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 Ensemble, De l’Ukraine à la Syrie...

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Xuan
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   Posté le 16-01-2016 à 21:50:06   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

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JAN
Histoire et société





Voici ce que me transmets un camarade à propos du tweet de Clementine Autain, par parenthèse il fait un raccourci entre Phase, l’organisation de Clementine Autain et l’autre groupuscule de Piquet Ensemble, mais sur le fond sa démonstration est juste aussi je la publie ici. Il est à noter que le plus extraordinaire et qui n’a soulevé aucune protestation est cette arrivée d’une organisation à la direction du PCF sans que les militants soient le moins du monde consultés. Depuis il y a eu semble-t-il quelques petites chicaneries avec Marie Pierre Vieu (la grande liquidatrice des Etudiants communistes en son temps) à propos des places derrière les Verts dans le Languedoc Roussillon… mais sur le fond toutes ces petites querelles de lutte des places n’empêchent pas les buts communs en particulier transformer le PCF en courroie de transmission u PS. Il est à noter au titre des parrallélismes étranges de la période la proximité atlantiste de la position d’un BHL avec ces militants « anti-impérialistes »… Quelle est leur source commune ? je me demande parfois si mai 68 qui a vu fleurir dans le même berceau gauchiste les intellectuels actuels de la droite, ceux du PS et désormais ceux du PCF n’est pas le premier Maïdan réussi … la première révolution de couleur, c’était l’opinion de Robert Linhart et il n’avait pas tort.(note de danielle Bleitrach)

J’avais fait un texte en mars 2015 sur Clémentine Autain et son organisation Ensemble. Il n’a pas pris une ride. Il me semble un peu long mais je ne sais comment le raccourcir. Cela concernait 2 faits nous dit Michel Gournmel.


Ensemble, De l’Ukraine à la Syrie, une catastrophe idéologique.


2 textes qui prouvent qu’Ensemble, qui est membre du Front de Gauche puisqu’il a même mené une liste aux européennes, reprend tous les mensonges de la pensé unique et de leurs médias en politique internationale, que ce soit sur l’Ukraine ou sur la Syrie ; ainsi surfant sur 4 années de pilonnage médiatique politique et militaire de l’occident, ils appelaient comme Paris Match, Le Monde et Libé à une manifestation samedi 14/03/15.
Résultat des courses, après 4 ans de propagande médiatique et politique intens : 700 manifestants et encore selon la police qui pour une fois a dû énormément gonfler le nombre, aux ordres du gouvernement qui a exactement les mêmes positions, car sur les photos ils semblent 10 fois moins nombreux 70 manifestants tout au plus.

http://www.citizenside.com/fr/photos/politique/2015-03-14/109769/paris-manifestation-pour-une-syrie-democratique.html

I) Un premier texte sur Maïdan ;
…où Ensemble « oublie » que le coup d’État a été financé 250 millions US $ par semaine pour payer entre autre les « bénévoles » qui campaient sur Maïdan.
Ensemble oublie que les Nazis sont arrivés au pouvoir avec le soutien des USA mais aussi de l’UE. Ces Nazis, depuis les toits, ont tiré, dans le dos des manifestants ; les médias dans le monde occidental, ont alors fait croire que c’était les flics du pouvoir à l’époque, qui leur faisant face qui les avaient matraqué à mort, mais les services d’urgence ont rétabli la vérité.

Puis il y a eu ensuite la chasse aux communistes par les Nazis qui a permis :
Des élections triomphales pour les Nazis et leurs alliés pro-UE.
Les peuples de Crimée, Donbass et Lougansk se sont révoltés contre la tyrannie (interdiction de parler le langue maternelle ruse… ), mais sont traités par l’occident d’insurgés ou de terroristes, ce qui revient au même … si on compare avec le vocabulaire utilisé par les mêmes en Syrie.

