Sujet : Décès de notre camarade Suzanne Marty | | Posté le 25-04-2014 à 11:26:39
| DECES DE NOTRE CAMARADE SUZANNE MARTY Une figure historique du mouvement marxiste-léniniste en France, notre camarade Suzanne Marty est décédée Jeudi 24 Avril à l’âge de 92 ans. Les obsèques de Suzanne se dérouleront le samedi 26 Avril à 11h30 au crématorium de Canet dans les Pyrénées Orientales. Son combat pour unir les communistes dans un véritable parti communiste n’a jamais cessé. Dans les dernières années de son activité, elle a joué un rôle important dans la création du Collectif Militant Communiste, puis du CNU (Comité National Unitaire) qui a abouti à la création du Rassemble Organisé des Communistes Marxistes Léninistes. Les plus anciens d’entre nous se souviennent de son combat avec son mari François Marty contre la dégénérescence révisionniste du PCF, d’où ils seront exclus avec toutes les cellules de la vallée de la Len tilla dans les Pyrénées orientales pour s’être rendu en Albanie Socialiste et réclamé la discussion dans le Parti communiste de la lettre en 25 points du Parti Communiste Chinois. Elle participe activement à la création des premiers cercles marxistes léninistes puis à la création du PCMLF dont être sera membre du comité central jusqu’à son exclusion dans les années 1970 pour avoir pris position contre la théorie révisionnistes des Trois Mondes du PCC et pour la ligne révolutionnaire du Parti du Travail d’Albanie. Tout au long de sa vie jusqu’à ce que ses forces physiques et mentales l’abandonnent elle a toujours fait preuve d’enthousiasme et d’un engagement sans faille auprès de la classe dont elle avait adopté la théorie scientifique du monde, le marxisme Léninisme. Le ROCML rendra un hommage public à Suzanne à une date qui reste à déterminer. Le 25 avril Le secrétariat du ROCML |
| | Posté le 27-04-2014 à 05:27:49
| Voici la notice la concernant Suzanne Marty qui figure dans le "Dictionnaire biographique : mouvement ouvrier, mouvement social" (le "Maitron" en ligne). Honneur à la camarade Suzanne Marty, qui restera dans nos mémoires, comme est toujours présent celui qui fut son mari et compagnon de lutte, François Marty (dont voici également la notice du "Maitron en ligne" ! --- MARTY François, Pierre, Alexandre Né le 23 novembre 1904 à Corbère (Pyrénées-Orientales), mort accidentellement le 28 mai 1971 à Montpellier (Hérault) ; instituteur ; dirigeant du Parti communiste dans les Pyrénées-Orientales (1934-1939) ; résistant dans l’Aveyron et l’Aude ; un des fondateurs nationaux (1967) du PCMLF (maoïste). François Marty rencontre Mao Zedong en Chine pendant la révolution culturelle en 1966 François Marty, années 1960 Fils d’un cordonnier « radical socialiste venu maintenant [1938] au communisme » — Joseph Marty — et de Rose Quinta, sans profession, François Marty, élève de l’École normale d’instituteurs de Perpignan titulaire du brevet supérieur, François Marty devint instituteur. Il fut appelé sous les drapeaux le 15 novembre 1924 au 141e RI, une unité provençale basée dans les Bouches-du-Rhône et le Var. Élève officier de réserve, il entra à l’École militaire de Saint-Maixent le 16 mai 1925 et en sortit le 21 novembre 1925. Le lendemain, il fut nommé par décret sous-lieutenant de réserve et affecté au 106e RI (de Châlons-sur-Marne) avant d’être libéré de ses obligations militaires le 8 mai 1926. Passé au cadre de réserve, il fut promu lieutenant de réserve par décret du 12 février 1931. François Marty se maria une première fois à Claira (Pyrénées-Orientales ), le 21 décembre 1928, avec Suzanne, Ginette, Rachel Chichet. Celle-ci, née le 28 juin 