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 referendum en Kanaky le 4 Octobre 2020.

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marquetalia
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   Posté le 06-05-2018 à 13:14:46   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

comme pour les mines d uranium d Areva au Niger,les monopoles Français garderont les richesses de nickel de Nouvelle Calédonie-30% de la production mondiale.

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marquetalia
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 07-05-2018 à 21:15:16   Voir le profil de marquetalia (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à marquetalia   

l analyse du Pcof est pessimiste en ce qui concerne l avenir du peuple kanak www.pcof.net/wp-content/uploads/2018/05/LFavril594.pdf

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Mii
Pionnier
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   Posté le 20-08-2018 à 05:51:48   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

Kanaky-Nouvelle-Calédonie et la lutte pour le OUI à l'indépendance. Dans un email précédent, je vous avais indiqué que le Parti Travailliste dont le leader Louis Kotra Ureguei, homme d'affaire sur le port (patron d'une société d'acconnage) et aussi Président d'honneur de l'USTKE (Union Syndicale des Travailleurs Kanak et Exploités, condamné récemment en appel pour entrave au droit syndical, n'avait pas encore pris position par rapport au référendum sur l'indépendance de notre pays. C'est chose faite: il a choisi d'appeler à l'abstention. Le Rassemblement des Indépendantistes et Nationalistes dont il était l'un des acteurs ne l'a pas suivi et appelle à voter OUI à la pleine souveraineté. Au-delà d'une phraséologie ultra-nationaliste et ethnique, la position du Parti Travailliste (une appellation qui en dit long...) reflète la position de classe de son leader dont les intérêts liés à l'import
s'accommodent mal de l'accession à l'indépendance qui se positionne contre l'économie de comptoir colonial.

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Mîî
Mii
Pionnier
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   Posté le 20-08-2018 à 05:56:22   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

Dans la continuité de la position affirmée hier selon laquelle « l ‘Accord de Nouméa est une couillonnade », le communiqué de presse publié le 2 août 2018 par le Bureau Politique du Parti Travailliste s’en prend à tout le processus de décolonisation, conduisant à l’indépendance, enclenché par l’Accord de Nouméa, fruit du combat politique du peuple kanak.
Au moment décisif de faire le choix du OUI à la pleine souveraineté et à l’indépendance pour lesquelles certains des nôtres ont sacrifié leur vie, le Bureau Politique du Parti Travailliste appelle à l’abstention au bénéfice des forces politiques de droite qui ont toujours voulu assujettir le pays aux intérêts coloniaux. C’est une faute politique grave dont la Direction du Parti Travailliste devra répondre face à l’histoire, à ses militants et aux « Esprits des Frères et Sœurs" qu’elle invoque.
Depuis Nainville-les-Roches jusqu’à l’Accord de Nouméa, en passant par la Constitution de Kanaky, la lutte anticolonialiste menées par nos anciens et nos dirigeants actuels ne s’est jamais inscrite dans le repli ethnique, identitaire ou communautaire. Au contraire, elle a toujours cherché à rallier tous les travailleurs et les citoyens de ce pays, qui ne sont pas tous des colons et des capitalistes, à notre cause qui est aussi la leur. Le succès de notre combat pour la pleine souveraineté dépend de notre capacité à gagner au-delà au-delà de nos rangs.
Le corps électoral restreint négocié par le FLNKS pour le référendum de sortie de l’Accord de Nouméa est plus restrictif que celui de 1988. La position des responsables du Parti Travailliste de se limiter à quémander à l’Etat français l’inscription automatique des Kanak sur la liste de la consultation du 4 novembre, n’est qu’une posture victimaire dans la mesure où il nous revient de convaincre les abstentionnistes, notamment kanak, de s’inscrire, d’aller voter et de voter pour le OUI. Chacun doit être acteur en toute responsabilité et dignité.
La « Charte des valeurs communes » qualifiée de « nouvelle couillonnade » s’inscrit dans cette démarche d’ouverture et cherche à fonder le socle d’une identité nationale pluriethnique. Nous laissons la responsabilité de ces propos insultants aux dirigeants du Parti Travailliste. A propos de cette charte, nous ne pouvons que constater la parfaite concordance des propos du Parti Travailliste avec le Rassemblement-les Républicains, les Républicains calédoniens et le Mouvement Populaire Calédonien, concordance que l’on a pu constater par le passé sur d’autres sujets (la stratégie nickel par exemple).
A plusieurs reprises, le communiqué du BP du PT accuse explicitement les dirigeants du FLNKS d’être des « bradeurs de la cause kanak » et des « complices de l’état colonial ». L’accusation serait ridicule et sans intérêt si elle n’était dangereuse au regard de l’histoire du mouvement indépendantiste : on sait à quelles tragiques extrémités ce type d’accusation a conduit.
Nous ne nous livrerons pas à de pareilles accusations. Nous invitons simplement les militants de base du Parti Travailliste et les syndicalistes de l’USTKE à regarder les faits : à qui et à quels intérêts de classe profite, objectivement, le mot d’ordre d’abstention que leurs dirigeants ont réussi à faire prendre à leur parti ?

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Mîî
Xuan
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   Posté le 21-08-2018 à 19:16:17   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

L'indépendance doit être soutenue dans tous les cas et quel que soit le parti, c'est-à-dire les classes qui prendront la tête.
Naturellement nous souhaitons que le peuple kanak se tourne vers le socialisme, mais l'indépendance va à l'encontre de l'impérialisme français.

Lors de la guerre d'indépendance de l'Algérie, l'argument qu'un autre puissance impérialiste puisse remplacer la France a été prétexté aussi - par la direction du PCF - de sorte que ce sont essentiellement de simples militants communistes qui ont accompli leur devoir internationaliste et anti-impérialiste parfois au prix de leur vie.
C'était une position erronée, chauvine, sous-tendue par la théorie de l'Algérie "nation en formation dans le creuset de 20 races" dénoncée par Jacques Jurquet (cf "La révolution nationale algérienne et le Parti communiste français" ).

