Sujet :

Drapeau Rouge "attendait son carrosse"...

Xuan
   Posté le 18-10-2012 à 17:08:10   

Drapeau Rouge aux antipodes de la pensée maotsétoung


Dans son article A propos de la situation en Syrie, du soutien et des perspectives, D.R. nous fait un cours d’histoire sur la Syrie pour nous apprendre que les régimes syriens sont nationalistes et anticommunistes, et qu’ils s’autoproclament indûment « socialistes ». Ce n’est pas un scoop.
Nombre de pays du Tiers monde dirigés par des bourgeoisies nationales se sont proclamés « socialistes » et nombre d’entre elles ont pratiqué l’anticommunisme.
Peu importe l’étiquette qu’elles se donnent, les communistes jugent sur les actes et non sur les étiquettes, et décident en fonction des conditions internationales et nationales de la stratégie et de la tactique à appliquer envers la bourgeoisie de leur pays, laquelle est rarement autre chose qu’anticommuniste.

D. R. écrit :
« il faut en finir avec le tiers-mondisme qui prétend résoudre la contradiction entre les impérialistes et les pays dominés, la contradiction entre classes dominantes et classes dominées par la concertation, par la voie pacifique, oubliant que les dirigeants des pays dominés sont des émanations directes des puissances impérialistes et des bourgeoisies nationales qui après avoir lutté contre les impérialistes finissent par passer des accords avec eux au détriment des classes populaires qu’ils exploitent et répriment à leur tour. »
C’est aux partis communistes de ces régions d’apprécier s’il faut utiliser la voie légale ou illégale, le combat pacifique ou le combat armé, et de définir quelle fraction de la bourgeoisie s’oppose à l’impérialisme et laquelle est compradore.
Concernant la Syrie, en butte à l’ingérence et à la guerre d’agression menées par les impérialistes occidentaux et certains régimes du Moyen Orient, comment peut-on prétendre que la bourgeoisie qui la dirige soit aujourd’hui une « émanation directe des puissances occidentales » ?
C’est manifestement faux.
Au passage, Drapeau Rouge s’en prend à la théorie des Trois Mondes au prétexte que le PCMLF a tenu un meeting avec le royaliste Renouvin contre le social-impérialisme russe. Cette erreur rapidement autocritiquée ne remet nullement en cause la réalité des trois mondes à cette époque, qui n’obligeait en rien les communistes à privilégier les contradictions à l’échelle mondiale par rapport aux contradictions de classe.

La démocratie nouvelle établie par Mao Tsé-toung, et à laquelle se réfère Drapeau Rouge, était une alliance stratégique avec la bourgeoisie nationale contre le féodalisme et le néo colonialisme. Cela ne signifie pas que cette bourgeoisie se soit toujours opposée fermement à l’impérialisme. Mais plus encore, le Parti Communiste Chinois établit une alliance avec Tchiang Kai Chek, dirigeant du Guomindang, et responsable du massacre de dizaines de milliers de communistes chinois.
L’histoire a montré qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une compromission mais d’une juste ligne qui a donné la victoire au peuple chinois et à son parti communiste.
C’est précisément dans la Démocratie Nouvelle que Mao Tsé-toung écrit :
« Peu importe, chez les peuples opprimés, quelles classes, quels partis ou individus participent à la révolution, et peu importe qu'ils soient conscients ou non de ce que nous venons d'exposer, qu'ils le comprennent ou non, il suffit qu'ils s'opposent à l'impérialisme pour que leur révolution devienne une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne et qu'ils en soient les alliés » .

Drapeau Rouge se contrefout des leçons de l’histoire mais il s’intitule « maoïste ».
Ce « maoïsme » n’a rien à voir avec la pensée maotsétoung, il est imperméable à l’idéologie prolétarienne comme au marxisme-léninisme.
Ce pseudo « maoïsme » s’inspire d’un révolutionnarisme petit-bourgeois, entiché du romantisme de la lutte armée : son étiquette de « maoïste » ne vaut pas plus cher que l’étiquette « socialiste » d’Assad .

