Sujet :

les relations sino européennes

Xuan
   Posté le 04-01-2009 ŕ 00:12:35   

le Quotidien du Peuple publie un bilan des relations sino-européennes, qui analyse l'évolution de ces relations durant l'année écoulée :


Mise à jour 31.12.2008 11h10
Bilan de fin d'année : les relations entre la Chine et les autres puissances en 2008 -- Partie Chine – Europe

Les relations Chine – Europe font partie des relations bilatérales les plus importantes au sein des relations internationales, et surtout dans le contexte actuel où la situation internationale devient de plus en plus compliquée et changeable et où notre monde doit faire face à de nombreux défis, le développement et l'évolution des relations sino-européennes pèsent lourd, exercent des effets considérables et revêtent encore plus une signification mondiale. Alors cette année, quelles sont les particularités de ces relations ? Comment vont-elles évoluer et se développer à l'avenir ? Feng Zhongping, Directeur du Département Europe de l'Institut d'études des relations internationales contemporaines de Chine, va donner des réponses à ces questions tous en développant ses idées sur celles-ci.

Question : Les relations entre la Chine et l'Europe ont présenté quelles particularités en 2008 ?

Feng Zhongping : Ces relations ont présenté effectivement cette année deux particularités assez importantes que ce sont la friction et la contradiction qui ont augmenté par rapport aux années précédentes. Dans le passé, les contradictions entre les deux parties éclatent surtout dans le domaine du commerce, mais cette année, les frictions entre la Chine et l'Europe se sont brusquement accrues dans plusieurs domaines : problème du Tibet, le relais de la flamme olympique, … etc.


Questions : Les relations sino-européennes sont d'une grande importance. En octobre de cette année, le Président Hu Jingtao a indiqué lors de sa rencontre avec le Président de la Commission européenne José Manuel Barroso que la Chine désire la communication et la coordination avec l'Union européenne, ce afin de mieux faire face en commun à la crise financière mondiale actuelle et de préserver la stabilité du marché financier international. D'après vous, pour lutter contre ce fléau financier, comment doivent-elles agir les deux parties pour renforcer leur coopération ?

Feng Zhongping : Le renforcement continuel de la coopération sino-européenne est une importante évolution ces dernières années des relations entre les deux parties. La coopération bilatérale concernait autrefois principalement le domaine du commerce, elle commence maintenant à s'étendre et à s'élargir peu à peu dans d'autres domaines, y compris la coopération à caractère mondial.

La coopération financière traduit actuellement le nouveau changement et la nouvelle évolution de développement des relations Chine – Europe. Je pense que le renforcement de la coopération sino-européenne en vue de faire face à la crise financière internationale doit contenir au moins deux sens : le premier, les deux parties doivent renforcer leur coopération. La Chine et l'Europe sont confrontées actuellement à un problème commun, c'est-à-dire comment stimuler la croissance économique ?

Le deuxième, c'est qu'elles doivent promouvoir ensemble la réforme du système financier international existant. La crise financière fournit aux deux parties une belle occasion de renforcer leur coopération dans ce domaine.


Question : En dehors de leur coopération en vue de contrer la crise financière, quelles sont les autres domaines que les deux parties chinoise et européenne pourront s'introduire ensemble en étendant leur coopération ?

Feng Zhongping : Au cours des trente années écoulées, les relations sino-européennes qui se basaient principalement sur la coopération économique et commerciale se sont étendues petit à petit dans d'autres domaines.

La coopération Chine – Europe doit se développer principalement sur le plan international. Par exemple, des problèmes chauds à caractère régionale ou à caractère mondial. D'autre part, les deux parties doivent renforcer leur coopération dans certains problèmes qui concernent les intérêts de chacune des deux parties, dont problème de l'énergie, problème de l'environnement, problème du climat, problème de lutte contre le terrorisme international, … etc.


Question : Ne tenant aucun compte de l'opposition énergique de la Chine et de sa mise en garde sérieuse et sévère, le Président français Nicolas Sarkozy s'est obstiné à rencontrer le 6 décembre à Varsovie le Dalai Lama, ce qui a entraîné directement l'annulation du 11ème Sommet Chine – Europe. Que pensez-vous de cette façon d'agir du dirigeant français et quels sont les effets qu'elle produise sur les relations sino-européennes ?

Feng Zhongping : L'apparition de ce problème est liée au changement interne survenu ces dernières années au sein de l'Union européenne et au réajustement de sa politique à l'égard de la Chine. Le réajustement de cette politique est représenté sous deux aspects : le premier, il s'est produit un changement en ce qui concerne la connaissance de l'Europe sur la Chine, tout en continuant à considérer la Chine comme un partenaire, elle la considère également comme un concurrent.

