Forum Marxiste-Léniniste
Forum Marxiste-Léniniste
Administrateurs : Finimore, ossip, Xuan
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Actualités  Europe et lutte des classes 

 Athènes : de nouvelles journées de grève sur fond

Nouveau sujet   Répondre
 
Bas de pagePages : 1  
Resistance
Jeune Communiste
Resistance
193 messages postés
   Posté le 21-02-2013 à 22:31:40   Voir le profil de Resistance (Offline)   Répondre à ce message   http://www.resistance-politique.fr/   Envoyer un message privé à Resistance   



Les grèves sont légion à Athènes depuis que la troïka et les gouvernements européens ont décidé de saigner à blanc les travailleurs et les citoyens au nom du sacro-saint remboursement de la dette. Mais celle du mardi 19 février a particulièrement fait enrager Antónis Samarás et ses ministres. C’est en effet ce jour-là que François Hollande est arrivé dans la capitale hellénique pour contrôler que le premier ministre grec respecte bien à la lettre les recommandations de Bruxelles. Et c’est aussi ce jour-là que les journalistes se sont mis en grève, provoquant un véritable black-out de l’information. Un mouvement social du syndicat des journalistes qui a provoqué la colère du porte-parole officiel du gouvernement, Simos Kedikoglou, selon lequel « la décision de l’ESIEA (association des rédacteurs de la presse quotidienne à Athènes – NDLR) de provoquer une grève de vingt-quatre heures le 19 et non le lendemain a pour objectif évident de passer sous silence la visite du président français en Grèce ».

Mais si les ministres et les collaborateurs de Samaras sont irrités, les citoyens et les travailleurs grecs le sont encore plus depuis que certains media ont diffusé une information qui, pour beaucoup, équivaut à la goutte d’eau qui fait déborder le vase. En effet, selon le quotidien Parapolitika, plus de trente-cinq députés ont demandé un prêt à la banque de Grèce pour « besoins financiers exceptionnels » et chacun d’eux s’est vu attribuer, sans exception, une somme de 10.000 euros. Quinze autres demandes émanant d’autres parlementaires étaient quant à elles en attente d’être évaluées. Cela fait pourtant bien longtemps que les banques n’accordent plus de prêts aux entreprises ou aux ménages grecs, étranglés par les coupes budgétaires et la hausse des impôts. Une situation qui ne fait qu’accréditer l’idée selon laquelle les « représentants du peuple » jouissent d’un bien contestable traitement de faveur.

Les travailleurs ont encore battu le pavé le 20 février pour une énième journée de manifestation contre les politiques d’austérité imposées par la troïka à tout le peuple grec. L’annonce faite par Parapolitika leur aura donné une raison supplémentaire de le faire. La grève générale annoncée par l’ADEDY (confédération des syndicats des fonctionnaires publics), la GSEE (confédération générale des travailleurs grecs) et le PAME (front militant de tous les travailleurs) a paralysé le pays durant vingt-quatre heures. Les syndicats réclament un arrêt immédiat des coupes claires dans les budgets sociaux et des licenciements dans la fonction publique dans un pays où le taux de chômage atteint désormais 27 % de la population active. Un pourcentage qui n’est pas prêt de baisser avec la prochaine fusion de grands groupes bancaires qui devrait jeter sur le carreau quelque 25.000 employés du secteur…

Les organisations de travailleurs exigent également que cesse la politique de répression des employés des grandes entreprises contraints de plus en plus souvent à des grèves sauvages pour bloquer les licenciements. Une politique diligentée par la troïka et suivie le plus souvent d’interventions brutales des forces de l’ordre. Misère, violences policières et sombres perspectives sont désormais le pain quotidien des citoyens grecs. La situation est explosive et les victimes de cette saignée programmée pourraient vite se rendre compte qu’ils n’ont plus que leurs chaînes à perdre…

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-athenes-de-nouvelles-journees-de-greve-sur-fond-de-scandale-115549105.html

--------------------
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18378 messages postés
   Posté le 16-06-2013 à 20:05:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

La bourgeoisie grecque lock-oute sa télé


Vraisemblablement pour satisfaire les exigences des impérialismes franco-allemands quant aux conditions extérieures, et fondamentalement pour briser les grèves des salariés du service public, la bourgeoisie grecque pratique avec sa télé ce qu'un patron de combat fait dans son entreprise : elle lock-oute le personnel puis réembauche ceux qui accepteront ses conditions.
Evidemment la méthode a de quoi surprendre, elle illustre le fait que les rapports de production capitalistes touchent tous les domaines, y compris la télé publique, l’exception culturelle, comme on dit chez nous.
On voit ainsi les pratiques dictatoriales des capitalistes connues des ouvriers s'afficher sur les médias les plus regardés.

La lutte des classes passe à la télé.