Drapeau Rouge confond impérialisme et opposition à l’impérialisme


« Les nouveaux impérialistes russe et chinois ont des intérêts à défendre dans la région.
On voit donc les contradictions inter-impérialistes se développer. D’une part, les impérialistes sont en concurrence et en lutte les uns avec les autres pour se partager le gâteau, d’autre part, il y a une lutte entre les nouveaux impérialistes d’un côté et les anciens de l’autre. Le veto posé à l’ONU par la Chine et la Russie est à considérer dans ce contexte comme arme diplomatique dans la lutte inter-impérialiste pour le contrôle des ressources. Le risque est grand d’une confrontation généralisée dont les peuples du monde paieraient le prix.»


Dans ces « contradictions inter-impérialistes » Drapeau Rouge ne cite nommément ni les USA ni la France, mais seulement la Russie et la Chine, qu’il qualifie sans justification aucune d’ impérialiste , à l’instar du Figaro, du Nouvel Observateur, de Libération et d’Hillary Clinton.
Il est connu que la Chine doit s’approvisionner en pétrole à l’étranger et qu’elle est en butte à la politique d’étranglement de l’impérialisme US. Dans ce cas, non seulement Drapeau Rouge confond commerce international et impérialisme, mais il assimile les victimes de l’impérialisme à l’impérialisme lui-même.
A part le fait que la Chine ne pratique aucun impérialisme en Syrie, voyons en quoi consiste le prétendu impérialisme de la Chine, dans le déroulement des faits .
Le triple veto sino-russe a mis un coup d’arrêt aux plans bellicistes des impérialistes français et américains, qui souhaitaient établir une « couverture aérienne », c’est-à-dire le pilonnage des villes « loyalistes » et le massacre des civils, selon le scénario appliqué en Libye.
Le triple veto a précisément empêché le déclenchement d’une guerre régionale et mondiale en indiquant clairement aux puissances impérialistes que leurs ingérences et interventions militaires dans le monde ne seraient plus tolérées : le triple véto sino-russe a protégé la paix .
Drapeau Rouge n’accuse pas les fauteurs de guerre impérialistes mais c’est à l’opposition de la Chine et la Russie qu’il reproche de menacer la paix mondiale. Comment qualifier cette attitude autrement que de munichoise ?

De la neutralité dans le combat anti impérialiste


Le dilemme cornélien du « camp » à choisir « entre un impérialisme et un autre » n’existe que dans l’imagination de Drapeau Rouge et de quelques autres. Ce sont les puissances impérialistes occidentales et au premier chef la bourgeoisie française que la crise économique pousse à intervenir en Afrique, qui pratiquent l’ingérence, l’agression, qui menacent la paix mondiale, et personne d’autre.
Combattre l’impérialisme occidental ne peut être assimilé à choisir « un impérialisme contre un autre », c’est un devoir internationaliste que de nous opposer à toutes les manœuvres bellicistes de notre impérialisme.
A l’inverse, agiter le fantôme de « l’impérialisme chinois » lorsque l’impérialisme occidental redouble de violence ne sert qu’à se défiler dans ses responsabilités anti impérialistes et abandonner l’internationalisme prolétarien.

Concernant la question du « soutien », Drapeau Rouge écrit :
« Une partie de ceux qui dénoncent l’intervention impérialiste, disent que ce qui est principal dans la question syrienne est de s’opposer à cette intervention et d’apporter le soutien au régime. Comme les impérialistes manœuvrent et apportent leur soutien politique et militaire à l’Armée Syrienne Libre, le principal selon eux est alors de soutenir Assad. Qu’importent les crimes anciens et nouveaux du régime, qu’importe que les masses soient opprimées et exploitées par la dictature, qu’importe qu’elles se soient révoltées, qu’elles soient bombardées. »[…] « Aujourd’hui, le soutien à Assad sent le soufre, car il regroupe des opportunistes de gauche, l’extrême droite et divers organisations fascistes ou néo-nazis. Certains s’appuient sur les nouveaux impérialistes. »

Drapeau Rouge amalgame manifestement « Une partie de ceux qui dénoncent l’intervention impérialiste » , que sont les bourgeois souverainistes associés au PRCF et au comité Valmy, et que nous avons clairement critiqués ici , avec l’appel au Front Uni anti impérialiste lancé par le ROCML.
Cet appel n’apporte aucun soutien au régime, et s’est clairement démarqué de toute collusion avec les souverainistes, qui n’ont jamais pu infléchir son contenu vers un soutien à la bourgeoisie syrienne.
Mais Drapeau Rouge n’a jamais repris dans ses colonnes le juste appel du ROCML.
Drapeau Rouge se sert du régime syrien, tout comme de « l’impérialisme chinois », comme d’un prétexte pour ne pas lever le petit doigt.

