Sujet :

de Chouard à Soral

Xuan
   Posté le 28-10-2014 à 19:33:16   

Chouard – Soral : de l’anarcho-réformisme au national-socialisme.


Etienne Chouard tenait le 24 octobre une conférence dans une commune de la Drôme, sur l’invitation de l’association Ensemble.
Grosse et inhabituelle assistance, et notamment dans le public des inconnus qui suivent visiblement ses déplacements comme des mouches sur le fromage.

Chouard dénonce efficacement le capitalisme et ses représentants politiques du PS, de l’UMP et y compris du FN. Il soutient les grévistes et fustige le colonialisme français.
Interrogé il admet volontiers la nécessité de socialiser les grands moyens de production mais considère que la constitution est prioritaire, et ajoute de lui-même la nécessité de prendre le pouvoir par une véritable révolution de l’immense majorité du peuple contre l’oligarchie .

Chouard défend la thèse de la désignation par tirage au sort. Son argument principal est la fin de la corruption puisque les représentants ainsi désignés n’auraient pas de conflit d’intérêt et seraient révocables. Contre la corruption a posteriori il veut instaurer un contrôle populaire.
Par contre il ne dit rien sur la représentation politique de la classe ouvrière et n’instaure aucune différence dans la représentation des classes. L’élaboration d’une nouvelle Constitution populaire devrait être confiée à tous les quidams, et se veut citoyenne sans empreinte de classe.

A une question sur la publicité qui lui est faite par le site Egalité & Réconciliation, il répond qu’il n’a pas d’hostilité particulière envers Alain Soral parce que Valls est aujourd’hui infiniment plus dangereux,
Très rapidement un de ses sympathisants se déchaîne en se plaignant que son idole soit montrée du doigt à chaque conférence de Chouard et se fait applaudir par une petite claque. Simultanément une hystérique a rappelé les « cent millions d’exécutions !!! d’il y a 70 ans » . Une autre regrettait « la vie des femmes d’il y a cent ans » ou dénonçait le gazage par Valls des femmes et des enfants de la manif pour tous.

Visiblement tout ce petit monde suit Chouard de conférence en conférence.

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Où est l’embrouille et quelle attitude adopter ?


Un syndicaliste cheminot concluait sur cette conférence : « pour moi Chouard et un allumé de plus qui attend le grand soir, croit-il que ses amis de la manif des papa maman vont vouloir faire une constitution ouverte et éclairée » .
Sa démarche s’adresse davantage à des intellectuels, lycéens, étudiants, enseignants, à des démocrates, des anars voire des trotskystes. Ainsi son public est très différent de celui de Soral.
Etienne Chouard n’est pas le premier ni le dernier intellectuel progressiste ou anti impérialiste à se rapprocher de Soral. Ceci nous pose la question de l’attitude à adopter envers les rouge-bruns et le néofascisme, et envers ceux qui s’en rapprochent volens nolens à des degrés divers.

Nous devrions rejeter la méthode de l’amalgame et utiliser une méthode scientifique, traiter chacune des contradictions entre eux et nous comme spécifique, différente de celle qui nous oppose à Soral, et rechercher également les contradictions qui l’opposent à Soral et les similitudes qui les rapprochent.
L’amalgame considère uniquement l’identité et ne correspond pas aux faits.

Puis étiqueter d’emblée Soral d’extrême-droite et s’en tenir là est parfaitement inopérant voire contre-productif dans la situation actuelle où le discours dominant sort la même antienne : rien de tel pour se faire assimiler aux socialos.
Nous devons démontrer que son objectif est le national-socialisme, et qu’il sert les intérêts de la grande bourgeoisie et non du peuple, au même titre que les partis bourgeois actuellement au pouvoir, mais sous une forme différente.

