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 L’impossible candidature communiste

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Xuan
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   Posté le 08-06-2011 à 11:08:52   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La dernière couleuvre

A peine intronisé Mélenchon a réclamé sa redevance payable en circonscriptions électorales, afin d’asseoir l’audience de son groupuscule et d’achever le travail initié par François Mitterrand : la destruction complète du P «C» F.

De nombreuses voix se sont élevées au sein de ce parti. Quelques exemples :
« Je me souviens de Mélenchon qui léchait les pompes de Jospin pour avoir un petit secrétariat d'Etat et qui disait que les amendements communistes étaient de la merde. Mélenchon reste socialiste et veut finir le travail de Mitterrand, qui voulait achever le PCF. »
Maxime Gremetz

« Ceux qui croyaient benoîtement qu'il ne s'agissait pas d'un marchandage électoraliste ont sous les yeux la preuve qu'il s'agit bien de la grande braderie des positions du PCF sous couvert d'une union électoraliste de sommet.
J'appelle tous les communistes à intervenir partout où ils le peuvent dans les instances du parti pour que cette gigantesque duperie soit mise en échec notamment dans l'Hérault. »

Aimé COUQUET
membre du Conseil Départemental,
Conseiller Régional Honoraire,
Conseiller Municipal Communiste de Béziers.

« le soutien par la direction de la seule candidature de Mélenchon préfigure une dissolution du PCF au sein d'une nouvelle formation comparable à Die Linke. »
Motion de la section du PCF de Charleville-Mézières

Question : Quelle est la raison de votre candidature ?
« L'objectif est que s'exprime notre parti. Que nous ne laissions pas Jean-Luc Mélenchon s'imposer dans notre parti, sans réagir. L'opposition n'est pas uniquement sur sa personne, elle est sur ce qu'il porte politiquement. Ma candidature, qui date du 1er avril, est une décision collective de responsables d'organisations du parti de tout le pays. Pour sortir de la fausse alternative dans laquelle on enferme les communistes : d'un côté le Front de gauche, de l'autre le Front de gauche. »
Question : Vous êtes dissident
« Nous avons des divergences profondes, mais nous ne sommes pas dissidents. On nous a inventé le Front de gauche, on noie dedans le PCF. Nous refusons cette dilution. »
Inteview d’Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national au Parti communiste français (PCF) pour Le Centre

La section du 15e met en ligne
une vidéo de Mélenchon
en compagnie de Marine Le Pen puis de Rachida Dati, où la courtoisie confine visiblement la complaisance.

20 secrétaires fédéraux ont publié une déclaration fort timide dans laquelle ils déplorent que les communistes n’aient pu désigner librement leur candidat mais qu’ils aient dû se plier au choix des medias.
« nous constatons dans bon nombre de fédérations qu’un malaise persiste et pèse dans le débat des communistes »

Malgré cette opposition plus ou moins déterminée, le ralliement autour de la candidature de Mélenchon se fera de gré ou de force, c’est-à-dire y compris contre la volonté de la majorité des militants, puisque ce candidat a été « pré-désigné », bien en amont de toute consultation de la base, et que les opposants les plus forts en gueule ont été réduits au silence.

Un long processus

Mais ce renoncement n’est pas inédit, c’est l’aboutissement d’un processus entamé depuis de longues années.

Le désistement dès le premier tour n’est pas foncièrement différent du désistement au second tour en faveur du « candidat de gauche le mieux placé » . Seules les contraintes de la légalité électorale bourgeoise introduisent une séparation entre les deux en obligeant les candidats minoritaires à se retirer.
Mais rien ne les force à détourner la confiance de leurs électeurs vers un parti majoritaire.
On se souvient qu’en 1969, l’affrontement Pompidou-Poher fut qualifié par Jacques Duclos de « blanc bonnet et bonnet blanc » , appelant ses partisans à ne pas se rendre dans les isoloirs. Le 15 juin 1969, le second tour est marqué par une abstention record (31%).
Au premier tour, Duclos avait recueilli 21,3 % des voix devant le socialiste Gaston Deferre (5%) et le PSU de Michel Rocard (3,6%).
Ces chiffres permettent aussi de mesurer les conséquences du « vote utile », « en faveur du candidat de gauche le mieux placé » dans le cadre de la stratégie d’Union de la Gauche.
C’est une cause - pas la seule – de l’érosion électorale irréversible du P «C» F.

