| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18602 messages postés |
| Posté le 13-03-2008 à 00:07:26
| Eléments historiques La scission dans le mouvement communiste international date de 1963.C’est là une réalité historique. Même si la lutte entre marxisme-léninisme et révisionnisme moderne se développait déjà depuis sept années. En France elle constitue aussi un bond qualitatif, aboutissement d’événements plus anciens annonciateurs de la dégénérescence révisionniste : • L'interview de Maurice Thorez au journal britannique " Times ", le 18 novembre 1946. • L'absence totale de rectification idéologique et politique, et de suite durable à l'autocritique sur la pratique de l'unité dans le Front populaire et dans le Front national pendant la Résistance présentée par Maurice THOREZ devant la session du Comité central le 29 octobre 1947 • Le vote en faveur des " pouvoirs spéciaux " demandés par Guy MOLLET à propos de la guerre d'ALGERIE, lors du scrutin sur la question de confiance posée par le Président du Conseil socialiste le 12 mars 1956. • La violation complète du principe léniniste de la coexistence pacifique, revu et trahi sous la baguette révisionniste de KHROUCHTCHEV. En 1959, le Bureau politique et Maurice THOREZ critiquèrent les élus de la région parisienne, qui avaient refusé de participer à une réception officielle offerte à l'Hôtel de Ville de PARIS au chef de file de l'impérialisme américain, EISENHOWER. Les dirigeants de l'U.J.C. considéraient alors que la création d’un nouveau parti communiste marxiste-léniniste était prématurée : " La naissance du parti ne peut s'entendre rigoureusement que d'une seule façon : des organisations hétérogènes, locales ou spécifiques à des milieux donnés, des militants isolés, des cadres issus de détachements divers de la classe ouvrière et du peuple, ont accumulé des forces suffisantes en organisation, en expérience théorique pour organiser l'agitation et prendre la direction effective des luttes de classes dans les détachements respectifs de la classe ouvrière et du peuple auxquels ils sont liés. D'autre part, et c'est la seconde condition complémentaire de la première, ces différents détachements marxistes-léninistes sont parvenus par l'expérience pratique, le travail théorique, les enquêtes et la lutte idéologique, lutte contre les réactionnaires et persuasion réciproque dans les rapports avec nos amis, à une unité de pensée, de style, d'analyse et de méthode de travail telle qu'elle leur permette d'élaborer un programme unique du mouvement, de déterminer un plan de propagande et d'action unique pour le mouvement dans tout le pays, de produire enfin une presse diversifiée dans son style et sa ligne de travail. " C'est-à-dire qu'il aurait fallu attendre pour créer le Parti Communiste de France marxiste-léniniste d'avoir reconstitué une organisation comparable quantitativement à celle du parti révisionniste. Historiquement c’est la ligne révisionniste qui prit l’initiative de la scission et tenta d’écraser toute forme d’expression marxiste-léniniste. « les dirigeants révisionnistes français, dans leur zèle à servir leur chef d'orchestre Khrouchtchev et à jouer avec ardeur sa funèbre musique révisionniste, se lancèrent dans une activité forcenée contre le Parti communiste chinois, devenu la cible principale de leurs coups tandis que l'impérialisme américain faisait de leur part l'objet de ménagement systématique et d'enjolivement mystificateur. N'allèrent-ils pas jusqu'à ordonner dans toute la France des minutes de silence pour honorer la mémoire du Président des Etats-Unis, Kennedy, qui n'était autre que l'homme qui avait ordonné l'agression militaire de l'impérialisme américain contre le peuple vietnamien ? ! ..... Au printemps et pendant l'été de 1963, ils demandèrent à toutes les directions fédérales [organismes dirigeants du Parti communiste français au niveau d'un département connus sous le nom de " Comités fédéraux. "] de mettre à l'ordre du jour d'une session spéciale la question des divergences avec le Parti communiste chinois. Et pendant deux à trois mois, presque chaque jour " l'Humanité ", publia des résolutions " adoptées à l'unanimité " par les différents Comités fédéraux pour " dénoncer et condamner l'activité des dirigeants chinois ". Le florilège désormais ineffaçable de ces documents constitue un ramassis de contrevérités et d'insultes que ne pourront Jamais plus renier les traîtres qui l'ont inspiré. » [Gaston Lespoir - Comment édifier le parti marxiste-léniniste: Création en France d'un véritable parti révolutionnaire du prolétariat (Pratique et expérience accumulée d'octobre 1963 au 12 juin 1968) – extrait de Prolétariat n° 5] http://membres.lycos.fr/edipro/Dochml/presse/pcmlf/proletariat/prol5/prol5p22.htm De la chasse aux sorcières qui s’ensuivit et de la résistance qui s’y opposa, il résulte que la rupture organisationnelle n’était en rien une hypothèse d’école ou un débat de salon mais une nécessité vitale, afin justement de préserver l’existence d’un parti indépendant du prolétariat. D’autre affirment que cette rupture était insuffisante. Cette conception est à l’opposé du matérialisme dialectique et suppose que le parti communiste devrait attendre d’être « parfait » avant de proclamer son existence. En réalité : ..... " L'opposition et la lutte entre conceptions différentes apparaissent