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 que les bouches s’ouvrent...

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Xuan
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   Posté le 19-06-2024 à 20:56:13   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Jean-Claude Delaunay : que les bouches s’ouvrent, très modestement je ne crois pas à ce Front populaire… introduction réponse de Danielle Bleitrach

12 JUIN 2024

https://histoireetsociete.com/2024/06/12/jean-claude-delaunay-que-les-bouches-souvrent-tres-modestement-je-ne-crois-pas-a-ce-front-populaire-introduction-reponse-de-danielle-bleitrach/

Jean-Claude comme à sa manière Franck Marsal ont mis le doigt sur l’essentiel à savoir qu’un Front populaire constitué sur de telles bases n’offre aucune perspective. C’est d’ailleurs le principal et un des rares mérites que je trouve à cet accord.

Deux mérites essentiels ! En effet, en l’état c’est la contraire de la NUPES et d’une union de la gauche derrière le futur candidat à la présidentielle, c’est fait pour sauver les meubles aux législatives et sans doute pour les municipales. Un autre très grand mérite c’est justement de ne plus nous faire le coup du front républicain, et de mettre enfin Macron et Le Pen dans la même catégorie, les deux fers au feu du patronat.. On peut toujours tenter de galvaniser les masses en leur parlant de l’avenir radieux du Front populaire, le fond est que chacun reste ce qu’il est.

Les vices profonds de cet accord sont en premier lieu qu’il n’offre aucune perspective parce que la seule perspective est le socialisme et que cette bande n’ose même pas envisager de dénoncer l’OTAN et l’atlantisme c’est dire… comme le note avec pertinence Jean-Claude ceux qui l’ont signé évacuent la question de la guerre et comme il le souligne encore, visiblement ceux qui l’ont signé sont tous avec l’OTAN contre la Russie, y compris le PCF. Ne nous faisons pas d’illusion la France insoumise en matière de politique étrangère en est exactement au niveau de l’actuel secteur international du PCF, si l’on excepte son clientélisme “pro-palestinien” qui ne propose rien mais table sur l’émotion. Ce qui risque de ne pas se reporter sur les candidats vu qu’à Marseille il a été voté dans les cités sur la seule photo de la militante palestinienne et le numéro de la liste.

Enfin mais là c’est général et cela mérite un article tant c’est un phénomène caractéristique de la fin de la démocratie occidentale : partout des dirigeants qui n’ont consulté ni leur base, ni leurs députés, ni même leurs collègues de parti prennent des décisions seuls sans le moindre intérêt pour le choc que cela va créer, ils prennent le risque de dynamiter tout collectif avec de telles pratiques. Le cas extrême est Macron qui a sacrifié tous ceux qui l’entourent à sa mégalomanie impériale mais il n’est pas le seul, Ciotti est pas mal dans le genre, Marion Maréchal, mais il n’y a pas un politicien qui donne l’apparence d’une consultation. Cela va avec le fait de choisir la guerre pour un peuple qui n’en veut pas. Le 6 juin nous a montré le chemin… Mais tous les partis ont fonctionné comme ça et ont réagi en tant que députés convaincus que sauver son siège était la seule mission qui importait pas question y compris pour le PCF de consulter un conseil national ni aucune instance. C’était déjà le truc de Buffet : imposer au parti la décision des petits groupuscules pour nous fourguer Mélenchon et c’est pour cela que ça ne peut pas continuer longtemps…

Mais nous n’en sommes pas encore ( et c’est pareil que la guerre, la même temporalité ) en situation de construire quelque chose. Ce qui se passe en France est un non événement tant ce pays est soumis à l’atlantisme et il faut du temps pour en sortir. Donc je partage certains aspects et pas d’autres… J’irai sans aucune illusion voter mais je crois que c’est un sujet mineur sur lequel nous n’avons pas intérêt à nous opposer, la situation va achever de s’éclairer j’ai même l’impression d’avoir enfin des gens qui comprennent ce que nous tentons de décrire ici dans ce blog … (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Voici donc le texte de Jean-Claude Delaunay et demain nous en publierons d’autres parce qu’il faut imposer le débat.

_______________________________

C’est vraiment très modestement que je me permets d’exprimer l’avis qui suit, et qui n’a rien d’original. Mais puisque les bouches doivent s’ouvrir, eh bien, ouvrons les.

Encore une fois, la décision consistant, à l’occasion des prochaines élections, à former un front populaire contre l’extrême-droite aboutira à un échec. Pour plusieurs raisons.

La première est que l’extrême-droite ne gouvernant pas ce pays, ce genre d’agitation «contre le fascisme» dédouane le pouvoir en place de toutes ses responsabilités. Or les masses populaires, qui ont aussi leur mot à dire dans l’histoire, estiment que Macron et sa bande sont responsables de leurs maux. Il y a aura donc de leur part une tendance à voter extrême-droite et absolument pas à voter pour le so-called «Front Populaire».

La deuxième est que ceux-là même qui constitueront le Front Populaire en question sont favorables a la guerre contre la Russie ou la cautionnent. Les Communistes ne sont pas les derniers à cautionner cette guerre menée contre la Russie et, de proche en proche, contre le monde entier. Ce fait est pour moi incompréhensible. Et pourtant.

A la veille des récentes élections européennes, Pierre Garzon, par exemple, une personnalité communiste du Val de Marne, maire de Villejuif, a clairement réaffirmé sa conviction que la Russie était un agresseur de l’Ukraine tout en se déclarant pour la paix. Si l’on prétend, sans considération des faits, qu’en 2022, la Russie a agressé l’Ukraine dans un but impérialiste, on soutient sans le dire l’OTAN, Macron, et tous les Va-t’en guerre de la planète. De leur côté, les masses populaires ont peur de la guerre et elles ont raison. La guerre en cours est déjà responsable d’une partie de leurs maux. Macron y va à fond la caisse en soutien du complexe militaro-industriel américano-franco-britannique. Et on le dédouane? Comment les masses populaires peuvent-elles réagir? Elles vont voter RN d’autant que Marine Le Pen ne manque pas de souligner que les décisions de Macron sont dangereuses pour la paix. Elle est intervenue récemment en ce sens et son discours a été relayé par Russia Today. Je n’ai pas la référence précise, mais c’est récent.

Je ne sais pas si Garzon et tous celles et ceux qui enfourchent le cheval de l’impérialisme russe se rendent compte du ridicule dramatique de leur position. D’une part, ils, elles vont appeler à résister contre le fascisme en France, et d’autre part, ils, elles soutiennent un régime de nazis ukrainiens.

Il y a une troisième raison que je trouve époustouflante pour des communistes. C’est leur refus délibéré de situer leur actions et leurs analyses dans le contexte très concret de la crise ultime que traverse aujourd’hui l’Impérialisme industriel. Voilà, c’est la fin. Il a fallu un siècle pour que cela arrive mais c’est aujourd’hui la fin. Les pays impérialistes, qui forment aujourd’hui une sorte de conglomérat de lutte sous direction américaine, sont en train de prendre conscience de ce que d’une part, tant sur le plan économique que politique et scientifique, le socialisme chinois est pour eux un obstacle insurmontable. Ils sont d’autre part en train de se rendre compte que les pays en développement, sous la pression de leurs masses et des peuples, veulent exister et se développer. Les impérialistes américains, britanniques, français, allemands, autres, sont en train de se rendre compte de cette terrible situation POUR EUX. Leurs dirigeants ont décidé de jouer leur dernière carte. C’est pour eux le moment ou jamais. La situation mondiale est donc extrêmement dangereuse. Les dirigeants du PCF ne semblent pas avoir compris ça. Pour eux, la Chine est une superpuissance comme une autre. Ils ont les yeux braqués sur leur territoire électoral et il va falloir qu’ils soient réélus. Mais la crise de l’Impérialisme? Le Socialisme? Les dangers de Guerre Nucléaire Mondiale? Ces gens dirigent le PCF mais ils ont perdu le contact avec les masses populaires et avec la culture marxiste-léniniste.

