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 le capitalisme ne se réforme pas

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Xuan
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   Posté le 10-06-2009 à 00:32:17   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La bourgeoisie veut récupérer ses profits en enfonçant davantage le peuple dans la misère


Le groupe d'experts économistes, nommé par le gouvernement pour se prononcer sur l'évolution du salaire minimum, a bien suivi les consignes, confortant son commanditaire dans son intention de ne surtout pas l'augmenter. La revalorisation annuelle du smic, le 1er juillet, devrait donc se limiter au minimum légal, de 1,25 à 1,4 %.
Dans leur rapport, les cinq lèche-culs estiment que « les hausses du smic ont été particulièrement soutenues depuis une quinzaine d'années » , avec « des conséquences incontestablement défavorables » .

Ils jugent également que « le coût du travail au niveau du smic est aujourd'hui l'un des plus élevés des pays de l'OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques] » et qu' « un smic élevé évince du marché du travail les plus fragiles » .
Merci pour votre sollicitude, on n’en demande pas tant !
En outre, les politiques de soutien au revenu du travail comme la prime pour l'emploi et le RSA (revenu de solidarité active) leur « apparaissent plus appropriées pour réduire les inégalités des revenus du travail » .
On sait que le patronat se frotte d’avance les mains en songeant aux économies de salaires que le RSA va leur procurer.

Ce sera la troisième année sans coup de pouce, la dernière hausse ayant été octroyée un an avant la présidentielle. L'an passé, les salariés au smic avaient obtenu un simple « rattrapage de l'inflation ».
Le smic s'élève donc à 1 320 euros brut par mois pour 35 heures hebdomadaires (environ 1 000 euros net) depuis le 1er juillet 2008.


La baisse relative et absolue des salaires ouvriers

On se souvient que le passage aux 35 h en 2000 avait servi de prétexte au gel des salaires pour les anciens, tandis que les grilles des classifications et des salaires étaient revues à la baisse pour les nouveaux embauchés avec la suppression de nombreux avantages financiers.

Le patronat a également bénéficié à cette occasion des « baisses de charges » c’est-à-dire la réduction du salaire différé (retraites, caisse de chômage, etc.)

Il a également utilisé la flexibilité des horaires pour adapter la présence du personnel à la charge de travail et s’est lancé dans une augmentation effrénée de la productivité, en supprimant pauses et « temps morts », ainsi que la détente et la convivialité qui les accompagnait.
On en mesure aujourd’hui les conséquences en matière de stress, de troubles psychosociaux, voire de suicides sur le lieu de travail.
L’augmentation de la productivité constitue également une baisse relative du salaire puisque la force de travail du salarié crée davantage de richesses sans que le coût de son entretien et de son renouvellement ne soit augmenté.

D’autre part, depuis 9 ans les prix ont largement augmenté en particulier à l’occasion du passage à l’euro.
Ces augmentations ont été camouflées en mettant dans le même panier de la ménagère les légumes, la viande et les produits électroménager et high tech qu’on n’achète pas tous les samedi.
Mais la hausse de l’immobilier jusqu’à l’année dernière a été proprement hallucinante.
Ces hausses ont diminué d’autant la valeur relative des salaires puisque leur équivalent en marchandise à diminué.

Enfin, les profits ont été multipliés. L’INSEE relève que depuis l’arrivée de Mitterrand, la part de rémunération des salariés dans la valeur ajoutée est passée de 74 à 65 %, tandis que celle de l’excédent brut d’exploitation passait de 24 à 31 %, sans préciser ce qu’on appelle « la part de rémunération des salariés ».
Et pour cause puisque cette part comprend aussi les salaires des cadres dirigeants lesquels se sont octroyés de copieuses rallonges !
Ainsi les salaires des dirigeants d’entreprise ont augmenté de 28 % entre 1998 et 2006, inflation prise en compte. Bien entendu c’est une moyenne.
Mais les revenus des plus grands patrons, qui ont fait la une des journaux, sont des pourboires par rapports aux revenus des plus gros actionnaires.
Le salaire des ouvriers, des employés, des techniciens se trouve donc diminué relativement à l’échelle des revenus, notamment par rapport aux profits.

Pour ne rien oublier, les fermetures d'entreprises, les licenciements, les aménagements pourris prétendument destinés à "sauver la boutique" mais préparant de nouvelles charrettes, ont derechef plombé les salaires et accentué la concurrence entre salariés en augmentant le chômage.


On reste pantois en lisant les cinq propositions de la CGT , concoctées par ses dirigeants pour l’orientation du 49e congrès.
Outre le fait qu’un syndicat n’a pas à faire des « propositions » mais à défendre les revendications des salariés, l’augmentation des salaires n’y figure pas comme un des points essentiels mais seulement en appendice, histoire de ne rien oublier :
« 1 - Instaurer une politique ambitieuse en matière d’embauches et de formation, avec des salaires revalorisés, afin de pérenniser les compétences et anticiper sur les besoins à venir »
On croirait entendre le sermon de bienvenue d’un RH…


Le capitalisme ne se réforme pas

On se rappelle comment l’appauvrissement des ménages américains et leur endettement avaient abouti à la crise des subprimes, dont les conséquences économiques ne sont pas encore terminées. En particulier après avoir plombé la production de toute la planète, l’endettement des USA et le risque de dépréciation du dollar constituent maintenant une menace sérieuse pour l’économie mondiale.
Mais la leçon n’a servi à rien. A peine les banques refont-elles des profits grâce à la perfusion des fonds publics qu’elles embauchent à prix d’or des traders pour se refaire au triple galop.
En France, la baisse de la consommation a commencé dès 2007, comme en témoignent les carnets de commande, en particulier dans l’automobile. Mais les répercussions financières ne sont apparues qu’au milieu de la même année.
L’Etat capitaliste français n’échappe pas à la règle de la course au profit maximum, quitte à renforcer les causes qui sont à l’origine de la crise de surproduction, tant que la soif de profit du capitalisme ne sera pas étanchée, c’est-à-dire jamais.

Seuls la révolution prolétarienne et le socialisme pourront mettre fin à ce cercle infernal.


Edité le 10-06-2009 à 00:41:04 par Xuan




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