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 lénine refuse le fractionnisme

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roselove_red
marx engels lénine staline
Pionnier
roselove_red
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   Posté le 18-11-2006 à 11:52:31   Voir le profil de roselove_red (Offline)   Répondre à ce message   http://www.rezgar.com   Envoyer un message privé à roselove_red   

LA VIOLATION DE L'UNITÉ AUX CRIS DE : VIVE L'UNITÉ !
Les questions du mouvement ouvrier actuel sont, à maints égards, des questions angoissantes, surtout pour les représentants de ce qui fut l'hier (c'est-à-dire l'étape historique qui vient de passer) de ce mouvement. Parmi ces questions figurent tout d'abord, celles relatives à ce qu'on appelle le fractionnisme, la scission, etc. Assez souvent l'on peut entendre les participants intellectuels du mouvement ouvrier, demander avec émotion, nervosité et presque de l'hystérie, qu'on ne touche pas à ces questions angoissantes. Pour ceux qui ont vécu les longues années de lutte des diverses tendances parmi les marxistes, par exemple, depuis 1900-1901, bien des raisonnements sur ces questions angoissantes peuvent apparaître, naturellement, comme des répétitions superflues.
Mais ils ne sont guère nombreux, aujourd'hui, parmi les marxistes, les participants des quatorze années de lutte (et à plus forte raison des dix-huit — dix-neuf années de lutte, si on remonte aux premiers symptômes de l'apparition de l'« économisme »). L'immense majorité des ouvriers qui, de nos jours, remplissent les rangs des marxistes ne se souviennent plus de la lutte d'autrefois, ou bien ne la connaissent pas du tout. Pour cette immense majorité (au reste, l'enquête de notre revue l'a également prouvé), les questions angoissantes sont d'un très grand intérêt. Et nous avons l'intention de nous arrêter à ces questions, que la Borba, « revue ouvrière hors-fraction » de Trotski, soulève comme à nouveau (et réellement à nouveau pour la jeune génération d'ouvriers).
I. DU « FRACTIONNISME »
Trotski déclare que sa nouvelle revue est un organe « non fractionniste ». Ces mots, il leur réserve la première place dans les annonces, il les souligne de toutes les manières dans les éditoriaux tant de la Borba elle-même que de la Stvernaïa Rabotchaïa Gazéta des liquidateurs, dans laquelle, avant la parution de Borba, Trotski avait publié un article au sujet de cette revue.
Qu'est-ce donc que le « non-fractionnisme » ?
La Revue ouvrière de Trotski est une revue de Trotski pour les ouvriers ; car il n'y a trace, dans cette revue, ni d'initiative ouvrière, ni de liaison avec les organisations ouvrières. Désireux d'être populaire, Trotski, dans sa revue pour les ouvriers, explique aux lecteurs les mots « territoire », « facteur », etc.
Fort bien. Alors, pourquoi ne pas expliquer aussi aux ouvriers le mot : « non-fractionnisme » ? Serait-il plus compréhensible que les mots territoire et facteur ?
Non. Là n'est pas la question. La vérité est qu'au moyen de cette étiquette de « non-fractionnisme », les pires représentants des pires vestiges du fractionnisme induisent en erreur la jeune génération des ouvriers. Il vaut la peine de s'y arrêter.
Le fractionnisme est le principal trait distinctif du Parti social-démocrate, à une époque historique déterminée. Laquelle précisément ? De 1903 à 1911 inclusivement.
Pour expliquer le plus clairement possible en quoi consistait le fractionnisme, il faut se rappeler les conditions concrètes des années 1906-1907, par exemple. A ce moment le Parti formait un tout ; il n'y avait pas de scission, mais il était divisé en fractions, c'est-à-dire que dans le parti unique existaient en fait deux fractions, deux organisations pratiquement distinctes. Les organisations ouvrières à la base étaient unes ; mais pour chaque question sérieuse, les deux fractions élaboraient deux tactiques ; leurs défenseurs discutaient entre eux dans les organisations ouvrières communes (par exemple lors de la discussion du mot d'ordre : ministère de la Douma ou ministère cadet en 1906 ; ou lors des élections au congrès de Londres, en 1907), et les questions étaient résolues à la majorité. L'une des fractions a été battue au congrès commun de Stockholm (1906), l'autre au congrès commun de Londres (1907).
Voilà des faits universellement connus dans l'histoire du marxisme organisé, en Russie.
Il suffit de rappeler ces faits universellement connus pour voir le criant mensonge que répand Trotski.
