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 les généraux nazis en captivité

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Xuan
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   Posté le 03-02-2023 à 20:04:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Comment se sont comportés les généraux nazis en captivité, par Timour Sherzad

3 FÉVRIER 2023

https://histoireetsociete.com/2023/02/03/comment-se-sont-comportes-les-generaux-nazis-en-captivite-par-timur-sherzad/

C’est l’anniversaire de la bataille de Stalingrad et à cette occasion pendant les 3 jours de célébration la ville devenue Volgograd reprend son nom héroïque. Cette année il y a eu la volonté manifestée par beaucoup de citoyens de cette ville que la ville retrouve son nom et les cérémonies y ont pris un tour plus officiel. Comme nous le voyons sur la photo illustrant l’article non seulement il y a eu des défilés des anciens régiments en costume d’époque mais ils ont inauguré un buste de Staline pour célébrer le vainqueur de la deuxième guerre mondiale, avec le buste de Joukov. Actuellement il y a comme ici de nombreux articles qui font revivre ces événements historiques et avec eux l’URSS dont chacun s’approprie la mémoire. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://vz.ru/opinions/2023/1/31/1196660.html



31 janvier 2023

Il y a 80 ans, le 31 janvier 1943, le maréchal Friedrich Paulus se rendait aux forces russes avec son quartier général. Techniquement, ce n’était pas encore la fin de la bataille de Stalingrad, mais les autres débris du groupement ennemi n’en avaient plus que pour quelques jours.

Dans la grande offensive de l’été 1942, Stalingrad n’est pas une fin en soi, mais un point pratique que la Wehrmacht peut contrôler et sécuriser sur son flanc. En outre, il était possible de couper la Volga, par laquelle les Russes pouvaient commodément livrer le pétrole produit dans le Caucase aux parties centrales du pays, alors que les principales forces allemandes allaient justement chercher ce pétrole.

Néanmoins, l’ennemi avait un groupement assez important à Stalingrad. La 6e armée de campagne de la Wehrmacht, commandée par Paulus, était l’une des plus importantes en termes de force numérique. Son puissant poing d’artillerie lui permettait de percer avec assurance même les défenses bien fortifiées et d’avancer. Elle était également soutenue par des unités roumaines et italiennes.

Néanmoins, malgré l’énorme accumulation de forces, Paulus n’a pas réussi à prendre rapidement Stalingrad. En novembre 1942, il semblait que la ville allait être écrasée et que les unités soviétiques allaient être précipitées dans la Volga. Mais pendant tout ce temps, les Russes préparaient une grande offensive, cachant avec succès le redéploiement et l’accumulation des forces. Et l’opération Uranus, débuté le 19 novembre, a très rapidement conduit à l’encerclement des forces de Paulus dans et autour de Stalingrad.

C’était un événement de dimension stratégique. Retirer d’un coup 300 000 hommes du front allemand signifiait mettre en danger tout le groupement ennemi du Caucase, qu’il fallut immédiatement retirer dans l’urgence. Par conséquent, la reddition de Paulus en janvier 1943 n’est pas seulement une victoire, mais un tournant dans la guerre.

Les murs ont des oreilles.

Le premier jour de sa reddition, le NKVD a commencé à s’occuper du maréchal. L’affaire a été traitée avec ingéniosité. Sous l’apparence d’un garde ordinaire, ils ont envoyé un jeune lieutenant du service de sécurité de l’État, Tarabrine, auprès des généraux arrêtés dans l’une des isbas. Tarabrine connaissait parfaitement l’allemand et le français mais n’en laissait rien paraître. Ainsi, l’état d’esprit du commandement de la 6e armée le premier jour de leur reddition aux Russes a été documentée pour l’histoire.

Dans cette isba se trouvaient donc ensemble le maréchal Friedrich Paulus, le chef d’état-major de son armée, le lieutenant-général Arthur Schmidt et l’aide de camp de Paulus, le colonel Wilhelm Adam. Paulus était manifestement écrasé par la responsabilité du désastre de l’armée qui lui avait été confiée, Schmidt se précipitait d’impair en impair, empoisonnant l’atmosphère par ses pitreries, tandis qu’Adam râlait surtout contre le comportement de Schmidt.

Lorsqu’on a demandé poliment aux Allemands de rendre tous les objets tranchants, Schmidt est entré en rage. Il est devenu tout rouge et s’est mis à hurler, exigeant un traitement spécial. Bien sûr, le chef d’état-major se moquait bien des rasoirs et des couteaux, simplement il était furieux que les généraux capturés soient traités “comme des soldats”.

