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 FIN DE LA GREVE A AULNAY DEFAITE??? POUR QUI???

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gorki
Les ouvriers n'ont pas de patrie
Grand classique (ou très bavard)
gorki
835 messages postés
   Posté le 13-04-2007 à 12:16:12   Voir le profil de gorki (Offline)   Répondre à ce message   http://ouvrier.communiste.free.fr/   Envoyer un message privé à gorki   

Bon! puisque personne n'en parle, je vais le faire

Depuis deux jours j'ai les "boules", la reprise du travail à été siffler à Aulnay par l’adversité de toute nature que rencontre les ouvriers quand ils se dressent légitimement contre la misère. Encore une fois des ouvriers vont reprendre le travail avec des sentiments que j'ai connu moi-même, un gros nœud sur l’estomac, une larme discrète aux coin des yeux que l'on cache par pudeur.

« Six semaine pour rien ... » Mais non ! peut-être vas-t-on leur raconter ...
Vous avez appris à lutter ensemble etc.
Mais les ouvriers qui ont appris à lutter ensemble, ils sont légion et depuis des décennies, et ces discours ils les connaissent, et même plus profondément ils les ressentent eux aussi comme un acquis, parce qu'ils savent eux, que maintenant dans la boite il y a un avant la grève et il y aura un après la grève.

Non! pour un communiste Ml, la vrai leçon de cette histoire ce n'est pas l’échec du mouvement par lui-même, la classe ouvrière dans ses luttes isolées en a connu et en connaîtra encore, même si ça fait mal, cela n’arrête pas pour autant la confrontation de classes avec la bourgeoisie qui pressure toujours plus.

De plus, les échecs de lutte, voila avec quoi un ouvrier conscient s’aguerris. Je sais de quoi je parle, pour avoir souvent eu à recueillir les lauriers des fins « peux glorieuses » de conflits, qui sont les journées de grèves que les patrons charognards te proposent de rattraper, par des heures supplémentaires et les samedis travaillés, la diminution des jours de congés, la morgue des petits chefs (ceux que certains voudraient glisser en contrebande dans le prolétariat) etc. etc. ; lauriers dont tu redoutes les effets néfastes, et que tu tentes, quant tu es délégué ouvrier, d’en combattre les effets d’humiliation en organisant, par un ultime sursaut de fierté, une reprise de tous ensemble et en même temps, la tête haute.

La vraie leçon ce n’est pas « six semaine pour rien » mais des décennies de travail militant accompagnant l’aveuglement idéologique d’organisations politiques, qui se réclament du communisme, qui « n’arrivent pas » * à échapper au cliché maintenant séculiers que leur rôle de propagande, c’est la conscientisation des travailleurs à leur conditions de misère, à leur appartenance de classe économique. Organisations qui meurent et renaissent sur se credo, qui de grève en grève distillent leurs savants conseils en efficacité d'organisation de lutte, et qui, ne mesurant plus le poids des ans, s’en vont aux grés des tactiques d’approche de la classe ouvrière conscientiser le prolo sur ce qu’il sait déjà lui-même.

Comme nous avons eu droit aux tracts de soutien sur ce conflit, je souhaite aussi que nous ayons droit aux analyses sans tabous, sortant des clichés du genre, il fallait mobiliser toutes les usines du groupe, la démocratie ouvrière n’a pas bien fonctionné, voter Arlette, etc.… Aussi, concernant cette fin de belle grève, dont les participants n'auront pas à rougir, je veux avertir, pour commencer par apporter un petit bout de contribution personnel, en refléchissant au cas du premier reproche, la non extention de la grève. Dans ce cas, toujours vous trouverez un petit malin syndicaliste marron, qui vous soufflera adroitement que c’était plutôt l’inverse, ce par quoi il fallait commencer avant d’entrer en conflit, c'était justement prendre à l’avance la température sociale des autres boites du groupe.

Si des décennies d’interventions sur les boites en lutte ont permis que s’installe une « rhétorique révolutionnaire » toujours de type anarcho-syndicaliste, il est facile de voir que dans le camp du syndicalisme de collaboration de classe les réponses au fil des confrontations ce sont toutes aussi affûtées.

Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent !


http://deljehier.free.fr/telechargements/le_chant_des_ouvriers.mp3

ici, je fais très, très, très, consensuel, par égard pour les militants de base de ces organisations.

Message édité le 13-04-2007 à 13:12:16 par gorki


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L'émancipation des ouvriers sera l'œuvre des ouvriers eux-mêmes
SMT
Jeune Communiste
138 messages postés
   Posté le 13-04-2007 à 21:06:13   Voir le profil de SMT (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à SMT   

voici le dernier journal de grève de PSA Aulnay 93

http://www.archive-host2.com/membres/up/1451077023/2007/26PSAAulnay.pdf


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"Le danger de la tactique des communistes de gauche consistait en ce qu'elle menaçait de transformer le Parti, de dirigeant de la révolution prolétarienne, en un groupe de conspirateurs creux et inconsistants" JV.Staline.
SMT
Jeune Communiste
138 messages postés
   Posté le 13-04-2007 à 21:10:06   Voir le profil de SMT (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à SMT   

http://www.archive-host2.com/membres/up/1451077023/2007/26PSAAulnay.pdf


comme ça c'est mieux ? pas sur ..
Membre désinscrit
   Posté le 14-04-2007 à 14:02:18   

Bon comme chacun le sait, j'ai quasiment aucune expérience du travail dans le privé (et strictement aucune en usine). Néanmoins je sais à peu près comment ça se passe dans le cadre de négociatons lors d'une grève. Quelques interrogations donc:
- Comment les syndicats arrivent-ils à convaincre les ouvriers de mettre fin à une grève, sans avoir obtenu aucune des revendications? D'habitude on arrive toujours à négocier un minimum, les délégués font l'équilibre entre la direction et les ouvriers les plus motivés jusqu'à ce qu'ils arrivent à faire pencher le vote en faveur de l'arrêt de la grève... là, NADA! Comment on peut faire grève pendant 6 semaines et voter la reprise du travail sans avoir rien obtenu? Est-ce-que la plupart sont partis au départ en pensant que le gouvernement allait faire pression en vue des élections et n'étaient pas préparés à un durcissement du conflit?
- Est-il raisonnable de continuer à lancer des mouvements en coopération avec des syndicats ouvertement proches du gouvernement? En acceptant des syndicats comme la CFDT, FO, l'UNSA, la CFTC, etc... on fait un choix, on privilégie la quantité à la qualité. Est-ce-qu'on ne pourrait pas envisager de remettre en cause ce choix qui n'a fait qu'empirer la situation depuis des décennies, et améliorer quantitativement la lutte en se resserrant autour des 2 syndicats les moins pires, CGT et SUD? (OK ça peut être variable suivant les branches, voire les usines, mais c'est quand même une tendance générale qui se dégage assez nettement). Bref des mouvements de grève uniquement avec la CGT et SUD c'est possible ou bien du domaine de l'utopie?
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18602 messages postés
   Posté le 14-04-2007 à 23:58:14   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

C'est ce qui se produit la plupart du temps.
Mais dans tous les cas une grève ne se décrète pas, elle est souvent le résultat d'un ras-le-bol prolongé, et "une étincelle finit par mettre le feu à la plaine".
Ensuite, il y a toujours parmi les grévistes des éléments plus fragiles sur le plan idéologique ou financier.
La reprise n'est donc pas toujours imputable aux "délégués vendus" ou à eux seuls.

Pour citer un exemple d' étincelle :
Plusieurs usines de Rhodia chimie se sont mises en grève avec la CGT début mars pendant deux ou trois semaines, obligeant Rhodia à se déclarer en "cas de force majeure" devant ses clients.
Alors que les salaires ouvriers y sont bloqués depuis fort longtemps (au moins depuis les 35h ) et que les syndicats minoritaires (CFDT, FO, etc.) avaient signé un accord aboutissant à figer les salaires jusqu'en 2008, la direction de Rhodia décidait de verser en catimini aux cadres l'équivalent de trois mois de salaire ! Pour leurs bons et loyaux services.
Résultat des courses après le conflit : 50€ d'augmentation pour l'ensemble des salariés exceptés les cadres évidemment.
C'est pas le Pérou mais ça fait plaisir .