Depuis 1912, c'est-à-dire depuis plus de deux ans, il n'y a plus de fractions, en Russie, parmi les marxistes organisés ; on ne discute plus sur la tactique dans les organisations communes, aux conférences et congrès communs. Il y a rupture complète entre le Parti qui a officiellement déclaré, en janvier 1912, que les liquidateurs ne lui appartenaient plus, — et les liquidateurs. [Voir le présent volume, pp. 256. (N. R.)] Trotski qualifie bien souvent cet état de choses de « scission ». Plus loin nous parlerons spécialement de cette définition. Mais ce qui est certain, c'est que le mot « fractionnisme » n'est pas conforme à la vérité.
Ce mot, nous l'avons déjà dit, est la répétition faite sans esprit critique, répétition inintelligente, absurde, de ce qui était vrai hier, c'est-à-dire à une époque révolue. Et lorsque Trotski nous parle du « chaos de la lutte fractionniste » (voir le n° 1, pp. 5, 6 et bien d'autres encore), on voit tout de suite précisément quel passé révolu parle par sa bouche.
Voyez la situation actuelle du point de vue du jeune ouvrier russe, qui représente aujourd'hui, en Russie, les neuf dixièmes des marxistes organisés. Le jeune ouvrier russe aperçoit devant lui trois manifestations massives de différentes conceptions ou tendances dans le mouvement ouvrier : celle des « pravdistes148 » groupés autour d'un journal tirant à 40.000 exemplaires, celle des « liquidateurs » (15.000 exemplaires) et celle des populistes de gauche (10.000 exemplaires). Les chiffres concernant les tirages montrent au lecteur le caractère de masse de certaine propagande.
Il est permis de se demander : Que vient faire ici le « chaos » ? Trotski, on le sait, aime les phrases sonores et creuses ; mais le vocable « chaos » n'est pas simplement une phrase ; il est, en outre, la transplantation (plus exactement, une vaine tentative de transplanter) sur le terrain russe de l'époque actuelle, des rapports de l'époque d'hier, pratiqués à l'étranger. Là est le fond de la question.
Il n'existe point de « chaos » dans la lutte des marxistes contre les populistes. Cela, il faut espérer que même Trotski n'osera le prétendre, La lutte des marxistes contre les populistes se poursuit depuis plus de trente ans, depuis la naissance même du marxisme. Le motif de cette lutte, c'est la divergence capitale des Intérêts et des vues de deux classes différentes : prolétariat et paysannerie. Le « chaos » — si chaos il y a — n'existe que dans l'esprit des originaux qui ne comprennent pas cette vérité.
Que reste-t-il alors ? Le « chaos » de la lutte des marxistes contre les liquidateurs ? Cette fois encore cela est faux car on ne saurait appeler chaos la lutte contre un courant que l'ensemble du Parti a reconnu comme tel, et condamné depuis 1908. Et quiconque ne se montre pas insouciant envers l'histoire du marxisme en Russie sait que le courant liquidateur — même en ce qui concerne la composition des chefs et des participants — est lié indissolublement et de la façon la plus étroite au « menchévisme » (1903-1908) et à l'« économisme » (1894-1903). Ainsi donc, là encore, nous sommes en présence d'une histoire de près de vingt années. Considérer l'histoire de son propre parti comme un « chaos », c'est montrer qu'on a la tête vide, de façon impardonnable.
Mais voyez la situation actuelle du point de vue de Paris ou de Vienne. Tout change aussitôt. Outre les « pravdistes » et les « liquidateurs », il y a au moins cinq « fractions » russes, c'est-à-dire des groupes distincts, qui entendent se réclamer d'un seul et même parti social-démocrate : le groupe de Trotski, les deux groupes Vpériod, les « bolchéviks-partitsy149 » et les « menchéviks-partitsy ». A Paris et à Vienne (je prends à titre d'exemple deux centres particulièrement importants), tous les marxistes le savent fort bien.
Là, Trotski a raison en un sens : c'est vraiment du fractionnisme, c'est en vérité le chaos !
Le « fractionnisme », c'est-à-dire l'unité nominale (en paroles, tous sont du même parti) et le morcellement réel (en fait, tous les groupes sont indépendants, ils entrent les uns avec les autres en pourparlers et passent des accords, comme des puissances souveraines).
