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 L'Humanité Dimanche vise Mao Tsétoung

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Xuan
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18356 messages postés
   Posté le 04-02-2021 à 23:39:30   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour l’Humanité Dimanche l’essor de la Chine est aux antipodes de la pensée-maotsétoung


L’Humanité Dimanche publie le 30 janvier un article crapuleux sur la fin de la bande des quatre,
HISTOIRE. Procès de la Bande des Quatre : le maoïsme à la barre et le petit timonier au sommet
où Dominique Bari essaie de présenter la bande des quatre comme de « grands fidèles de Mao » , ou des « ultras » maoïstes, afin d’assimiler Mao et la pensée-maozedong à eux, en opposant un MaoTsétoung « idéologue » à un Teng Siaoping « pragmatique ».

La finalité de l’article : démontrer que le « maoïsme » a été condamné avec la bande des quatre, et dénier à Mao tout rôle positif dans l’essor de la Chine.

Quelques extraits de l’article :

« Pour réaliser ses ambitions, [Deng ] doit abattre ses rivaux, ce qui va de pair avec une démaoïsation du pays. … les « intégristes », qui entendent rester inconditionnellement fidèles au maoïsme, s’opposent aux « pragmatistes », qui ont lancé, en mai 1978, une campagne de presse sur le thème « la pratique est le seul critère de la vérité » pour pouvoir justifier les changements qu’ils essaient d’imposer. »

« Le plénum du comité central de juin 1981 entérine sa « démission » [de Hua Kuo Feng] et adopte une position officielle en clair-obscur sur le fondateur de la RPC. Il y est crédité de mérites importants durant les premières années du régime mais son bilan est critiqué depuis le Grand Bond en avant. La Révolution culturelle est tenue pour une catastrophe nationale de première grandeur. »

« La bataille politique à l’intérieur du parti… Elle se concentre d’abord sur une dénonciation des crimes de la Bande des Quatre, qui se confond de facto avec une critique de Mao. »

« Un absent de taille parmi les accusés : Mao lui-même »


__________________



Il est nécessaire de lire avec attention la « Résolution sur quelques questions de l'histoire de notre parti depuis la fondation de la République populaire » publiée le 06 /07/1981, pour connaître le bilan que le PCC a lui-même tiré de sa propre histoire, et tout particulièrement de la révolution culturelle et du rôle de Mao Tsétoung.
Ce bilan critique et autocritique a été mis en ligne sur le forum
https://humaniterouge.alloforum.com/bilan-autocritique-1981-t6749-1.html


Le texte remonte en fait jusqu’à la fondation du PCC et retrace l’épopée de la révolution chinoise, en relevant les erreurs, leurs corrections et le rôle essentiel de Mao Tsétoung dans le PCC et dans cette révolution. Puis la période 1949 – 1981, comprenant :

> Les sept années au cours desquelles la transformation socialiste a été achevée pour l'essentiel
> Les dix années qui ont marqué le début de l'édification générale du socialisme
> Les dix années de « révolution culturelle »
> Le « grand tournant historique » d’octobre 1976
> Le rôle historique du camarade Mao Zedong et la pensée-maozedong

Le texte se conclut sur les tâches à venir.
Il ne place jamais Mao et la bande des quatre sur le même plan.
[Les citations extraites du texte sont colorées et en gras]

__________________


Bari falsifie le bilan critique et autocritique du PCC en comparant la critique des erreurs Mao et la reconnaissance de ses mérites.

Tout d’abord le bilan de 1981 ne crédite pas Mao « de mérites importants durant les premières années du régime » , mais remonte on l’a vu à la fondation du PCC, et relate dans le détail le rôle irremplaçable de Mao durant toute la période de révolution de Démocratie Nouvelle.
Tout au long de son action Mao s’est opposé tant à des déviations de droite que de gauche, et a corrigé lui-même ses propres erreurs.
Le plénum du comité central de juin 1981 n’adopte pas du tout une position officielle en clair-obscur sur le fondateur de la RPC :

