvoir, Ferhat Abbas écrit :

«En juillet 1962, l’indépendance acquise, nous nous sommes comportés comme un peuple sous-développé et primitif. Nous nous sommes disputé les places et nous avons tourné le dos aux valeurs et aux vertus qui nous ont conduits à la victoire.» Sa démission fracassante de l’Assemblée nationale constituante était inéluctable. Intervenue le 15 septembre 1963, cette rupture faisait suite à un profond désaccord avec la politique du président Ahmed Ben Bella. Désaccord qui permettra au premier responsable de cette Assemblée de dénoncer sans ambages «l’aventurisme» de son allié. Pour l’auteur de L’Indépendance confisquée, humilier une Assemblée souveraine est un geste extrêmement grave tant le procédé relève de la mystification, de l’action psychologique et laisse entrevoir le rôle que l’Exécutif entend réserver au législatif. Fidèle à ses idées, il sortira de son mutisme en mars 1976 date à laquelle il rédigera avec Benyoucef Benkhedda, Hocine Lahouel et Mohamed Kheïreddine un «Appel au peuple algérien» réclamant des mesures urgentes de démocratisation et dénonçant «le pouvoir personnel» . (1)

Dans le même ordre Il y a 14 ans, dans une tribune au Journal Le Monde, le regretté Hocine Ait Ahmed publiait, à la veille du cinquantenaire du déclenchement de la Révolution algérienne, une contribution où il faisait le point sur le rêve algérien et les promesses de Novembre :

«Cinquante ans après le lancement de la lutte armée, l’Algérie a plus que jamais besoin de renouer avec les promesses de Novembre. Et, par-delà ce que nous pensons avoir conquis ou raté, l’idéal de liberté auquel nous avons consacré nos vies parle-t-il encore aux nouvelles générations nées bien après l’indépendance et confrontées à tant d’autres problèmes ? Tout rêve de libération court le risque d’être brisé. Cinquante ans après, que reste-t-il des rêves de liberté, de dignité, de progrès et de justice qui furent à l’origine de la formidable aspiration de novembre 1954 ? Le coup d’arrêt porté à une aventure émancipatrice peut être brutal et difficile à surmonter. Mais l’élan libérateur est si fort que, même brisé, il en reste des fragments qui, épisodiquement, viennent relancer l’aspiration première. La répudiation de la liberté au moment même où l’on célébrait la libération du pays amputa l’esprit de Novembre de ce qui en faisait l’universalité et pouvait en assurer la pérennité (2).»

« C’est poursuit Hocine Ait Ahmed ce divorce, provoqué par des coups de force à l’aube de l’indépendance, qui endeuilla l’Algérie et continue à la hanter avec des soubresauts de plus en plus forts. La célébration du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération ne peut avoir de sens pour les Algériens que si elle s’accompagne d’un bilan critique. La liberté est un rêve de jeunesse et une conquête d’adulte A partir de 1991, nous avons connu une crise profonde qui a culminé avec une sale guerre qui a coûté la vie à deux cent mille Algériens. Comment, dès lors, ne pas être révolté par les célébrations folkloriques prévues par un régime qui dissimule sous une rhétorique patriotique et une image savamment peaufinée son absence totale de projet de développement du pays ? » (2)

« Nul doute : Novembre a encore des choses à dire aux Algériens. (…) L’histoire nous enseigne que toute guerre contre le terrorisme devient terreur d’Etat quand, sous couvert de lutte antiterroriste, les populations en deviennent massivement les victimes. (…) C’est dans ce sens qu’ils ont réécrit et dénaturé le message de Novembre. Si, au bout de sept années d’une terrible guerre, l’Etat algérien s’est doté des attributs de la souveraineté, le droit du peuple à l’autodétermination fut, d’emblée, bafoué car ceux qui venaient d’accaparer le pouvoir en empêchant l’Assemblée constituante de doter l’Etat d’institutions légitimes. Née dans une violence qui lui a été imposée par la colonisation, l’indépendance s’est construite autour d’une violence que lui ont ensuite imposée des militaires hostiles à toute forme d’expression et d’organisation de la société » . (2)