**** Mais Ensemble donne la plume à un trotskiste qui, lui, voit dans les Nazis des révolutionnaires (en 1940 les Nazis se prétendaient révolutionnaires), et les occidentaux, un rôle secondaire qui suivent les évènements comme ils peuvent ! Et cela donne un texte délirant ! Mais d’où tous les crimes Nazis sont absous et oubliés comme le massacre de 40 à 80 syndicalistes à Odessa au lance-flamme le 2 mi 2014.

Bien sûr, Ensemble, en tire la conclusion qu’il faut condamner la résistance dans les Républiques Populaires … alors même que ce sont eux les révolutionnaires ! ! !
Le texte délirant et pourri, abjecte d’Ensemble :

http://www.ensemble-fdg.org/content/ukraine-une-rebellion-oligarchique-dans-le-donbass

Une autre critique du texte, beaucoup plus détaillée :

http://www.reveilcommuniste.fr/2015/03/ensemble-une-organisation-du-front-de-gauche-soutien-de-l-oligarchie-ukrainienne.html

II) Ensemble c’est aussi l’intox US à 100 % sur la Syrie.
Pas un mot des crimes commis par les 50 à 80.000 djihadistes EI, Al Nostra, Al Qeada, Front islamique, toutes les officines terroristes et des émirats et autres monarchies islamiques fondamentalistes obscurantistes sont excusées par « Ensemble », on commence par des crimes qui auraient été commis par le régime de Damas, selon des officines de la CIA – qui arme les terroristes – et qui lui obéissent, puis on dérive sur l’ensemble des dégâts comme si le régime syrien était la cause de tout. Bravo pour l’art d’intoxiquer les peuples. On notera la présence du drapeau du colonialisme occidental des années 30, 3 étoiles, ce qui inclus le Liban.

Ensemble a donc pondu un article pour inviter à la manif ou le titre est là pour faire illusion :…
http://www.ensemble-fdg.org/content/syrie-4-annees-de-lutte-contre-les-tyrannies-de-bachar-al-assad-et-daech
« Nous soutenons la lutte du peuple syrien pour une Syrie libre et démocratique » (NDLR : en sachant ce que ce slogan cache pour les occidentaux – Le Monde vend la mèche – ils sont prêts à discuter avec Al Assad …uniquement de l’après Al Assad, qui comme en Libye où l’OTAN a installé Al Qaeda, serait l’installation de l’équivalent, EI au pouvoir, pour semer le chaos dans toute la région. Ce que redoutent tous les syriens, qui préfèrent se battre, qu’ils soient laïc ou membre des 40 religions qui vivaient en paix avant les attaques de l’occident le 17/02/2011. Mais cela ne gène absolument pas les « laïcs » d’Ensemble !

Daes’h est une insulte venant d’un fondamentaliste islamistes. Daes’h veut dire non islamistes, en clair, occidentaux ; quand Fabius ou Kerry disent Daes’h ce n’est pas une insulte mais un aveu, une menace pour les peuples d’Afrique et du Moyen Orient qui parlent arabe !

Clémentine Autain et Ensemble, mentent : Comme en Libye, les djihadistes qui seront mis au pouvoir par l’OTAN et que le chaos se répandra dans toute la région bien plus encore qu’aujourd’hui. Ensemble n’a rien compris, n’a rien appris avec ce qui se passe actuellement dans toute l’Afrique de l’Ouest, du Mali au Centrafrique, par bêtise ou par calcul, veut la même chose en Syrie, même si elle ne l’avoue pas.

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* Conclusion, on ne peut que regretter qu’ensemble ait eu une tête de liste aux Européennes ;

* Mais il est vrai que les communistes n’ont pas pu voter sur les têtes de listes, seulement sur les non-éligibles, ce qui fait que tout le monde s’en est foutu, merci la démocratie, héritée sans doute de l’U.E. qui pratique toujours de manière anti-démocratique puis verse 3 larmes de crocodiles ensuite sur sa faiblesse ; on pourrait même dire son inexistence !