Evidemment il faut s'appeler MG Buffet pour se révolter de l'insulte au pluralisme, à la création culturelle


__________________________


Le gouvernement grec annonce la fermeture immédiate de sa télévision publique


Le Monde.fr | 11.06.2013 à 18h54 • Mis à jour le 11.06.2013 à 22h40



A la clôture des programmes, les écrans resteront noirs : le gouvernement grec a annoncé mardi 11 juin la fermeture immédiate des chaînes de télévision publiques grecques ERT, engageant par surprise une épreuve de force inédite avec les syndicats sous la pression de ses bailleurs de fonds internationaux.
"La diffusion d'ERT s'arrêtera après la fin des programmes ce soir" , a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou, soulignant qu'ERT, qui est composée de trois chaînes, constitue "un cas d'absence exceptionnel de transparence et de dépenses incroyables. Et tout ceci prend fin maintenant" a-t-il martelé. Cette annonce a provoqué une réaction immédiate de l'Union européenne de radio-télévision (UER), qui a demandé à la Grèce de revenir sur cette décision.

2 656 SALARIÉS

M. Kedikoglou a précisé que ce service public, où les grèves se multipliaient ces derniers mois pour s'opposer aux plans de restructuration, rouvrirait sous une autre forme, avec un nombre réduit de salariés. Tous les salariés actuels d'ERT, au nombre de 2 656, recevront une compensation et seront autorisés à postuler à nouveau à un emploi dans la nouvelle structure, a-t-il précisé.



Cette mesure radicale et sans précédent a été annoncée sans préavis au moment où les chefs de file de la troika des créanciers de la Grèce (UE-BCE-FMI) sont à Athènes. ERT appartient aux multiples organismes d'Etat qui devaient être restructurés ou fusionnés, en vertu du protocole d'accord signé entre la Grèce et ses bailleurs de fonds.

LES "EXIGENCES DE LA TROÏKA"

Selon les syndicats, en fermant ERT, le gouvernement remplit d'un coup l'objectif assigné par les créanciers de la Grèce de supprimer 2 000 emplois publics d'ici à la fin juin. C'est une "solution facile pour répondre aux exigences de la troïka" , souligne le syndicat Poesy, tandis que la Confédération des fonctionnaires du service public Adedy a qualifié le texte législatif de "coup d'Etat" .

Les hauts responsables de la troïka ont repris lundi à Athènes l'audit des comptes grecs et le contrôle des réformes parmi lesquelles figurent la réduction du nombre des fonctionnaires et la fusion ou la suppression des organismes publics. Lundi soir, les responsables de la troïka ont eu un entretien avec le ministre de la réforme administrative Antonis Manitakis sur la restructuration du secteur public.



"UNE SITUATION PAREILLE N'EST JAMAIS ARRIVÉE NULLE PART"

"C'est un choc total" , a commenté un journaliste de la rédaction, Pantelis Gonos, tandis que des centaines de personnes commençaient à affluer autour du siège de la télévision publique, dans la banlieue nord d'Athènes. " Le gouvernement, sans consultations ni discussions, a choqué tout le monde en annonçant la suspension à minuit de la télévision, tous les écrans vont être noirs et personne ne sait quand elle rouvrira" , a-t-il dit.

Slate.fr s'est entretenu avec le journaliste Vangelis Demeris, correspondant à Bruxelles d'ERT de 2001 à février 2013. Ce dernier évoque un "scandale". "ERT est la source majeure d'information pour l'opinion publique. Le paysage audiovisuel grec est très fragmenté. Les chaînes privées sont détenues par différents groupes, mais elles sont beaucoup moins rigoureuses sur le plan de l'information : elles jouent sur l'impression, pas sur les faits. ERT est très portée sur l'information dans l'ensemble. Il y a différentes chaînes avec différents rôles, mais les JT d'ERT sont très regardés. Les débats autour de la crise économique se sont surtout tenus sur les chaînes publiques. Personnellement, j'ai aussi travaillé dans le privé, et la qualité des débats n'a rien à voir, c'est vraiment meilleur dans le public. C'est extrêmement grave pour la démocratie" , explique-t-il.

Ce journaliste n'exclut pas une grève des collègues journalistes de tous lesmédias, par solidarité : "Et donc il n'y aurait plus d'information. Une situation pareille n'est jamais arrivée nulle part. Ça n'est jamais arrivé" .

"VOILÀ OÙ MÈNE L'AUSTÉRITÉ"

La députée communiste Marie-George Buffet a fermement condamné cette fermeture. " Non content de concerner l'emploi de 2000 salariés, une telle décision révolte ! Pour ce qu'elle représente d'insulte au pluralisme, à la création culturelle" , dénonce l'ancienne ministre dans un communiqué.
"Voilà où mène l'austérité, et le refus de s'en prendre aux marchés financiers et à la spéculation. Voilà où mènent les choix européens de protéger les taux d'intérêts des banques : on décide de s'en prendre au moyen le plus populaire qui existe dans l'accès à la culture: la télévision !" , écrit-elle.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
18378 messages postés
   Posté le 16-06-2013 à 20:06:53   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Ci-dessous la position du KKE sur ce lock-out.
Nous la publions à titre d'information.
NB : simultanément, la Grèce est rétrogradée au niveau de pays émergent.