« (…) Cinquante ans après le soulèvement, le régime lance, dans un se ces bricolages fumeux dans lesquels il excelle, une démarche de réconciliation avec la France et les pieds-noirs. Pourquoi pas ? Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix. Mais le problème, c’est le tapage qui fait du retour de ces derniers non pas une démarche individuelle et naturelle mais un succès et une nouvelle « preuve d’ouverture » du régime. Pour de multiples raisons, la France doit demeurer un partenaire privilégié de l’Algérie et de la région. Mais cette approche comporte une condition indispensable : un statut d’égal à égal et le respect mutuel des souverainetés. Nous en sommes loin. Notamment parce que le régime ne recherche auprès de l’extérieur en général et de la France en particulier qu’une légitimité et un soutien qu’il ne prend même plus la peine de solliciter auprès de son peuple. « (…). Les autorités, elles, ne s’y trompent pas. Elle savent que si la société est épuisée, exsangue après la guerre civile, si la détresse sociale amène chacun à chercher avant tout à survivre, si on assiste à un repli sur la sphère privée au détriment de l’action collective, si la course à l’argent devient un sport national, les émeutes récurrentes leur rappellent aussi que la situation est infiniment plus complexe et explosive. (…) Pour nous, Algériens, l’heure est venue de tirer ensemble les leçons de notre histoire, de nous écouter les uns les autres par-delà les différentes chapelles, de débattre de nos échecs pour rendre une actualité aux idéaux de Novembre et trouver les conditions de leur réalisation. C’est la seule garantie pour éviter une véritable bombe à retardement : la dislocation d’une majorité de la société exclue de toute retombée de la manne pétrolière et gazière. C’est l’unique voie pour soustraire le Maghreb à une instabilité permanente nourrie par l’absence de volonté réelle de réduire les tensions régionales qui empêchant tout processus d’intégration de nos pays. Il est décidément temps de procéder à la seule réconciliation qui vaille : celle d’Istiqlal et Houria » . (2)

Le FLN Canal historique a rempli sa mission

A bien des égards, la Révolution a sa place dans le Panthéon des Révolutions du XXe siècle. Il est indéniable que le peuple algérien a souffert pendant 132 ans, soit environ plus de 48 000 jours de malheur, de sang et de larmes que nous gardons encore dans notre ADN et qui expliquent dans une large mesure notre errance actuelle Dans un environnement avec une chape de plomb, une vingtaine de patriotes décidèrent du déclenchement de la révolution. Ce fut l’épopée que l’on racontera encore dans cent ans. En effet, au bout d’un processus de près de 2800 jours de bombardements, d’exécutions sommaires, de tueries sans nom, l’envahisseur fut chassé du pays. Le tribut payé fut lourd: des centaines de milliers d’Algériens morts, plusieurs milliers de combattants morts, des milliers de villages brûlés et plus de deux millions d’Algériens déplacés avec des traumatismes que l’on gère encore de nos jours.

Que reste-t-il du FLN fondateur? Nul doute qu’il a rempli avec gloire et honneur sa mission historique Avons-nous été fidèles au serment du Premier novembre? Cette question nous devons nous la poser chaque fois que nous devons contribuer à l’édification du pays par un autre djihad par ces temps incertains..Trois Algériens sur quatre sont nés après l’Indépendance. Ils n’ont qu’un lointain rapport avec l’Histoire de leur pays. En son temps, le défunt président Mohamed Boudiaf affirmait que, justement, la «mission du FLN s’est achevée le 3 juillet 1962» au lendemain de l’indépendance de l’Algérie. En réalité, beaucoup pensent qu’il est grand temps de remettre ces trois lettres, symboles du patrimoine historique national, au Panthéon de l’Histoire.

La Révolution tranquille du 22 février 2019

Un coup d’éclair que cette Révolution Tranquille du 22 février 2019. Révolution qui a subjugué le monde par son élégance et son fair play aussi bien de la part du peuple que des autorités qui en 36 vendredi et autant de mardi de manifestations, nous n’avons eu à déplorer aucun mort ,aucun blessé pas de casse. Mieux encore, les jeunes ont eu l'intelligence d’organiser le service d’ordre et de faire le ménage après la manifestation qui a vu des centaines de milliers d’Algériennes et d’Algériens battre le pavé pour dire non à la gabegie du cinquième mandat. Dans le même ordre, ils voulaient se révolter contre l’ordre établi qui a vu le pays sombrer graduellement dans le farniente trompeur de la paix sociale avec les 1000 milliards de dollars de la rente et qui a fait d u peuple algérien un peuples d’assistés.