Au Vietnam l'impérialisme US a remplacé l'impérialisme français et ceci n'a pas empêché le peuple vietnamien d'accéder finalement à l'indépendance.
Ho Chi minh s'était même appuyé sur la la Charte de l'Atlantique pour demander aux USA d'intervenir contre la France.

Au passage marquetalia, cette situation n'avait rien de comparable avec le soutien de l'impérialisme français et US aux Kurdes en Syrie car leur objectif est l'éclatement de la Syrie.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
pzorba75
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   Posté le 22-08-2018 à 05:07:41   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Xuan a écrit :



Au Vietnam l'impérialisme US a remplacé l'impérialisme français et ceci n'a pas empêché le peuple vietnamien d'accéder finalement à l'indépendance.

Il semble qu'aujourd'hui le Vietnam indépendant est devenu un fidèle allié de l'impérialisme américain, souvent uni avec les valets japonais et coréens dans le combat orchestré contre la Chine. Au niveau des accords commerciaux récents, le Vietnam semble mener une politique d'alignement pro américaine donc impérialiste.
Comprenne qui pourra après les crimes commis par les armées américaines en Indochine, crimes restés impunis à la différence de ceux allégués aux serbes pendant la guerre en Yougoslavie.

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Mii
Pionnier
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   Posté le 25-08-2018 à 23:12:57   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

Merci Xuan de votre soutien. Lors de sa venue en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a développé la stratégie impérialiste de la France dans le Pacifique qu'il a qualifié de stratégie indo-pacifique s'appuyant sur les possessions française du pacifique (Wallis et Futuna, Polynésie et KN et sur l'axe Paris-Canberra-Dehli destinée à placer les intérêts français dans la région et à contrer les ambitions hégémoniques de la Chine dans la zone. Pendant la période des années 80 dite des "évènements", la droite coloniale disait que si le pays devenait indépendant il tomberait sous la coupe de l'Australie. Aujourd'hui nous serions mangé par l'ogre chinois. En attendant nous sommes sous tutelle de la France. Nous aimerions bien être d'abord nous-même. Nous aurons alors à nouer nos relations extérieures et nos partenariats avec qui nous voulons, y compris la France ou la Chine, mais sur un pied d'égalité, d'état à état, dans le respect de notre souveraineté.

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Mîî
pzorba75
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   Posté le 26-08-2018 à 06:23:23   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

Mii a écrit :

Nous aurons alors à nouer nos relations extérieures et nos partenariats avec qui nous voulons, y compris la France ou la Chine, mais sur un pied d'égalité, d'état à état, dans le respect de notre souveraineté.

Je ne pense pas que les relations internationales se passent sur un pied d'égalité, ni avec des puissances impérialistes occidentales ou orientales. La Kanaky indépendante disposera d'une souveraineté limitée par l'expansion des empires qui l'entourent, qu'ils soient australien, chinois ou pire américain.
Il ne faut pas se faire d'illusion, la diplomatie internationale reflète le rapport de force économique, au besoins par les armes que les empires peuvent produire et disposer à leur guise. Droits de l'homme obligent.

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Xuan
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   Posté le 26-08-2018 à 08:32:47   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Aucun peuple ne peut renoncer au combat pour son indépendance pour se mettre à l'abri d'une oppression hypothétique.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Mii
Pionnier
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   Posté le 27-08-2018 à 22:03:13   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

Cher jeune communiste PZorba. D'abord bravo de ton choix politique, il faut continuer à faire vivre notre idéal même et surtout par les temps qui courent. Ceci dit, ne sois pas à ce point fataliste. En te lisant je trouve que tu surestimes le tigre en papier que sont les impérialismes et tu fais peu de cas de la volonté des peuples d'être libres et souverains. A t'écouter, on pourrait pense qu' il vaudrait mieux laisser tomber la lutte pour l'indépendance car , "il ne faut pas se faire d'illusion" , nous serons victime du rapport de force désavantageux économiquement et militairement. Mais nous sommes déjà un petit pays de 280 000 habitants, un petit peuple, sur une petite île isolée dans le Pacifique sud ET POURTANT nous n'avons jamais cessé au cours de l'histoire de nous tenir debout, de lutter et nous continuerons demain pour recouvrer notre liberté. Au FLNKS, nous ne sommes pas naïf. Jean-Marie Tjibaou disait: "l'indépendance, c'est gérer ses interdépendances". Aucun pays au monde ne peut vivre en vase clos mais nous pouvons faire respecter notre souveraineté pour autant que nous soyons vigilants en diversifiant nos échanges. Le lutte ne cesse jamais, continuons le combat. Nous puisons dans notre lutte la dignité à la quelle toute femme et tout homme aspire. Et ça, ça vaut tout l'or du monde.

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Mîî
pzorba75
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   Posté le 28-08-2018 à 05:16:18   Voir le profil de pzorba75 (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à pzorba75   

L'impérialisme n'est pas un tigre de papier, c'est le stade suprême du capitalisme et le XXeme siècle est le théâtre des guerres impérialistes, au cours desquelles seuls l'URSS et le Vietnam ont perturbé par leur victoire militaire l'avancement des puissances impérialistes sur tous les continents. Pour éviter un rappel à l'ordre de Xuan, la révolution chinoise a bloqué la mainmise des impérialistes en Chine continentale, aux chinois de bien l'utiliser pour tenir le temps encore long de la décomposition impérialiste, l'empire japonais vieillissant et l'empire de l'obésité américaine restant encore menaçants pour un bon paquet d'années.
L'indépendance des kanaks ou son interdépendance n'ont pas grand poids dans les oppositions, reste que virer les colons français qui exploitent le pays à leur profit est une priorité et que tous les moyens pour le faire rapidement méritent d'être soutenus, faudrait-il faire un peu de place à de nouveaux libérateurs exploiteurs potentiels.


Edité le 28-08-2018 à 05:17:25 par pzorba75




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Finimore
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Finimore
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   Posté le 28-08-2018 à 06:45:04   Voir le profil de Finimore (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Finimore   

pzorba75 a écrit :

reste que virer les colons français qui exploitent le pays à leur profit est une priorité et que tous les moyens pour le faire rapidement méritent d'être soutenus,


pas seulement colons français, car il s'agit de l'impérialisme français !