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Les liens entre Chouard et Soral


Le site E&R consacre plusieurs pages aux interventions de Chouard :
http://www.egaliteetreconciliation.fr/spip.php?page=video&id_auteur=1749
http://www.egaliteetreconciliation.fr/_Etienne-Chouard_.html

Chouard ne fait pas une publicité d’enfer à Soral, mais il figure quand même dans ses liens vers les « lieux de réflexion et d’action en France »

En outre il entretient avec lui des rapports suivis (vidéo à 4’22’’) et on s’aperçoit là que la neutralité apparente s’avère une connivence voire un partage des tâches.

Chouard se justifie dans cette interview en expliquant que les représentants de la bourgeoisie monopoliste ( l’oligarchie ) sont infiniment plus dangereux que Soral.
Effectivement Valls est plus dangereux puisqu’il est le représentant actuel de la bourgeoisie monopoliste, tandis que Soral n’est pour l’instant qu’un idéologue néo fasciste qui trouve un auditoire dans les quartiers. Mais pourquoi fréquenter un type dangereux , même s’il l’est beaucoup moins que Valls ?
Pour justifier sa sympathie envers Soral Chouard affirme que « l’Union Européenne est un projet fasciste » … et « un régime fasciste », « Pour moi le fascisme c’est Hollande et Sarkozy » .
Nous sommes convaincus que Valls pourrait accentuer la fascisation et appliquer un régime d’exception, compte tenu du discrédit des partis bourgeois et dans les conditions particulières où un mouvement de masse pourrait menacer effectivement la stabilité de l’Etat.
De là à affirmer que nous sommes actuellement dans un régime fasciste il y a une marge à ne pas franchir, et cette appréciation erronée sert à justifier toutes les dérives.

Dans une autre vidéo « sur l’extrême droite et le fascisme » particulièrement intéressante, Chouard explique son refus de dénoncer les fascistes type Soral par sa définition personnelle du fascisme, qu’il reprend des études de Guillemin et qui est très proche de la notre : c’est l’expression de la partie la plus réactionnaire de la bourgeoisie, celle des monopoles, lorsque le pouvoir risque de leur échapper.
Le fascisme c’est les possédants qui renoncent à la « république » et à la « démocratie » quand ils commencent à perdre les élections…C’est les 1 % contre les 99 %.
Selon Chouard, les nationalistes, les catholiques de la manif pour tous, ceux qui sont hostiles à l’immigration sont qualifiés à tort d’extrême droite, de sorte qu’on ne peut plus incriminer les industriels et les banquiers.

Chez Soral on trouve le même déni d’appartenance à l’extrême droite. Nous allons voir ce qu’il en est.

Sur la république et la démocratie bourgeoises


Inspiré par les travaux de l’historien Henri Guillemin, qui a justement dénoncé le caractère bourgeois originel de la constitution républicaine, Chouard associe historiquement la démocratie occidentale et le capitalisme.
Cette vidéo sur un site de Chouard est intéressante à plusieurs titres :
à la fin d’un article critiquant les antifas, la vidéo de Guillemin qui décrit la montée du fascisme en France dénonce la réhabilitation de Pétain et la république bourgeoise des notables opposée à la classe ouvrière et au peuple.
On notera qu’inversement le site de Soral justifie les propos de Zemmour sur le régime de Vichy.

Nous n’avons pratiquement rien à retirer au tableau que fait Chouard du capitalisme monopoliste à son stade actuel. De même l’adéquation qu’il établit entre la démocratie de type occidental et le capitalisme est pertinente, tout-à-fait d’actualité et historiquement vérifiée.
Badiou explique de la même façon que cette démocratie « n’est prospère sans aucune exception que dans les pays du capitalisme développé » et qu’elle est « la forme la plus appropriée au développement du capitalisme » débat Badiou – Gachet Partie 1 à 6’]

De notre point de vue la constitution, la démocratie et la république démocratique bourgeoise sont un immense progrès par rapport au féodalisme, mais en même temps elles encadrent une nouvelle oppression, celle du prolétariat par la bourgeoisie.
C’est notre méthode matérialiste-dialectique et le matérialisme historique qui nous permettent de comprendre cette double nature.
A ce propos il faut relever que les communistes ont défendu la république et la démocratie bourgeoise contre le fascisme et ceci correspondait à une période historique bien spécifique. Avons-nous toujours tenu compte de ce caractère relatif et daté ou bien avons-nous considéré que cette république et cette démocratie étaient un cadre social achevé et définitif ?
C’est une question que nous pouvons nous poser.

