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 Les communistes au sein du P"C"F

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Xuan
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   Posté le 17-10-2017 à 23:54:59   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

un courrier de G. Remond :

j'ai trouvé cette information sur la page facebook de vive le PCf. Je l'ai repris sur la mienne en y apportant mon propre questionement. je ne sais pas si les camarades du CN on eu cette information. C'est a mon avis gravissime, un groupe dirigeant vient de confier a une entreprise la gestion de son fichier militant, la décision de ses orientations politiques et la possibilité d'agir sur ces dernières.

Quand le questionnaire et son contenu ont été discuté? . je trouve en tout cas qu'elle vaut son pesant d'or. Naïvement je pensai que le questionnaire avait été élaboré en interne mais dela a s'en remettre a un tel logiciel!!! !Plus rien ne nous distingue donc des autres organisations politiques. En matière d'abandon de notre souverainté politique, c'est un petit peu comme donner notre industrie de l'énergie à la générale électrique.

Pourquoi ne pas donner la gestion de l'organisation au ministère de l'intérieure pendant qu'on y est? Il faut faire connaitre cette situation. Les militants communistes ont reçu ce questionnaire pour leur a-t-on dit permettre un débat démocratique, large et ouvert.

On leur demande de communiquer des données personnelles et d'autres nombreuses sur leurs activité militantes. Ils pensent que celle-ci sont a effets interne quand elle sont une manoeuvre pour les orienter vers une décision qui ne leur correspond pas. De plus toutes ces données iront allimenter un logiciel d'origine US utilisé par Trump et la droite française qui pourra servir a de toutes autres fin que celles donnée pour les impliquer. Jamais un tel cynisme n'a été employé, jamais une telles désinvolture n'a été connu dans la préparation d'un congrès et dans le traitement des hypothèses de travail sur lesquelles il devait s'engager .

On passe de l'analyse politique d'une situation a l'analyse informatique de variables pour une mutation, oppération toute comerciale a visé strictement promotionnelle.Une équipe de direction s'apprète a brader un héritage historique celui du mouvement ouvrier de notre pays pour quelques places dans la gestion de l'appareil d'état. Ils s'apprète a une trahison qui rejoind sur le plan symbolique a celle des parti de la 2è internationale en 14. Et c'est bien de cela qu'il s'agit, engager le retour du parti de Tours aux pratiques d'avant Tours.

Exprimez vous! Il faut tout faire pour bloquer ce mauvais tour!Je vous donne en lecture l'ensemble des textes qui viennent d'être publiés sur la question depuis deux jours. rajouttez les votres . faites part de vos expériences.



Gilbert



____________________


Conseil national du PCF des 13 et 14 octobre 2017 – Intervention d’Emmanuel Dang Tran, fédération de Paris, préparée pour la discussion sur la préparation du congrès extraordinaire.


Ce congrès s’apprête à n’avoir d’extraordinaire que le nom ou plutôt la méthode pour le moins peu commune. Cette dernière permet aux dirigeants d’esquiver, une nouvelle fois, un bilan réel sur les causes, et sur leurs responsabilités, dans le processus de disparition du PCF, dont le nouveaux désastre électoral de juin permet de mesurer l’avancement.
Avancer le congrès de 6 ou 12 mois n’en fait pas un congrès « extraordinaire ». C’est la seule question que les adhérents sont invités à trancher dans ce questionnaire, pour sans doute leur donner l’illusion qu’ils décideront sur le reste. Dans tous les cas, avec un congrès prévu en 2018 ou 2019 on ne sera plus sur un congrès « à chaud ». La préparation envisagée par la direction laisse présager une phase de débat statutaire aussi précipitée et bâclée qu’aux congrès précédents, si les communistes obtiennent le respect des statuts. De plus, avancer le congrès permet d’éviter une coïncidence avec la préparation des élections européennes qui aurait eu l’intérêt de mettre sur la table des discussions la ligne politique d’intégration européenne de la direction, 25 ans après notre grande campagne contre Maastricht, dont l’anniversaire a été totalement occulté par l’Huma et la direction.

Le congrès ne peut pas être « extraordinaire » si tout est fait pour écarter ce qui le justifie : l’état d’échec et de désaveu inédit que le résultat électoral de juin a traduit. Le déni, l’absence d’autocritique, la volonté d’imposer la poursuite de la même stratégie, envers et contre tout, sont pourtant ce qui ressort de la volonté de la direction du Parti, depuis le CN de juin, dans la préparation du congrès, comme dans la vie politique sous Macron. Pour Pierre Laurent, on est toujours au milieu du gué, il faut continuer les « transformations » et la matrice « Parti communiste » est usagée comme nous l’indiquent les sondages. Toujours les sondages ! Elle est d’autant plus usagée qu’on ne s’en sert pas et qu’on lui tourne le dos !

C’est une bonne chose qu’il reste des groupes à l’Assemblée et au Sénat. Mais nous savons tous que cela tient à des situations et à des arrangements locaux, à géométrie variable. Quand la liste à Paris aux sénatoriales obtient 9% des « grands » électeurs inscrits mais qu’aux législatives, moins de 2% de la classe ouvrière vote pour nos candidats : c’est le monde à l’envers pour un Parti communiste.

L’introduction du questionnaire et toute sa conception traduisent cette volonté de se défausser du bilan et de diluer les critiques. Dans les sections la méthode suscite scepticisme, réticence. Ne nous racontons pas d’histoires : les directions les plus volontaristes ont du mal à faire remplir les formulaires. Je fais partie de camarades qui invitent à rejeter le questionnaire, à rejeter une méthode biaisée, correspondant à une volonté de contourner le débat et l’expression critique des communistes pour mieux poursuivre la stratégie qui remet en cause l’existence même du Parti.

Le marketing n’a rien à faire dans un parti communiste. Les sondages sont conçus, les réponses traitées et interprétées dans le sens voulu par leur commanditaire. Les questions « ouvertes » appellent des réponses « cause toujours ». Les camarades ne doivent pas se faire d’illusions.

Deux ou trois formules identitaires vont être mises en discussion, mais seulement pour, communistes, nous occuper et nous rassurer. Il est question, enfin, de classe mais sous la formule antimarxiste de « classe populaire ». Une fois de plus, nous allons sauver le nom du Parti, symboliquement, pour que la ligne et la stratégie de la direction continuent à le vider de son sens et à le diluer publiquement, dans des tentatives de recomposition à « gauche ». Après le « Front de gauche », les « Communs » et ensuite ?

Il y a 25 ans, Robert Hue commençait à faire appel aux instituts de sondage bourgeois pour valider la stratégie de « transformation ». Avec ce questionnaire, nous sommes passés à l’étape d’après, semble-t-il.

La direction du Parti recourt au logiciel de la multinationale américaine du marketing électoral Nationbuilder, dont Trump aux Etats-Unis, Juppé, Fillon ou Mélenchon sont des clients « addicts ».

La spécialité de Nationbuilder : le profilage, le fichage des électeurs, des adhérents pour mieux vendre des produits politiques. Nous apprenons, horrifiés, que la direction du Parti a acheté, en janvier, les services de Nationbuilder. En février, la CNIL interdisait heureusement le fichage, depuis les réseaux sociaux des clients électoraux potentiels (dont la direction aura peu profité malgré l’investissement !). Mais les services de Nationbuilder continuent d’être utilisés pour les élections (avec quelle efficacité pour un Parti communiste !!) et maintenant pour le fichage et l’orientation des adhérents. Dans la presse spécialisé, je lis : « le précieux fichier interne Cociel alimentera la plateforme NationBuilder. A terme, le PCF envisage de gérer l’ensemble de sa base militante et de son maillage territorial grâce au logiciel américain ».
Une nouvelle façon de faire de la politique, le marketing électoral 2.0 ? Le fichage des clients-électeurs. Je préfère la discussion militante avec les collègues et voisins ! L’Humain d’abord ? Non Orwell version 1984.

Je demande que l’utilisation de ce logiciel soit abandonnée. Je propose qu’une question soit posée aux communistes : souhaitez-vous être fichés par le logiciel NationBuilder.

Cette étape de la préparation du congrès ne peut être séparée de nos positions et de nos actions contre la politique de Macron. Là aussi, l’absence de remise en cause a de lourdes conséquences.

Dans le Parti, aux précédentes réunions du CN aussi, a été analysé comment l’opération politicienne de Mélenchon court-circuite dangereusement le mouvement et le rapport de force pour gagner le retrait des ordonnances Macron et commencer à mettre en échec sa politique. Mais pourquoi donc, Pierre Laurent est-il allé soutenir la grand’messe de Mélenchon le 23 septembre ? Mélenchon a clairement annoncé sa voie, son impasse, dans son discours à « ses gens »: « au bout de la rue, il y a les élections ». Pierre Laurent enfonçait le clou en annonçant à la presse le lendemain son espoir d’une alternative politique, électorale pour 2022, avec les Insoumis, EELV et Hamon. Un contre-sens total dans la période. Une majorité de travailleur existe contre les ordonnances tout de suite, certainement pas pour une nouvelle illusion en 2022 !
Sur le fond, c’est également mauvais et contre-productif. Nous sommes en complet désaccord avec les positions de Mélenchon, favorables à une fusion CSG/Impôt sur le revenu, et de Hamon, avec son revenu universel attaquant la Sécurité sociale. Loin de s’opposer, ces socio-démocrates accompagnent idéologiquement les contre-réformes du pouvoir.

Contre la suite du démantèlement d’Alstom, pourquoi, communistes, nous ne portons pas l’exigence de la nationalisation du ferroviaire comme de l’énergétique, livrés, à défaut de capitalistes français, à Siemens demain, à General Electric hier ? En système capitaliste, la nationalisation n’est pas notre réponse à tout : mais un rapport de force existe dans le pays, sur ces activités cruciales à la réponse aux besoins, pour gagner une nationalisation démocratique. Nous ne pouvons pas en rester à demander une commission d’enquête parlementaire et un rachat, au profit de Bouygues, comme le demande aussi le PS, des actions qu’il a prêtées à l’Etat.
Riposte sociale, industrie, Europe, organisation du Parti : les questions du congrès sont des questions présentes, urgentes. Il faut la rupture avec les positions d’abandon.

Je finis par une proposition, une demande, que je partage avec de nombreux camarades en vue de l’assemblée des animateurs de section le 18 novembre. Après le désastre électoral de juin, le Comité exécutif national a choisi – malgré certaines voix semble-t-il – de ne pas remettre sa démission aux communistes. Le CEN doit donc assumer ses choix clairement devant eux. Plutôt que le questionnaire de diversion, nous demandons – comme c’est logique dans toute association – que le CEN présente son bilan d’activité depuis le dernier congrès, soumette et assume son analyse, et l’orientation qu’il propose.

Les communistes ont besoin de discuter sur un texte commun, dès à présent. C’est la condition du débat démocratique mais aussi de la survie et de la renaissance du PCF.


Edité le 18-10-2017 à 00:05:00 par Xuan




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   Posté le 17-10-2017 à 23:58:41   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour que l’on comprenne bien le pas franchi en matière du passage du parti communiste ancienne manière et son uberisation sous la direction éclairée de…

Est-ce qu’on aurait pas pu demander leur avis aux militants du PCF ?


16 Oct

Pour que l’on comprenne bien le pas franchi en matière du passage du parti communiste ancienne manière et son uberisation sous la direction éclairée de ses derniers secrétaires, du Congrès de Martigues à Pierre Laurent, voici l’interview vidéo du concurrent français de nation builder
C’est pam qui l’envoie et il note malicieux : j’adore la formulation « uberisation de la vie politique ? lui demande la journaliste LCI… » réponse…oui !

Je suis sociologue et je n’ai rien contre les questionnaires, j’ai fait travailler longtemps celui que Marx prétendait faire passer aux ouvriers, il était conçu de telle sorte qu’après l’avoir rempli (anonymement) l’ouvrier en question demandait son adhésion à l’AIT. mais là nous sommes devant quelque chose d’assez bizarre dont le modèle paraît être un questionnaire de la SNCF à ses usagers, mais plus clairement encore, les questionnaires que dans les administrations qui se bureaucratisent avec une privatisation rampante on fait passer périodiquement aux travailleurs de la boîte. D’ailleurs si vous ne le remplissez pas vous avez périodiquement une relance personnalisée sur le thème: vous n’avez pas encore répondu au questionnaire, il est pourtant nécessaire à une optimisation de la gestion de notre entreprise et la bonne relation avec ses salariés.

Mais là nous avons encore atteint un nouveau seuil avec big data: on aurait pu prévenir les militants et leur demander leur avis, non on les inscrit d’office dans cette instrumentalisation…

On ne peut pas d’un côté dénoncer dans L’Humanité dimanche le rôle infiniment néfaste des GAFA dans la surexploitation capitaliste, et dans le même temps, confier l’avenir politique du Pcf à des sociétés qui fonctionnent sur le même modèle que les GAFA, même si elles sont infiniment moins importante

Histoire et société

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   Posté le 18-10-2017 à 00:01:26   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Lire sur le site PCF l'article de pam :



"Lors du dernier conseil national, Emmanuel Dang Trang (Paris 15eme) avait préparé une intervention qui contient une information qui est une révélation pour beaucoup de communistes, concernant une décision récente de la direction du PCF, l’utilisation de l’outil de marketing politique d’origine US dénommé "nationbuilder", un outil déjà utilisé par Mélenchon, Juppé, Macron, et les républicains... Cet outil servira-t-il de base pour la gestion du questionnaire de préparation de la rencontre nationale ? Ce serait incroyable !..."


Edité le 18-10-2017 à 00:02:05 par Xuan




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   Posté le 13-05-2018 à 22:51:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Contribution du réseau faire vivre au congrès extraordinaire soumise à la discussion


bonjour

je vous invite a prendre connaissance de la contribution a laquelle j'ai participé en vu de la rédaction d'une base commune de lutte et de classe à soumettre a la discution des militants dans le cadre du prochain congrès. Ce débat doit commencer dès maintenant alors que la bataille de classe fait rage et que le mouvement social se développe. Un congrès ne peut se concevoir en dehors du mouvement réel. Saisisez vous de ce texte pour les débats a venir apportez vos propres contributions . Vous pouvez aussi le soutenir et donner votre signature sur le site le PCF .fr

Gilbert





« l’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte de classes »



Les conditions de l’unité des communistes


Alors que le projet de base commune devrait être proposé début juin au Conseil National par la commission chargée de son élaboration, les conditions permettant à ce texte d’ouvrir vraiment le débat nécessaire tout en étant un outil pour construire une unité nouvelle des communistes ne sont pas mises en discussion dans le parti
La situation appelle plus que jamais cet effort nécessaire à l’existence, la visibilité et le renforcement du PCF. La colère et la volonté de mettre en échec l’accélération de la destruction programmée de nos conquis sociaux et démocratiques par ce gouvernement grandit. La bataille engagée par les cheminots en est un aspect majeur. L’ escalade guerrière dangereuse dans laquelle le président nous entraîne avec les frappes contre la Syrie ne passe pas dans l’opinion.La menace pesante d’un conflit généralisé appelle notre engagement dans le combat pour la paix qui est dans l’ADN du PCF depuis sa création.


Des Camarades rendent les textes alternatifs responsables de la division des communistes.Mais cette explication ne résiste pas à un examen sérieux de la situation. Il faut reconnaître que les directions sortantes n’ont jamais proposé un texte prenant vraiment en compte les préoccupations de la plus large majorité des adhérents. Si depuis 20 ans, autant de camarades écrivent, signent et votent pour des textes alternatifs, alors même que les conditions de dépôts de ces textes se sont durcies, c’est bien parce qu’il y a réellement des désaccords importants entre communistes quant à la stratégie, désaccords qui se sont renforcés au fil de notre perte d’influence jamais enrayée depuis 20 ans. Ces opinions différentes s’expriment d’ailleurs tout aussi vigoureusement dans les grandes consultations, comme celles organisée en 2007 quant à l’avenir du PCF, ou bien concernant le choix du candidat à la présidentielle qui a profondément divisé le parti en 2011 et en 2016.
En même temps, dans leur immense majorité les communistes considèrent que l’existence de leur parti, le PCF, est essentielle et sont capables dans leur diversité de se rassembler pour la préserver.


S’il s’agit avec un texte unique d’esquiver les débats nécessaires pour se mettre d’accord sur le plus petit dénominateur commun, ou s’il s’agit de continuer ce que les derniers congrès ont engagé ou pire d’aller plus loin dans la métamorphose, c’est inutile et inefficace.
Mais s’il s’agit de dépasser la simple expression des différences pour aller vers une construction collective et ouverte prenant en compte les débats et les réflexions en cours, de dépasser le concept de majorité et de minorité, s’il s’agit de créer les conditions de la reconstruction d’un grand parti communiste à la hauteur de l’affrontement face au capitalisme mondialisé dans un monde multipolaire, cela mérite d’être tenté . Il faut alors sortir des postures qui visent à renvoyer sur l’autre la responsabilité des clivages et divisions et examiner avec le plus grand sérieux les conditions d’une telle entreprise.


C’est pourquoi, nous qui avons à plusieurs reprises dans les précédents congrès rédigé et déposé des textes alternatifs, nous voulons détailler en toute clarté les conditions qui nous semblent nécessaires pour une base de discussion commune à tous au prochain congrès qui pourrait alors devenir vraiment extraordinaire.


contribution collective signée par :
Caroline Andréani (93), Paul Barbazange (34), Michèle Bardot (67), Luc Bazin (26), Pascal Brula (69), Robert Brun (26), Floriane Benoît (38), Danielle Bleitrach (13), Marie-Christine Burricand (69), Peggy Cantate Fuyet (92), Aimé Couquet (34), Michel Dechamps (04), Marianne Dunlop (62), Jeannette Duriaux (71), Rémy Ferront (73), Hervé Fuyet (92), Gilles Gourlot (75), Christian Harquel (34), Hervé Hubert (75), Michaële Lafontant (92), Amandine Lampin (31), Armand Lecoq (31), Jean-Claude Linares (34), Anne Manauthon (06), Jean-Pierre Meyer (83), Pierre-Alain Millet (69), Leila Moussavian-Huppe (67), Willy Pepelnjak (38), Hervé Poly (62), Gilbert Remond (69), Eric Ruiz (27), Laurent Santoire (93), Danielle Trannoy (33), Bernard Trannoy (33), Serge Truscello (69), Pierre Viallet (34)

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Un congrès pour comprendre et ouvrir une nouvelle période historique du parti communiste.