Dans ses Thèses de janvier-février 1916 sur " la révolution socialiste et le droit des nations à disposer d'elles- mêmes " , Lénine précisa à la fin du point 4, publié sous le titre : " Comment le prolétariat révolutionnaire doit poser le problème du droit des nations à disposer d'elles-mêmes ? " :
" ...Le fait que la lutte contre une puissance impérialiste pour la liberté nationale peut, dans certaines conditions, être exploitée par une autre " grande " puissance dans ses propres buts également impérialistes, ne peut pas plus obliger la social-démocratie à renoncer au droit des nations à disposer d'elles-mêmes, que les nombreux exemples d'utilisation par la bourgeoisie des mots d'ordre républicains dans un but de duperie politique et de pillage financier, par exemple dans les pays latins, ne peuvent obliger les social-démocrates à renier leur républicanisme. "
[extrait de LA REVOLUTION NATIONALE ALGERIENNE ET LE PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS tome 2 – Jacques JURQUET - Chapitre VII - Critique des théories para-colonialistes de Thorez sur l'Algérie - (1937-1939)]


Que signifie dans ces conditions ce genre de déclaration ronflante avancée par D. R. : « Le rôle des communistes est de s’opposer, de dénoncer toutes les manœuvres des impérialistes et d’être contre toute intervention impérialiste, particulièrement notre propre impérialisme, représenté aujourd’hui en France par un gouvernement social-démocrate, acharné à défendre non pas les peuples en lutte mais le système d’exploitation capitaliste, oubliant que ce sont les peuples qui font l’histoire. » ?
C’est du vent, Drapeau Rouge n’entend pas participer effectivement ni de près ni de loin à une action contre notre impérialisme .

Il y a une sérieuse raison à cela, poursuivons :
« S’il faut bien sûr s’opposer à toute intervention impérialiste, il faut montrer que tant que les révoltes populaires ne se doteront pas d’une direction révolutionnaire, c'est-à-dire tant qu’un parti communiste de type nouveau ne prendra pas la direction de la lutte populaire de libération, alors la révolte ne pourra pas se transformer en révolution véritable. Sans cela, le peuple ne pourra en finir avec la domination des impérialistes et de leurs chiens de gardes locaux : la bourgeoisie compradore et bureaucratique et tous ceux qui les soutiennent ou pactisent avec telle ou telle fraction. »
Passons sur le fait que la bourgeoisie syrienne au pouvoir n’est pas compradore dans la situation actuelle.
En clair Drapeau Rouge ne sortira pas de sa neutralité tant qu’un parti révolutionnaire n’aura pas pris « la direction de la lutte populaire de libération » .
Egalement un tel parti ne verra pas le jour avant que Drapeau Rouge ne lui ait décerné son diplôme de parti communiste de type nouveau , ce qui laisse largement le temps de se retourner à nos pseudos « maoïstes ».
Une telle attitude lors de la guerre d’Algérie lui aurait certainement épargné le risque de se commettre à porter des valises au FLN, sous prétexte du nationalisme étroit de l’Etoile Nord-Africaine, invoqué alors par certains révisionnistes dans le PCF.

Selon Drapeau Rouge « Les communistes doivent appréhender cette situation dans sa globalité, en relation avec le développement du Mouvement Communiste International et sa reconstitution » .
Gageons que Drapeau Rouge se considère lui-même comme une pierre maîtresse dans cette reconstruction, mais revenons à la globalité :

Les impérialismes occidentaux, soumis à une crise économique sans précédent qu’ils ont eux-mêmes créée, voient leurs « territoires » étrangers et leurs zones d’influence menacés par le développement de leurs anciennes colonies, parvenues désormais au stade émergent.
Les relations entre l’impérialisme et les pays émergents sont à la fois contradictoires et intimement liées. Et chaque progrès notamment économique de ces derniers sape les fondements de l’impérialisme. Cela favorise évidemment la révolution prolétarienne dans notre pays.


Nous avons donc en effet le choix entre tergiverser en vitupérant contre « tous les impérialismes » et en attendant prudemment que des « partis communistes de type nouveau» nous délivrent du dilemme cornélien, ou bien de combattre effectivement notre propre impérialisme.
Tel est le camp qu’il faut choisir.