1905 à Claira, pupille de la Nation, alors institutrice à Baillestavy (Pyrénées-Orientales), commune limitrophe de Valmanya, adhéra au Parti communiste. Le mariage fut dissout par le tribunal civil de Perpignan le 10 novembre 1949. Suzanne Chichet mourut à Perpignan le 5 septembre 1991. Après son divorce, François Marty se remaria, le 17 septembre 1951, avec Suzanne Cymerman, professeure d’espagnol au collège de jeunes filles de Perpignan, devenu lycée Jean-Lurçat en 1968. De façon significative, les témoins de ce mariage furent Jean Catala, l’enseignant qui bénéficiait alors des faveurs des dirigeants départementaux du parti et Roger Torreilles*, un ancien FTP aux états de service irréprochables. Il fut, à compter du 22 février 1927, nommé instituteur à Valmanya — alors Velmanya — (Pyrénées-Orientales) village pastoral et minier du massif du Canigou dont le maire, avant la Seconde Guerre mondiale fut un temps affilié à la SFIO. Il fut également secrétaire de mairie et acquit une certaine notoriété auprès de la population. S’il n’y resta pas longtemps car il fut nommé à Fillols — un autre village agro-pastoral et de mines de fer du massif du Canigou— il y conserva à tout jamais des attaches au point d’acheter une résidence secondaire dans le hameau Los Masos, en amont du village principal. En poste à Fillols où il fut également secrétaire de mairie, à partir du 2 janvier 1929, il fut nommé à Saint-Feliu d’Amont à compter du 19 avril 1934. Il occupait toujours ce poste au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale François Marty adhéra, en novembre 1926, au Parti communiste qu’il contribua à implanter à Velmanya. En raison de sa nomination à Saint-Feliu-d’Amont en 1934, les organisations communistes de Velmanya se désagrégèrent. Pour cette raison, il donna la date d’« octobre 1934 » comme pour son adhésion à la cellule de Millas, localité proche de Saint-Feliu d’Amont, dans son autobiographie rédigée sans doute en 1938 et dans les deux questionnaires remplis pour le PCF en 1948 et 1950 comme date d’adhésion au PC. Membre du comité, puis, à partir d’août 1935 du bureau de la Région catalane (ou Région des Pyrénées-Orientales) fondée le 19 août 1934, François Marty était aussi secrétaire adjoint du rayon de Perpignan, responsable de la commission régionale d’organisation et d’éducation. Il militait à la Fédération unitaire de l’Enseignement puis au SNI où il combattait ses collègues de l’École Émancipée — souvent des pivertistes — et « surveillait » étroitement, en sa qualité de membre de la direction régionale, ses collègues du PC, Paul Combeau et Louis Torcatis au premier chef. Il était membre de la Coopérative de l’enseignement laïc et lisait alors L’Éducateur prolétarien. François Marty fut chargé en août 1936 de mettre sur pied et de diriger le nouvel hebdomadaire départemental du parti : Le Travailleur catalan. Il s’acquitta de cette tâche jusqu’en septembre 1939. Au sein du bureau régional, François Marty occupa également le poste de secrétaire délégué à l’organisation auquel il fut réélu par le comité régional, le 9 janvier 1938. Il participa également à la mise en place des comités Amsterdam-Pleyel dans les Pyrénées-Orientales (Voir Guisset Joseph). La police le considérait comme « le chef » de la cellule de Saint-Feliu-d’Amont et le dirigeant de celle de Saint-Feliu-d’Avall. François Marty visita l’URSS en août 1936, à ses frais, dans le cadre d’une croisière des Amis de l’URSS. Le groupe de voyageurs, (170 au total, des Pyrénées-Orientales et de l’Aude) était conduit par Paul Combeau , et Roger Torreilles. François Marty fut avec Paul Combeau