Sujet : Vive la lutte des travailleurs de Guadeloupe | | Posté le 06-02-2009 à 00:59:17
| Vive la lutte des travailleurs de Guadeloupe Depuis quinze jours, les travailleurs de Guadeloupe, dans la diversité des catégories, sont entrés en confrontation directe par la grève générale pour la satisfaction de leurs revendications contre l’état français et sa représentation locale. Ouvriers communistes, nous considérons comme notre devoir d’apporter notre soutien à ce mouvement légitime qui se déroule dans la quasi indifférence générale des médias en métropole sauf pour désinformer (voir JT F2 du 05/02/09) et annoncer la fin du mouvement. la suite sur http://ouvrier.communiste.free.fr |
| | Posté le 15-02-2009 à 18:05:24
| une interview d'Elie Domota au Figaro :
«La grève a ouvert les yeux des Guadeloupéens» propos recueillis par Véronique Grousset 15/02/2009 Elie Domota, porte-parole du collectif LKP (AFP PHOTO JULIEN TACK) Interview Figaro Magazine Le porte-parole du collectif LKP estime toujours n'avoir rien obtenu du gouvernement et prévient que la situation s'engage sur le chemin du «pourrissement» et du «chaos» Le Figaro Magazine : Vous persistez à réclamer 200€ pour les bas salaires alors que Yves Jégo affirme ne vous avoir rien promis sur ce point. Il vous met d'ailleurs au défi de produire un document écrit prouvant le contraire. Comment comptez-vous en sortir ? Elie Domota : En lui répondant que des documents écrits prouvant qu'il s'est engagé et qu'il a engagé la parole de l'Etat, je n'en ai pas un mais deux (il les sort d'un tiroir, nous les montre et nous en laisse une copie). D'abord un « Message du secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-Mer » , que le préfet a lu en direct à la télévision, et un pré-accord, tapé à la machine dimanche soir par Monsieur Vincent Lemaire, directeur départemental de la direction du Travail, validé par les patrons, l'Etat et les syndicats, pour lequel Yves Jégo est sorti téléphoner à Fillon avant de nous dire « OK, Matignon est d'accord ». Nous étions tous là. Nous en sommes tous témoins. Conclusion : Jégo se fout de notre gueule. Il n'y a que deux solutions : soit le gouvernement le couvre, soit il est viré. Parce que, si l'Etat commence à mentir, on n'est pas sorti de l'auberge. On va droit au pourrissement. Vous pensez vraiment que l'Etat a les moyens de verser 200€ à 40.000 foyers guadeloupéens et d'exonérer de charges sociales tous les salaires jusqu'à 1,4 fois le Smic ? La question ne se pose pas quand il s'agit de faire des cadeaux aux nantis ou aux patrons via les lois Perben, Pons ou Girardin ! Mais dès qu'il s'agit des bas salaires, là, c'est bizarre, il ne peut pas. L'Etat n'a mis que deux heures pour trouver 360 milliards pour les banques, mais il ne peut rien faire pour les travailleurs en 24 jours ? On ne peut pas dire « rien ». Vous avez beaucoup obtenu. Nous n'avons RIEN obtenu ! Si vous faites allusion au RSA, c'est quand même heureux qu'on l'ait ; et sans attendre 2011, en passant les derniers, comme c'était prévu ! Si on n'est pas comme tous les Français, c'est qu'il y a un problème. Pareil pour la hausse de l'allocation logement ; on est Français ou on n'est pas Français ? Toutes les mesures annoncées ne font qu'atténuer les discriminations dont nous sommes victimes. Quant à la baisse de 6 centimes sur l'essence : Total nous escroque depuis des années et nous devrions dire merci pour 6 centimes ? Vous aviez déposé 131 revendications. Il y en a quand même bien quelques-unes qui ont été satisfaites ? Zéro. Les medias qui écrivent le contraire à propos de ces 131 points mentent : nous n'avons eu droit qu'à du dédain. Yves Jégo a mis trois semaines à se rendre compte qu'il se passait quelque chose de grave en Guadeloupe, et Nicolas Sarkozy - qui ne s'est réveillé que ce matin- en a mis quatre. Est-ce qu'il aurait été imaginable de réagir comme ça si la situation s'était produite en Indre-et-Loire ? Vous dîtes toujours « la France » comme si vous n'en faisiez pas partie. C'est votre but, de ne plus en faire partie ? Je n'ai pas à exprimer mes opinions. Je m'exprime au nom du LKP. D'accord, parlons du LKP ; et des visées indépendantistes que de très nombreux élus et citoyens Guadeloupéens lui prêtent. Le LKP est pour le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et moi aussi. Mais quand je dis ça, il y en a plein encore récemment les envoyés du Modem- qui me demandent ce que nous voulons en faire de ce droit. Je trouve ça particulièrement déplacé ! Est-ce que je vous demande, moi, ce que vous en faites, vous, du droit de votre peuple à disposer de lui-même ? Ce droit, vous l'exercez sans y penser, en acceptant la présence de minorités sur votre sol, et en leur demandant de respecter vos prérogatives naturelles de peuple majoritaire. Alors que nous, les noirs, majoritaires sur cette île, nous y vivons exactement comme au temps de l'esclavage avec la même organisation sociale, la même domination culturelle et économique. La culture majoritaire, ce n'est même pas la notre, c'est celle des blancs. Ce que je crois, c'est que rien n'est fait pour le développement économique de la Guadeloupe. Tout est fait pour en faire une terre de consommation des surplus de l'Union européenne. Tout est fait pour que les Guadeloupéens soient des zombies en Guadeloupe. Mais cette grève leur a ouvert les yeux. Ils savent maintenant, ils ont compris. Et si on ne remédie pas à cette situation très vite, en commençant par rétablir l'équilibre sociologique, professionnel et économique qui correspond à la répartition démographique des différentes composantes de la société guadeloupéenne car attention : personne ne dit que les blancs ne sont pas Guadeloupéens, nous sommes tous Guadeloupéens !- ce sera le chaos. le site du LKP : http://www.lkp-gwa.org/ |