Ce Congrès extraordinaire a été convoqué à la demande des communistes à l’issue des élections présidentielles et législatives qui signaient un nouvel affaiblissement de notre influence et de notre visibilité nationale. Avec l’élection de Macron, le capital créait les conditions d’un nouveau recul social et démocratique au service de sa domination.
Le congrès doit donc permettre aux communistes d’analyser les raisons de la situation du parti, l’état de la société française et du monde et de prendre les premières décisions permettant la reconquête de notre influence et le renforcement de notre organisation.
Des questions doivent absolument être mises en débat et des décisions nouvelles prises pour mobiliser et unir les communistes autour de l’affirmation de l’utilité d’un grand parti communiste à reconstruire. Nous soulignons les trois points qui nous paraissent essentiels.

Le bilan stratégique

L’exigence d’un bilan approfondi est largement partagé par les communistes.

Pour éviter de se limiter aux questions électorales, nous proposons de partir du 30ème congrès de Martigues.

En effet, à la fin des années 90, les communistes ont été confrontés à la défaite des pays socialistes, résumée dans l’expression « la chute du mur de Berlin ». La criminalisation du communisme a alors atteint son apogée. Dans ces conditions difficiles, le PCF a cherché à élaborer des réponses qui le différencient de l’expérience du socialisme, réponses significatives d’une rupture avec l’histoire communiste du 20ème siècle. L’objectif annoncé était de construire un nouveau Parti communiste pour un nouvel âge du communisme. La notion de dépassement du capitalisme par un processus de conquêtes et de transformations déjà en œuvre dans la société s’est substituée à la priorité donnée jusqu’alors à la conquête du pouvoir. Le communisme est devenu une visée et un mouvement qui commence ici et maintenant, ce qui a conduit à effacer le rôle de l’État et l’étape que nous nommions jusqu’alors socialisme, alors même que plusieurs pays continuaient à le faire vivre (Chine, Vietnam, Cuba...) ou en réinventaient l’actualité historique (Venezuela, Bolivie...). La primauté de l’adhérent devait remplacer le centralisme démocratique tandis que les cellules étaient effacées comme structures souveraines, les attentes, les motivations et la liberté d’engagement des communistes devaient être au centre de ce nouveau parti. Il fallait expérimenter.
Les premières thèses concernant un changement de nom du Parti ainsi que sa possible intégration dans une grande force de gauche sont apparues. Les débats ont été vifs, de nombreux camarades ont quitté le PCF ou se sont mis en retrait de son activité.

Dans le même temps, la diversité des opinions a été reconnue dans les nouveaux statuts du PCF ; Des possibilités d’expressions ont été données à cette diversité au travers des textes alternatifs et des grandes consultations, sans que les communistes se sentent pour autant mieux entendus par la direction nationale.
Ce congrès doit permettre aux communistes d’évaluer les choix stratégiques pris au 30éme congrès, les différentes expérimentations, les transformations du PCF, les choix électoraux, le travail de la direction, cela au regard de l’influence présente du PCF dans la société française et de l’état de notre organisation.

Il nous appartiendra alors de décider si nous sommes en difficulté parce que nous n’avons pas bien mis en œuvre notre stratégie et les décisions essentielles qui en ont découlé ou si ce sont cette stratégie et ces décisions qui nous ont mis en difficulté et nous ont empêchés d’ouvrir une alternative révolutionnaire en France ces 20 dernières années. Dans ce cas, il faudrait changer clairement d’orientation politique.

Analyser la société française et le monde en marxiste

Le besoin d’analyser plus précisément la société française et l’état du monde s’exprime très largement dans le PCF.
Cette exigence concerne particulièrement le monde du travail, les mouvements sociaux, la situation des femmes, les rapports de force internationaux, les mouvements migratoires, notre appréciation sur les pays dirigés par des communistes comme la Chine, le Vietnam, Cuba.
Concernant le monde du travail, nous avons de nombreuses analyses sur les transformations du capitalisme, ses formes étendues de mondialisation, la marchandisation de toutes les ressources naturelles et activités humaines, la mise en concurrence renforcée des travailleurs, la « fin des grandes usines » et la désindustrialisation en France, la « tertiarisation des métiers », la place du numérique… Mais ces analyses ne nous ont pas permis d’intervenir efficacement pour reconstruire le PCF chez les ouvriers et les employés. IL est urgent de penser pour agir.

Etre marxiste aujourd’hui, c’est avoir le courage de penser à contre courant, de dire que la conscience de classe doit être restituée à la classe ouvrière, c’est analyser et travailler au cœur des contradictions.

C’est en 1979 que notre parti a décidé de renoncer au marxisme léninisme pour « une vue plus évolutive et plus active sur les problèmes du socialisme scientifique qui a conduit, tout en soulignant l’apport premier, essentiel de Marx et Engels, les développements considérables de Lénine, à renoncer à la formule marxisme-léninisme » .

Que reste-il aujourd’hui de cette affirmation, sinon une grande difficulté à penser le monde, la société est ses contradictions et à résister aux apparences.

C’est pourquoi nous proposons que le prochain congrès décide de faire de la théorie marxiste la référence philosophique du PCF. Nous considérons par ailleurs que le débat doit s’engager sur l’apport toujours actuel du léninisme à la théorie et l’action révolutionnaires.

Des décisions immédiates pour permettre la visibilité et l’identification du PCF, rompre avec l’effacement

Le congrès ne peut se préparer en dehors de la situation politique, des luttes et de la bataille pour briser le consensus gauche-droite macroniste, ce qui suppose d’affirmer clairement que nous n’avons aucune nostalgie d’une gauche et des formes d’union de la gauche qui ont échoué
Il y a des batailles en phase avec les aspirations sur le logement, la santé et la sécurité sociale, les services publics, dont bien entendu le rail et la SNCF, les retraites avec la colère qui monte chez les retraités. La préparation du congrès doit être l’occasion de montrer notre capacité à expliquer la guerre que mène le capital contre nos droits et les services publics, de montrer la réalité de la vague de privatisations forcenées au profit d’une oligarchie qui ne cherche que la rentabilité de certains secteurs des services publics, ce qui permet de montrer à quel point cette orientation a été engagée dès 1986, malheureusement par la gauche plurielle des années 2000 à laquelle nous avons participé.


Notre congrès doit aider à faire réapparaître les enjeux de classes et l’affrontement capital/travail derrière des réformes qui sont incapables de résoudre les problèmes que le pouvoir met en avant, dette, inefficacité, et donc notre place résolue comme force politique du monde du travail contre ceux qui ne vivent que du travail des autres.
Nous ne pouvons marquer des points sur ces questions décisives en nous effaçant derrière des compromis électoraux, qui plus est difficiles et démobilisateurs pour les militants. Si nous n’affirmons pas que notre parti a de l’avenir, qu’il peut exister par lui-même, être utile aux militants, au monde du travail, personne ne le fera pour nous et ceux qui auraient besoin de notre parti en concluront que ce n’est pas possible.

C’est pourquoi nous devons mettre en débat dans le texte de congrès le principe d’une liste ouverte présentée et conduite par le PCF aux élections européennes. Travaillons à une démarche partagée avec les autres partis communistes européens, notamment le PCP. Ancrons notre bataille dans les luttes contre les directives européennes du rail, de l’énergie, du numérique, de la santé...Dans tous les cas, ne recommençons pas les manœuvres des présidentielles avec les uns et les autres, c’est le congrès qui doit décider de la composition de notre liste et du contenu de sa bataille.

De même, nous devons tout de suite mettre en débat dans le texte de congrès le principe d’une candidature communiste à la présidentielle, à partir du bilan de nos résultats de 2012 et 2017 et du choix stratégique de Jean-Luc Mélenchon de construire sa propre force politique. Le bilan électoral des stratégies dites de “‘rassemblement” est terrible et se traduit par un affaiblissement sans précédent de notre parti en élus et en forces organisées. Loin de rassembler, elles ont provoqué l’émiettement et ouvert la voie aux luttes de places et aux tactiques d’appareil. Le congrès doit ouvrir le débat en grand sur ce constat et réinterroger le lien entre nécessité de l’organisation du parti, et donc de la bataille pour le faire connaître, le renforcer, les élections étant des moments importants de la vie politique, même si ce ne sont pas les seuls.

Nous devons mettre en débat une candidature portée par le PCF en 2022 dès maintenant et prendre les décisions nécessaires pour le préparer.

Au plan international, le PCF doit renouer avec les partis communistes et mener une grande bataille pour la sortie de l’OTAN et la Paix. Le combat contre la guerre est dans les gènes du PCF depuis sa création.

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Que les bouches s’ouvrent !



Au delà de ces trois points de débats essentiels, nous proposons que sur la base du bilan stratégique, le congrès extraordinaire lance une discussion sans tabou sur les questions qui font débat depuis plusieurs années. Nous citons ci-dessous les thèmes qui nous paraissent essentiels et sur lesquels nous donnons notre opinion comme un élément du débat qui doit s’ouvrir.

L’Union européenne et la Nation

Le choix d’inscrire la contestation des politiques européennes dans le cadre d’une « Europe sociale » à construire fait discuter depuis plusieurs congrès. De notre point de vue, c’est une divergence insuffisamment débattue et argumentée. La grande majorité du peuple ne fait avec raison aucune confiance aux institutions de l’Union Européenne.

Quand il s’agit de la France nous affirmons la nécessité d’une autre république, nous mettons en cause les institutions telles qu’elles sont. Mais quand il s’agit de l’Europe, nous donnons l’impression d’être enfermés dans le cadre contraint des traités existants. Or, ces traités imposent une véritable dictature capitaliste et l’expérience grecque montre qu’il est impossible de sortir de l’austérité en respectant les directives européennes.
Il faut évidemment combattre l’illusion d’un repli nationaliste faussement protecteur, ou pire d’une affirmation nationale dans la guerre économique, et toujours dénoncer le rôle du capitalisme français dans la mondialisation.Mais il est devenu impossible de ne pas dire comment nous résisterons aux institutions européennes, sans attendre l’impossible « Europe sociale ». Toutes les révolutions se sont déroulées dans un cadre national et c’est a partir du cadre national que nous pouvons engager le dépassement des institutions européennes dans leur forme actuelle pour engager la construction de nouvelles solidarités et coopérations.

On ne peut aborder la question européenne et même la question d’une politique de relance volontariste dans plusieurs pays sans poser la question de la maîtrise de l’outil monétaire et du crédit. Ouvrons sans tabou le débat sur la monnaie unique avec l’objectif d’imaginer des alternatives possibles à l’euro dans notre congrès.

Ouvrons en grand les débats sur l’Europe, mais aussi la méditerranée, et plus globalement le monde… à partir d’une réelle ambition de réinventer les coopérations et échanges internationaux. Nous devons à la fois affirmer une conception du monde rejetant toute domination néocoloniale, tout impérialisme, et expliquer le rôle que nous proposons pour une France progressiste affirmant, en Europe et ailleurs, ses choix en ruptures avec la « concurrence libre et non faussée ».
Union européenne, euro… c’est au congrès de s’en emparer pour permettre aux communistes de décider !

Définition de la classe ouvrière

Il y a 40 ans, le PCF se présentait comme le parti d’une théorie, le marxisme, et d’une classe sociale, la classe ouvrière. Cela ne constituait pas un obstacle dans sa recherche de la confrontation d’idées la plus large et d’alliances dans toutes les couches de la société. Les transformations du travail, de l’organisation des entreprises, la « tertiarisation », l’« externalisation » dans un cadre général de désindustrialisation et de spécialisation de la France dans la mondialisation capitaliste a conduit à de nombreuses réflexions sur la place du travail, de la production, de la classe ouvrière.

Cela a conduit parfois à considérer qu’il n’y avait plus de classes sociales au sens politique, mélangées dans le mouvement des 99% qui ne sont pas profiteurs directs du capitalisme, et qui, selon certains, constituent un « peuple » qui serait l’acteur nécessaire des révolutions.
Pourtant, les contradictions sociales existent bien à l’intérieur de ces 99%, entre les zones urbaines et rurales, les précaires et les statutaires, la production et les services, les entreprises locales et celles mondialisées...

Les analyses électorales ont montré la permanence de comportements politiques marqués par la proximité avec la classe ouvrière, que ce soit pour le NON de 2005 ou dans la comparaison entre le vote Mélenchon et le vote communiste historique.

Le parti communiste a besoin d’un enracinement sociologique clair. Face au capitalisme et à tous ses profiteurs et acteurs, il doit être reconnu et identifié par ceux qui sont au cœur des contradictions entre le capital et le travail. C’est urgent pour reconstruire notre organisation dans ce qu’est le « prolétariat » du XXIème siècle...

Classe ouvrière et rassemblement populaire

Depuis toujours, l’enracinement « ouvrier » du parti communiste est une bataille, et elle est d’autant plus urgente que nous avons profondément reculé depuis 30 ans. Cette bataille a toujours été conduite de pair avec la recherche d’alliances permettant la constitution d’un large rassemblement populaire, que nous espérions « majoritaire ».
Il y a toujours eu débat sur les rapports entre cette notion de « rassemblement populaire majoritaire », notion d’abord ancrée dans les réalités sociales, les luttes, le terrain, et « l’union de la gauche », notion d’abord politique, électorale, renvoyant aux accords entre organisations politiques.
Malheureusement, la question du lien entre rassemblement populaire et batailles électorales a été tranchée par le choix stratégique du Programme commun, qui s’est terminé par un échec douloureux pour les communistes. Ce choix d’un rassemblement dominé par des formes d’union politique électorale est resté la matrice du Front de Gauche, et reste le cadre stratégique de Jean-Luc Mélenchon.

Nous devons ouvrir en grand le chantier du rassemblement populaire dans les conditions actuelles, avec une approche renouvelée de l’unité populaire construite d’abord pour permettre de renverser le rapport de forces entre capital et travail dans les luttes de classe. Construisons une approche renouvelée du lien entre batailles sociales et batailles politiques, entre luttes et élections, sans jamais subordonner les luttes aux échéances électorales.

Conquête du pouvoir, rôle de l’État pour permettre les transformations sociales et démocratiques

A l’origine, les communistes considéraient que l’abolition du capitalisme, et donc la révolution, ne pouvait être que mondiale, puisque le capitalisme était lui-même mondialisé… La révolution russe a du se confronter à « la révolution dans un seul pays », et le 20eme siècle nous a montré que toutes les révolutions se déroulent dans un cadre national et en sont profondément marquées (de Cuba à la Chine...). La conséquence est que l’état a joué partout un rôle central dans la construction du socialisme, toujours confronté à la domination du capitalisme mondialisé.

Cela conduit l’état socialiste à utiliser le capitalisme, en interne (NEP…) et dans l’échange avec le capitalisme dominant (Chine), ce qui correspond à la définition de Marx du socialisme comme une phase de transition entre le capitalisme et le communisme, marquée par des luttes de classes.

L’effondrement soviétique a interrogé ce modèle étatique du socialisme et conduit certains à chercher dans le mouvement social un « communisme déjà là » qu’il faudrait aider à grandir, dans un dépérissement anticipé de l’état, rejoignant les approches écologistes de « l’agir local ». Avec la mutation, le PCF s’est complètement engagé dans l’idée qu’on pouvait marquer des points en pesant pour une politique plus progressiste, même dans un rapport de force défavorable, même dirigé par le parti socialiste dans un pays capitaliste mondialisé. Cela conduit à privilégier des accords électoraux quelque soit leur contenu réel de rupture politique. En quelque sorte, la « révolution », la « prise du pouvoir », n’étaient plus nécessaires à la rupture politique.

Avec la recomposition politique macroniste construite sur l’échec historique de la gauche, cette stratégie ne peut être poursuivie. D’autant que l’expérience montre que les luttes de classes sont dures même lorsque le pouvoir d’état est conquis, le capitalisme n’ayant pas disparu. Le coup de force de l’Union Européenne contre le peuple grec, tout comme la violence des milices fascisantes contre le pouvoir Vénézuelien nous rappelle que le capitalisme ne recule jamais tout seul ! De même, le contenu de lutte de classe dans la relation entre l’état chinois et le capitalisme est un enjeu historique.

Le rôle de l’état dans le changement de société et donc les conditions de la conquête du pouvoir d’état sont une question essentielle de la reconstruction d’un parti communiste.

Notre programme pour transformer le réel. Nationalisation, appropriation collective des moyens de production

Nous proposons un programme de revendications économiques immédiates pour faire reculer la misère et la souffrance populaire et instaurer plus de justice, créer les conditions d’une transformation révolutionnaire de la société. Ce programme doit être un outil pour notre identification par la classe ouvrière et ceux qui ont intérêt au changement de société.

• Nationalisation/socialisation des secteurs bancaires, financiers et assurances, des secteurs de la production vitaux pour le pays et de la grande distribution.
• Renationalisation immédiate d’EDF-GDF, de la SNCF (avec réunification), de la Poste, de France Télécom et d’Air France.
• Plan de réindustrialisation avec la création de plusieurs pôles publics industriels
• Plan de développement des services publics, en priorité école, santé, transports et poste, avec les embauches statutaires nécessaires.
• Remise en cause fondamentale de la dette publique.
• Interdiction des licenciements et des délocalisations et appropriation par les salariés avec le concours de la force publique, des entreprises désertées ou bradées par leurs actionnaires.
• Réduction massive du temps de travail sans perte de salaires avec intégration dans le temps de travail d’un temps de formation pour tous
• Rétablissement d’une indexation des salaires sur l’inflation, blocage des prix des produits de première nécessité.
• Création d’un grand service public de la formation continue permettant de proposer à tous les salariés des démarches de qualification, au service de l’innovation et la qualité au travail.
• Augmentation significatives des salaires, des pensions et minima sociaux.
• Rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein et départ dès 55 ans pour la pénibilité.
• Reconquête de la Sécurité Sociale financée par la plus-value générée par le travail la taxation du capital, gérée démocratiquement par des représentants élus des assurés sociaux.
• Blocage des prix des produits de première nécessité.
• Construction de logements sociaux à hauteur des besoins, blocage des loyers et interdiction des saisies et expulsions pour les familles en difficulté.
• Non-application des directives et traités européens, remise en question de la monnaie unique et des pouvoirs de la BCE
• Sortie de l’OTAN et de l’alliance atlantique, refus de toute intervention militaire de la France dans un pays souverain.