et Fernand Gély l’un des dirigeants départementaux des Amis de l’URSS Lors de la crise de Munich de septembre-octobre 1938, François Marty désapprouva l’attitude des dirigeants nationaux du SNI et de la section départementale des Pyrénées-Orientales, proche de L’École émancipée. Il publia le 29 octobre 1938 dans Le Travailleur catalan un violent réquisitoire contre ceux qui ne menaient « aucune action revendicative et [appuyaient] la politique munichoise de Daladier ». En 1938 et 1939, il fut l’un des porte-parole de l’opposition communiste de la section du SNI des Pyrénées-Orientales. Au sein du Parti communiste, il participa à la « reprise en main » de la Région catalane menée d’une main de fer par André Marty à la fin de 1938 et au début de 1939. Homme de confiance de son homonyme, François Marty participa à l’épuration de la direction régionale qui, sous prétexte de « prolétarisation » et de lutte contre les trostskystes, permit la mise à l’écart puis l’exclusion d’instituteurs qui occupaient des fonctions dans la direction régionale (Paul Combeau, Louis Torcatis). François Marty demeura le seul enseignant membre de la direction régionale et fut délégué par la région catalane au congrès national d’Aubervilliers du Parti communiste. François Marty fut mobilisé à Narbonne (Aude) le 3 septembre 1939. Il fut affecté au 343e RI, unité formée à Carcassonne et Castelnaudary (Aude) et affectée à la 66e division de l’armée des Alpes dans la vallée de la Maurienne (Savoie). Il fut démobilisé à La Tour-du-Pin (Isère) le 24 juillet 1940 et regagna Saint-Feliu d’Amont. Bien que dirigeant connu d’une région du PC, François Marty fut mobilisé sans problème en qualité d’officier et ne fut pas inquiété au moment de la démobilisation. Toutefois, inscrit en novembre 1939 sur la « liste des suspects du point de vue national », François Marty fut à la rentrée scolaire de 1940 déplacé d’office dans le département de l’Aveyron : il fut l’un des instituteurs frappés d’une mutation d’office pour militantisme syndical notoire et/ou participation à la grève générale du 30 novembre 1938. Sa fiche du registre matricule des Pyrénées-Orientales indique qu’il a servi dans les FFI du 1er janvier 1943 au 21 août 1944 au titre des FTPF. Mais ce ne fut qu’en février 1944 que François Marty intégra les rangs de la Résistance. Il demeura jusqu’à cette date à l’écart de la résistance rouergate, contrairement à ce que plus tard, purent écrire les maoïstes du PCMLF dans L’Humanité Nouvelle ou L’Humanité Rouge. En effet, aucun des historiens de la résistance dans l’Aveyron (Bouladou, Font, Moizet, Sentis) n’ont mentionné de trace de son activité avant le début de 1944. Toutefois, dans des questionnaires biographiques rédigés pour le PCF, il déclara avoir été, dès 1943, chargé d’organiser le parti dans la région de Capdenac (Aveyron) puis avoir été un des responsables du Front national pour le Tarn et l’Aveyron. Pendant l’année scolaire 1943-1944, il était en poste à Ambeyrac, dans l’ouest de l’Aveyron. François Vittori (« commandant « Marc » et Georges Delcamp cherchaient alors à implanter un maquis des FTPF proche à la fois des centres miniers de Decazeville (Aveyron) et de Carmaux (Tarn). Delcamp qui avait connu Marty avant la guerre put alors faire appel à lui. François Marty guida Delcamp et Vittori lors des repérages sur les causses d’Ambeyrac et leur trouva des contact locaux qui acceptèrent ensuite de ravitailler le futur maquis d’Ols, dans la commune limitrophe d’Ambeyrac, Ols-et-Rinhodes. François Marty ne participa pas à l’aventure de ce grand maquis qui joua un rôle important dans