| | Posté le 15-02-2009 à 22:55:13
| je connais pas bien ce type mais ca fait du bien de voir comment il mouche "finger in the nose" ce con de journaliste du figaro. Je croix qu'une manif' de soutien aux grévistes des Antilles va avoir lieu, il faut, je pense, y être présent et nous solidariser activement. la confédération CGT (les autres j' en parle même pas !) joue vraiment un rôle pourrie. Jego joue le pourrissement, la cgt aussi. Ca fait 4 semaines que l'on aurait du préparer les débrayages de solidarité et avancer l'idée de rejoindre les camarades en lutte, à leur exemple. |
| | Posté le 16-02-2009 à 00:37:54
| La « vérité » est plus subtil encore, le scénario de développement des différentes phases du conflit apparaît comme l’OC dans un de ses articles l’avait démontrer. La prochaine étape du conflit en Guadeloupe et dans le reste des colonies française, va se jouer le 18 et sera posée sur la table en même temps que les pistes des solutions de traitement sociale de la crise à négocier avec les syndicats collaborationnistes, « dessaisisant » le collectif guadeloupéens du dossier, 'c'est une possibilité a envisager avec sérieux, et je crains fort que suite à cela l’état se fera fort de montrer les travailleurs des territoires colonisés comme des jusqu’auboutistes plus épris de lutte d’indépendance que d’envie de dialoguer sur leurs revendications catégorielles, cela mis en différence de l’esprit de responsabilité dont savent faire preuves les dirigeants des centrales en métropole. Des l’ors nous devons nous préparer à l'éventualité d’une répression brutale du mouvement. Noublions pas que pour l’impérialisme français avec cette histoire de la montée en puissance du mouvement sociaux en guadeloupe en martinique (aussi à la réunion) c’est son avenir dans les caraibes face à l’impérialisme US, ou dans la complicité c'est selon...qui est en partie en jeu. situation qui peut aussi aider à comprendre les silences complices des sociaux chauvin de toute nuances sur la question de l'analyse à apporter à l’actualité des luttes dans les territoires colonisés d'outre-mer |
| | Posté le 16-02-2009 à 14:49:52
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| | Posté le 16-02-2009 à 18:27:46
| 28e jour de grève : Les politiciens socialos locaux ont déjà essayé de diviser en proposant un compromis à 100 € en échange d'un "assouplissement de la grève", mais leur manœuvre a échoué. Des grévistes ont érigé dès l'aube des barrages routiers, bloquant les principaux axes ainsi que les accès à certains centres économiques et commerciaux de l'île. Parallèlement, les forces de l'ordre sont intervenues au Gosier, près de Pointe-à-Pitre, et y ont interpellé quatre-vingt manifestants. Un leader syndical, Alex Lollia, a été blessé et hospitalisé. Dans une interview à RFO télévision, il a affirmé s'être fait traiter de "sale nègre." voir à ce sujet l'article publié dans Afrik.com http://www.afrik.com/breve15644.html D'autre part les antillais qui travaillent en métropole sont solidaires à 100% de leurs camarades d'outre mer. Ils n'accepteront jamais les bras croisés que ne se renouvelle un "massacre de la St Valentin". Commémoré tous les ans comme le « Massacre de la Saint-Valentin », l'affrontement entre grévistes et CRS dans la commune du Moule, siège de plusieurs usines de sucre et de distilleries de rhum avait fait quatre morts et 14 blessés. Le mouvement avait été déclenché en novembre 1951 dans le nord de la Grande-Terre suite à l'échec des négociations entre les patrons « békés » et les travailleurs du secteur sur la fixation du prix d'achat de la canne à sucre et les salaires agricoles et ouvriers. En janvier 1952, les ouvriers et cultivateurs obtiennent le soutien des fonctionnaires qui réclament également de meilleurs salaires. Une grève générale touche toutes les plantations. Le 11 février, les CRS prennent position au Moule. Le 14, les grévistes érigent un barrage. Les policiers tirent dans la foule désarmée, tuant quatre Guadeloupéens et blessant 14 autres. Plusieurs n'avaient aucun lien avec le mouvement social, simples passants ou curieux. La bourgeoisie est bien consciente du risque qu'elle court car elle craint une extension du conflit dans toutes les Antilles, voire en métropole. Nous devons bien entendu développer la fraternité de classe sur notre lieu de travail. Les salariés métropolitains subissent déjà les premières mesures scélérates du patronat : chômage technique (pour lequel les entreprises sont grassement subventionnées), zéro augmentation, mise à la porte des intérimaires, report sur les salariés des sites des travaux externalisés et éviction des entreprises prestataires (qui se débarrassent alors de leurs salariés), mutations forcées à l'intérieur des groupes, licenciements déguisés en "départs volontaires". Le tout est présenté comme un "moindre mal" pour les salariés, voire une faveur ou un geste généreux! En réalité, il s'agit pour les capitalistes d'anticiper la reprise avec des capacités de production intactes, afin d'écraser leurs concurrents. Pour beaucoup de nos camarades, l'action des travailleurs guadeloupéens est exemplaire et rencontre un écho favorable dans les entreprises. Et si les directions syndicales réformistes ont établi un cordon sanitaire autour de cette lutte, il ne tient qu'à nous de le briser et d'appeler à la lutte commune face au capital.