Tous les communistes sont au pied du mur et je ne vais pas me laisser intimider par ces appels pour un Front Populaire inconsistant et contre-productif. Ma conclusion est la suivante. Jusqu’à présent les dirigeants du PCF, et Fabien Roussel en premier, ont conduit la démocratie communiste en fonction de leurs convictions, de leurs préjugés et de leurs ignorances. La stratégie de discussion raisonnable n’a rien produit. Qu’est ce qui doit l’emporter? Le respect des règles démocratiques ou le respect de la théorie révolutionnaire communiste? Je crois que cette dernière doit devenir une force réelle, organisée, au sein d’un ensemble qui, de toute façon, va éclater.


Edité le 19-06-2024 à 21:01:19 par Xuan




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   Posté le 20-06-2024 à 18:58:42   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour l’avenir, se rassembler sans masquer les questions posées !


Lundi 17 juin 2024, par Marie-Christine Burricand

https://lepcf.fr/Pour-l-avenir-se-rassembler-sans-masquer-les-questions-posees#forum6927

Les membres du Conseil National devaient ce jeudi 14 juin se prononcer quant à l’accord du nouveau Front populaire ! Cinq camarades se sont prononcés contre cet accord - j’en suis - 8 se sont abstenus. J’explique ici mes raisons en précisant que ce vote n’affaiblit pas mon engagement pour que le nouveau Front populaire batte l’extrême droite les 30 juin et 7 juillet.

L’accord du Nouveau Front Populaire comprend deux volets, la répartition des circonscriptions et le programme.

Concernant la répartition des circonscriptions, l’accord reprend pour le PCF l’essentiel de celui passé en 2022 avec la Nupes. C’était un accord très contraignant puisqu’il ne permettait au PCF de ne se présenter que dans 50 circonscriptions. En 2022, je ne l’avais pas approuvé d’autant que sur la la 14éme circonscription du Rhône, il attribuait la candidature à la France Insoumise. Cependant, après nous être battus le plus loin possible pour une candidature communiste (Michèle Picard),nous l’avions respecté sur la circonscription.

Deux ans plus tard, alors que le Rassemblement National est aux portes du pouvoir, je ne m’attendais pas à autre chose que la reproduction à l’identique et je n’ai donc pas contesté l’accord sur ces questions.

C’est sur le programme que s’est donc décidé mon vote.

Il contient les mesures d’urgence essentielles, concernant l’abrogation de la réforme des retraites, de l’assurance chômage, le pouvoir d’achat...

S’il prévoit des mesures de taxation financières sur le capital et les grandes fortunes, il ne contient pas les propositions permettant de prendre le pouvoir sur le capital quant aux outils de production et financiers, en fait les leviers du pays.

Le programme laisse aussi de côté la question du maintien et développement du nucléaire, pour assurer un coût et une production garantissant l’égal accès à l’énergie et la réponse aux besoins de la population et de l’industrie qu’il faut développer dans des domaines à déterminer.

C’est une faiblesse, mais je peux considérer que ces questions se régleront par le développement et le renforcement du mouvement social, question qui doit mobiliser le PCF en permanence. Et s’il manque des propositions, le texte n’en interdit aucune à priori.
Ce qui a déterminé mon vote, c’est donc bien ce qui est écrit sur l’Ukraine, très tôt dans le document, que chacun peut lire ci-dessous

"Défendre l’Ukraine et la paix sur le continent européen
Pour faire échec à la guerre d’agression de Vladimir Poutine, et qu’il réponde de ses crimes devant la justice internationale : défendre indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l’intégrité de ses frontières, par la livraison d’armes nécessaires, l’annulation de sa dette extérieure, la saisie des avoirs des oligarques qui contribuent à l’effort de guerre russe dans le cadre permis par le droit international, l’envoi de casques bleus pour sécuriser les centrales nucléaires, dans un contexte international de tensions et de guerre sur le continent européen et oeuvrer au retour de la paix"


Il est déjà assez étrange de prôner la paix pour justifier la guerre.
Les mots ont un sens et ce paragraphe nous enferme dans une guerre de plus en plus terrible et meurtrière.

Le soutien est "indéfectible" donc à priori indiscutable ; "la livraison d’armes nécessaires" indique que ce soutien autorise toutes les livraison d’armes, sans distinction aucune entre offensives et défensives, sans limite quant à la nature des ces armes ; c’est donc toujours plus ...qui peut s’imagine que de telles livraisons d’armes peut aller sans l’intervention de militaires français sur le terrain ? Enfin, la référence à l’intégrité des frontières de l’Ukraine rend pour encore de longs mois toute négociation impossible avec la Russie puisque cette formule indique que les accords de Minsk qui ouvraient la porte à l’autodétermination des républiques du Donbass. sont caducs.

Mais François Hollande et Angela Merkel n’avaient ils pas avoué que ces accord n’avaient été signés que pour permettre à l’Ukraine de se réarmer sous l’égide de l’OTAN !

Ce paragraphe est extrêmement dangereux, il autorise une escalade supplémentaire dans la guerre quelle que soit la nature du gouvernement, y compris un gouvernement de gauche. Il y a trop de similitudes dans ce moment avec les débuts de la guerre meurtrière de 1914, où malgré Jean Jaurés et avant la création des partis communistes en 1920, la gauche français se compromit dans le soutien à la guerre.

Le pain et la paix vont de pair car la guerre finit toujours par rapporter aux financiers et marchands d’armes, ce sont toujours les peuples qui la paient. Enfin, cette guerre se fait sous l’égide de l’OTAN, qui peut s’imaginer que l’OTAN, bras armé de l’impérialisme du dollar veut la paix, alors qu’elle entretient partout dans le monde des foyers de tension qui peuvent être sources de nouveaux conflits ?

Qui peut fermer les yeux sur la réalité, le capitalisme pour maintenir sa domination a besoin de l’extrême-droite comme de la guerre, la dissolution n’est pas un caprice de Macron mais un choix du capital qu’il est urgent de déjouer.

C’est ce passage, pour moi contre-sens historique, qui a motivé mon opposition à ce programme. C’est pour cela aussi que je me félicite qu’en même temps que la section de Vénissieux se bat pour faire élire un député "Front Populaire", elle appelle à agir dans le cadre d’un" comité populaire contre le fascisme, pour la paix" et à renforcer le PCF. Le vote est un moment de la bataille pour changer la société, l’action et l’organisation sont le cœur et la permanence de cette bataille.


Edité le 20-06-2024 à 19:01:29 par Xuan




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   Posté le 21-06-2024 à 19:47:27   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Bruno Drweski : « La rencontre entre Macron et le Rassemblement national est assez logique »

GRÉGOIRE LALIEU10 JUIN 2024
https://investigaction.net/bruno-drweski-la-rencontre-entre-macron-et-le-rassemblement-national-est-assez-logique/

Sans grande surprise, le Rassemblement national a remporté les élections européennes en France avec 31,37% des voix. Le coup de théâtre est venu d’Emmanuel Macron. Dans la foulée des résultats, le président français a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale avec de nouvelles élections prévues dans trois semaines seulement. L’extrême droite a le vent en poupe, Macron et son équipe sont discrédités, et la gauche est divisée. Bruno Drweski analyse les enjeux de cette situation chaotique.

Comment expliquez-vous le succès du Rassemblement national ?

La situation est catastrophique en France, que ce soit sur le plan social, économique ou autre. Et les différentes équipes qui se sont succédé au pouvoir, en particulier celle de Macron, ont tout fait pour nourrir le Front national devenu Rassemblement national. Car l’extrême droite est totalement utile au système. Elle ne le remet pas en cause idéologiquement. Et elle apparait comme une tentative de le sauver en cas de crise. L’Histoire nous l’a montré.

Un système dominé par les ultrariches qui accaparent la grande partie des richesses produites. Mieux vaut que les travailleurs s’en prennent aux étrangers plutôt qu’aux banquiers ? Et mieux vaut un pouvoir autoritaire pour gérer la contestation sociale que la crise va logiquement engendrer ?

Exactement. On peut ajouter que nous sommes dans une situation extrêmement tendue à l’international. Si nous devons aller à la guerre, nous pourrons compter sur l’extrême droite pour renforcer la militarisation et l’autoritarisme. Sur ce plan-là, l’extrême droite française est plutôt sur la ligne italienne que hongroise d’ailleurs. Plutôt Meloni qu’Orban. Pas très différente de la droite macronienne finalement.

Le fascisme, c’est bien le plan B du capitalisme ?

