Forum Marxiste-Léniniste
Forum Marxiste-Léniniste
Administrateurs : Finimore, ossip, Xuan
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Actualités  Actualités Internationales 

 Haïti, le ventre des pauvres et les ploutocrates

Nouveau sujet   Répondre
 
Bas de pagePages : 1  
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18356 messages postés
   Posté le 16-01-2010 à 21:23:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Jeudi, 14 Janvier 2010 11:22

Haïti, le ventre des pauvres sous contrôle des ploutocrates


Camille Loty Malebranche


Au moment où les émeutes de la faim font rage, il est un aspect essentiel que le cas d’Haïti révèle à tous : la volonté du nord ploutocratique à contrôler le ventre des pauvres du Sud. En Haïti, le dumping des denrées étasuniennes subventionnées par l’État étasunien pour détruire la production locale sans subventions, ni moyens, a fini par avoir raison de l’alimentation produite sur place. Victime de cette concurrence déloyall, Haïti est devenue un cloaque des produits agricoles, avicoles et piscicoles de bas étages des Etats-Unis.


À un pays qui mangeait opulemment sa viande saine, ses vivres, ses fruits (bananes, oranges, corossols, melons, papayes, ananas, cachimans) et ses céréales naturelles et en exportait, on a fini par imposer les poulets aux hormones, toutes sortes d’abats d’oiseaux, des rebuts de poissons méphitiques des piscines de Miami. Le homard, la langouste et le poisson haïtiens sont pêchés en haute mer par des chalutiers étasuniens qui n’en laissent que les petits aux haïtiens sans technique de pêche pouvant rivaliser avec les étasuniens violant les eaux territoriales haïtiennes.

Bref survol historique d’une marche au supplice

En 1971, Bébé Doc n’a été - à la mort de son père, le cannibale François Duvalier - accepté et investi président haïtien par le département d’État, que pour initier ce genre de changements alimentaires au pays, avec l’intervention du FMI et de la Banque mondiale.

On s’est mis à remplacer par un cheptel porcin rose venu des Etats-Unis, le cheptel porcin noir d’Haïti tué par un certain organisme spécialisé en l’enraiement de la peste porcine africaine soi disant imminente en Haïti. Cet organisme d’élimination des porcs haïtiens, nommé Peppadep, opérait sous l’instigation US via la banque interaméricaine de développement et avec l’appui complice d’autres pays continentaux tels le Canada qui a fait pression sur le gouvernement haïtien selon le fallacieux prétexte de prévention de cette peste porcine, d’ailleurs jamais vérifiée au pays selon les paysans !

C’est à croire que David Cooper avait raison de traiter de « porchumain », le bourgeois ; le bourgeois du nord a bel et bien évincé la race proprement porcine, sa rivale !

On a également tué la volaille haïtienne par une armée de mangoustes répandues en Haïti, encore une fois par les USA pour combattre une prétendue dangereuse infestation !

Il faut dire qu’en Haïti, pays de tradition vaudoue où l’attachement familial à la terre excède le profane pour s’ancrer dans une mystique que les paysans désignent sous le nom créole de « bitasyon », c’est-à-dire "habitation" : microfundi où sont les plantations et les planteurs qui les considèrent comme domaine des esprits et des ancêtres et où ces planteurs paysans menaient leur existence sans encadrement de l’État. Cela nourrissait alors le pays en fournissant des produits d’exportation tout en entretenant un lopin de polyculture de subsistance.

La politique de Wilson de transformer les terres haïtiennes en domaines étasuniens exclusivement voués à la canne à sucre et à d’autres produits d’exportation à la solde de Banana Fruit, avait échoué même au plus fort de la première occupation yankee du pays de 1915 à 1934. La résistance paysanne, malgré les mitrailleuses et les massacres, avait empêché l’application de la politique économique de la puissance continentale qui l’avait réussi dans bien d’autres pays du continent.