Il est intéressant de noter que les cris ont eu un effet : les Russes ont passé quelques appels, ont coordonné quelque chose avec leurs supérieurs et ont rendu les couteaux et les rasoirs aux prisonniers de guerre.

C’était le soir et les Allemands allaient bientôt se coucher. On leur avait donné de bons lits avec du linge propre, mais Schmidt a de nouveau fait preuve d’un comportement étrange en étalant toute sa literie, l’inspectant méticuleusement avec une lampe de poche. Après cela, il s’est mis au lit, mais il a mal dormi, par intermittence, en proie à des cauchemars. Il s’est réveillé plusieurs fois et a demandé à voix haute qu’on cesse de secouer son lit. Qui, bien sûr, était parfaitement immobile.

Le lendemain, les prisonniers ont reçu un déjeuner, comprenant de la vodka, que Paulus a qualifié de “formidable”. La vodka n’a pas été la seule à faire l’objet d’éloges lors du déjeuner. Paulus a rendu hommage aux compétences militaires des Russes, déclarant que leurs actions à Stalingrad resteraient dans les manuels scolaires.

Schmidt, pendant ce temps, était sur des charbons ardents. Il harcelait les gardes avec des gestes, leur expliquant les particularités de la position de la 6e armée dans la bataille de Stalingrad, puis il s’est inquiété d’une possible crise du commandement militaire en Allemagne, puis il a déclaré de manière lugubre que les Russes allaient maintenant avancer au moins jusqu’à la mi-mars. La question de savoir si l’Armée rouge s’arrêterait “aux anciennes frontières” ou si elle finirait par marcher sur Berlin était pour lui très préoccupante.

Tous s’accordaient cependant à dire que le traitement des généraux allemands en captivité était meilleure que celui que subissaient les Russes du côté des Allemands. C’était une bonne nouvelle pour eux. Le colonel Adam a décidé de ne pas perdre de temps et a immédiatement commencé à apprendre le russe.

Une sage décision

En captivité, Paulus était guidé par le code d’honneur spécifique d’un officier allemand classique. Le NKVD l’a encouragé par tous les moyens possibles à coopérer, mais il s’est obstiné dans le refus. Pendant la guerre, une alliance antifasciste se forma parmi les officiers capturés, mais Paulus refusa catégoriquement d’y adhérer, considérant que ce serait une trahison.

Mais la situation change brusquement en août 1944, lorsque la nouvelle de la tentative de coup d’État militaire en Allemagne parvient au maréchal prisonnier, qui avait été transféré au camp de Souzdal. Hitler a exécuté sans pitié les conspirateurs et certains de leurs amis. La loyauté envers la corporation militaire s’est avérée très importante pour Paulus. Il n’a pas pardonné à Hitler la mort d’officiers socialement proches de lui. Et pour se venger, il est allé coopérer avec le NKVD et a rejoint l’alliance anti-fasciste, s’engageant activement dans la propagande.

Cette activité a porté ses fruits. Le maréchal est allé au procès de Nuremberg en tant que témoin. En URSS, il est maintenu dans une “cage dorée” et dispose de tout ce qu’il faut pour se reposer et se distraire, mais il n’est pas autorisé à se rendre en Allemagne. Neéanmoins Paulus a pu jouer un rôle de consultant dans le film “La bataille de Stalingrad”, sorti en 1949.

Il n’a même pas pu voir sa femme, qui est morte en 1949. Mais après la mort de Staline, Paulus fut autorisé à partir en RDA. Il n’y a pas été malheureux, enseignant et faisant des recherches sur l’histoire militaire pour le reste de sa vie. Il est mort le 1er février 1957, un jour après l’anniversaire de sa capture, après avoir vécu 66 ans.

Arthur Schmidt a pris un chemin différent. Nazi sincère, il a jusqu’au bout refusé de collaborer avec l’URSS, restant fidèle à ses convictions nazies. L’histoire de l’exécution de généraux allemands par Hitler ne l’a pas ébranlé. “C’était donc nécessaire.” Grâce à Adenauer, il a été libéré en 1955. Le chef de cabinet de Paulus ne se tourmentait manifestement pas par des réflexions. Il a vécu jusqu’à l’âge de 92 ans et est mort en RFA longtemps après la guerre, en 1987.

Adam, qui, au début de sa captivité, doutait d’avoir fait le bon choix en se rendant plutôt que de se tuer, a finalement effectué son service militaire en RDA, où il a été décoré de l’Ordre “Étendard du travail”. En Allemagne de l’Est, l’ancien adjudant a entretenu une amitié chaleureuse avec Paulus de son vivant. Wilhelm Adam est décédé en 1977, après avoir vécu jusqu’à l’âge de 85 ans.

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