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Xuan
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   Posté le 06-11-2014 à 23:34:24   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La crise de 207 n'a pas tempéré la soif de profits des actionnaires. Au contraire, ils se gavent de plus belle tout en pressant les ministres et les hommes d'état de pressurer davantage les masses, de baisser le coût du travail et de faciliter la précarisation des salariés.

Cette accélération de la course aux profits et de la paupérisation des masses dans les pays impérialistes est une conséquence de la concurrence de plus en plus dure entre les capitalistes, mais aussi de la militarisation de leurs économies, des investissements faramineux pour la subversion, de l'entretien de centaines de bases militaires dans le monde, notamment celles de la superpuissance US.

Ces dépenses ont entraîné depuis plusieurs années les mesures de quantitative easing déversant près de cent milliards de dollars par mois sur les marchés et dont le troisième volet devait prendre fin ce mois-ci...ou pas.

Deux observations récentes dans la presse économique soulèvent un coin du voile qui recouvre depuis la dernière crise la plupart des données macroéconomiques :
l'évasion fiscale et le rachat des actions.

Ces opérations sont pratiquées par les entreprises monopolistes les plus importantes, qui se livrent directement au pillage des peuples et à la spéculation directe sur les bénéfices des entreprises.
On notera qu'il ne s'agit pas exclusivement des banques encore une fois.

L'ingénuité des économistes bourgeois envers ce qu'ils considèrent comme des dérives n'altère pas la justesse de leurs observations, ni les conséquences de l'accumulation des richesses dans peu de mains : l'accroissement de la pauvreté.



Evasion fiscale

Les Echos relèvent l'évasion fiscale de plus de 300 multinationales.

Selon une enquête réalisée par Le Monde et des médias étrangers, plus de 300 multinationales profitent du système fiscal du Grand Duché.

Le Luxembourg, nouveau paradis fiscal des multinationales. Selon une enquête réalisée par Le Monde en partenariat avec le consortium de journalisme d’investigation américain ICIJ (International Consortium of Investigative Journalists) et quarante médias étrangers, 340 multinationales dont Apple, Amazon, Heinz, Pepsi profitent d'accords fiscaux secrets avec le Grand Duché.

Signés entre 2002 et 2010, ces accords fiscaux, qu'a pu consulter le Consortium, ont été fournis par le cabinet de conseil et d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC). Ils ne concernent donc que les entreprises clientes de PwC. En créant une holding ou une filiale au Luxembourg, celles-ci peuvent réaliser des milliards d'euros d'économies.

Les opérations réalisées par ces groupes vont du déplacement d’un siège social au Luxembourg à la création d’entités ad hoc destinées à porter des actifs ou à réaliser des acquisitions.
Le Luxembourg n'est qu'un maillon de la chaîne, les sommes transitant ensuite par des centres financiers offshore. Ikea serait l'entreprise la plus agressive fiscalement. Des groupes français comme Axa et le Crédit Agricole sont aussi concernés.

Dans le collimateur de l'OCDE mais aussi de la Commission Européenne, qui a ouvert une enquête sur les avantages accordés par le Luxembourg depuis juin dernier, le Grand Duché compte rendre ces accords fiscaux (tax rulings) plus transparents en 2015, sans toutefois les abolir. Ils seraient entérinés dans la loi, explique Le Monde. L'optimisation fiscale agressive des multinationales est le sujet du prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, prévu à Brisbane, en Australie, les 15 et 16 novembre.



Sur la Tribune

Les entreprises, complices de la récession ?

(Crédits : DR)Michel Santi | 03/11/2014
Au lieu d'investir, les grandes entreprises américaines consacrent une part croissante de leurs bénéfices à racheter leurs propres actions, pour la plus grande satisfaction de leurs actionnaires. Par Michel Santi, économiste*

En apparence, l'histoire de la grande patronne d'IBM Virginia Rometty, désignée par Forbes femme d'affaires la plus puissante au monde, a tout d'une « success story ». Voilà en effet plusieurs années que, sous son règne, les profits d'IBM ne cessent de grimper et que les actionnaires la bénissent. Virginia sait effectivement se montrer très persuasive et fort généreuse envers eux à la faveur de dividendes en constante augmentation et, ce, quasiment depuis son accession à la tête de l'entreprise. Cette ascension dans la rémunération de l'actionnariat, et cette progression constante du prix de l'action masquent cependant une réalité prosaïque - voire un secret malsain-, à savoir qu'elles sont entièrement redevables aux rachats massifs des actions IBM ... par IBM!

Une poste de « shareholder value » qui n'est que de la poudre aux yeux.
En d'autres termes, cette posture du « shareholder value » n'est que de la poudre aux yeux.
Pour user d'un langage châtié de mise dans ces sphères déconnectées de la vraie vie, c'est une ingénierie financière élémentaire qui permet donc de propulser artificiellement la valeur de l'action, mais également les profits de l'entreprise car ceux-ci sont ramenés à un nombre toujours plus restreint d'actions en circulation... Ainsi, c'est pas moins de 17 milliards de dollars qui auront été dépensés par IBM les six premiers mois de cette année 2014 dans le seul but de racheter ses propres actions sur les marchés boursiers !
Les actionnaires et les marchés boursiers sont-ils seulement conscients - ou sont-ils à l'aise avec le fait que - les succès d'IBM de ces dernières années ne sont (de loin) pas tant dus à ses performances qu'à ses manipulations financières ?

