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Xuan
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   Posté le 14-03-2022 à 06:41:46   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La ligne atlantiste dans le PCF est un reliquat de la social-démocratie laurentiste. Elle s'est déjà manifestée lors du vote parlementaire sur le "génocide au Xinjiang". Elle est réapparue lors du conflit ukrainien par la mise en sommeil de la promesse de campagne de sortie de l'OTAN.

La lutte au sein du PCF est acharnée, dans le cadre d'une propagande de guerre fascisante.
Je signale l'article de Robert Kissous, il doit être replacé dans le cadre de cette lutte de ligne :

https://blogs.mediapart.fr/rk34/blog/130322/le-revelateur-ukrainien


Edité le 14-03-2022 à 11:07:00 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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   Posté le 05-02-2023 à 19:00:50   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Macron s’en va-t-en-guerre par Lydia Samarbakhsh (PCF)

4 FÉVRIER 2023

https://histoireetsociete.com/2023/02/04/loi-de-programmation-militaire-macron-sen-va-t-en-guerre-par-lydia-samarbakhsh-pcf/

Il faut saluer ici le premier texte, à ma connaissance, de Lydia Samarbakhsh, responsable du secteur International du PCF, qui de fait n’intervienne pas en caution des bonnes œuvres de l’OTAN. Le style direct et clair est lui-même inusité. Le Mouvement social, le vote des communistes en faveur du renouvellement du choix du 38 e Congrès, l’engagement de Roussel en faveur de Cuba, de la paix a t-il produit un miracle ? Le fait est que ce texte fait une critique tout à fait pertinente de l’intervention de Macron en matière de “défense nationale” et en fait de “défense” nous transforme en belligérants. La critique de la guerre, qui ne se déclare plus et dépend de fait des caprices présidentiels donne un contexte plus fondamental à la vague exigence des parlementaires communistes proposant un débat sur l’envoi d’armes létales à l’Ukraine. Comme seuls les sociaux démocrates, jouant au radicalisme, peuvent croire que des élus, des parlementaires, privés d’un parti communistes peuvent avoir une perspective révolutionnaire, au lieu de s’employer à renforcer le parti, voir les positions du PCF, au delà des errances des élus est la principale tâche du Congrès, comme de définir le degré d’autonomie des dits élus. Il y a là l’affirmation de principes un peu plus assurés, un début de prise de position ne renvoyant pas seulement à une ONU, dont on connait les limites en matière de paix, comme de “neutralité”. On peut regretter que le secteur international tel qu’il est puisse apporter plus, mais est-ce que les communistes de toute obédience, la gauche telle qu’elle est en France sont capables d’impulser un mouvement de la paix à la hauteur des urgences? Rien n’est moins sûr, pourtant il y a un bougé dans le bon sens et comme nous n’avons rien d’autre en magasin que ce que nous sommes, il faut saluer tout ce qui va dans le sens d’une prise de conscience et de l’action, ce texte en fait partie. J’espère qu’il connaitra une certaine audience auprès des militants préparant le Congrès. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociété

Ces 413 milliards d’euros budgétés doivent servir en premier lieu, et c’est le plus grave, à l’« adaptation » de la force de frappe nucléaire dont le budget, déjà énorme, risque d’atteindre des sommets inégalés”……Il s’agit aussi – c’est important – de « doubler la réserve opérationnelle » pour renforcer l’armée d’active et d’organiser une « montée en puissance d’unités nouvelles de réservistes ». Il promet, dans cet ordre d’idées, un « service national universel (permettant) de disposer d’une jeunesse parée à tous les périls ». ……” Emmanuel Macron entend bien préparer la France à la guerre en en appelant, en outre, à une « mobilisation civile (…) inséparable de l’effort militaire » par une « série de lois d’actions concrètes, de mobilisation de la nation tout entière ».
Lydia Samarbakhsh : « L’Otan pousse ses membres à un surarmement ...
Lydia Samarbakhsh, responsable du secteur international

https://www.pcf.fr/loi_de_programmation_militaire_macron_s_en_va_t_en_guerre

INTERNATIONAL COMMUNISTES Publié le 01/02/2023 par PCF

À l’occasion de la cérémonie de vœux aux armées, le 20 janvier dernier, Emmanuel Macron a brossé devant elles, « tout autant que devant la nation tout entière » dont il appelle à la « mobilisation », les grandes orientations qu’il entend devoir être prises en matière de défense nationale dans le cadre européen et mondial. L’ambition affirmée est de parachever la transformation de nos armées pour « gagner la guerre avant la guerre ».

