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 Bangladesh : une tragédie pas si lointaine que ça…

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Resistance
Jeune Communiste
Resistance
193 messages postés
   Posté le 05-05-2013 à 23:08:09   Voir le profil de Resistance (Offline)   Répondre à ce message   http://www.resistance-politique.fr/   Envoyer un message privé à Resistance   




À Dacca, au Bangladesh, ce sont finalement plus de cinq cents personnes qui ont trouvé la mort dans l’effondrement d’un immeuble qui accueillait des ateliers textiles liés avec l’Occident par des relations d’affaires. Cette tragédie nous amène une fois de plus à nous interroger sur les conditions inhumaines auxquelles sont soumis les travailleurs locaux.

Finalement, qui est le plus coupable ? Un État qui ne fait rien pour améliorer les conditions de travail et la santé de ses citoyens, ou les sociétés occidentales, sans scrupules si ce n’est le seul profit, qui lui passent commande des chaussures et des vêtements que nous portons aujourd’hui ? Difficile de répondre. Toujours est-il que les victimes de cette nouvelle catastrophe ouvrière s’ajouteront aux 2.300.000 personnes qui meurent chaque année d’un accident ou d’une maladie lié au travail.

Même l’Union européenne y est allée de son couplet. « L’Union appelle les autorités bangladeshies à agir immédiatement en vue de garantir que les usines du pays respectent les normes internationales… », peut-on lire dans un communiqué publié par Catherine Ashton, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et par de Karel De Gucht, commissaire en charge du commerce. L’UE avait déjà exhorté le Bangladesh à suivre les normes de l’OIT en janvier après l’incendie de deux usines, dont l’un en novembre 2012 avait déjà causé la mort de 112 personnes.

Les déclarations de l’Union européenne ressemblent malheureusement fort à un discours convenu et il y a fort à parier qu’aucune sanction ne sera prise au final. Car dans le système capitaliste, ce sont les profits et les affaires qui comptent. Au Bangladesh, l’industrie textile emploie trois millions de personnes (dont 90 % de femmes), et plus des trois quarts des exportations du pays proviennent de ce secteur. Mais les salaires n’y dépassent pas cinquante euros par mois et les 4.500 usines y sont surnommées les « ateliers de la misère ». Des coûts de production imbattables ! Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que l’Union européenne achète 60 % des exportations textiles du Bangladesh : 8 milliards d’euros en 2011, 8,6 en 2012. Il faut dire que le pays asiatique jouit d’une clause d’accès préférentiel au marché européen.

L’union européenne a donc sa part de responsabilités dans cette tragédie. Mais plutôt que de pointer du doigt tel ou tel pays, c’est le système économique dans son ensemble qu’il faut revoir. Une réalité s’impose en tout cas comme une évidence : le capitalisme ne tient aucun compte des droits humains qu’il préfère sacrifier sur l’autel du profit.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-bangladesh-une-tragedie-pas-si-lointaine-que-a-117593939.html

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Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18378 messages postés
   Posté le 19-05-2013 à 16:12:07   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Au Bangladesh, les travailleurs du textile enfin autorisés à former des syndicats : une conquête dans le sang




Source solidarité international pcf

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Le désastre humain a révélé toute l'hypocrisie des pays occidentaux, et de leurs multi-nationales, pour qui la liberté se limite à la libre-entreprise et s'arrête aux portes de la liberté d'expression, de manifestation, d'organisation syndicale.


1 127 morts au dernier décompte macabre : la catastrophe humaine vécue au Bangladesh a dévoilé les conditions d'esclavage moderne des ouvriers du Bangladesh devenu, avec la Chine, l' « atelier du monde » dans le secteur textile.


La catastrophe a ému les travailleurs du monde entier, a enragé les ouvriers et ouvrières locaux qui réclament désormais non seulement des normes de sécurité fermes mais aussi l'expropriation des employeurs et enfin la liberté d'organisation syndicale .


Car les grandes firmes occidentales comme Benetton, H et M ou Carrefour ont choisi le Bangladesh comme terre d'élection pour deux raisons : le pays offre le coût du travail le plus bas au monde (1 $ par jour) ; le gouvernement assure un environnement favorable aux entreprises.


Favorable aux entreprises, cela veut dire peu d'impôts, pas de cotisations sociales patronales, aucun droit du travail contraignant, et surtout répression de tout mouvement syndical organisé.


Au Bangladesh, la répression contre le mouvement syndical est constante : le droit de grève n'est pas reconnu dans les « services essentiels » ; la syndicalisation impossible dans le secteur public mais limité dans le privé à la reconnaissance par les autorités de l'organisation syndicale.


Dans le secteur textile, la situation est encore plus simple : le droit à la liberté syndicale est proprement nié.


La présence d'une organisation aurait, selon plusieurs voix concordantes, sans doute permis de défendre la sécurité sur le lieu de travail, organisé un droit de retrait des salariés au vu des conditions de plus en plus périlleuses de travail, telles que constatées avant la catastrophe.


La portée de la décision adoptée le 13 mai ne doit pas être sur-estimée mais elle vaut pour son symbole : les 4 millions de travailleurs du textile se voient enfin reconnaître le droit à l'organisation syndicale sans autorisation préalable de l'employeur.


Cette mesure s'inscrit toutefois dans une volonté de faire descendre la pression au moment où la colère des ouvriers sur place monte. Dans le même temps, le gouvernement annonçait la fermeture de 18 usines pour raisons de sécurité.


Cette mesure ne doit soulever aucune illusion. Le droit de grève et les droits syndicaux étaient censés être reconnus en droit, mais contredits en pratique par la complaisance de l'Etat avec les multi-nationales, par les multiples réserves à leur application, les rendant inopérants.


Ce que la catastrophe révèle, ce que cette annonce médiatique dévoile, c'est ce que la mondialisation capitaliste est prêt à détruire au nom du profit :


les salaires, les droits sociaux, les services publics pour les travailleurs exploités du cœur ; les droits fondamentaux et la vie pour les travailleurs de la périphérie super-exploités.


Rappelons cette citation du Capital (chapitre XXXI), reprise d'un économiste anglais du XIX ème siècle, d'une tragique actualité :


« Le capital abhorre l'absence de profit ou un profit minime, comme la nature a horreur du vide. Que le profit soit convenable, et le capital devient courageux : 10 % d'assurés, et on peut l'employer partout; 20 %, il s'échauffe !, 50 %, il est d'une témérité folle; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines; 300 %, et il n'est pas de crime qu'il n'ose commettre » .


Identifier le taux de profit des multi-nationales du textile, c'est comprendre jusqu'où elles étaient prêtes à aller dans le crime et l'horreur humaine.


Face à de telles crimes, l'indignation humaniste n'est qu'une première prise de conscience. Elle doit mener à l'action politique révolutionnaire visant au renversement de ce système inique.


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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
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