Mais pour Chouard la république bourgeoise constitue un recul historique, ce qui le rapproche des thèses de Soral.
Chez Soral le caractère réactionnaire de la constitution bourgeoise justifie tous les retours en arrière jusqu’à l’ancien régime.

Sur son site qui reproduit abondamment la fleur de lys et s’intitule « Gauche du travail, droite des valeurs…pour une réconciliation nationale » , la droite nationale des valeurs précède la révolution de 89, qui a mis au pouvoir le libéralisme et l’économie de marché, pour reprendre son charabia.

Sur les rapports sociaux de production


On trouve dans une « Constitution Citoyenne, écrite par et pour les Citoyens » un savant méli-mélo d’idéalisme anarcho-réformiste, qui proclame l’interdiction générale de la misère, maintient les services publics et les nationalisations issus de l’après guerre, réserve à l’état la création de la monnaie et abolit la rente immobilière.

3.2.8 L'État protège les citoyens contre les excès de la rente
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La rente immobilière (location ou spéculation) est interdite.
Nul logement ou terrain ne peut être acquis pour d’autres raisons que pour sa propre utilisation ou celle de sa famille.
La location immobilière (d’un terrain ou d’un immeuble) et la spéculation immobilière (achat pour revente) sont interdites : les logements actuellement à usage spéculatif (sources de rente) doivent être vendus, sous peine d’être confisqués.


Tout en se réclamant du combat des 99% contre les 1%, il réussit ainsi le tour de force de ruiner la totalité des rentiers bailleurs. Mais dans le même temps il épargne le CAC 40 car la propriété privée des moyens de production n’est pas abolie :

4D Le droit de propriété doit respecter les autres droits fondamentaux :
« Il faudrait également tempérer le droit de propriété, comme on a su tempérer la liberté, pour assurer à tous un droit de propriété raisonnable, au lieu d’un droit de propriété de barbare, complètement immoral, laissant le champ libre à tous les égoïsmes les plus primaires. »


L’Etat sert d’arbitre entre les classes :

3.2.4 L'État protège à la fois la propriété et le travail
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Nul propriétaire ne peut retirer arbitrairement leur travail aux travailleur de son entreprise pour s’enrichir : la vente ou la liquidation d’une entreprise est décidée à part égale par les propriétaires du capital et par les salariés de l’entreprise.
La répartition des richesses créées par l’entreprise est décidée conjointement par les propriétaires du capital et par les travailleurs.
(Rien ne justifie que le seul droit de propriété sur le capital donne la totalité du pouvoir sur les richesses produites par les deux facteurs de production dont l’un serait l’esclave de l’autre.)


En remplaçant la lutte des classes par le paritarisme, Chouard s’assoit sur le process d’extraction de la plus-value décrit par Marx, qu’il n’ignore pas pour le citer une douzaine de fois dans ses « pépites de pensée en vrac ».
La Constitution de Chouard maintient l’exploitation capitaliste et assoit sa légitimité par la rédaction populaire de son contenu. Ainsi est gravée dans le marbre l’association du Capital et du Travail.

Nul doute que cette Constitution ne pose aucun problème pour Soral, qui vient de créer avec son acolyte Dieudonné le parti « Réconciliation Nationale » dans le même esprit que le slogan affiché sur E&R « gauche du travail et droite des valeurs – pour une réconciliation nationale » .
Réconciliation de qui avec qui et contre qui ?
Il s’agit de la réconciliation de tous les français, du Capital et du Travail, exploiteurs et exploités, contre la finance mondialisée .