Nulle part il ne sera question de paix, de prévention politique et diplomatique des conflits, de résolutions politiques des enjeux économiques et sociaux ou écologiques aux sources de tensions régionales ou internationales dans le long discours qui détaille l’emploi prévu du budget de 413 milliards d’euros pour la période 2024-2030 – une augmentation historique : le double de la période 2014-2017 – inscrit dans la future loi de programmation militaire (LPM), qu’il définit en soi comme un « projet de souveraineté nationale » (entendue comme la sauvegarde d’intérêts propres articulée à une prétention hégémonique).

D’une LPM de « réparation » (les objectifs de la période 2019-2024) à une LPM de « transformation », aujourd’hui, afin d’« avoir une guerre d’avance », les éléments de langage du Président de la République sont graves et inquiétants.

Partant du principe que, désormais, « une guerre ne se déclare plus » – présupposé discutable –, il est question de « ne jamais être en retard d’une guerre, ne pas chercher à gagner intellectuellement le conflit précédent, mais permettre au pays d’être prêt pour celui qui peut venir. » Le prisme idéologique et politique du Président et chef des armées est que la guerre vient et qu’il convient – non de l’empêcher, mais d’y être préparé : « Il faut gagner le temps qui nous sépare du conflit de demain. » Certes, la mission dévolue à la défense nationale est la protection des populations et du territoire national, métropolitain et ultra-marin, en étant parée à toutes les éventualités (et cela nécessite d’y travailler) ; mais, ici, il s’agit plus vraisemblablement de parfaire aussi les capacités de projection extérieure de nos forces armées au moment où un même tournant est pris, par exemple, par l’Allemagne en Europe ou le Japon en Asie.

Le discours du 20 janvier s’appuie sur le cadre politique dressé dans la Revue nationale stratégique (RNS) de novembre dernier : « La fracturation de l’ordre mondial, porteuse d’enjeux et de risques pour notre liberté, » a conduit, « dès 2017, la France à réinvestir dans ses armées, à déployer une stratégie française et européenne de souveraineté face à un bouleversement des équilibres mondiaux » . Pas le temps, nonobstant, pour le chef de l’État de tirer un bilan critique des premiers résultats de cette orientation.

« Inscrite dans la boussole stratégique de l’UE » et le « concept stratégique de l’Otan », la stratégie française viserait à « renforcer le rôle de puissance d’équilibre (…) moteur de l’autonomie européenne » que jouerait notre pays. Au regard du déroulement des événements dans la guerre en Ukraine, il y a de quoi interroger une telle conception. D’abord, de quel équilibre parle-t-on ? Équilibre au sein de l’Otan ? Équilibre au sein du Conseil de sécurité des Nations unies ? Équilibre comme arbitre impartial international, neutre, hors des logiques de bloc qui s’installent ? Ensuite, parce qu’elle prolonge la subordination à l’Otan (« un allié fiable », précise E. Macron – « comme en Afghanistan ? », est-on tenté de lui demander) ; parce qu’elle s’inscrit dans la logique, éculée, de puissances, qu’elle évoque une « autonomie » européenne toute relative, c’est un euphémisme, vis-à-vis des États-Unis et de l’Alliance atlantique qu’ils ont forgée pour servir leurs intérêts hégémoniques. Enfin, parce que cette vision nie les réelles exigences de transformation de l’ordre international. C’est, au fond, grimer les matadors alors qu’on est pétri de résignation.

Ces 413 milliards d’euros budgétés doivent servir en premier lieu, et c’est le plus grave, à l’« adaptation » de la force de frappe nucléaire dont le budget, déjà énorme, risque d’atteindre des sommets inégalés et aller à l’encontre de nos engagements internationaux, notamment au titre du Traité de non-prolifération (TNP) ; puis servir au perfectionnement de nos capacités autonomes de renseignement, « à la maîtrise de l’empreinte et de la durée de nos opérations lointaines » en renforçant les forces spéciales françaises, « à passer à une capacité d’action dans des environnements contestés, face à des adversaires aguerris, technologiquement redoutables » , à la cyber sécurité, à l’interopérabilité, au spatial et aux capacités navales.