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Ni révisionnisme, Ni gauchisme UNE SEULE VOIE:celle du MARXISME-LENINISME (François MARTY) Pratiquer le marxisme, non le révisionnisme; travailler à l'unité, non à la scission; faire preuve de franchise de droiture ne tramer ni intrigues ni complots (MAO)
Mii
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   Posté le 28-08-2018 à 12:06:11   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

Jeune communiste, relis tes classiques:

VI. L'IMPERIALISME ET TOUS LES REACTIONNAIRES SONT DES TIGRES EN PAPIER

Tous les réactionnaires sont des tigres en papier. En apparence, ils sont terribles, mais en réalité, ils ne sont pas si puissants.

A envisager les choses du point de vue de l'avenir, c'est le peuple qui est vraiment puissant, et non les réactionnaires.

«Entretien avec la journaliste américaine Anna Louise Strong» (Août 1946), Œuvres choisies de Mao Tsétoung, tome IV.

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Mîî
Xuan
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   Posté le 28-08-2018 à 13:30:19   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

les attributs "jeune communiste", "pionnier", "grand bavard" etc. sont définis en fonction du nombre de messages postés, de sorte qu'un "jeune communiste" peut être plus âgé et plus expérimenté qu'un "grand bavard"

Cela dit il est certain que la lutte contre l'oppression coloniale est une garantie de victoire contre d'autres oppressions ultérieures, tandis que la passivité n’entraîne que de nouvelles servitudes.


Edité le 28-08-2018 à 13:33:07 par Xuan




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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
Grecfrites
Jeune Communiste
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   Posté le 06-11-2018 à 10:20:29   Voir le profil de Grecfrites (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Grecfrites   

Résultat sans surprise, si ce n'est qu'on pensait que le Non serait plus prononcé.
Pour ma part, la surprise vient de la faible mobilisation des organisations de gauche. Nous n'avons pas été à la hauteur de la cause, en métropole, seul un rassemblement à Toulouse et un meeting à Paris ont permis de mobiliser sur la lutte de libération kanak, alors que c'est un principe pertinent que de lutter contre son propre impérialisme.
Dans la gauche globale seules quelques organisations ont exprimés leur solidarité avec le peuple kanak contre l'impérialisme français. Trop peu

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Mii
Pionnier
25 messages postés
   Posté le 11-11-2018 à 06:24:56   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

Référendum en Kanaky-Nouvelle-Calédonie: vainqueurs qui pleurent, vaincus qui rient

Les vainqueurs affichent leur déception, les perdants, leur satisfaction. C’est le paradoxe de la consultation référendaire portant sur l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté et à l’indépendance qui s’est tenu le 4 novembre et qui s’est soldée par une victoire du NON. 56,6% du corps électoral spécial pour la consultation se sont prononcés pour le maintien de la tutelle de la France et 43,4% pour l’indépendance.
Au soir même du scrutin, marqué par une participation record (plus de 80%), les gagnants faisaient triste mine et avouaient leur déception. «Je ne vous cache pas que je suis déçu», lâchera le Président du Congrès, Gaël Yanno, partisan du NON.
Depuis plus d’un an, tous les sondages successifs prédisaient une écrasante victoire du NON dans une fourchette comprise entre 70 et 75% des voix. Une déroute annoncée pour les indépendantistes qui donnait des ailes aux loyalistes qui comptaient tirer profit politiquement d’une telle déconfiture pour «purger» définitivement l’idée d’indépendance, revenir sur certaines dispositions de l’Accord de Nouméa signé en 1998 notamment sur le corps électoral restreint, fondement de la citoyenneté calédonienne, sur les mesures fiscales de rééquilibrage en faveur des provinces nord et îles.
Tous les partis loyalistes s’accordaient à remettre en cause la tenue d’un deuxième et d’un troisième référendum en cas de victoire du NON. Une lourde défaite des indépendantistes dans les proportions annoncées par les sondages aurait nécessairement donné du poids à cette volonté d’en finir avec les deux référendums successifs et donc de reporter la question de l’indépendance aux calendes grecques.
Pierre Frogier, dirigeant du Rassemblement-Les Républicains, avait même annoncé qu’il entendait déposer un projet de loi constitutionnelle pour supprimer les deux référendums et enterrer ainsi à jamais l’indépendance. Philippe Gomès, dirigeant de Calédonie Ensemble, parti plus autonomiste, qui jusqu’alors affichait une volonté de respecter l’Accord de Nouméa, pris dans l’euphorie d’un triomphe absolu des loyalistes, ralliait la thèse de l’inutilité d’aller au référendum suivant au prétexte des risques de désordre que cela ne manqueraient pas, selon lui, d’occasionner.
Tous ont vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué. La curée n’aura pas lieu.

Progression surprise des indépendantistes en terres de la droite coloniale
La formidable mobilisation de l’électorat kanak, très majoritairement indépendantiste, a mis fin aux rêves caressés par les partisans de la Calédonie dans la France d’enterrer définitivement l’indépendance de Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
La chute a été brutale. Elle aurait pu l’être davantage si la province kanak des Îles Loyauté composée de Lifou, Maré, Ouvéa et Tiga n’avait pas reproduit son fort taux d’abstention traditionnel. Si, à l’instar des Provinces nord et Sud, les îles Loyautés avaient participé massivement au scrutin le pourcentage du vote indépendantiste à l’échelle du pays aurait approché les 48%. Cette réserve de voix sera utile aux indépendantistes lors du prochain référendum qui se tiendra en 2020 sous réserve qu’il soit demandé par un tiers des membres du Congrès ce qui devrait être une formalité.
La prochaine échéance s’annonce donc très serrée. D’autant plus que les indépendantistes ont enregistré une forte progression dans les fiefs traditionnels de la droite coloniale. Dans certains bureaux de vote des quartiers populaires de Nouméa «la blanche», les indépendantistes arrivent en tête même si globalement la capitale a voté à 80% pour le maintien dans la France. A La Foa, Dumbéa, Bourail, au Mont-Dore, communes de brousse acquises aux loyalistes, les indépendantistes atteignent des scores de 30%, bien au-delà des seuils habituels.
Si cette progression des indépendantistes en terre adverse s’explique d’abord par la forte mobilisation de l’électorat kanak, il n’en demeure pas moins que les «caldoches» de brousse, souvent hostiles à la capitale, sont de plus en plus sensibles et perméables aux idées indépendantistes.
La campagne de proximité menée par les partis indépendantistes, l’union Calédonienne, le Parti de Libération kanak, l’Union Progressiste en Mélanésie et le Rassemblement Démocratique Océanien a porté ses fruits. Paul Néaoutyine, président de la Province nord et figure de proue du Parti de Libération Kanak, le parti le plus à gauche sur l’échiquier politique, a multiplié les rencontres de proximité avec les Calédoniens de «brousse», dont certains sont largement métissés.