La mondialisation de la finance est une réalité historique en même temps qu’une abstraction. L’unité de cette notion de finance mondialisée se divise en conflits d’intérêts : les banques se battent comme des chiffonniers à l’échelle mondiale, régionale et nationale. Il s’ensuit aussi que dans chaque pays les banques présentes sont la matérialisation de la finance mondialisée
Devons-nous continuer de dénoncer la finance mondialisée comme les Croix-de feu dénonçaient « la finance cosmopolite et apatride » , ou bien rappeler que nos salaires ne sont pas captés par la Bundesbank mais par la Société Générale, la BNP, l’écureuil etc., qui les utilisent pour y adosser des spéculations à risques, en n’oubliant pas de nous taxer des frais de gestion ?
La réconciliation nationale serait une réconciliation entre nous et les actionnaires français de Total, BNP Paribas, Bouygues, L’Oréal et Cie, l’Union Sacrée du Capital et du Travail contre la menace étrangère. On est en plein dans la rhétorique de la révolution nationale vichyste.

L’Union Sacrée que défend Soral (également référencée à celle des gaullistes et de communistes pendant la Résistance) ne sert que la classe dominante, et nous lui opposons l’union du peuple autour de la classe ouvrière et des plus exploités contre les grands monopoles de notre pays.
Enfin, la Constitution ne souffle pas un mot du colonialisme ni de l’impérialisme français, alors que cette question avait été soulevée dans son forum : Les rapports avec les anciennes colonies de la France. Chouard y avait écrit en 2006 :

« @ "yéti déporté au Benêtland", qui ose dire "La colonisation n' a pas été le pillage tant décrié" (sic)
Je recommande à tous de lire le livre de Adam Hochschild, "Les fantôme du roi Léopold", pour prendre une mesure (parmi d'autres, innombrables) de l'horreur coloniale en Afrique et du racisme abject et de la cupidité cynique qui le sous-tendent toujours : Les Fantômes du roi Léopold : Le terreur coloniale dans l'Etat du Congo, 1884-1908
J'ai plus de cent livres à la maison qui documentent en détail l'horreur coloniale, partout dans le monde.
Je trouve que l'aspect pro-colonialiste de vos pamphlets pue.
Je vous demande d'arrêter.
Étienne. »


Mais on trouve moins de scrupules chez Soral. Dans son bouquin « Jusqu'ou va t on descendre ? » , à la page 15 de cet "Abécédaire" -le vrai titre est : Jusqu'où va-t-on descendre ? (Abécédaire de la bétise ambiante) -, nous trouvons à la lettre A : Algérie « Plus je vois la merde noire (corruption, intégrisme, généraux...) dans laquelle l'Algérie s'enfonce un peu plus chaque jour, plus je découvre en images que les seules choses qui tiennent encore debout là-bas (infrastructures, urbanisme...) sont celles que la France coloniale y a construites, plus je me dis que leur seul espoir, c'est qu'on y retourne. »


Qui rédige la Constitution ? Qui sont les élus du peuple ?


Dans un premier temps ce sont ses fans organisés en atelier et lui en maître d’école.
Sous le titre « Ce n’est pas aux hommes de pouvoir d’écrire les règles du pouvoir » il écrit :
« L'assemblée Constituante ne devrait donc comporter aucun parlementaire, ministre ou juge, actuel ou prochain, parmi ses membres ayant droit de vote. »
Les politiciens au service de l’oligarchie sont exclus de l’élaboration de la constitution mais nulle part les principaux actionnaires et les oligarques eux-mêmes ne sont écartés de cette réflexion ou du tirage au sort. De même pour les journalistes politiques et économiques de la bourgeoisie.