Il s’agit aussi – c’est important – de « doubler la réserve opérationnelle » pour renforcer l’armée d’active et d’organiser une « montée en puissance d’unités nouvelles de réservistes ». Il promet, dans cet ordre d’idées, un « service national universel (permettant) de disposer d’une jeunesse parée à tous les périls » . Car, oui, Emmanuel Macron entend bien préparer la France à la guerre en en appelant, en outre, à une « mobilisation civile (…) inséparable de l’effort militaire » par une « série de lois d’actions concrètes, de mobilisation de la nation tout entière ».

Enfin, il va s’agir de renforcer les forces dites de « souveraineté » en outre-mer, pour y renforcer la défense de ces territoires sur laquelle E. Macron insiste à maintes reprises dans ses propos, alors que l’État dont il est le chef n’est même pas capable d’y assurer des services publics et des conditions de vie décentes pour tous.

Notre pays doit par conséquent, selon lui, et le mouvement est amorcé – nous avons eu raison de le pointer en mars 2022* – se doter, c’est l’objectif stratégique n° 3 de la RNS, d’une « économie de guerre » – « notre horizon collectif » , précise le Président – en accélérant les cadences de production et en augmentant les volumes dans l’armement et, de fait, en réduisant, les dépenses publiques dans les autres domaines de compétence de l’État.

Le président Emmanuel Macron fera ce qu’il faut pour obtenir un large accord au Parlement en faveur de cette LPM en jouant de la fibre nationaliste – de la peur ( « être prêts à des guerres plus brutales, plus nombreuses et plus ambiguës » ) et d’une fierté mal placée. Le piège est tendu : « C’est le prix de la sécurité de nos enfants, c’est le montant de notre rang à tenir, de nos valeurs à défendre, d’un long récit de gloire et de liberté dont il nous faut écrire les prochains chapitres. » Dans sa lancée, le chef de l’État, s’appuyant notamment sur l’exemple de la force Takuba au Sahel et passant outre ses échecs, affiche l’ambition pour la France « d’être en mesure d’agir avec les Européens, à l’intérieur ou hors de l’Otan » , et « d’assurer, si nécessaire, le commandement d’opérations d’ampleur » .

Tout ici parachève une autre transformation, celle de la défense, des forces armées en projet politique en soi. Ces « changements » vers une société guerrière, E. Macron les veut durables et « irréversibles ». Si aucune initiative n’est prise dans les semaines à venir par les forces de gauche, les organisations syndicales et associatives, les artisan·e·s d’une culture de paix, pour porter en débat, dans le pays, l’analyse de l’état du monde et une remise en cause des orientations et choix présidentiels, il est à parier qu’Exécutif et sa majorité, solidement aidés de la droite et de l’extrême droite, fabriqueront du consensus à coups de rouleau-compresseur idéologique et politique.

Ce n’est pas un débat de spécialistes mais les généralités n’y suffiront pas. La violence guerrière est là, les inquiétudes, légitimes, sont fortes. Il n’y a pas de statu quo possible, mais l’orientation de nos choix en France peut soit contribuer à plus d’instabilité et d’insécurité humaine et globale, soit contribuer à y apporter des solutions de fond pérennes.

1 - Dans un contexte de surmilitarisation des relations internationales, la fuite en avant militaire – sans objectif politique bien net, hormis l’ambition de domination – est-elle non seulement la réponse à la résolution des conflits en cours mais aussi un mode de traitement des sources de conflits (mise en concurrence des peuples, logiques impériales et hégémoniques, accaparement des richesses et ressources, explosions des inégalités socio-économiques) ? Et, en Europe, à quels objectifs politiques répond la recherche d’une victoire militaire en Ukraine contre la Russie ? Et en quoi cela servirait-il les exigences de paix des peuples européens, ukrainien et russe compris ?

2 - S’il ne peut faire de doute qu’une force de défense nationale ne peut remplir sa mission que bien équipée, bien préparée, bien organisée et encadrée, de quelles marges réelles d’autonomie, voire d’indépendance nationale, dispose-t-elle, tant qu’elle se trouve insérée à l’Otan et que les accords de coopération militaire ou partenariats stratégiques bilatéraux obéissent à des visées stratégiques définies en dehors d’elle ?