Ce processus a commencé avec l’abandon de la tactique électorale communiste dans les pays capitalistes, consistant à utiliser les élections comme tribune afin de démasquer le système capitaliste devant les larges masses et dans le but de le renverser.
Cette tactique a été remplacée par une stratégie de prise du pouvoir par les élections.

Le passage pacifique au socialisme.

Dans une interview au Times, Thorez évoquait la possibilité d’un passage pacifique au socialisme.
« Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes. »

Sans entrer dans la critique de cette thèse jamais confirmée, on peut observer qu’à cette époque – en novembre 1946 - la victoire de l’URSS stalinienne sur le nazisme, la constitution d’un camp socialiste, ainsi que l’aura de la résistance communiste en France, tout cela désignait le Parti Communiste Français comme le seul représentant de la classe ouvrière et du peuple dans notre pays, et le plaçait dans une position politique très favorable.

Aujourd’hui la situation est extrêmement différente puisque le capitalisme a été restauré en Russie, le camp socialiste a été démantelé, et la popularité du P « C »F a décru d’élection en élection.
En même temps la Constitution de la 5e République et les différentes lois électorales ont verrouillé le système électoral afin d’assujettir celui-ci à la désignation du Président de la République, sélectionné et promu par la classe capitaliste plus d’un an avant le scrutin, à l’intérieur d’un sérail trié sur le volet.
De sorte qu’en aucun cas, et quelle que soit la volonté populaire, l’Etat bourgeois ne puisse être gouverné par un ennemi de la bourgeoisie.

L’éventualité du passage au socialisme par les élections envisagée par Thorez ne s’est réalisée dans aucun pays industrialisé.
Dans les anciennes colonies, et malgré l’étiquette « socialiste » que se décernent certains gouvernements élus, il ne s’agit pas du socialisme dont parlaient Marx ou Lénine.
Ces révolutions plus ou moins pacifiques s’apparentent à la « démocratie nouvelle » initiée par Sun Yat Sen en Chine, et elles ont essentiellement pour objectif de libérer ces pays de la domination coloniale ou impérialiste et d’abolir le féodalisme ou les structures sociales qui entravent l’essor industriel. Mais aucun parti communiste ne les dirige. Ce sont des révolutions bourgeoises nationales et démocratiques.

Seul un petit nombre de pays est encore dirigé par des partis communistes, et ils ont conquis le pouvoir par la lutte armée.

La stratégie de prise du pouvoir par les élections est condamnée d’avance, s’agissant d’établir un système socialiste en France.
Le P «C» F a donc substitué à cet objectif différentes réformes, possiblement acceptables par la bourgeoisie et destinées à assurer des « avancées » , des « progrès » dans la voie du socialisme.
Une sorte de traitement homéopathique où le CAC 40 serait progressivement conduit à la collectivisation, à l’insu de son plein gré : un, deux, trois, soleil !

Parallèlement et comme gage de bonne volonté, le P «C» F a renié les principes fondamentaux énoncés par Marx et Lénine, comme son caractère de classe prolétarien et la nécessité de la dictature du prolétariat exercée sur les anciens exploiteurs.

On se demande dans ces conditions ce qui retient la classe des capitalistes de traiter le P «C» F comme n’importe quel honorable parti bourgeois.

Le communisme

58 ans après la mort de Staline, Arte creuse toujours la tombe du communisme avec l’entêtement et l’application d’une pelle mécanique.
Certains dirigeants de l’Union Européenne ont fait des pieds et des mains pour criminaliser le communisme et l’identifier au nazisme.
Cet acharnement ne démontre pas seulement que l’idéal communiste est toujours vivant, il témoigne de l’exécration du communisme par la classe capitaliste.
Le communisme représente pour elle la révolution bolchévique et la prise du pouvoir par la classe ouvrière, le renversement violent de l’Etat bourgeois et l’établissement de l’Etat prolétarien, la dictature insupportable exercée contre la classe capitaliste par cet Etat, la confiscation et la collectivisation des moyens de production qu’elle détenait et d’où provenaient tous se profits.
Une telle détestation, n’a pas de précédent dans l’histoire. La rancune et le mépris des féodaux pour les bourgeois de 89 n’est pas comparable avec la haine de la bourgeoisie pour la classe ouvrière victorieuse.

