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 Association Amis du Manifeste sur les élections

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Xuan
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   Posté le 27-03-2012 à 22:56:26   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Une déclaration des Amis du Manifeste sur les élections
[je précise qu'il s'agit d'une organisation anti-stalinienne]
Mercredi 18 janvier 2012

Par Association des Amis du Manifeste
DÉCLARATION DU BUREAU DE L'AAM - Regroupement Communiste



Elections présidentielles… et autres mascarades politiciennes pour sauver le système capitaliste en faillite


L’élection présidentielle, en ces temps de déliquescence des Etats bourgeois, acquiert un relief singulier auprès des prolétaires.
Les « étrennes » annoncées par le gouvernement pour 2012 et qui leur sont destinées : hausses des prix et des impôts (hausse des taxes, du tarif du gaz , la TVA réduite, jusque-là, à 5,5 %, passera, à compter du 1er janvier à 7 %, hausse des tarifs dans les transports, les mutuelles des santé etc…) tout comme l’aggravation du chômage (en particulier celui des jeunes et des « séniors » ) aussi bien que l’accentuation de la crise dans les pays en guerre, comme en Afghanistan en Irak, en Syrie, ou ailleurs les conduit à une plus grande méfiance à l’égard des politiciens de tous bords.

L’Etat apparaît plus impuissant que jamais
à répondre aux besoins des masses populaires.


Quand les médias accordent autant d’importance à des brochettes de candidats qui s’entendent sur le fond, à savoir qu’ils se reconnaissent tous, sans exception dans les institutions bourgeoises d’un Etat qui ne recule devant aucunes dépenses électorales quand il s’agit d’en faire supporter le coût majoritairement aux prolétaires, alors leur colère grandit. Les individus, dans cette société disloquée, sont exclus dans leur grande majorité de toutes activités productives qui puissent reproduire les rapports sociaux existants. Ce ne sont pas les petits boulots précaires (le plus souvent de services aux personnes) en forte augmentation qui changeront la physionomie de la société et lui redonneront toute sa cohérence. Il en résulte que de cette situation le salarié ne maîtrise rien, n’a rien à lui dont il puisse user directement, sans passer par le capital.
D’ailleurs il n’est « citoyen » que de temps en temps, quand l’état l’appelle à venir voter …et n’existe plus aux yeux du pouvoir bourgeois le restant de l’année. Le citoyen est l’habit que doit revêtir l’individu pour participer à l’association des classes antagonistes (pour éviter l’affrontement, une victoire révolutionnaire des prolétaires sur la classe bourgeoise).
L’idéologie d’un Etat au-dessus des individus et qui les domine dans tous les aspects de leur vie est plus que jamais une réalité.

Dépossédés de tout, les prolétaires,ont perdu, avec la crise, leur « Etat-providence ».


Pour le salarié, l’Etat-providence, depuis ses origines, a le devoir d’intervenir pour lui garantir toutes les prestations afférentes.
Et plus encore pour être le responsable de presque tous les éléments de sa vie. Ce qui était autrefois purement privé où relevait du domaine de la religion : famille, éducation, santé, vieillesse etc…est aujourd’hui du domaine de l’Etat qui contrôle tout et tout le monde…du bambin qui subit le bourrage de crâne idéologique de l’école (le prolétaire est dépossédé de l’éducation scolaire de ses enfants sur le contenu et la forme de laquelle il n’a aucune part), en passant par l’adolescent devenu délinquant que l’on enferme dans des centres-prisons pour mieux le transformer en bête sauvage jusqu’aux immigrés que l’on désignent comme responsables du chômage puis que l’on jette hors des frontières de la Nation pour soit disant la protéger …Or cette soumission passive est indispensable au capital. Ce à quoi l’Etat s’emploie par l’assistanat, l’idéologie et surtout la police.

Mais un fait s’impose de lui-même : le capital a besoin de reproduire la force de travail. Celui qui n’est rien d’autre, qui ne possède rien, sera d’autant plus « attaché »au système de l’assistanat d’Etat qu’il jugera nécessaire que celui-ci intervienne pour lui assurer un emploi, un niveau de consommation suffisant. Et s’il le juge nécessaire de l’obtenir par la lutte (son sort étant en jeu à travers elle) il se battra pour des « améliorations », pour gravir quelques échelons, pour se sortir de la pénibilité du travail.
L’Etat est protection, assurance (ou substitut) de toutes les conditions de sa vie parce qu’il est extérieur aux individus, en dehors de la communauté, il compense ainsi son extériorité et peut renforcer le pouvoir réel du capital sur les prolétaires (1).