constamment au sein du Parti ; c'est le reflet, dans le Parti, des contradictions de classes et des contradictions entre le nouveau et l'ancien existant dans la société. S'il n'y avait pas dans le Parti de contradictions, et de luttes idéologiques pour les résoudre, la vie du Parti prendrait fin. " [Mao Tsé toung - De la contradiction] Cette rupture était donc nécessaire et ne pouvait être différée tant sur le plan politique qu’idéologique et organisationnel. Cependant elle ne se réalisait pas dans les conditions imposées lors du Congrès de Tours, alors que la guerre venait de mettre en lumière la responsabilité criminelle des sociaux-démocrates et que la révolution bolchevique triomphait. Au contraire, cette rupture fut imposée par le révisionnisme moderne, au pouvoir dans le « parti père » du mouvement communiste international. « Pour mémoire, rappelons très sommairement les 3 principales caractéristiques du révisionnisme moderne par rapport au révisionnisme ancien, exposées en 1969 dans un rapport de Fiqret Shehu devant la " Conférence nationale des Etudes sociales " réunie par le Parti du Travail d'Albanie à Tirana.: 1. Le révisionnisme moderne " n'est pas seulement un courant idéologique opportuniste hostile au marxisme dans le mouvement communiste, mais également un révisionnisme au pouvoir " notamment, au premier chef, en Union soviétique ; 2. Le révisionnisme moderne s'appuie sur les acquis du marxisme-léninisme en prétendent les " enrichir " et, sous ce camouflage mystificateur, s'efforce de transformer le marxisme en théorie contre-révolutionnaire, tandis que le révisionnisme ancien, sur de nombreuses questions, avait renoncé à se réclamer du marxisme ; 3. Le révisionnisme moderne s'appuie sur une base socio-économique beaucoup plus large que le révisionnisme ancien. A l'audience idéologico-politique de la petite bourgeoisie et de l'aristocratie ouvrière, il n'hésite pas à rajouter celle des cadres, des fonctionnaires supérieurs et de l'intelligentsia, et ce phénomène a la portée rétrograde que l'on sait maintenant en particulier dans les pays ou le pouvoir est tombé entre les mains des cliques révisionnistes issues de ces couches sociales néo-bourgeoises. » (Pratique et expérience accumulée d'octobre 1963 au 12 juin 1968) – extrait de Prolétariat n° 5] Le retentissement de la révolution culturelle sur le plan international, le printemps révolutionnaire de mai 68 contribuèrent à discréditer la ligne révisionniste. Mais certains aspects de ces deux mouvements de masse servirent de prétexte à des conceptions « anti-autoritaires » nullement prolétariennes L’échec de la GRPC fut d’autant plus dommageable aux marxistes-léninistes que la conception erronée du « parti père » se perpétuait pour certains d’entre nous avec le modèle chinois, transposant même mécaniquement les particularités de la révolution en Chine à notre pays. En fait le PCC s’est toujours opposé à cette conception, considérant sur la base de sa propre expérience que la notion de « parti père », l’ingérence et l’application mécanique d’une stratégie d’un pays à l’autre sont contraires aux principes m.l. et contraires à la loi matérialiste dialectique selon laquelle les contradictions internes sont la cause principale des transformations. Le bilan critique du passé reste à faire. La prolétarisation insuffisante de ses rangs et la présence excessive d’intellectuels figure certainement parmi les causes principales de l’échec du PCMLF. Arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne est toujours d’actualité Bien entendu on entend de plus en plus de critiques au sein du P « C »F. Les dernières en date concernent les alliances électorales avec le Modem : Déclaration du Conseil National du PCF à propos des élections municipales et cantonales http://www.pcf.fr/spip.php?article2492&var_recherche=municipales Mais nombre de ceux qui s’opposent à la « liquidation » défendent des positions révisionnistes, regrettent la ligne de G. Marchais et son passé peu glorieux, défendent le social-impérialisme et s’accrochent opiniâtrement à la thèse du passage pacifique au socialisme. Ils défendent des positions purement réformistes voire chauvines : La stratégie électoraliste, assortie d’un soutien plus ou moins critique au PS, la défense des « solutions industrielles » contre les « appétits financiers », la défense de l’impérialisme français contre la concurrence des pays émergents ou contre « l’hégémonisme » européen … Les critiques fondamentales de la lettre en 25 point s’y appliquent à 100 %. La ligne révisionniste dirigeant au sein du PCF est irréversible La thèse de la dérive social-démocrate du PCF ou de sa « liquidation » ne modifient en rien la nécessité d’arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne, car cet objectif n’est toujours pas atteint. Arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne ne signifie pas que les ouvriers d’avant-garde doivent quitter le PCF pour se perdre dans la nature, renouer avec des thèses anarchistes ou trotskystes, etc. Ils doivent quitter le PCF pour rejoindre un parti d’avant-garde marxiste-léniniste. Cet objectif est intimement lié à la nécessaire prolétarisation du nouveau parti révolutionnaire.
Edité le 13-03-2008 à 00:07:45 par Xuan
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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