Oui. Et tactiquement, l’extrême droite est utile à Macron. Il sait qu’il est arrivé en bout de course. Les résultats lamentables de son parti l’ont montré lors de ce scrutin européen avec 14,60% des voix. Ce n’est même pas la moitié du RN. Donc la seule échappatoire de Macron, c’est l’extrême droite. Il va pouvoir jouer hypocritement sur plusieurs tableaux. Durant la campagne, il pourra sortir la vieille partition du barrage à l’extrême droite. Si le RN l’emporte malgré tout, nous aurons un gouvernement de cohabitation avec l’extrême droite. Je ne pense pas que ça fait beaucoup paniquer les cercles dirigeants français. Et ça permettra à Macron de quitter cette situation inconfortable où son gouvernement est contraint de diriger avec le soutien de l’extrême droite au parlement.

De fait, sur plusieurs dossiers, Macron et l’extrême droite ont déjà prouvé qu’ils étaient compatibles.

Difficile de voir la différence entre un Bardella ou un Darmanin ! Ce gouvernement a déjà prouvé qu’il menait une politique d’extrême droite. Entre le RN qui a cherché à se civiliser et le parti de Macron qui s’est droitisé, la rencontre est finalement assez logique.

Quand Macron disait « ni droite ni gauche », il voulait dire « extrême droite » ?

Force est de constater qu’il a réhabilité Pétain sur un certain nombre de sujets, qu’il a permis toutes les dérives islamophobes et anti-migrants et qu’il a rallumé la guerre coloniale en Kanaky en jetant les accords de Matignon à la poubelle et en multipliant les provocations. Rappelons enfin sa politique va-t’en guerre sur l’Ukraine et le soutien inconditionnel à Israël proclamé le 8 octobre par la présidente de l’Assemblée. Quand tout ça est mis ensemble, le message est assez clair.

C’est ce qui explique la décision de dissoudre l’Assemblée ?

Le calcul est simple. Soit le barrage à l’extrême droite permettra au parti de Macron de revenir avec une majorité absolue. Soit ce sera une cohabitation claire et assumée avec le RN. En espérant sans doute que l’exercice du pouvoir lui fera perdre des plumes. De sorte que le parti de Macron pourra revenir plus fort lors des prochaines élections présidentielles. De toute façon, l’avenir est assez sombre…

Loi sur l’immigration, 49/3 sur les retraites, répression policière… Si Macron retente le coup du barrage à l’extrême droite pour sauver la démocratie, les électeurs le suivront-ils encore ?

Pas sûr que ça passe à nouveau. Mais qui pourrait faire barrage de toute façon ? À gauche malheureusement, c’est Raphaël Glucksmann qui va essayer de jouer cette carte. Avec 13,83% des voix, il a ramené le PS à la troisième place alors que ce parti était encore largement déconsidéré il y a quelques mois encore. Mais du point de vue des intérêts de la bourgeoisie impérialiste, Glucksmann est le va-t’en guerre par excellence. En réalité, il n’est pas mieux que Macron, voire pire si on pense notamment à ces liens avec les milieux plus ou moins mafieux de Géorgie.

Un front populaire pour empêcher l’arrivée du RN à Matignon, c’est possible ?

Si on se limite aux forces politiques représentées au parlement, il n’y a pas grand monde à part La France insoumise. Le PCF par exemple soutient l’envoi d’armes à l’Ukraine et des positions très ambiguës sur la Palestine. L’espoir est un front uni antifasciste qui aille au-delà des forces politiques représentées au parlement. Il faut intégrer les formations extraparlementaires, mais aussi les syndicats et les militants de base. Une grande mobilisation sur le terrain. C’est à partir de là que nous pouvons construire quelque chose. Mais ça demande un minimum de temps. Ce qui explique sans doute pourquoi Macron organise le scrutin si rapidement : trois semaines de délai seulement avant les législatives. Comment peut-on partir en ordre de bataille en si peu de temps ?

Il faut s’attendre à une victoire du RN ?

C’est mal parti, j’en ai bien peur. Mais ça ne semble pas effrayer Macron et son équipe.

Qu’est-ce que ça pourrait changer concrètement pour la France d’avoir le RN à Matignon ?

C’est la grande inconnue, car ce parti n’a jamais été au pouvoir. D’un côté, il essaie de se montrer plus respectable. Mais il y a toujours cette vieille droite rance dont il est issu. Difficile de savoir ce que le RN va faire. Par ailleurs, il ne faut pas oublier non plus Zemmour et toute sa clique, dont Marion-Maréchal Le Pen. Ils exerceront des pressions pour que le RN mène une politique le plus à droite possible.

C’est donc un jeu dangereux entre la droite et l’extrême droite. Sans une gauche radicale et populaire véritablement constituée. C’est un défaut de LFI. C’est un mouvement assez hétéroclite avec un chef charismatique à son sommet. Il est loin d’être idiot. Parmi les responsables politiques français, c’est certainement le moins incompétent. Mais LFI n’est pas dépourvue d’ambiguïtés et ne garantit pas un rassemblement populaire à la base.

Un gros travail reste à faire sur le terrain.

Si la France était seule dans cette position, on pourrait compter sur les pays voisins pour contrebalancer. Mais ces élections viennent de confirmer que des forces douteuses émergent dans tout paysage politique européen. C’est même tout le bloc occidental qui bascule dans la mauvaise direction.

Pas étonnant au regard des grands bouleversements que nous traversons : système économique en crise, fin de l’hégémonie étasunienne, partis traditionnels en perte de crédibilité…

Oui, mais la grande différence avec les années 1920 et 1930 et avec la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale, c’est qu’à l’époque, il y avait un puissant mouvement ouvrier et un puissant mouvement communiste dans de nombreux pays. Nous n’en sommes pas encore là, pour le moment…

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les luttes des classes en France de 1852 à 2024

21 JUIN 2024

https://histoireetsociete.com/2024/06/21/les-luttes-des-classes-en-france-de-1852-a-2024/
Pendant que les uns feignent de chercher la pierre philosophale, les autres battent la monnaie celle des profiteurs de guerre…


qui a cru au rôle révolutionnaire de la CFDT, de l’élection de françois Mitterrand peut bien croire à la résurrection du Front populaire

Ce titre est une parodie de la manière dont Karl Marx décrit la colère populaire de 1848 trahie, réprimée dans les luttes des classes en France… Si l’on peut avoir quelques doutes sur la résurrection du Front Populaire des congés payés et des usines occupées, en revanche le bourgeois repu est devenu capricieux de surcroit… Il faut s’arrêter sur ces passages de l’analyse de Marx qui décrivent les atteintes aux libertés publiques par le futur Napoléon III avant le coup d’Etat : on s’y croirait… mais la comédie est, si faire ce peut, encore plus grotesque aujourd’hui. Il suffit d’imaginer Marx confronté ce vaudeville de la dissolution, cet appel à lutter contre les “extrêmes” au nom de la prospérité commerciale et industrielle d’un Etat en quasi faillite. Un gouvernement divisé face à l’Elysée du prince président qui ne renonce pas à ruisseler sur les marchands d’armes au nom de la chère petite Ukraine cette vasque de corruption sans fond. Le tout alors qu’il bénéficie d’un parlement godillot qui n’a manifesté que de timides velleités mais une adhésion totale à cet esprit belliciste et aventurier. C’est-à-dire qu’il convient comme l’aurait fait Marx avec son ironie mordante de confronter ce discours unanime des médias et la déchéance morale de nos “élites” médiatico-politique, aux ‘appels claironnés contre un fascisme dont on a accepté tous les premisses et que l’on feint de découvrir quand les sièges de députés sont menacés… et qui feint de couiner quand l’on recompose le monde des valets de l’édition comme de la culture. Et pour que l’affaire soit complète il y a en filigrane les jeux olympiques, une flamme dont le passage a coûté un bras aux communes qui l’accueillent et dont tout le monde se fout presqu’autant que la date du bain d’Anne Hidalgo dans la Seine. Un peuple totalement ignorant de ce qui se passe dans le vaste monde, abruti d’ignorance et de haine qui n’en peut plus et cherche seulement à les faire tous dégager. Et quand quelqu’un en parle ce n’est pas plus rassurant en matière d’esprit de responsabilité, ainsi aujourd’hui Gérald Darmanin a affirmé ne sera plus ministre de l’Intérieur en cas de défaite de la majorité aux élections législatives le 7 juillet, et ce même avant l’ouverture des Jeux olympiques , a-t-il déclaré vendredi à l’AFP. “ Si jamais le RN ou LFI venaient à l’emporter, je ne serais en aucun cas ministre de l’Intérieur, même pour quelques semaines supplémentaires”, a dit Gérald Darmanin. Bref là encore tout le monde s’en fout…

