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 Les Lejaby n’ont pas baissé les bras

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Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18356 messages postés
   Posté le 20-01-2012 à 20:02:12   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les médias nous ont annoncé les licenciements chez Lejaby en versant des larmes de crocodile sur l’avenir des salariées, en particulier les plus âgées, et sur la ruine qui menace des régions entières à cause de la désindustrialisation.

Le ton de ces reportages est celui de la fatalité, arguant que la concurrence effrénée entre les salariés, les délocalisations et les crises sont inévitables et que le capitalisme est irremplaçable.
Mais le capitalisme n’est pas plus éternel que les systèmes qui l’ont précédé.

Ces désastres sont la conséquence du capitalisme et disparaîtront avec lui, mais la lutte quotidienne classe contre classe est indispensable, même si les revendications ne sortent pas actuellement du cadre du capitalisme.

La conscience collective d’appartenir à la classe ouvrière a été enterrée depuis des années, notamment par les idéologues du PS et certains théoriciens révisionnistes, qui ont entretenu la confusion en assimilant la classe ouvrière à l’ensemble des salariés, jusqu’aux ingénieurs et aux cadres répressifs des patrons et de l’Etat.

Nous devons saluer toute les luttes économiques de la classe ouvrière qui s’opposent matériellement aux plans d’austérité des capitalistes, et favoriser tout ce qui développe la conscience de classe du prolétariat.


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Une centaine de salariés de Lejaby, le 17 janvier à Lyon dans la Cour des Voraces, lieu emblématique de la révolte des canuts. (Photo Jean-Philippe Ksiazek. AFP)


Les ouvrières du fabricant de lingerie Lejaby ont accusé jeudi les pouvoirs publics de leur avoir «menti» , au lendemain de l'annonce de la fermeture de leur dernière usine dans l'Hexagone, érigée en symbole d'une industrie française en crise et soumise aux délocalisations.

Le repreneur Alain Prost, ex PDG de la Perla, a annoncé le maintien à Rillieux d'une «petite unité de production», de 20 personnes au départ, où sera lancé en 2012 «un projet haut de gamme». Mais 93% de la production de Lejaby se fait déjà à l'étranger (près de 83% en Tunisie et 10% en Asie), et cette proportion augmentera.
sur 450 salariés, seuls 195 sont conservés sur le site de Rillieux-la-Pape dans le Rhône. Les quelque 255 autres, désignés selon des critères d'ordre (âge, ancienneté, charges de famille...), vont être licenciés.

L'usine d'Yssingeaux où 93 salariés (dont 90 femmes) travaillaient, ferme ses portes, et une partie de la production est délocalisée en Tunisie. Yssingeaux était la dernière usine de la marque en France.

Le maire du Puy-en-Velay Laurent Wauquiez, ministre UMP de l'Enseignement supérieur, a entériné la fermeture, après avoir soutenu le dossier du repreneur Canat qui gardait le site d'Yssingeaux avec de nombreuses suppressions de postes : «Nous allons faire le maximum dans les prochains jours pour que l'on accompagne au mieux chaque salariée pour retrouver un emploi le plus vite possible. J'ai d'ores et déjà demandé à Xavier Bertrand que nous souhaitions toutes les aides possibles» .

Les salariés ont dénoncé jeudi le «bluff» de Xavier Bertrand, annonçant que 98% de leur rémunération nette serait maintenue pendant un an en vertu du contrat de sécurisation professionnelle, alors qu'il ne s'agit que du dispositif légal.
«C'est pas qu'un effet d'annonce, c'est un bluff total!» , a déclaré Raymond Vacheron, responsable textile à la CGT, présent à l'assemblée générale d'Yssingeaux.


«Nous refusons de baisser les bras»


Plusieurs salariés ont passé la nuit de mercredi à jeudi dans l'usine.
«Notre lutte est le symbole de ce que subissent aujourd'hui les salariés. Nous refusons de baisser les bras» .
les salariés menacent de poursuivre le groupe autrichien Palmers, son propriétaire depuis 2008, pour «licenciements abusifs».

Arlette : « 32 ans ! J’ai 32 ans de présence, 32 ans à appuyer sur la pédale, avec le chrono derrière… Et maintenant on arrive à quoi ? A rien du tout, on nous met un coup de pied au cul, c’est tout ! »

Nicole Mendez déléguée CFDT et employée au siège de la société à Rillieux-la-Pape : « La guerre est déclarée. Il va falloir que ceux qui nous ont mis dans cette situation-là nous rendent des comptes. On va tout faire pour les assigner, pour qu’ils payent vraiment ce qu’ils nous doivent. Parce qu’on va encore se retrouver avec un plan social, y’en a encore un qui n’est pas terminé. On a mis les salariés deux fois dans la détresse : en 2010, en les licenciant, on leur a pas payé ce qu’on leur devait. Il nous a fait un hold-up et il va falloir qu’il le paye ! C’est pas normal que du jour au lendemain, on coupe les vivres et on laisse mourir quelqu’un ; c’est non-assistance à personne en danger ».


Motion de l’assemblée générale du personnel de Lejaby Yssingeaux
Le 19 janvier 2012 :

Rassemblé aujourd’hui en assemblée générale, après la décision du Tribunal de Commerce qui conduit à la fermeture de notre entreprise et le licenciement de ses 93 salariés, nous sommes en colère, très très en
colère, c’est injuste et intolérable. Nous perdons notre emploi, notre savoir-faire, et le seul site de production de la lingerie de luxe Lejaby en France.

Les pouvoirs publics ont fait semblant de nous soutenir, nous ont menti, ont préféré les déclarations d’intention, à l’action pour garder l’emploi. Ils ont laissé prendre le contrôle du groupe Lejaby par un fond de pension italien et l’arrêt des productions en France.

C’est inacceptable et c’est l’exemple de l’échec du sommet social.

Pour toujours plus d’argent on supprime des emplois. Pour toujours plus d’argent on délocalise les productions et on laisse mourir des territoires comme la Haute-Loire qui a déjà perdu 700 emplois industriels l’an dernier.

Nous sommes fiers de notre lutte. Ensemble, et unis comme les 5 doigts de la main, nous avons défendu notre emploi jusqu’au bout, dans la dignité. Mais nous avons eu en face plus forts que nous. L’argent est toujours priorisé par rapport à l’humain. Nous avons conscience que notre lutte est le symbole de ce que subissent aujourd’hui les salariés.

Nous refusons de baisser les bras.

Aujourd’hui, nous avons un contrat de sécurisation professionnelle qui nous permet de garder un an de salaire. Nous demandons la mise en place de préretraites à partir de 55 ans. Nous voulons une revalorisation des primes de licenciement pour atteindre 10% des salaires perçus.

Nous voulons un plan de réindustrialisation du site d’Yssingeaux. Nous poursuivrons le Groupe Palmers pour licenciements abusifs. Nous restons mobilisés mais ne voulons pas nous enfermer dans une démarche sans issue.

Notre lutte continue, notre colère aussi. Nous voulons des réponses concrètes à nos attentes
.


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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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