Phénomène nouveau, le sentiment très ancré et charnel d’appartenance à un même pays, la Calédonie profonde, se prolonge aujourd’hui politiquement par l’adhésion aux idées indépendantistes d’une partie croissante des «broussards» d’origine européenne dont la plupart n’a plus d’attache avec la France.
Autre fait notable : une rencontre entre la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie et Paul Néaoutyine, retransmise à la télévision, au cours de laquelle les industriels disent ne pas craindre l’indépendance et demandent le soutien du Président de la Province nord face aux importateurs et à l’économie de comptoir.
Ces convergences nouvelles entre certains milieux patronaux et les indépendantistes qui ont toujours soutenus l’industrie locale contre l’import, témoignent d’une évolution des mentalités et d’un possible rapprochement politique jusqu’alors impensable.

Une main tendue vers un pays souverain
L’indépendance était un mot tabou dans certains milieux. Elle n’est plus un gros mot. Le traumatisme des années 84-88, s’il est encore présent et fantasmé, opère de moins en moins. Trente ans après les Accords de Matignon-Oudinot et 20 ans après l’Accord de Nouméa, Kanak et non-Kanak se côtoient, travaillent ensemble, gèrent collégialement les institutions et la peur de l’indépendance ne fait plus autant recette. Preuve que l’époque des affrontements violents est dépassée, la campagne électorale s’est déroulée sans tensions ni incidents majeurs.

Le peuple kanak, peuple colonisé, a ouvert aux autres citoyens du pays son droit à l’autodétermination. Cette main tendue, s’il elle n’a pas été saisie à l’échelle de tout le pays, notamment à Nouméa, trouve de plus en plus d’autres mains prêtes à la prendre pour tous ensemble construire un pays souverain.

Les partis loyalistes, relativement dépités, souhaitent, en lieu et place des référendums suivants prévus par la loi, négocier un nouvel accord qui maintiendrait la Calédonie dans la France. C’est aussi le propos tenu par le Président de la République, Emmanuel Macron lors de son inopportune allocution télévisée du 4 novembre au soir du scrutin : «J’invite chacun à inscrire la Nouvelle-Calédonie, tout à la fois dans la République et dans le destin océanique et indopacifique qui est le sien.»
Mauvaise pioche. Pour les indépendantistes, il n’y a plus rien à négocier au sein de la république française. Pour négocier il faut être au moins deux et ils n’entendent pas négocier un énième statut qui maintiendrait le pays sous la tutelle de la France. Par ailleurs, hommes de parole, les indépendantistes entendent respecter leur signature au bas de l’accord de Nouméa qui prévoit deux référendums supplémentaires tant que «la nouvelle organisation politique», l’indépendance, ne sera pas effective. Ils n’en attentent pas moins de leurs adversaires politiques et de l’État. Plus habile, le Premier ministre Edouard Philippe, présent en Nouvelle-Calédonie dès le lendemain de la consultation, s’est bien gardé, à la différence d’Emmanuel Macron, de se réjouir de la victoire des loyalistes et d’inviter les différentes parties à «s’inscrire» dans la République. L’Accord de Nouméa se poursuivant jusqu’au deuxième référendum, il est resté sur une réserve de bon aloi.

Partie remise donc, rendez-vous est pris pour 2020.

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Mîî
Mii
Pionnier
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   Posté le 11-11-2018 à 08:13:48   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