Me frappe particulièrement aujourd’hui l’espèce d’ambiance de “révolte” qui s’est étendue de l’Assemblée nationale aux gens de médias et au “monde de la culture”. que peut-on penser quand on voit Bardella accuser David Pujadas de fake news sinon que chez Pujadas, LCI en général et sur les plateformes, la propagande et les affirmations sans preuve ne sont pas de l’ordre du dérapage mais une voocation et que Bardella en a largement bénficié et est donc très ingrat.. Dans l’édition de la veille de 24H Pujadas , le journaliste et ancien présentateur du 20H de France 2 avait affirmé que Jordan Bardella aurait déclaré que la moitié du programme qu’il défendait en 2022 avec Marine Le Pen « serait amputée d’au moins la moitié des dispositions et pas n’importe lesquels, peut-être les plus saillantes » . le président du Rassemblement national l’a très mal pris et sans tenir compte des services rendusa souligné dans un post sur X (Twitter) la fake news caractérisée de David Pujadas. « David Pujadas, sur LCI, me prête une citation que je n’ai absolument jamais prononcée et qui ne correspond à aucune réalité » , a-t-il confirmé. Il a par la suite fait un appel aux médias quelques lignes plus tard. « J’appelle les médias au respect de la déontologie : ces mensonges sont un danger pour notre démocratie » , a-t-il conclu ses déclarations sur les réseaux sociaux. On croit rêver quand le vice et le crime font les offres de service à la défense de l’information…

Franchement que peut-on penser de ces règlements de compte , de cette dénonciation de cette presse de “l’ordre moral” , ces présentateurs et chroniqueurs, ce monde de la culture dont les lamentations témoignait que l’on récompensait bien mal tous les services rendus quand il s’agissait de réprimer le peuple. Bardella choque à ce titre mais qui peut s’indigner quand un fasciste dénonce le présentateur de LCI et sa propension au mensonge… Quel figure fera le politicien de gauche qui a porté cocarde de l’Ukraine et dont encore aujourd’hui le programme affirme la nécessité de la guerre derrière Zelensky ? est-il donc plus grave de faire des commentaires désobligeants sur un programme que de contribuer massivement depuis tant de temps à la désinformation sur le crime d’incitation à la guerre ?

C’est pour cela que ce décrit Karl Marx dans les luttes des classes en France prend un tel relief(1):

Il faut relire ces textes saisissants sur ces chroniqueurs alors que la restriction des libertés publiques tombe sur la presse après avoir mis en cause le suffrage universel : “un dangereux incubateur en période révolutionnaire, ce qui est son seul avantage qu’il faut écarter par la révolution ou par une réaction” dit Marx. Faire de la sidération française d’aujourd’hui face à la dissolution “un incubateur” est tout à fait exact comme de noter que l’on en sort que par une révolution ou une réaction, voir le fascisme. Un quasi coup d’Etat …

Bonaparte le “petit”, le futur Napoléon III décide donc d’en finir avec le suffrage universel… Il n’en est pas question aujourd’hui me direz vous… Peut-être mais ce qui s’est passé avec le viol du vote des Français face à la Constitution européenne, un gouvernement avec des “réformes” totalement impopulaires imposées à coup de 49,3, la guerre décidée sans la moindre consultation devant une assemblée qui là encore ressemble beaucoup à celle que décrit Marx née de la “révolution de 1848” et qui manifeste une jactance impuissante: face à la remise en cause du suffrage universel :

L’Assemblée Nationale qui avait pourtant “avec tant de solennelle profondeur” proclamé qu’aucun député ne pouvait désavouer le peuple siégèrent impassibles avec le calme majestueux des petits bourgeois lorsque la loi mettant en cause le suffrage universel passa brillamment. Au nom de la prospérité commerciale et industrielle l’essentiel n’était il pas de décourager toute velléité révolutionnaire. Une armée de 50.000 hommes à Paris, les longs atermoiements avant la décision, les ‘jactances repues d’indignation morale” des représentants du peuple et les apaisements de la presse tel fut le contexte de la dépossession du peuple.

Ce viol de la démocratie qui passa comme une lettre à la poste dut être complété par une loi sur la presse avec une proposition du gouvernement considérablement aggravée par des amendements du parti de l’ordre (on alla même jusqu’au détail de mettre une taxe supplémentaire sur les feuilletons romanesques en réponse à l’élection d’Eugène Sue l’auteur des mystères de Paris). La déchéance morale de la gauche (la Montagne) était telle qu’elle ‘dut se borner à applaudir les tirades brillantes d’une ancienne notabilité louis -philiparde, Monsieur Victor Hugo ” précise encore Marx (p336)

Il est vrai que l’on chercherait en vain une “ancienne notabilité” d’un quelconque gouvernement capable d’emettre les “tirades” d’un Victor Hugo… Nous n’avons à notre disposition que les ragots d’un Bruno Lemaire qui dénonce les “cloportes” des conseillers présidentiels… et tout à l’avenant jusqu’aux timides reflexions d’une presse adoptant pourtant la parole officielle mais qui ne sait plus à quel saint se vouer.. Là encore la référence devant la montée du bonapartisme est saisissante…

En vain la bonne presse se lamenta-t-elle de l’ingratitude dont on récompensait ses services; La loi passa, et c’est l’obligation de donner des noms qui les frappa avant tout … Le front des protestataires se désagrégea en chroniqueurs qui avaient défendu en individus parfaitement corrompus toutes les causes imaginables : le peuple considéra tout cela comme une revanche pour l’abolition du suffrage universel . Ariane Mouchkine a dit très bien à quel point de telles “élites” avaient perdu tout droit à prétendre être un exemple susceptible d’influencer le peuple. La comédie de la dissolution et les “cloportes” qui se révèlent sous cette pierre soulevée coïncide avec le mercato des animateurs pour la grille de la rentrée et la manière dont on écarte ceux qui ne sont pas prets à aller toujours plus loin, ce qui coïncide avec la nomination de madame Dati à la culture pour faire avaler aux “structures” des amputations de leur budget qui mettent en cause les programmations, l’appel au peuple menacé de fascisme serait plus crédible si ces gens s’étaient réveillés avant… Tiens si les journalistes n’avaient pas laissé Assange croupir dans un cul de basse fosse…

Mais ce qui offre une ressemblance saisissante avec l’actualité c’est cette description des forces de la politicaillerie et des réflexes de sauve qui peut électoral:

Cette comédie des Républicains malgré eux; l’aversion pour le statu quo et son renforcement continu; les frictions incessantes entre Bonaparte et l’Assemblée Nationale; la menace sans cesse renouvelée du parti de l’ordre de se scinder en ses diverses composantes, l’association sans cesse répétée de ses fractions; la tentative de chaque fraction de transformer chaque victoire contre l’ennemi commun en défaite des alliés du moment; la jalousie mesquine, la rancune, l’éreintement mutuel; le geste de brandir inlassablement les épées se terminant toujours à nouveau par un baiser Lamourette _ toute cette vilaine comédie des erreurs ne se déroula jamais de façon plus classique que pendant ces six derniers mois. (p.337)

Les Français vont aller voter mais tout me confirme que ce peuple “politique”, le pays de la lutte des classes va le faire sans illusions il mesure bien que dans “l’incubateur” de l’élection tout peut surgir dans une si totale confusion que comme le dit Marx les plus officiellement “capables” en sont arrivés à perdre toute intelligence de l’histoire; et même la compréhension de leur propre manière d’agir dans le passé .(p.347) ici il s’agit de Guizot l’historien, nous n’avons personne qui atteigne ce niveau de compétence… Au lieu que la révélation de la nudité du pouvoir les amènent à discerner les conditions historiques entièrement différentes, la position des classes totalement différentes, ces “capacités” ont dilué toute la dissemblance quelques phrases moralisatrices pour affirmer que la politique conserve ses aspects de la révolution française, de la “république” comme un changement nécessaire alors qu’en matière de “conservation” il s’agit simplement de recommencer le cauchemar, encore et toujours jusqu’où ? Nul ne parait en avoir la moindre idée…

danielle Bleitrach

(1) extraits des oeuvres politiques de Karl Marx dans la pleiade.