la libération de l’Aveyron et du Carmausin (Tarn). À partir du début de mai 1944, François Marty donna des cours de stratégie militaire à l’école des cadres FTPF de Camboulan (commune d’Ambeyrac). Pour Étienne Llauro, il fut ensuite « détaché politique et militaire pour le Parti communiste ». Lui-même indiqua dans les questionnaires évoqués plus haut, avoir été délégué du Villefranchois au comité d’action commune avec l’AS jusqu’en avril 1944 et avoir été adjoint du CEIR « Dumas » (Inter D) jusqu’à la Libération. Nous ignorons quand et comment, il passa de l’Aveyron à l’Aude. Sa fiche du registre matricule ne donne aucune indication à ce sujet. Nous savons qu’il participa à la Libération de Carcassonne. Mais, dans les questionnaires qu’il remplit pour le PCF, François Marty affirmait avoir commandé le « bataillon » de FTPF qui libéra Armissan près de Narbonne, Espéraza et Limoux dans la haute vallée de l’Aude. Mais il n’apparaît pas comme exerçant un commandement lors de la Libération de Limoux, le 22 aoôut 1944. D’ailleurs, les FTPF de l’Aude étaient organisés en compagnies qui ne formaient pas un bataillon et celle —la 4308e— qui épaula le maquis AS de Picaussel dans la Libération de cette ville était commandée par Louis Bahi et non par François Marty. En septembre 1944, il prononça à Carcassonne, depuis un balcon de l’hôtel Terminus, un discours où il traça les perspectives de création d’une armée populaire. Lucien Maury n’a pas oublié le « discours flamboyant de Bourgat-Marty (...) qui débita quelques aphorismes gratuits à une troupe dont les chefs, venus du maquis, n’avaient pas besoin de leçons verbales ni écrites. Bref, l’orateur (à quel titre parlait-il ?) nous dispensa ses couplets qui pouvaient se résumer ainsi : « ‘‘Nous, armée populaire, armons-nous ...et partez’’. Car lui ne partit pas ... ». Après la mort de François Marty, on put lire dans L’Humanité Rouge (n° 107, 3 juin 1971) que : « C’est lui qui, sous le pseudonyme de commandant Bourgat, a dirigé la libération de la ville de Carcassonne et de différentes autres régions » ; Front Rouge (n°5, juin 1971), autre publication maoïste, a pu renchérir en écrivant au mépris de la réalité des faits que François Marty a dirigé « la libération d’une grande partie du Languedoc et du Roussillon ». Mais Lucien Maury, historiographe et chroniqueur aussi méticuleux que scrupuleux de la résistance audoise, et Gérard Bouladou historien des maquis du sud du Massif Central n’ont pas mis en évidence un rôle aussi éminent. Son nom n’apparaît jamais dans la chronique de la libération de Carcassonne de Lucien Maury, sauf pour l’épisode de la harangue évoqué précédemment. S’il se trouva dans l’Aude, lors de la Libération de ce département, son rôle, modeste et effacé, s’accrut après celle-ci, ainsi que le confirment les archives militaires (registre matricule) et les travaux d’autres historiens. Mais, contrairement aux affirmations de ses disciples de la fin des années 1960 et du début des années 1970, François Marty intégra, de façon disciplinée, une armée en cours de reconstitution, absorbant par l’« amalgame » les formations de FFI. Sa fiche du registre matricule atteste qu’il fit partie de l’état major départemental des FTPF et fut, le 15 septembre 1944, incorporé au 2e bataillon de marche de l’Aude avant d’intégrer le 81e RI reconstitué après la Libération et dont une compagnie, la 3e, fut formée par des volontaires issus des maquis FTPF de l’Aude. Le registre matricule indique qu’il commanda le 2e bataillon de marche de l’Aude du 15 septembre 1944 au 15 décembre 1944 et fut, à partir de cette date, commandant