A propos d'un article paru sur le site de l'OCML-VP
"Sans enquête, pas le droit à la parole" disait Mao Tsé Toung. Après la lecture de l'article : « Kanaky, «quels enjeux derrière le référendum » c’est une recommandation que l'OCML-VP devrait méditer. D’abord il y a des erreurs factuelles : Il y a bien un accord de Matignon en 1988 qui a été complété la même année à Oudinot, d’où le nom d’Accords de Matignon-Oudinot mais il n’y a jamais eu d’accord d’Ouvéa en 1998 comme le dit l'article. En revanche il y a un accord de Nouméa, accord de décolonisation, signé en 1998 qui reconnait l’identité kanak, organise les transferts de compétences de souveraineté de la France vers notre pays, instaure une citoyenneté calédonienne. Le Préambule de l’accord reconnait les torts causé au peuple kanak par la colonisation. L’accord reconnait le droit du pays à une complète émancipation et a prévu une consultation pour l’accession à la pleine souveraineté et à l’indépendance en 2018. Si la réponse est NON, une deuxième consultation doit avoir lieu dans les deux ans suivants, et si c’est encore NON une troisième consultation.
Cet accord est le résultat d’un rapport de force politique et de la lutte et du sacrifice de de nos vieux. Ils ont été signés par tous les partis du FLNKS. L identité kanak a été reconnue, les langues kanak autrefois interdites sont enseignées, de nombreuses compétences ont été transférées. L’enjeu du référendum était le transfert des cinq dernière compétences régaliennes, la transformation de la citoyenneté en nationalité et l’accès à un statut international. C’est juste insultant pour ceux qui sont tombés et pour nos dirigeants de dire que « les accords ont été signés pour mettre fin à plus de dix ans de lutte ». L'Accord de Nouméa c'est le prolongement de la lutte sous une autre forme. Je ne sais pas si l'auteur de l'article paru sur le site de l'OCML-VP se rend compte de l'énormité de ce qu'il affirme, en totale méconnaissance de la réalité de notre lutte. Avec l’accord de Nouméa nous avons fait bouger les choses. Peut-être que ça ne signifie rien pour l'auteur de l'article mais la reconnaissance de des droits du peuple kanak, la possibilité de parler et d’enseigner sa propre langue, de récupérer les terres spoliées, de gérer nos propres institutions dans le nord et les îles, pour nous ici c'est un acquis que nous avons conquis. Depuis quand un compromis politique qui a fait réellement avancer notre cause serait une mauvaise chose ou l'enterrement d'une lutte? L’histoire des mouvements de libération et du mouvement communiste est jalonnée de compromis politiques. Tout militant ML sait cela. L'avenir est radieux mais la voie est sinueuse, ça n'est pas qu'un slogan, c'est une réalité.
Il semblerait que l'auteur de l'article regrette la période des années 80. Pas nous. Nous portons encore le deuil de nos vieux. 70 morts sur une population de 140 000 habitants à l'époque, c'est l'équivalent de 30 000 morts en France. Nous avons dû en passer par la violence pour faire entendre notre revendication, notre droit à l’indépendance. Cette phase aigüe s’est conclue par l’accord de Nouméa qui a ouvert une autre forme de lutte et une autre séquence historique . Toutes les luttes se terminent autour d’une table et ce qu’on peut tirer d’une négociation est le résultat d’un rapport de force politique. Négocier c’est aussi une forme de lutte.
Qui peut s'arroger le droit de nous donner des leçons sur ce qu’on doit faire et comment mener notre lutte ? Ce genre de positionnement relève d’une attitude condescendante et néo-coloniale. Que l'auteur de l'article commence par faire la révolution chez lui (et dans sa tête) avant de nous dire comment faire chez nous.
Que voulez-vous que l’on fasse ? Que l’on prenne les armes pour que cela corresponde à une imagerie d'Epinal, immature et idéaliste, de la lutte révolutionnaire ? La Nouvelle-Calédonie compte 250 000 habitants et 40% seulement sont des Kanak. La lutte armée des années 80, on en a mesuré les limites face à l’armée française, l’une des plus puissantes au monde. Où se replier en cas de besoin ? Dans la mer ? Jean-Marie Tjibaou avait répondu aux trotskystes français qui refusaient les accords de Matignon-Oudinot en 1988: « Vous nous préférez morts que vivants ! » . Il faut savoir évaluer nos forces et nos faiblesses pour conduire une lutte de libération. Lénine disait que le B.A. BA du marxisme c’est l’analyse concrète de la situation concrète. Qui est mieux placé que nous pour définir notre stratégie ?
Contrairement à ce que l'article de l'OCML affirme, ce n’est pas « l’Etat français qui a instauré le corps électoral spécial ». C’est nous qui l’avons imposé dans la négociation politique de l’accord de Nouméa ; Pourquoi ? Pour éviter d’être submergé par la colonisation de peuplement. Vous pensez vraiment que l’Etat nous aurait fait ce genre de cadeau ? C’est le fruit de notre lutte. Tous les kanak de droit civil coutumier ont été inscrit sur la liste électorale. Dans mon village, aucun n’a été écarté de la liste électorale spéciale. Les « inscriptions frauduleuses dans les municipalités loyalistes » ? Tous nos militants ont participé aux commissions électorales avant le scrutin. Nous n'avons pas constaté de fraude. Si elles existent et bien que ceux qui les ont constatées portent plainte. Serions-nous des faibles, des imbéciles incapables de défendre nos intérêts et forcément toujours victimes de l’impérialisme, toujours plus fort que nous. « Jamais l'impérialisme ne lâchera prise » écrit-il. Et la lutte des peuples qu'est-ce qu'il en fait? Le peuple seul est la force motrice de l’histoire. L’impérialisme est fort en apparence et faible en réalité, est-ce que ça évoque encore quelque chose ?. A lire l'article, on a l’impression que nous sommes condamnés à n'être que des victimes et que l’impérialisme sort toujours gagnant. Tou ça témoigne d'un manque de confiance dans la capacité des peuples. Qu’est –ce que c’est que ce pseudo maoïsme ?
Il appartient au peuple colonisé de définir sa stratégie et les moyens de sa lutte contre le colonialisme français. Cette voie que le FLNKS a choisie porte ses fruits. Nous n'avons pas gagné le référendum du 4 novembre mais nous avons progressé. L'accord de Nouméa prévoit un deuxième référendum que tous les partis de la droite coloniale ne veulent pas. Pourquoi ne le veulent-ils pas alors que selon l'article ils ouvrent la voie « au néocolonialisme « et que «  jamais l'impérialisme ne lâchera prise » ?. Nous continuons la lutte et tout marxiste-léniniste qui se respecte se doit de nous soutenir quand bien même celles et ceux qui mènent la lutte ne se réfèrent pas au marxisme-léninisme. Tout autre positionnement relève du gauchisme et dessert notre cause et celle du peuple de France.

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Mîî
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 11-11-2018 à 20:34:03   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Merci pour toutes ces infos.

Ton avis sur l'article de l'Humanité ?
http://www.humanite.fr/nouvelle-caledonie-kanaky-malgre-la-deception-le-camp-de-lindependance-se-renforce-663137

Il est difficile d'apprécier une situation en dehors de toute info en dehors de la propagande impérialiste.
Tout ce qu'on a pu voir sur les chaines d'info bourgeoises, ce sont les grimaces des colons "contents" du résultat, et la bouillie des commentaires.

Si tu as un lien vers la presse kanak indépendantiste en ligne, ne te prive pas de le signaler.

