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 le MCF face au révisionnisme dans la CGT

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Xuan
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18356 messages postés
   Posté le 30-04-2009 à 22:34:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ce rapport historique a pour intérêt essentiel de montrer que le révisionnisme moderne n'est pas né avec Robert Hue.
On pouvait en observer les conséquences néfastes dans la CGT dès les années soixante.
On remarque également que la ligne syndicale révisionniste se traduisait d'ores et déjà par la chasse aux sorcières communistes à l'intérieur du syndicat.
Enfin, en rappelant que cette rencontre ouvrière marxiste-léniniste se déroulait un an avant mai 68, on en déduira que toutes les efforts des dirigeants réformistes et révisionnistes sont vains face à l'action des masses.
Comme le disait ce rapport : "Les événements, marchent d’un bon pas. Il est sûr que demain les partisans de la collaboration entre les classes, [...] se trouveront débordés par ces masses de travailleurs qu’ils prétendent défendre"


RAPPORT PRESENTE A LA RENCONTRE OUVRIERE MARXISTE-LÉNINISTE PAR LE BUREAU POLITIQUE DU MOUVEMENT COMMUNISTE FRANÇAIS


[l’Humanité Nouvelle n° 55, 17 avril 1967]

"Depuis Lancry [Congrès fondateur du MCF les 25 et 26 juin 1966] il y a du nouveau, il y a ces attaques du parti révisionniste contre notre mouvement, mais il y a aussi les attaques contre nos militants ouvriers dans la C. G. T.
Oui camarades, ils n’ont pas hésité à nous poursuivre, pour nos idées, jusque dans la grande centrale ouvrière.
Pour eux pas de problème, la C. G. T. leur appartient, ils sont majoritaires ils sont révisionnistes elle doit s’aligner sur eux, elle doit être révisionniste.

Mais ils ne contrôlent pas la base , comme ils le voudraient, ils n’ont d’ailleurs jamais contrôlé toute la base. Nombreuses sont les entreprises, les chantiers, à majorité C. G. T. pourtant où les secrétaires fédéraux ou départementaux ne mettent jamais leur nez, ou ils se font chasser par les syndiqués et les inorganisés quand ils interviennent par exemple pour freiner une grève.
Puis il y a les centaines de milliers de travailleurs inorganisés
Le terrain est neuf pour la pénétration de nos idées. Ce n’est pas seulement sur le plan de la polémique avec les Révisionnistes que nous gagnerons cette bataille devant les travailleurs mais la polémique est indispensable à notre travail parmi eux pour qu’ils nous jugent.

Etre les meilleurs, dans la lutte revendicative, prendre la direction de toutes les luttes, organiser ces luttes sur la base des ateliers, des équipes, êtres constamment sur le tas, mener une campagne intense de bouche à oreille, expliquer, expliquer sans cesse, les différentes formes d’actions, trouver des mots d’ordres simples, justes, appropriés, à chaque cas, questionner les travailleurs sur ce qu’ils pensent, sur ce qu’ils veulent, élaborer avec eux leurs revendications se battre à leur côté, en quelques mots se lier à la base, faire s’exprimer la base, s’appuyer sur cette base.
Les dirigeants confédéraux tendent la main à l’Etat bourgeois, ils ont déjà reçu 25 000 000, et ils en redemandent.
Depuis quand camarade , l’ennemi de classe donne- t-il de l’argent à ses fossoyeurs? aux dirigeants d’une organisation qui inscrit à ses statuts : la disparition du salariat et du Patronat ?
Depuis quand le Patronat paie-t-il ceux qui travaillent à sa disparition? ils ont eu 25 000 000 AF, ils en auront d’autres car ils trahiront encore davantage.
Ils pourront, avec cet argent du reniement, s’installer douillettement dans la bonne vieille démocratie bourgeoise, chère à Kaustky et à tous les renégats de son espèce.
Respectueux de la légalité bourgeoise ils se contenteront, comme ils le font déjà, de manifester quelques protestations verbales ou écrites devant les élus trop voyants du pouvoir; ils organiseront à dates fixes, prévues à l’avance, quelques débrayages bidon, sans danger pour le patronat et son Etat, quelques meetings et défilés « dans le calme et la dignité », sans danger pour l’ordre établi, puis ils rentreront massivement dans tous les organismes bourgeois, où prétendument on y discute pour le bien des travailleurs : le comité économique et social où ils sont déjà, les organismes du marché commun, où ils pleurent pour entrer. Puis un matin en ouvrant notre journal nous apprendrons qu’un accord est intervenu entre les dirigeants confédéraux C. G. T.- C. F. D. T.- F. O. que les délégations sont tombées d’accord sur tous, ou presque tous les points, et que la réunification syndicale a été décidée.
Cette unité n’aura pas été réalisée à la base pour l’action, mais au sommet pour la trahison.
Nous aurons un syndicalisme comparable aux trade-unions d’Angleterre qui prêchent l’austérité au nom de la défense de la livre sterling et des profits capitalistes nationaux.
Voilà où nous conduit le Révisionnisme des Khrouchtchev, Rochet, Frachon, au sabotage pur et simple des organisations de classe et de lutte des travailleurs.
Leur parti d’abord, puis leur centrale syndicale, il faut que tout y passe. [...]
Mais le mouvement ouvrier français, avec ses traditions de lutte, a la peau dure.
Il sera possible de démasquer les traîtres les uns après les autres, possible de se construire rapidement un grand parti communiste (marxiste-léniniste), possible aussi de sauver la C. G. T. de l’enlisement opportuniste et d’en refaire la grande organisation de lutte de classe qu’elle a été, et quelle aurait dû rester,
Car nous ne voulons pas diviser la classe ouvrière. Nous ne prendrons pas la lourde responsabilité d’une nouvelle scission du mouvement ouvrier.