Le « chaos », c'est-à-dire 1° l'absence de données objectives pouvant être vérifiées, sur la liaison de ces fractions avec le mouvement ouvrier de Russie, et 2° l'absence de documents permettant de juger de la véritable physionomie idéologique et politique de ces fractions. Voyez la période des deux années entières : 1912 et 1913. Comme on le sait, ce furent des années de reprise et d'essor du mouvement ouvrier, lorsque tout courant ou tendance ayant tant soit peu un caractère de masse (et ceux-là seuls comptent en politique) ne pouvait pas ne pas influer sur les élections à la IVe Douma, sur le mouvement gréviste, sur les journaux légaux, sur les syndicats, sur la campagne d'assurances sociales, etc. Pas une, pas une seule de ces cinq fractions de l'étranger, en cette période de deux années, ne s'est signalée absolument par rien de marquant, dans aucune des manifestations de masse, que nous avons indiquées tout à l'heure, du mouvement ouvrier de Russie.
C'est un fait que chacun peut aisément vérifier.
Et ce fait montre que nous avions raison en qualifiant Trotski de représentant des « pires vestiges du fractionnisme».
Non fractionniste en paroles, Trotski est pertinemment, pour tous ceux qui connaissent un peu le mouvement ouvrier de Russie, le représentant de la « fraction Trotski » ; il y a là du fractionnisme, puisque ses deux indices essentiels sont réunis : 1° reconnaissance nominale de l'unité et 2° séparatisme de groupe, en fait. Il y a là un reste de fractionnisme, car il est impossible d'y découvrir rien de sérieux dans le sens d'une liaison avec le mouvement ouvrier de masse en Russie.
Enfin, c'est la pire espèce de fractionnisme, car il n'y a là aucune précision idéologique, ni politique. On ne saurait dénier cette précision ni aux pravdistes (même notre adversaire déterminé L. Martov reconnaît qu'il y a chez nous de la « cohésion et de la discipline » autour des décisions formelles que tout le monde connaît, sur toutes les questions), ni aux liquidateurs (ils ont, du moins les plus marquants d'entre eux, une physionomie très précise : une physionomie libérale, et non marxiste).
On ne saurait dénier une certaine précision à une partie des fractions qui, comme celle de Trotski, n'ont une existence réelle que du point de vue de Vienne-Paris, et non du point de vue de la Russie, Sont précises, par exemple, les théories machistes du groupe machiste Vpériod ; est précise, chez les « menchéviks-partitsy », la négation résolue de ces théories et la défense du marxisme, à côté de la condamnation théorique des liquidateurs.
Tandis que chez Trotski il n'y a aucune précision politique et idéologique, car le brevet de « non-fractionnisme » (nous le verrons tout à l'heure plus en détail) n'est qu'un brevet de liberté complète de voltiger d'une fraction à l'autre et vice versa.
Résultat :
1° Trotski n'explique ni ne comprend la portée historique des divergences idéologiques entre les courants et fractions du marxisme, bien que ces divergences remplissent vingt années d'histoire de la social-démocratie et concernent les principaux problèmes d'actualité (comme nous le montrerons encore) ;
2° Trotski n'a pas compris les particularités essentielles du fractionnisme, comme reconnaissance nominale de l'unité et division réelle ;
3° Sous la bannière du « non-fractionnisme », Trotski défend une des fractions à l'étranger, particulièrement dépourvues d'idées et privées de toute base dans le mouvement ouvrier de Russie.
Tout ce qui brille n'est pas or. Il y a beaucoup de clinquant et de tapage dans les phrases de Trotski ; mais de contenu, point.
II. DE LA SCISSION
On nous objectera : « Si vous, les pravdistes, n'avez pas de fractionnisme, c'est-à-dire la reconnaissance nominale de l'unité et, en fait, la division, — vous avez quelque chose de pis, c'est le scissionnisme ». Ainsi parle Trotski qui, ne sachant pas creuser sa pensée et joindre ses phrases par les deux bouts, tantôt clame contre le fractionnisme, tantôt crie : « La scission fait l'une après l'autre des conquêtes qui sont autant de suicides » (n° 1, p. 6).
Cette déclaration ne peut avoir qu'un sens : « c'est que les pravdistes font une conquête après l'autre » (c'est un fait objectif que l'on peut vérifier ; il est établi par l'étude du mouvement ouvrier de masse en Russie, par exemple, en 1912 et 1913), mais moi Trotski, je condamne les pravdistes : 1° comme des scissionnistes et 2° comme des politiciens pratiquant le suicide.
Voyons ce qu'il en est.
Tout d'abord, remercions Trotski : il n'y a pas longtemps (d'août 1912 à février 1914) il suivait F. Dan qui, comme on le sait, menaçait de « tuer » l'anti-liquidation et exhortait les autres à le faire. Maintenant Trotski ne menace pas de « tuer » notre tendance (et notre parti, — ne vous fâchez pas, citoyen Trotski, car c'est la vérité !), il se contente de vaticiner qu'elle se tuera elle-même !