Alors, comme par revanche, à la mort de papa doc (François Duvalier) l’immonde et rétrograde criminel contre l’humanité, néanmoins nationaliste au sujet de l’autarcie alimentaire du pays, les USA ont sauté sur l’occasion. Ils adoubent alors Jean-Claude Duvalier - fils et dauphin de François, jeune ignare de 19 ans - qui ne connaissait alors que le tir, le volant et le sexe. Ainsi, les USA avaient, à la tête de l’État haïtien, son instrument de destruction de l’autarcie alimentaire.

Question de réaliser enfin le rêve étasunien de détruire par un crime économique sans précédent, cette autarcie alimentaire haïtienne, ils ravagent le bastion d’autonomie, voire de rébellion résistante d’un petit pays à tradition révolutionnaire qui avait mis Napoléon et ses 40.000 hommes en déroute en 1803, et renvoyé bredouilles, au sujet de la transformation agraire préconisée par Wilson, des dizaines de milliers d’étasuniens pillards ayant mis à sac comme dans un western la banque nationale d’Haïti, avant la désoccupation et le départ des yankees en 1934.

L’on sait par ailleurs que les présidents étasuniens Jefferson au 19ème siècle et F.D.Roosevelt au 20ème siècle ne cachaient pas leur haine pour « cette peste indépendantiste et antiesclavagiste de nègres qui ont pris leur indépendance par les armes » |1| ! La fierté des masses haïtiennes de toujours dire non aux prédateurs colonialistes, racistes, négrophobes et affameurs de la planète avait enfin été rayée du paysage, touchant le fond de l’abysse par les assauts d’un commerce déréglementé par les Etats-Unis infligeant un supplice impitoyablement orchestré contre Haïti.


Fin de l’histoire et victoire criminelle et affameuse du dumping

L’imposture criminelle diabolique du dumping s’est allègrement poursuivie à la chute de Jean-Claude renversé à la suite de soulèvements populaires en février 1986. Le CNG (conseil national de gouvernement) qui succéda à Jean-Claude, ouvrit le pays aux produits peu couteux des Etats-Unis - parce que subventionnés - désormais vainqueurs dans leur politique de destruction de la production agricole haïtienne.

Les États-Unis purent donc poursuivre leur abomination raciste et antihaïtienne avec la bénédiction de la politique-alibi du CNG, prétendant combattre sans nuance et de cette manière expéditive, la cherté de la vie. Ainsi, le riz, le pois, la farine, le lait en conserve et bien d’autres produits comme des pieds de poulets made in USA ont bombardé les marchés publics haïtiens à des prix providentiels pour les acheteurs à faible revenu, mais enclenchaient le désastre d’aujourd’hui sans que les gouvernants haïtiens, hommes de mains des étasuniens, criassent gare ou intervinssent d’une quelconque façon !

Avec la fin des années 90, on entendit sur les ondes de radios haïtiennes le néolibéralisme et ses menus fretins dits économistes, comme un évangile du salut économique par la libéralisation du marché pour libérer le peuple haïtien de la misère. Ces piètres émules tropicaux d’Alain Minc, ont convaincu les classes moyennes et petits-bourgeois que les Etats-Unis voulaient du bien au pays et qu’il fallait faire pression sur le pouvoir pour qu’Haïti s’ouvre encore plus à un dumping et enfin mettre à mort l’agriculture et l’élevage haïtien...

L’Usaid, l’usis, l’Iri, le Food for care... tous organismes étasuniens en Haïti nourrissaient et nourrissent ces sortes de mufles économistes pour mystifier intellectuellement les classes moyennes scolarisées, certains secteurs désinformés des masses et mythifier ce qui est en fait un mécanisme simplet de destruction d’un pays par l’escroquerie de la concurrence déloyale du plus riche pays du monde. Avec leur lugubre succès contre Haïti, non seulement les étasuniens se débarrassent de leur salissure de produits sans valeur, vendent leurs saletés rédhibitoires à prix inabordables aux haïtiens ; mais, ce qui est du terrorisme exterminateur, ils ont aujourd’hui la clef du ventre des haïtiens, le terrifiant pouvoir de créer des famines factices pour détruire tout gouvernement ou mouvement patriote voulant changer de politique pour transformer le faciès patibulaire de ce pays valétudinaire et martyrisé !