D’ailleurs, dès les origines, la cogestion (patrons et « élus » syndicaux) des caisses de sécurité sociale devait soutenir le système de gestion du rapport salarial. Il fallait faire accepter aux ouvriers le travail contraint, abrutissant qui seul intéresse le capital, en échange de quelques « miettes » ces acquis sociaux qui se réduisent au long des crises à répétition.
Faute de pouvoir révolutionner le travail aliéné au capital, le salarié est donc contraint d’en réclamer une plus grande quantité. Ce qui est criminel, absurde et barbare.
Mais avec la croissance de la productivité, le capital ne peut plus employer autant d’individus avec le résultat que l’Etat démocratique bourgeois ne peut plus paraître assurer sa fonction moderne de garantir l’emploi.
D’où divers comportements qui découlent de cette situation.

Le discours des étatistes de gauche


Pour les Mélenchon et autres Hollande, il s’agit de poursuivre la logique de l’Etat-Assistance pour des individus plus dépossédés de tout que jamais. L’Etat doit être puissant pour compenser, organiser la dépendance de l’individu à l’Etat qui est aussi absolue que sa misère. A grand renfort d’animateurs, d’éducateurs, d’associations subventionnées, l’Etat dit tenter de garder un certain contrôle de ses exclus en leur offrant un substitut au chômage, aux liens sociaux brisés, par le sport, la musique, des animations, des stages etc…Cela conduit à renforcer le sentiment latent que l’Etat doit subvenir aux besoins, aussi bien de pain, de logement, de loisirs pour les uns, que la sécurité, d’ordre, de travail pour les autres.
Mais quand l’Etat-Nation n’apparaît plus comme substitut à l’impuissance des individus, les richesses se raréfiant, ce qu’il en reste ne peut qu’être redistribué suivant des critères d’appartenance à la Nation. Alors se développe nécessairement l’idéologie d’une nation à caractère bornée, cocardière, fondée sur des critères restrictifs.
La Gauche glorifie le « droit à la différence » comme une protection pour les minorités opprimés mais ignore largement celle entre les exclus et les autres, les salariés, les « garantis », entre les puissances intellectuelles qui dirigent la production et les exécutants. Quant aux « différences de cultures » la gauche ignore les comportements xénophobes, les conformismes et embrigadements rétrogrades qui ne fondent que des identités tribales, primitives, incapables de participer au développement des hommes contemporains.

Comme on le voit, l’Etat-Assistance tend à préparer, à devenir un Etat fasciste avec la toute puissance de l’Etat, l’application d’un nationalisme radical de type ethnico-culturel, avec la dictature idéologique des médias chargés de tout contrôler.

Le discours des étatistes de droites et des fascistes


Les fascistes prétendent apporter une réponse à ce besoin de communauté en proposant la Nation, conçue comme une pyramide sociale où chaque élément est à sa place, comme des abeilles dans la ruche, suivant des critères de pureté de l’ethnie, où les femmes sont à la procréation, les hommes à la guerre, les immigrés dans les ghettos et les opposants dans les prisons.
Le désenchantement des couches moyennes vis-à-vis des formes parlementaires s’accompagne de l’érosion de l’influence des partis et organisations dont le rôle est de susciter l’adhésion du prolétariat à la démocratie en lui faisant miroiter tous les avantages d’obtenir des compromis de classe par le vote et la négociation syndicale.
Mais les promesses électorales qui ont déçu, l’impuissance à changer quoi que ce soit, l’aggravation de la crise, placent une partie des individus déboussolés dans les bras du Front National qui leur semble avoir la volonté d’accomplir ce que les autres se contentent de promettre.
Marine Le Pen se présente comme un bouclier pour la "France qui souffre" qui refuse « les sacrifices destinés à sauver la monnaie unique ». La crise de l'euro lui profite, mais de manière plus globale le FN bénéficie de la constance de ses positions anti-européennes et antimondialistes, notamment au sein d'une droite où l' « européisme » est hégémonique.
La chef de file du FN dispute à Nicolas Sarkozy le rôle "protecteur" que le chef d'Etat tente d'incarner depuis le début de la crise des dettes souveraines.
De fait, la chef de file du FN est en tête des intentions de vote des ouvriers dans un sondage Ifop de novembre avec 37%, devant Nicolas Sarkozy et le socialiste François Hollande, tous deux à 17%, tandis que Jean-Luc Mélenchon est crédité de 12%. Elle ne cesse de déclarer que le programme du FN s’appuierait sur un retour au protectionnisme, à un « Etat fort ». Mais également sur la fin de l'euro et de l'immigration.
Dans cette atmosphère de corruption générale, les « affaires » qui éclaboussent les politiciens cyniques et décadents qui n’ont rien à construire, aucun projet social en vue, mettent à mal le consensus établi, les alliances traditionnelles qui organisaient la démocratie.
Le Front National n’est aujourd’hui qu’un Parti d’extrême droite classique qui s’appuie sur une partie de la bourgeoisie mais également sur toutes sortes de laissés pour compte, de déclassés, brutes violentes, dealers, braqueurs, détraqués, traqueurs d’immigré, sans foi ni loi, vivier que la crise alimente sans cesse et dans lequel le FN trouve sans peine de quoi alimenter ses premiers commandos de choc. Avec le FN le fétichisme de l’Etat est à son comble.
Les prolétaires bien qu’influencés par l’idéologie nationaliste sauront-ils se fixer l’objectif de prendre le pouvoir pour travailler à supprimer les causes de leur misère, donc à terme les classes sociales et l’Etat ?