3 - Les enjeux sociaux, sanitaires, climatiques et environnementaux à l’échelle globale trouveront-ils des réponses dans l’action militaire ou dans le déploiement de coopération et de solidarités internationales historiques, jalons d’un nouvel ordre international ?

4 - Enfin, le déclenchement de la guerre en Ukraine par V. Poutine a mis en lumière l’obsolescence de la dissuasion nucléaire. Celle-ci n’empêche pas les guerres, au contraire elle en renforce les risques de catastrophe généralisée. Il existe une chance inédite à saisir pour la France, avec le Traité international d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), d’imprimer un mouvement de dénucléarisation multilatérale.

Partout où elles et ils interviendront, les communistes démontreront l’urgence et la possibilité d’une sécurité humaine globale ; car lui ouvrir la voie, ne serait-ce pas là, pour notre pays, vraiment « tenir son rang » ?

Lydia Samarbakhsh
Responsable du secteur International


Edité le 05-02-2023 à 19:07:19 par Xuan




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Le verre à moitié plein celui de l’engagement du PCF en faveur de la paix


https://histoireetsociete.com/2023/02/06/le-verre-a-moitie-plein-celui-de-lengagement-du-pcf-en-faveur-de-la-paix/#comment-8241

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Oser la paix ! par Franck Marsal

7 FÉVRIER 2023

https://histoireetsociete.com/2023/02/07/oser-la-paix-par-franck-marsal/

Franck Marsal donne un cadre au débat que nous avons souhaité ici à propos de l’intervention de Fabien Roussel dans le JDD sur la paix. Il nous présente également l’initiative qu’ont animée des personnalités de la direction nationale du PCF et des militants de ce parti en appelant à un positionnement différent sur les relations internationales, sur la paix et sur le socialisme, tout en se situant résolument dans le courant majoritaire de la base commune. Ce texte de Franck, qu’appelait mon analyse de l’intervention de Fabien Roussel au JDD, dit qu’Histoire et société va contribuer à la discussion et à l’approfondissement de cette base commune. Histoire et société connait une croissance continue de son lectorat au plan international en particulier et a réussi jusqu’ici à être un lieu d’intervention de “tendances” très diverses à partir d’une conception commune de la paix dans la justice. Ce qui se passe au PCF, comme d’ailleurs la montée des luttes en France et dans le monde, fait partie d’un renouveau internationaliste. De cette nouvelle étape du congrès que les communistes ont choisi de mener dans la sérénité mais sur le fond, il y a beaucoup à attendre pour tous. Nous relayons donc volontiers ces débats, ce que nous demandons c’est que les interventions soient argumentées et que les insultes, les affirmations de principe sur tel ou tel, ne tiennent pas lieu d’analyses et de propositions. Nous n’avons que trop souffert de ces mœurs-là, pendant plus de vingt ans, la social-démocratisation du parti s’est accompagnée de censures, de rumeurs et du refus d’entendre les arguments que l’on frappait du sceau infamant de “stalinisme”, en évitant dans le même temps un véritable examen critique de notre histoire pour accepter celle des capitalistes et de l’UE créant un équivalent entre communisme et nazisme. Ce fut un appauvrissement théorique et politique qui a frappé de la base au sommet les communistes, il a contribué à l’effacement du parti, à sa rupture avec le monde du travail. Il faut du temps pour opérer la reconquête et chacun doit faire la preuve de sa volonté de construire le parti dont la classe ouvrière, le monde de la création, la jeunesse et toutes les formes d’émancipation collective et individuelle ont besoin en relation avec le génie propre de notre peuple que Marx définissait comme celui de la lutte des classes. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société )


Macron et les classes dirigeantes occidentales ont pris le parti de l’escalade, de la guerre, du surarmement. Mais désormais, face à eux, de plus en plus de voix appellent au contraire à des initiatives de paix.