Edité le 16-02-2009 à 20:19:42 par Xuan |
| | | | Posté le 19-02-2009 à 01:21:45
| Jean Marie NOMERTIN, secretaire général de la CGTG sur RFO Interrogé ce mercredi matin sur RFO, Jean Marie NOMERTIN, secrétaire Général de la CGTG et leader du mouvement LKP est revenu sur les conditions et les conséquences du décès du militant de la CGTG, de LKP et d’Akiyo, dans la nuit du mardi 17 février 2009. Nous mettons en ligne une rapide retranscription de son intervention. Interrogé ce mercredi matin sur RFO, Jean Marie NOMERTIN, secrétaire Général de la CGTG et leader du mouvement LKP est revenu sur les conditions et les conséquences du décès du militant de la CGTG, de LKP et d’Akiyo, dans la nuit du mardi 17 février 2009. Nous venons de nous réunir pour analyser la situation. Encore une fois nous adressons à la famille de Jacques BINO le courage nécessaire pour faire face à la situation. Deuxièmement nous demandons qu’il y ait une enquête sérieuse qui soit diligentée pour connaitre effectivement les tenants et les aboutissants de cette tuerie ; même si on n’a pas encore tous les éléments, on veut explications. Car, des rapports qui ont été faits par des camarades il y a des zones d’ombre ; donc on se pose des questions : pourquoi on met en avant tout de suite les jeunes sans avoir les éléments pour le faire. Et, troisièmement, information importante, car Jacques BINO était un fonctionnaire [il travaillait aux Impôts], il n’était pas concerné par les deux cents euros. Et si on arrête le mouvement, on va trahir la cause qu’il a défendue. D’autant plus qu’il est membre d’Akiyo, membre aussi du LKP. Nous réaffirmons notre mobilisation, et nous disons plus que jamais que l’Etat et le patronat portent l’entière responsabilité du décès aujourd’hui de Jacques BINO et d’autres militants qui sont arrêté et donc de la répression plus largement. Interrogé sur ce qu’il savait de ce qui s’est passé hier soir, le leader du LKP a répondu : Les informations que nous avons c’est que premièrement les jeunes ont lancé un appel, on t appelé la police. La police a refusé de venir en disant qu’il y a trois blessés de leur côté, qu’ils préfèrent rester à s’occuper de leur propre corps de métier. Ensuite le SAMU et les sapeurs pompiers étaient prêts à venir, mais avec l’accord et la présence de la police. Et la police a décidé de dire tout simplement qu’il faut attendre parce qu’ils ont trois blessés. Pendant ce temps, le camarade perdait son sang et mourait... Nous préférons pour le moment nous en tenir à cela, à ces informations qui nous ont été rapportées, mais nous disons qu’il y a beaucoup de zones d’ombre. Et on se pose à nouveau la question de savoir pourquoi, rapidement, on a accusé les jeunes. Nous ne disons pas que ce ne sont pas des jeunes ou un autre, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Mais pourquoi les accuser aussi rapidement alors qu’il n’y a pas encore eu d’enquête, que rien n’a encore été fait. Nous allons d’abord rendre visite aux parents ; c’est ce qui nous importe le plus. Mais le fait que Jacques était au combat depuis le premier jour, que depuis qu’il est au syndicat il est toujours mobilisé, toujours présent en permanence, nous fait dire que arrêter la lutte aujourd’hui, ce serait capituler et serait contraire à ses idées. Nous venons de prendre la décision avec les camarades réunis de continuer la lutte afin d’imposer au patronat et à l’Etat ce qu’ils ont refusé de faire depuis tantôt, depuis le 20 janvier. Jacques malheureusement a payé le prix, mais nous disons que l’Etat et le patronat portent l’entière responsabilité de la situation. Publié par Ibuka le mercredi 18 février 2009 http://ugtg.org/article_750.html |
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