Alors que les dirigeants du P «C» F ont renoncé depuis fort longtemps à cet idéal, l’étiquette « communiste » colle encore aux doigts de Pierre Laurent comme le sparadrap du capitaine Haddock.
Pourquoi ne renoncent-ils pas à ce dernier symbole ?
En fait l’envie ne leur a pas manqué, mais ce symbole parle encore à la classe ouvrière de la même façon qu’il parle à la bourgeoisie, et pour des raisons diamétralement opposées.
Il n’est pas facile de s’en débarrasser au risque d’être définitivement rejeté par les militants les plus sincères.

Aujourd’hui le P «C» F ne sert plus qu’à détourner la colère de classe des exploités vers des perspectives électorales pipées d’avance et vouées à l’échec.
La lutte classe contre classe est temporisée, le « blocage du pays » désavoué et dévoyé au profit des combinaisons électorales.
A force de trahisons, le P «C» F a réussi à remettre en selle les socialos, ennemis de toujours de la classe ouvrière et anticommunistes convaincus, collabos notoires, cagoulards, et anciens tortionnaires du colonialisme français que les communistes avaient démasqués au lendemain de la Libération.
Dans le même temps les capitalistes se sont lancés dans une concurrence effrénée, aiguisée par la crise et par le développement des pays émergents. Pour parvenir à leurs fins, accumuler le maximum de profit, ils maintiennent le blocage des salaires mis en place par les socialistes en 1982, et ils enchaînent les démantèlements successifs de la protection sociale.

Il en résulte un immense découragement pour nombre de communistes sincères.
Tandis que les ouvriers les moins conscients, écœurés par les socialos, acculés au désespoir par l’oppression capitaliste et l’absence de riposte classe contre classe, en viennent à gober la démagogie et le venin raciste.
Les fascistes refont surface comme la mauvaise herbe dans un jardin à l’abandon.

un nouveau parti communiste

Il faut relever la tête.
La classe ouvrière doit retrouver sa fierté et son parti.
Depuis le début des années 60 et à plusieurs reprises d’authentiques communistes ont tenté de redresser le P «C» F mais en vain.
La lutte interne n’a pas d’avenir, et ne fait que perpétuer des illusions sur un redressement supposé du P «C» F.
Il est nécessaire de rejeter définitivement la ligne révisionniste du P «C» F, au moyen d’une discussion critique approfondie, pour édifier un nouveau parti communiste fondé sur l’adhésion explicite aux principes marxistes-léninistes.
Tout comme fut fondée la SFIC, dans le rejet de la social-démocratie et dans l’adhésion aux 21 conditions de l’Internationale communiste lors du Congrès de Tours.

Certaines de ces conditions restent parfaitement d’actualité comme l’objectif de renverser le capitalisme par la révolution prolétarienne et de remplacer la dictature bourgeoise par la dictature du prolétariat, comme la subordination des tactiques et des objectifs immédiats au but final, et comme la mise en place d’un véritable centralisme démocratique.

Cette discussion critique approfondie visant à créer un nouveau parti communiste devrait se dérouler à l’intérieur et à l’extérieur du Parti révisionniste.
Un tel débat devrait rejeter par avance toute forme de mépris ou de sectarisme, et rechercher la vérité dans les faits.


Edité le 08-06-2011 à 11:24:56 par Xuan




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   Posté le 13-06-2011 à 12:07:25   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Cet article publié sur le site Bellaciao à l'adresse http://bellaciao.org/fr/spip.php?article118048
a été retiré ce matin.

Le site Bellaciao s'habille de rouge mais la dictature du prolétariat et la révolution prolétarienne doivent lui donner des boutons.
Là s'arrête son débat sur l'électoralisme du parti révisionniste.