Le tirage au sort des élus ne pose pas davantage de problème à Soral et il l’explique dans la vidéo « Etienne Chouard est très gentil » :
« dans un premier temps on prend le pouvoir par la force puis après on fait le tirage au sort…pour pouvoir faire le tirage au sort il faut d’abord faire une dictature…Il n’y a qu’un despote éclairé [Soral himself] qui peut imposer le tirage au sort. C’est le paradoxe que Chouard arrive pas à réaliser parce qu’il est trop gentil, c’est que jamais aucun acteur politique par le jeu démocratique ou dans cette logique là n’amènera le tirage au sort » .

Il semble que Chouard ait fini par admettre le recours à la force mais selon lui ce serait une révolution des masses et non le pronunciamento appuyé par « un quarteron de généraux en retraite » calculé par Soral.
Soral pour qui Chouard est comme le naïf Topaze de Pagnol ajoute qu’il est « tellement gentil qu’il ne comprend pas que d’autres le soient beaucoup moins »… « Il faudra d’abord que je prenne moi le pouvoir pour qu’après il y ait le tirage au sort » .
Elevé à une autre école, Soral sait qu’il n’est pas interdit de mentir mais seulement de se faire prendre.

Il n’est pas nécessaire de gratter longtemps pour trouver chez Soral l’apologie de l’économie national-socialiste allemande : Économie national-socialiste : l’analyse interdite !
suivie d’une vidéo de Soral défendant le national-socialisme, faisant la promo du collabo de Francis Delaisi et exposant que « c’est parce que l’Allemagne a trouvé toutes les solutions et a échappé à la domination de la dette et donc à la domination anglo-américaine que l’Empire a décidé la mise à mort du régime hitlérien.»

Contrairement à Chouard qui s’apitoie sur les « pauvres gens » , Soral n’a que mépris pour la classe ouvrière « Les 35 heures ne sont pas seulement un symbole de gauche, c’est-à-dire une mesure de gauche inefficace […] l’application des 35 heures pénalise systématiquement les PME au profit des multinationales […]. Pour les minables qui font forcément un travail de merde, les petits salariés pour qui aucune perspective ni aucun épanouissement ne peut plus venir d’un travail aliéné à l’extrême, moins de travail et toujours aussi peu d’argent ; soit l’espoir de rester de plus en plus longtemps à la maison devant la télé. » [Alain Soral, Abécédaire…, op. cit., p. 28-29.]
Source : La « pensée » d’Alain Soral : Révolution ou réaction ? par Arnaud Staquet sur l’INEM


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Certains camarades estiment que tous les opposants à la grande bourgeoisie font partie du camp révolutionnaire, ou qu’ils ne sont pas des ennemis.
C’est faux.

Le discrédit du réformisme remet sur le tapis la nécessité d’une révolution, et les coups que nous porte le capitalisme décuplent l’aspiration à une autre organisation sociale.
Notre objectif actuel est la création d’un authentique parti communiste.
Les courants rouge-bruns et leurs satellites sont un important obstacle à cet objectif en détournant la jeunesse révoltée, la classe ouvrière et les banlieues pauvres de l’organisation de classe et de l’organisation communiste.
La nature réactionnaire des socialos n’est plus à démontrer aujourd’hui, mais la lutte idéologique doit nécessairement être menée contre les rouge-bruns, en veillant à se placer sur des positions de classe et non sur le terrain de l’humanitarisme bourgeois.


Edité le 28-10-2014 à 19:38:29 par Xuan


Finimore
   Posté le 29-10-2014 à 06:08:08   

J'ai posté dans la page Histoire du FML un texte de Saïd Bouamama, intitulé : Du colonialisme au sionisme : Chronique d'une continuité idéologique du parti socialiste
[url]
https://humaniterouge.alloforum.com/colonialisme-sionisme-t5072-1.html[/url]