C'est beaucoup moins fort, n'est-il pas vrai ? C'est presque du « non-fractionnisme », vous ne trouvez pas ?
Mais trêve de plaisanteries (bien que la plaisanterie soit le seul moyen de répliquer en termes mitigés à la phraséologie insupportable de Trotski).
Le « suicide » est une simple phrase, une phrase creuse, du « trotskisme » et rien de plus.
Le scissionnisme est une grave accusation politique. Cette accusation portée contre nous est répétée de mille manières et par les liquidateurs, et par tous les groupes énumérés plus haut, qui du point de vue de Paris et de Vienne, existent incontestablement.
Ils répètent tous cette grave accusation politique avec une légèreté étonnante. Voyez Trotski. Il a reconnu que « la scission fait (lisez : que les pravdistes font) l'une après l'autre des conquêtes qui sont autant de suicides ». Et il ajoute :
De nombreux ouvriers avancés, dans un état de désarroi politique complet, deviennent bien souvent eux-mêmes des agents actifs de la scission (n° 1, p. 6).
Peut-on traiter la question avec plus de légèreté ?
Vous nous accusez de scissionnisme, alors que dans l'arène du mouvement ouvrier de Russie nous ne voyons absolument rien que de la liquidation. Ainsi, vous trouvez que notre attitude à l'égard de la liquidation est erronée ? En effet, tous les groupes de l'étranger, que nous avons nommés plus haut, si forte que soit la distinction entre eux, sont justement d'accord pour affirmer que notre attitude à l'égard du courant de liquidation est erronée, « scissionniste ». Là est aussi la ressemblance (et le rapprochement politique essentiel) de tous ces groupes avec les liquidateurs.
Si notre attitude à l'égard du courant de liquidation est erronée au point de vue de la théorie, au point de vue des principes, Trotski aurait dû le dire explicitement, le déclarer nettement, indiquer sans détour en quoi il la trouve erronée. Or, Trotski esquive depuis des années ce point capital.
Si, pratiquement, à travers l'expérience du mouvement, notre attitude à l'égard de la liquidation est démentie, il faut analyser cette expérience, — ce que Trotski ne fait pas non plus. « De nombreux ouvriers avancés, avoue-t-il, deviennent des agents actifs de la scission » (lisez : agents actifs de la ligne des pravdistes, de leur tactique, de leur système, de leur organisation).
Mais à quoi tient ce fait regrettable qui, de l'aveu de Trotski, est confirmé par l'expérience, savoir : que des ouvriers avancés, nombreux avec cela, s'affirment pour la Pravda ?
Cela tient au « désarroi politique complet » de ces ouvriers avancés, répond Trotski.
Certes, cette explication est extrêmement flatteuse pour Trotski, pour toutes les cinq fractions de l'étranger et pour les liquidateurs. Trotski aime beaucoup à donner, « avec l'air savant d'un connaisseur » et en usant de phrases pompeuses et sonores, une explication flatteuse pour lui, Trotski, des phénomènes historiques Si de « nombreux ouvriers avancés » deviennent des « agents actifs » d'une ligne politique, de la ligne du Parti, qui ne concorde pas avec la ligne de Trotski, ce dernier résout la question sans se gêner, d'emblée et sans détour : ces ouvriers avancés se trouvent « dans un état de désarroi politique complet », alors que lui, Trotski, est sans doute « dans un état » de fermeté politique, de lucidité et de justesse de ligne !... Et c'est ce même Trotski qui, se frappant la poitrine, fulmine contre le fractionnisme, contre l'esprit de cercle, contre cette façon — propre à un intellectuel — d'imposer sa volonté aux ouvriers !...
Vraiment, lorsqu'on lit ces choses-là, on se demande malgré soi si ces paroles ne viennent pas d'une maison de fous ?
La question du courant liquidateur et de sa condamnation a été posée par le Parti devant les « ouvriers avancés » depuis 1908 ; et la question de la « scission » avec un groupe de liquidateurs nettement déterminé (le groupe Nacha Zaria), c'est-à-dire l'impossibilité d'édifier le Parti autrement que sans ce groupe et contre lui, cette dernière question fut posée il y a plus de deux ans, en janvier 1912. Les ouvriers avancés se sont prononcés, dans leur immense majorité, pour le soutien de la « ligne de janvier (1912) ». Trotski lui-même reconnaît ce fait, lorsqu'il parle des « conquêtes » et des « nombreux ouvriers avancés ». Et Trotski s'en tient quitte, en traitant simplement ces ouvriers avancés de « scissionnistes », « en état de désarroi politique » !