En fait, l’Algérie de 2019, qu’est-ce que c’est? Un pays qui se cherche? Sûrement ! Qui n’a pas divorcé avec ses démons du régionalisme, vivant malgré ses efforts, sur une rente factice car elle n’est pas celle de l’effort, de la sueur, de la créativité. Qu’est-ce qu’être indépendant quand on dépend de l’étranger pour notre nourriture, notre transport, notre habillement, notre vie quotidienne? la situation mondiale est profondément dangereuse. Des alliances se nouent, se dénouent. Des pays disparaissent. Quoi qu’on dise, les regards sont braqués sur l’Algérie. Nous ne sommes pas à l’abri, nos frontières sont de plus en plus vulnérables.

Qui aurait pu prévoir il y a seulement neuf mois que le peuple algérien relève la tête et dise non au mandat de la honte aboutissement d’une double décennie de mépris et de hold up de la richesse du pays par une corruption érigée en une science exacte et une dilapidation de 1000 milliards de dollars pour en partie acheter la paix sociale pendant vingt ans en laissant le pays exsangue, les caisses vides et 13 millions d’Algériennes et d’Algériens en attente.

Ce qui est arrivé est exceptionnel. Le peuple algérien a montré sa vraie nature : un peuple uni, qui, dans les grandes occasions, se révolte comme un seul homme. Ce que j’appelle, moi, la «révolution tranquille» a suscité l’admiration planétaire. Il faut dire que de par le monde, les mouvements de foule finissent souvent mal, avec de la casse, des blessés et des pillages. Chose qui n’a absolument pas été le cas ici, et cela pendant 36 vendredis consécutifs. Des milliers de personnes marchent à travers le pays d’une façon des plus apaisées pour expliquer qu’elles aspirent à un mieux. C’est une véritable leçon adressée au monde C’est-à-dire que plus rien ne sera comme avant.

Le dialogue doit aboutir à une élection présidentielle sereine par des garanties de transparence et la satisfaction des préalables : le départ de tout ce qui rappelle l’ancien système et les gestes d’apaisement en direction des jeunes, car brandir un emblème n’est pas de mon point de vue un délit Celle également du commandant Lakhdar Bouregaâ. qui est notre dernier repère et dernier lien avec la glorieuse Révolution de Novembre L’institution militaire s’honorerait en faisant ce geste hautement symbolique.

Les défis du futur

Nous n’avons pas encore évalué à sa juste dimension, l’immensité de la tâche qui nous attend. Nous sommes une économie de rente. Nos finances sont dans le rouge et nous n’arrivons pas à mettre en place une transition énergétique. Notre plus grand combat sera, toutefois, la reforme de l’école. L’école a été notre plus grand échec. L’Éducation nationale est une machine à fabriquer des perdants de la vie, elle n’a pas été un ascenseur social. L’enseignement supérieur souffre des mêmes travers, là aussi il est important de le réhabiliter. Le vrai combat, c’est celui qui consiste à aller vers le savoir rationnel. Le prochain président sera le premier à le constater. Il y aura une conscience populaire pour le surveiller. C’est pour moi le plus grand acquis de cette révolution tranquille. Inventons un nouveau Premier Novembre mobilisateur à partir de cette révolution du 22 février 2019 qui puisse répondre aux défis du siècle concernant la sécurité alimentaire, le problème de l’eau, des changements climatiques et par-dessus tout le défi de l’énergie, et du système éducatif qui attend d’être reconstruit. Le nouveau langage n’est plus celui des armes, mais celui de la technologie, du Web2.0, des nanotechnologies, du génome, de la lutte contre le réchauffement climatique et des nouvelles sources d’énergie du futur.

«Une révolution de l’intelligence est certainement la solution. Seul le parler vrai permettra à l’Algérie de renouer avec ce nationalisme qui, contrairement, n’est pas passé de mode, c’est un puissant stimulant. La légitimité révolutionnaire a fait son temps et les chahids et les rares survivants nous les porterons toujours dans nos coeurs. Le moment est plus que venu pour la légitimité de la compétence, du neurone, celle capable de faire sortir l’Algérie des temps morts. C’est cela le 1er Novembre du XXIe siècle qui continuera par cette Révolution tranquille. Nous devons redéfinir ce que c’est qu’être algérien une notion qui doit dépasser l’ethnie ou la religion. Seule compte la fidélité à l’engagement et surtout ce qu’on apporte comme valeur ajoutée pour l’épanouissement du pays ; nous sommes toujours en attente d’un récit national qui donnera des racines pérennes aux jeunes pour leur permettre d’avoir des ailes et aller à la conquête.» (3)