_________________________


Le secrétaire du KKE dans les locaux occupés de l'ERT : « Défendre la radio, la télé publiques : c'est défendre le bien commun de tous les Grecs ! »


Le secrétaire du KKE dans les locaux occupés de l'ERT


Déclaration du secrétaire du Comité central du KKE Dimitri Koutsoubas lors de sa visite à l'ERT


Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


Nous sommes ici venus exprimer notre solidarité pleine et entière avec les travailleurs de l'ERT. Les travailleurs de la radio-télévision publique ne sont pas seuls maintenant et demain car l'affaire ERT, l'affaire de la radio-télévision publique est l'affaire de tous les travailleurs, du peuple dans son ensemble et pas seulement de ses employés ici présents ou dans le reste du pays.

Nous souhaitons condamner, une fois de plus, cette loi inique au contenu inadmissible, cette politique du gouvernement qui le conduit à fermer l'ERT, laissant à la rue des milliers de travailleurs, un personnel expérimenté, qualifié, qui peut contribuer au développement de la radio et de la télé publique, offrir un service d'information de qualité pour le peuple grec mais aussi faire entrer la culture, le divertissement dans les foyers de chaque travailleur, de chaque famille populaire.

Je tiens à vous dire que le groupe parlementaire communiste a déjà déposé un amendement ce matin à la Chambre, demandant que soit abrogée la loi, qu'elle n'entre pas en vigueur. Nous croyons que par la lutte, par la pression populaire, cela est possible. Il faut que la pression soit maximale.

Lors de notre échange ce matin avec le Président de la République, M.Papoulias, nous lui avons exprimé notre inquiétude et la nécessité que s'exerce la pression maximale sur les partis de la coalition gouvernementale, de tous les côtés, afin qu'ils reviennent sur leur mesure, qu'il rouvre l'ERT, avec son caractère public, qu'il ne soit pas livré aux capitaux privés.

L'ERT n'est pas n'importe quelle entreprise privée, c'est le bien commun, elle appartient au peuple grec et en tant que telle, il appartient au peuple de décider de son sort. On peut faire des observations sur ce qu'il y aurait à améliorer, sur la qualité de l'information etc. Mais c'est à nous d'en discuter. Ce qui n'est pas discutable, c'est de livrer aux capitaux privés ce qui est de l'ordre de l'information publique, la radio et la télévision publiques, en mettant les travailleurs à la porte.

Cette affaire n'est pas seulement la vôtre, nous sommes avec vous, tout comme nous pensons que le sont tous les syndicats, les associations, le mouvement populaire et ouvrier, notre peuple dans son ensemble, la jeunesse, et il faut mobiliser en ce sens, organiser des manifestations, un mouvement de grève, être présent ici, partout, afin de rendre possible la maintien d'une radio et une télévision publiques, à Athènes et dans toutes les villes du pays.

Nous voudrions dire aussi à l'occasion que notre présence ici s'inscrit dans la nécessité d'une grande alliance populaire à élaborer, cette affaire concerne aussi les autres travailleurs des organismes publics, dans les entreprises publiques qui se trouveront bientôt dans la même situation que les salariés de l'ERT, leur entreprise fermée comme cela menace désormais pour l'Entreprise nationale de défense (EAS). Des milliers de travailleurs, une main d’œuvre expérimentée, un personnel scientifique et technique, se trouvera à la rue, tandis que des risques tout aussi importants se poseront pour la défense de notre pays, les droits souverains de notre peuple, du pays.

Donc le front doit être uni, la lutte doit être commune pour défendre l'intérêt public, la radio et la télévision publiques, la propriété publique car il s'agit de notre patrimoine commun.



PS : la chaîne liée au KKE, « 902 TV » avait livré son signal radio pour les émissions de l'ERT. Le secrétaire-général a réagi aux tentatives, coordonnées de l’État et du secteur privé, de faire taire la voix de la résistance :

« Je tiens encore une fois à dénoncer l'orgie de mesures autoritaires, et les mesures prises, je parle non seulement des actes législatifs, et ceux qui s'annoncent mais aussi la tentative de réduire au silence les autres stations comme la 902 qui, dès le premier moment, quand le signal de l'ERT a été coupé, a diffusé les émissions en direct de l'ERT à partir du signal analogique et numérique.

DIGEA (monopole privé dominant les médias grecs) a décidé de couper les signaux de la 902 afin qu'elle ne puisse pas retransmettre les émissions en direct de l'ERT, à partir des studios d'Agia Paraskevi.

C'est une mesure inadmissible, autoritaire, derrière s'y trouve le gouvernement, cet État au service des monopoles. Il faut que les travailleurs condamnent ces mesures, pas seulement de l'ERT, mais aussi tout le peuple grec, en partant du mouvement ouvrier et populaire »
.

--------------------
contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Haut de pagePages : 1  
 
 Forum Marxiste-Léniniste  Actualités  Europe et lutte des classes  Athènes : de nouvelles journées de grève sur fondNouveau sujet   Répondre
 
Identification rapide :         
 
Divers
Imprimer ce sujet
Aller à :   
 
créer forum