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 la collaboratrice du Siècle

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Xuan
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   Posté le 09-12-2010 à 00:28:22   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Le Club Le Siècle

Ce club a été créé en 1944 par Georges Bérard-Quelin afin de rassembler les membres de la classe bourgeoise française soigneusement cooptés avec une forte connotation maçonnique : politiciens et ministres (dont nombre de socialos), grands patrons, hauts fonctionnaires, magistrats et journalistes, comme Jacques Attali, Arlette Chabot, Emmanuel Chain, Jean-Marie Colombani, Michèle Cotta, Olivier Duhamel, Michel Field, Franz-Olivier Giesbert, Odile Jacob, Philippe Jaffré, Laurent Joffrin, Serge July, Bernard Pivot, Patrick Poivre d'Arvor, Alain-Gérard Slama, Anne Sinclair, Marc Tessier.

Georges Bérard-Quelin, journaliste radis rose méconnu du grand public fut secrétaire de rédaction au journal « La France au travail » né sous Vichy au cours de l'été 1940, pour remplacer le quotidien communiste L'Humanité, et qui servait de relais à la propagande nazie. Evincé par un proche de Laval, il rejoint fin 1942 le réseau de résistance Espoir de France constitué de hauts fonctionnaires et de politiciens comme Charles Hernu, son ami Franc-maçon.

Il fonde également la Société Générale de Presse (SGP), qui publie des lettres d’informations confidentielles « destinée aux décideurs et à leurs collaborateurs dans les domaines de la politique, de la haute administration, de l’économie, de la finance, des médias et de la publicité ».
[voir « Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours » ].

Un hommage appuyé de la bourgeoisie…

En prenant la présidence du club Le Siècle au 1er janvier 2011, Nicole Notat reçoit l’hommage de ses pairs.
Elle y remplacera Denis Kessler, PDG du réassureur SCOR sauvé on ne sait trop comment de la faillite, et promoteur au CNPF des retraites par capitalisation et du démantèlement des acquis sociaux.
Elle y trônera entourée des comparses Olivier Duhamel, Henri Loyrette, président du musée du Louvre, Marc Tessier, ancien président de France Télévisions, et Etienne Lacour, directeur de la rédaction de la Société générale de presse.

…pour services rendus à la classe capitaliste

Cette intromission (ou introduction, mais s’agissant d’une courtisane du patronat on évitera les équivoques éculées) dans le saint du saint de l’intelligentsia bien pansante méritait bien un coup d’encensoir biographique.

Nicole Notat commence sa carrière de jaune aux côtés des saboteurs Tony Trogrlic et André Robert dans la grève des mineurs de Longwy.

Tony Trogrlic la propulse à la Commission exécutive et au Bureau National de la CFDT en 1982
En 88, devenue Secrétaire Générale adjointe chargée de la politique revendicative, de la négociation collective et du temps de travail, des relations intersyndicales et de l'égalité entre hommes et femmes, elle tend une perche au service minimum du socialo Rocard en préconisant des négociations sectorielles.


En 92 elle devient secrétaire générale de la CFDT en déboulonnant Jean Kaspar et prend la Présidence du Conseil de l’Unedic, en alternance avec le CNPF/MEDEF.
Désormais la CFDT a donné suffisamment de gages au patronat pour évincer FO, qui détenait ce poste depuis sa création en 1959.

De septembre 1994 à septembre 1996 elle devient Secrétaire du Conseil d'administration de l'UNEDIC.
En 1995 elle appuie la CRDS et le plan Juppé. Cette réforme de la sécu qui reprenait point par point ses propres préconisations (et celles des socialos), avait été soutenu aussi par une centaine d’experts « de gauche » comme Pierre Rosanvallon, Alain Finkielkraut, Bernard Brunhes, Jean-Baptiste de Foucauld, etc.

Mais après tout la CRDS n’était que la suite logique de la CSG défendue en 1990 par Jean Kaspar son prédécesseur à la tête de la CFDT sous le gouvernement Rocard.

Désavouée lors du congrès du 23 mars 1995 , elle n’en démord pas pour autant, jusqu’à se faire dénoncer et courser par ses propres syndiqués, qui s'acharnent ensuite à coups de pied et de poing sur la carrosserie de sa voiture lors de la manifestation du 24 novembre 1995.

Cette mésaventure pétrifie et horrifie les journaleux et politiciens bourgeois qui s’étranglent de rage en dénonçant des « nervis ».

D’octobre 1996 à octobre 1998 elle est Présidente du Conseil d'Administration de l'UNEDIC.
Devenue « l'interlocuteur privilégié des employeurs et des gouvernements » , la CFDT prend la présidence de la Caisse nationale d'Assurance Maladie des Travailleurs salariés (CNAM) avec celle de l'UNEDIC.
Lors de la manifestation parisienne de la fonction publique du 17 octobre 1996, Notat est derechef prise à partie par les manifestants : « Notat, Juppé même combat !»
Le 02/07/97 elle salue la réforme de l’UNEDIC
En janvier 98 elle prétend que les chômeurs sont manipulés
A Arras les chômeurs brûlent son effigie

Complètement grillée dans le monde du travail, elle refait carrière :

En quittant la direction de la CFDT en 2002, Nicole Notat réussit à évincer la fondatrice d'une pompe à finances, Vigeo.
Cette agence de notation à prétentions « éthiques » est financée notamment par EADS, Thalès et Total.

On la retrouve aussi dans l’association En Temps Réel, aux côtés de :
Gilles de Margerie (Total), Philippe Crouzet (St Gobain), Bernard Spitz (BS Conseil), Nicolas Dufourcq (Cap Gemini), Stéphane Boujnah (Deutsche Bank), François Villeroy de Galhau (Cétélem),
Mais aussi Laurent Joffrin, ( Libération), Denis Olivennes, ( Nouvel Observateur) Olivier Nora, (éditions Grasset), Marcel Gauchet, (le Débat), Pascal Lamy (OMC) Jean-François Rischard, (ex vice-président de la Banque Mondiale), et j’en passe.


La résistible ascension sociale de Nicole Notat n’a rien en soi de surprenant.
Combien d’aristocrates ouvriers, pseudos syndicalistes mais vrais agents de la collusion avec le patronat se sont vus propulser à des postes de chien de garde plus ou moins galonnés ?

Elle ne fait qu’incarner parfaitement les principes fondateurs de la CFTC en 1919 : « réaliser le principe de collaboration pacifique du capital et du travail dans l'entreprise » , la « collaboration des classes » .


Edité le 09-12-2010 à 19:31:34 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
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   Posté le 07-02-2011 à 23:23:49   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

A propos du Club Le Siècle , quelques noms connus complètent ici la liste précédente.
Je cite en vrac un échantillon :
Denis Kessler, Martine Aubry, François Bayrou, Éric Besson, Daniel Bouton, Bernard Kouchner, François Fillon, Laurent Fabius, François Hollande, Jean-Christophe Le Duigou, Michel Pébereau, Ernest-Antoine Seillière, David Pujadas, Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn.


Edité le 07-02-2011 à 23:36:59 par Xuan




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