Ci-dessous le texte de Drapeau Rouge :

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A propos de la situation en Syrie, du soutien et des perspectives

Pour expliquer la révolte d’aujourd’hui, il faut faire un rapide retour en arrière .
La Syrie a été une province ottomane de 1516 à 1918. En 1916, les accords Sykes-Picot prévoit le partage du Croissant fertile : la France obtient la Syrie et la Grande-Bretagne, l’Irak et la Palestine. En 1946, la Syrie accède à l’Indépendance. En 1963, le Parti Baas prend le pouvoir. En 1967 c’est la guerre des Six jours, la Syrie pers le Golan. En 1971, Hafez el Assad prend le pouvoir.
En 1973, la Syrie et l’Egypte tentent de récupérer le Golan et le Sinaï. En 1975, c’est la guerre civile au Liban. L’armée syrienne se range aux côtés des forces chrétiennes libanaises, Israël occupe militairement le Sud Liban. Les frères musulmans s’emparent de Hama, l’armée syrienne bombarde le Sud-Liban, elle subit de lourdes pertes. Israël envahit le Liban jusqu’à Beyrouth. L’armée syrienne doit reculer. En 1994-95, Yitzhak Rabin accepte de rétrocéder le Golan, il est assassiné par un extrémiste israélien.
En 2000, Hafez el Assad meurt. Son fils lui succède. Il faut rappeler que Hafez el Assad était un nationaliste qui a réprimé les communistes syriens et les frères musulmans.


La situation en Syrie

Dans la première phase (1960-1990), le régime nationaliste, laïc, mais anticommuniste bénéficie d’un certain soutien populaire grâce à une réforme agraire, la création d’un secteur public, l’éducation gratuite et les services médicaux. C’est un Etat policier dans lequel s’installent la corruption et le népotisme. Le chômage se développe sur fond de crise générale du système capitaliste et une grande partie de la jeunesse se retrouve sans travail.

En 2000, Bachar El Assad succède à son père Hafez El Assad. Il se veut « démocrate » et « ouvert ». En 2005, plagiant Teng Xiaoping, le Congrès du Parti Baas dont il est président se déclare pour « le socialisme de marché », comme si le socialisme existait précédemment en Syrie. Cette « ouverture » a approfondi le fossé entre les classes dirigeantes et les classes populaires. En 2008, les prix ont augmenté de 20%, celui de l’essence est multiplié par 3. C’est alors qu’après celles des autres pays arabes, éclate la révolte des masses en Syrie.

La révolte, en l’absence d’une direction communiste révolutionnaire, a très rapidement été encadrée militairement par une fraction de la bourgeoisie, soutenue par l’impérialisme. En effet les impérialistes ont un plan pour le Moyen Orient tout entier, afin d’avoir un contrôle total sur les richesses de la région, et particulièrement le pétrole iranien. Les nouveaux impérialistes russe et chinois ont des intérêts à défendre dans la région.

On voit donc les contradictions inter-impérialistes se développer . D’une part, les impérialistes sont en concurrence et en lutte les uns avec les autres pour se partager le gâteau, d’autre part, il y a une lutte entre les nouveaux impérialistes d’un côté et les anciens de l’autre. Le veto posé à l’ONU par la Chine et la Russie est à considérer dans ce contexte comme arme diplomatique dans la lutte inter-impérialiste pour le contrôle des ressources. Le risque est grand d’une confrontation généralisée dont les peuples du monde paieraient le prix.

La question du soutien

Une partie de ceux qui dénoncent l’intervention impérialiste, disent que ce qui est principal dans la question syrienne est de s’opposer à cette intervention et d’apporter le soutien au régime. Comme les impérialistes manœuvrent et apportent leur soutien politique et militaire à l’Armée Syrienne Libre, le principal selon eux est alors de soutenir Assad. Qu’importent les crimes anciens et nouveaux du régime, qu’importe que les masses soient opprimées et exploitées par la dictature, qu’importe qu’elles se soient révoltées, qu’elles soient bombardées.

S’il faut bien sûr s’opposer à toute intervention impérialiste, il faut montrer que tant que les révoltes populaires ne se doteront pas d’une direction révolutionnaire, c'est-à-dire tant qu’un parti communiste de type nouveau ne prendra pas la direction de la lutte populaire de libération, alors la révolte ne pourra pas se transformer en révolution véritable . Sans cela, le peuple ne pourra en finir avec la domination des impérialistes et de leurs chiens de gardes locaux : la bourgeoisie compradore et bureaucratique et tous ceux qui les soutiennent ou pactisent avec telle ou telle fraction.