Bellaciao pratique la censure anticommuniste.

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   Posté le 13-06-2011 à 14:22:48   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Suite des mésaventures du P "C" F... le Front de Gauche phagocyté par Mélenchon :

la marque Front de Gauche a été déposée par un pote à Mélenchon, Gabriel Amard
sur le site de l'INPI.

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   Posté le 19-06-2011 à 13:57:10   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Un blog du Nouvel Obs exulte dans une article intitulé
La revanche du piolet


« […]
Je mesure l'émotion et l'ironie qui touchent ceux de mes amis et camarades qui militent au Parti de gauche car ce n'est pas tant le destin présidentiel de Jean-Luc Mélenchon qui est en train de s'écrire qu'une page d'histoire, parfois sanglante, qui vient de se tourner. En parler permet aussi de rendre hommage à ceux qui ont connu le temps où les communistes chassaient les trotskystes... »
[…]
« C'est le courant lambertiste qui fut le plus antistalinien des chapelles trotskystes. Si bien que l'élection de Mélenchon, lui-même ancien dirigeant trotskyste lambertiste jusqu'au milieu des années 70 est un formidable pied de nez à l'Histoire, surtout quand on se souvient que Lionel Jospin, lui aussi, membre de la même organisation que Mélenchon, fut par deux fois, premier secrétaire du PS. »
[…]
« Et même s'il y un monde entre le Mélenchon d'aujourd'hui et la social-démocratie dont Dominique Strauss-Kahn aurait pu porter les couleurs - ils ont appartenu au même gouvernement », qualifié par le premier de "plus à gauche du monde", il y a quand même quelques convergences... »



En effet, que les révisionnistes finissent par remettre les clés du Front de Gauche à un social-démocrate doublé d’un trotskyste symbolise bien leur capitulation sans conditions.
Mais les trotskystes, les radis roses et les socialos sont trop pressés de faire sauter le bouchon.
C’est la ligne révisionniste qui a capitulé, pas le communisme.

Ceux qui sont restés fidèles au marxisme-léninisme, qui n’ont pas jeté Staline aux orties avec le centralisme démocratique, la révolution et la dictature prolétariennes, ceux qui ne sont pas couchés devant l’ennemi de classe et la restauration du capitalisme en URSS , ceux-là distinguent de plus en plus clairement la voie qu’il convient d’emprunter.

Au lieu de nous enfoncer, ce nouvel épisode de la trahison révisionniste ne peut que nous renforcer dans la conviction qu’un nouveau parti communiste est une nécessité impérieuse pour la classe ouvrière et le peuple de notre pays.

Ne craignons pas la critique, débattons franchement afin de nous unir.

En avant pour le nouveau parti communiste de France !


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Xuan
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   Posté le 29-05-2012 à 22:16:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

A lire : l’article de Marie-Christine Burricand publié lundi sur le blog de Jacques Tourtaux.



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marquetalia
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   Posté le 29-05-2012 à 23:16:16   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

il faut se serrer les coudes pour créer un parti regroupant tous le marxistes léninistes,qui ne se compromet avec le socialfascisme comme le pcof l a fait en ralliant melenchon.
Xuan
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   Posté le 11-06-2012 à 21:39:13   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La claque reçue par Mélenchon confirme entièrement l'article cité ci-dessus.
Le blog de J. Tourtaux publie aujourd’hui ici un article de Nicolas Maury sur les législatives, critiquant son propre parti :
"La direction nationale du PCF, paye de plein fouet son attitude complaisante vis à vis du PS, légitimant presque, voir le communiqué du Pierre Laurent, l’éradication des communistes et ses alliés au sein du Front de Gauche, dans 11 circonscriptions" .

J. Tourtaux titre :
"LEGISLATIVES : 6,91% POUR LE front de gauche. L'ELECTORAT POPULAIRE A MASSIVEMENT BOYCOTTE CE SCRUTIN DE VOLEURS. EN ABANDONNANT SES FONDAMENTAUX MARXISTES LENINISTES, LE PcF S'EST TUE !"

Je préfère indiquer le lien, les commentaires sont intéressants.

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