d’armes de la place de Limoux (Aude) jusqu ‘au 31 juillet 1945. Au colloque de Montpellier sur les FFI de la R3 (1996), André Souyris-Rolland et Lucien Maury ont indiqué que ce bataillon fut commandé dans un premier temps par François Marty avant de l’être par Marcel Lajou puis un autre communiste, Victor Meyer (« Jean-Louis »), chef du maquis « Jean-Robert » de Salvezines (Aude). Mais, lorsque le 81e RI participa aux campagnes d’Alsace puis d’Allemagne auxquelles ne participa pas Marty, ce bataillon était sous les ordres de Victor Meyer ; Marty était resté dans l’Aude, à Limoux. Démobilisé, il se retira à Perpignan et fut rayé des cadres de réserve et admis à l’honorariat de son grade à la date 18 novembre 1961. Il reçut une citation à l’ordre de l’Armée par décision du 14 janvier 1948. Ayant réintégré la vie civile, François Marty obtint un poste d’instituteur à l’école perpignanaise ayant acquis le nom de son ancien collègue, compagnon de la Libération à titre posthume, Louis Torcatis. En 1950, il enseignait à l’école Voltaire de Perpignan en classe de perfectionnement. Secrétaire du comité de Perpignan des Anciens FTPF-FFI en 1947, secrétaire adjoint de son comité directeur, il devint secrétaire départemental de l’ARAC. Secrétaire départemental du Mouvement de la paix, il siégea au conseil national de cette organisation. Membre de France-URSS, il participait aux activités du Ciné-club catalan. Il adhérait aussi au SNI. Il fut jusqu’à sa mort un adhérent de la Ligue des droits de l’Homme. Il fut conseiller municipal de Valmanya, mandat qu’il exerçait à sa mort. La carte du PCF lui fut refusée en 1946. Le motif invoqué était qu’il avait quitté sa femme et était en instance de divorce. Selon sa « bio », il fut, à la suite de l’assemblée des FTP de Perpignan, chargé de réorganiser le comité local. Aussi, après les grèves de 1947, demanda-t-il à réintégrer le parti, ce qui lui fut accordé. Favorable aux positions des communistes chinois à la fin des années cinquante, il désapprouva les déclarations de Maurice Thorez qui condamnait le Parti communiste chinois. Dès 1960, il épousa la plupart des thèses « chinoises », et en 1962 y rallia la majorité de sa cellule, celle de sa résidence secondaire à Velmanya. Il faisait sienne la condamnation de la « déstalinisation » « entreprise » par le Parti communiste soviétique. En août 1963, il effectua un voyage en Albanie et adressa, peu après son retour, une lettre au secrétaire de la Fédération des Pyrénées-Orientales du PCF dans laquelle il approuvait l’attitude du Parti du travail d’Albanie vis-à-vis du conflit sino-soviétique. Dès 1963, François Marty participa, avec Jacques Jurquet, à la fondation de « cercles marxistes-léninistes ». En 1964 la direction de la Fédération des Pyrénées-Orientales demanda son exclusion du PCF qui ne fut pas acceptée par la majorité des membres de la cellule de Velmanya-Baillestavy. François Marty put alors défendre les thèses « prochinoises » à la conférence de la section de Vinça qui les rejeta. Le 18 décembre 1964, l’exclusion de François Marty du PCF par la cellule de Velmanya-Baillestavy fut rendue publique. Il milita alors de manière ouverte à la Fédération des cercles marxistes-léninistes et devint bientôt le directeur politique de leur organe hebdomadaire fondé en février 1965 : L’Humanité nouvelle. François Marty et son épouse ne purent, après leur exclusion, regrouper qu’un petit nombre de militants. Ils tentèrent d’implanter dans les Pyrénées-Orientales les cercles marxistes-léninistes, mais l’Association des Amitiés franco-chinoises fut pour eux un instrument de propagande