La nouvelle terreur du monde est donc la faim comme arme de destruction massive des peuples entre les mains de quelques transnationales et d’états du nord qui leur garantit leur règne de jungle où la vie des peuples du sud et des petits états de la périphérie, n’est rien qu’une marche létale au supplice planifié.


Notes
|1| Propos de Jefferson repris en d’autres mots par Roosevelt sur l’indépendance haïtienne.

Source: Oulala.net
26 avril 2008


Edité le 16-01-2010 à 21:27:31 par Xuan




--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18356 messages postés
   Posté le 16-01-2010 à 21:55:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

15 janvier 2010

La leçon d’Haiti

Fidel CASTRO

Voilà deux jours, à partir de six heures de l’après-midi à Cuba, mais déjà de nuit en Haïti du fait de sa position géographique, les chaînes de télévision ont commencé à informer qu’un violent séisme de catégorie 7,3 à l’échelle Richter, avait frappé sévèrement Port-au-Prince, l’épicentre ayant été repéré dans une faille tectonique située en mer à seulement quinze kilomètres de la capitale haïtienne où 80 p. 100 de la population vit dans des maisons de pisé et de torchis.

Les nouvelles ont continué d’arriver presque sans interruption pendant des heures. Les images manquaient, mais on disait que de nombreux bâtiments publics, des hôpitaux, des écoles et des installations plus solides s’étaient effondrés. J’ai lu qu’un séisme force 7,3 équivalait à l’énergie libérée par une explosion de quatre cent mille tonnes de TNT.

Les descriptions étaient tragiques. Les blessés en pleine rue réclamaient en criant des secours médicaux, au milieu des ruines sous lesquelles des familles étaient ensevelies. Personne n’a pu toutefois, durant bien des heures, transmettre la moindre image.

La nouvelle a surpris tout le monde. Nous étions nombreux à écouter de fréquentes informations sur des cyclones et de grandes inondations en Haïti, mais nous ignorions que notre voisin courait des risques de fort tremblement de terre. C’est alors qu’on a appris que le dernier grand séisme survenu dans cette ville remontait à deux cents ans en arrière, quand elle ne comptait sans doute que quelques milliers d’habitants.

À minuit, le chiffre de victime était encore approximatif. De hauts fonctionnaires des Nations Unies et plusieurs chefs de gouvernement parlaient de ces événements bouleversants et annonçaient l’envoi de secouristes. Comme des troupes des Nations Unies de divers pays étaient déployées en Haïti dans le cadre de la MINUSTAH, des ministres de la défense évoquaient des pertes éventuelles parmi leurs personnels.

C’est réellement hier matin, mercredi, que des nouvelles attristantes ont commencé à arriver au sujet d’énormes pertes humaines dans la population, et des organisations comme les Nations Unies signalaient que certains de leurs bâtiments s’étaient effondrés, une expression qui ne dit rien en soi ou qui peut au contraire signifier beaucoup.

Des nouvelles toujours plus bouleversantes au sujet de la situation dans ce pays frère ont continué d’arriver pendant des heures. Les chiffres de victimes mortelles variaient selon les sources de trente à cent mille. Les images sont désolantes. Cette catastrophe a reçu une large divulgation mondiale, et de nombreux gouvernements sincèrement émus s’efforcent de coopérer dans la mesure de leurs moyens.

Toute tragédie bouleverse de bonne foi un grand nombre de personnes, surtout quand il s’agit de désastre naturel. Mais rares sont sans doute celles qui se demandent : pourquoi Haïti est-elle un pays si pauvre ? Pourquoi sa population dépend-elle à presque 50 p.100 des envois de fonds familiaux en provenance de l’étranger ? Pourquoi n’analysent-elles pas aussi les réalités qui ont conduit à la situation actuelle en Haïti et à ses énormes souffrances ?