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Xuan
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   Posté le 21-06-2024 à 20:59:55   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

https://histoireetsociete.com/2024/06/20/un-veritable-front-populaire-ca-veut-dire-quoi-dans-la-france-de-2024-par-georges-gastaud-et-annie-lacroix-riz/#comment-16996

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   Posté le 22-06-2024 à 04:58:48   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   


Le lien vers le site de Tatie Danielle est toujours infecté de virus et de ce fait il n'est pas possible de suivre le fil. Dommage pour Lacroix-Riz et ses probables illusions sur le Front Populaire de 1936 qui a conduit à Munich et à Pétain.

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Xuan
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   Posté le 22-06-2024 à 13:10:39   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ce n'est pas un virus. J'ai pu y accéder avec mon mobile puis j'ai vu que c'est mon antivirus Avast qui bloque un pseudo virus "Blacklist".

Solution :
1 - ouvrir Avast
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cliquer sur "Ajouter une exception" et entrer l'adresse :
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   Posté le 22-06-2024 à 13:11:44   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Jean-Claude Delaunay : toujours à propos du Front populaire et du PCF

22 JUIN 2024

https://histoireetsociete.com/2024/06/22/jean-claude-delaunay-toujours-a-propos-du-front-populaire-et-du-pcf/

Si on ne peut que partager quand on a un minimum de lucidité politique la position de Marie-Christine Burricand et les courageux qui ont osé s’opposer à l’aventurisme de la direction du PCF et donc pour une part essentielle être sur le fond de ce que Jean-Claude réclame du PCF : à savoir avoir la volonté de s’organiser ce qui a manqué depuis le 38e congrès et qui a permis qu’au moins au plan international les “liquidateurs” s’organisent eux (le groupe de Montreuil et les gens de la fédération de Paris, une bonne partie des élus ont repris une position centrale et dominante en violation des décisions de tous les congrès ne serait-ce que sur la question de l’OTAN). Il y a cependant dans l’analyse de Jean-Claude quelque chose qu’il ignore c’est l’état d’esprit du peuple français et ce n’est pas le même que celui qui a créé les leurres mitterrandiens, la volonté unitaire est forte et il n’y a pas d’adhésion réelle à ces coalitions de fortune, mieux ou pire ce qui domine est justement ce mépris généralisé de la classe politique. Là aussi le projet de Roussel et du 38e congrès d’un retour vers les couches populaires est un fiasco et ce n’est pas un hasard si le groupe de Montreuil, les bobos parisiens ont pu jouer à la fois “la notabilité, les compromis électoraux et les conspirateurs, l’aspect “conjurés” et là encore il faut retourner à Marx est le propre de ce genre de personnages qui doit chercher les moyens de ses conjurations et les trouve toujours du coté du capital. Il y a eu des discours médiatiques de Roussel mais il n’y a rien eu pour organiser ce retour à la classe ouvrière et aux couches populaires du moins au niveau national. C’est de cela aussi qu’il faut se préoccuper en relation avec l’analyse de Jean-Claude Delaunay. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

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Je vais développer trois points, en commençant par souligner fortement combien j’apprécie la position de Marie-Christine Burricand et la décision courageuse, dans le présent contexte, de celles et ceux qui ont voté contre les abominables décisions du Conseil national du PCF, ou se sont abstenus.

Premier point. Pour contribuer à définir une ligne, il faut être au clair et d’accord sur un certain nombre de choses. La chose la plus importante est, semble-t-il : “Qu’est ce que le fascisme?”. Par fascisme, j’entends tout régime autoritaire violent qui, par le feu et par le sang, défend les intérêts des classes les plus riches, à la fois possédantes et dominantes, dans une situation de crise extrême de la société et de leur pouvoir. Si on est d’accord là-dessus, on peut dire qu’une telle société nécessite trois composantes : 1) Les classes dirigeantes et dominantes menacées, 2) Les partis politiques susceptibles de rallier à ces classes dominantes une fraction significative des couches populaires et de la petite bourgeoisie, 3) des voyous capables de servir de masse de manœuvre sanglante à ce nouveau régime.

Nous avons ça en France. Ces trois composantes sont prêtes à l’emploi et donc il y a un réel danger qu’apparaisse un tel régime.

J’ajoute que, à mon avis, le fascisme a aujourd’hui une dimension internationale et que l’Etat des Etats-Unis est l’organisateur mondial du fascisme. Il faut tirer toutes les conclusions de la mondialisation issue de la crise des années 1970. Cette crise profonde a eu pour effet de globaliser l’impérialisme et de le placer sous direction américaine. Il a donc aussi pour effet de globaliser la violence que l’impérialisme global peut exercer pour maintenir sa domination.

Si on est d’accord là-dessus, le fait d’isoler une composante de cet ensemble pour lutter globalement contre le fascisme en France est tout simplement ridicule et voué à l’échec. Des décisions de ce genre font courir les plus grand dangers au peuple de France en ne l’avertissant pas. Toutes ces composantes, ce sont, comme l’aurait dit notre héros national, bonnet blanc et blanc bonnet. Comme l’aurait dit mon papa, qui était affreusement mal embouché, c’est mon cul, ma chemise.

Prétendre arrêter le fascisme en criant : “Ma chemise ne passera pas”, c’est faire le bonheur de mon cul, qui se marre comme une baleine, par ce que tout cela le dédouane de ses turpitudes. Si j’ose dire, “il ne sent plus”. Et quand, en plus, pour que la sauce ait du goût, on fait alliance avec des gens qui soutiennent la composante actuelle, internationale, du fascisme global, alors là, c’est le délire. Tout cela atteint des niveaux inédits d’imbécilité et de délire. J’ai beau être minoritaire dans le PCF, je ne vais quand même pas retenir ce que j’ai à dire sous prétexte de démocratie : Roussel et les autres, ça suffit comme ça. Non seulement vous êtes des cons, mais vous n’êtes pas des communistes en agissant comme vous le faites. Vous êtes seulement en train de défendre votre siège électoral. C’est minable.

Deuxième point : un spectre hante l’imaginaire des communistes français, c’est le spectre de la tunique du Christ, une tunique sans couture et la peur des fractions. C’est notre “culture d’entreprise” si je puis dire. C’est comme ça. Et quand on est affreusement minoritaire, on essaie de discuter calmement avec “les dirigeants”. C’est ce qui s’est passé en France depuis quelques années. Pour quels résultats ne peuvent manquer de se demander les minoritaires en question ? D’une part, les majoritaires n’écoutent pas, ne discutent pas. Ils sont droits dans leurs bottes et leur petite féodalité. Soit ils jouent sur le velours que forme l’inévitable et redoutable ignorance des adhérents dans les conditions actuelles de l’impérialisme, soit il la partage. Mais d’autre part, les minoritaires ont-ils progressé ? Je note ce qu’a dit Frank Marsal sur l’effet qu’a eu son intervention. Quasiment zéro. En tout cas de façon immédiate. Il me semble que MCB dans le titre de son intervention cherche à tenir compte de cette évolution nécessaire. A l’avenir, dit-elle, etc.

Troisième point. Puisque nous sommes des héritiers de l’idéologie de la tunique du Christ, OK. Réfléchissons sur cette base. Serait-il opportun que les minoritaires dressent (dressassent) un bilan clair de leur expérience juste passée et s’expriment de façon non masquée sur les comportements des uns et des autres ? Sur quelles forces pourraient ils compter pour inverser le courant mortellement réformiste qui domine actuellement le PCF ? Je n’ai rien d’autre, dans le cadre de ce commentaire, que l’énoncé de misérables questions. Je ne suis pas en situation de terrain pour faire autre chose.

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   Posté le 22-06-2024 à 15:35:07   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :

Ce n'est pas un virus. J'ai pu y accéder avec mon mobile puis j'ai vu que c'est mon antivirus Avast qui bloque un pseudo virus "Blacklist".

Solution :
1 - ouvrir Avast
2 - aller dans Menu
3 - Paramètres
4 - Exceptions

cliquer sur "Ajouter une exception" et entrer l'adresse :
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Super, j'ai fait l'ajout de cette exception et tout marche impeccablement.
Je pourrai retrouver les réflexions Tatie Danielle et les traductions de Marianne Dunlop, bien utiles par les temps qui courent, comme les tiennes également.