En parallèle, un collègue toulousain m'a raconté son dégout devant la réaction des syndicalistes FO (majoritaire) d'Airbus au plan de licenciement power 8 :
il ont reçu tous les candidats à l'élection qui ont bien voulu se déplacer et écouté avec attention toutes leurs promesses.
Rassurés, puisque même Monsieur Sarkozy a déclaré "Je ne me sens pas tenu par Power 8" , ils attendent sagement le résultat des élections...et les Airbus continuent à sortir.
En même temps, que FO soit majoritaire à Airbus n'est pas surprenant : il arrive souvent que dans les secteurs à forte valeur ajoutée l'aristocratie ouvrière soit particulièrement présente et l'idéolologie de collaboration de classe dominante. C'est le ventre mou.
J'ai observé ça dans une usine de pharmacie où les ouvriers et les ouvrières se vouvoyaient
Impressionnant !
Aujourd'hui l'usine a été revendue trois fois, plusieurs services ont été laminés et tous les privilèges ont fondu comme des petits glaçons.


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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
sti
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 15-04-2007 à 01:41:13   Voir le profil de sti (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à sti   

Airbus
L'occasion a été raté plusieur fois de bloquer la chaîne de production. Des ouvriers syndiqué à FO le voulaient mais le syndicat a "retenu la bête". Une délégation de IG Metal en a sourrit en coin à la dernière manif' commune. Les militant CGT était "étroitement" surveillé par les SO de FO !
Y'a donc même un ventre mou dans le ventre mou.
Etre à FO, à airbus, c'est une façon comme une autre de s'intégrer à la vie de l'entreprise !
gorki
Les ouvriers n'ont pas de patrie
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gorki
835 messages postés
   Posté le 15-04-2007 à 10:18:38   Voir le profil de gorki (Offline)   Répondre à ce message   http://ouvrier.communiste.free.fr/   Envoyer un message privé à gorki   

Bonjours à tous!

Bonjour Oppong,

La question que tu poses, c'est quelle est la part de la stratégie syndicale est la part de la spontanéité ouvrière dans ce conflit, perso j'en sais strictement rien, j'ai bien entendu balbutier que la section CGT serait entre les mains de LO, mais bon, à vérifier.

Maintenant, sur ton hypothèse de la proximité des élections motivant cette action, imaginons que ce soit le cas, mauvais calcul, ou alors calcul politiquement intéressé (l’histoire nous le dira). Citroën étant le plus grand bastion de la réaction en matière de gestion des « relations sociales » et de gestion de la précarité du personnel, c'est sur qu'avec le soutien de cette fraction de la bourgeoisie française il allait avoir à coeur de faire une démonstration de leur pouvoir, justement en cette période. (Attention, propos spéculatif, je n’ai pas encore étudié cette partie là du dossier mais c’est dans l’axe de mes réflexions.

Quant au vote de la reprise du travail, certainement encore une entreprise de démoralisation des troupes ! partit de où, par qui ??? les langues un jour ou l’autre vont certainement se délier. Dans tout les cas « faisons confiance » à ceux des « soutiens extérieurs » qui ont choisi d’adopter la stratégie de pénétrer le mouvement, voir les sections syndicales de la boite, de forcer à ce quelles se délient.

Tout cela est cuisine interne et externe à un conflit dont les tenants et les aboutissant ont peut-être même parfois put échapper aux grévistes eux-mêmes, démocratie ouvrière et syndicale ou pas, nous avons avec la représentation salarié de toutes écoles syndicales, un milieux qui à aussi ses propres coulisses, dans lesquelles intervient le politique.

Maintenant faut-il ou pas mettre en place des alliances de luttes dans les boites ? la aussi trop de facteurs entre en jeux, pour te donner une réponse définitives. Enfin, dans tout les cas il ne faut jamais exclure la possibilité d’aiguiser les contradictions de la représentation de certaines catégorie de personnel avec les directions des boites, ne serait ce que pour au moins obtenir leur neutralisation quant ils ne rejoignent pas le mouvement.

