| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 17-01-2012 à 13:29:34
| Communiqué de soutien au quartier de la Gauthière et à sa lutte pour la Justice Le soir du 31 décembre à la Gauthière (banlieue de Clermont-Ferrand), Wissam, trentenaire résident dans le quartier, aurait jeté une pierre sur une voiture de police. Immédiatement les policiers se lancent à ses trousses et appellent des renforts. En effet, 30 CRS sont rapidement réunis avec des chiens et des grenades lacrymogènes, pour ce qui est vraisemblablement un tabassage organisé. Les faits ont eu lieu sous les yeux d’au moins une quinzaine de gens du quartier qui, en ordre dispersé, ont protesté aux cris de: « libérez-le ! » « lâchez-le » et « la police tue ! » Le jeune homme était dans le coma le soir même, alors que le quotidien auvergnat La Montagne parle d’un « malaise survenu pendant son transport » « bien que des lésions et des fractures aient été constatées » . Le samedi 7 janvier le quartier de la Gauthière se mobilisait et organisait une manifestation de soutien pour « protester dans le calme » . 500 personnes étaient rassemblées pour une marche, un sit-in et deux minutes de silence, avec des banderoles portant les inscriptions : « personne au-dessus des lois » et « stop aux bavures » . Il s'agissait de réclamer la justice de manière pacifique, digne réponse à un acte de barbarie. On apprend le lendemain que Wissam est décédé. Déjà quelques jours avant, l’émeute s’est déclenchée brutalement dans le quartier, la rage contenue a explosée : pour la seule nuit succédant à la mort de Wissam (la plus « calme » selon la presse locale), cinq voitures sont brûlées. La réponse policière est encore plus violente : 17 interpellations, 400 CRS déployés dans le quartier, deux hélicoptères braquent leurs lumières sur les tours de béton. A plus long terme, le quartier fait l’objet d’une surveillance accrue et les agents de l’état contrôlent tout ce qui marche sur deux jambes, peu importe le sexe ou l’âge. Inutile de dire que la vie des habitants en est fortement perturbée. Et dans tout ça, qu’advient-il des policiers coupables ? Deux d’entre eux sont mis en congé, alors que SOS Racisme, La Ligue des Droits de l'Homme et la CGT du Puy-de-Dôme se limitent à demander leur suspension. Ces hommes accusés de meurtre ont le soutien du syndicat de la police Synergie et du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui déclare : "Je me garderais d'avoir le moindre avis sur cette question. La seule chose que je voudrais dire, c'est que s'il y a eu une interpellation difficile, ça n'est pas le fait des policiers" . Mépris total pour le défunt qui est accusé d’avoir provoqué sa mort. Le combat n’est cependant pas terminé. Un rassemblement à la mémoire de Wissam et en soutien à sa famille a eu lieu dans le quartier le 10 janvier, rassemblant 600 personnes. Et ils étaient six milles lors du rassemblement suivant, le 14 janvier. Cette histoire porte déjà en elle le mépris de l’état bourgeois envers les quartiers populaires, quand, d’après ce qui est de loin la version des faits la plus probable, la police s’offre un défoulement le soir du réveillon en lynchant un homme. De plus, à travers les médias, on perçoit la volonté nette d’appuyer l’hypothèse de l’accident plutôt que celle de l’agression, et ose parler d’intervention « régulière mais musclée » . On lit même que les policiers, qui avaient peur d’un guet-apens, seraient ainsi excusés de s’acharner sur quelqu’un jusqu’à lui donner la mort ! Les propos du journal Le Parisien sont particulièrement orduriers : ils rabaissent les jeunes de quartiers à une meute de voyous irresponsables. On connait cette technique de déformation des faits, de même que ces déploiements disproportionnés de forces de police : ils ont pour but d’effrayer les « gens des campagnes » et les « français de souche » avec les « étrangers » , les « arabes » et « les jeunes de cité » , ces derniers servant malgré eux d’épouvantails. L’objectif final est de diviser le prolétariat, les travailleurs de France, pour empêcher qu’ils s’unissent et qu’ils combattent ensemble la bourgeoisie qui les exploite. Comme beaucoup le savent déjà, cette mort n’est, hélas, pas un fait nouveau : un autre jeune est décédé « de crise cardiaque » lors d'un contrôle policier à Aulnay-sous-Bois le lendemain de la mort de Wissam. Nous n'avons pas oublié Zyed et Bouna en 2005, Mohsin et Laramy à Villiers-le-Bel en 2007. Nous n'oublions pas non plus tous les morts anonymes. Il ne s’agit pas de bavures, mais de crimes de la police, qui ne sont pas des actes isolés. La police de la bourgeoisie peut les commettre en toute impunité contre les jeunes des classes populaires. La Jeunesse Communiste Marxiste –Léniniste tient à manifester son soutien au quartier de la Gauthière, en particulier à la famille de Wissam. Nous resterons à leurs côtés pour réclamer justice. Nous comprenons la colère et la révolte des jeunes de la Gauthière et nous exigeons la relaxe des émeutiers interpellés. Cependant, nous ne pouvons qu’encourager ce mouvement à se construire et s’organiser davantage, et nous appelons toutes les personnes conscientes à le soutenir, à Clermont-Ferrand et ailleurs. JUSTICE POUR WISSAM !!! SOLIDARITE ET UNITE DES TRAVAILLEURS CONTRE LA POLICE BOURGEOISE!!!
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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