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contrairement à une opinion répandue, le soleil brille aussi la nuit
DUROC
Militant de valeur
367 messages postés
   Posté le 12-11-2018 à 13:22:29   Voir le profil de DUROC (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DUROC   

A titre personnel, je partage les explications et les positionnements de MII. La faiblesse du camp révolutionnaire mondial ne permet pas, actuellement, d'arracher l'indépendance TOTALE. Seul le socialisme permet cette indépendance sous toutes ses dimensions. En attendant, il faut garder l'objectif stratégique et réaliser les compromis qui peuvent aller dans ce sens.

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Mii
Pionnier
25 messages postés
   Posté le 14-11-2018 à 10:42:39   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

En réponse au camarade Xuan, je dirai que le reportage de l'Humanité reflète plutôt bien la réalité et la température sur Iaai (Ouvéa) notamment la forte mobilisation de la jeunesse en faveur du OUI malgré l'appel du parti travailliste à ne pas participer au référendum, consigne qui n'a pas été globalement suivie. Dans la province nord, indépendantiste, où j'habite le PT a disparu de l'échiquier politique notamment en raison de l'affairisme de son principal dirigeant, patron d'une des quatre sociétés d'acconage sur le port par lesquelles transitent les importations et les exportations typiques de l'économie de comptoir colonial. La citation du journaliste est assez représentative de l'état d'esprit général qui a prévalu dans la campagne: « La détermination sera toujours là demain, la revendication continuera tant qu’il y aura des Kanak sur cette terre ». Certains, à droite, ont interprété les résultats comme un repli ethnique. C'est complètement faux, les indépendantistes ont toujours défendu le concept d'une nation multiculturelle face à la droite coloniale qui, elle, n'avait que mot France à la bouche.
Merci à Duroc pour sa compréhension de la réalité de notre combat dans un environnement mondial qui n'est pas globalement favorable à la lutte des peuples.
Xuan
Grand classique (ou très bavard)
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   Posté le 19-11-2018 à 22:15:07   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   

Pour info cet article mis en ligne par Solidarité internationale pcf avec quelques rappels historiques, moins détaillés que les explications du camarade Mii, mais pas inutiles.


LE COLONIALISME FRANÇAIS À L’ŒUVRE EN NOUVELLE CALÉDONIE, LE PEUPLE KANAK FLOUÉ ENCORE UNE NOUVELLE FOIS.


19 NOV. 2018


Article publié le 19 novembre 2018 sur le site du journal Alger Républicain


La Nouvelle Calédonie est bien une colonie de l’État français. Tous les discours triomphants ne changent rien sur la nature de l’occupation. C’est en 1853 que la Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française. Le processus d’occupation ressemble étrangement à celui de notre pays. Chez nous c’était le coup d’éventail. En Nouvelle-Calédonie ce sont des corvettes venues découvrir une Île. Puis progressivement on envoie des militaires et la suite on la connait.

En premier lieu on s’accapare des terres, on expulse les autochtones récalcitrants et on les cantonne dans des réserves inhospitalières. Évidemment cela ne se fait pas dans la douceur. Les kanaks, véritables habitants de cette terre ancestrale, vont opposer une résistance acharnée contre cette invasion étrangère. La répression va être terrible contre le peuple kanak. Comme chez nous, l’occupant va employer des méthodes barbares, ce sont des milliers de morts, l’arbitraire, les arrestations, les assassinats, la souffrance et l’humiliation sans limites. Pour ne citer qu’un exemple, en 1878 lors d’une insurrection, il y a eu 1600 morts et 1500 déportés du côté Kanak et bien sûr d’autres massacres. La liste est tellement longue pour énumérer les souffrances du peuple kanak. 60 ans d’occupation, mais le combat du peuple kanak n’a pas cessé. Le colonialisme ne recule devant rien pour perpétuer sa domination.

Les autorités coloniales de la France vont tenir compte de l’erreur en Algérie, la population pieds noirs n’était pas assez nombreuse.

En Nouvelle-Calédonie, ils vont faire appel à toute sorte d’émigrés. En leur proposant des avantages, Ils vont constituer une population capable de devenir les maîtres de L’Île et aussi devenir majoritaire face à la population kanake. A l’origine la Nouvelle-Calédonie était devenue un bagne. C’était une population hétéroclite, ils n’étaient pas tous des criminels. C’étaient de très nombreux communards condamnés par le conseil de guerre mis en place par le gouvernement d’Adolphe Thiers, le massacreur de la commune de Paris, des Algériens, des combattants de la révolte en 1871 du Cheik El Mokrani et d’autres, dont une femme exceptionnelle, Louise Michel anarchiste qui prendra fait et cause du peuple kanak. En premier lieu, ils vont libérer les bagnards et leur donner la possibilité de s’installer en leur offrant des concessions.

Cette population était surtout masculine, pour régler ce problème, ils vont libérer les femmes des prisons en France, y compris des prostituées et les obliger à s’installer en Nouvelle-Calédonie. L’administration pénitentiaire, devient rapidement très riche et puissante, s’étant accaparé globalement du foncier et des villages entiers alloués aux anciens forçats. Les autorités coloniales ne vont pas se contenter de cette population, ils vont faire appel à d’autres émigrés venant des Îles avoisinantes et de métropole et leur octroyer la nationalité française d’office et aussi le droit de vote. Voilà plus de 60 ans, que le peuple kanak s’est rebellé contre le pouvoir colonial français.

Les dirigeants kanaks sont conscients du danger et sont encore plus déterminés que jamais pour continuer le combat contre l’occupation.


LA RÉPRESSION S’ACCENTUE CONTRE LE PEUPLE KANAK, LES TENSIONS S’ACCROISSENT DE PLUS EN PLUS.