* Il est vrai que nous n’avons appris la création du Front de Gauche avec ce genre de gugusse, que la veille – au sens propre du terme – d’un congrès du PCF, après que la base ait eu à discuter sur tout autre chose : le CARE dont on ignorait tout à ce moment là ; on a appris beaucoup plus tard qu’il s’agissait d’une terminologie du congrès … du PS ; un système pour faire sauter la sécu discrètement mais sûrement, tout en aillant l’air de Modernité ! ! !

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Xuan
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   Posté le 16-01-2016 à 22:27:23   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'impérialisme et le stade franchement primaire de la gauche


Apparente absence de politique dans cette auberge espagnole "de gauche", où le seul critère est : tout sauf Hollande.
Après la gauche de la gauche, la gauche radicale, la vraie gauche, allons-y pour la gauche franche de tous ceux qui ont appelé à voter pour Hollande en toute connaissance de cause et qui jurent la main sur le cœur qu'il sont "trahis".
Qui sortira du chapeau ? Piketty ? Cohn Bendit ?

Mais il suffit de feuilleter le site d'ensemble pour trouver le programme commun qui marie ces carpes et ces lapins : c'est le soutien à l'OTAN comme l'explique très clairement Danielle Bleitrach ci-dessus.

Sur le site d'ensemble un article de C. Autain :



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Primaire : pour une gauche franche




L’idée d’une "primaire des gauches" a le mérite de chercher une dynamique pour 2017, mais ne peut réunir ceux qui soutiennent les orientations du gouvernement et ceux qui s’y opposent. Il faut une autre logique démocratique, et un autre projet.

L’appel paru dans Libération pour une primaire des gauches a le mérite de secouer le cocotier. Il pose de fait une question fondamentale : comment susciter un désir, une dynamique de gauche en 2017 et ne pas laisser le chemin libre au FN et à la droite ?

Hollande, première cible

Les premiers signataires – parmi lesquels Thomas Piketty, Michel Wieviorka, Marie Desplechin, Guillaume Duval, Daniel Cohn-Bendit, Julia Cagé, Dominique Méda, Ariane Ascaride, Philippe Torreton, Gérard Aschieiri, Arlette Farge, Barbara Romagnan ou encore Romain Goupil – partent d’un juste constat : « Les citoyens sont en état de légitime défiance vis-à-vis de la politique » et « les gouvernements s’arc-boutent sur des modèles destructeurs, plutôt que de lutter contre les inégalités sociales, les discriminations, la dégradation de l’environnement et l’affaiblissement de la démocratie » .

La première cible de cet appel est évidemment François Hollande. Proposer une primaire des gauches, c’est dire que le président sortant n’est pas légitime pour incarner, après trois ans et demi au sommet de l’État, la candidature de gauche en 2017. Ce n’est pas rien. Proposer une primaire comme méthode de désignation, c’est aussi considérer que le choix d’un-e leader doit être l’affaire du grand nombre.

Cet appel n’en reste pas moins irréaliste : il n’y aura pas de primaire des gauches en vue de la prochaine présidentielle. Notons déjà que la probabilité que François Hollande consente à s’y soumettre est faible. Un président acceptant une telle mise en concurrence alors qu’il est en fonction serait une configuration inédite et pour le moins éloignée des pratiques de notre Ve République… et personne n’a vu François Hollande contester la monarchie présidentielle en vigueur.

Deux orientations incompatibles

Mais le plus important est ailleurs : il n’y a pas de cadre commun possible entre ceux qui soutiennent l’orientation gouvernementale et ceux qui la combattent à gauche. Or, la logique d’une primaire suppose que chaque candidat accepte, s’il perd, de mener la campagne aux côtés de celui ou celle qui l’aura gagnée. Imaginez-vous Manuel Valls soutenir Jean-Luc Mélenchon en 2017 ? Croyez-vous sérieusement que Pierre Laurent ferait tribune commune avec Emmanuel Macron ? Pensez-vous crédible de voir les militants du Front de gauche coller les affiches de François Hollande au premier tour de la présidentielle ?