Le plus curieux de cette histoire, c’est que personne ne rappelle à aucun moment qu’Haïti a été le premier pays où quatre cent milles Africains victimes de la traite et de l’esclavage des Européens se soulevèrent contre trente mille Blancs, maîtres de plantations de canne à sucre et de café, déclenchant la plus première grande révolution sociale sur notre continent. Ils écrivirent des pages d’une gloire insurpassable. Ils mirent en déroute le général de Napoléon le plus éminent.

Haïti est le pur produit du colonialisme et de l’impérialisme, de plus d’un siècle d’utilisation de ses ressources humaines aux travaux les plus durs, des interventions militaires et de la ponction de ses richesses.

Cet oubli historique ne serait pas aussi grave que le fait réel qu’Haïti constitue une honte de notre époque, dans un monde où l’immense majorité des habitants de la planète continue d’être exploitée et mise à sac.

Des milliards de personnes en Amérique latine, en Afrique et en Asie souffrent de carences semblables, quoique toutes ne les subissent peut-être dans des proportions aussi élevées qu’en Haïti.

De situations comme celles de ce pays ne devraient exister nulle part sur la Terre, et pourtant des dizaines de milliers de villes et de villages y connaissent des conditions semblables, voire pires, à cause de l’ordre économique et politique international injuste qu’on a imposé au monde. La population mondiale n’est pas seulement menacée par des désastres naturels comme celui d’Haïti, qui est un pâle reflet de ce que les changements climatiques peuvent provoquer, bien que ces risques aient été vraiment tournés en dérision à Copenhague.

Il est juste de dire à tous les pays et à toutes les institutions qui ont perdu des citoyens ou du personnel dans le désastre naturel d’Haïti : nous ne doutons pas que vous ferez les plus grands efforts pour sauver des vies et soulager la douleur de ce malheureux peuple ; nous ne pouvons vous rendre coupables du phénomène naturel qui vient d’y avoir lieu, bien que nous soyons en désaccord avec la politique qu’on a suivie vis-à-vis d’Haïti.

Je ne peux m’empêcher de le dire : il est temps de chercher des solutions réelles et véritables pour ce peuple frère !

Dans le domaine de la santé et d’autres, Cuba, bien que pays pauvre en butte à un blocus, coopère depuis des années avec le peuple haïtien. Environ quatre cents médecins et spécialistes de la santé lui prêtent des services gratuits. Nos médecins travaillent tous les jours dans 227 des 337 communes du pays. Par ailleurs, au moins quatre cents jeunes Haïtiens se sont formés comme médecins dans notre pays. Ils travailleront maintenant auprès des renforts que nous avons dépêchés hier pour sauver des vies dans cette situation critique. On peut donc mobiliser sans efforts spéciaux jusqu’à un millier de médecins et de spécialistes de la santé qui sont presque tous déjà sur place et prêts à coopérer avec n’importe quel État qui souhaiterait sauver des vies haïtiennes et soigner des blessés.

De nombreux autres jeunes Haïtiens font actuellement des études de médecine à Cuba.

Nous coopérons aussi avec le peuple haïtien dans d’autres domaines à notre portée. Aucune autre forme de coopération ne sera toutefois plus digne de porter ce nom que celle de la bataille dans le monde des idées et dans l’action politique pour qu’on mette fin à la tragédie sans borne que souffrent de nombreuses nations comme Haïti.

La chef de notre brigade médicale a informé : « La situation est difficile, mais nous avons déjà commencé à sauver des vies. » Tel était le message laconique qu’elle a pu envoyer quelques heures après son arrivée, hier, à Port-au-Prince à la tête de renforts médicaux.