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Xuan
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   Posté le 23-06-2024 à 21:13:40   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   



J'ai fait ce commentaire sur un article de D. Bleitrach concernant la violence qui se déchaîne actuellement.


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Pour sortir un peu des questions sans réponse, il peut être utile de jeter un œil sur les réactions économiques à l’étranger.
Voici une autre violence, elle n’est pas de notre monde, pas de la même échelle non plus.

Ria Novosti attire l’attention sur les difficultés économiques de la France, après le coup de poker de Macron. En particulier sur le rapport des forces capitalistes entre la France et la GB, rappelant que la supériorité financière de notre pays vient de se faire doubler.

Un extrait :
« Pas le choix. La France perd des centaines de milliards de dollars à cause de l’aventure Macron
FT : Les entreprises françaises s’inquiètent du résultat des élections législatives

MOSCOU, 23 juin – RIA Novosti, Renat Abdullin.
https://ria.ru/20240623/evropa-1954320419.html

Alors que les politiques français préparent assidûment des élections législatives anticipées, les entreprises locales réagissent déjà aux conséquences possibles. Le pays perd rapidement de l’argent – il a déjà perdu la palme économique au profit de la Grande-Bretagne. Et les choses ne peuvent qu’empirer.

“La Grande-Bretagne est de retour”

Les marchés boursiers ont réagi à la vitesse de l’éclair à la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. La capitalisation des entreprises françaises a chuté d’au moins 258 milliards de dollars la semaine dernière. Les actions des banques Société Générale SA, BNP Paribas SA et Crédit Agricole SA – les plus grands détenteurs de dette publique (environ 3 500 milliards) – ont perdu dix pour cent ou plus en valorisation.

La valeur totale des sociétés cotées à la Bourse de Paris est tombée à 3 130 milliards de dollars, selon les données de Bloomberg.
Avant cela, la France était leader en Europe. Aujourd’hui, elle passe derrière les Britanniques : leur chiffre est de 3 180 milliards. «La Grande-Bretagne est de retour», a noté avec satisfaction le Premier ministre Rishi Sunak, qui devra lui-même bientôt faire face à des élections législatives difficiles.

Les investisseurs sont alarmés : on ne sait pas qui dirigera bientôt le pays. Et les dépenses publiques en dépendent directement.
Si elles augmentent, le taux obligataire augmentera, rappellent les analystes. Autrement dit, un État qui a besoin d’argent acceptera d’emprunter à un taux d’intérêt plus élevé. Et le prix des actions des entreprises va baisser : la demande va baisser.
Autrement dit, les banques subiront des pertes encore plus importantes : l’argent des investisseurs sera acheminé vers des acteurs plus fiables. Par exemple pour être coté à la Bourse de Londres.
[…] »

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Mais un regard plus critique sur ‘l’Orient – Le Jour’ attire notre attention sur le rôle de la France en Europe et le risque de déstabilisation de l’UE.
Nous avions peut-être oublié que lors de la crise de l’Euro, c’est la finance française qui avait débarqué Berlusconi et imposé le maintien de la Grèce en Europe. Cet article nous rappelle que notre pays qui « n’a pas quitté ses habits de colon », jouait jusqu’ici les shérifs en Europe.
Ceci devrait nous alerter sur notre propre cécité envers l’impérialisme de notre pays dans le cadre européen, alors que nous avons souvent joué les Calimero.
Mais dans ce marigot les crocodiles se bouffent entre eux, en commençant par ceux qui boitent.

Les risques financiers du coup de poker d’Emmanuel Macron
OLJ / Par Brigitte GRANVILLE, le 22 juin 2024 à 00h00

https://www.lorientlejour.com/article/1418006/les-risques-financiers-du-coup-de-poker-demmanuel-macron.html

Lorsque l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing était ministre des Finances dans les années 1960, il a qualifié de « privilège exorbitant » le statut d’émetteur de la monnaie de réserve mondiale dont jouissaient les États-Unis. Mais ce qualificatif s’applique tout aussi bien à la position actuelle de son propre pays au sein de l’Union monétaire européenne. Malgré des déficits budgétaires qui ne cessent de se creuser, la France est depuis longtemps en mesure d’emprunter à des conditions presque aussi avantageuses que l’Allemagne. Le marché obligataire a même ignoré l’abaissement de la note de la dette souveraine française par S&P à la fin du mois dernier, laissant entendre que la France était en quelque sorte à l’abri de la discipline habituelle en matière de crédit. Puis la politique est intervenue.
Suite à la montée en puissance de l’extrême droite française lors des élections européennes de ce mois-ci, la décision abrupte du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections anticipées a suscité une réaction résolument négative de la part des marchés. Mais les investisseurs pourraient maintenant sous-estimer la résilience du privilège exorbitant français.

Indulgence
Les graines de ce privilège ont été semées dans le traité de Maastricht de 1992, qui a créé une union monétaire sans union fiscale. Ce système exigeait une règle de « non-renflouement », afin d’éviter que les pays prodigues ne profitent de la situation de membres plus responsables sur le plan budgétaire. Mais la crise de l’euro de 2010-2012 a révélé la faille fatale de cette conception : si l’interdiction des renflouements signifiait que la Banque centrale européenne ne pouvait pas servir de prêteur en dernier ressort, cela menacerait l’union monétaire et, par extension, l’ensemble du projet européen.
Le compromis qui en a résulté reposait sur une règle fiscale. La BCE était prête à acheter des quantités illimitées d’obligations des États membres de la zone euro, à condition que leurs plans budgétaires soient conformes aux règles fiscales établies et appliquées par la Commission européenne. Entre-temps, la police fiscale de Bruxelles est restée très indulgente à l’égard des gouvernements français. Les crises des petits pays périphériques, puis de l’Italie, avaient été suffisamment alarmantes. La dernière chose qu’ils voulaient, c’était une crise similaire avec la France, la pierre angulaire de toute la construction européenne. Ils ont donc imaginé un stratagème.

En guise de sanction pour son non-respect systématique des règles fiscales, et conformément à la « procédure concernant les déficits excessifs » de l’UE, Paris promettait de resserrer les boulons, et la Commission se déclarait satisfaite. La BCE disposait alors d’une couverture politique pour acheter des obligations souveraines françaises (si nécessaire), ce qui a permis aux marchés d’évaluer la dette publique française presque aussi bien que les Bunds allemands, en dépit de l’absence de toute amélioration réelle de la situation budgétaire de la France.
Cette mascarade n’était pas nécessaire lorsque les règles budgétaires de la zone euro ont été suspendues en réponse à la pandémie de Covid-19. Mais les règles (avec quelques modifications) ont maintenant été rétablies, et le déficit budgétaire français (à 5,1 % du PIB) est plus éloigné que jamais du seuil de 3 %. Ainsi, avant même le dernier choc politique, la danse entre Paris et Bruxelles s’annonçait plus délicate qu’à l’accoutumée. La France allait devoir s’engager à réduire le déficit d’un demi-point de pourcentage du PIB, et même cet ajustement modéré aurait pu déclencher un vote de défiance à l’encontre du gouvernement de M. Macron à la chambre basse du Parlement, où son parti a perdu la majorité lors des élections de 2022.

« Danse budgétaire »
Deux ans plus tard, l’élection éclair pourrait bien remplacer le gouvernement centriste boiteux de Macron par un gouvernement dirigé par des partis dont les campagnes ont abandonné toute prétention à la discipline budgétaire. L’élection du Parlement européen et les derniers sondages montrent que le principal défi vient du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et des partis de droite alliés, et les marchés financiers réagissent déjà de la même manière qu’ils l’ont fait lorsque Mme Le Pen s’est lancée pour la première fois dans une course au pouvoir crédible en 2017. À l’époque, elle promettait d’abandonner l’euro et de rétablir le franc français. Bien qu’elle ait ensuite abandonné cette idée, elle a encore secoué les marchés lorsqu’elle s’est à nouveau présentée à la présidence en 2022. Il n’est pas surprenant que les marchés soient à nouveau effrayés : si le RN et ses alliés remportent cette élection, il ne sera pas dans l’intérêt de Mme Le Pen de mettre à mal le privilège exorbitant dont jouit son pays au sein de la zone euro. En fait, elle aura tout intérêt à l’exploiter pour se frayer un chemin jusqu’à la présidence en 2027. C’est pourquoi son premier ministre désigné, Jordan Bardella, a déjà fait marche arrière sur la promesse de campagne la plus coûteuse sur le plan fiscal : l’annulation de l’augmentation de l’âge de la retraite (de 62 à 64 ans) qu’Emmanuel Macron a imposée l’année dernière malgré les protestations de l’opinion.