Une direction nationale en prise avec les réalités sociales pour reconstruire le Parti Communiste

L’exécutif national et notre secrétaire Pierre Laurent sont confrontées à une réelle crise de confiance.L’obstination à défendre la primaire de gauche contre l’avis des communistes à la présidentielle, le soutien de dernière minute à la candidature de Mélenchon lors de la conférence nationale de 2016, le refus d’aller au bilan stratégique et personnel, la répétition du scénario des présidentielles concernant la liste aux européennes...nous ne voulons pas revivre de telles situations qui ont contribué à affaiblir et discréditer le PCF. Il ne suffit pas de changer de direction pour changer de stratégie mais le bilan stratégique doit aussi conduire à l’examen critique du travail de la direction.

Nous pensons essentiels que la direction du PCF s’ancre dans la classe ouvrière d’aujourd’hui et soit porteuse des grandes batailles populaires et sociales.
Plusieurs études sociologiques sur le parti nous alertent. Très peu de nos dirigeants viennent de l’industrie.. Nous avons de moins en moins de dirigeants issus des entreprises, nos liens avec les classes populaires se sont affaiblis considérablement.

Dans la période actuelle, où des mouvements de lutte et de résistance se multiplient – entreprises, universités, quartiers populaires, etc. – nous avons besoin d’une campagne très ouverte d’adhésions dans les luttes et les entreprises, en leur donnant toute leur place dans l’organisation qui doit se structurer sur le terrain avec les cellules et les sections.

_______________________________


Organiser, Unir pour faire grandir le mouvement populaire ! Pour un congrès communiste de la reconstruction !


Macron est bien le président des riches, sans soutien populaire, mais avec la force du capitalisme mondialisé, des ses propriétaires de médias et de ses institutions européennes.
Avec le large soutien aux cheminots en grève, comme la multiplication des résistances, le mouvement populaire fait l’expérience du niveau d’intervention nécessaire pour faire reculer un gouvernement. L’enjeu est d’en finir avec une longue période de reculs et de défaites.
Le renforcement du mouvement nécessite un immense effort d’organisation, d’unité, de cohérence des luttes. Il a besoin de la perspective d’un changement de société. Il a besoin d’une bataille communiste.
C’est l’enjeu du prochain congrès du parti communiste, pour lequel une période de contribution est ouverte. Soutenez la contribution portant sur "les conditions de l’unité des communistes" !

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Xuan
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   Posté le 13-05-2018 à 22:55:26   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une contribution :


..."Je retiens particulièrement « Analyser la société française et le monde en marxiste » et « le débat doit s’engager sur l’apport toujours actuel du léninisme à la théorie et l’action révolutionnaires. »
L’adhésion aux principes du marxisme-léninisme constitue la condition de l’unité des communistes, non seulement au sein du PCF mais parmi les communistes, les groupes qui s’en revendiquent et tous ceux qui aspirent au socialisme.
La méthode matérialiste-dialectique devrait nous aider à définir les contradictions essentielles de notre société pour mieux cerner les revendications immédiates, et résoudre ces contradictions par la révolution.

Outre la contradiction fondamentale entre prolétaires et capitalistes, certains sujets méritent une étude à partir des faits.
Le « programme de revendications économiques immédiates» - qui n’est pas exclusivement économique d’ailleurs - apporte des éléments. Il faut préciser que les nationalisations ne sont pas en elles-mêmes des mesures socialistes, comme l’indiquait le PCF après la Libération, ni un marchepied vers le socialisme comme notre expérience l’a montré.

> Sans prétendre faire le tour de la question, la sous-traitance est un des nœuds de l’exploitation capitaliste et de l’unité des prolétaires.
La question agricole mérite aussi davantage d’attention de notre part sous l’angle des contradictions entre producteurs, industrie agricole et alimentaire et grande distribution.
L’opposition ville-campagne devient préoccupante elle aussi, de même que les ghettos urbains.
Ces sujets comme l’oppression spécifique des femmes ne devraient pas être considérés comme des « sujets de société », mais en relation avec la contradiction principale entre bourgeoisie et prolétariat, avec l’unité de la classe ouvrière et l’unité d’un front uni anti monopoliste, qui est l’antithèse même d’une unité électoraliste avec la social-démocratie.
D’autre part les luttes de classes ont montré lors de la « loi travail » la nécessité de l’autodéfense ouvrière. Ceci est directement en lien avec la prise du pouvoir.

> Sur le plan international, il est indispensable de rappeler avec netteté que l’ennemi fondamental des peuples et des nations, le principal fauteur de guerre dans le monde, est l’hégémonisme US, et ceci indépendamment de son personnel politique.
Sans prendre la défense chauvine des monopoles français, qui restent notre adversaire immédiat, nous devrions remuer le couteau dans les contradictions entre eux et ceux des USA.
Sur ce point il faudrait examiner l’oppression exercée par les monopoles français en Europe et renforcer nos rapports avec les peuples et prolétariats européens. Il est d’ailleurs étonnant que le terme « impérialisme » n’apparaisse nulle part dans ces contributions. La lutte pour la paix n’est qu’un aspect de la lutte contre lui. Si nous n’en parlons pas qui le fera ?

> Enfin la destruction de l’Etat bourgeois et la société socialiste devrait être davantage anticipés dans nos objectifs politiques. La démocratie bourgeoise et ses institutions sont en décomposition. Les chambres sont devenues une caricature de démocratie et il est hors de question de les restaurer comme le prévoit la 6e République de Mélenchon. Il faut inventer une nouvelle démocratie, dont les organismes naîtront certainement dans les luttes des masses, mais que nous devrions aussi impulser.
On peut certainement s’inspirer de la Commune de Paris ou d’autres expériences dans le monde. Par exemple les députés chinois exercent toujours leur profession. Mais les nouvelles technologies nous imposent aussi une réflexion sur l’e-démocratie.
Cette démocratie sera inséparable de la dictature contre les classes exploiteuses et les monopoles bourgeois de propagande, et de la répression de toute forme de contre-révolution après la prise du pouvoir.

Le débat dans le PCF tolère – et jusqu’à un certain point - la « diversité ». Les contributions se revendiquent de cette « altérité », du droit à la différence. Entre nous la nature de ces différences doit être mise à jour. Ce ne sont pas des versions diverses du programme communiste, c’est l’opposition entre communisme et anticommunisme dans la lutte des idées.
La lutte contre la direction révisionniste du PCF et pour le renouveau du parti communiste pourrait utiliser le matérialisme historique, l’histoire des luttes idéologiques et politiques dans la création des partis communistes.
L’histoire du PCbUS rédigée par Staline :
http://www.communisme-bolchevisme.net/download/Staline_Histoire_du_PC_Bolchevik_de_l_URSS.pdf
ou bien
http://www.d-meeus.be/marxisme/histPCbURSS/histPCbURSSintro.html est instructive dans ses quatre premiers chapitres notamment. Bien qu’il soit toujours surprenant de voir à quel point l’histoire du réformisme bégaie, il ne s’agit pas de procéder par analogie ni de calquer les similitudes, mais de définir la nature de la contradiction entre la ligne communiste au sein du PCF et la ligne révisionniste « liquidatrice », et la meilleure méthode à suivre pour la reconstruction du parti communiste." ...

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   Posté le 09-06-2018 à 23:40:05   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Retour sur le "démocratie avancée"


Gilbert Remond met en ligne ce texte de Loukianos Stathopoulos

À propos du concept de "DÉMOCRATIE AVANCÉE"


M.E.L. – Source: Pelo Socialismo ( Parte )

"Généralement, le concept de démocratie est utilisé pour désigner une forme de régime politique du système capitaliste, où il y a un droit de vote, un certain degré (grade) de liberté d'expression, d'organisation, de manifestation, mais où le pouvoir d'Etat au service des monopoles est déjà assurée - ce n'est que la démocratie bourgeoise, ou la dictature de la bourgeoisie, une minorité, sur la plupart des producteurs.

La démocratie prolétarienne s'appelle la dictature du prolétariat, c'est-à-dire que les travailleurs et leurs alliés exercent le pouvoir à travers l'État prolétarien, gouvernent pour la grande majorité et répriment les exploiteurs et les oppresseurs de leur classe.

Ce n'est pas dans le cadre de la légalité déterminée par la bourgeoisie que l'on peut passer de l'un à l'autre: il faut employer la force organisée de la classe ouvrière et de ses alliés. Donc c'est très important de clarifier le concept de «démocratie avancée». Si elle n'implique pas un changement de la classe au pouvoir, si elle n'implique pas la modification des rapports de production dans la société, elle ne peut être considéré plus que une réforme du système capitaliste et non comme le dépassement du capitalisme.

Lénine se réfère ainsi à cette question: «Sauf pour se moquer du bon sens et de l'histoire, il est clair qu'on ne peut parler de «démocratie pure» tant qu'il y a des classes différentes, on ne peut parler que de démocratie de classe. [...] "La démocratie pure" est une expression libérale mensongère qui cherche à tromper les travailleurs. L'histoire connaît la démocratie bourgeoise, qui doit remplacer le féodalisme, et la démocratie prolétarienne, qui doit remplacer la bourgeoisie " .


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   Posté le 28-06-2018 à 22:16:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le réseau faire vivre publie un bilan sur son activité principalement électorale depuis 2002. Il s'agit d'une description factuelle signifiant le hiatus entre réformisme et ligne révolutionnaire. Toutefois l'électoralisme n'est pas dénoncé clairement sauf sous la forme de "processus d’alliance électorale". La cause ultime est surtout désignée comme la chute de l'URSS, mais les causes internes à notre pays et au PCF n'apparaissent pas.
Par contre l'ensemble du document de "base commune" mérite une étude attentive afin de poursuivre des débats en vue de l'unité et de la reconstitution du parti communiste :


http://manifestecommuniste2018.fr/I-Un-bilan-critique

38 EME CONGRÈS DU PCF, PROPOSITION DE BASE COMMUNE
POUR UN MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE DU 21ÈME SIÈCLE



Le texte issu du Conseil National n’a été voté que par 49 de ses membres sur 91 votants et 168 membres. L’unité des communistes exige un texte beaucoup plus audacieux, cohérent et clair, pour un congrès vraiment extraordinaire. C’est pourquoi, dans notre diversité et pour sortir le PCF de l’effacement et de l’immobilisme, nous proposons une autre base commune de discussion. Pour rassembler elle propose des réponses pour fonder un véritable débat sur les questions de fond (bilan, orientation nouvelle, changement de direction) très mal traitées dans le texte proposé par la direction.

Après le vote des 4 au 6 octobre, ce texte de base commune, s’il est adopté, sera amendé jusqu’au congrès.


Préambule
Notre 38eme Congrès est vital.


Au mois de juin 2017, les communistes décidaient, à l’issue de la séquence électorale des présidentielles et des législatives, de convoquer un congrès extraordinaire. Notre affaiblissement électoral et notre perte de visibilité nationale étaient et sont toujours au cœur des préoccupations des communistes qui veulent reconquérir l’influence de notre parti et reconstruire une organisation révolutionnaire de notre temps.

C’est au parti communiste, français et internationaliste, d’assumer cette ambition face à la force du capital qui se pare des atours de la modernité, face à la profondeur de sa crise systémique, mais aussi face à l’attraction des idées réformistes de conciliation, comme de celles nationalistes et xénophobes désignant des boucs émissaires.

C’est d’autant plus nécessaire que Macron et son gouvernement mettent à profit la confusion politique et l’absence d’alternative progressiste crédible pour conduire à marche forcée la destruction du modèle social français. Ils cherchent à faire de la France, à côté de l’Allemagne, le second pilier d’une Europe au service du capital, des marchés financiers et de l’ordre mondial dont ils ont besoin.

Macron prétend que ses options sont les seules à même d’arracher la France et l’Europe à la crise très profonde d’un système capitaliste qu’il entend sauver. En réalité cette politique va accentuer les vulnérabilités de la France et les fractures sociales dans un monde en crise alors que se prépare une nouvelle aggravation des difficultés mondiales, plus brutale que la crise de 2007-2008 dont les forces du capital n’ont voulu retenir aucune leçon.

Après une période d’observation, des luttes importantes se développent. Elles concernent les bases même du modèle social français, dont elles cherchent un nouveau développement : services et entreprises publiques, exigences d’égalité, notamment entre femmes et hommes, refus du déclassement et des discriminations, égalité des territoires et enjeux écologiques, la protection sociale et son mode de financement à partir des richesse produites, l’emploi, sa sécurité et sa promotion, l’augmentation des salaires, toutes les batailles sur l’éducation et la formation, les droits et pouvoirs des salariés sur les lieux de travail.

Il n’y a jamais eu autant besoin de révolution, d’idées et de luttes révolutionnaires ; d’un parti et d’un projet communistespour permettre au mouvement populaire de s’élargir et de se renforcer jusqu’à contraindre le gouvernement à des reculs, imposer de nouvelles conquêtes, ouvrir une issue politique. Leur absence dans le champ politique laisse la voie libre à toutes les récupérations nationalistes, populistes, xénophobes, racistes ou antisémites.

Quel défi pour le Parti communiste français !

Mais après son effacement en 2017 et son résultat désastreux aux législatives, son pronostic vital est engagé.

Tout cela constitue un électrochoc. C’est pour cela que les adhérents ont voulu un Congrès extraordinaire pour une réorientation stratégique, une mobilisation nouvelle dans l’action et le développement d’une ambition communiste.

Un bilan stratégique et organisationnel est nécessaire pour permettre un débat sans tabou et des décisions audacieuses.

Nous considérons que la proposition de base commune votée le 3 juin (par 49 voix sur 91 votants et 168 membres du CN) ne répond pas aux exigences du débat, pas plus qu’elle ne permet d’analyser précisément la situation du monde et celle de notre parti. Se refusant à formuler clairement les termes du débat, elle ne permet ni la discussion sur la réorientation et les changements que les communistes sont si nombreux à penser nécessaires, ni la prise d’initiatives par celles et ceux qui aspirent à changer l’ordre existant.

Ce n’est pas d’un collage d’options et de synthèses habiles que notre Parti a besoin pour construire une unité réelle et agissante des communistes.

Nous proposons une base commune qui permette de répondre à cette question essentielle :

Faut-il continuer dans l’effacement, dans une pratique du coup par coup, dans une stratégie illisible, et dans le manque d’ambition et d’incarnation ? Ou construisons-nous collectivement la voie d’un renouvellement politique profond de notre organisation, à même de renforcer notre influence et notre place au sein d’un rassemblement efficace pour notre peuple ?

Pour le débat le plus conséquent des communistes et des choix clairs, cette proposition de base commune entend apporter des éléments de réponse précis aux questions centrales suivantes, en les conjuguant à l’ambition d’un nouvel internationalisme :

nos difficultés actuelles résultent-elles d’une mauvaise mise en œuvre des choix faits depuis une vingtaine d’années, ou bien ces choix mêmes sont-ils à remettre en question ?
quel bilan faisons-nous aux plans stratégique, organisationnel et électoral ? Quel bilan de l’activité de la direction nationale ?
quelle place du marxisme vivant pour armer le combat et pour la confrontation d’idées à tous les niveaux ?
une réorientation stratégique est-elle nécessaire ou suffit-il de chercher à mieux tenir le même cap sous l’appellation « nouveau front social et politique » ?
faut-il se résigner, aux élections européennes, à un nouvel effacement du parti et de ses idées au nom du rassemblement derrière une possible tête de liste issue d’une autre formation politique ? Ne s’agit-il pas plutôt de construire une liste de large rassemblement initiée et conduite par le PCF ?
comment définir l’objectif du communisme, les voies et moyens de l’atteindre ? Quelle dialectique nécessaire entre nos propositions, les luttes immédiates, les étapes indispensables et la visée communiste qui se construit dans ce mouvement tout en l’éclairant ?
un changement profond de la direction nationale est-il nécessaire ? Quel engagement des dirigeants pour un effort de réorientation des idées, de la pratique et de l’action ?
L’heure est critique pour notre force politique, et par conséquent, pour sa capacité à servir efficacement dans l’avenir les intérêts populaires et de classe.
Nous ne nous résignons pas à l’idée que le congrès extraordinaire puisse sombrer dans les habitudes, les redites et le refus des remises en cause.

Nous voulons sortir le PCF de la spirale de l’effacement et de l’affaiblissement.

Nous partageons cette conviction qu’il ne peut y avoir de transformation révolutionnaire sans un parti communiste fort et influent, porteur de cette ambition.

Nous partageons la nécessité d’un renouvellement de notre organisation et d’une relance ambitieuse de notre travail politique, étroitement liés à la mise en dynamique nationale de nos militants.

Ce sont ces enjeux prioritaires qui nous réunissent et nous rassemblent.

C’est pourquoi, dans la diversité de nos analyses et réflexions, nous proposons ce texte comme base commune pour la discussion du 38ème congrès du Parti communiste.

Nous le mettons dès aujourd’hui à la disposition de tous les communistes pour permettre le développement d’actions transformatrices ambitieuses de notre Parti au lieu de la paralysie liée à la recherche de faux équilibres.

Nous souhaitons que le plus grand nombre de militants s’en saisisse, dans une recherche de convergence et d’unité indispensables à la réussite d’un congrès extraordinaire, redonnant demain à notre Parti sa pleine capacité d’action à travers une perspective politique et stratégique claire.

Nous la formulons en six chapitres :

Un bilan critique
Nos responsabilités face à la nouvelle phase de la crise du capitalisme et de la société,
Le communisme de notre temps : idéal éthique, visée historique, chemin de lutte
Un nouvel internationalisme pour relever le défi de la mondialisation capitaliste
Pour une nouvelle stratégie de rassemblement et d’unité populaires,
Pour un parti communiste utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire.