Le salut du prolétariat repose dans son rejet de l’Etat
et dans une organisation indépendante de la bourgeoisie


Pour le moment l’Etat a encore de nombreuses ressources tant matérielles qu’idéologiques. Ces trente dernières années ont vu une exclusion massive des prolétaires de la production (du fait des gains de productivité).
Il serait temps pour eux de développer leurs propres forces au lieu de subir celles de l’Etat.
Que les prolétaires s’organisent dans le refus d’accepter le fardeau de la dette qui pèse largement sur leurs épaules.
Qu’ils profitent des désaccords que l’aggravation des contradictions et de la crise ne manquera pas de susciter au sein de l’Etat pour affaiblir son hégémonie.

Lénine disait que c’est seulement quand le peuple ne veut plus et quand l’Etat ne peut plus qu’une attaque frontale contre lui, pour le renverser, est possible.
Pour le moment il s’agit de mener une « guerre de position » en grignotant, en conquérant des positions, en se dotant de propagande, en construisant des alliances (notamment avec les classes moyennes) dans une lutte qui vise à préparer la « guerre de mouvement » et l’offensive frontale contre l’Etat.
Il s’agira de lutter pour satisfaire des besoins radicaux, sociaux contre l’Etat qui dépossède et aliène les hommes.
Quand les prolétaires luttent en tant que classe ce n’est pas pour donner procuration à l’Etat, c’est pour décider eux-mêmes et contrôler l’exécution de leurs décisions.

« Le parti de la subversion devient parti révolutionnaire en faisant surgir un adversaire compact, puissant » (K. Marx). Cet adversaire c’est l’Etat, l’organisateur et le reproducteur de la société de classe avec une bourgeoisie dominante. La cible à abattre est donc l’Etat, première force anti-prolétarienne, anti-communiste, dans tous les domaines de la vie sociale.
Les élections offrent donc l’occasion par l’explication et la propagande de démasquer et de lutter contre tous ces étatistes qui prônent un capital étatisé dont ils seraient les maîtres. Le mouvement communiste en est le fer de lance car lui seul peut développer auprès des prolétaires la conscience juste de ce qu’est l’Etat.

Le bureau de l’AAM – janvier 2012




(1) On sait qu’en France, par exemple, le salaire indirect (dit aussi socialisé), pris en charge par l’Etat revêt de multiples formes : depuis les diverses allocations logement, familiale, femmes seules, etc…jusqu’à la prise en charge d’une partie du salaire direct : multiples formes d’ « emplois aidés » : jeunes, formations en alternance, RSA, etc… sans oublier les frais de formation de la main d’œuvre (publique ou privée). Si on ne considère que les aides directes aux salaires (allègements de charges sociales payées par les patrons, emplois aidés), la facture représente, selon le Sénat, 55 milliards d’euros pour la seule année 2009 (contre 600 millions en 1993 !).


Edité le 27-03-2012 à 23:31:33 par Xuan




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