Les gens qui n'ont pas perdu la raison tireront de ces faits une autre conclusion. Là où la majorité des ouvriers conscients s'est groupée autour de décisions claires et précises, il y a unité d'opinions et d'actions, il y a parti et esprit du parti.
Là où nous avons vu les liquidateurs « destitués de leurs postes » par les ouvriers, ou une demi-douzaine de groupes de l'étranger qui, en deux ans, n'ont prouvé en rien leur liaison avec le mouvement ouvrier de masse en Russie, là règne le désarroi, le scissionnisme. En essayant aujourd'hui de persuader les ouvriers de ne pas exécuter les décisions de ce « tout » que les marxistes-pravdistes reconnaissent, Trotski tente de désorganiser le mouvement et de provoquer la scission.
Tentatives impuissantes, mais il faut bien démasquer les chefs trop présomptueux de petits groupes d'intellectuels, qui, tout en faisant la scission, crient à la scission ; qui, après avoir pendant plus de deux ans subi une défaite totale auprès des « ouvriers avancés », crachent avec une impudence inouïe sur les décisions et la volonté de ces ouvriers avancés, en les déclarant en état de « désarroi politique». Ne sont-ce pas là les procédés de Nozdrev et de Petit-Judas Golovlev150 ?
En notre qualité de publiciste, nous ne nous lasserons pas de répéter, en réponse aux cris répétés sur la scission, des données précises, irréfutées et irréfutables. A la IIe Douma, la curie ouvrière a donné 47 % de députés bolcheviks ; à la IIIe, 50 % ; à la IVe, 67 %.
Voilà où est la majorité des « ouvriers avancés », voilà où est le Parti, voilà où est l'unité d'idées et d'actions de la majorité des ouvriers conscients.
Les liquidateurs objectent (voir Boulkine, L. M., au n° 3 de Nacha Zaria) que nous prenons argument des curies de Stolypine. C'est là une objection inintelligente et de mauvaise foi. Les Allemands mesurent leurs succès par les élections effectuées d'après la loi électorale de Bismarck, qui écarte les femmes. Il faudrait avoir perdu la raison pour en faire le reproche aux marxistes allemands, qui mesurent leurs succès sous le régime électoral existant, sans approuver aucunement ses restrictions réactionnaires.
Nous de même. Sans défendre les curies, ni le système des curies, nous avons mesuré nos succès sous le régime électoral existant. Les curies ont existé sous toutes les trois Doumas (IIe, IIIe, IVe) ; et à l'intérieur de la même curie ouvrière, à l'intérieur de la social-démocratie, il s'est produit un déplacement total contre les liquidateurs. Quiconque n'entend pas s'abuser soi-même et abuser les autres, doit reconnaître ce fait objectif de la victoire de l'unité ouvrière contre les liquidateurs.
L'autre objection n'est pas moins « intelligente » : « pour tel ou tel bolchevik ont voté (ou bien ont pris part aux élections) des menchéviks et des liquidateurs ». Parfait ! Mais cela n'est-il pas vrai aussi pour les 53 % des députés non bolcheviks de la IIe Douma, pour les 50 % de la IIIe Douma, pour les 33 % de la IVe Douma ?
Si l'on pouvait, au lieu des renseignements sur les députés, en recueillir sur les électeurs ou les délégués ouvriers, etc., nous nous en servirions volontiers. Mais de tels renseignements, plus détaillés, n'existent pas ; par conséquent, les « objecteurs » jettent simplement de la poudre aux yeux du public.
Et les données sur les groupes ouvriers qui ont aidé les journaux des diverses tendances ? En deux ans (1912 et 1913), 2.801 groupes étaient pour la Pravda et 740 pour le Loutch. [Au 1er avril 1914, le recensement préliminaire a établi 4.000 groupes pour la Pravda (depuis le 1er janvier 1912) et 1.000 pour les liquidateurs avec tous leurs alliés.] Tout le monde peut vérifier ces chiffres, et personne n'a essayé de les réfuter.
Où donc est ici l'unité d'action et de volonté de la majorité des « ouvriers avancés », et où est la violation de la volonté de la majorité ?
Le « non-fractionnisme » de Trotski, c'est justement le scissionnisme, dans le sens de la violation la plus impudente de la volonté de la majorité des ouvriers.


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NE PAS CAPITULER, MAIS LUTTER CONTRE LES REVISIONNISTES
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