I. Un bilan critique

Un bilan critique est nécessaire pour une évaluation des causes de la situation actuelle du parti et une redéfinition d’ensemble de notre démarche stratégique.
Les échecs successifs sont dans toutes les mémoires :

2002 : notre effacement politique dans la « gauche plurielle » au lieu d’une action autonome sur les idées et dans les luttes conduit à l’échec à l’élection présidentielle ;
2007 : notre immersion dans les "comités anti-libéraux", alors que nous aurions dû prendre l’étendard du rassemblement avec nos propositions de fond dès le lendemain du référendum de 2005, débouche sur un nouvel effondrement de notre résultat à la présidentielle.
2007-2008 : les communistes refusent majoritairement, lors de l’assemblée extraordinaire des délégués de section, une dilution du parti au sein d’une « nouvelle force politique ». La crise de 2007-2008 ouvre un champ nouveau à l’apport d’idées et à l’action des communistes. Le 34eme Congrès confirme la volonté majoritaire de continuer le PCF et de développer ses idées. Mais la direction privilégie peu à peu, au détriment de la promotion de nos idées pour l’action et pour une remontée de l’influence du parti, une conception du Front de gauche comme processus d’alliance électorale et de rapprochement avec J.-L. Mélenchon. Celui-ci a certes quitté le PS mais en affichant son attachement à François Mitterrand. Il ne cache pas son objectif : fusionner au sein d’une nouvelle formation sociale-démocrate les composantes du Front de gauche, dans la confusion entre réformistes et révolutionnaires.
2012, le Front de gauche, niant notre idée de « fronts de luttes », tend à se transformer en machine électorale d’un candidat, promu par le sommet du Parti afin de « ne pas recommencer 2007 » ; il a pourtant ouvert un espoir de changement et poussé le PS à bouger jusqu’au fameux « mon ennemi c’est la finance ». Mais il n’a pas su offrir une alternative radicale et crédible à toute la gauche, son candidat portant de moins en moins ce qui dans L’humain d’abord était l’apport original des communistes.
2012-2017 : le Parti communiste délègue la prise d’initiatives populaires à Jean-Luc Mélenchon. Hormis l’amorce d’une campagne sur le coût du capital vite abandonnée, notre parti s’efface, malgré les efforts de ses militants sur le terrain : il laisse une place démesurée au PG sur ses listes aux élections successives (européennes, municipales, régionales) et limite son rôle à être un facilitateur de rencontres de sommet, sans bataille sur les contenus.
2017 : la décision du 37eme Congrès d’engager un candidat communiste dans la perspective de la présidentielle n’est pas respectée. Le champ est ouvert à Mélenchon. Malgré la forte demande d’autonomie des communistes exprimée très majoritairement en conférence nationale, le PCF s’aligne derrière un candidat au discours de plus en plus populiste et agressif, voire nationaliste, qui préconise des solutions économiques social-démocrates. Et tout cela au prix d’un gâchis inouï de moyens financiers et militants !

Dans ces conditions, après des reculs importants aux élections municipales et régionales, marquées par la perte de nombreux élus communistes, notre résultat aux législatives (2,72 % des exprimés) est le plus mauvais de notre histoire.

En effet, la France Insoumise bénéficiant de l’identification nationale de son candidat à la présidentielle, la concurrence s’est révélée mortifère pour nos candidats dans la très grande majorité des circonscriptions. Nous obtenons cependant 10 députés dont 5 élus dans le cadre des très rares accords de retrait de la FI au premier tour.
Ces résultats ne traduisent pas l’audience réelle du PCF dans le pays, ni les potentialités de reconquête de son influence. Mais ils sont un nouveau facteur d’affaiblissement, de perte de visibilité nationale.

Cet affaiblissement n’est pas une fatalité. Il a pour cause principale des choix politiques initiés par nos principaux dirigeants et obstinément poursuivis malgré les alertes et les échecs.

Ces erreurs ont un lien avec le doute qui s’est installé sur le communisme après la disparition de l’URSS, semblant consacrer un triomphe définitif du capitalisme. Les enseignements de cette tentative de révolution qui a ébranlé le monde mais a finalement été défaite, continuent de susciter des débats importants dans le mouvement communiste. Ce qui est certain, c’est que la disparition de l’URSS nous plaçait, dans les années 90, au défi d’une analyse approfondie et du choix d’une novation communiste. Au lieu de cela, les directions successives du PCF ont été gagnées par le renoncement, jusqu’à des choix qui ont déstabilisé et déstructuré notre Parti, jusqu’à l’abandon de la bataille à l’entreprise et au brouillage du repérage de classe du Parti dans la société.


Edité le 28-06-2018 à 22:37:40 par Xuan




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   Posté le 28-06-2018 à 22:30:36   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

II. Relever les défis de la crise
1. Rassembler pour une issue à la crise du capitalisme financiarisé et mondialisé


Alors qu’une nouvelle catastrophe s’annonce, la crise du capitalisme nous place au défi de rassembler pour ouvrir une issue.

En 2008, c’est une suraccumulation de capitaux matériels et financiers qui est venue à éclater dans l’ensemble des pays capitalistes développés. Après le krach de 2000-2001, les États et les institutions internationales ont été mobilisés pour sauver le capital et accroître la rentabilité financière : l’argent des profits, des fonds publics et du crédit a servi à alimenter la flambée des cours et des investissements ; les technologies numériques, génératrices d’économies massives de travail humain, ont été monopolisées par les multinationales La suraccumulation des capitaux a ainsi été relancée, et a débouché sur la crise financière de 2008-2009. Résultats : un chômage et une surexploitation des travailleurs fortement aggravés, une insuffisance accrue des débouchés amplifiant la guerre économique mondiale, le prélèvement de monstrueuses rentes néocoloniales sur les peuples des pays les moins développés et des risques multipliés d’affrontements armés.

Cette crise a déstabilisé les schémas intellectuels dominants et mis en cause la légitimité du système capitaliste. L’idée qu’il est nécessaire de rompre avec ce système peut grandir : encore faut-il dessiner les chemins d’une telle rupture.

À droite comme chez les socialistes, la réponse à la crise du système a été d’accroître l’intervention publique en faveur des profits et d’un marché prétendument « régulé ».

Pour sortir de la crise, il aurait fallu au contraire une nouvelle intervention publique pour mettre l’argent, les richesses produites et la monnaie créée, au service non pas de l’augmentation de la rentabilité, mais du développement de chacun et de tous, dans le respect de la planète. L’urgence était de faire reculer la domination du capitalisme mondialisé en faisant progresser, dans les luttes, dans les urnes et dans les institutions, l’exigence d’autres règles, d’autres critères, et en particulier, de pouvoirs décisionnels nouveaux pour les travailleurs sur tous les choix d’investissement.

Ce défi n’a pas été relevé. La domination des idées de concurrence pour le profit a persisté. La domination des idées social-démocrates sur toute la gauche, insuffisamment combattue, a persisté elle aussi. Tout cela a ouvert la voie à une réaction néolibérale, ultra-réactionnaire et autoritaire ainsi qu’aux populistes qui ont rajouté au désarroi et à la confusion.

Les contradictions entre la logique du capital et les besoins de développement humain nouveaux ont ainsi été accentuées.

Avec la révolution numérique et informationnelle, une nouvelle efficacité économique, fondée sur le partage des informations, devient possible. Les aspirations aux savoirs et à la créativité sont de plus en plus vives et partagées ; la place nouvelle des connaissances dans la société ouvre des possibilités inédites d’émancipation ; mais les multinationales utilisent les gains de productivité pour faire baisser le « coût du travail », précariser les emplois, soumettre les formations à leurs exigences de rentabilité. Les salariés dont l’emploi est supprimé sont rejetés dans le chômage.

La révolution démographique, avec l’augmentation de l’espérance de vie, la possibilité pour les femmes de maîtriser la procréation, les nouvelles relations qui s’instaurent dans les couples et dans les familles, est porteuse de libertés nouvelles, mais le capitalisme l’utilise pour marchandiser l’ensemble des temps de la vie.

Enfin, l’humanité a aujourd’hui le pouvoir de menacer sa niche écologique : la planète. L’exigence d’expansion du capital ne permet plus de préserver notre environnement et met en danger l’espèce humaine.

Nous devons développer en grand le chantier de la compréhension marxiste de ces transformations et de la conquête par les travailleurs et les peuples de leur maîtrise sociale et démocratique.

L’un des effets les plus sensibles de la crise est l’aggravation sans précédent des inégalités, au point que se développent des batailles nouvelles pour l’égalité et la solidarité.

2. La revendication d’égalité entre les femmes et les hommes : un mouvement mondial sans précédent et profondément révolutionnaire

La libération de la parole des femmes contre les violences sexistes et sexuelles vient de dénoncer l’illusion d’une « fin de l’Histoire » en matière d’égalité femme-homme. Le droit à disposer de son corps est au cœur d’une lutte féministe décisive partout sur la planète. Le combat pour l’égalité au travail – notamment salaire et déroulement de carrière – comme hors travail, pour le partage des pouvoirs et des rôles, doit être mené avec détermination jusque dans notre organisation.

3. Face à la progression du racisme et de la xénophobie, des solidarités nouvelles se cherchent

Le racisme et la xénophobie se nourrissent des divisions engendrées par le chômage et par la compétition pour l’accès à l’emploi. Ils s’appuient sur l’ampleur des discriminations, trop fréquentes dans les actions policières, mais aussi sur la négation du droit au travail et au logement, de l’accès aux services publics dans les zones déshéritées, de l’accès au savoir et à la culture. Ils sont utilisés pour organiser la guerre de tous contre tous, à partir des replis identitaires et communautaires qui, pour certains parmi les plus dominés, semblent seuls pouvoir répondre aux besoins de protection face aux violences sociales. Ils offrent un terrain à l’instrumentalisation par des groupes sectaires, voire terroristes, des détresses sociales et morales qui frappent trop de jeunes. Nous devons montrer que ces humiliations insupportables, ces formes visibles de l’absence d’égalité réelle dans la République, révèlent l’ampleur et le caractère multidimensionnel des inégalités de classes.

Les politiques migratoires et le traitement indigne des réfugiés en France et en Europe relancent les idées racistes, traduisent la volonté d’une Europe « forteresse ». Elles vont de pair avec l’acceptation des guerres néocoloniales et du pillage des pays dominés qui engendrent des migrations de survie. Elles masquent le refus d’un grand essor des services publics pour répondre aux besoins de toutes les populations au lieu de les opposer.

Mais tout cela suscite des mobilisations et des solidarités nouvelles qui témoignent de potentiels de rapprochement car, comme l’a écrit Marx, « le travail sous peau blanche ne peut s’émanciper là où le travail sous peau noire est stigmatisé et flétri ».

Les réponses capitalistes à la crise nourrissent des dérives autoritaires lourdes de danger pour la démocratie, la stabilité du monde et la paix. Il est urgent de reconquérir, individuellement et collectivement, le pouvoir sur nos vies.

La marchandisation effrénée qui réduit les personnes à des choses et à des coûts se heurte à l’aspiration, de plus en plus largement partagée, à l’épanouissement des personnes et à la liberté. La logique capitaliste a de plus en plus besoin, pour s’imposer, d’autoritarisme et de violence.

4. Les luttes de la jeunesse sont symptomatiques des aspirations nouvelles et de la violence à laquelle elles se heurtent

La jeunesse paie très cher les reculs sociaux, démocratiques, culturels imposés par le capital. Les jeunes sont lourdement frappés par le chômage. Ils sont obligés de passer par de longs sas de précarité, avant d’espérer accéder à une situation stable leur permettant de se projeter dans l’avenir. Bien que mieux formés que leurs parents, ils vivront probablement moins bien qu’eux. Ils sont victimes de stigmatisation et de discriminations, surtout ceux des quartiers les plus pauvres.

C’est source de détresse, mais aussi, de plus en plus, de révolte et de mobilisation : les lycéens et les étudiants contre « Parcoursup » revendiquent leur droit à une formation de haut niveau, les jeunes cheminots, les jeunes salariés de la fonction publique et dans les entreprises sont souvent en première ligne dans des luttes dures pour les droits, la dignité, les salaires.

Notre époque est celle d’un conflit violent entre le vieux monde capitaliste, rongé par la surexploitation et le cancer financier, et d’immenses possibilités d’émancipation et de partage qui ouvrent la voie vers une nouvelle civilisation. Un nouveau choc se prépare, plus profond et plus mondial. Tout donne à penser qu’il sera plus violent. Pour affronter ce choc, pour mener cette bataille, nous avons besoin du parti communiste.

Nous devons nous donner les moyens d’alerter sur la catastrophe qui vient, d’agir, de rassembler et d’éclairer dans l’action sur la nécessité de mettre en cause le capitalisme pour un changement de société et de civilisation. Ouvrons le débat sur ce que peut être une société qui se dégage de sa domination mais ne l’a pas encore dépassée pour l’abolir vraiment, une société qui construit sa transition socialiste vers une civilisation supérieure, le communisme.

Le développement des idées et des propositions communistes, dans la société, au service d’actions et de transformations de portée révolutionnaire, est aujourd’hui un enjeu politique majeur, en France, en Europe et dans le monde. C’est la clé de notre congrès extraordinaire.

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III. Le communisme de notre temps : idéal éthique, visée historique, chemin de lutte
La visée communiste est une visée de transformation radicale de notre société pour une société de partage des richesses, mais aussi des pouvoirs, des savoirs et des rôles. C’est la visée d’une société sans classes, sans guerres, dépassant les nations ; une société où exploitation et aliénations sont abolies. En cela le communisme s’oppose radicalement au capitalisme et à son idéologie, le libéralisme.

Le communisme est à la fois la visée et le chemin d’une société dont le but et le moyen deviennent progressivement et par étapes le développement émancipé de chacune et de chacun, comme personne et en société, ou comme disait Marx comme « individu intégral ». Une société où « le libre développement de chacun devient la condition de libre développement de toutes et tous ».

En ce sens les luttes immédiates à organiser et les rassemblements à construire doivent contribuer à ouvrir le chemin vers cette nouvelle société. Le communisme est donc inséparable d’objectifs sociaux ambitieux, de pouvoirs et de moyens financiers nouveaux qui dessinent une étape radicale vers cette visée.

1. Le communisme à l’ordre du jour

La crise du système capitaliste et ses contradictions d’une profondeur inédite ouvre une nouvelle période historique. Avec les débuts de la révolution technologique informationnelle, et ses exigences de partage, la perspective d’aller “au-delà” du marché capitaliste prend un caractère plus concret.

Le développement des capacités de chacun.e devient nécessaire pour le bien commun de toute la société. Cela rencontre les formidables aspirations à l’émancipation personnelle.

Les besoins nouveaux de créativité dans le travail comme dans le débat démocratique poussent en faveur d’une prise de pouvoir par les travailleurs dans l’entreprise et les citoyens dans les institutions.

Tout le système de délégation de pouvoir doit être dépassé, comme y invite la crise profonde de la démocratie parlementaire, mais aussi l’étouffement de la créativité des salariés dans les entreprises par les monopoles de pouvoirs patronaux.

Un dépassement du capitalisme pour l’abolir n’est donc plus seulement une utopie, une idée qu’il s’agirait de formuler sans la mettre en pratique.

C’est un processus de transformation révolutionnaire et démocratique que nous devons chercher à construire par nos propositions et notre projet, et à faire vivre au cœur des luttes sociales et d’idées.

Un effort de renouvellement et de novation est en effet devant nous de même qu’une bataille d’idées est à mener. Car l’idéal communiste, longtemps identifié au grand espoir soulevé dans le monde par la révolution soviétique et l’édification de l’URSS à partir d’une Russie arriérée, a été défiguré par de terribles dérives du système soviétique et a été atteint par son effondrement dans une crise profonde.

2. Un processus révolutionnaire

Le communisme est un processus historique d’abolition réussie du capitalisme, poussant tous les acquis de civilisation de ce système, et supprimant ses maux, vers une nouvelle civilisation. C’est cela le dépassement du capitalisme.

Il s’agit de dépasser l’enfermement de chacun-e dans les aliénations d’un travail, d’une consommation et d’une vie sociale dominées par une production au service de la marchandisation et de l’accumulation. Et, en dépassant la soumission des activités à l’accumulation capitaliste, on ferait avancer une efficacité sociale pour le droit au bonheur de chacun-e.

Cela signifie une révolution des rapports sociaux de production :

- une appropriation sociale des moyens de production, d’échange et de financement, de la gestion des entreprises

- l’avancée d’une sécurité d’emploi ou de formation, avec des activités de développement des capacités de chacun, dépassant le salariat capitaliste, vers une société sans classe.

Au-delà de l’économie, cela signifie aussi une novation institutionnelle continue, avec des pouvoirs d’intervention directe, décentralisés, de tous les acteurs sociaux et des citoyens. Cela permettrait de pousser la démocratie jusqu’au développement de l’autogestion économique et politique.

Dans cette nouvelle civilisation, chacun aurait tous les moyens effectifs de contribuer à son propre bonheur. Forte de nouvelles valeurs cette civilisation permettrait l’épanouissement et la créativité de chaque individu et de tous, ensemble.

L’humanité pourrait mettre un terme à toutes les dominations sociales et à toutes les formes de discrimination, pour une société d’égalité dans la différence. Elle deviendrait capable de transmettre la Terre aux générations futures, en respectant son intégrité, sa diversité, sa beauté.

3. Porter un projet communiste

Travail, emploi, salaires (marché du travail), services publics et développement humain, rôle de l’entreprise et de la production, pouvoirs, institutions politiques, finance et mondialisation tels sont les chantiers du communisme que nous devons investir immédiatement. Un projet communiste doit comporter des axes de transformation sur tous ces chantiers. Sans constituer un programme, ceux-ci doivent être cohérents pour une transformation effective. Sa configuration doit se modifier au rythme de l’expérience acquise par les luttes pratiques, comme au rythme de l’avancée des connaissances. Il s’agit, au total, d’avancer en pratique en rassemblant largement, malgré les conflits inévitables, les contradictions, les compromis et les incertitudes dans une construction qui puisse changer réellement la société.

Des objectifs sociaux transformateurs

L’emploi au cœur de la transformation sociale : notre proposition de sécurité d’emploi et de formation :

Cela s’inscrit dans l’avancée vers un système de sécurité d’emploi ou de formation permettant à chacun.e de conjuguer mobilité choisie et sécurité accrue de ses revenus et de ses droits. Ce système, pleinement réalisé permettrait de supprimer le chômage, de révolutionner le contenu du travail, de dépasser l’opposition travail-hors-travail, tout en répondant au besoin de souplesse, de progrès et d’adaptabilité de la production moderne. Progresser dans sa construction est inséparable de la défense et de la promotion d’une protection sociale efficace parce que financée à partir des richesses créées dans les entreprises. Des éléments essentiels d’avancées immédiates vers ce projet ont déjà fait l’objet d’une proposition de loi des députés communistes.

Une nouvelle expansion des services et du secteur publics :

Les services publics doivent être une pierre d’angle angulaire de la construction d’une nouvelle citoyenneté. Il s’agit de contester la domination de l’Union européenne par le marché et la concurrence aveugle, pour promouvoir un système de coopération où les services publics rénovés et de nouvelles entreprises publiques joueraient un rôle décisif d’entraînement.

Il est indispensable de promouvoir des entreprises publiques dans les secteurs de la production et des services, visant la réponse efficace aux besoins populaires et la sécurisation de l’emploi et de la formation. Cela implique une transformation profonde des gestions avec de nouveaux critères, une barrière efficace à l’entrée des capitaux privés, des financements émancipés des marchés financiers, des pouvoirs d’intervention des salariés et de concertation avec les usagers, des coopérations très nombreuses et intimes en France, en Europe, dans le monde.