La fédération syndicale mondiale, elle aussi est touchée par le virus révisionniste. Vous avez tous suivi les travaux de Sofia en décembre 1966, au cours desquels, nos camarades Chinois, ont été exclus de leurs assises.
Les déclarations de Léon Mauvais, dans la Vie ouvrière de Frachon et de Germaine Guillé dans Le Peuple nous montrent le rôle néfaste qu’ils ont joué dans cette affaire.
Déjà le refus insultant d’envoyer trois années de suite, une délégation en Chine comme c’était l’habitude auparavant montrait amplement que sous la baguette de Moscou et du Parti révisionniste, les dirigeants syndicaux avaient mis au moins, dans ce domaine de leurs attaques forcenées contre la République Populaire de Chine, « la Politique au Poste de commandement ». Ces diverses attitudes, sont une négation de l’internationalisme prolétarien qu’ils prétendent pourtant défendre.

Les événements, marchent d’un bon pas. Il est sûr que demain les partisans de la collaboration entre les classes, les partisans du dialogue « loyal » entre syndicat et C. N. P. F., entre les directions syndicales et l’Etat-Patron se trouveront débordés par ces masses de travailleurs qu’ils prétendent défendre, débordés par les masses des mal payés, de chômeurs, qu’ils auront prévus, mais qu’ils n’auront pas su, pas voulu organiser pour la lutte. Les fusions d’entreprises, les concentrations, la crise économique qui s’annonce feront que les travailleurs sur le pavé n’écouteront plus leurs belles paroles, il ne suffira plus pour les calmer d’en envoyer quelques-uns en délégation auprès des pouvoirs publics, il ne suffira plus de leur promettre que les prochains bulletins de vote vont tout résoudre.

Ce jour-là, camarade ! nous aurons du pain sur la planche.
Aussi, le recrutement, la formation de militants principalement ouvriers, l’organisation de cellules, sur la base des entreprises, des chantiers, un travail de propagande et d’agitation voilà quelques aspects du travail intense qui nous attend.
C’est à nous , de redonner à la lutte classe contre classe toute son efficacité, c’est à nous de ramener les occupations d’usine et la chasse aux jaunes, aux briseurs de grèves.
C’est à nous de redonner tout leur sens de classe à nos manifestations, de ramener le drapeau rouge, drapeau de la Commune de Paris, de la Révolution d’Octobre, de la Longue Marche, à la tête de nos manifestations. C’est à nous , de reprendre l’Internationale abandonnée par les Révisionnistes.

Camarades : les bourgeois devront à nouveau trembler quand les cortèges ouvriers passeront sous leurs fenêtres.
Les patrons devront négocier, quand les travailleurs occuperont les usines. Car leur matériel si cher, si précieux pour eux, devront être nos otages face aux violences de la police d’Etat.
Ces idées deviendront une force irrésistible quand elles se seront ancrées dans les milliers de têtes de nos camarades de travail et qu’elles les pousseront à agir. Il faut que la classe ouvrière comprenne qu’elle n’a à compter que sur ses propres forces pour assurer son avenir.

Ce qui vient aujourd’hui du sommet n’est jamais l’émanation des travailleurs des villes et des campagnes, mais l’émanation d’une aristocratie coupée des réalités, donc source de révisionnisme.
D’une aristocratie, qui craint, comme le feu l’affrontement entre la classe ouvrière et la classe capitaliste, qui ne voit de solution que dans des réformes arrachées à la classe en place. "

[ce document est extrait du mouvement "maoïste" en France par Patrick Kessel]


Edité le 01-05-2009 à 22:56:24 par Xuan




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