Plus généralement

En matière d’organisation de la lutte, les représentants ouvriers que se sont choisi les ouvriers, qu’ils soient syndicalistes élus (es) ou membre d’un comité de grève (1) doivent se montrer fins stratèges pour faire efficace. N'oublions jamais que les conflits offrent toujours des situations diverses qui impliquent des attitudes diverses.

Le maître mot, c’est de la stratégie sûrement, mais jamais dans la compromission, dénonciation sans équivoques de la collaboration de classe, et dans les moments d’extrême affrontement éloignement des éléments les plus hésitants et démoralisateurs, par une discussion franche est ouverte, pour les conserver dans le mouvement mais pas aux commandes

L’heure n’est pas à la construction d’une organisation syndicale, « ni de placer ses billes dans une orga en particulier » mais du parti communiste avant-garde de la classe ouvrière qui fournira à la classe les éléments révolutionnaires professionnels dont elle à besoin, recevant la confiance des autres couches de salariés, qui à leur tour, rendu confiant, fourniront au parti leurs meilleurs éléments placé sous la direction politique de l’avant-garde ouvrière (classe ouvrière clairement définie.)

Ce qui vient d’arrivé à Aulnay c’est pas nouveaux (bien qu’emblématique d’une situation exceptionnelle, proximité du premier tour de la présidentielle) comme ne sont pas nouvelles les formes de tentatives d’approches du mouvement gréviste des orgas extérieurs au mouvement.

Je viens de recevoir le Partisan de ce mois ci, en premier titre à la une, les ouvriers de citroen montre l'exemple . Mais bien sur, mais sauf que cela interroge, les ouvriers de partout quand ils se mettent en grève montre l'exemple et parfois de façons peut-être même plus radicales rappelez-vous les Célatex. Ils montre tous l’exemple de la voie a suivre pour faire avancer leur revendications, mais quel rapport avec la voie politique à suivre ?

A l'intérieur, l'édito du secrétariat, continuera dans le style en surfant sur la « vague » spontanéiste, pour ce bricoler à la hâte un programme , pris de court par la profession de foi d'Arlette qui avoue (je sais pas si vous avez eu entre les mains son programme) que ses revendications sont réformistes.
Placé du coup en difficulté politique, VP tente maladroitement de faire maintenant le distinguo avec les candidats trotskistes. Aussi, coincés par le fait qu'ils ont appeler aux urnes pour la candidate trotskiste, il cherche a sortir de cette imbroglio idéologique par un numéro de jonglage fort sympathique mais au demeurant d’un total subjectivisme, extrait: « la classe ouvrière est révolutionnaire, ou elle ne l’est pas, son programme est révolutionnaire, ou elle n’en à pas » pour finir : par s’adresser aux petits candidats, l'anti libéral Bové est autre trotskistes (2) en ces termes :


VOUS VOULEZ NOS VOIX ? VOILA NOTRE PROGRAMME :
IL EST REVOLUTIONNAIRE !
NOUS VOULONS TOUT !
NOUS VOULONS DIRIGER TOUT !

Tout cela ressemble fort à du racolage réformisme le plus profond, teinté d’anarcho-syndicalisme, marquant un certain désarroi idéologique ! ou une forte adhésion aux thèses du trotskisme. ?



(1) manque aujourd’hui que soit fait un vrai bilan des grèves ayant fonctionné avec des comités de grèves, rappelons nous que cette forme d’organisation de la lutte appartient à l’anarcho-syndicalisme et au syndicalisme révolutionnaire. Avancé comme la panacée en matière de démocratie ouvrière et d’efficacité d’organisation des luttes, cette forme d’organisation sera revendiqué par l’extrême gauche (avec un fond idéologique pour certaine Anarchiste, ultra gauche, Luxemburgiste Bordiguistes etc.) de toute obédience, de la libération jusqu'à maintenant (trotskistes), cela en raison de la possibilité de pénétrer les mouvements grévistes, cloisonnés depuis toujours par les réformistes et les révisos, quelle offrait.

(2) L’édito mettra les deux principaux Arlette et Besancenot, mais prendra soin de laisser les points de suspension.

Message édité le 15-04-2007 à 14:20:09 par gorki


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