Hier, dans le JDD, Fabien Roussel appelait à “Éviter l’escalade guerrière en Ukraine”, une prise de position qui démontre une prise de conscience des dangers de la situation. Nous avons publié hier sur ce blog cette contribution. Dans un communiqué du 27 janvier, le Mouvement de la Paix appelle à “renoncer à l’envoi d’armes lourdes, abandonner l’idée de livrer des chars de combat, travailler de concert avec l’ONU pour aider les parties à mettre fin à ce conflit insensé et injustifié sur la base de la charte des Nations Unies et du droit international (https://www.mvtpaix.org/wordpress/la-france-doit-dire-non-au-choix-insense-de-lescalade-militaire-en-ukraine/)” . Du 24 au 26 février prochain, le collectif national En Marche Pour La Paix appelle à contribuer partout en France, les 24 et 25 février 2023, à la mobilisation mondiale en faveur de la Paix en Ukraine (https://www.mvtpaix.org/wordpress/appel-du-collectif-national-en-marche-pour-la-paix-pour-les-journees-mondiales-daction-des-24-et-25-fevrier-2023/). Enfin, le 2 février dernier, le collectif “Oser la paix” a organisé un débat en ligne regroupant des intervenants de premier niveau sur le sujet, dont notamment :

Marie Christine Burricand, membre de l’exécutif national du PCF,
Patrick Straat, président de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC),
Alain Rouy, secrétaire national du Mouvement de la Paix,
et de nombreux autres intervenants. Nous relayons ces interventions à la fin de cet article.

Cette question de la Paix, et celles indissolublement liées de l’impérialisme et de l’évolution de “l’ordre mondial” sera une des questions clés du prochain congrès du PCF. Au delà de la multiplications des prises de positions et des initiatives, la clarification d’un certain nombre de points sera nécessaire pour parvenir à agir efficacement pour la paix et à contrer l’escalade militaire et guerrière.

Relisons attentivement en particulier l’intervention de Fabien Roussel dans le JDD, Il y a une inflexion, c’est vrai, l’intervention est forte et elle vise clairement le choix fait par les pays occidentaux de lever le tabou de la fourniture de chars d’assaut modernes, en grand nombre (plusieurs dizaines) et pour certains de facture allemande (les “Léopards”) ce qui réveille de sombres et lourds fantômes. C’est donc à juste titre que Fabien Roussel déclare clairement “Alors que depuis quelques semaines, les tabous sautent, les uns après les autres, jusqu’à l’annonce de livraisons de chars, avant peut-être celle d’avions de combat, ou de missiles à longue portée, il nous semble important de rappeler notre volonté de ne pas devenir cobelligérants” .

Cependant, il faut aussi dire clairement : l’escalade est dans la nature profonde de la guerre. Clausewitz, le grand théoricien allemand des guerres napoléoniennes, en avait fait un de ses enseignements majeurs. Pour lui, la guerre pousse toujours à aller plus loin, à faire le pas de plus pour gagner. Parce que perdre, c’est tout perdre, chacun fait le pas de plus nécessaire pour renverser la situation et l’escalade est inévitable. Clausewitz appelle cela la “montée aux extrêmes”. Ainsi, l’OTAN considère que la défaite ukrainienne serait la sienne, et que c’est pour lui inacceptable. On commence donc par livrer des drones, former des soldats, puis on apporte des canons et mortiers, aujourd’hui des chars d’assaut, demain effectivement des avions, et peut-être ensuite des soldats, voire des armes de destruction massive.

C’est pourquoi arrêter l’escalade nécessite de s’opposer clairement à toute livraison d’armes à un pays en guerre, quel qu’il soit, conformément d’ailleurs aux engagements internationaux. Il n’y a pas de seuil, en dessous duquel livrer des armes à un pays en guerre serait acceptable, alors qu’au dessus ce serait dangereux. Toute livraison d’arme est une marche de plus, une marche de trop dans l’escalade guerrière. Comment prétendre être pour la paix, et livrer des armes pour gagner la guerre. C’est incohérent.

En premier lieu, il faut donc revoir notre positionnement global dans ce conflit. Prendre parti, vouloir la victoire d’un camp contre l’autre, c’est inévitablement devenir, tôt ou tard “cobelligérant”. Prétendre le contraire est intenable.