Ainsi, dans le cas d’un gouvernement de cohabitation à droite, je m’attendrais à voir la même vieille « danse budgétaire » vis-à-vis de Bruxelles, bien qu’avec une plus grande rhétorique qui déstabiliserait encore plus les marchés. Il en irait de même pour un gouvernement de gauche élu sur la base d’un programme agressif d’imposition et de dépenses, puisque les recettes provenant de l’augmentation des impôts satisferaient probablement la police fiscale européenne.

L’issue qui justifierait le mieux les craintes des marchés serait en réalité celui de l’impasse : si les alliances de droite et de gauche remportent chacune environ 200 sièges, tandis que le bloc centriste de M. Macron est réduit de 250 à 150 sièges au maximum, il sera extrêmement difficile de former un gouvernement, et encore plus un cabinet stable. Bien que tout futur gouvernement français soit susceptible de reprendre la « danse budgétaire », il faut être deux pour danser le tango. Une impasse politique persistante à Paris laisserait Bruxelles sans gouvernement avec lequel s’engager, et plus les limbes politiques dureraient, plus l’instabilité financière et les dommages causés à l’économie européenne seraient importants.

Copypright : Project Syndicate
Professeure d’économie internationale et de politique économique à l’université Queen Mary (Londres).

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   Posté le 14-07-2024 à 15:42:38   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

https://histoireetsociete.com/2024/07/13/les-statuts-dapres-ont-ils-ete-depose-avant-et-ce-que-cela-dit-dune-maniere-de-faire-de-la-politique/

Les statuts d'”Après” ont-ils été déposé “avant” et ce que cela dit d’une manière de faire de la politique…
ADMIN531913 JUILLET 2024CIVILISATION
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Alors que le Parti communiste, par une déclaration de Fabien Roussel devant le bâtiment du Colonel Fabien, donc pour une fois en s’appuyant au moins symboliquement sur les instances officielles de son parti, propose la candidature d’Hugette Bello pour débloquer la situation dans l’intérêt du peuple souverain. Peuple souverain, qui semble le cadet des soucis de tous ces “représentants”, les réglements de compte et ambitions en vue des futures présidentielles se déchaînent en postures théâtrales comme entre Darmanin et Attale… La révélation d’une conjuration au sein de la FI et d’élus PCF sans doute, témoigne de la profondeur de la crise de cette société… d’une certaine manière de faire de la politique, qui depuis trop longtemps s’est substitué à la démocratie des communistes, y compris quand il existait le centralisme démocratique… Alors que tout est fait pour ne pas mettre à jour le consensus atlantiste, son coût réel, les ententes dangereuses de l’OTAN et ce qui va avec pour ne pas créer les conditions d’une organisation et de la formation des adhérents, capable de développer l’initiative populaire. pour interdire, par censure et copinage, la réflexion de tous sur les raisons de la coupure de la gauche et du PCF avec la classe ouvrière, la majeure partie du peuple français, cette débâcle démocratique est celle d’un système que le PCF est censé abolir… Il faudrait y réfléchir peut-être à l’université d’été du 23 au 29 aout à Montpellier, prendre de la hauteur face à ce marigot… Par parenthèse, cette équipe de conjurés, ne sont pas pire que les autres sociaux démocrate , et on ne renonce pas au combat commun mais ils ne sont pas des communistes et ils ne peuvent prétendre les diriger…

Avez- vous noté , comme moi, à quel point la personnalité de Hugette bello est apparue rassurante quand il a été soulignée non seulement sa pratique de député et des nécessaires accommodements au débat, aux affrontements, et le fait d’être communiste… Oui un député communiste a une pratique à la fois ferme sur ses engagements en faveur des travailleurs, des couches populaires, antiraciste, pour la paix et aussi le sens du dialogue et de l’écoute. Mais il ne peut avoir ce rôle que s’il existe un parti communiste qui lui est ancré dans ceux dont ces députés sont le porte voix. C’est de tout cela dont il faut parler en considérant comme anecdotique les pépripéties, poses et complots du moment. C’est pourquoi la réflexion doit porter aussi sur ce que signifie le rapport entre les communistes et les représentants, dirigeants…

un camarade confronté à ces faits dit : Le groupe communiste doit rester indépendant et surtout approfondir son identité communiste, mettre les pendules à l’heure et les points sur les I

je lui répond : oui mais l’essentiel est la reconstitution d’un parti communiste parce qu’un groupe communiste même le meilleur du monde ne supplée par à un parti qui s’ancre dans la réalité pas seulement sur un mode électoral … qui n’est pas totalement l’expression des intérêts de classe…

Nous avons en effet subi – au grè des élections et des adaptations de la Constitution- l’évolution des modes de rupture du personnel politique avec les couches populaires mais aussi de plus en plus les couches moyennes. La pratique d’une constitution quasi monarchique et conçue pour éliminer les communistes dans des temps de contrerévolution mondiale a crféé les conditions du “braquage démocratique” actuel. Il y a eu la tentative mitterrandienne de bloquer l’expression des mécontentements en faisant monter le Front National grâce à l’axe républicain. Less diverses cohabitations n’y ont rien changé au contraire. Il y a eu la fin du débat parlementaire – expression des affrontements de classe tenu dans le champ républicain- avec la présidentialisation toujours plus envahissante. L’évolution s’est faite de l’élection du président au suffrage universel au quinquennat de Jospin, quinquennat qui fait du premier ministre et du groupe de majorité présidentiel de purs godillots et vide le parlement de son rôle. Il y eu a la proposition d’en finir avec les partis en définissant des mouvements qui dépasseraient les clivages anciens, ces mouvement en fait se sont construits autour d’un candidat à la présidentielle : autour de Macron et Melenchon. Mais le mouvement est volatile, il engendre immanquablement dans le groupe restreint autour de l’homme présidentiel des factions et des conjurations qui visent les présidentielles. On le voit avec l’antagonisme entre Attal, Darmanain et Edouard Philippe. Mais aussi avec cette histoire d’après-avant autour de la France insoumise. La conjuration n’avait de sens que si elle ciblait des élus communistes, une opération qui a connu quelque succès dans la Région parisienne, à Montreuil en particulier, mais aussi à Marseille autour du printemps marseillais et de ses liens avec une partie de la CGT.

Le véritable problème est que ce type de jeu coupe de plus en plus ces “conjurés” du véritable travail politique des partis, qui est de labourer leur propre terrain, créer des équipes solides partout. Ce que font ou tentent de faire le Rassemblement national, les Républicains à leur manière… En matière de défense d’un projet socialiste porté par des communistes,osons dire que c’est du temps perdu.

C’est pourquoi on ne peut que se réjouir du refus refus d’intégration par les communistes du moins officiellement, parce que cela n’améliorait en rien les carences actuelles du fonctionnement démocratique du PCF et le fait qu’il serait nettement préférable que le secrétaire du Parti et le Conseil National songe au parti et moins à d’hypothétiques postes ministériels . Et que ces déboires servent de leçon, si faire se peut à ceux qui veulent que les communistes s’intégrent toujours plus à cette manière de faire de la politique. Sans doute faut-il lire la petite saloperie de vidéo montage, montrant Roussel dans un wagon envisageant diverses coalitions, comme une tentative pour le mouiller dans cette histoire. Il y a pas mal de légereté dans cette affaire mais la scène du wagon intervient entre les deux tours alors qu’ on s’interroge sur la manière de bloquer le Rassemblement National. La conjuration de Montreuil et Marseille intervient avant la dissolution et elle est prise de court par la dissolution… Mais c’est une ambiance à assainir si l’on veut reconquérir la confiance des couches populaires, celles passées au RN mais aussi les abstentionnistes.