Elle a fait savoir tard dans la nuit que les médecins cubains et les Haïtiens diplômés de l’École latino-américaine de médecine (ELAM) de La Havane étaient en train de se déployer dans le pays. Ils avaient déjà soigné à Port-au-Prince plus de mille blessés, après avoir refait fonctionner d’urgence un hôpital qui ne s’était pas effondré et en recourant, en cas de besoin, à des tentes. Ils se préparaient à installer sans retard d’autres centres de soins d’urgence.

Nous somme fiers à juste titre de la coopération que les médecins cubains et les jeunes médecins haïtiens formés à Cuba prêtent à leurs frères d’Haïti en ces moments tragiques !


Fidel Castro Ruz
Le 14 janvier 2010

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18356 messages postés
   Posté le 16-01-2010 à 22:01:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

11 janvier 2010
Haïti, un pays de notre Amérique.


Etant DUPAIN

En ce temps historique que nous vivons dans le monde et plus particulièrement en Amérique Latine, nous voyons de grands mouvements contre la triade "capitalisme, néolibéralisme, impérialisme".

Depuis dix ans en Amérique Latine sont nés des nouveaux courants révolutionnaires, qui ont commencé au Venezuela au travers du processus bolivarien, et qui ont pris de l’ampleur dans divers pays importants du continent, en Bolivie, Équateur, Brésil, Argentine, et d’autres, où l’on trouve des gouvernements révolutionnaires ou réformistes qui ont pris le pouvoir, tandis que d’autres pays maintiennent l’ancien modèle, qui s’ancre toujours un peu plus, comme à Panama, au Colombie ou en Haïti.

Haiti est un cas intéressant à analyser, où les dirigeants sont sur un chemin différent de celui du peuple, un peuple depuis toujours victime d’une gauche démagogique qui, au final, travaille pour les grands intérêts des capitaux étrangers, ce qui n’est pas si différent des autres pays d’Amérique Latine.

Aujourd’hui, Haïti est dans une situation extrêmement critique avec occupation militaire et une certaine forme d’esclavage apparent avec 70% de la population qui vit avec moins de 2 dollars par jour, ce qui rend compte de la situation économique du peuple.

Au niveau politique, c’est bien pire, avec plus de 70 partis politiques sans structures ni organisation. Les partis n’ont pas la capacité de s’autofinancer ce qui génère une dépendance de l’extérieur et nous voyons bien ici que chaque groupe qui prend le pouvoir n’est là que pour accomplir la volonté de ses patrons. Autre problème, quand un gouvernement vient avec un projet d’intégration du peuple, la bourgeoisie haïtienne tout comme les grands pays qui ont des intérêts économiques l’expulsent du pouvoir, avec l’exemple en 2004 du président Jean Bertrand Aristide.

En Haïti, il est quasiment impossible de trouver du travail et l’Etat n’accomplit pas sa mission de garantir le bien-être social de tous et toutes.

Le pays a un taux d’analphabétisme supérieur à 50% et la population dispose de moins de huit heures de courant électrique par jour, sans parler du très fort taux de prostitution et de criminalité qui sont le fruit du système capitaliste.


Nous devons également souligner la très forte influence de l’Eglise, qui provoque et génère la résignation dans la majorité de la population, avec ses messages et ses politiques de dépendance qui aliène la population.

Tout cela a une influence sur les mouvements sociaux et paralyse toute forme d’organisation vers un véritable changement.

Nous ne pouvons pas parler de situation critique sans évoquer la présence des ONGs qui sont qui systématiquement l’expression des grandes puissances capitalistes, présentes dans tout le pays et responsables de toutes les supposées “aides” qu’elles nous apportent, en sachant pertinemment que ces “aides” viennent surtout remplir leur portefeuille.

Si nous analysons la conjoncture socio-politique actuelle de l’Amérique Latine avec l’Alba, l’Unasur ou le Mercosur, en tant que nouveaux espaces d’intégration, le moment est propice pour qu’émerge un grand changement en Haiti. Historiquement, en comparant avec les autres mouvements populaires du passé, nous pouvons affirmer que nous sommes proches d’un soulèvement populaire.