Le deuxième, dans leur politique envers la Chine, les pays européen y ajoutent le sens de la valeur, et naturellement c'est le sens de la valeur occidentale. Avant son accession à l'autorité suprême de la République française, Nicolas Sarkozy avait annoncé qu'il est décidé à rompre avec la politique de Chirac, car, a-t-il dit, ce dernier accordait trop d'importance aux intérêts économiques et ne tenait pas assez compte du sens de valeur de l'Occident. Quant à la Chancelière allemande Angela Merkel, elle a dit que le gouvernement de l'ancien chancelier Gerhard Schröder (Parti social-démocrate, SPD) était prochinois et était réaliste à l'excessif avec la Chine. L'obstination de Président français et de la Chancelière allemande de rencontrer le Dalai lama est étroitement liée au changement de leurs idées sur la politique envers la Chine.

La responsabilité de l'ajournement du 11ème Sommet des dirigeants chinois et européens doit être imputée à Nicolas Sarkozy. Alors, quels seront ses impacts sur les relations entre la Chine et l'Europe ? Je pense que cela provoque directement un changement dans l'ambiance de la coopération sino-européenne. L'ancienne ambiance de dialogue constructif entre les deux parties s'est détériorée et est envenimée par le comportement du Président français, lequel en réalité a non seulement produit un effet négatif sur les relations sino-françaises, mais également sur les relations sino-européennes.

Questions : Est-ce qu'il existe d'autres divergences et désaccords entre la Chine et l'Europe ? Qu'elles sont elles et que doivent faire les deux parties concernées pour les dissiper ?

Feng Zhongping : Les relations sino-européennes sont actuellement dans une situation relativement complexe, car les divergences et les frictions augmentent avec le développement de la coopération. En dehors du sens de valeur, il existe également des désaccords entre les deux parties quant aux problèmes du Tibet, des droits de l'homme et de la démocratie.

D'autre part, on ne doit pas oublier ni négliger les divergences entre la Chine et l'Europe dans le domaine de commerce. L'Europe est devenue le premier des principaux partenaires commerciaux de la Chine et en même temps, les vingt sept pays européens ont remplacé les Etats-Unis et le japon en devenant le plus grand marché d'exportation de la Chine. La croissance rapide et impétueuse du volume commercial suscite tout naturellement la friction commerciale et les Européens se plaignent surtout du problème de déficit commercial. En réalité, la particularité de la structure commerciale sino-européenne c'est que dans le commerce marchand, la Chine exporte plus qu'elle importe, mais pour ce qui est du commerce de service, c'est tout le contraire et c'est l'Europe qui exporte plus de nous. D'autre part, les Européens déplorent que le marché chinois du service ne soit pas tellement ouvert.

En réalité le problème du déficit commercial n'est pas aussi simple que le croyaient les Européens. Citons l'exemple des entreprises multinationales européennes installées en Chine, elles fonctionnent et produisent en Chine et les produits semi-finis, après avoir subis un traitement en Chine, ils sont exportés en Europe ou dans d'autres pays, et le résultat c'est que tous « les comptes » sont attribués à la Chine.

Ce qu'il est important d'indiquer, c'est que la population européenne est en fait le plus grand bénéficiaire du commerce sino-européen ! Pourquoi avons-nous un volume d'exportation aussi considérable ? La vérité c'est que les Européens ont grand besoin de nos produits et que nous faisons tout pour les satisfaire. La réalité c'est que les Européens désirent les produits chinois bon marché et c'est pourquoi le commerce Chine – Europe profite le plus à la population européenne.


Question : Pourriez-vous envisager la situation de l'année prochaine et que pensez-vous des nouvelles perspectives qui pourraient apparaître dans les relations sino-européennes ?

Feng Zhongping : L'année prochaine, que ce soit la Chine ou que ce soit l'Europe, elles doivent accroître l' « investissement d'intelligence » et l' « investissement de capacité » et faire des efforts pour éviter et pour contrôler la survenance de toutes sortes de crises. De plus, nous devons étendre et élargir les domaines de coopération, il faut tout particulièrement développer la confiance mutuelle en matière de la coopération internationale.

La Chine et l'Europe seront confrontées ensemble en 2009 à une tâche rude, ardue et difficile. En un mot, c'est qu'elles doivent conjuguer leurs efforts pour surmonter les problèmes et les difficultés du moment et tenter de sortir de l'impasse actuelle, ce qui permettra aux relations sino-européennes de revenir vers une voie normale de développement sain et constructif.


Source: le Quotidien du Peuple en ligne
Xuan
   Posté le 07-06-2009 ŕ 23:09:37   

Pékin Information le 02/06/09

Tout dépend de l'attitude de l'Europe sur l'émergence de la Chine




Le 30 janvier, le premier ministre chinois Wen Jiabao a rencontré le président de la Commission européenne Barroso à Bruxelles

Entretien avec Ma Zhengang, directeur de l'Institut d'études internationales du Ministère des Affaires Etrangères

Dans l'évolution des relations sino-européennes, l'Europe doit-elle respecter le principe de l'égalité et du respect, ou bien agir d'une autre façon pour influencer la Chine et la faire obéir à l'Europe ?