plus efficace. François Marty participa au congrès constitutif (Puyricard, 31 décembre 1967) du Parti communiste marxiste-léniniste de France issu du Mouvement communiste de France marxiste-léniniste qui avait été fondé en juin 1966 par la Fédération des cercles marxistes-léninistes. Lorsque le PCMLF fut dissous (décret gouvernemental du 13 juin 1968), François Marty s’associa à diverses tentatives pour maintenir des structures légales, participant au lancement de l’Humanité rouge, dont il devint le directeur en décembre 1970. À Valmanya, il fit construire, à vingt minutes de sa maison de Los Masos, un édifice préfabriqué, avec des composants importés de Chine, d’après Étienne Frénay. Munis de bâtons, des jeunes gens, sans doute affiliés au PCMLF clandestin s’y entraînèrent à la guerre de partisans et suivirent un enseignement théorique dans le bâtiment. Pour Michelle Boyer, les circonstances de sa mort demeurent troublantes. Il s’était rendu ce jour-là à Montpellier (Hérault) en compagnie de sa femme, Suzanne Cymerman, et de Michelle Boyer. Dans un embouteillage, le véhicule qui le suivait aurait accéléré provoquant sa mort dans un choc d’une rare violence. Projeté sur le volant, il mourut deux jours plus tard à Montpellier, ses deux passagères sortant indemnes de l’accident. Avant de mourir, il aurait dit à sa femme, toujours d’après Michelle Boyer : « il ne s’agit pas d’un accident organisé par les services soviétiques ». À la fin de sa vie, il faisait figure de théoricien, défendant dans ses écrits l’intégralité de l’héritage stalinien. François Marty qui effectua plusieurs voyages en Albanie et en Chine, fut reçu par Enver Hoxha et, à deux reprises, par Mao Zedong. Après sa mort accidentelle en 1971, son épouse, Suzanne Marty, prit en charge certaines des fonctions qu’il assurait à l’Humanité rouge. François Marty fut enterré civilement au cimetière de Corbère le 1er juin 1971. Enver Hoxha avait fait parvenir un télégramme particulièrement chaleureux. SOURCES : RGASPI, 495 270 4807, autobiographie de 1938, classé A ; 517, 1 1747, 1884, 1894, 1909. — Arch. dép. Pyrénées-Orientales, série M non classée, cabinet du préfet (13 septembre 1951), liasse 169 ; 1 R 592, registre matricule, fiche « Marty François ». — Arch. com. Corbère, registre de l’état civil, acte de naissance de François Marty et mentions marginales. — Arch. com. Claira, registre de l’état civil, actes de naissance et de mariage de Suzanne Chichet et mentions marginales. — Arch. com. Perpignan, acte de mariage entre François Marty et Suzanne Cymerman. — Archives du comité national du PCF. — Arch. privées André Balent, lettre d’Étienne Frénay, historien, rapportant le témoignage oral de Michelle Boyer, Perpignan, 25 mars 2010. — André Balent, notice DBMOF. —Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional, 1943-1944. Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn, Nîmes, Lacour-Rediviva, 2006, 618 p. [p. 417, témoignage de François Vittori]. — Michel Cadé, Le parti des campagnes rouges. Histoire du Parti communiste dans les Pyrénées-Orientales, 1920-1939, Marcevol, Éditions du Chiendent, 1988, 346 p. [pp. 269, 272, 281, 282, 288, 309-311]. — Christian Font & Pierre Moizet, Maquis et combats en Aveyron. Chronologie 1936-1944, Rodez, ONAC Aveyron, ANACR Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, 411 p. [p. 192]. — Patrick Kessel, Le mouvement maoïste en France, 2 vol., UGE, 1975. — Étienne Llauro, Torcatis « Bouloc », destin d’un humaniste 1904-1944, Portet-sur-Garonne, Loubatières, 1998, 496 p. [p. 137, 170, 210, 224, 229, 246]. — Lucien Maury, La Résistance audoise (1940-1944), Tome II, Carcassonne, Comité d’histoire de la Résistance du département de l’Aude, 1980, 439 p. [p. 407 : c’est la seule mention de François Marty, alias « Bourgat » dans cet ouvrage]. —Georges Sentis, Les communistes et la résistance dans les Pyrénées-Orientales, tome I, Dans la tourmente février 1939-novembre 1942, Lille, Marxisme / Régions, 1983, p. 78. — Georges Sentis, Le 1er Bataillon de FTPF de l’Aveyron du maquis d’Ols aux combats libérateurs, Lille, Editions Marxisme / Régions, 1986, pp. 83-84. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lille, Marxisme / Régions, 1994, p. 67. — André Souyris-Rolland (dir.), Les forces françaises de l’intérieur du Languedoc-Roussillon : Région R3 dans l’armée de la Libération, Actes du colloque d’histoire, Montpellier, 14 mars 1996, Arcueil, Preal, 1997, 256 p. [p. 138]. — François Testas, « Le maquis d’Ols », in Laurent Roubertier, Sylvain Diet, Christian Font, Henri Moizet (dir), De la Libération de l’Aveyron à la Libération de la France, Actes du colloque, Milllau (8, 9, 10 septembre 1998), Rodez, CDDP de l’Aveyron, 1998, pp. 105-122. [p. 105]. — Le Travailleur catalan, août 1936-août 1939. — L’Humanité nouvelle clandestine, 1971. —L’Humanité rouge, 3 juin 1971, 8 juin 1972. —Front Rouge, juin 1971. — L’Indépendant, quotidien, Perpignan, 31 mai 1971, 3 juin 1971. — Entretiens informels avec François Marty, 1968-1971, par André Balent. — Témoignages et interviews de Barthélemy Panchot, Émile Dardenne, André Gendre, Joseph Guisset et Émile Lassalle recueillis par André Balent, 1974. — Courriel de Georges Sentis, 12 janvier 2012. — Notes de Jacques Girault. André Balent ---- CYMERMAN Suzanne [épouse MARTY Suzanne] Née le 13 janvier 1921 à Marmande (Lot-et-Garonne) ; professeure d’espagnol ; militante communiste puis maoïste (PCMLF, Amis de l’Humanité rouge) des Pyrénées-Orientales ; militante du SNES. Née de parents d’origine polonaise - son père, Bernard Cymerman, né à Varsovie le 17 juin 1886, installé à Perpignan y exerça d’abord (1940) la profession de publiciste à Perpignan (Pyrénées-Orientales) puis celle d’agent d’assurances. Résistant, il fut arrêté le 18 juin 1944. Déporté en Allemagne, il fut de retour à Perpignan le 17 mai 1945 - Suzanne Cymerman suivit ses études secondaires au collège de jeunes filles de Perpignan. Pendant l’année scolaire 1940-1941, elle était en classe de philosophie et avait choisi l’espagnol comme première langue. Elle fit des études supérieures d’espagnol et, dès les années 1950-1960, exerçait au collège de jeunes filles de Perpignan, devenu par la suite lycée « Jean Lurçat », ouvert aussi aux garçons, à la rentrée de 1970. Suzanne Cymerman fut davantage connue sous le nom de Suzanne Marty, du nom de son mari, François Marty* dont elle fut la seconde épouse. Elle adhéra au PCF. Au début des années 1960, elle adhérait à la cellule de Velmanya (aujourd’hui Valmanya) - Baillestavy, dans le massif du Canigou (Valmanya fut détruit le 3 août 1944 par les forces allemandes et la Milice et devint dès la Libération, un lieu de mémoire pour les maquisards FTPF). Après la Seconde Guerre mondiale, elle maintint des liens avec sa famille demeurée en Pologne et se rendait régulièrement dans ce pays. Elle suivit la trajectoire politique de ce dernier qui, dissident maoïste du PCF, fut l’un des fondateurs et dirigeants du PCMLF. Elle adhérait aux Amitiés Franco-chinoises et aux Amitiés franco-albanaises. Avec son mari, elle fit le voyage de Pékin et fut reçue par Mao Zedong. Après la mort accidentelle de son mari, le 28 mai 1971, elle fut fidèle à ses engagements et, à la veille