Dans son article il y parle aussi de Soral
" C’est à cette source que le parti socialiste emprunte son amalgame entre l’antisémitisme et l’antisionisme. La ficelle est bien grosse puisqu’elle consiste à amalgamer le soi-disant « antisionisme » d’un Alain Soral (qui préfère se dénommer lui-même judéophobe ou judéocritique) ayant pour but d’instrumentaliser à ses propres fins commerciales et politiques la colère contre les crimes d’Israël, et le mouvement antisioniste analysant l’état d’Israël comme un état colonial et la lutte du peuple palestinien comme une lutte anticoloniale. Comme le parti socialiste, Alain Soral amalgame antisionisme et antisémitisme. "

Extrait de l'article provenant du site http://www.michelcollon.info/Du-colonialisme-au-sionisme.html et reproduit sur le FML.
Finimore
   Posté le 27-02-2015 à 05:44:02   

lu sur http://www.marxiste.org/actualite-francaise/front-de-gauche-m6r/934-etienne-chouard-le-tirage-au-sort-et-le-fascisme-confusion-maximale


Etienne Chouard, le « tirage au sort » et le fascisme : confusion maximale

C 20 février 2015 Révolution

Etienne Chouard s’est fait connaître en 2005 par une critique détaillée du projet de Constitution européenne qui fut soumis à référendum, en France, et massivement rejeté. Par la suite, on entendit moins parler de l’homme et de ses idées. Mais ces derniers temps, ses écrits et interventions médiatiques ont suscité un certain intérêt, notamment dans la jeunesse. Sur les facs, par exemple, on rencontre régulièrement des étudiants séduits par ses analyses et propositions. C’est particulièrement le cas de la « solution » d’Etienne Chouard à la crise de la démocratie bourgeoise : le tirage au sort des représentants, plutôt que leur élection.

Le caractère parasitaire et réactionnaire d’une grande partie des élus et des politiciens est indiscutable. Les scandales à répétition et la soumission de l’appareil d’Etat au grand patronat parlent d’eux-mêmes. Cependant, est-il vrai que le tirage au sort règlerait ce problème ? Pour ses partisans, il permettrait de court-circuiter les carriéristes élus et de faire prévaloir une sorte d’intérêt général étranger aux luttes de parti ou de classes : « Le tirage au sort repose sur la reconnaissance d’une absolue égalité entre tous les citoyens », explique Judith Bernard, qui défend cette idée. Etienne Chouard prétend s’appuyer sur l’exemple de l’Athènes antique et affirme que pendant les « 200 ans de tirage au sort, les pauvres ont toujours gouverné ». L’élection, à l’inverse, favoriserait les riches.

Sociétés de classes

Cette vision de la démocratie athénienne est complètement erronée, sur le plan purement factuel comme sur le plan politique. A Athènes, toutes les magistratures n’étaient pas le fruit du tirage au sort. Les dirigeants plus importants – stratèges, détenteurs du pouvoir exécutif – étaient élus et rééligibles. En outre, il faut rappeler que seul un très petit nombre d’Athéniens étaient des « citoyens » électeurs : environ 10 % de la population. Les femmes, les étrangers et la masse des esclaves qui, par leur travail, assurait l’existence de la cité, n’avaient aucun droit politique. Athènes était avant tout une démocratie de propriétaires d’esclaves, les citoyens pauvres n’ayant pas le temps de participer aux assemblées et à l’exercice du pouvoir politique. Les partisans du tirage au sort ne tiennent pas compte d’un fait historique majeur : depuis l’apparition de la propriété privée des moyens de production, les sociétés humaines sont divisées en classes sociales aux intérêts opposés – exploiteurs et exploités, maîtres et esclaves, serfs et seigneurs, capitalistes et salariés.

Le problème de la démocratie capitaliste actuelle, c’est précisément qu’elle sert à couvrir la dictature économique et politique de la grande bourgeoisie. Bien sûr, les partisans du capitalisme présentent son Etat et ses institutions comme des « arbitres impartiaux », déconnectés de la lutte des classes. L’idée du tirage au sort fait exactement la même chose : elle prétend régler un problème politique sans s’attaquer à ses causes économiques et reprend à son compte le mythe de « l’intérêt général » et d’un Etat planant au-dessus des classes.

