| | | | | SMT | Jeune Communiste | 138 messages postés |
| Posté le 17-05-2007 à 19:35:49
| AGEN Association Générale des Etudiants de Nanterre le 14 mai 2007 On a toujours raison de se révolter contre les réactionnaires! Un spectre hante la France, le spectre de la révolte sociale. Toutes les puissances de la vieille politique se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : la gauche gouvernementale et ses relais appellent à « rester calmes » pour préparer les élections législatives ; la droite bourgeoise taxe toute protestation d''illégitime' pour mieux en assurer la répression. La France est secouée par une vague de protestation, sans précédent après une élection présidentielle, contre la prise de pouvoir de Sarkozy. Partout dans l'Hexagone les révoltés contre l'ordre sécuritaire et inégalitaire se font entendre. De son côté, l'homme au kärcher, héraut de la France de la peur, homme de main des banquiers et des marchands d'armes prétend, du haut de ses talonnettes, « liquider l'esprit de mai 68 » traduisons : mater tout mouvement social, démolir le droit de grève et surtout annihiler la résistance populaire face à la violence d'Etat, résistance qui se lève en France dans les quartiers populaires, parmi la jeunesse déshéritée, les étudiants, les précaires et les ouvriers. Notre position sur les élections est simple : l'appel aux urnes a servi, comme d'habitude, à décapiter l'énergie de la révolte. Nicolas Sarkozy a donc été élu après plus d'un an de matraquage idéologique sur cette « absolue nécessité » que serait le vote. Plus d'un an où le discours dominant nous a invité dans l'isoloir. En réponse aux révoltes de la jeunesse des quartiers populaires les associations et partis politiques ont brandi l'inscrïption sur les listes électorales. « Seule la voix de l'urne est légitime » s'accorde à dire l'ensemble de l'échiquier politique qui a une fois de plus répété la farce de l'affrontement d' idées jumelles. Ce pseudo conflit droite gauche a été démasqué au soir du 6 mai quand Ségolène Royal a soutenu son soi-disant opposant. L'effet notable de cette « opposition » est qu'elle permet de passer à la trappe les autres questions. On a donc plus rien entendu sur les mouvements de jeunesse qui ont secoué la France depuis 2005 alors qu'il s'agit des mouvements sociaux les plus importants de ces dernières années. Cette jeunesse qui refuse d'être une génération bafouée et sacrifiée n'a pas le droit de cité car trop dangereuse pour le pouvoir en place qui n'a d'ailleurs pas hésité à jouer sur la peur de possibles révoltes pour conserver son monopole. L'enjeu pour les dominants est de diviser ceux qui doivent s'unir et d'unir ceux qui devraient être divisés (oppresseurs et opprimés). Comme toutes les élections en système capitaliste le vote est un anesthésiant puissant des luttes que le pouvoir nous présente pourtant comme l'ultime recours. Face à cette sacralisation du vote et à cette diabolisation de la révolte il faut garder à l'esprit que, seules, les luttes ont de tous temps permis de réels progrès sociaux. Les droits et acquis ne sont pas dus à un bulletin de vote mais au sang et à la sueur des gens qui ont lutté et luttent encore. A l'inverse le programme commun de la bourgeoisie se sent renforcé. Le non à la constitution européenne et les aspirations des luttes sociales ont été bafouées sans vergogne. On va jusqu'à réhabiliter le colonialisme en l'assimilant à la 'civilisation', le tout dans un climat idéologique qui rappelle les années sombres de notre histoire avec les slogans : « Travail, mérite, morale, nation ». La victoire de Sarkozy est un fait légal qu'il faudrait éviter de confondre avec la légitimité. Ce n'est pas une élection (faut-il le rappeler aux bavards de droite et de gauche?) qui a fait la Révolution Française, la Commune de Paris, les grèves de mai-juin 36, la Résistance antifasciste ou mai 68. Certes, la gauche de gouvernement a offert la victoire sur un plateau en reprenant les thèmes d'ultra droite (répression militaire de la jeunesse, flexisécurité du travail, identité nationale menacée, absence de mesures pour rendre aux salariés ce que les actionnaires leur ont volé). La gauche bourgeoise, elle aussi, n'a aucune solution à apporter à la crise du système capitaliste autre que celle de dépouiller les masses populaires et