Des pouvoirs nouveaux :

La conquête d’une démocratie participative et d’intervention :

Elle suppose la création de nouveaux pouvoirs, un essor considérable des libertés et la conquête d’une égalité effective, en faisant en sorte que chacun dispose des moyens nécessaire à son accomplissement. Le rôle des salariés dans l’entreprise et des populations concernées doit prédominer, au lieu du monopole du capital et de ses représentants. Cet enjeu est au cœur de la lutte de classes d’aujourd’hui. Il s’agit de transformer les gestions d’entreprises pour leur faire assumer un but d’efficacité sociale, territoriale et écologique. Il faut aussi de nouvelles institutions pour une nouvelle République allant de pair avec une nouvelle construction européenne.

Des moyens financiers :

Emanciper société et économie des marchés financiers

L’argent et la monnaie sont l’instrument majeur de la domination du capital sur l’économie et la société. Un projet communiste doit promouvoir par la lutte un tout autre système de financement. Les marchés financiers, les grands actionnaires et le grand patronat imposent une logique de financement et de gestion qui soumet les entreprises à la domination du capital. Il faut rompre avec cela pour une tout autre logique. Il faut prendre le pouvoir sur l’utilisation de l’argent des entreprises (profits), de l’État (fond publics), des banques (crédit), des assurances (épargne). Au lieu de servir les profits, le coût du capital, l’évasion fiscale, cet argent doit financer les investissements efficaces, l’emploi, la formation, la recherche, l’écologie, l’égalité femmes-hommes, etc. Il doit aussi financer les services publics dans les territoires au lieu de laisser la dette publique sous la coupe des marchés financiers. Cet axe de transformation concerne tous les niveaux d’intervention : régional, national, européen et mondial.

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IV. Un nouvel internationalisme pour relever le défi de la mondialisation capitaliste

Les communistes français ne peuvent penser leur rôle dans la société sans penser les profonds bouleversements vécus par la planète, sans travailler aux liens de solidarité avec les communistes et les forces progressistes, sans inscrire la lutte pour la paix dans l’exigence d’une autre société.

1. De profonds changements du monde

Ce début de XXIe siècle est une époque de bouleversements démographiques, écologiques, technologiques, économiques, géopolitiques. Ainsi par exemple le PIB de la Chine est désormais comparable à celui des États-Unis ; l’Afrique pourrait devenir le continent le plus peuplé d’ici la fin du siècle.

On assiste à la généralisation et à l’exacerbation des fléaux du système mais aussi à l’apparition de nouveautés radicales et de potentielles transformations d’ensemble :

généralisation de la salarisation dans tous les pays et concentration de l’humanité dans les villes, mais avec chômage massif, envolée de la précarisation, mise en concurrence des salariés du monde entier, et explosion de nouveaux problèmes écologiques et sanitaires ;
industrialisation du monde, mais aussi début de la révolution informationnelle et domination des entreprises réelles par des capitaux financiers de plus en plus monopolistiques et spéculatifs.
défi climatique mondial, recul drastique de la biodiversité, déforestations, artificialisation des sols, maladies liées à l’environnement, mais aussi montée d’une conscience mondiale et de potentiels technologiques pour y faire face ;
cancérisation financière généralisée mais montée mondiale d’une conscience de la responsabilité des banques, des multinationales, des paradis fiscaux et des organisations mondiales (FMI …) ;
montée de l’affirmation d’une volonté d’émancipation des individus, hommes et femmes, mais aussi d’un individualisme destructeur des solidarités traditionnelles ;
ouverture aux autres nations, aux aires culturelles et à d’autres règles, mais aussi mise en cause des protections étatiques traditionnelles avec des régressions des droits sociaux acquis ainsi que l’exacerbation des dominations supranationales ;
montée d’intégrismes et de conservatismes opposés, occidentaliste et « islamiste », en même temps que montent des mouvements d’émancipation multiformes.
Après la chute du mur de Berlin et l’échec de l’expérience soviétique, avoir cru qu’il suffisait d’affirmer l’histoire propre du communisme français pour se dégager des conséquences de cet échec était une erreur : un bilan communiste de ce qu’a représenté l’Union soviétique est indispensable pour sortir de la diabolisation construite contre nous par les porte-voix du capital et poursuivre avec ténacité le développement de notre projet original autogestionnaire vers un communisme de notre temps.
2. Affrontement généralisé ou coopération et paix ?

Loin de la « fin de l’histoire », les concurrences inter-impérialistes et les dominations ont été relancées : hyper-marchandisation du monde ; financiarisation massive débouchant sur la domination technologique et commerciale des multinationales ; unilatéralisme américain et renforcement de l’OTAN alors que le monde devenait déjà plus multipolaire.

La crise de 2007/2008, qui a frappé les seuls pays capitalistes développés, a fragilisé l’image du capitalisme et la position d’hégémonie mondiale des États-Unis.

Face à cela, l’impérialisme américain utilise de façon de plus en plus agressive le dollar, son avance technologique informationnelle, son poids économique et son potentiel militaire pour relancer son hégémonie.

Des phénomènes de fond s’y opposent :

la révolution informationnelle qui accentue les contradictions entre développement des forces productives et rapports sociaux de production
les institutions politiques, financières et culturelles et politiques qui assuraient jusqu’ici l’hégémonie mondiale du capital sont ébranlées car elles deviennent incapables de canaliser le mécontentement des peuples
l’émergence d’organisations cherchant à s’émanciper des tutelles américaine voire occidentale (BRICS – Organisation de coopération de Shanghai – COP, etc …).
la recherche d’un nouveau type de multilatéralisme et d’ententes zonales contre l’unilatéralisme et le protectionnisme américain,
Avec l’arrivée de Trump au pouvoir, s’est ouverte une nouvelle phase de la contre-offensive des États-Unis. Elle se heurte cependant à des résistances diverses sur tous les continents.
Quel avenir pour le monde : affrontement généralisé ou coopération et paix ?
La Chine et l’Europe, la Russie, à des titres différents, sont particulièrement mises au défi.
Pour les communistes, il s’agit de construire un nouvel internationalisme capable d’opposer des réponses de coopération face à ces logiques. Il s’agit de faire vivre en toutes circonstances nos valeurs anti-impérialistes, de paix et de solidarité. Un axe de bataille essentiel est que la France sorte de l’OTAN et qu’elle joue un rôle moteur en Europe et dans le monde pour un rapprochement, une nouvelle alliance, avec les pays en développement et émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Mexique, Turquie, etc.). La Chine, immense pays en état de contester le leadership mondial des États-Unis, mérite une analyse conséquente et sans a priori, d’autant qu’il est dirigé par un parti communiste se réclamant du marxisme. L’action contre les guerres et pour le désarmement, qu’il faut décider d’amplifier, doit aller de pair avec l’action contre l’insécurité sociale et économique. Dans ce but, il s’agit de transformer radicalement les institutions internationales et de contribuer à l’avènement d’un instrument monétaire de coopération mondiale alternatif au dollar. Cela répond aux attentes de nombreux pays.
Il faut donner une place bien plus grande à la dimension internationale de notre action et à notre apport à une autre mondialisation. Le conseil national et les communistes doivent être régulièrement saisis de l’analyse de la situation internationale, informés des débats au sein du PGE, des relations avec les partis communistes et progressistes. Celles-ci doivent être développées dans une démarche d’écoute, de respect mutuel et de solidarité. La situation nécessite une nouvelle capacité d’initiative de notre parti en Europe et dans le monde pour des actions communes.

3. Une autre construction européenne

Il faut en finir avec la construction européenne actuelle conçue au service de la domination du capital, avec en son cœur la BCE soutenant les marchés financiers, les multinationales et les grands capitaux monopolistes. Loin de la promesse d’une Europe de coopération et d’unité des peuples, on lui doit un chômage colossal, la désindustrialisation, la mise en cause des services publics et l’austérité généralisée, l’autoritarisme, le martyre du peuple grec, une fragmentation entre le nord et le sud, des fractures internes à chaque pays. On lui doit aussi la montée des populismes et de l’extrême droite, jusqu’à des positions de pouvoir comme en Italie, une domination renforcée des États-Unis et du dollar. Il n’est donc pas étonnant qu’elle concentre la colère populaire comme en a témoigné le résultat du référendum de 2005. Notre responsabilité est de donner une perspective à cette colère.

Nous sommes tous d’accord là dessus. Mais nous avons des différences sur la façon d’en finir avec cette construction.

Un choix a prévalu depuis plusieurs congrès : transformer radicalement l’Union européenne et ses traités ; agir pour une refondation de la construction européenne avec des propositions alternatives. Il s’est agi de se situer sur le terrain européen et de se saisir de l’aspiration à une construction européenne, tout en considérant que le terrain national est fondamental et que ce sont bien les exigences du capital qui modèlent la construction européenne.

Des camarades pensent qu’on ne peut pas la transformer et qu’il faut affirmer le droit pour chaque nation de désobéir aux traités jusqu’à sortir de l’Union européenne si nécessaire pour respecter la souveraineté populaire. Ils considèrent qu’il faut rendre caduques les institutions européennes, afin de construire un autre modèle de coopération en Europe et dans le monde, libéré des outils institutionnels que se sont donnés les fondateurs de l’Union européenne faite par et pour le capital. La nation reste pour eux le terrain privilégié de la lutte des classes.

De fait, la position du PCF a profondément évolué durant les années 90 et depuis. Mais ces choix ont été faits sans un débat suffisamment large et la bataille tenace qu’ils appelaient n’a pas été véritablement menée.

Cela souligne l’insuffisance grave du travail collectif qui aurait dû être initié par les directions nationales successives en même temps que leur incapacité à prendre des initiatives d’action sur ces enjeux.

Pourtant, l’actualité en fait chaque jour la démonstration, la responsabilité des pays européens est devenue considérable pour une véritable coopération mondiale de co-développement avec les pays pauvres, les émergents et pour la paix .

Nous refusons de céder aux sirènes du fédéralisme. Nous combattons la fuite en avant dans l’intégration renforcée sous la houlette du duo Merkel-Macron. Nous refusons une Europe forteresse. Une autre construction européenne est nécessaire, face à l’agressivité de l’impérial-libéralisme des États-Unis, pour relever des défis colossaux : le chômage, la concurrence exacerbée, la dictature du dollar et de la finance mondiale, le réchauffement climatique, le recul de la bio-diversité, les migrations de survie massives, les fractures sociales et territoriales, la paix…. C’est indispensable pour contrecarrer les pertes de souveraineté effectives engendrées par la mondialisation capitaliste, promouvoir les nations de façon ouverte dans l’égalité et le respect de leur diversité.

Si nous ne pourrons sans doute pas trancher ces questions au prochain congrès, il est indispensable de les instruire et de les confronter à la réalité de grandes batailles populaires permettant à la fois de porter la colère et de remporter des victoires.

Battons-nous, en France, en Europe, avec les forces progressistes, avec les partis communistes

pour mobiliser la monnaie au service de l’emploi, des services et biens publics et de la protection sociale, et donc pour un autre rôle de la BCE.
contre la concurrence destructrice et pour de nouvelles coopérations solidaires entre nations souveraines égales et respectées.
contre la militarisation du bloc européen accélérant la course folle vers des conflits majeurs.
pour d’autres traités permettant des coopérations solidaires entre nations égales et peuples souverains.
Nous voulons changer l’Europe pour une autre mondialisation.

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   Posté le 28-06-2018 à 22:34:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

V. Pour une nouvelle stratégie de rassemblement et d’unité populaire

L’échec du Front de gauche met en cause une conception stratégique du rassemblement, de la relation aux luttes, à la bataille d’idée et à notre visée, ainsi que d’une pratique politique. L’entente au sommet, limitée à un plus petit dénominateur commun, a pris le pas sur tout le reste, renouvelant en cela les travers d’expériences antérieures.

Notre visée est démocratique et révolutionnaire. Il faut donc un rassemblement majoritaire, dont la contenu soit à la hauteur pour transformer réellement l’ordre existant dans la société, les entreprises et les institutions : c’est la stratégie du PCF.

Elle implique de mener le débat en permanence, aussi bien avec les partenaires de constructions unitaires, qu’avec les travailleurs et les autres citoyens.

Notre stratégie exige en permanence d’évaluer, jusqu’à les réajuster, en quoi nos initiatives dans les luttes et notre action dans les institutions contribuent à avancer vers la visée qui est la nôtre. Aussi importantes soient-elles, les élections ne sont qu’un moment de l’activité révolutionnaire des communistes. Et l’entente sur un programme ne peut être qu’un levier.

1. Les bases sociales du rassemblement

Une unité populaire est possible. Elle reste toutefois à construire, d’autant plus que le ressenti des fractures et divisions a progressé. L’unification du salariat est décisive. Le monde du travail et de la création dans sa grande diversité (de la classe ouvrière aux cadres, des infirmières aux enseignants jusqu’aux chercheurs, des chômeurs aux précaires, des travailleurs sous statut aux travailleurs sans statut, des jeunes aux retraités, des artistes aux artisans jusqu’aux petits paysans) a fondamentalement des intérêts communs : faire reculer la domination du capital financier. Cela s’exprime par une protestation commune grandissante contre le chômage, la précarisation, les bas salaires, les risques de déclassement et l’aliénation au travail. Cela s’exprime aussi par des aspirations à la formation tout au long de la vie, à la maîtrise du sens de son travail, au partage des responsabilités jusqu’à l’intervention dans la gestion, à la maîtrise des trajectoires personnelles, à la réduction du temps de travail pour le développement de soi et pour une meilleure vie hors travail.

Le progrès de ces facteurs communs est une menace pour le grand patronat, pour sa conception de l’entreprise. Pour appuyer les dirigeants, Macron engage toute la force de l’État avec ses réformes réactionnaires. Ils s’emploient à récupérer la sensibilité des salariés qualifiés aux enjeux de compétitivité, de modernisation, d’efficacité et de financement, tout en jouant sur la sensibilité des couches urbaines aux enjeux écologiques. Ils cherchent à les intégrer dans un rassemblement qui sacrifierait ouvriers, couches populaires et chômeurs.

En même temps, ils cherchent à couper les revendications sociales des potentiels émancipateurs considérables des luttes des femmes, des jeunes, des travailleurs étrangers, ainsi que de celles concernant les identités ou encore l’écologie.

À l’opposé de ce travail de division, il s’agit de faire prendre conscience à tous du fait qu’ils et elles s’affrontent à la même logique, au même adversaire et combien leurs aspirations propres à s’accomplir ont en commun un double besoin : des services publics de qualité sur tout le territoire et une sécurité d’emploi, de formation et de revenus.

Les dominations – genre, générations, capitalisme, racisme… – se renforcent entre elles. Les luttes contre ces dominations peuvent s’épauler pour une émancipation commune.

C’est tout cela, la base sociale du rassemblement que nous voulons.

2. Le rôle irremplacable du parti communiste

Il faut viser des objectifs sociaux audacieux, travailler sans cesse les contradictions pour faire grandir la conscience de la nécessité, pour les réaliser, de bouleverser la logique du système, aussi bien en ce qui concerne les moyens financiers que les pouvoirs institutionnels. Qui d’autre que le Parti communiste peut assumer ce rôle, alors que les idées dominantes pèsent tant, jusque chez tous nos partenaires de gauche ? La conception de l’entente qui a prévalu s’est opposée jusqu’ici à tout cela et a conduit à notre effacement.

Nous sommes très attentifs à ce que les luttes expriment comme besoin de société nouvelle comme nous le sommes aux difficultés du mouvement social et à ses contradictions. Pour contribuer à leur dépassement, nous développons un corps d’idées et de propositions qui, avec l’apport du marxisme vivant, permettent de ne pas subir l’hégémonie des idées dominantes, de les bousculer et d’apporter des réponses efficaces aux problèmes posés. C’est essentiel pour faire bouger les rapports de force, jusqu’à des changements dans les institutions en lien avec les élections et avec les luttes.

3. Etre présent avec nos propres candidats à toutes les élections

Il est essentiel d’être présents avec nos propres candidats à toutes les élections. Notre ambition est d’avoir, en renforçant l’influence de nos idées, le plus d’élu.e.s possible, à tous les niveaux. Ils et elles agissent au service des travailleurs et de leurs familles, et pour faire bouger la situation. L’élection présidentielle, dont nous combattons le principe, est cependant un moment structurant de la vie politique. Elle est l’occasion pour chaque formation de mettre en débat son projet et ses idées. Le parti doit travailler à créer les conditions d’une candidature communiste à l’élection présidentielle de 2022.

Les élections européennes de 2019 portent sur des enjeux majeurs et sont une étape de la recomposition politique en cours. L’enfermement du débat dans la fausse alternative « pour ou contre l’Europe » est mortifère pour nos combats de classe. Un nouvel effacement du parti et de ses idées au nom du rassemblement derrière une possible tête de liste issue d’une autre formation politique aurait de graves conséquences aux élections municipales. Menons la bataille sur nos idées et construisons une liste de large rassemblement initiée et conduite par le PCF.

4. La recomposition politique

L’élection présidentielle de 2017 a déclenché une recomposition politique d’ampleur. Macron arrive à faire passer des dispositions dont le grand patronat rêve depuis longtemps. Il ne serait, prétend-il, ni de droite ni de gauche, et le seul à prendre à bras le corps les enjeux de modernité. Il n’y aurait pas d’alternative. Il utilise comme repoussoirs l’extrême-droite d’un côté et Jean-Luc Mélenchon de l’autre. Il le peut d’autant mieux que, à droite, et plus encore à gauche avec l’effacement de notre parti, nul ne lui oppose des contre-propositions à la hauteur des défis du 21ème siècle.

Il nous appartient de dissiper les illusions : on ne peut sortir le pays de la crise, sans mettre en cause la dictature capitaliste de la rentabilité, en luttant pour prendre le pouvoir sur l’utilisation de l’argent. De nombreux exemples actuels permettent d’en faire la démonstration : Ehpad, hôpitaux, délocalisations, Alstom, SNCF, écologie, collectivités territoriales, etc …

Pour l’heure, il y a des différences importantes à gauche : il est de la responsabilité du PCF d’en expliciter publiquement les termes pour chercher à les dépasser.