Le Hirak sera un moyen de contrôle et de pression sur les autorités. Il continuera également à se manifester de telle façon à accompagner le futur chef de l’État dans ses réformes. Pour élaborer la Constitution : une République démocratique, l’alternance, la liberté d’expression et surtout du savoir où ce qui compte à partir de maintenant est uniquement la compétence en lieu et place de la légitimité historique afin de faire émerger une nouvelle société. Le prochain président devra être un meneur d’hommes, capable d’assumer ses responsabilités, au besoin qui serait prêt à démissionner si les réformes qu’il propose ne sont pas acceptées. Un chef qui en donnant l’exemple exigera des Algériens un rendement très important pour rattraper le temps perdu.

Un président capable de réduire le train de vie de l’État en allant vers la sobriété en tout. Il faut qu’il fasse de l’Algérie un pays développé, qui garde ses repères, mais qui est tourné vers l’avenir et qui est fasciné par la modernité. Nous avons besoin d’avoir des racines, mais il faut aussi avoir des ailes, donc former cette jeunesse. Ce qui comptera ce sera l’efficacité, la résilience et la capacité à anticiper l’avenir dans un monde, où on ne gère plus à la petite semaine avec des slogans du siècle dernier, à savoir que nous sommes des génies. Nous sommes un petit peuple ni meilleur ni pire, c’est à nous de grandir en faisant émerger les nouvelles légitimités du XXIe siècle, celles du neurone, du travail bien fait, de la sueur des nuits blanches pour qu’au bout du compte, on nous respectera pour notre valeur ajoutée à la civilisation universelle.

Il faut de ce fait bannir la démagogie et la langue de bois et là l’Algérie n’a pas besoin de remuer de foules, ou de haut-parleurs idéologiques. En fait, seul le parler vrai pourrait convaincre les jeunes, de plus, il faut donner l’exemple. À partir de ce moment, on a des chances d’être suivi. Enfin, j’insiste sur ce point qui est névralgique : notre prochain président devra inlassablement consolider par une politique intelligente le vivre ensemble non pas face à face, mais côte à côte. C’est pour moi une cause sacrée que celle de réconcilier les Algériennes et les Algériens entre eux. Nul doute qu’il n’y aura pas de place pour l’aventure. On arrivera alors à édifier cette nation dont Ernest Renan a pu dire, à juste titre que «c’était un héritage indivis et un plébiscite de tous les jours» .

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger

Notes :

1.Abdelhakim Méziani : Un Algérien nommé Ferhat Abbas.
http://lexpressiondz.com/chroniques/a-vrai-dire/un-algerien-nomme-ferhat-abbas-232640
2.Hocine Aït Ahmed : Le rêve brisé des Algériens Le Monde, 31 octobre 2004
3. http://www.lexpressiondz.com/chroniques /analyses_du_professeur _chitour/228650-plaidoyer-pour-une-nouvelle-mobilisation.html.
4.Chems Edine Chitour : Le 1er Novembre le peuple en armes. La Femme algérienne dans le récit national Editions Enag 2019

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Article de référence https://www.lexpressiondz.com/chroniques/l-analyse-du-professeur-chitour/la-lutte-continue-316906 31-10-2019
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2019
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Xuan
   Posté le 06-07-2020 à 00:06:00   

Vidéo de la manifestation à Paris https://www.facebook.com/100008659032527/videos/2409976329300978/


5 Juillet : Appel à une manifestation des Algériens à Paris


https://www.lematindalgerie.com/5-juillet-appel-manifestation-des-algeriens-paris