C’est pourquoi je préfère la manière dont les choses sont formulées par le mouvement de la paix (https://www.mvtpaix.org/wordpress/la-france-doit-dire-non-au-choix-insense-de-lescalade-militaire-en-ukraine/) et dans l’appel du collectif pour la paix (https://www.collectifpaix.org/nous/#signataires) par ailleurs aussi signé par le Parti. L’objectif n’est pas la victoire d’un camp, mais la victoire de la paix, l’arrêt de la guerre, l’arrêt des centaines de morts quotidiens (notamment côté ukrainien), l’arrêt des bombardement, la recherche d’un compromis, en tous cas d’un cessez-le-feu : “La seule issue possible c’est l’arrêt des combats et la construction d’une solution diplomatique et négociée dans le cadre des institutions internationales et dans le respect de la Charte des Nations unies.” (Appel du collectif pour la paix).

Dans cet appel, il n’y a pas de logique “victime / coupable”. Dans le 1er texte, deux phrases évoquent “l’agression” russe et la solidarité avec l’Ukraine, mais pour le reste, ce sont deux textes qui permettent un large rassemblement, en faveur de l’arrêt du discours guerrier et le remplacement de la logique d’escalade par la logique du dialogue et de la recherche de solution. Le collectif appelle à se mobiliser “pour qu’en Ukraine et partout dans le monde prévalent des cessez-le-feu et l’engagement de négociations pour des solutions politiques dans l’intérêt des populations. La paix, la coopération et l’amitié entre les peuples sont nécessaires pour faire face aux défis actuels, arrêter la course aux armements et mobiliser les ressources du monde entier pour la justice, la solidarité et la transition écologique.“

La différence est claire : il n’est pas question ici de chercher à juger, à ériger l’un en victime, l’autre en coupable. Le conflit est là. C’est un drame pour tous. Il faut l’arrêter et chercher des solutions. On sort complètement du discours guerrier, de tout discours qui légitimerait la violence. On sort de la logique “victime / coupable” et de la logique de “légitime défense”, une expression que je suis peiné de retrouver dans le JDD sous la plume de notre secrétaire national. Considérer que dans un conflit, il y a une victime et un coupable, et considérer de surcroît qu’il faut aider celui que nous désignons comme victime à obtenir justice par lui-même sur le terrain militaire, c’est se placer sur un terrain qui ne peut aboutir qu’à l’escalade, jusqu’à ce que les choses soient tranchées sur le terrain de la guerre.

Il ne me semble pas que, d’une manière générale, nous appelions les gens à se faire justice eux-mêmes par l’usage de la violence et nous devrions savoir pourtant que, dans les situations complexes, chacun voit facilement dans l’autre l’agresseur et en lui-même, la victime. On ne peut pas contester, d’ailleurs, j’y reviens ci-après, que les populations du Donbass ont aussi quelques raisons de se considérer comme victimes du gouvernement de Kiev, qui a abondamment bombardé, depuis 2014, les populations civiles du Donbass.

De fait, si on dit que “ notre soutien ne doit pas se réduire à la seule dimension militaire “, c’est qu’on admet néanmoins (par acceptation de la logique “victime / coupable”) que nous devons soutenir l’Ukraine par des moyens militaires. A nouveau, à partir de ce moment, on est inévitablement dans l’escalade comme nous l’avons vu dans tant de conflits dans l’histoire : il faut soutenir militairement le gouvernement de Kiev, qui veut “la victoire”, donc, aujourd’hui, il faut des tanks de combats par dizaines, demain il faudra des avions et après-demain des soldats, sans parler du risque d’escalade nucléaire. C’est une voie sans issue, car nous devons également constater que de son côté, le gouvernement russe bénéficie d’un large soutien de sa propre population, que l’envoi d’armes occidentales ne font que renforcer. A l’escalade répondra toujours l’escalade, jusqu’aux (pires) extrêmes.

Nous sommes la France, un pays qui a un lourd passé colonial, qui a joué un rôle catastrophique dans le déclenchement de la 1ère guerre mondiale et un rôle inconstant et trouble (pour dire les choses a minima) face à la montée du nazisme puis dans la seconde guerre mondiale. Un pays qui dispose de l’arme atomique et d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU. Nous avons de surcroît joué un rôle également trouble dans toute la période précédent ce développement du conflit, en cosignant par deux fois les accords de Minsk sans jamais inciter concrètement le gouvernement de Kiev à les appliquer. Les différents gouvernements français ont leur part de responsabilité dans le long pourrissement de cette situation.