La vie politique réserve parfois, souvent, des surprises, mais elle ne peut s’affranchir des mouvements de fond. La réalité à gauche, aujourd’hui, est celle d’une césure croissante entre deux grandes logiques : d’un côté, la réduction des déficits publics, la croissance pour horizon, le contrôle social, le démantèlement des droits et des services publics ; de l’autre, une rupture avec la "règle d’or" et le règne de la marchandise, la remise en cause des normes néolibérales, une transition énergétique, de nouveaux droits et libertés, une nouvelle République. Ces deux orientations ne sont pas compatibles. Trancher entre les deux ne peut se faire à l’occasion d’une primaire des gauches car les uns ne se rangeront pas derrière les autres – et réciproquement.

Alors, que faire ? Oui, une gauche est à reconstruire. Oui, pour ce faire, nous avons besoin de la confrontation d’idées, que les portes et les fenêtres des partis politiques s’ouvrent sur la société, que les citoyennes et citoyens de gauche s’en mêlent, jusqu’au choix de leur leader en 2017. Mais peut-on y parvenir sur la base d’une démarche commune entre les fossoyeurs de la gauche et ceux qui aspirent à reconstruire une perspective franchement de gauche ? Assurément non. C’est pourquoi nous devons trouver le moyen de rassembler toutes celles et ceux qui, à gauche, sont opposés aux choix gouvernementaux soutenus par la direction du PS.

Se fédérer dans un cadre inédit

Si la gauche franche, celle qui ne veut ni du Pacte de responsabilité, ni de la déchéance de nationalité, ni des lois Macron, ni de l’État d’exception permanent, reste éclatée, alors le pire est devant nous. Nous avons le devoir de nous fédérer dans un cadre inédit, capable de jeter les bases d’un projet commun pour une gauche du XXIe siècle, d’enclencher un processus de refondation. Comment choisir la personnalité qui en porterait les couleurs en 2017 ? La primaire permet de répondre à la demande croissante de participation citoyenne à la vie politique, au-delà des partis existants, et de garantir que la concurrence entre les candidats potentiels de cette gauche franche ne se termine pas par une multiplicité de candidatures à la présidentielle, affaiblissant les chances de compter, de gagner.

Nous connaissons les limites et les travers de la primaire, notamment l’accent mis sur la personnalisation et les critiques entre candidats qui peuvent laisser des traces, mais quelle autre méthode pour désigner une candidature d’un mouvement rassemblant différentes forces et sensibilités politiques ? Le consensus ? S’il peut faire rêver, il n’est pas gagné… Le tirage au sort ? Il n’est pas prêt de faire consensus. Le fait accompli par rapport de forces ? Il ne peut être satisfaisant. Or il faut bien une méthode pour légitimer une candidature, lui donner de la force propulsive.

Si elle est raccordée à la construction d’un mouvement politique et associée à un vaste travail sur le projet, la primaire est sans doute la méthode la plus efficace pour tout à la fois assurer une candidature commune à l’ensemble de la gauche qui refuse les choix gouvernementaux et susciter une dynamique citoyenne. Au moment où nous sommes dans les choux, c’est à méditer sérieusement.

Clémentine Autain. Publié sur le site de Regards.

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L'appel de Libé :

«Notre système politique est bloqué»


Par Daniel Cohn-Bendit, Européen , Mariette DARRIGRAND, Sémiologue , Marie DESPLECHIN, Ecrivaine , Guillaume Duval, Journaliste , Romain Goupil, Cinéaste , Yannick Jadot, Député européen , Hervé LE BRAS, Historien et démographe , Dominique Méda, Sociologue , Thomas Piketty, Economiste , Michel Wieviorka, Sociologue et Julia Cagé, Economiste — 10 janvier 2016 à 19:51
Ils sont élus, sociologues, intellectuels. «Libération» se joint à eux pour appeler à l’organisation d’une grande primaire à gauche avant 2017.


