| | | | | Xuan | Grand classique (ou très bavard) | 18563 messages postés |
| Posté le 09-02-2011 à 22:24:42
| [img]Le petit blanquiste publie cet article historique qui remet un peu les pendules à l'heure sur les déclarations vertueuses des impérialismes occidentaux à propos du soulèvement égyptien. 1956 : QUAND L'ARMEE FRANÇAISE ATTAQUAIT L'EGYPTE Lorque l'on observe Obama, Sarkozy et quelques autres se répandre en déclarations et intervenir en sous-main dans le conflit qui oppose le peuple égyptien au régime de Moubarak, on croît rêver ! Comment les Occidentaux qui sont restés muets durant tant d'années sur les exactions de ce régime répressif et corrompu peuvent-ils avoir une telle audace ? S'agissant des Etats-Unis, on sait qu'ils n'ont eu de cesse de déverser des milliards de dollars et des tonnes d'équipements militaires pour permettre à ce régime de survivre. Ce qui devrait leur interdire toute nouvelle intervention. Quant aux représentants de l'Etat français, ils devraient avoir la pudeur de s'abstenir de commentaires et de conseils, connaissant les crimes que la France a commis contre ce peuple en 1956. Après qu'en 1952 la monarchie ait été renversée par les officiers de l'armée égyptienne, le nouveau gouvernement cherche à s'affranchir de la domination subsistante des puissances européennes. Et, le 26 juillet 1956, c'est la nationalisation du canal de Suez encore aux mains de capitaux franco-britanniques. Dans un discours prononcé à Alexandrie, Gamal Abdel Nasser déclare : « La pauvreté n'est pas une honte, mais c'est l'exploitation des peuples qui l'est. Nous reprendrons tous nos droits, car tous ces fonds sont les nôtres, et ce canal est la propriété de l'Égypte... » . La compagnie européenne veut riposter en retirant ses techniciens, mais, peine perdue, ils sont aussitôt remplacés par d'autres provenant de pays du Tiers-Monde, de l'Inde en particulier. Avec des motivations différentes, les gouvernements français, britannique et israélien sont d'accord pour renverser Nasser et récupérer le contrôle du canal. Pour les dirigeants français, empêtrés dans la guerre d'Algérie, la résistance du peuple algérien ne pouvait s'expliquer que par ses appuis extérieurs, dont ceux de l'Egypte, et non par son courage et sa détermination. Dans leur esprit, le renversement de Nasser devait donc porter un coup fatal au FLN algérien. Dans les mois qui suivent la nationalisation du canal, les trois gouvernements se concertent et parviennent à un accord secret - les protocoles de Sèvres - qui prévoit une attaque surprise d'Israël contre l'Egypte le 29 octobre 1956. Cette agression entraînerait des combats dans la zone du canal et permettrait aux gouvernements français et britanniques de lancer un ultimatum aux deux belligérants pour qu'ils se retirent de cette zone. Si Nasser ne se pliait pas à cette injonction - ce qui était assuré - la coalition franco-britannique aurait un motif pour attaquer l'Egypte. C'est ainsi que, le 31 octobre 1956, sans le moindre aval de l'ONU, sans déclaration de guerre , les forces aériennes franco-britanniques procèdent à une vague de bombardements sur l'Egypte. De leur côté, les navires de guerre pilonnent la côte. Ensuite, ce sont les parachutages et les débarquements maritimes d'hommes et de chars dans la région de Port Saïd. Débarquement des troupes françaises sur les plages égyptiennes Avion israélien, participant à l'attaque, abattu par la chasse ou la DCA égyptienne Chars britanniques le long du canal de Suez Face à cette agression caractérisée, l'armée égyptienne se défend. De violents affrontements se produisent dans les airs comme sur terre, y compris des combats de rue en milieu urbain. La ville de Port Saïd subit de nombreux incendies. En France, le gouvernement conduit par le socialiste Guy Mollet obtient, sans difficultés, l'approbation de la majorité du parlement pour cette action qui viole la légalité internationale [1]. Par contre, en Grande-Bretagne, le gouvernement conservateur rencontre une forte opposition qui lui reproche d'avoir enclenché une guerre sans l'accord des Communes. Finalement, une mise en garde très ferme de l'Union soviétique et le peu d'enthousiasme des Etats-Unis à suivre leurs alliés belliqueux mettront fin à l'entreprise militaire israélo-franco-britannique. Les troupes françaises quitteront piteusement l'Egypte mais non sans laisser derrière elles des milliers de victimes : 1.650 morts et 4.900 blessés [2]. A Port Saïd, 15.000 civils ont vu leurs maisons détruites durant l'attaque des forces françaises et britanniques. A ce jour, l'Etat français n'a jamais cru nécessaire de présenter des excuses pour ce crime et ne s'est jamais inquiété d'indemniser les victimes ou leurs familles. JPD [1] Seuls les députés du Parti communiste et ceux du mouvement de Pierre Poujade voteront contre. [2] Les troupes françaises ne compteront que 10 morts et 33 blessés. Ce qui atteste de la dissymétrie de cette « guerre ». Elle n'a été, en réalité, qu'un coup de main gagné par surprise et grâce à une disproportion considérable de forces et de matériels. La coalition israélo-franco-britannique réunissait 250.000 hommes (contre 70.000 pour l'armée égyptienne) et était soutenue par 155 bâtiments de guerre dont 5 porte-avions.
-------------------- contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit |
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