Le véritable rôle positif que peut jouer la France est de cesser d’être le “petit caniche” des américains et des allemands. Notre ambition de communistes doit être que la France joigne sa voix aux grands pays du monde qui ont choisi – comme vient de le faire le président brésilien Lula – la neutralité, la position de médiateur et l’appel à la négociation. Cela suppose d’arrêter de prendre systématiquement parti, diplomatiquement, politiquement, médiatiquement et militairement pour l’un des combattants.

La deuxième clé qui nous est nécessaire pour ouvrir une voie de paix, c’est d’interroger la notion (communément employée) de “peuple ukrainien”. Il est évidemment plus facile de susciter la sympathie pour le “peuple ukrainien” que pour son gouvernement corrompu. Mais, lorsque Fabien l’évoque en parlant des “droits nationaux inaliénables du peuple ukrainien“, de quoi s’agit-il et de quel peuple parle-t-on ?

Cette expression pose problème. Si la Catalogne, qui a fait un référendum pour son indépendance, poursuit dans cette voie et que les choses s’enveniment … que signifierait alors l’expression “les droits inaliénables du peuple espagnol” ? Même chose avec l’Écosse, ou avec la Nouvelle Calédonie. La France est un état souverain et la Nouvelle Calédonie fait juridiquement partie de la France. C’est “l’intégrité territoriale de la France” au sens de la Charte des Nations Unies. Pense-t-on résoudre la question calédonienne ou la question catalane avec cette seule formule des “droits inaliénables du peuple français” et des “droits inaliénables du peuple espagnol” ? En faisant de cette “intégrité territoriale” un droit “inaliénable du peuple français” ? Il ne me semble pas que telle soit notre position.

Dès lors qu’on parle de “Peuple ukrainien”, on fait l’impasse sur la situation réelle de ce pays, telle qu’elle s’est développée depuis la destruction de l’URSS et envenimée à partir de 2013. Ce fut, d’abord, une situation de conflit interne intense, dégénéré en sécession (de la Crimée d’abord, puis du Donbass) et en guerre civile puisque, d’emblée et avec le soutien de l’OTAN et de l’Occident, le gouvernement de Kiev a choisi d’employer la force, plutôt que le dialogue avec ses propres régions.

Pour un habitant de Donetsk ou de Lougansk, que signifient “les droits inaliénables du peuple ukrainien” ? Durant 8 ans, ce fut le droit de subir des bombardements quotidiens et, lorsque des territoires furent repris, de subir l’ukrainisation forcée et des actes de vengeances et des crimes de guerre qui sont bien documentés par les agences internationales, mais jamais repris par les médias français et dont nos compatriotes sont dans l’ignorance totale : arrestations arbitraires, exécutions sommaires, tortures, dont s’est notamment rendu coupable le tristement célèbre bataillon Azov.

Dans la solution diplomatique à laquelle nous appelons, l’ensemble des populations civiles doivent être protégées, y compris celles du Donbass et des régions russophones de l’Ukraine. Aucune solution sérieuse n’est envisageable si cette protection n’est pas sérieusement garantie.

Pour aller plus loin sur la compréhension de cette période et de ses enjeux, voici les principales vidéos du débat du 2 février :

Intervention de Marie-Christine Burricand :
https://histoireetsociete.com/wp-content/uploads/2023/02/1-VIsio-paix-mcb.mp4
Les autres vidéos sont accessibles sur le site : https://oserlapaix.fr/Un-debat-riche-pour-la-paix

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   Posté le 30-03-2023 à 23:09:31   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Les raisons d’espérer mais aussi celles de désespérer…

30 MARS 2023

https://histoireetsociete.com/2023/03/30/les-raisons-desperer-mais-aussi-celles-de-desesperer/

Disons d’abord les raisons d’espérer, il y a un réveil du PCF face aux manipulations de l’histoire. A ‘Assemblée Nationale à l’ordre du jour de l’appui de l’escalade de la guerre on a tenté de manipuler la mémoire de l’Holodomor, cette famine que les néo-nazis Ukrainiens veulent attribuer à la volonté de Staline. Si ces famines ont été une constante de l’empire tsariste et si elles touchaient d’autres zones de la Russie, premièrement les attribuer à la volonté de Staline est désormais nié par tous les historiens. Une des caractéristiques de l’Union soviétique a été au contraire de les vaincre. Il faut de ce point de vue relire et écouter tout ce qu’Annie Lacroix-Riz a écrit sur le sujet et les nombreuses références faites en particulier aux historiens anglo-saxons qui ont contribué à ce que l’histoire en tant que discipline scientifique n’ose jamais défendre cette fable.