«Notre système politique est bloqué»
«Notre système politique est bloqué. Chaque jour, nos institutions, inadaptées et sclérosées, s’enfoncent un peu plus dans la crise. Faute de propositions satisfaisantes, de perspectives claires et de résultats tangibles, nos concitoyens sont nombreux à s’abstenir aux élections, quand ils ne s’abandonnent pas aux promesses insensées et au discours de haine du Front national. Trop souvent, nous nous contentons de voter "contre", pour éliminer l’"autre" candidat. Pire, nous ne votons pas, atterrés par la médiocrité de l’offre politique et son incapacité à se renouveler.

«Les efforts pour contrer le FN n’ont pas enrayé sa progression.
La société glisse vers le repli et la fermeture. Des pans entiers de la droite regardent vers l’extrême droite, et la confusion du reste de la droite et d’une partie croissante de la gauche est manifeste, au point de mettre en cause les valeurs humanistes et les droits humains qui fondent la République. Le projet de déchéance de la nationalité est injustifiable, et l’instrumentalisation de la Constitution à des fins tacticiennes constitue une rupture démocratique majeure. Les jeux politiques actuels ne masquent plus une réalité flagrante : aujourd’hui comme hier, les gouvernements s’arc-boutent sur des modèles destructeurs, plutôt que de lutter contre les inégalités sociales, les discriminations, la dégradation de l’environnement et l’affaissement de la démocratie.

«Sans surprise, les citoyens sont en état de légitime défiance
vis-à-vis de la politique. Son personnel devient synonyme de caste et d’oligarchie. Son action est perçue comme impuissante, voire comme corrompue et soumise à des intérêts corporatistes ou particuliers ; ses projets conjuguent sans cohérence le néolibéralisme du capitalisme financier, les régressions ethniques et racistes, et le recyclage nostalgique de l’étatisme des Trente Glorieuses et de l’Etat omnipotent. Dans un monde en plein bouleversement et en désordre, dans une Europe de plus en plus désunie où s’imposent les égoïsmes nationaux et s’érigent les barbelés, l’horizon se rabougrit, le débat démocratique régresse.

«Nous refusons les renoncements.
Nous n’acceptons pas que la menace du FN, le risque terroriste et l’état d’urgence permanent servent de prétexte pour refuser de débattre des défis auxquels notre société est confrontée. Il n’y a pas de fatalité à l’impuissance politique. La France est riche de son énergie vitale et de talents qui aspirent à forger un avenir bienveillant. Ce sont eux qui doivent s’exprimer avant mai 2017 ! D’abord un grand débat, ensuite un candidat ! Nous ne changerons pas de République d’ici 2017, et tout reste suspendu à l’élection présidentielle-reine. Cet enjeu ne devrait pas être le seul mais, puisqu’il est incontournable aujourd’hui, nous voulons qu’il soit l’objet d’une réappropriation citoyenne, de sorte que la prochaine élection présidentielle soit la conclusion d’un débat approfondi.

«Nous appelons à une grande primaire des gauches et des écologistes.
En mai 2017, nous élirons un président ou une présidente et, dans les semaines qui suivront, nos représentants à l’Assemblée nationale. Pour que ce moment contribue vraiment à la sortie de la crise politique et ouvre enfin de nouvelles perspectives économiques, sociales, environnementales et démocratiques, il faut qu’aient été débattus et mis en lumière des choix et des alternatives claires sur les enjeux majeurs que sont les inégalités, la crise écologique, l’éducation, les discriminations, la réforme des institutions, les libertés, la justice, la sécurité, la fiscalité, les territoires, l’Europe, la mondialisation…