Un événement d’une gravité exceptionnelle va provoquer un tournant radical dans la lutte du peuple kanak. En octobre 1987, des mercenaires du parti caldoche, le RCPR, sont acquittés par la justice coloniale, alors qu’il a été prouvé qu’ils avaient assassiné 10 militants Kanaks, dont 2 frères du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou. A partir de cet événement, la situation devient compliquée et dégénère en véritable guerre civile. Comme dans notre pays au temps des ratonnades, les ultras caldoches (les pieds noirs chez nous) vont déclencher une véritable chasse à l’homme. Des centaines de kanaks vont être massacrés sans épargner femmes et enfants. Le FLNKS va changer radicalement de politique en déclarant « Puisqu’il n’y a pas de justice pour les kanaks, puisqu’on peut les abattre comme des chiens, la justice ne peut s’exercer dorénavant qu’avec des coups de fusils pour les kanaks »

Autant d’événements qui vont pousser les kanaks à se révolter. Ils vont déclencher des actions violentes. Des militants kanaks indépendantistes du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) vont attaquer la gendarmerie de Fayoué dans l’Île d’Ouvéa et prendre en otage une vingtaine de gendarmes et se réfugier dans la grotte sacrée de Wateto à Gassanah dans le Nord de l’Île d’Ouvéa. Deux gendarmes sont tués. Les insurgés veulent négocier et demandent au gouvernement français de désigner un négociateur pour discuter de la pleine souveraineté pour les kanaks de la Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement tergiverse et fait traîner en longueur sa réponse. La tension est palpable, les autorités françaises ne font rien pour apaiser la situation et même vont décider d’une intervention musclée des forces spéciales et du GIGN. Le matin du 5 mai 1988, une véritable armada a pris d’assaut le repère des insurgés, ne faisant pas de quartier, tirant dans tous les sens, ne laissant aucune possibilité de retraite aux militants kanaks. Ils vont les abattre froidement sans sommation, un véritable carnage. Les survivants et même les blessés sont achevés d’une balle dans la tête. 19 militants kanaks sont tués. Les autorités coloniales ont voulu donner une leçon au peuple kanak. Comme dans notre pays c’est encore la sociale démocratie à l’œuvre. Suite à cette tuerie abominable, la situation est explosive, tout le peuple kanak est dans la rue et manifeste contre ces assassins.

Comme toujours les médias à la solde minimisent l’événement et accusent le FLNKS d’être responsable. Comme dans notre pays, c’est encore la sociale démocratie qui va profiter de cette situation chaotique et manœuvrer pour obtenir des accords bidons, plutôt favorables aux caldoches. Ces accords tripartites dits « de Matignon ont été obtenus par la très forte pression des autorités françaises sur la délégation kanake du FLNKS représentées par Jean-Marie Djibaou et Yeiwéné Yeiwéné. Après d’après discutions, parfois orageuses entre Jean-Marie Djibaou et Jacques Lafleur, un ultra malfaisant et raciste, chef de file de la mafia caldoche, les accords sont signés par les deux parties. Le piège est grossier, il est prévu une période de 10 ans pour mise en place d’un processus référendaire. Ce laps de temps a permis aux autorités coloniales d’accentuer encore plus le recrutement d’émigrés venus d’ailleurs en leur accordant rapidement la nationalité française et le droit de vote. Par ce stratagème les caldoches sont devenus majoritaires. Le leader indépendantiste Jean-Marie Djibaou s’est fait rouler dans la farine. Le résultat de ce referendum bidon était prévisible, le non était donné gagnant sans surprise.

La joie des caldoches ressemble étrangement à notre 13 mai 1958, ce fut un simple feu de paille, notre indépendance a été acquise après une lutte acharnée de notre peuple. Pour le peuple kanak, le chemin sera encore long, le colonialisme français est féroce, mais la victoire ne fait aucun doute.

Notre peuple se tient au côté du peuple kanak dans son combat pour retrouver sa pleine souveraineté de la « kanakie »

VIVE L’INDÉPENDANCE DE LA « KANAKIE »


Liès Sahoura.


Edité le 19-11-2018 à 22:18:08 par Xuan




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Mii
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   Posté le 23-11-2018 à 10:51:13   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

Bonjour camarades, l'article d'Alger républicain est assez juste en ce qui concerne l'histoire de la colonisation jusqu'à l'Accord de Matignon. Dans le livre de Paul Néaoutyine, "l'indépendance au présent", le dirigeant du Parti de Libération kanak retrace la période de l'Accord de Matignon qui n'a pas été un accord de décolonisation. Jean-Marie Tjibaou qui l'a signé s'est retrouvé en position difficile par rapport à l'ensemble des militants du FLNKS, des Comités de lutte et m^me de son propre parti. Léopold Joredié, membre du même parti que JM Tjibaou, dira même de la poignée de main de jacques Lafleur et de Jean-Marie: "c'est l'esclave qui sert la main de son maître". Mais jean-Marie Tjibaou même s'il a signé un accord qui n'était as un accord de décolonisation n'était pas un traître. Au sein du FLNKS, il a fallu traiter la question comme une contradiction au sein du peuple. L'unité du FLNKS a été mise à l'épreuve, il a fallu la sauvegarder. Ce n'était pas le principe même d'une négociation qui était à revoir mais son contenu; C'est à Oudinot, dans les limites hélas de l'accord de Matignon qu'un peu de contenu a été donné. L'article que publie le forum s'arrête aux accords de Matignon mais ne dit rien de ce qui s'est passé depuis, de l'accord de décolonisation qu'est l'accord de Nouméa que tous les partis de la droite coloniale essaie de remettre en cause. Je le répète souvent la lutte du peuple kanak ne s'est pas arrêtée en 1988. Elle s'est poursuivie et se poursuit sous une autre forme. Pour préciser, contrairement à ce que dit l'article il n'y a pas eu des centaines de morts dans la période 84-88 mais 70, soit l'équivalent, rapporté à la population française de 30 000 personnes. Nous sommes dans une phase de la lutte qui est négociée avec l'état français. Nous sommes confiants dans l'issue car nous avons confiance dans notre peuple.Je recommande la lecture du livre de Paul Néaoutyine, L'indépendance au présent, paru en 2005 aux éditions Syllepse
Xuan
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   Posté le 23-11-2018 à 12:56:09   Voir le profil de Xuan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Xuan   



L'histoire de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie ne s'est pas arrêtée à Ouvéa. Aux «événements» sanglants et douloureux des années 1980 a succédé une période de négociations politiques.
En 1998, l'accord de Nouméa signé entre l'État français, le Rassemblement (loyaliste) et le Front de libération nationale kanak socialiste, inaugure un processus de décolonisation original et irréversible qui organise le transfert progressif des attributs de la souveraineté jusqu'à l'indépendance.
Une nouvelle étape s'ouvre, «marquée par la pleine reconnaissance de l'identité kanak, préalable à la refondation d'un contrat social entre toutes les communautés qui vivent en Nouvelle-Calédonie, et par un partage de souveraineté avec la France, sur la voie de la pleine souveraineté» .