Le paysage à gauche est dévasté. Le PS, très affaibli, reste incapable de se dégager du social-libéralisme et de faire un bilan critique du quinquennat Hollande. Des socialistes cherchent à reconstruire un pôle social-démocrate. Le mouvement écologiste est en crise. France Insoumise canalise une partie de l’électorat de gauche, mais l’isole dans l’impasse de l’électoralisme, dans une posture protestataire qui cherche un contrôle sur le mouvement social sans respect pour ses priorités revendicatives et son besoin d’indépendance. Jean-Luc Mélenchon tire la protestation vers des options populistes voire nationalistes. Il joue d’une parole, forte en apparence, qui masque des options très réformistes. Il évacue la dimension de classe du combat, allant jusqu’à déclarer que la gestion de l’entreprise est l’affaire des seuls patrons.

La démarche communiste doit se déployer dans trois directions : construction politique, bataille d’idées et luttes sociales.

5. Une union populaire et politique agissante

Il faut marcher sur deux jambes : luttes et constructions politiques. Cela exige des initiatives autonomes du PCF politisant les luttes, avec la constante ouverture au débat d’idées, et dans le même temps la formulation d’une proposition stratégique à toute la gauche pour ouvrir une perspective vraiment alternative à Macron.

Les communistes doivent travailler en permanence au rassemblement le plus large de toutes les couches salariales et populaires, à développer la conscience des contenus et conditions des changements nécessaires, et à créer les conditions de l’union des forces de progrès. Celle-ci n’est pas un but en soi : elle est un moyen pour la mise en œuvre de choix politiques nouveaux. Il s’agit de construire une union populaire et politique agissante pour sortir de la crise.

Il nous faut tendre la main et mettre au défi toutes les forces politiques de gauche, sans partenaire privilégié a priori, sur les réponses aux questions précises posées par les luttes.

S’attaquer à la domination du capital est décisif. Mais l’idée que ce n’est pas une question politique prédomine, de même que prédomine dans notre peuple, y compris à gauche, l’idée qu’on pourrait se contenter de s’y adapter. C’est l’obstacle majeur auquel notre parti doit s’attaquer. C’est décisif pour réorienter notre stratégie et l’ancrer.

6. La bataille d’idées

On ne peut plus commencer par la recherche d’entente au sommet, en y soumettant des « campagnes communes ». Cette façon de décréter une unité par le haut corsète l’initiative d’action et de proposition du PCF. Elle rabaisse le niveau des exigences et le besoin de cohérence à partager le plus largement pour gagner.

Aussi, outre les fronts que les luttes et l’actualité imposent, nous proposons que le Congrès décide d’une campagne permanente sur le coût du capital. Nous voulons faire grandir la contestation radicale des critères de rentabilité imposés par le patronat, les actionnaires, les banques et les marchés financiers, en leur opposant le besoin une autre utilisation de l’argent pour l’emploi, la création de richesses dans les territoires, la satisfaction des revendications sociales et des besoins écologiques. Jugée nécessaire par une écrasante majorité de communistes, cette campagne serait transversale à nos différentes batailles communistes, sociales comme sociétales, et les renforcerait.

De telles batailles dans une stratégie du PCF comme vecteur du rassemblement et de l’unité populaire contribueraient à construire le socle nécessaire au redressement de notre influence et de nos forces organisées. Elles doivent permettre de mobiliser conjointement militants, à l’entreprise et dans les localités, et élus communistes, dans la diversité de leurs rôles respectifs et des moments politiques.

7. De nouvelles relations avec le mouvement social

Nos rapports avec le mouvement social (syndicalisme, associations, mobilisations écologistes, ZAD, Nuits debout…) doivent être repensés. Il part de revendications concrètes pour la satisfaction desquelles il réclame des pouvoirs d’intervention, dans une dimension non-délégataire qui lui fait refuser de se couler dans le jeu des alternances politiques.

Le PCF se propose, lui, de faire reculer l’étatisme, la délégation de pouvoir. Il veut s’inscrire dans la construction d’une véritable alternative aux formes politiques du libéralisme en crise. Il lui est donc nécessaire et possible de construire de nouvelles relations avec le mouvement social, syndical, associatif. La recherche d’alternative serait impuissante sans jonction avec celles et ceux qui luttent sur des objectifs concrets. Et se pose, aux composantes du mouvement social, la question de relier leurs luttes à la visée d’une alternative d’ensemble sans laquelle elles ne peuvent pas déboucher sur des victoires durables.

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Xuan
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   Posté le 28-06-2018 à 22:35:51   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

VI. Pour un parti communiste utile, agissant, audacieux et novateur, internationaliste et révolutionnaire

Il y a besoin d’un parti révolutionnaire. Ce parti ne peut s’en tenir au soutien des luttes et à faire écho à la protestation contre le néo-libéralisme. Il doit contribuer à ouvrir les perspectives politiques dont les luttes ont besoin pour gagner durablement. Il doit organiser et travailler cela dans la continuité, développer en son sein éducation populaire, élaboration théorique et échanges.

La rupture mal conduite avec la conception d’un « parti guide » nous a conduit à abandonner l’ambition d’être à l’avant-garde des luttes et des idées, de jouer le rôle actif d’éclaireur qui devrait être le nôtre. Cela a conduit à la suppression de ce qui faisait la force de notre organisation, particulièrement le parti à l’entreprise, et à un relativisme théorique éclectique au détriment d’un marxisme vivant et ouvert sur les grands débats d’idées.

De nombreux travaux ont été menés dans le parti pour analyser, comprendre la situation contemporaine, ses différents aspects, ses contradictions, son aggravation et formuler des propositions. Mais les directions nationales successives n’ont pas su ou voulu créer les conditions de la réflexion collective des communistes pour qu’ils s’approprient ces travaux et les enrichissent. Sous prétexte de faciliter un rassemblement a minima, la direction n’a jamais cherché à faire le travail de simplification populaire de nos propositions dans le débat public avec des initiatives d’action capables de rassembler.

Nos propositions n’ont quasiment servi que dans les textes de Congrès et, très peu, dans les campagnes électorales. Cela n’est-il pas à la racine de la perte de visibilité et de crédibilité du parti ? Nombre de camarades ont tiré la sonnette d’alarme, à différents moments.

Aujourd’hui, Macron aurait-il autant d’espace pour imposer des réformes qui ont toutes pour pivot la baisse du « coût du travail » si le Parti communiste avait mené dans la durée une campagne sur le coût du capital ?

Ce congrès doit permettre de redonner à notre parti une grande ambition révolutionnaire et de redéfinir son rôle.

Le mouvement populaire – et l’intervention citoyenne, aussi essentiels qu’ils soient, ne sont pas spontanément transformateurs, pas plus que le communisme ne se développe naturellement dans la société. Défendre les avancées sociales menacées, contester le partage des richesses ne conduit pas spontanément à mettre en cause les pouvoirs patronaux et du capital.

La création de la Sécurité Sociale, innovation sociale majeure qui a donné un avant-goût de communisme, n’est pas tombée du ciel. Elle a été le produit d’une jonction entre des luttes considérables et une idée révolutionnaire, traduite par les communistes dans les institutions après la Libération.

Pour rendre majoritaire l’exigence d’autres choix, il faut avancer des idées originales capables de faire reculer l’emprise des idées dominantes. Il faut avancer sur des solutions transformatrices à la hauteur du défi de transformation posé par la crise. Confrontons nos propositions avec les autres forces politiques de gauche, agissons pour que les luttes s’en emparent.

L’identité du PCF, dans le combat de classe de notre temps, est indissociablement démocratique et révolutionnaire.

Notre action doit avoir une double dimension : contribuer au rassemblement pour faire reculer Macron jusqu’à créer les conditions d’une politique alternative et, inséparablement, favoriser l’avancée vers un dépassement du capitalisme.

1. Relancer l’organisation du parti à l’entreprise

Portons le combat jusqu’au cœur du système capitaliste : les entreprises et les banques. Il faut relancer l’organisation du parti à l’entreprise. Ce terrain a été abandonné. Le 37è congrès avait même décidé d’un Conseil national sur cette question. Il n’a jamais eu lieu.

Pourtant l’entreprise est un lieu décisif de la lutte de classes. Lieu de pouvoir sur l’économie, la société et la vie quotidienne, c’est aussi un lieu où le patronat peut imposer ses idées. Un lieu où se forge un vécu d’expériences et des mentalités sur lesquelles peuvent s’imposer les idées dominantes comme se construire une conscience de classe.

C’est si vrai que les gouvernements successifs, dans le sillage du Medef, n’ont cessé de faire de l’entreprise la pièce centrale de leur politique, cherchant ce que Hollande a pu qualifier de « compromis historique » de soumission des salariés et de la société aux objectifs patronaux. Avec Macron, ce chantier prend une bien plus grande ampleur en visant une destruction sans précédent des acquis sociaux, tout en cherchant à intégrer le plus possible le salariat à ses choix politiques à partir de l’entreprise.

Pour libérer la politique de la dictature du marché, il faut une appropriation sociale effective des entreprises et des banques, et de toutes les institutions qui leur sont liées. De même que nous n’entendons pas déléguer la politique et l’intérêt général au sommet de l’État, nous devons refuser de déléguer la gestion des entreprises avec la production des richesses aux capitalistes. La séparation entre l’économie et la politique est au cœur du capitalisme et de ses aliénations. Nous voulons la dépasser.

Il est donc vital de relancer réellement, sans se contenter de promesses de Congrès, la vie du parti et le combat organisé si indispensables dans les entreprises et autour d’elles. C’est aussi la condition pour faire progresser une conscience de classe et une unité politique du salariat dans sa diversité, sur l’ensemble des enjeux qui le concerne, dans l’entreprise comme dans la cité.

2. Faire vivre les batailles politiques dans les territoires

Sur les territoires aussi, le parti communiste doit s’investir dans des luttes locales immédiates, tout en cherchant à faire progresser les idées de changement de politique et de société. Ainsi au travers de la défense des différents services publics si nécessaires aux populations, nous pouvons faire percevoir les enjeux nationaux et politiques des décisions locales. À nous d’expliquer qu’elles résultent d’une logique politique : réduire coûte que coûte les dépenses publiques et sociales, tout en épargnant les gâchis capitalistes source des déficits et des dettes publiques, livrer des pans entiers de l’activité humaine au marché et aux profits capitalistes. Nous pouvons à partir de ces luttes locales porter des propositions pour une autre logique que celle du taux de profit.

3. Les élus

L’existence du parti et de son organisation sont essentielles pour faire vivre de telles batailles dans la proximité. Le rôle des élus est précieux pour les crédibiliser et leur donner de la visibilité, pour accéder à des informations indispensables, pour porter ces combats jusque dans les lieux de pouvoirs institutionnels, dont il faut utiliser tous les leviers d’action tout en en montrant les limites. C’est ensemble, militants et élus, que nous pouvons créer les rapports de force permettant d’arracher, les moyens d’une vie digne pour tout un chacun.

L’enjeu aujourd’hui pour notre parti est de permettre d’avancer vers une démocratie participative et d’intervention, ouvrant ainsi la voie à la construction progressive d’une démocratie autogestionnaire.

4. La formation des militants

Cela exige un nouvel effort méthodique et suivi de réorganisation de la formation des militants à tous les niveaux de responsabilité à partir des apports du marxisme vivant. Il s’agit non seulement de leur permettre de se les approprier, mais aussi de pouvoir être acteurs de l’élaboration de nos avancées et propositions.

Partant du rôle fondamental de la lutte de classes dans l’histoire, et du rôle du capital, l’analyse critique de Marx, dépassant le socialisme dit utopique, a posé les bases d’une vision beaucoup plus rigoureuse du socialisme et du communisme. C’est à partir de cette analyse qu’il a montré la nécessité de l’existence de partis communistes et d’une Internationale. Aujourd’hui, ni sclérose dogmatique ni éclectisme confondu avec ouverture, il faut encourager le travail de création théorique en liaison avec les luttes et expériences, avec l’ambition d’une nouvelle hégémonie culturelle sur la gauche et dans la société.

5. Travailler à une nouvelle organisation du parti et à son renforcement

Pour tout cela il nous faut analyser lucidement le fonctionnement du parti. Depuis 2012, nous assistons à une dérive présidentialiste dans le parti lui-même, qui dessaisit les instances de direction et les communistes eux-mêmes de toute maîtrise réelle sur les décisions engageant l’avenir du parti. La disparition de l’élection du secrétaire national par le CN au bénéfice du congrès a participé de cette présidentialisation.

Il est vital de travailler vraiment à une nouvelle organisation de notre parti et à son renforcement.

Revalorisons le rôle, les moyens et la souveraineté des organisations de proximité (territoires et entreprises). L’abandon des cellules a en effet gravement appauvri la vie démocratique du parti et affaibli son ancrage de terrain. Cela a contribué à réduire les capacités d’action des sections et diminué le nombre de camarades participant aux débats et initiatives. A partir de nos forces existantes et de leur renforcement, nous devons viser une nouvelle efficacité pour l’action, renforcer notre ancrage social mis à mal et rechercher une liaison avec ce qui émerge de neuf dans la société.

Les sections doivent être conçues pour le développement de leur vie politique et la prise de décision d’action, bien au-delà des AG de section.

Les fédérations départementales sont essentielles. Elles doivent permettre l’échange, la prise de décisions, l’action coordonnées sur un même département et l’appui aux sections.

Sans affaiblir le niveau départemental et sans le « coiffer », il est nécessaire de donner au niveau régional un rôle à la hauteur des responsabilités du parti.

Le Conseil National, élu par le Congrès, est la seule instance de direction nationale. Il doit pouvoir assumer pleinement cette responsabilité. Le CEN doit servir à préparer ses décisions et en impulser la mise en œuvre en liaison avec l’actualité, et non se substituer à lui. Le CN doit pouvoir décider de ses ordres du jour et faire très régulièrement le bilan de l’application de ses décisions. Il doit être tourné vers la réorganisation et le renforcement du parti.

Une restructuration de notre organisation demande un effort tenace et intense. Pour progresser, il y a besoin d’expérimenter, de mêler expériences et recherche de nouvelles manières de faire. De mutualiser cela. À tous les niveaux, les directions doivent pouvoir en décider, en assurer un suivi et les évaluer.

CommunisteS devrait devenir un support ouvert de partage d’informations et d’expériences, au lieu d’être seulement conçu comme un bulletin de la direction.

L’Humanité est essentielle pour le PCF. Elle est en danger. Les communistes la diffusent et la soutiennent financièrement. Ils souhaitent être associés au débat nécessaire sur son orientation éditoriale.

Le contenu de la communication nationale du Parti est très critiqué. En liaison avec des décisions de réorientation politique, nos moyens de communication doivent en particulier être des outils au service de la bataille d’idées précise sur nos propositions et permettre une identification du parti.

Donnons-nous quatre grandes priorités immédiates :

•recenser, structurer et développer nos forces dans les entreprises ;

•faire de notre parti une organisation féministe exemplaire ;

•redevenir attractif pour la jeunesse et donner, avec les moyens et l’aide nécessaires, un nouvel élan aux organisations des jeunes et des étudiants communistes ;

•prendre des initiatives pour contribuer à organiser un réseau international de forces révolutionnaires pour une bataille internationaliste visant une autre mondialisation (paix, économie, climat, migrations …).

Le principe de réseaux, thématiques ou d’entreprise, dans le PCF, a été acté depuis plusieurs années. De nombreux communistes y sont investis. Ne faut-il pas, pour concevoir un développement efficace au regard des objectifs du parti, procéder à une évaluation sous la responsabilité du CN ?

Les nouvelles technologies sont un outil d’efficacité, d’initiative, de transmission de l’information, de concertation. Il faut se garder d’en faire un moyen de centralisation du pouvoir et travailler à des formations permettant à chaque communiste d’y accéder et combattre ainsi la fracture numérique au sein même de notre parti. Ces moyens technologiques aident au travail militant mais ne remplacent pas les débats nécessaires dans les organisations territoriales et d’entreprises.

Tout cela représente des transformations importantes de notre parti.

L’expérience montre qu’il ne suffit pas de faire adopter en congrès un relevé de décisions détaillé, voué à rester inappliqué. Il revient au congrès de définir une conception du parti et une orientation d’organisation. C’est le nouveau Conseil National qui doit être chargé de la mise au point de décisions précises en inscrivant ces questions à son ordre du jour. Il faudra examiner les transformations éventuelles de nos statuts que ces transformations appellent à partir d’un bilan d’expérience, en vue du 39è congrès.

En tout état de cause, pour changer cette société, le parti doit permettre l’intervention politique des travailleurs, des travailleuses et de tous ceux qui en sont exclus, dans la proximité comme au plan national et international. Cela demandera un effort acharné. Mais vie politique de proximité, formation et accès aux responsabilités sont indispensables pour, dans un même mouvement, repolitiser, répondre à la crise de la politique et commencer à engager des transformations de portée révolutionnaire.

Nous faisons le choix du communisme !
Le monde a besoin de révolution. Il a besoin d’idées communistes, d’un manifeste communiste pour le XXIe siècle. Notre peuple a besoin d’un Parti communiste, riche de l’engagement et de la diversité de ses militants, d’un Parti communiste rassemblé dans l’action pour ce qui est sa raison d’être : dépasser le capitalisme jusqu’à son abolition, jusqu’à la construction d’une nouvelle civilisation libérée de l’exploitation et de toutes les oppressions.

« Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche »
Aragon

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   Posté le 03-07-2018 à 16:54:43   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

A propos du Congrès: que chacun prenne ses responsabilités…

02
JUIL

Danielle Bleitrach

http://histoireetsociete.wordpress.com/2018/07/02/a-propos-du-congres-que-chacun-prenne-ses-responsabilites/

L’âge devrait m’apporter la sagesse, mais dois-je le regretter ou m’en féliciter, toujours l’indignation soulève la passion. Celle-ci me pousse aux voyages, à dévorer des livres, à m’engager mais aussi à vitupérer plus qu’il n’est raisonnable. Pour ceux qui dans quelques temps, le plus loin possible, se hasarderont à une notice nécrologique, n’oubliez pas ce trait, il est fondateur et ce Congrès me donne l’occasion, comme à nous tous, d’exprimer cet engagement d’une vie. Ce qui est commun je crois à tous les communistes, comme le disait Robespierre: « nos raisons d’exister valent mieux que notre existence« . la justice, la paix, des valeurs dont le monde a besoin et dont nous sommes les porteurs.