Un appel aux citoyens de la diaspora algérienne à la manifestation aujourd'hui 5 juillet 2020 Paris est lancé par plusieurs organisations. Elle aura lieu ce dimanche à 14h de la place de la République à la Bastille.
Pour la souveraineté du peuple algérien à décider librement de son destin, une unité des citoyens et de leurs organisations pour l’élection libre et démocratique d’une Assemblée Constituante Souveraine.
La révolution algérienne est née du mouvement national qui a regroupé et organisé le peuple algérien dans son combat pour l’édification d’un Etat moderne en rupture définitive d’avec le système colonial qui n’a de cesse œuvrer pour sa dépersonnalisation, avec pour mots d’ordres : l’indépendance nationale, le recouvrement de la liberté et de la souveraineté du peuple algérien, le respect des libertés démocratiques et des droits de l’homme.
Force est de constater que près de soixante ans après avoir chassé le colonialisme et arraché le droit à l’autodétermination au prix de 8 ans de guerre de libération et son lourd tribut d’un million et demi de Chahids, le peuple algérien n’a jamais renoncé au recouvrement de sa souveraineté populaire et nationale.
La révolution du 22 février en est le parfait exemple. Elle est le point de jonctions de toutes les luttes démocratiques qui ont rythmé la vie du pays depuis l’indépendance confisquée. Le système mis en place, dont le président de façade détient des pouvoirs exorbitants pour permettre ainsi au pouvoir de l’ombre de s’exercer sans partage en usant de l’état d’urgence, de l’état de siège et d’exception à sa seule discrétion sans contrôle aucun, en usurpant tous les attributs de l’indépendance et s’appropriant la souveraineté du pays et ses ressources.
Pour maintenir en place le système autoritaire et antidémocratique, les régimes politiques successifs ont géré le pays par des coups d’états, des coups de force et de manœuvres violentes et arbitraires, de Juillet 1963 au coup de force du 12 décembre 2019, en passant par le coup d’état de juin 1965, une violence rare contre la grève générale de 1980, l’état de siège en 1988, l’état de siège de 1991 suivi de l’état d’urgence de février 1992 à février 2011, et le printemps noir de 2001 noyé dans un bain de sang où 128 jeunes ont été tués à balles réelles dans l’impunité totale sans compter les milliers de blessés et mutilés à vie.
L’escalade de la répression initiée à Tinzaouatine, un sinistre remake du printemps noir de 2001 avec une provocation délibérée de la rue en recourant aux tirs à balles réelles faisant un mort et plusieurs blessés, des arrestations tout azimut et des condamnations à de lourdes peines, ne font plus peur, bien au contraire elle a donné lieu à une mobilisation spontanée, pacifique et solidaire à l'échelle nationale ce qui renforce l'unité de la nation algérienne.
La révolution du sourire, le Hirak a recréé ce sentiment d'unité de notre nation algérienne sur tout le territoire national depuis février 2019, unité qu'il rétablit au jour le jour, à chaque marche, à chaque pas, sur l’ensemble du pays, à chaque débat sur tous les réseaux sociaux, donnant un bel élan à la révolution pacifique et toujours avec une sen aiguë de l’unité de la nation algérienne. Malgré les provocations, la répression et les intimidations du pouvoir de faits et de ses relais, La mobilisation pacifique reste de rigueur.
L’une des spécificités du processus révolutionnaire de février 2019 est son caractère pacifique baptisé la Sylmia dont l’un des garants incontestables est la présence massive des femmes et de toutes les franges de la société.
Elle est le produit de l’aversion de l’immense majorité du peuple algérien pour la violence qui a caractérisée la gouvernance des régimes successifs algériens. La loi de finance 2020, comme toutes les lois antinationales de la mafia algérienne, à l’exemple de la loi portant libéralisation et bradage des hydrocarbures accélère la paupérisation du peuple algérien et réduit des pans entiers de la population à l’état de mendicité.
Ainsi se dessine une situation dans laquelle, à la crise politique et institutionnelle ouverte au lendemain de l’indépendance et exacerbée depuis février 2019, vient s'ajouter, avec la baisse du prix du pétrole, une crise économique et sociale qui s’aggrave de jour en jour. 2/2 Sans légitimité et incapable de répondre aux exigences du peuple algérien en mobilisation permanente depuis février 2019, le gouvernement antinational de Tebboune use et abuse de la violence contre les citoyens, les militants, les organisations et les partis qui refusent de courber l’échine devant sa feuille de route.
En une journée, le 19 juin 2020, les médias libres ont dénombré plus de 500 arrestations, dont la majorité a été finalement libérée sous la pression de la mobilisation unitaire des citoyens, militants, avocats et organisations politiques aux côtés de la Ligue de Défense des Droits de l’Hommes (LADDH).
Nous assistons à des convulsions d'un système à bout de souffle, mais porté à bout de bras par les grands de ce monde. Pourquoi ? Parce que l’enjeu en Algérie, ce n'est pas seulement le sort du peuple algérien, qui est une certitude, mais le sort également de tout le Maghreb, du continent Africain, et bien au-delà. C’est pour cette raison que le pouvoir de fait et ses relais tentent d'empêcher, par la division et la répression, la reprise des manifestations pacifiques au moment où il tente de faire plébisciter sa nouvelle réforme de la constitution qui renforce le pouvoir apparent et pérenniser un système politique honni par les Algériennes et les Algériens.
A l’occasion de la fête de l’indépendance nationale, date symbole de tout un peuple engagé pour une transition démocratique et un processus constituant en dehors du système, nous appelons l’ensemble des compatriotes algériens en France à venir manifester massivement, dans l’unité, la solidarité et la fraternité pour parachever la révolution du sourire. Nous rappelons et nous respectons l’engagement pris par les 25 organisations de la diaspora dans la déclaration d’orientation du 5 juin 2020.
«Nous, collectifs, comités citoyens, partis d'opposition et militants activistes en France, déclarons le rejet de la feuille de route du pouvoir de révision constitutionnelle et décidons de répondre à tous les appels pour un rassemblement le plus large, pour d’une part, le respect de toutes les libertés démocratiques ainsi que pour la libération sans conditions de tous les détenus politiques et d’opinion, et d’autre part, pour l’aboutissement d’un processus constituant en dehors du système, pour le recouvrement du Peuple de sa souveraineté totale.
Nous militons ensemble pour leur concrétisation, dans le respect de la diversité des origines politiques, des convictions et des traditions de lutte de chacun.
En conséquence, nous appelons l’ensemble des organisations, comités, partis et collectifs, à poursuivre et développer toute démarche collective, notamment sur la Place de la République, et s’engager à consacrer le premier dimanche de reprise, à débattre des voies et moyens pour consolider l’unité de notre peuple jusqu’à la victoire finale.»
Vive l’Algérie éternelle !
Gloire à nos martyrs ! Paris, le 4 juillet 2020.
Rendez-vous place de la République à 14h pour une marche vers la Bastille
Liste des organisations signataires
ACA, ACDA, CAMAN France, CCAF-PACS (Comité des Citoyens Algériens en France Pour une Assemblée Constituante Souveraine), CDL’A Angouleme, CDL’A Lorraine, CDL'A Metz, CDL’A Paris, CGADD (Collectif Groupe l'Algérie Droit Devant), Collectif des Algériens du Grand Ouest de la France (Angers, Nantes, Rennes), CRAC (Comite de Réflexions pour une Algérie Consensuelle), Elhdaka, ENAF (Etudiants Nord Africains de France), FFS Section Nord, Riposte Internationale, Jeunes Engagés, JTA (Jeunes Trotskystes Algériens), Les Progressistes, MJC France, Réseau Algérien Contr
Plaristes
   Posté le 07-07-2020 à 20:14:29   