Paul Néaoutyine, qui a succédé à Jean-Marie Tjibaou à la présidence du FLNKS de 1990 à 1995 et qui préside la province Nord à majorité indépendantiste, nous livre ses réflexions sur la stratégie choisie par le peuple kanak dans sa lutte pour la dignité et l'émancipation de tous.


IDENTITÉ KANAK ET DESTIN COMMUN
Collection : « Utopie Critique »
Auteur-e : Paul Néaoutyine
Parution : Février 2005
21 €

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Mii
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   Posté le 29-11-2018 à 11:25:36   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

motion N°1 _________________
Le 43e congrès du PALIKA, réuni à PAITA les 17 et 18 novembre 2018 sous le mot d’ordre « 2020, l’indépendance, Ké ma jé Tân » (détachons le lien), prend acte du résultat du référendum (43,4% pour le OUI et 56,6% pour le NON). Il salue la forte mobilisation des citoyens calédoniens, en particulier celle des kanak.
Le 43ème Congrès constate que les indépendantistes disposent d’une réserve de voix qu’ils devront aller chercher par la mobilisation.
➢ Portage politique interne :
Pour le PALIKA, le 43e Congrès rappelle que c’est le résultat acquis des 40 ans de lutte contre le colonialisme depuis sa création, et d’initiatives prises à tous les niveaux, notamment au sein des institutions pour une société plus juste et plus équitable.
Il salue l’engagement et la prise de responsabilités de ses militants dans le cadre de la campagne pour le OUI à tous les niveaux.
Le 43ème congrès du PALIKA demande que l’on maintienne le niveau de mobilisation sur le terrain.
Le 43ème Congrès du PALIKA demande un engagement plus important des élu(e)s communaux dans le travail de mobilisation pour 2020.
➢ Portage politique externe :
• Portage au niveau du FLNKS :
Le 43ème Congrès du PALIKA demande que les Comités Nationalistes et Citoyens (CNC) soient maintenus et consolidés dans leurs missions :
- De promotion du projet politique du FLNKS auprès du peuple calédonien,
- D’inscription des non-inscrits sur les listes électorales,
- De conviction auprès des abstentionnistes et des indécis.
Parti de Libération Kanak – PALIKA : 2, rue d’Ypres. BP 10003 Nouméa – Tél : 24.17.41 Email : b.palika@mls.nc

2
Le 43ème Congrès demande également que soient poursuivies les actions et les initiatives pour la mobilisation de terrain et notamment :
- L’opération affichons nos couleurs jusqu’en 2020,
- L’organisation d’évènementiels en faveur du projet d’indépendance,
- L’amélioration des supports et des outils de communication.
A cet effet, Le 43ème Congrès du PALIKA mandate le bureau politique du parti à demander au FLNKS un bilan et un suivi des CNC.
Le 43ème Congrès demande de prendre des initiatives dans le cadre du FLNKS et de l’UNI pour améliorer les conditions d’exercice du droit de vote pour 2020 afin de régler toutes les difficultés qui y sont liées (les procédures d’inscription et de recours, les conditions du vote par procuration, les conditions du vote à Nouméa dans les bureaux de vote délocalisés, la participation dans les commissions administratives spéciales pour la révision des liste...)
• Portage politique au niveau de l’UNI :
Le 43ème Congrès du PALIKA constate que le travail porté au sein des institutions sous la démarche UNI a contribué à ce résultat. Le Congrès a ainsi salué le travail des responsables et de la cellule de campagne UNI. Il appelle à poursuivre et renforcer les initiatives prises pour promouvoir et faire adhérer les citoyens au projet d’Indépendance.
Parti de Libération Kanak – PALIKA : 2, rue d’Ypres. BP 10003 Nouméa – Tél : 24.17.41 Email : b.palika@mls.nc
Mii
Pionnier
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   Posté le 29-11-2018 à 11:27:04   Voir le profil de Mii (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Mii   

motion 2 _________________
Le 43ème congrès du PALIKA reconfirme le projet politique du FLNKS tel qu’il a été porté à la connaissance des Calédoniens durant la campagne électorale pour le référendum du 4 novembre 2018 . Il constitue les fondamentaux de la création de l’Etat Kanaky – Nouvelle Calédonie.
Le 43ème Congrès du PALIKA rappelle que le projet participe à l’assise de l’Indépendance Kanak Révolutionnaire et Socialiste (IKRS).
Le 43ème congrès du PALIKA charge le « Bureau Politique » de constituer un groupe de travail pour préciser les grandes orientations du projet d’indépendance dans le cadre du programme d’accession autour de deux grands axes :
1. la poursuite des réformes dans le cadre des politiques publiques à venir afin d’opérer les transformations sociales nécessaires à la réduction des inégalités et au développement du Pays dans la perspective de la Pleine Souveraineté ;
2. d’approfondir le projet d’accession à la pleine souveraineté sur les termes de la période de transition, l’option d’indépendance avec partenariat et le projet de constitution de l’Etat Kanaky- Nouvelle Calédonie.
Dans ce sens, le 43ème Congrès du PALIKA demande au bureau politique de poursuivre les séminaires dédiés aux responsables locaux sur ces sujets notamment le financement de l’indépendance, les compétences régaliennes et le modèle économique et sociale.
Parti de Libération Kanak – PALIKA : 2, rue d’Ypres. BP 10003 Nouméa – Tél : 24.17.41 Email : b.palika@mls.nc

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Mîî
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