Pour combattre le capitalisme, il ne s’agit pas de tirer au sort des représentants censés défendre un impossible « intérêt général ». Il faut commencer par identifier la source de tous les problèmes. Celle-ci n’est pas le système électoral, mais la propriété privée des moyens de production, de communication et d’échanges. La lutte contre le capitalisme suppose une mobilisation massive des travailleurs autour d’un programme visant à prendre le contrôle des grands leviers de l’économie, seule garantie réelle d’un pouvoir des travailleurs. Or, ceci n’est possible que si la classe ouvrière peut discuter librement de ses succès et de ses échecs, sélectionner ses éléments les plus compétents pour la mener au combat et révoquer ceux qui failliraient pour les remplacer par d’autres. Au lieu de tirer au sort les représentants qu’elle envoie dans les institutions, la classe ouvrière doit pouvoir les choisir et les mettre à l’épreuve.

Chouard et le fascisme

Etienne Chouard ne se contente pas de défendre l’idée fumeuse du tirage au sort « révolutionnaire ». Il se montre aussi particulièrement confus sur la question du fascisme. Pour lui, « fasciste » est synonyme de « possédant ». Sous le concept « fasciste », il range pêle-mêle l’Union Européenne, Nicolas Sarkozy et François Hollande. On peut difficilement imaginer plus grande confusion. Or, la jeunesse et le mouvement ouvrier ont besoin d’analyses et d’un programme clairs. La démocratie bourgeoise n’est pas une vraie démocratie : c’est entendu. Mais elle n’est pas pour autant assimilable au fascisme. Celui-ci est une idéologie et un système politique bien définis, avec ses particularités. Il s’agit d’un mouvement de masse s’appuyant sur la petite bourgeoisie dans le but de détruire tous les droits démocratiques et toutes les organisations de la classe ouvrière. La classe ouvrière doit évidemment le combattre sans répit ; mais cela suppose qu’elle sache le reconnaître.

En taxant de « fasciste » toutes les formes du pouvoir bourgeois, Chouard rend en fait invisible le fascisme réel. Cette confusion devient évidente dans le jugement qu’il porte sur un authentique fasciste, Alain Soral, que Chouard décrit comme un « résistant » à l’ordre établi. Accusé à cette occasion de complaisance à l’égard du fascisme, Chouard a répondu par la déclaration suivante : « La haine de la haine [c’est-à-dire des idées de Soral], c’est encore de la haine ». C’est là se montrer incapable de distinguer entre le fasciste et sa victime, entre la violence de l’esclave révolté de celle de l’esclavagiste.

Loin d’être des « résistants » aux idées « intéressantes », Soral et ses séides sont d’authentiques fascistes. Ils se revendiquent d’ailleurs comme tels : Soral se définit désormais comme un « national-socialiste » et en défend toutes les idées, à commencer par un nationalisme exacerbé. Alain Soral et son organisation sont en effet partisans d’une « réconciliation nationale », par-dessus les différences de classes. Se revendiquant à la fois de la « droite des valeurs » et de la « gauche du travail », Soral se place dans la filiation directe de Mussolini, qui prétendait lui aussi défendre à la fois les travailleurs et leurs exploiteurs.