Récemment, les relations diplomatiques entre la Chine et l'Europe présentent certains éléments négatifs en dévoilant de plus en plus de différends. De ce fait, nous avons interviewé Ma Zhengang, directeur de l'Institut d'études internationales du Ministère des Affaires Etrangères et ancien ambassadeur de Chine en Grande-Bretagne.

« Ce qui fait obstacle au développement des relations entre la Chine et l'Europe, c'est l'attitude de l'Europe face aux changements bouleversants de la Chine notamment dans sa puissance économique et son influence internationale. Actuellement, certains pays et hommes politiques de l'Europe ne peuvent pas traiter objectivement le développement rapide de la Chine et considèrent ce pays en développement comme une menace » , a fait savoir M. Ma. « Parmi les six dossiers à propos de la Chine publiés par l'UE, les cinq premiers sont essentiellement positifs malgré certaines divergences entre les deux parties. Cependant, le dernier dossier est négatif » , a-t-il indiqué.

« Le plus grave problème entre les deux parties est que l'UE voudraitchanger la Chine » , a souligné M. Ma.

« Les deux parties doivent correctement juger les nouvelles circonstances actuelles, , développer leurs relations bilatérales sous le principe de la coopération gagnant-gagnant et résoudre rationnellement leurs contradictions et différends. Le plus important est l'attitude fondamentale de l'Europe sur la Chine. Adopter une attitude de l'égalité et du respect ? Ou agir selon son propre esprit, dans l'optique d'influencer la Chine et lui demander d'obéir à l'Europe ? Certainement, tous les différends peuvent être discutés, mais en tant que grand pays indépendant, la Chine a ses propres intérêts à défendre et elle ne cédera jamais sur les questions de principes.

M. Ma a aussi expliqué plusieurs questions concrètes en matière des relations bilatérales entre la Chine et l'Europe.

« Quant aux droits de l'homme, les points de vue essentiels de l'UE sont différents de ceux de la Chine. Mais cette différence de vues n'empêche pas de rechercher l'identité de vue tout en mettant de côté les divergences et, notamment, de respecter les intérêts respectifs. Lors des conflits d'intérêts, il faut les résoudre convenablement sous les principes de respect et d'équité » , a indiqué M. Ma.

« D'après l'UE, le dalai-lama ne cherche pas l'indépendance du Tibet, mais c'est l'opinion de l'UE elle seule . Au côté de la Chine, l'action de celui-ci équivaut objectivement à la demande d'indépendance du Tibet, cette question concerne les intérêts fondamentaux de la Chine »
, a indiqué M. Ma. Et d'ajouter : « En ce qui concerne la protection de l'environnement, le gouvernement chinois accorde toujours une grande importance à ce sujet. Mais à l'étape actuelle de développement, certains problèmes sont difficiles à résoudre. Actuellement, plus de 70% de la force motrice est propulsée par la combustion de charbon. Le développement et l'énergie sont étroitement liés à la pollution. C'est dans les années 1960 que l'Angleterre a résolu le problème de la pollution grave. Actuellement, l'Europe qui est déjà entrée dans la phase de post-modernisation ne doit pas imposer leurs critères aux pays en développement. De plus, elle pose à la Chine toutes sortes d'exigences en matière de protection environnementale sans lui fournir des soutiens substantiels tant financiers que technologiques ; et s'inquiète même que la Chine la dépassera à l'avenir. »

Quant à la question de Taiwan, M. Ma a indiqué qu'« il n'y a pas d'espace de négociation. » « Il s'agit tout à fait d'une affaire interne de la Chine, les autres pays n'ont pas le droit d'y intervenir. C'est aussi une condition préalable définie par la Chine pour établir les relations normales avec d'autres pays du monde. L'UE pourrait exprimer ses points de vue, mais ne pourrait pas exiger de la part de la Chine d'agir selon les propres principes de l'Europe » , a noté M. Ma.

M. Ma a indiqué à la fin de l'interview que « depuis l'établissement des relations bilatérales entre la Chine et l'UE, les deux parties bénéficient des consensus communs dans des aspects fondamentaux tels que la lutte contre l'hégémonisme et le maintien d'un monde pacifique et stable. Au côté des échanges commerciaux, la complémentarité est forte et les coopérations à bénéfices mutuels ne cessent de s'agrandir dans le commerce et le développement scientifique et technologique. » « Comment rationaliser ces relations complexes ? Chercher une coopération sous les principes du respect et de l'équité, ou menacer la Chine en lui déposant des demandes déraisonnables ? Voilà un choix d'importance capitale qui décidera de l'évolution des relations sino-européennes » , a-t-il conclu.

Beijing Information