de détruire leurs droits. La bourgeoisie de gauche fait partie du problème, pas de la solution. Soufflons sur les braises des révoltes de la jeunesse! Dans cette situation, la jeunesse a trouvé dans les lycées, les facs et les quartiers populaires des lieux de révolte légitimes. Dans les universités, le mouvement dit « anti-CPE » au printemps dernier a porté les revendications de la jeunesse. La précarité grandissante des étudiants bien souvent contraints de se salarier, leurs conditions de logement désastreuses et les réformes universitaires mettant en péril leurs études et donc leur avenir ont fini de les convaincre de la nécessité de s'organiser contre les mesures de la bourgeoisie. Aujourd'hui avec l'élection de Sarkozy, la contestation se polarise encore une fois dans les facs. En effet, la menace d'un contrat unique de travail n'est pas écartée. Le renforcement de l'autonomie des universités et la sélection officielle à l'entrée des facs sont des promesses qui aggraveraient la situation des étudiants et notamment ceux issus des milieux les plus modestes. Pourtant le milieu étudiant n'est pas homogène. Un courant droitier tente d'y imposer ses idées. Lors de l'AG de jeudi 10 mai sur la fac de Nanterre, on a pu entendre ce type de propos: « Nous voulons une immigration propre! Depuis le regroupement familial, la France s'effondre! L'augmentation des frais d'inscrïption est une bonne chose! ». Les auteurs de ces propos sont des enfants gâtés du capitalisme qui surfent sur la peur du blocage pour vomir leur haine sociale contre les dominés. Cela confirme la banalisation du racisme sur nos facs que l 'AGEN dénonce depuis des années. Pour construire un rapport de forces solide, nous devons extirper ce courant . La jeunesse des quartiers populaires scolarisée ou non, salariée ou non, s'est elle aussi révoltée contre l'ordre injuste qui la frappe. Des décennies de stigmatisation, de chômage, d'exclusion et de manque de perspectives d'avenir ont eu raison de la patience des enfants d'ouvriers et d'immigrés. Dans les quartiers populaires, la police agit comme une véritable armée d'occupation. Les crimes policiers, les violences gratuites et les humiliations quotidiennes impunis sont le lot quotidien des enfants du peuple. De plus le traitement colonial des immigrés et de leurs familles, le déni des crimes coloniaux perpétrés durant les guerres de libération et le racisme sont des raisons supplémentaires légitimant la révolte pour l'égalité des droits. Ce n'est pas un hasard si le glorificateur du colonialisme et de l'impérialisme français est aujourd'hui la tête de file de la chasse à l'homme avec objectifs chiffrés : rafles de sans-papiers, interpellation de leurs enfants dans les écoles, internement administratif... Les raisons légitimes ne manquent donc pas à la révolte de la jeunesse. Pourtant, des centaines de manifestants sont réprimés et écopent de peines très lourdes prononcées par une justice d'abattage. Le but de la bourgeoisie est clair : réprimer pour faire des exemples et dissuader la jeunesse de lutter. Nous avons raison de nous révolter. Nous devons nous unir et lutter contre cette répression massive en rejoignant le front unique contre la répression. Aujourd'hui, tous ceux qui osent contester l'ordre établi ou même revendiquer leurs droits sont une cible potentielle. Nous sommes tous concernés. Pour toutes ces raisons, l'AGEN appelle à lutter et à rejoindre les mobilisations en cours. Faisons de nos facs des foyers de résistance! Démasquons ceux qui instrumentalisent la colère contre Sarkozy pour la rabattre sur la tromperie du « vote utile ». Ce n'est pas contre les seuls projets réactionnaires que nous comptons lutter. La seule issue crédible est la résistance face à un système capitaliste qui génère l'oppression, les injustices et les guerres de rapine et dont l'un des principaux porte-flingue est Sarkozy. ENSEMBLE COMBATTONS LE REGNE DES INEGALITES ET DE L'INJUSTICE! POUR UN FRONT UNIQUE CONTRE LA REPRESSION! COMBATTONS LA FASCISATION! FEDERONS LES RESISTANCES DE LA JEUNESSE!
-------------------- "Le danger de la tactique des communistes de gauche consistait en ce qu'elle menaçait de transformer le Parti, de dirigeant de la révolution prolétarienne, en un groupe de conspirateurs creux et inconsistants" JV.Staline. |
| |
| | | | | | |
|