Dans tous les pays, le chemin est celui qui conduit de la révolte populaire sans organisation à la révolution prolétarienne. Elle prend la forme de démocratie nouvelle dans les pays dominés et celle de révolution socialiste dans les pays impérialistes.

D’autre part, on ne peut choisir un impérialisme contre un autre, on ne peut choisir entre les anciens et les nouveaux impérialistes. Le but des impérialistes est d’avoir la suprématie dans le pillage des nations, dans l’exploitation et l’oppression des peuples du monde. Ils sont prêts à en découdre pour préserver leurs intérêts, agrandir leur zone d’influence.

La théorie pourrie de « choisir son camp » dans un conflit où aucun camp n’est révolutionnaire est un avatar de la « théorie des trois mondes » prononcée par Teng Xiaoping à l’ONU en 1977. Suivant cette théorie, il y avait trois mondes. Le premier monde était constitué des deux superpuissances USA et URSS, le second monde des autres puissances impérialistes et le troisième monde des pays opprimés, le tiers-monde. Contre les superpuissances, selon Teng Xiaoping, il fallait unir le second monde et le tiers-monde contre le premier monde. Le soi-disant parti maoïste de l’époque, le PCMLF, en vertu de cette théorie, alla jusqu’à tenir un meeting commun avec les royalistes néo-fascistes contre une seule superpuissance, l’URSS.

Aujourd’hui, le soutien à Assad sent le soufre, car il regroupe des opportunistes de gauche, l’extrême droite et divers organisations fascistes ou néo-nazis. Certains s’appuient sur les nouveaux impérialistes.

Les va-en-guerre impérialistes arment les opposants à Assad. Leurs larmoiements sur les victimes ne cachent que leur impatience de régner sur le « Nouveau Moyen-Orient ». En France, c’est le gouvernement PS qui bat le tambour pour l’intervention impérialiste devant son concurrent l’UMP. D’autres à gauche sont pour la conciliation, pour une intervention « pacifique » autour d’une table ronde, bref, ils sont pour un arrangement avec les impérialistes qui ne peut se faire que sur le dos du peuple et en aucun cas résoudre les causes de la révolte, à savoir la misère, le chômage et le manque de liberté.

C’est pourquoi, il faut en finir avec le tiers-mondisme qui prétend résoudre la contradiction entre les impérialistes et les pays dominés, la contradiction entre classes dominantes et classes dominées par la concertation, par la voie pacifique, oubliant que les dirigeants des pays dominés sont des émanations directes des puissances impérialistes et des bourgeoisies nationales qui après avoir lutté contre les impérialistes finissent par passer des accords avec eux au détriment des classes populaires qu’ils exploitent et répriment à leur tour.

Malgré les manœuvres des impérialistes et même en l’absence de direction révolutionnaire, les masses populaires ont toujours raison de se révolter contre l’exploitation et l’oppression . La révolte a montré et montre qu’elle permet de renverser les pires dictateurs. C’est à travers la lutte que les masses apprennent à connaître leurs ennemis passés, présents et futurs. Ces derniers se démasqueront et montreront, qu’ils soient laïcs ou religieux, qu’ils ne représentent qu’une autre forme d’exploitation et d’oppression.

Une décantation s’opère sous nos yeux en Tunisie, en Egypte et même en Lybie où les masses croyantes ou laïques s’opposent aux extrémistes réactionnaires. Ce n’est pas encore la révolution, mais c’est la marche en avant sur le chemin qui y conduit. Il faudra encore beaucoup d’autres luttes pour y parvenir.

La construction de la perspective révolutionnaire

Dans plusieurs pays, au Maroc, en Tunisie, en Egypte, les maoïstes commencent à s’organiser et se remettent en route pour construire le parti de type nouveau regroupant les éléments les plus avancés et le front uni des masses populaires regroupant laïcs et croyants pour le même but : la révolution de démocratie nouvelle pour le peuple.