Nous avons produit un texte intitulé « Pour un manifeste du XXIe siècle« . J’y ai contribué, avec d’autres, sur les questions internationales. Aborder ce thème est déjà une nouveauté en soi puisque les propositions de la direction ne daignent pas traiter du mouvement du monde. Ce n’est pas un hasard, pas plus que le galimatias de généralités dont cette proposition de la direction nous abreuve. Le but de cette direction n’a jamais été de renforcer le parti, il est de sauver « l’union de la gauche« . C’est-à-dire « de fourvoyer les travailleurs dans une organisations de parti où prédomine la phraséologie social-démocrate avec ses généralités qui dissimulent les intérêts particuliers, les revendications concrètes du prolétariat ne devant pas être formulées sous peine de troubler la paix bien aimée » (1), c’est la description de Marx, et il poursuit à propos de ce conglomérat qu’il porte le nom de gauche plurielle, Front de gauche ou autre: « Une telle association tournerait à leur seul avantage et entièrement au désavantage du prolétariat, lequel perdrait entièrement sa position indépendante, chèrement acquise pour retomber au simple appendice de la démocratie bourgeoise officielle » (p.550).

Si j’ai combattu pour que les questions internationales soient abordées en tant que telles, pour que soit défendue une nouvelle relation avec les autres partis communistes autant que la sortie de l’OTAN et la lutte pour la paix, c’est que face à la mondialisation capitaliste, l’autonomie du Parti communiste en tant que parti des travailleurs ne peut exister sans cette souveraineté, sans conscience de l’étendue de la bataille.
Ce fut un combat parce que les camarades avec qui nous élaborions cette vraie base commune avait parfois pris l’habitude de ne plus faire référence aux questions internationales. L’architecture du texte initial a subi quelques modifications mais l’essentiel y est. A savoir, l’urgence de se réapproprier ces questions dans un monde en pleine transformation dans lequel nous assistons à la chute de l’empire américain et ses vassaux, la montée de nouveaux rapports sud-sud, les voies originales que prend partout le communisme, les expériences y compris de l’échec, des résistances et des avancées.

Cet exemple peut être étendu à bien d’autres, et ce qui me paraît très important dans ce texte c’est deux choses.

La première est l’entente de ceux qui l’ont signé sur une analyse sur un point fondamental : l’autonomie d’un parti des travailleurs, un parti communiste. Je résume là encore en me référant à Marx, non par manie des citations mais parce qu’il est confronté comme nous à une période contre-révolutionnaire, un ressac en Allemagne, après le mouvement de 1848, c’est le retour de la féodalité alors même qu’elle est condamnée.
Marx note « la petite bourgeoisie s’organisait de plus en plus en Allemagne, le parti des travailleurs perdait son seul soutien ferme et son organisation subsistait tout au plus dans des endroits isolés et pour des objectifs locaux, si bien que dans le mouvement général, il tomba complètement sous la domination et la direction des démocrates petits bourgeois. Il convient de mettre fin à cet état de choses, l’autonomie des travailleurs doit être rétablie » (idem. p.548).

C’est cette préoccupation qui est celle qui a réuni les auteurs de cette proposition de base commune « le rétablissement de l’autonomie du parti » , après des années de soumission au PS, puis à Mélenchon poursuivant l’œuvre de Mitterrand et ne s’en cachant pas, en France comme partout dans le monde. Tant qu’ils n’ont pas le pouvoir, toutes « les fractions de la bourgeoisie s’appellent ‘républicains’ ou ‘rouges‘, tout comme en France les petits bourgeois républicains se parent aujourd’hui du nom de ‘socialistes’ .(p.550). Le capital ne s’y trompe pas et les choisit volontiers comme adversaires « privilégiés » alors qu’il ne cesse d’étouffer le parti communiste.

On ne sait jamais, il pourrait se réveiller et serait alors le seul à les mettre en péril. C’est pour cela que l’on ne peut attendre aucune complaisance de ses médias, aucune publicité. Nous devons arracher nos conditions d’existence, leur imposer la nécessité de parler de nous pour nous désigner pour ce que nous sommes, leur seul adversaire. Le contraire du choix des directions qui espèrent attirer leur sympathie en devenant toujours plus accommodants, « comme les autres ». Il ne s’agit pas de jouer les gauchistes braillards, mais de porter une vision concrète et des revendications populaires.

Tous ceux qui ont accepté de rédiger en commun cette base commune intitulée « pour un manifeste du parti communiste du XXI e siècle » ont une préoccupation commune essentielle: dans la période de contre-révolution que nous avons traversée, d’affaiblissement du parti communiste qui engage son processus vital, nous tablons non sur une mise à la remorque de la petite bourgeoisie, mais sur l’autonomie des travailleurs et de leur parti. Plus nous sommes affaiblis, plus notre renforcement dépend de notre autonomie. C’est la base de notre rencontre et elle s’assortit d’un travail sur le parti lui-même, sur ce qu’il défend, sur son organisation. La première raison essentielle de signer ce texte.

la deuxième caractéristique de notre texte est que cette rédaction en commun ne se contente pas d’une motion de synthèse qui retomberait dans les généralités, elle pointe ce qui nous est commun et nos divergences en proposant que le Congrès avance dans le dialogue.

C’est donc une base ouverte et pourtant précise qui amorce une reconstruction collective à partir de l’urgence d’un parti dont le pronostic vital est engagé et où les facteurs de division se sont aggravés et ont été entretenus. Ceux qui se sont engagés dans cette démarche ont une base commune, la nécessité d’un parti communiste dans une situation où le capital en crise profonde accélère son emprise et nous conduit au désastre; seul un parti communiste est apte à faire face. Et ils le font sans gommer les différences, voire les divergences, le congrès mais aussi la pratique tranchera.

Parce qu’il serait illusoire de croire que le parti n’a pas été gagné par toutes les formes social-démocrates. Il y a ses directions successives dont on mesure bien à quel point elles nous ont infligé l’objectif petit bourgeois d’un parti unique dans lequel les travailleurs perdraient leur autonomie. La direction de plus en plus isolée de Pierre Laurent, aussi discréditée que la social démocratie elle-même à laquelle elle prétend encore et toujours nous rallier, joue le légitimisme et la division qui est son meilleur atout. On ne peut pas continuer à la conforter en entretenant nous mêmes les divisions. Ce qui est on le notera le rôle de certains radicaux gauchistes qui à chaque congrès se sont fait une spécialité de l’aide apportée aux directions sous couvert de laver plus « rouge », ce qui là encore est une caractéristique infantile. On peut découvrir à quel point aujourd’hui ils tombent les masques en faisant porter tous leurs coups non sur le capital, non sur les petits bourgeois qui veulent en finir avec le parti mais bien sur notre base. Ils en sont à reprendre un texte du précédent congrès avec un seul but : diviser notre tentative et conforter la direction, l’injure gauchiste tient lieu d’argumentaire… Il y a le travers « intellectuel », ceux qui sont la proie d’une obsession « sociologique » et qui croient que la question n’est pas politique, la prise du pouvoir, mais se résume à la reconnaissance de leur analyse sur tel ou tel point de la « modernité ». Ils sont prêts à rallier celui qui tiendra compte de leur dada intellectuel tout en se plaignant parfois de l’absence de classe ouvrière, mais en évacuant la question du pouvoir et de la conquête de ce pouvoir qui est pourtant la base de l’analyse marxiste et léniniste. Tout cela est le produit de l’affaiblissement.

Tout cela ne disparaîtra pas du jour au lendemain, la remise en question d’un parti capable de représenter l’autonomie des travailleurs et de leurs revendications, de porter la conquête du pouvoir des travailleurs, des exploités, du prolétariat au sens large, s’est faite sur des décennies… Il faudra beaucoup de temps pour reconstruire, beaucoup de dialogue mais aussi beaucoup d’actions. Il faut bien mesurer que malgré notre affaiblissement, nous avons des atouts importants. Il y a peu de partis communistes dans une Europe occidentale en crise, et il faut savoir reconnaître que les communistes français, les militants ont beaucoup perdu, leur organisation, les liens avec l’entreprise, ils ont subi un sabotage interne et externe, mais il existe un parti communiste autour duquel se satellise plus ou moins tout une combativité parfois groupusculaire. En France, ce n’est pas un hasard indépendant de cette existence si la combativité demeure forte et il faut à la fois faire un diagnostic de nos carences, mais aussi de notre existence. De la manière dont la masse du parti a toujours au cœur même du « légitimisme » défendu l’existence et le nom de notre parti.

Personnellement j’ai la phobie des tendances et je ne sais pas mener un combat au sein de mon parti. Je fais confiance aux communistes y compris ceux qui font des choix différents du mien avec le même objectif pourtant, donc je souhaite que chacun mesure la gravité du moment et les enjeux. Que chacun prenne ses responsabilités en conservant le minimum de fraternité qui nous permettra d’œuvrer ensemble. C’est le choix dans ma cellule et je crois qu’il est possible comme le propose cette base de reconstituer l’unité des communistes en tablant sur des objectifs communs, malgré nos divergences, la pratique aidera à trancher à partir du moment où nous aurons reconquis un parti communiste.

J’ai tenté jusqu’au bout de préserver l’existence d’une base commune, en espérant que la direction aurait à cœur de nous proposer un texte ouvert, permettant le dialogue et l’unité des communistes, celle de la direction votée à une courte majorité des « présents » du CN n’était pas amendable. J’ai donc participé à une autre base commune ouverte telle qu’une direction consciente aurait dû la proposer.

ET POUR CELA, N’OUBLIEZ PAS L’ESSENTIEL : Attention , il faut que les 300 signatures (pas plus de 30 par fédé soient déposées avec attestations le 6/7/18, donc il y a peu de temps pour agir.

Danielle Bleitrach

(1) Je vous conseille de lire ce texte de Marx, intitulé fin de la Ligue des justes, adresse au comité central. Non seulement parce qu’il est d’une brulante actualité, mais parce qu’il montre la filiation entre Marx et Lénine que l’on tente de nier aujourd’hui. Vous le trouverez dans les écrits politiques.1. dans la Pleiade. p.544 à 559.

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   Posté le 12-07-2018 à 12:43:57   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'opposition fait des vagues

Le Parisien se fait l'écho des critiques contre la direction révisionniste du PCF :
http://www.leparisien.fr/politique/pierre-laurent-de-plus-en-plus-conteste-au-sein-du-pc-12-07-2018-7817454.php#xtor=AD-1481423551.
L'article distingue trois courants d'opposition. A l'évidence la direction révisionniste utilise ces divisions pour soutenir le courant le plus réformiste du "vrai rassemblement des forces de gauche antilibérales" et des mobilisations "sociétales", c'est-à-dire l'effacement idéologique et l'identification à la gauche radicale .


Pierre Laurent de plus en plus contesté au sein du PC

12 juillet 2018

À l’approche du congrès du Parti communiste français en novembre prochain, Pierre Laurent, son patron, est sur la sellette.

Pierre Laurent passera-t-il l’automne ? Alors que le PCF doit tenir son congrès début novembre, les cadres du Parti communiste ne s’en cachent plus, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir faire tomber le patron du PCF.

Ainsi, plusieurs députés, dont le chef de file du groupe à l’Assemblée, André Chassaigne, ont décidé de présenter un texte alternatif à celui que défendra Pierre Laurent. Et les mots sont durs. Chassaigne critique un mouvement « tétanisé par la présence d’autres [partis] » .

« Le PCF doit jouer son propre basket, arrêter de toujours se placer par rapport aux autres » , explique le député du Puy-de-Dôme. Les signataires de ce texte critiquent vertement la décision du Parti communiste, qui n’a pas présenté de candidat à la présidentielle, pour soutenir Jean-Luc Mélenchon. Actant de fait son effacement du paysage politique.

« Inaudible »

Une décision qui n’a jamais été remise en question et qui a participé à « l’affaiblissement historique colossal » d’un parti, qui n’a fait que 2 % aux dernières législatives. « Il ne faut pas reproduire les errements, le flou, l’absence de stratégie claire » , tacle de son côté le député et patron de la puissante fédération PCF du Nord, Fabien Roussel.

Le responsable de celle du Pas-de-Calais, autre bastion historique, Hervé Poly, est sur la même ligne. Les communistes sont aussi nombreux à critiquer l’apathie du parti, « pas assez actif » sur le plan national. Pierre Laurent, « inaudible », n’aurait pas pris la mesure de l’urgence, croient-ils.

Elsa Faucillon, jeune députée (37 ans) des Hauts-de-Seine et figure montante du parti, défend, de son côté, un second texte pour un « vrai rassemblement des forces de gauche antilibérales » , pour la redéfinition « d’un projet communiste » moderne, plus écologiste, engagé aussi bien dans la lutte féministe, antiraciste, que dans celle des classes. Autant de critiques en creux de la direction actuelle, qui pour ses auteurs ne promet que le « statu quo » . Une troisième liste, intitulée « Reconstruire le parti de classe » , sera également présentée au congrès par la section PCF du XVe arrondissement de Paris.

« Pierre Laurent entend les critiques »

« Toutes les forces politiques sont traversées par des débats » , tente de dédramatiser Ian Brossat, élu parisien, récemment désigné tête de liste du PCF aux européennes. « Pierre Laurent entend les critiques, il fait un vrai travail de fond et veut moderniser le parti » , défend l’entourage du secrétaire national.

Le sénateur de Paris défendait aussi il y a quelques semaines dans nos colonnes, la volonté de diriger une « direction renouvelée et rajeunie » , assumant de vouloir faire « la révolution » du PCF. À moins que la révolution, ce ne soit lui qui en fasse les frais.

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   Posté le 19-07-2018 à 15:18:37   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

38ème congrès du PCF
Pour un Congrès extraordinaire, une première étape est franchie !


http://lepcf.fr/Pour-un-Congres-extraordinaire-un-premiere-etape-est-franchie

Mercredi 18 juillet 2018,


Le texte « Pour un Manifeste du Parti communiste du 21ème siècle » est maintenant déposé, soutenu par près de 1300 signataires. C’est une première étape de franchie vers un congrès extraordinaire.

Au delà des opinions différentes des uns et des autres, les initiateurs et soutiens de cette base commune ont su se rassembler autour d’un objectif : sortir de la spirale du déclin et de l’effacement. Cela nécessite un bilan critique des 20 dernières années, un débat sans tabou sur les questions qui taraudent les communistes. Ce travail conduira à interroger les choix stratégiques suivis depuis plusieurs années et à décider, si les communistes le jugent nécessaire, d’une réorientation stratégique. Le congrès ne pourra sans doute pas trancher toutes les questions, mais il devra en tous cas les instruire et prendre des décisions urgentes quant à la visibilité de notre bataille nationale dans les luttes, les idées et les élections, la vie du parti et de ses organisations de base, la construction d’une nouvelle direction nationale.

Le Manifeste n’est pas la simple expression d’un courant de pensée du PCF. Il se veut une alternative au texte produit par la direction nationale qui vise à éviter toute remise en cause de la stratégie et de la direction pour pouvoir continuer comme avant. Ses initiateurs ont en quelque sorte assumé le travail dont la direction sortante était incapable, proposer un texte ouvrant les questions qui préoccupent les communistes et cherchant à construire l’unité sur le plus haut dénominateur possible. Le Manifeste est donc bien une base commune à part entière.

Nous nous sommes interrogés dès le mois de janvier quant à notre attitude dans ce congrès. Nous aurions pu écrire un texte alternatif défendant l’essentiel de nos options dans la situation présente du congrès, avec l’objectif que ces idées influencent le débat et freinent ainsi les options liquidatrices représentées par le texte du "Printemps du communisme" et celle de renoncement de la direction nationale, qui conduisent les unes comme les autres, dans tous les cas, à l’effacement du PCF, voire sa disparition. C’était reproduire la situation des précédents congrès qui n’ont jusqu’à maintenant pas permis d’arrêter l’affaiblissement mortifère du PCF, alors même que la situation politique comme celle du parti appellent des initiatives audacieuses.

L’état d’affaiblissement du parti, la lassitude et la colère des camarades nous ont conduit à privilégier, avant qu’il ne soit trop tard, un sursaut autour d’une idée largement partagée par les communistes : il faut sortir le PCF de l’effacement et du renoncement et ceux qui partagent cette conviction doivent se rassembler pour la faire vivre. C’est pourquoi nous avons lancé le 11 juin un appel a écrire ensemble une base commune. Cette volonté en a rencontré d’autres et très vite s’est ouvert un chemin dans lequel résonnent les pas de camarades chaque jour plus nombreux. L’ampleur du mouvement dépasse aujourd’hui le cadre strict de ses initiateurs.

Le rassemblement dynamique qui s’opère autour du Manifeste est un premier encouragement. Il n’est pas circonstanciel. Il trouve ses racines dans la conférence nationale de 2007 où les communistes avaient décidé de garder son nom au PCF et de le continuer contre l’avis de la direction conduite par Marie-Georges Buffet, dans le large rassemblement qui avait porté le choix d’une candidature communiste en 2012 et 2017 et contre lequel le secrétaire national Pierre Laurent avait mis tout son poids. Et si nous savons bien que les initiateurs et signataires ont des points de vue différents sur nombre de questions, nous savons aussi qu’ils sont unis sur ce point essentiel : il ne peut pas y avoir de transformation révolutionnaire de la société sans que le PCF vive et se renforce.

Avec Le Manifeste les communistes ont un outil pour déverrouiller une situation bloquée depuis plusieurs années. S’ils le placent en tête de la consultation des 4, 5 et 6 octobre 2018, le Manifeste deviendra la base commune de tous les communistes. Ce sera un évènement sans précédent, source d’une nouvelle dynamique de discussion et de construction politique dans le processus d’amendement qui suivra. Ce serait la première fois depuis longtemps qu’un texte de congrès poserait les questions de manière aussi ouverte sur les choix faits depuis Martigues, le bilan de la gauche plurielle, des collectifs antilibéraux, du Front de gauche et du renoncement au candidat communiste à la présidentielle notamment. Pour la première fois aussi, notre position quant à l’Union européenne sera mise en débat sans tabou comme l’analyse de la situation internationale et des propositions précises permettant de caractériser le processus révolutionnaire que nous voulons pour notre pays.


Avec cette base commune « Pour un manifeste communiste du 21ème siècle », les communistes ont les outils pour créer les conditions d’un congrès vraiment extraordinaire, facteur de renouveau stratégique, d’unité et confiance retrouvée. Ne laissons pas passer cette chance !
Organisons dans chaque section, chaque cellule, le débat permettant d’éclairer le choix des camarades.
Continuons à signer et faire signer le texte, ainsi qu’à le faire connaître.