Depuis Haïti,
Etant Dupain
journaliste

Traduction : Grégoire Souchay pour : http://www.larevolucionvive.org.ve/

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18356 messages postés
   Posté le 18-01-2010 à 22:32:01   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

17 janvier 2010
Haïti : vers une nouvelle occupation américaine ?


Claude RIBBE
[publié sur : le grand soir]
L’envoi de 10 000 marines en Haïti, la prise de contrôle par les USA de tous les points stratégiques, à commencer par l’aéroport de Port-au-Prince, le refus de laisser atterrir, sous prétexte de saturation, un avion français : tout semble annoncer une prise de contrôle d’Haïti par Washington.

L’attitude de Paris le confirme : nomination de personnes notoirement incompétentes pour enterrer le dossier, absence du gouvernement à la cérémonie de Notre Dame du 16 janvier (alors que le président de la République et de nombreux ministres devaient initialement s’y rendre), retrait des protestations contre la mainmise américaine sur l’aéroport Toussaint-Louverture… La marche arrière est totale.

Certes, l’engagement américain, présenté comme humanitaire, a été le plus rapide. Mais on sait que l’humanitaire est un pavillon qui peut flotter sur toutes sortes de marchandises. Des émeutes révèlent qu’en réalité les Haïtiens tardent à être secourus, ou du moins que les secours sont sélectifs. On peut s’attendre à des émeutes qui seraient réprimées grâce à un impressionnant déploiement militaire.

La mainmise sur Haïti est un scénario étudié depuis longtemps. La preuve en est que l’ambassade des USA, récemment construite, n’a pas souffert du séisme, à la différence de l’ambassade de France. Depuis plusieurs années, dans le programme de rénovation de toutes les ambassades américaines dans le monde entier, celle de Port-au-Prince était présentée comme aussi stratégique que celle de Bagdad.

Le séisme qui frappe aujourd’hui Port-au-Prince est une bonne occasion de prendre le contrôle d’un pays, présenté comme misérable à cause de la couleur de ses habitants, mais doté d’un riche sous-sol, avec des réserves pétrolifères qui pourraient être supérieures à celles du Vénézuela, d’importants gisements d’or et de cuivre et surtout des ressources en iridium, matériau extrêmement résistant et utilisé dans l’industrie de l’armement (protection des têtes de missiles balistiques intercontinentaux).

Il faut savoir que le seul autre pays au monde à détenir d’importantes ressources d’iridium est l’Afrique du sud. Comme par hasard l’Afrique du sud était la seule nation à aider Haïti au moment de la célébration du bicentenaire de son indépendance. La France avait pourtant déployé des efforts considérables pour l’en dissuader. Depuis le coup d’État franco-américain de 2004, c’est l’Afrique du Sud qui accueille et protège l’ex-président Aristide, lequel n’a jamais fait mystère de la richesse du sous-sol de son pays.

On ne pourrait suspecter les Américains de mauvaises intentions s’il n’y avait des précédents. Le 28 juillet 1915, sous prétexte de sortir Haïti d’un prétendu « chaos », les marines débarquaient comme aujourd’hui à Port-au-Prince et s’emparaient des réserves d’or de la banque nationale. Des milliers de paysans, les Cacos, s’insurgèrent alors sous la conduite de Charlemagne Péralte qui, trahi et arrêté en 1919, fut cloué par l’occupant sur une porte. La répression fut particulièrement féroce. Pour réduire les derniers foyers de résistance, les USA inaugurent en 1919 les bombardements aériens massifs. Tout résistance est écrasée en 1920. Les USA ne quittèrent le pays qu’en 1934. Dix-neuf ans d’occupation après un débarquement à des fins, comme aujourd’hui... humanitaires.


Claude Ribbe

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Haut de pagePages : 1  
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Actualités  Actualités Internationales  Haïti, le ventre des pauvres et les ploutocratesNouveau sujet   Répondre
 
Identification rapide :         
 
Divers
Imprimer ce sujet
Aller à :   
 
créer forum