En réalité, aucune croissance en six ans
De fait, les chiffres officiels de cette entreprise démontrent clairement que ses revenus réels sont aujourd'hui similaires à ceux de 2008 et que, dit autrement, IBM n'a connu aucune croissance en six ans! Ce qui ne l'a évidemment pas empêché d'acheter frénétiquement ses propres actions, ayant ainsi dépensé près de 140 milliards de dollars à cet effet depuis 2000, tout en ayant payé 30 milliards de dollars en dividendes à ses actionnaires sur cette même période*.

Tant pis si ces rachats fiévreux furent en grande partie financés par de nouvelles dettes. Et tant pis si seuls 59 milliards furent parallèlement investis sur l'outil de travail et sur la recherche. Tant pis, enfin, si IBM a tant dépensé pour de si mauvaises raisons, c'est-à-dire pour satisfaire et engraisser ses actionnaires au détriment de ses propres activités et de sa raison d'être comme entreprise.
Actionnaires qui sont infiniment reconnaissants à Virginia Rometty de persévérer dans une stratégie consistant - non à créer de la valeur et de la richesse - mais à transformer IBM en une machine à sous leur crachant systématiquement de la monnaie.

Une tendance lourde aux rachats d'actions
Pour autant, cette boulimie n'est hélas pas propre à cette seule compagnie, mais est le reflet d'une tendance lourde selon laquelle les sociétés cotées préfèrent aujourd'hui racheter en bourse leurs propres actions en lieu et place d'investir et de faire prospérer leur outil de travail. Une étude conjointe « S&P Capital IQ » indique en effet que 950 milliards de dollars ont été utilisés ces deux dernières années par les sociétés américaines pour racheter leurs actions.
Dans ces conditions, eu égard à ces sommes vertigineuses dépensées à des seules fins cosmétiques, on comprend mieux dès lors la croissance anémique de nos nations occidentales, grevée par de précieuses et substantielles sommes lui ayant fait cruellement défaut.
Du coup, les inégalités peuvent être analysées sous un autre angle, et leur processus insidieux trouve là un de ses fondements.

Plus de la moitié de bénéfices y sont consacrés...
Ce phénomène, d'une ampleur proprement pharaonique, a des conséquences dévastatrices pour la vraie économie puisque (selon une étude de Harvard datant de septembre 2014 dirigée par William Lazonick) les sociétés cotées à l'indice S&P 500 ont, entre 2003 et 2012, utilisé 54% de leurs bénéfices pour racheter leurs actions, et 37% de leurs bénéfices en dividendes au profit de leurs actionnaires.
Les Directions Générales de ces entreprises ont, du reste, allègrement encouragé cette tendance lourde et, ce, de manière bien compréhensible.
Le « top management » des sociétés cotées adore en fait ces rachats d'actions qui propulsent le titre de leur entreprise.
Et pour cause: près de la moitié de leur rémunération est en effet exprimée en actions de leur employeur qui leur sont décernées, sachant que les 500 patrons les mieux payés des Etats-Unis ont reçu en 2012 chacun (en moyenne) 30.3 millions de dollars en actions de leur propre entreprise...

Cette culture du rachat massif d'actions inaugure donc une ère nouvelle caractérisée par des "profits sans prospérité *" , pour reprendre le titre de cette étude publié par Harvard. Ou plutôt de profits artificiels pour une infime minorité, et de stagnation séculaire pour le troupeau.


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* une étude assez détaillée, mises à part les illusions sur une possible correction de la financiarisation de l'économie.

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Xuan
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   Posté le 07-05-2015 à 23:53:18   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

rechute chronique

Depuis quelques mois les médias et les spécialistes de l'économie bourgeoise annonçaient la reprise dont les USA étaient à l'avant-garde avec une augmentation de 20 % du PIB...ceci faisant suite aux QE successifs, à la hausse du $ et de la baisse du pétrole, l'économie US connaissait une reprise de la production.

A n'en pas douter, l'économie française dopée par le prix attractif du pétrole et la baisse relative de l'euro reprendrait bientôt le dessus.
En fait ceci ne profite qu'aux entreprises qui exportent.

Nos spécialistes s'inquiétaient juste de voir les exportations chinoises stagner voire diminuer et s'inquiétaient de la santé économique de la Chine, en réalité de ses capacités à absorber la surproduction occidentale.

A présent la locomotive US de l'occident impérialiste semble plus poussive que prévu.
Fermetures de magasins de détail (6000 depuis début 2015), exportations freinées par la hausse du $, baisse des importations, stagnation des revenus.
Refus des distributions de crédit pire qu'en 2008-2009.
93 millions d'américains sur 320 en âge de travailler ne travaillent pas mais on annonce 5,5,% de chômeurs.
Certains économistes parlent d'un QE 4, c'est-à dire l'injection de nouvelles sommes colossales.

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