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machintruc
vivre pour devenir une Mark V
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   Posté le 03-12-2018 à 12:14:09   Voir le profil de machintruc (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à machintruc   

Bonjour

Je suis au PCF depuis 19 ans et ici comme le sujet est : les communistes au sein du PCF je propose donc la lecture d'un petit problème.
Un des problèmes du PCF est la non cotisation de nombreux adhérents.
C'est important, plus important que les idées.
En ce qui me concerne j'ai vécu sans aucune ressources pendant quatre années alors que j'étais membre du PCF depuis 12 ans mais j'ai toujours cotisé (en fait avec retard) puisque j'ai réglé mes cotisations des années qui manquaient (à raison de dix euros par mois) quand j'ai demandé le Rsa
Je sais que beaucoup ne cotisent pas alors qu'ils gagnent leurs vies et certains ont eut leurs logement gr[a accent circonflexe]ce à la mairie PCF de leur ville

Je ne vois pas comment on arrivera à continuer comme cela indéfiniment si on néglige cet aspect là

Certes ce ne sont pas mes 120 euros annuels qui servent le PCF mais il y a deux principes de base depuis l'origine du PCF :
penser le communisme commence par penser à payer sa cotisation
penser le communisme commence par penser à ne pas se rendre dépendant du parti par le biais des services qu'il pourrait rendre (tant par l'obtention d'un travail, d'un logement etc...) car celui qui donne est toujours en position de force sur celui qui reçoit alors que pour penser librement il faut que personne ne soit en position de force sur soi

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S.Peckinpah est J.Lelong-Ferrand en mode terreur
Xuan
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   Posté le 03-12-2018 à 13:41:29   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Juste observation, quoique les idées et les questions matérielles soient intimement liées : c'est la conviction des militants qui peut remplir les caisses d'un parti communiste et non la reconnaissance du ventre ou le copinage.
Il faut souhaiter que la classe ouvrière reprenne toute sa place dans ce parti et instaure une mentalité prolétarienne.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
DUROC
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   Posté le 03-01-2019 à 13:39:39   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

Alors, quoi de changé au P"C"F depuis qu'un signataire du texte "pour un manifeste communiste du XXI ème siècle" est devenu secrétaire général du parti révisionniste social-démocrate ?
Le débat semble clos...?!

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pzorba75
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   Posté le 03-01-2019 à 14:57:36   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Duroc, comme tout anticommuniste, la disparition du PCF te laisse seul sans adversaire et te laisse au chômage devant le vide que tu peux combler sans faux amis.
Ne te décourage pas, et affûte des arguments pour reconstruire une nouvelle organisation communiste. Le champ de ruines est libre et certaines zones restent non polluées et fertiles.
DUROC
Militant de valeur
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   Posté le 04-01-2019 à 09:57:41   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

J'avoue ne pas trop comprendre ton message, camarade.

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pzorba75
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   Posté le 04-01-2019 à 16:06:21   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Ne te tracasse pas avec le musée des affaires du parti communiste français. Il est mort et ne ressuscitera pas. Tu peux faire à ton idée, tes adversaires ont rendu armes et bagages, tes solutions n'ont plus qu'à convaincre.

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Xuan
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   Posté le 07-06-2019 à 11:26:02   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous un courrier de Gilbert Remond. Il y a des choses qui avancent dans l'appréciation sur la social-démocratie, avec une lenteur effrayante. Et la notion de socialisme reste censurée :

Pour l'instant je n'en dirai pas plus mais après lecture de cet article, il me semble que Fabien Roussel saisi en quelque mots l'essentiel de la situation. Je rajouterai seulement que nous avons besoin d'un parti révolutionnaire, d'un parti communiste qui prenne a bras le corps la question d'un changement de société, d'un changement qui inscrive clairement dans ses objectifs le capitalisme c'est a dire repose la question du socialisme, de sa construction pour jeter les bases de la société communiste.

Cela implique de revenir aux fondamentaux du marxisme, de définir un programme clair qui mette a l'ordre du jour la destruction de l'état bourgeois et l'appropriation collective des moyens de production. je pense pouvoir lire quelque chose de cet ordre dans les mots de Fabien Roussel, d'ailleurs le groupe facebook ou j'ai trouvé ce texte ne se trompe pas a sa manière, quand l'un de ses participant , partisan de la tendance Pierre Laurent écrit:


"Big-bang . Dans une longue interview à l’Huma le secrétaire général du PCF ne semble pas avoir tiré du résultat des européennes la même leçon que Ian Brossat dont il évite bizarrement de prononcer ne serait-ce que le nom.
A la veille du centenaire du Congrès de Tours, il considère que son résultat lui permet d’affirmer que « tout commence maintenant ».
J’étais délégué au 23e congrès dont le mot d’ordre « l’avenir commence maintenant » avait été inventé par mon regretté camarade Félix Damette.
Depuis le paysage politique national, européen et mondial a été bouleversé pour prendre une forme aux antipodes de cet avenir que nous souhaitions alors construire.
Un big-bang a eu lieu au profit du libéralisme mettant l’humanité au bord de l’abîme.
C’est bien à la nécessité d’un contre big-bang que toute la gauche et les écologistes sont confrontés.
C’est ce à quoi Génération.s appelle en signant le manifeste initié par Clémentine Autain et la députée communiste Faucillon.
Un appel superbement ignoré, lui aussi, par Fabien Roussel..."
.

C'est dire que la bataille interne va continuer de plus belle et que les vaincus d'hier appuyés par des force externes au parti, sont décidés a la continuer de plus belle. La lutte de classe ne désarme pas, les liquidateurs n'ont pas dit leur dernier mots, a nous de ne pas les laisser reprendre leur marche délétère vers la destruction de l'organisation communiste dont les masses ont besoin.

Gilbert


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Fabien Roussel : "Allons plus loin. La gauche se reconstruira dans l'action"


Jeudi, 6 Juin, 2019

Dans un entretien accordé à l'Humanité Dimanche, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF voit dans le scrutin des élections européennes, un « point de départ » pour le mouvement communiste, et pour la gauche qu’il appelle à l’action commune. « C’est maintenant que tout commence... ».

Quels sont, pour vous, les grands enseignements des élections européennes ?

Emmanuel Macron, après avoir siphonné les voix du PS en 2017, siphonne celle de la droite en 2019 et réussit à imposer son parti dans le paysage politique en faisant de l’extrême droite son vrai-faux adversaire. Nos concitoyens ne pourraient plus faire autrement que de choisir entre l’extrême droite et le libéralisme à la sauce américaine. C’est terrible comme situation politique, parce que les forces progressistes sont diminuées. Qu’elles soient unies ou non, elles sont affaiblies.

Les Français, à 50 %, sont restés chez eux et ne sont pas allés voter. Le Rassemblement national et Macron font chacun 5,5 millions de voix, quand 22 millions de Français ne sont pas déplacés pour aller mettre un bulletin dans l’urne. Je dénonce l’hypocrisie et la complicité de ces ultralibéraux au service de la finance qui prennent le risque de faire basculer notre pays et de le livrer à l’extrême droite. Les députés En marche ! se présentent comme un rempart contre l’extrême droite, dénoncent les dangers que représente le RN pour notre pays, mais dans les couloirs de l’Assemblée ou sur les plateaux télé, s’embrassent et cultivent leur complicité. Le RN et LaREM ont besoin l’un de l’autre. C’est extrêmement inquiétant.

Il y a aussi la politique menée par Macron…

Au lendemain de l’élection, nous tombent dessus en trois jours : la vente de Renault aux italiens ; annonce du plan social à Belfort ; et la liquidation de Whirlpool à Amiens. Évidemment que ça favorise la colère, la haine envers les puissants et les responsables politiques. Sauf que, aujourd’hui, la colère s’exprime avec un bulletin de vote RN. L’affaire General Electric est grave. Qu’il ne nous dise pas qu’il ne savait pas ! Macron a dit à son ancien conseiller, qui en est le directeur général, "attends la fin des élections pour annoncer le plan social". Ça se voit comme le nez au milieu de la figure. C’est corruption et complicités ! Ce n’est pas l’impuissance de l’État que je dénonce mais sa complicité.

Comment interprétez-vous le score décevant du PCF ?

Le principal enseignement, c’est que, lorsque les Français sont en colère, ils utilisent le bulletin RN et non celui de la gauche ou du Parti communiste. Nous devons faire l’analyse de cette situation. Comment construire les conditions pour recréer l’espoir pour que, demain, nous, la gauche, soyons la solution. Une gauche anticapitaliste, une gauche qui s’attaque au modèle économique. Une gauche qui remet en cause les logiques économiques actuelles.

Dans cette campagne, nous avons réussi à mobiliser les militants. Nous avons réussi à convaincre des soutiens très divers au-delà des rangs du Parti communiste. Beaucoup de responsables syndicaux, d’intellectuels se tournent de nouveau vers nous. Nous disposons d’une force qui est là, qui est riche et diverse. De plus en plus de gens croient, comme nous, qu’il faut profondément changer de modèle économique. C’est un acquis important de cette campagne que nous devons à notre présence à cette élection. Mais force est de constater que nous ne sommes ni rentrés dans le cœur des quartiers populaires, ni dans celui des ouvriers, des employés, des familles qui n’arrivent plus à vivre avec moins de 2 000 euros.

Pourquoi est-ce dans les catégories sociales les moins aisées que nous faisons le moins de voix ? Nous devons comprendre pourquoi et résoudre ce problème. Nous devons aller parler aux abstentionnistes et à ceux qui utilisent un autre bulletin que le nôtre, pour leur dire que c’est le système qu’il faut changer en profondeur et que le Parti communiste apporte des réponses. Il faut que l’on redevienne une force politique qui parle prioritairement au monde du travail, aux classes populaires, aux salariés, aux employés et plus globalement à tous les exploités, qu’ils en aient conscience ou pas. Le plaisir fut grand de mener cette campagne. Nous avons été fiers d’utiliser le vote communiste pour exprimer ces idées, d’aller convaincre. Maintenant, allons plus loin.

Macron veut installer le clivage "progressistes contre populistes", le RN joue les "mondialistes contre les souverainistes", la France insoumise oppose le "peuple" et l’"oligarchie", n’est ce pas la preuve que le clivage gauche-droite est dépassé ?

Je pense qu’il faut redonner du sens à ce clivage-là. Quelle gauche ?La question fondamentale, c’est comment réussir à reprendre le pouvoir sur la finance ? Les financiers et ceux qui défendent le capital agitent toutes les peurs : celle de l’extrême droite, celle de l’étranger, celle de l’avenir de la planète… Certaines de ces problématiques sont légitimes mais on ne peut pas les dépasser sans jamais remettre en cause le système. C’est donc là le cœur de la question qui est posée à la gauche. Est-ce qu’on peut trouver des points d’accord pour commencer à remettre en cause les fondements de ce système économique ?

Autrement dit remettre du contenu de classe dans le clivage gauche-droite ?

La gauche doit prendre conscience, et nous avec, que les capitalistes sont très forts. Ils ont gagné une manche ces dernières années. Nous devons l’analyser lucidement, nous mettre autour de la table et nous poser la question de comment reprendre la main. Je n’ai pas la prétention aujourd’hui d’avoir la réponse seul. Mais il faut avoir cette humilité-là. Ce que je sais, c’est que nous sommes très forts pour dénoncer les capitalistes, les financiers, ceux qui dominent. Mais beaucoup moins forts pour parler et convaincre ceux qui sont exploités, ceux qui sont dominés.

Le monde du travail est fort quand il est uni. Nous devons changer ce modèle économique pour remettre l’homme et la planète au cœur de tous les choix. Unis, nous serons plus forts pour reprendre le pouvoir sur la finance et décider de nos vies. Ce n’est pas qu’une question d’addition, c’est une question de bataille idéologique.

Dans ce contexte, la question écologique devient de plus en plus centrale…

Il faut s’adresser à la jeunesse, à ceux qui ont placé l’écologie en tête de leurs préoccupations et leur dire qu’il n’y aura pas de politique écologique sans remettre en cause le modèle économique. Le capitalisme vert, ça n’existe pas. J’ai toujours dit que cette question devait être une priorité pour nous. Le Parti communiste français, c’est l’humain et la planète d’abord. C’est clair.

La seule solution pour exprimer l’urgence écologique n’est pas le bulletin Vert. Le PCF a des propositions et un projet communiste qui répond au défi écologique et climatique. Nous devons montrer leur lisibilité et leur cohérence. C’est un problème de culture politique, de prise de conscience. Nous devons convaincre les jeunes et, pour cela, nous devons être encore plus nombreux. Nous appelons donc à un renforcement important de notre parti en nombre d’adhérents pour avoir plus de moyens humains, pour aller parler dans les lycées, les universités, les usines et les entreprises, pour convaincre de l’urgence à changer de modèle de société.

Au soir des européennes, un camarade est venu me voir et m’a dit : "C’est maintenant que tout commence." J’ai apprécié cette formule. Cette campagne est un point de départ.

En 2017, la France Insoumise ne faisait plus référence à la gauche. En 2019, les Verts ne font plus référence à la gauche et ils arrivent en tête. La notion de gauche a-t-elle fait son temps selon vous ?

Je ne crois pas qu’il s’agisse pour nous de faire pareil. La gauche, si elle est disqualifiée dans les urnes, existe toujours dans les têtes. Comme la droite, qui a bien compris que Macron pouvait devenir son nouveau poulain. Cela dit, ces élections posent un certain nombre de questions et il va falloir prendre le temps de la réflexion. Je veux prendre le temps de me poser, d’écouter, d’étudier, de parler avec les militants. Je vais entamer une tournée des entreprises pour aller à la rencontre de ces salariés du public et du privé, échanger avec eux. Pour entendre leurs mots, ce qu’ils vivent dans leurs entreprises.

Mais n’est-on pas à la fin d’un cycle, y compris pour la gauche ?

Oui, la gauche peut disparaître et il peut y avoir demain un paysage politique structuré entre l’extrême droite qui fait peur et les démocrates qui seraient les sauveurs. Ça serait terrible. Pour déjouer ce piège, il faut faire ce qu’ont fait nos anciens en 1789 ou lors la Commune de Paris, il faut se remettre à rêver d’un projet d’émancipation humaine égalitaire. Un programme, ça ne suffit pas. Il faut réussir à se projeter dans un rêve humaniste, progressiste, communiste qui redonne envie de s’engager en politique au sens noble. Pas pour une boutique mais pour un projet de société.

Allez-vous rencontrer les autres forces de gauche prochainement ?

Oui, mais ça ne réglera pas tout. C’est facile de se retrouver avec des forces de gauche autour d’un café pour se mettre d’accord ou se dire qu’on n’est pas d’accord. C’est autrement plus difficile d’aller convaincre 10 millions d’électeurs qu’il est possible de changer la société ensemble. Je l’ai dit à Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure, je suis disponible pour discuter avec tout le monde sans préalable et sans dire qu’on a une réponse toute faite.

Après, il va y avoir des élections municipales. C’est un scrutin local, que les Français aiment bien. Le mode de scrutin permet les rassemblements les plus larges. Créons les conditions partout pour faire gagner des majorités qui vont porter des idées nouvelles et produire des actes nouveaux. Des élus qui vont défendre des services publics locaux, la gratuité des transports, l’écologie… qui vont se battre pour redonner des moyens aux communes et battre la droite de Macron et l’extrême droite.

Mais la gauche, ça ne peut pas être que des alliances électorales. Comment fait-on pour empêcher la privatisation d’ADP ? Comment fait-on pour gagner un moratoire sur toutes les fermetures de services dans les hôpitaux publics ? Pour que la ligne Perpignan-Rungis, le train des primeurs, ne ferme pas ? Pour empêcher les fermetures d’usines ? C’est concret, c’est maintenant et ça change la vie des gens. On peut mener ces batailles ensemble, gagner ensemble dans le respect des identités de chaque force. "C’est dans l’action que la gauche se reconstruira."

Je pense que, aujourd’hui, il y a besoin surtout de rassembler celles et ceux qui veulent transformer radicalement la société. Il faut aller plus loin que la "gôche" avec un accent circonflexe. Produisons les idées qui vont nous permettre de sortir du capitalisme, une rupture heureuse avec la société actuelle vers une nouvelle société. Des gens qui veulent le faire, il y en a chez les insoumis, chez les Verts, chez les socialistes et chez les communistes bien sûr, mais il y en a beaucoup plus en dehors de nos partis !

Il s’agit moins d’additionner des forces politiques que d’additionner les idées, les gens et produire des actes. Quand les gilets jaunes disent que les politiques, "c’est de la merde" , et qu’il y a trop de députés. Quand j’entends des responsables syndicaux qui disent : "La politique, ça ne m’intéresse pas, j’en fais pas." C’est ça qui doit nous préoccuper. Il faut les convaincre qu’il faut qu’ils s’intéressent à la politique. Parce que d’autres le font et construisent leur avenir à leur place. Ce sera long mais c’est incontournable pour changer le rapport de forces dans notre pays. Oui, c’est maintenant que tout peut commencer.

Entretien réalisé par Stéphane Sahuc et Cédric Clérin

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
pzorba75
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   Posté le 07-06-2019 à 15:35:53   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

On sent bien que Roussel a été à l'école de Laurent (fils), très délicat avec l'union de la gauche et conservant après une n-ième déroute électorale l'espoir d'une remontée aux prochaines élections.
C'est la vieille stratégie du Front Populaire (FP) conduisant aux pleins pouvoirs à Pétain en 1940 (sans votes communistes mais avec les votes des élus socialistes du FP), à la mise en place de De Gaulle en 1958 avec l'appui des socialistes SFIO (Guy Mollet) et l'installation des 1981 des socialistes européistes et pro OTAN résultats du programme commun conduisant à Masstricht et Lisbonne pour la réintégration dans l'OTAN et les guerres américaines et dans l'euro.
Les communistes refusant l'union avec les sociaux démocrates feraient bien de regarder ce qui se passe ailleurs et rejeter pour de bon et si possible pour longtemps les alliances conduisant aux politiques désastreuses qui ont toujours suivi les succès électoraux de la "gauche unie".
Si Roussel veut un exemple des résultats de l'union de la gauche : l'élection de Moscovici devenu le cador de la Commission européenne doit suffire pour clore le sujet, sans débat!

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Plaristes
Communiste et Français !
Militant expérimenté
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   Posté le 29-11-2019 à 22:55:07   Voir le profil de Plaristes (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Plaristes   

Avec les gilets jaunes il y-a-t-il de nouvelle idée des protocoles à suivre pour faire renaître la théorie révolutionnaire?

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Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 19-05-2020 à 07:07:44   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Plaristes a écrit :

Avec les gilets jaunes il y-a-t-il de nouvelle idée des protocoles à suivre pour faire renaître la théorie révolutionnaire?

Les gilets jaunes ne développent aucune théorie, ils expérimentent des pratiques.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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