C’est seulement en se dotant d’un parti révolutionnaire, d’un parti communiste de type nouveau, d’un parti communiste maoïste, que le prolétariat et les masses populaires pourront se libérer. Les révolutionnaires locaux doivent s’atteler à cette tâche et construire leur parti en lien avec le prolétariat et les masses populaires, en tenant compte des conditions spécifiques de leur propre pays. Les communistes doivent appréhender cette situation dans sa globalité, en relation avec le développement du Mouvement Communiste International et sa reconstitution.

Le rôle des communistes est de montrer que la lutte inter-impérialiste est constante et que leur alliance est temporaire, qu’elle est le reflet des alliances et des luttes du capital financier qui domine toute l’économie. Leurs alliances ne sont que relatives, la lutte entre eux est absolue. La puissance relative des impérialistes peut être remise en cause momentanément par la révolte, définitivement par la révolution prolétarienne sur la planète entière .

La nécessité de construire une force communiste de type nouveau s’affirme de jour en jour. Cette force, ce parti ne doit pas être à la traîne des réactionnaires ou des réformistes, ces derniers, en particulier, sapent la confiance du prolétariat et des couches populaires et laissent la voie libre aux forces les plus réactionnaires. Ils creusent le lit du fascisme et leur livrent pieds et poings liés les masses désemparées devant leur impuissance.

On ne peut s’appuyer sur un impérialisme contre un autre ou sur une force réactionnaire contre une autre, il faut avoir une force indépendante. En Afghanistan, si l’impérialisme et le régime de Karzaï à leur solde sont les principaux ennemis sur le plan tactique, les talibans constituent eux, l’ennemi stratégique. Ce qui signifie que le parti doit tenter de gagner la direction de la lutte et surtout préparer la guerre populaire afin de libérer le peuple afghan de la domination et de l’exploitation quel que soit le masque sous lequel se dissimulent les oppresseurs et les exploiteurs. C’est ce que fait le Parti Communiste (maoïste) d’Afghanistan.

Le nouvel impérialiste chinois s’apprête à prêter main forte au chien de garde des impérialistes Karzaï car il a des intérêts économiques en Afghanistan et a, comme l’Inde, des prétentions hégémoniques en Asie. Le Parti Communiste (maoïste) d’Afghanistan a une lutte difficile à mener mais fait confiance en la capacité des masses populaires de prendre conscience de la nature des régimes qui se défont, comme de ceux qui prétendent lutter pour la libération sans s’attaquer à la racine du mal, le système capitaliste.

Le rôle des communistes est de s’opposer, de dénoncer toutes les manœuvres des impérialistes et d’être contre toute intervention impérialiste, particulièrement notre propre impérialisme, représenté aujourd’hui en France par un gouvernement social-démocrate, acharné à défendre non pas les peuples en lutte mais le système d’exploitation capitaliste, oubliant que ce sont les peuples qui font l’histoire.

Le rôle des communistes est de combattre et de dénoncer les impérialistes anciens et nouveaux, les régimes réactionnaires en place, quels qu’ils soient. C’est la seule façon de faire prendre conscience aux masses exploitées et opprimées que la seule solution est de préparer la révolution pour renverser les impérialistes et leurs chiens de garde.

La seule solution est de préparer dans chaque pays la guerre populaire contre les guerres impérialistes et contre les guerres fratricides interethniques et « religieuses » provoquées et manipulées par les impérialistes et leurs chiens de garde.

La guerre populaire est aussi un moyen puissant pour empêcher les puissances impérialistes de déclencher un conflit généralisé qui réduirait à néant les espoirs d’une vie meilleure pour des milliards d’hommes et de femmes et qui nous plongerait dans une période encore plus sombre que celles qu’ont connu nos peuples au cours de la première puis de la seconde guerre mondiale.

LE PROLETARIAT ET LES PEUPLES DU MONDE N’ONT QUE LEURS CHAINES A PERDRE ET UN MONDE NOUVEAU A GAGNER !

PC maoïste de France
octobre 2012



Edité le 18-10-2012 à 17:14:14 par Xuan


marquetalia
   Posté le 18-10-2012 à 18:10:20   

certains maoistes commencent donc à décrire la chine comme "impérialiste";ils font donc le jeu des etats unis,et en viendront à soutenir le dépecage de l empire du milieu depuis le tibet et le xinjiang.
marquetalia
   Posté le 18-10-2012 à 18:11:57   

la chine a le mérite de défendre le droit des palestiniens à l autodétermination,qu on foutte la paix aux "impérialistes chinois"!