Parmi les prétendus « ennemis de la nation » que Soral attaque régulièrement, il y a les immigrés, sommés de « s’assimiler ». Malgré le flou que ses défenseurs aiment laisser planer sur la question du racisme, Egalité et Réconciliation a des positions racistes : elle défend les Français « de souche » contre une supposée « invasion » et fait l’apologie de la colonisation française, qui aurait « apporté la civilisation » en Algérie. L’ennemi principal de Soral serait le « sionisme ». Mais il n’entend pas par là l’impérialisme israélien (que les marxistes condamnent et combattent), mais un soi-disant plan secret visant à donner aux juifs le contrôle du monde. Etre juif ne signifierait pas être membre d’une confession parmi d’autres, mais appartenir à une société secrète infiltrée qui dominerait en fait la France, via les grandes entreprises mondialisées et les médias. Là encore, rien de très neuf : Hitler ne disait pas autre chose. C’est ce que le révolutionnaire August Bebel appelait en son temps le « socialisme des imbéciles », une façon de se donner une étiquette « anticapitaliste » sans menacer le moins du monde la dictature de la bourgeoisie, puisque la majorité des patrons et le système en soi n’en ont rien à en craindre – tout au contraire.

Tous ces prétendus ennemis du système (qu’ils se disent « dissidents » ou « résistants » font recette car la société capitaliste étale sa décrépitude à la face du monde : les scandales succèdent aux scandales, la misère se répand, les guerres tuent des pauvres dans les pays livrés aux agressions impérialistes. Le mouvement ouvrier devrait utiliser cette situation pour expliquer l’impasse du capitalisme et proposer une solution socialiste. Malheureusement, les dirigeants des organisations de masse de la classe ouvrière se solidarisent avec la République agonisante et, ce faisant, ouvrent un espace à la confusion d’un Chouard ou à la démagogie pseudo-contestataire des fascistes du genre de Soral. Pour vaincre la confusion de Chouard et le fascisme de Soral, il ne suffit pas de les dénoncer, il faut attaquer le capitalisme, qui les nourrit comme la pourriture nourrit les mauvaises herbes.
Xuan
   Posté le 19-06-2016 à 08:43:05   

Voir aussi : Chouard l'imposteur dans de Chouard à Soral
Xuan
   Posté le 31-12-2018 à 12:40:17   

A propos du regain de popularité de Chouard, voir "Etienne Chouard : la grande confusion (vidéo)"

http://blogyy.net/2018/12/22/etienne-chouard-la-grande-confusion-video/?fbclid=IwAR3IiBnNcHa4zIdgj5BcpuLKmTa-VhGMLulg_EipEmSXxCqbe9vLPjoPYng
Finimore
   Posté le 23-06-2019 à 15:10:11   

Un élément qui peut éclairer l'attitude et les positions de Chouard vis-à-vis de Soral ou de la question des chambres à gaz, c'est celui de son rapport avec le communisme.
En effet, la position et l'analyse qu'on fait du communisme en général, permet très souvent de comprendre et de confondre des types comme Chouard. L'émission Arrêts sur image de Daniel Schneidermann revient cette semaine sur la crise au sein de la web télé Le Média, avec comme invité Denis Robert. Schneidermann revient sur une émission ou Chouard face à Denis Robert, tient des propos ambigus concernant les chambres à gaz. Schnedeirmann passe un extrait d'une vieille émission d'ASI ou Mja Nescovic avait à l'époque visité la bibliothèque de Chouard. Ses livres dans sa bibli sont bien classés, nous voyons notamment "passé et présent totalitaires" Chouard explique ici c'est "Les manifestations du totalitarisme réel c'est dire les livres d'histoire des communismes ou des camps concentration".
Schnédeirmann face à Denis Robert explique : "On s'est aperçut qu'il y a énormément, d'avantage de livres concernant le totalitarisme soviétique que le totalitarisme nazi Il est manifestement plus sensible au totalitarisme soviétique que le totalitarisme nazi".
Finalement Chouard est un produit de l'anticommunisme qui a évidemment pris la forme de l'antistalinisme ou de l'antitotalitarisme.
pzorba75
   Posté le 23-06-2019 à 19:54:42   

"Finalement Chouard est un produit de l'anticommunisme qui a évidemment pris la forme de l'antistalinisme ou de l'antitotalitarisme".
Excellent résumé pour clore le sujet Chouard et le laisser croupir dans son jus.