de 1990, elle soutenait toujours le régime albanais (elle fut, à plusieurs reprises, reçue par Enver Hodja). Son dogmatisme doctrinaire contrastait avec son comportement affable : elle polémiquait volontiers, de façon policée, avec les « révisionnistes » et les « trotskistes » mais ménageait ceux qu’elle qualifiait de « sociaux-démocrates ». Militante du SNES, affiliée dans un premier temps à Unité et Action, elle rejoignit, au début des années 1970, la tendance Rénovation syndicale animée par sa grande amie, Antoinette Claux*. Comme la section du SNES du lycée Jean Lurçat, « baptisé » officiellement le 29 mars 1968 (lors d’une cérémonie où des élèves manifestèrent contre la présence du député maire Paul Alduy*), bien que majoritairement Unité et Action, était très en retrait avec les positions des directions départementale, académique et nationale du syndicat, elle n’avait pas hésité à désigner Suzanne Marty, la « maoïste » comme S1 (secrétaire de la section d’établisssement du SNES). Elle occupa ces fonctions pendant plusieurs mois, en particulier pendant les événements de mai-juin 1968 : la grève des professeurs dont elle fut une des animatrices avec Antoinette Claux fut très suivie et donna lieu à de nombreuses assemblées générales. Par la suite, tout en continuant de participer à l’administration de L’Humanité Rouge, et à celle des Amitiés franco-albanaises, elle ne cessa de militer, jusqu’à sa retraite dans les années 1980, dans les rangs de la section du SNES du lycée Jean-Lurçat. Les dernières grandes manifestations auxquelles elle participa furent celles de novembre 1995. Puis, amoindrie par la maladie, elle se tint à l’écart de toute activité publique. SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, série W non classée, archives du lycée « Jean-Lurçat » de Perpignan, livre des classes, 1940-1941, registre du personnel enseignant. — Témoignage oral de Josette Salvayre, adjointe d’enseignement de sciences naturelles puis bibliothécaire-documentaliste au collège de jeunes filles puis du lycée « Jean Lurçat », de 1960 à 1993 (décembre 2006, février 2007). — Témoignage téléphonique de Jacqueline Martinez, du SNES, professeur agrégée de Lettres classiques au lycée Jean-Lurçat de 1967 à 2001 (décembre 2006). — Souvenirs personnels de l’auteur de la notice ; conversations avec l’intéressée et avec Antoinette Claux. André Balent |
| | Posté le 27-04-2014 à 20:43:25
| Une ligne pour la camarade communiste marxiste-léniniste Suzanne Marty, c'est vraiment dérisoire, Finimore. Tu n'étais pas obligé. Joindre deux biographies dont le contenu frise parfois la calomnie, c(est encore plus misérable. Il est vrai que François et Suzanne n'avaient pas suivi les reniements politiques et théoriques de tes amis chinois. |
| | Posté le 28-04-2014 à 06:20:15
| DUROC, tu me fais un procès d'intention !!! J'ai publié les 2 notes du Maitron pour infos, mais cela n'engage que le Maitron (qui n'est en rien un organe ML) !!! Tu instrumentalises le décès de Suzanne (que j'ai eu l'occasion de rencontrer au 1er mai du PTB et à la création d'un Collectif communiste ML à Paris en 1998) pour "régler" la polémique sino-albanaise. Tu dis "Il est vrai que François et Suzanne n'avaient pas suivi les reniements politiques et théoriques de tes amis chinois." c'est faux car François est mort en 1971 et soutenait toujours le PCC et Mao. |
| | Posté le 28-04-2014 à 10:46:21
| J'ai effectivement commis une erreur en associant le nom de François Marty au rejet de la théorie des trois mondes. En revanche, pour Suzanne, je maintiens. |
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