« Le camarade Mao Zedong fut un grand marxiste, un grand révolutionnaire, un grand stratège et un grand théoricien prolétariens. Certes, il a commis de graves erreurs au cours de la «révolution culturelle», mais si l'on considère sa vie dans son ensemble, sa contribution à la révolution chinoise dépasse de loin ses erreurs. Son mérite occupe la première place, tandis que ses erreurs n'occupent qu'une place secondaire. Il a accompli des exploits impérissables en contribuant à la fondation et au développement de notre parti et de l'Armée populaire de libération de Chine, à la victoire de la cause de libération de nos différentes nationalités, à la fondation de la R.P.C. et au développement de notre œuvre socialiste. Il a apporté une importante contribution à l'émancipation des nations opprimées et au progrès de l'humanité. »


La responsabilité principale de cette grave erreur gauchiste que fut la «révolution culturelle» — une erreur aux dimensions nationales et de longue durée — doit être assumée par le camarade Mao Zedong. Toutefois, cette erreur a été commise par un grand révolutionnaire prolétarien. Le camarade Mao Zedong avait accordé une attention constante à la nécessité de surmonter les insuffisances dans la vie du Parti et de l'Etat, mais il n'a pas pu, au soir de sa vie, faire une analyse correcte de nombreuses questions et, au cours de la «révolution culturelle», il a confondu ce qui est juste et ce qui est erroné, le peuple et l'ennemi. Tout en commettant de graves erreurs, il a appelé à maintes reprises l'ensemble du Parti à étudier sérieusement les œuvres de Marx, Engels et Lénine, persuadé que sa théorie et sa pratique étaient marxistes et qu'elles étaient indispensables pour la consolidation de la dictature du prolétariat. Là réside sa tragédie. Tout en persistant globalement dans les erreurs de la «révolution culturelle», il arrêta et corrigea dans des cas concrets certaines erreurs et protégea des cadres dirigeants du Parti et des personnalités connues non communistes, ce qui a permis le retour à des postes dirigeants importants de certains cadres responsables. Il dirigea la lutte pour écraser la clique contre-révolutionnaire de Lin Biao; il adressa de sévères critiques à Jiang Qing, Zhang Chunqiao et d'autres, et contribua dans une grande mesure à les démasquer, les empêchant ainsi de réaliser leur ambition de s'emparer de la direction suprême. Tout cela a eu une grande importance plus tard en facilitant l'écrasement de la bande des Quatre par notre parti.


Le résumé de son action est décrit sur sept pages, où ses textes majeurs sont rappelés comme fondements de la pensée-maozedong. Naturellement Bari n’en souffle pas un mot.
D'ailleurs il ne parle jamais de la pensée-maozedong mais utilise systématiquement la notion ambigüe de "maoïsme" reprise par nombre de groupes anarchisants étrangers au marxisme-léninisme et à la pensée-maozedong.
Bari aurait dû par exemple expliquer en quoi « la pratique est le seul critère de la vérité » pouvait s’opposer à la définition de Mao « La connaissance vient de la pratique » et « qui n’a pas fait d’enquête n’a pas droit à la parole » .

Le bilan de 1981 relève notamment dans la pensée-maozedong trois thèmes essentiels :

> Rechercher la vérité dans les faits
> Appliquer la ligne de masse
> Compter avant tout sur ses propres forces.

On observera que ces directives sont systématiquement appliquées encore aujourd’hui, particulièrement le 3e, dans le cadre de la "double circulation" et face au blocus mis en place par Trump.

Egalement Bari dissimule l’opposition flagrante entre la bande des quatre et la pensée-maozedong en écrivant qu’ « Ils étaient les grands fidèles de Mao » .

C’est faux. Mao finit par les dénoncer et les qualifia lui-même de « bande des quatre » :

Au début de 1974, Jiang Qing, Wang Hongwen et d'autres lancèrent une campagne pour «critiquer Lin Biao et Confucius». Cette campagne n'avait rien à voir avec les enquêtes que menaient alors certaines régions et unités sur le cas des gens impliqués dans les activités conspiratrices de la clique contre-révolutionnaire de Lin Biao et sur les affaires s'y rapportant, car Jiang Qing et d'autres dirigeaient en fait leurs attaques contre le camarade Zhou Enlai. Le camarade Mao Zedong commença par approuver le déclenchement de la campagne de «critique de Lin Biao et de Confucius»; puis, s'étant aperçu que Jiang Qing et d'autres en profitaient pour se livrer à des activités en vue de s'emparer du pouvoir, il les critiqua sévèrement et indiqua qu'ils avaient formé une «bande des Quatre» et que Jiang Qing nourrissait l'ambition d'accéder à la présidence du C.C. du Parti et de «former un cabinet» par ses manœuvres politiques.