«Nous voulons du contenu, des idées, des échanges exigeants.
Et nous savons que nombreux sont les citoyens capables d’apporter leur contribution, et désireux de voir renaître intellectuellement et politiquement la gauche et l’écologie politique aujourd’hui à bout de souffle, inaudibles ou réduites à l’impuissance. Nous avons une certitude : l’arrivée au pouvoir du Front national serait une catastrophe et le retour de Les Républicains ne nous sortirait pas de l’impasse. Nous avons une conviction : la primaire des gauches et des écologistes est la condition sine qua non pour qu’un candidat représente ces forces à l’élection présidentielle en incarnant le projet porteur et bienveillant dont la France a besoin. En 2011, le Parti socialiste avait fait la démonstration qu’une primaire peut mobiliser au-delà des lignes partisanes, devenir le lieu du débat politique et générer un vote citoyen massif. Mais l’exercice devenu plébiscite a produit un super-candidat qui s’est affranchi de toute responsabilité envers les citoyens mobilisés derrière lui. La primaire de 2016 doit éviter ce risque de dérive. Nous n’avons pas vocation à l’organiser mais le dispositif doit permettre de former, sur la base des votes exprimés, une coalition de projet et un contrat de gouvernement. C’est sur ce socle politique partagé et cette légitimité ancrée dans une mobilisation élargie que se fera la campagne du candidat ou de la candidate lauréate et que, potentiellement, il ou elle construira une majorité parlementaire.

«En 2016, nous ne pouvons pas faire ce cadeau à la droite
de la laisser seule conduire un débat devant l’ensemble des Françaises et Français sur l’avenir de notre pays. Nous proposons que la primaire des gauches et des écologistes, notre primaire, se tienne au même moment et suivant le même calendrier que celle de la droite, apportant un souffle puissant au débat démocratique dans notre pays.

«Notre primaire tiendra ses promesses si elle est alimentée par des idées

nées, en amont, de la confrontation et de l’enrichissement des points de vue et des expériences. Cela implique qu’une fois précisés les principaux enjeux politiques des batailles électorales à venir, s’organisent, au plus près des électeurs, là où ils vivent, des rencontres autorisant des délibérations ouvertes et sérieuses autour de ces enjeux. Cela suppose aussi la garantie que ce qui sortira de ces échanges nourrira ceux de la primaire. Des débats locaux sans perspective politique nationale seraient sans grande portée ; une primaire ne tenant pas compte des réflexions des citoyens serait source de frustrations et de déceptions. Notre primaire devra donc rendre à la politique deux sources qu’elle a perdues. La première est celle de l’expérience sociétale et des avancées concrètes dont les "professionnels de la profession" politique ont rarement connaissance (expérimentations, initiatives citoyennes et dans les entreprises, etc.). La seconde est celle de la créativité intellectuelle, du lien avec la pensée vivante qui se re-manifeste depuis peu en France. La préparation de la primaire devrait ainsi reposer sur des énergies venues aussi bien de la réflexion que de l’action. Toutes les idées, tous les témoignages, s’ils veulent améliorer les choses avec générosité et efficacité, doivent y trouver leur place. "Primaire" signifiera en cela "couleurs ravivées" de la gauche et de l’écologie, de cette partie de la société qui n’a pas renoncé à rendre le monde plus vivable. Ces couleurs varieront sur un spectre qui contiendra des désaccords qu’il s’agira pendant ces semaines de débats de rendre fertiles : l’objectif n’est pas d’être d’accord a minima, mais d’être créatifs de manière variée. Le contraire, en gros, des tactiques politiques qui nous plombent depuis vingt ans.