Donc voici la description de cette conférence de presse des après-avant…

Ils s’étaient donnés rendez-vous ce vendredi matin au Bal perdu, un café du centre-ville de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), dans la circonscription d’Alexis Corbière, là où le député réélu vit avec Raquel Garrido. Un drôle de nom pour le lancement d’un nouveau mouvement politique, « L’Après », initié par la frondeuse Clémentine Autain et quatre insoumis purgés par Jean-Luc Mélenchon (Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet, Henrik Davi) qui a refusé de les investir aux législatives au nom de La France insoumise (LFI). En fait ayant baigné depuis mon âge tendre dans les manoeuvres phocéennes et connaissant de fait celles de la Région parisienne j’avais perçu les manoeuvres depuis avant , bien avant les Européennes. Marseille est un lieu d’observation idéal. Tandis que le Rassemblement National joue dans les Bouches du Rhône la stratégie de Mao de la longue marche dans les terres prolétariennes et celles de la droite traditionnelle face à la crise économique et sociale, un phénomène qui affecte tout le midi et le nord, pas de calais. Les lieux d’implantation communiste par excellence, tandis que dans les villes Marseille, entre autres, surgit une sorte de happening social démocrate qui un temps (mais un temps seulement) joue tout sur la barrière au Front national. Après avoir suscité un mouvement autogestionnaire, les élus mènent des politiques plus ou moins en rupture avec les couches populaires ou alors le font en exaspérant les divisions ethniques.

ces gens passent leur vie dans des manoeuvres d’appareil, ils jouissent cependant de l’appui paradoxal des syndicalistes révolutionnaires qui ne pardonnent rien au parti communiste mais à peu près tout à cette social démocratie là. Ce n’est pas une nouveauté, Rosa Luxembourg analysait déjà la collusion entres syndicalisme révolutionnaire et compromis municipaux.

Mais le fait est que les recettes éprouvées de la troisième et de la quatrième république n’arrivent plus à traduire la colère du peuple… Même quand cette entente comme la première permet l’Union sacrée autour de la guerre comme la IIIe république et se termine par l’assassinat de Jaurès et au retour de guerre le Congrès de Tours…

Pour revenir à la conjuration appelons-là montreuil- Marseille : il est clair que Melenchon la découvrant a prétendu la sanctionner par l’éviction des conjurés qui se sont présentés comme de blanches colombes luttant contre l’autoritarisme du chef atrabilaire et même contre … l’antisémitisme… Et ils l’ont joué sur le thème tous contre melenchon dans une élection qui lajouait déjà sur le thème tous contre Macron…

Un autre de leur tête de turc commode en particulier pour Clémentine Autain à savoir Adrien Quatennens a ouvert les hostilités en pleine tentative de désignation d’un premier ministre alors que fabien roussel qui enfin avait semblé se détacher de la “bande des quatre” pour parler devant le Colonel Fabien proposait Huguette Bello… (notons pour la petite histoire que la NPA qui n’en rate pas une a commencé à fournir des raisons “morales” de s’opposer à un parti socialiste déjà fortement tenté par les combinaisons ministérielles centristes).

Donc Adrien Quatennens sur X, l’ex-député du Nord relève, capture d’écran à l’appui, que les statuts de l’Association pour la république écologique et sociale (Après) lancée par ses anciens camarades ont été déposés le 24 mai. Soit plusieurs semaines avant la purge. « L’après, c’était déjà avant », tweete-t-il, sous-entendant que les dissidents avaient orchestré leur départ mais qu’ils étaient restés pour bénéficier du sceau insoumis le temps des élections.

Voici la description d’Après-avant , certainement dans un mauvais moment, ça c’est sur…

Il est 11 heures quand les hostilités démarrent. La conférence de presse des sécessionnistes s’achève à peine. Clémentine Autain pianote frénétiquement sur son téléphone car elle découvre le mauvais coup de Quatennens, dont elle avait critiqué l’investiture malgré sa condamnation pour violences conjugales. La députée de Seine-Saint-Denis répond vingt minutes plus tard avec une capture d’écran dans laquelle l’agence ayant créé le site de L’Après plaide « une erreur » de date « dans les mentions légales du site ». Raquel Garrido enfonce le clou dans un échange musclé sur X avec Adrien Quatennens, qui a dû abandonner sa candidature sous la pression médiatique et celle de ses anciens camarades de banc à l’Assemblée nationale. « Parmi le tas de très bonnes raisons d’adhérer à L’Après : ce sera un lieu ouvert et bienveillant, loin des pratiques toxiques et des abus de pouvoirs. Vous n’y croiserez pas Adrien Quatennens », balance-t-elle. Ajoutant : « Nous construisons un safe place. »

Piqué au vif, l’ex-député du Nord réplique : « Nul doute que tu connaisses les moindres recoins de la vie privée de tes petits potes. J’ignorais que vous étiez la pureté et la perfection incarnées. » Les règlements de compte entre insoumis auront eu raison de la fin de la brutalisation de la vie politique pronée par le Nouveau Front populaire…

Derrière ces échanges d’amabilité, une réalité : bien avant la dissolution et les élections européennes du 9 juin, Autain, Garrido, Corbière, Ruffin discutaient d’une recomposition à gauche et d’une autre manière de faire de la politique, en dehors de LFI. Un appel de la société civile, emmené par l’économiste Julia Cagé, devait être publié pour réclamer une union à gauche en vue des présidentielles de 2027. Et puis patatras, chacun a dû remiser ses désirs d’émancipation avec les législatives anticipées et se rassembler plus vite que prévu pour contrer la percée de l’extrême droite.

Avec la création de cette nouvelle force politique, les plus critiques envers Jean-Luc Mélenchon officialisent leur rupture et leur volonté de peser encore dans le débat public en offrant une alternative. Sorte de « LFI bis », mais sans les moyens financiers ni les troupes militantes ou les députés du mouvement de Mélenchon, L’Après souhaite faire la jonction entre la société civile et les élus locaux dans un cadre plus démocratique

Agent fédérateur, incubateur ?
Clémentine Autain le qualifie d’« agent fédérateur », Henrik Davi « d’incubateur », au service du Nouveau Front populaire, qui peine à s’accorder sur un futur Premier ministre. « Nous sommes restés fidèles à notre identité politique et c’est peut-être pour cela que l’on nous a fait de mauvaises manières, souligne Alexis Corbière. Nous ne sommes pas là pour affronter, bousculer qui que ce soit, mais pour enrichir. » Reste le cas de François Ruffin, qui, comme on a son habitude, joue les électrons libres. Il n’était pas présent lors du lancement de L’Après, mais des membres de son mouvement Picardie debout y sont adhérents.

Encore balbutiant, le mouvement espère fédérer plus largement et, à terme, devenir un véritable parti pouvant accueillir d’autres déçus insoumis, quitte à fracturer encore un peu plus une gauche en miettes. « Le bonheur est dans L’Après », promet Corbière. Comme ses collègues réélus députés, il s’active sur un autre front : se trouver un port d’attache à l’Assemblée. L’ex-insoumis plaidait pour qu’écologistes et communistes s’unissent au sein d’un même ensemble qui les accueillerait. Mais les partis sont attachés à l’existence de leur groupe parlementaire. Et récupérer des députés connus – Autain, Corbière, Ruffin – aux grandes ambitions et ayant affiché leur défiance avec LFI n’est pas si facile. Les communistes craignent que leur arrivée ne braque leurs députés ultramarins, notamment Huguette Bello. Proche de Mélenchon, la nouvelle députée de La Réunion (citée comme première ministrable) s’active en coulisses pour éviter leur rattachement.

Les « rescapés du Bounty » ?
Côté écolo, les intégrer ne déclenche pas non plus un fol enthousiasme d’après un cadre : « Quel intérêt d’acheter ces députés, dont des stars qui peuvent les écraser ou les gauchiser ? Et si on les accueille, Mélenchon ne sera pas content. Ils ne peuvent pas non plus aller chez les socialistes et passer pour des sociaux-traîtres. » Le même poursuit : « Ce sont les rescapés du Bounty. Leur situation envoie le signal que ceux qui partent des insoumis sont morts, qu’ils n’auront pas l’investiture dans un an s’il y a de nouvelles élections. Ils ont trop tardé à rompre, ils auraient décroché des gens de LFI en partant plus tôt. » Bref, pour ces insurgés, L’Après est encore incertain.

Espérons que cela servira de leçon à ceux qui seraient tentés par pareilles conjurations dans d’autres bases de rattachement…

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