En affirmant gratuitement « Un absent de taille parmi les accusés : Mao lui-même » , Bari ment effrontément puisque le bilan fait état des « cliques contre-révolutionnaires de Lin Biao et de Jiang Qing » , tandis que le PCC n’a jamais mis Mao au banc des accusés même virtuellement. Il a critiqué ses erreurs mais ne l’a jamais traité de contre-révolutionnaire.

Au contraire, le bilan démontre que les erreurs de Mao allaient à l’encontre de ses propres textes théoriques.

Ces thèses erronées, déviationnistes «de gauche», du camarade Mao Zedong concernant le déclenchement de la «révolution culturelle» s'écartaient manifestement de l'orbite de la pensée-maozedong, fruit de l'union des principes généraux du marxisme-léninisme et de la pratique concrète de la révolution chinoise; nous devons bien distinguer ces erreurs de la pensée-maozedong elle-même.
… beaucoup de choses critiquées durant la «révolution culturelle» comme étant des manifestations du révisionnisme ou du capitalisme étaient en fait des principes du marxisme et du socialisme, dont une bonne partie avaient d'ailleurs été formulés ou soutenus par le camarade Mao Zedong lui-même dans le passé
.

Contrairement à ce que prétend Bari, la critique de la bande des quatre ne se confond absolument pas « de facto avec une critique de Mao » .

A la manière des sinologues bourgeois, Bari présente la lutte au sein du PCC comme un conflit d’intérêts personnels, le bilan de 1981 replace le rôle majeur de Mao dans le cadre de l’organisation du parti

Tous les succès enregistrés au cours de ces dix années l'ont été sous la direction collective du C.C. ayant à sa tête le camarade Mao Zedong. Quant aux erreurs commises pendant cette période, la responsabilité en incombe de même à cette direction collective. Le camarade Mao Zedong en est le principal responsable, mais on ne saurait en attribuer toutes les erreurs à lui seul. Pendant cette période, le camarade Mao Zedong commit des erreurs de plus en plus graves dans la théorie et la pratique de la lutte de classes en société socialiste; son comportement arbitraire nuisait peu à peu au centralisme démocratique du Parti, le culte de la personnalité s'accentuait progressivement Le C.C. du Parti n'a pas su corriger ces erreurs à temps. De plus, des arrivistes comme Lin Biao, Jiang Qing et Kang Sheng ont exploité ces erreurs et les ont encouragées dans un but inavoué, ce qui conduisit au déclenchement de la «révolution culturelle» .


Parce qu’il est lui-même fondamentalement révisionniste, Bari ignore la question fondamentale de la lutte des classes dans la société socialiste.

Le bilan de 1981 critique la représentation de toutes les contradictions de la société socialiste comme une lutte de classe

le camarade Mao Zedong donna à la lutte de classes, qui existe en société socialiste dans un cadre déterminé, une ampleur exagérée et lui attribua un rôle absolu

Ce qui aboutit à diviser le peuple et à nier la pensée-maozedong sur la « juste solution des contradictions au sein du peuple » .

Nous devons saisir correctement les contradictions sociales qui existent en grand nombre au sein de la société mais ne relèvent pas du domaine de la lutte de classes et comprendre que, pour les régler correctement, des méthodes autres que celles de la lutte de classes doivent être utilisées.

Mais le bilan ne nie pas non plus la poursuite de la lutte des classes dans la société socialiste.

Le PCC a …mis en lumière le fait fondamental que si les exploiteurs ont été liquidés en tant que classe, la lutte de classes n'en continue pas moins à exister dans une sphère limitée.

L'article de Bari essaie d'assimiler Mao à la bande des quatre et de lui retirer toute paternité dans l'essor de la Chine. En fait la pensée-maozedong est toujours au poste de commande en Chine, et Mao a bien été l'artisan de l'essor de la Chine socialiste, tant pendant la révolution de démocratie nouvelle qu'après la libération de la Chine.


Edité le 04-02-2021 à 23:41:42 par Xuan




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