Voici un document parmi d’autres de Madame Annie Lacroix-Riz https://blogs.mediapart.fr/jcg/blog/211110/holodomor-une-campagne-anti-sovietique

Qu’il y ait eu cette manipulation à l’assemblée nationale prouve à quel point la lâcheté de cette non représentation nationale ne se limite pas au 49.3 pour faire taire les peuples et imposer des contre vérités pour mieux les entraîner vers la misère et la guerre. L’Holodomor (extermination par la faim), “c’est l’histoire d’une barbarie organisée” et “l’utilisation de la famine comme une arme politique”, a plaidé sa première signataire, la députée Renaissance Anne Genetet. Elle a ponctué son intervention d’un “Vive l’Ukraine libre”, en présence de l’ambassadeur d’Ukraine en France. Le texte avait été co-signé par des membres de sept des dix groupes politiques de l’Assemblée, à l’exception des groupes La France insoumise (LFI), communiste et Rassemblement national (RN). Les Insoumis n’ont pas pris part au vote, estimant qu’il y avait des doutes sur le caractère génocidaire de ces événements au regard du droit international. “Nul ne peut nier la réalité du crime” mais “s’agissait-il d’exterminer le peuple ukrainien en tant que tel ?”, a demandé le député LFI Bastien Lachaud, ce qui serait risible si ce n’était tragique. Les communistes sont les seuls à avoir voté contre, considérant que les parlementaires n’étaient pas légitimes pour se substituer aux historiens et aux juges. “Nous refusons de contribuer à la politisation des enjeux de mémoire et d’histoire”, a expliqué le député Jean-Paul Lecoq.

Cela fait partie de la renaissance du parti communiste qui en ce moment s’illustre par des positions au plan interne qui visent à aider le mouvement contre la loi sur les retraites sans prétendre corseter les initiatives syndicales par des ambitions politiciennes. La présence du parti communiste représente non seulement de la combativité mais aussi la dignité de ceux qui ne combattent pas pour eux-mêmes. Les communistes peuvent se tromper et je n’ai jamais manqué de dire mon opinion, mais ils sont honnêtes et soucieux de ce qu’ils estiment les intérêts populaires, ceux du pays, de sa souveraineté et respectueux du savoir et de la création. S’il leur reste à évoluer sur le plan international, le PCF a néanmoins adopté une position de défense de la paix et des négociations qui le conduit à évoluer dans le bon sens. C’est un processus. Nous avons un besoin urgent de ce parti-là parce que c’est le seul qui soit capable de surmonter ce sac de chats sauvages déchirés par des divisions sans objets, des forces d’inertie incapables d’assumer les engagements militants qu’ils prennent qui détruisent les associations et les transforment en groupes croupions déchirés par les vendettas absurdes dans lesquels les questions de personne prennent le pas sur l’action. (1) Je suis de plus en plus convaincue que nous avons tous besoin de contribuer à la renaissance de ce parti et de sa capacité à recréer non seulement une perspective politique mais les conditions d’un militantisme efficace et apaisé. Tout reste à faire mais il n”y a pas d’autre issue.

Danielle Bleitrach

(1) Au titre de cette situation, nous ne pouvons que constater que tout a été fait par rumeurs, haines, divisions, incapacité à assumer les tâches acceptées pour que le cercle de solidarité autour de Cuba que nous avons créé à Marseille vive, donc en ce qui concerne Bernard Genet et moi-même, nous sommes au regret de vous annoncer qu’il n’y a plus à ce jour rien de prévu. En ce qui me concerne, j’ai tout subi, les lettres de délation à la direction de France Cuba, les délires paranoïaques individuels, les embuches des directions groupusculaires et politiciennes toutes tendances confondues, et surtout l’incapacité à assumer les tâches dans lesquelles on s’est engagé, à 85 ans je renonce à assumer ce qui relève de la pathologie d’une société en crise et tant qu’il me restera la force d’alimenter avec votre aide et la collaboration PERMANENTE de Marianne ce blog nous agirons grâce à cet outil.

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