«Nous, signataires de ce texte, nous engageons à faire des propositions
et à contribuer à alimenter le débat politique sur les territoires. Nous publierons, dans les semaines à venir, en plus de ce "Manifeste pour la primaire" et de notre appel, un premier ensemble de contributions qui ouvriront la discussion sur des thèmes clés pour l’avenir de la France et de l’Europe : les grandes orientations économiques ; l’emploi ; l’Europe ; la fiscalité ; l’environnement ; les différences culturelles ou religieuses dans un Etat laïc ; les libertés ; la constitution d’une nouvelle République ; la réforme de l’Etat… Cette liste n’est pas exhaustive. Nous préciserons également les modalités possibles d’organisation de la primaire des gauches et des écologistes ainsi que des rencontres dans plusieurs villes de France, chacune consacrée à un grand dossier.

«Nous voulons choisir collectivement notre candidat
et non pas qu’il nous soit imposé d’en haut, sans débat, sans préparation collective. Nous voulons redonner sens à la politique, permettre à tous les électeurs de gauche et écologistes d’être partie prenante active de leur avenir. Mobilisons-nous pour que 2017 soit non pas la dernière station avant le crash démocratique, mais l’opportunité de refonder notre démocratie. L’initiative de cet appel est prise par Julia Cagé, Dany Cohn-Bendit, Mariette Darrigrand, Marie Desplechin, Guillaume Duval, Romain Goupil, Yannick Jadot, Hervé Le Bras, Dominique Méda, Thomas Piketty et Michel Wieviorka. Nous sommes toutes et tous engagés dans la vie des idées et de la culture, et, pour certains, dans l’action politique. Il ne s’agit ni d’une simple pétition ni d’une nouvelle écurie présidentielle. Dans trois mois, nous ferons publiquement un état des lieux de la mobilisation et des débats tenus et déciderons collectivement des étapes politiques qui suivront.»

Signez et faites signer «l’Appel pour notre primaire» sur notreprimaire.fr, pour réanimer le débat politique, pour se réapproprier l’élection présidentielle, pour choisir notre candidat-e !

Les premiers signataires

Claude Alphandéry (président d’honneur du labo de l’ESS), Ariane Ascaride (comédienne), Gérard Aschieri (syndicaliste), Jeanne Balibar (comédienne et chanteuse), Gaby Bonnand (ancien responsable syndical), Patrick Boucheron (historien), William Bourdon (avocat), Ofer Bronchtein (président du Forum international pour la paix), Gaël Brustier (politiste), Michel Chaumont (historien), Eve Chiapello (sociologue), Gaby Cohn-Bendit (intermittent politique), Amy Dahan (historienne), Vikash Dhorasoo (ex-footballeur), François Dubet (sociologue), Ezzedine El Mestiri (journaliste), Arlette Farge (historienne), Hicham Fassi-Fihri (producteur de films), Susan George (essayiste), Raphaël Glucksmann (essayiste), Jean-Claude Guillebaud (écrivain), Hervé Hamon (écrivain), Pierre Henry (dirigeant associatif), Florence Jany-Catrice (économiste), Daniel Kaplan (prospectiviste internet), Sonia Kronlund (documentariste), Dany Lang (enseignant-chercheur en économie), Bruno Latour (sociologue et philosophe), Pierre-Yves Madignier (responsable associatif), Yann Moulier-Boutang (économiste), Camille Peugny (sociologue), Thomas Porcher (économiste), Barbara Romagnan (députée), Pierre Rosanvallon (historien), Eros Sana (militant de la justice climatique), Louis-Georges Tin (président du Cran), Philippe Torreton (comédien), Antoine Vauchez (politiste), Frédéric Worms (philosophe).

Daniel Cohn-Bendit Européen , Mariette DARRIGRAND Sémiologue , Marie DESPLECHIN Ecrivaine , Guillaume Duval Journaliste , Romain Goupil Cinéaste , Yannick Jadot Député européen , Hervé LE BRAS Historien et démographe , Dominique Méda Sociologue , Thomas Piketty Economiste , Michel Wieviorka Sociologue , Julia Cagé Economiste


Edité le 16-01-2016 à 22:32:39 par Xuan




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