Je reste mitigé sur l'algérie.

Comme le dit le comique Alwest :
https://youtu.be/Ssyt9hrQ1Ng

Les algériens devraient se méfier on leur refait peut-être un mai 68 !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_pour_les_actions_et_strat%C3%A9gies_non_violentes_appliqu%C3%A9es


Edité le 07-07-2020 à 20:18:17 par Plaristes


marquetalia
   Posté le 06-08-2020 à 17:23:16   

Les algériens devraient se méfier on leur refait peut-être un mai 68 !

Ou un Mai 68 à l envers,antiprogressiste et atlantiste,qui portera les trotskystes et les islamistes algériens,tous deux antisahraouis,au pouvoir.


Edité le 01-11-2020 à 20:26:44 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 01-11-2020 à 20:25:27   

Il faudrait changer le nom du topic, Bouteflika n est plus au pouvoir depuis près d un an et demi.


Edité le 01-11-2020 à 20:27:21 par marquetalia


marquetalia
   Posté le 05-11-2020 à 19:02:56   

Pas de réponse ?
marquetalia
   Posté le 05-11-2020 à 19:04:02   

Un vétéran de la guerre de libération nationale,qui était à a tête de l Hirak,vient de mourir.


Edité le 05-11-2020 à 19:04:30 par marquetalia


pzorba75
   Posté le 05-11-2020 à 19:19:09   

Quelle conséquence?
marquetalia
   Posté le 08-11-2020 à 11:06:38   

Concernant l Algerie,on peut bien que ce peuple a rejeté l intégrisme, à l inverse de la Turquie,dont la folie des grandeurs poussera certainement à s immiscer en Asie centrale, sphère d influence de la Russie,voir au Nord Caucase,en particulier en Tchétchénie et au Daguestan.